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Analyse
du corpus
001-060 Préfaces, postfaces,
avertissements, avant propos, introductions.
Résumés des ouvrages parus. Traduction intégrale en anglais et
partiellement en allemand.
001-060
061-100
101-150
GUERRE 1939 / 1945 -Captivité en Allemagne et en France - Résistance
Écriture : Décembre 1984 - Édition : Janvier 1985 -170 pages
Avant-Propos du témoin
Le Grand Bouleversement qu'a connu l'Europe pendant la période de l'hégémonie nazie, n'a pas eu d'équivalent dans l'Histoire de l'humanité. La Grande Allemagne se bâtissait conformément aux plans qu'Adolf Hitler exposait dans "Mein Kampf" et les peuples, pour n'avoir su s'opposer à la montée du nazisme, subissaient le joug allemand, dans la douleur, dans l'affliction, dans le sang. Les barbares tuaient les vaincus ou les emmenaient en esclavage. Les Allemands, eux, inventèrent les camps d'extermination et c'est ainsi que, par la famine, par la hache, par la corde, par le feu ou par le gaz, des millions d'êtres humains et plus de deux millions d'enfants n'eurent aucune possibilité d'échapper à leur implacable férocité. Pour accomplir sa diabolique entreprise, Adolf Hitler trouva partout des traîtres à leur pays, des collaborateurs pour exécuter ses oeuvres. Mais il vit aussi se dresser devant lui des élites qui, les armes à la main ou les mains nues, firent face à l'Ordre Nazi. Et l'on vit, dans ce pays de France et ailleurs, en Pologne, en Suède, au Danemark, en Tchécoslovaquie, en Hollande, en Grèce, en Italie, en Belgique, en Yougoslavie, en Bulgarie, en Russie, mais aussi en Allemagne même et en Autriche, non seulement des groupes de Résistants ou de Partisans se former, mais aussi des réactions individuelles. Des Durand, des Dupont, dirent "non" ! Des Müller, des Grüber, dirent "nein" ! Et si tous ne constituèrent pas des maquis ou des groupes organisés, partout, là où les circonstances les emmenaient, ces héroïques défenseurs du droit de vivre libre participèrent par toutes sortes d'actions à l'affaiblissement de la machine de guerre nazie. Et ce sont toutes ces actions, les unes fameuses, les autres obscures mais toutes glorieuses qui constituèrent la Résistance, c'est-à-dire la lutte contre l'ordre barbare, la lutte de l'homme pour que ses fils n'aient pas honte d'appartenir à la race humaine. Mais l'historien est-il en mesure de recueillir tous les témoignages, tous les faits et de donner à nos enfants toutes les pages de cette magnifique Histoire de la Résistance ? Je ne le crois pas. Car le Résistant authentique, c'est aussi et très souvent celui qui, la paix revenue, a réintégré son clan, sa famille et s'est enfermé dans le silence. Vous ne connaîtrez pas les actes de résistance de ma famille de Basse- Autriche qui se taira par pudeur et aussi parce que, ce qui a été fait par Amalia Fertner, par Hellen Mittendorfer, leur a paru tellement naturel que, même la mort de l'époux, dans les tortures de la prison de Vienne, leur a toujours semblé irréelle. Vous ne connaîtrez pas la douleur de notre amie Zwickl, cette Viennoise dont le mari fut donné à manger aux chiens de Mauthausen et qui continua la lutte clandestine dans le Maquis urbain. Vous ne connaîtrez pas l'abnégation de cet ingénieur dans le camp de la mort de Buchenwald et les actions de son épouse Hellen Schuster qui seule, la rage au coeur, poursuivit le combat contre la bête immonde. Et puis il y a eu aussi cette résistance quotidienne des milliers de prisonniers de guerre qui, là où ils étaient, comme ils le pouvaient, patiemment mais avec constance et ténacité, sabotaient tout ce qui tombait sous leurs mains nues et cela, non seulement malgré la surveillance de leurs gardiens mais aussi, souvent, en se cachant de leurs propres camarades. Car, hélas ! Comme on le verra dans ce récit, le délateur existait partout qui se justifiait par la défense de son misérable intérêt propre, par le "pas d'histoires" que j'ai si souvent entendu ou, plus ignoble encore, par l'acceptation des théories nazies ou l'affiliation aux "Cercles Pétain". Les archives des camps apprendront peut-être aux Historiens les faits de ceux qui agissaient dans les Lager et dans les Kommandos. Les minutes du Conseil de Guerre de Linz et de bien d'autres villes allemandes leur diront peut-être leurs hauts faits. La plupart d'entre eux restent muets. Comme restent muets à jamais ceux qui ont été arrêtés, détruits en emportant leurs secrets. Et pourtant ! Les survivants de ces temps odieux, les miraculés, ceux qui sont nés coiffés, ont un dernier devoir à accomplir en léguant à leurs enfants, à nos enfants, leur témoignage. Il faut que notre exemple serve aux générations futures. Qu'elles apprennent à dire "non ". Á résister à toutes les oppressions, aux dogmes, aux outrances, à toutes les atteintes à la dignité de l'Homme. Et si la mort est promise au bout de l'aventure et bien, qu'importe ! Qu'importe de mourir dans le Combat pour l'Homme ! Dans l'affreux silence de la nuit, quand le cauchemar me réveille, quand s'imposent les angoisses et les palpitations, la mémoire fait défiler devant mes yeux embués les souvenirs à jamais gravés dans mon esprit délirant. Je souffre de la souffrance de celles et de ceux qui dans les camps de la mort ont tant souffert. Je pleure sur les vieillards, les mères, les enfants innocents livrés en holocauste au Gott allemand. Et je sens bien alors combien mon aventure est dérisoire puisque, moi, je vis.
ich lebe.
Postface de Marie-Josée TORRE de BRAVURA
Les grandes douleurs sont toujours muettes… Les grandes émotions sont toujours (pardon, devraient être) discrètes… Si le récit émeut, c'est à sa discrétion qu'il le doit. Pas de phrases, pas de mots ronflants, mais un récit par petites touches… par petits riens… apparemment sans lien les uns avec les autres. Apparemment seulement, car la trame qui soutient toutes ces pages existe bien, solide, forte, toujours là : l'émotion vraie, celle qui vous fait mettre en avant les "franges" et non pas le fond une pudeur qui ne supporte pas les grands éclairages. Á lire donc entre les lignes ? Non à lire pour les lignes, vives, rapides, pleines d'intérêt, d'anecdotes non romancées… Mais à lire aussi avec "complicité", complicité de sensibilité qui seule peut faire ressentir tout ce que Michel El Baze n'a pas voulu dire explicitement…
But, to be read also with "complicity", being accomplice with sensitiveness, which is the only way of making us feel everything that Michel El baze has not wished to say explicitly.
Aber man sollte es auch mit Teilnahme lesen, mitfühlende Teilnahme die allein uns all das fühlen läßt was Michel El Baze nicht genau hat sagen wollen.
002 - PICCARD Hubert -:
INCROYABLE MAIS VRAI
La 5ème Colonne
GUERRE 1939 / 1945
Écriture : Janvier 1985 - Édition : Janvier 1985 - 6 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
De ses campagnes de France, de Libye, de Tunisie, d'Italie, de France encore, Hubert Piccard ne veut retenir que cet épisode lamentable de Juin 1940 où il fut prisonnier des Français et faillit être fusillé. Le souvenir est encore là, vivant, de cette triste époque où tout "foutait le camp".003 - DEVENDEVILLE Rina -:
UN PHÉNOMÈNE ET SA PHANOMEN
Équipées Sanitaires
GUERRE 1939 / 1945
Écriture : Janvier 1985 - Édition : Janvier 1985 - 12 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
Ce que Rina Devendeville a fait ?… Rien d'autre que son devoir de conductrice ambulancière dans des circonstances il est vrai "un peu" particulières. Alors ! "Pourquoi la Croix de Guerre quand il y a tant de Croix de Bois !", s'écrie-t-elle quand on propose de la citer à l'Ordre du Régiment. Puissent les jeunes générations avoir le même comportement… S'il en était besoin !004 - Colonel SALIN André -:
LE TEGMOUT
Harka à cheval
GUERRE D'ALGÉRIE
Écriture : Février 1985 - Édition : Mars 1985 - 12 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
Le récit, clair, rapide, d'une précision toute militaire décrit une attaque de rebelles d'une importance dont étaient loin de se douter les "territoriaux" dont j'étais, vivant dans la "quiétude" de leur village. Voilà donc un aspect intéressant et peut-être insoupçonné de la campagne d'Algérie. "Harka" est un mot arabe qui veut dire mouvement et par extension insurrection ou expédition. Il s'agit donc à l'origine d'un mot passé dans la langue pour désigner une troupe de rebelles rassemblés pour un coup de main. Mais celle que décrit le Colonel Salin est au contraire un groupe de Musulmans sympathisants ou ralliés créé pour contrecarrer sur le terrain les actions de la Révolution Algérienne.
005 - Colonel FLEURENT Maurice -:
DANS LE DÉSERT SYRIEN
Berlin Ouest - Dans le Constantinois.
GUERRE 1939 / 1945
Écriture : Janvier 1985 - Édition : Avril 1985 - 55 pages
Préface de Pierre VALLÉRIE
Contrôleur Général des Armées
En Janvier 1944, le Général Beaumont-Nesbitt qui, à l'époque, commandait les forces britanniques dans les États du Levant sous mandat français, donne l'ordre à ses Officiers d'organiser à Beyrouth une réception pour resserrer les liens de l'amitié franco-britannique. Tous les Officiers généraux et supérieurs français furent invités. En mission au Levant à cette époque, je fus naturellement invité à m'y rendre. Cette réception fut donnée dans les salons du fastueux hôtel Saint-Georges, aujourd'hui hélas disparu par suite des dramatiques événements de ces dernières années. L'ambiance y était chaleureuse et le Martini-Gin coulait en abondance. Trop sans doute puisque tout à coup un M.G.W. anglais, quelque peu éméché, empoigne l'épaule d'un Officier français son voisin et à très haute voix s'écrie dans un français fortement marqué d'un accent britannique : "Oh, my dear, on a reçu l'ordre de vous aimer aujourd'hui !". Emmené aussitôt par ses collègues anglais, il fut littéralement volatilisé. Ce cri du coeur illustre remarquablement le double jeu mené jusqu'à notre départ et sans relâche par l'autorité anglaise au Levant et tout particulièrement par le personnel militaire dépendant du "Colonial Office" sous l'autorité complaisante pour ne pas dire davantage du Général Edward L. Spears, nommé en Février 1942, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire auprès des républiques syrienne et libanaise. En dépit de l'amour qu'il prétendait garder à la France, sa prétendue "seconde patrie", il ne cessa de ruiner l'autorité de la France- Libre dans ces deux pays jusqu'à notre éviction complète en 1945. Un film pris à Damas au cours de manifestations montre nettement l'attitude des policiers anglais encourageant la population à manifester contre la France. En Mars 1944, je reçus un télégramme de Mr Mendès- France, Commissaire pour la France- Libre, d'avoir à accueillir, à Beyrouth, un Officier-général anglais, envoyé spécialement de Londres, pour mettre avec moi, au point, l'application dans les territoires sous mandat français, d'un accord conclu entre Duff Cooper, Ministre du Foreign Office et Mendès- France qui garantissait totalement notre rôle dans ces deux pays. Je le reçus à l'aérodrome un Vendredi. Spears était également présent. Je proposais que nous nous réunissions dès le lendemain. Spears s'y opposa formellement arguant de la fatigue de l'envoyé londonien et voulut que notre première réunion se tint le Lundi matin. Il ne pouvait s'agir là que d'une manoeuvre pour permettre au Général Spears de "chambrer" soigneusement l'envoyé de Duff Cooper. J'ouvris la réunion le Lundi matin à 9 heures en faisant remarquer que nous étions réunis pour la mise en application de ce fameux accord dont les termes étaient fort explicites. Spears prétendit alors que notre rôle était simplement d'examiner si la mise en application de cet accord était possible eu égard aux circonstances. Cette position était inacceptable pour la France. Nous ne pûmes nous mettre d'accord et je quittais la séance. Finalement en dépit de cet envoyé du Foreign Office, le Général Spears poursuivit son action contre nous. Comme l'expose fort à propos Maurice Fleurent, les Anglais n'hésiteront pas à aller jusqu'à l'assassinat des Français qui gênaient leur action. Le Général Ralph Monclar et Mr Busson, Directeur de la Banque Française du Liban à Beyrouth, m'avaient eux-mêmes mis en garde. Mon prédécesseur à Beyrouth avait disparu mystérieusement. On ne le retrouva jamais. Parfois, un avion français, brûlait, où sur la route de Beyrouth à Damas, dans les virages, en pleine montagne un camion fou conduit par un Arabe roulant à gauche envoyait dans les ravins bordant la route une voiture française emmenant une personnalité puissante. Rentré à Alger en Avril 1944, je remis au Général De Gaulle une note secrète du Général Beynet, Haut-commissaire au Levant et lui rendis compte de tout ce que j'avais moi-même constaté. Il entra dans une violente colère, accusant Churchill de trahison. C'est dire combien le récit de Fleurent Maurice vient à point pour éclairer les Français sur la duplicité de nos amis à cette époque. Je dois dire, comme il l'exprime lui-même que cependant, dans les combats qui se poursuivirent en Europe à partir de Juin 1944 on vit fort heureusement renaître une plus franche collaboration.
POSTFACE de Michel EL BAZE
L'auteur dédie ce récit à ceux de ses camarades qui ont peut-être vécu, au cours de leur engagement des "péripéties" analogues ou autrement singulières mais qui n'ont pas été jusqu'ici en mesure de faire reconnaître leur maladie de guerre comme une blessure de guerre, même légère. Maladie qui s'aggrave inexorablement avec l'âge et rend pénible et amère leur existence d'ancien combattant incompris, handicapé dans leur vie familiale et professionnelle.006 - TOCHE Albert -:
LA COUPURE
Beuil - Guillaumes - Péone - Entraunes
18 CANONS TONNENT
Sospel - Castelar - l'Authion
GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : 1984 - Édition : Mai 1985 - 56 pages
Avant-Propos du témoin
Si la Résistance dans le canton de Guillaumes a été assez spectaculaire pour faire date en ce qui concerne les actions menées dans le Département des Alpes Maritimes, et plus remarquées que celles qui ont eu pour théâtre le Plateau de Dina et le Massif de l'Audibergue (puisque ces actions ont nécessité l'envoi d'un bataillon de l'armée allemande), c'est que la configuration du terrain montagneux se prêtait admirablement aux opérations qui s'y sont déroulées et toute l'affaire a débuté vraiment au printemps de 1944. En tant que témoin oculaire et participant effectif, je puis apporter mon témoignage, celui d'un homme faisant partie de la communauté guillaumoise, d'un habitant de cette commune qui a vu la Résistance s'y implanter. Le climat de suspicion et de peur qui a régné durant quelques semaines, peu après l'arrivée des deux équipes de maquisards a cédé, pour se changer en une ambiance chaleureuse entre eux et nous, pour la plupart des habitants qui ont compris, peu à peu, que l'heure de la revanche avait sonné. Ce sont ces faits d'armes et cette atmosphère spéciale que je veux faire revivre comme un témoin qui serait en quelque sorte en dehors de cette Résistance plus ou moins encadrée, et comme membre d'une communauté qui s'est intégrée de gré ou de force aux exigences de l'heure.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Renvoyé de l'Armée d'Armistice, Albert Toche rejoint sa famille à Guillaumes où, tout naturellement, il collabore à la Résistance organisée dans ce Canton qui fut le premier du Département à être libéré le 24 Juillet 1944. Mais il ne décroche pas ! Et il participe à la création du Groupe Étranger d'Artillerie qui, en position à Castelar ou Sospel, apportera sa contribution à la libération du Département des Alpes Maritimes. Le récit, simple, exempt de fioritures, nous conduit enfin à Trèves où le jeune Albert Toche "occupe" l'Allemagne nazie vaincue. Il appartiendra au lecteur d'imaginer ce que tait le témoin, le courage, les souffrances endurées et sa remarquable persévérance dans sa lutte pour le Pays. 007 - Colonel Armand TOUBOULGUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : Mai 1985 - Édition : Juin 1985 - 5 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
Que de courage et d'abnégation pour ceux qui tentèrent l'aventure. Combien furent-ils avec le jeune Sous-lieutenant Lecuvre à réussir leur évasion de France? 12 000 - Si on en croit le Général De Gaulle dans ses mémoires. 20 000 - D'après Henri Michel. 33 000 - Dit l'Association des Évadés de France. Ils furent tous des héros !..008 - DELANNOY Émilien -:
CROIRE EN LA CHANCE
De la Citadelle de Cambrai à Odessa.
GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne
Écriture : 1984 - Édition : Mai 1985 - 156 pages
PRÉFACE de Michel EL BAZE
Après avoir lu le témoignage d'Émilien Dellanoy, on reste confondu par la découverte de la nature profonde de cet adolescent, de ce jeune homme, de cet homme mûri par les épreuves traversées dont le comportement ne fléchira à aucun moment. Si le récit paraît au début monotone, l'intérêt du témoignage apparaît de plus en plus marquant au fur et à mesure que la lecture se prolonge. Aussi, lorsque la guerre survient en 1939, Émilien semble préparé à subir ses épreuves dont pourtant il ne soupçonne pas encore l'importance. Quelle imagination aurait-il d'ailleurs fallu avoir pour imaginer l'inimaginable ! Mais Émilien a toujours cru en "Sa" chance et c'est cette croyance, fortement ancrée en lui dès son plus jeune âge qui lui a permis de triompher de la douleur, de la souffrance, de survivre avec cependant, après 40 années, toujours à l'esprit le souvenir de ses chers camarades disparus.
But Émilien has always believed in his luck, and it is that belief, deeply rooted in him since his early age, that helped him to triumph over pain, suffering, after 40 years, but still bearing in mind the memory of his departed companions.
POSTFACE de Michel EL BAZE
En 1940, Émilien Dellanoy, prisonnier de guerre à Saint-Hilaire-Cottes (Nord) s'évade de la Citadelle de Cambrai. Dès Mars 1941, il entre dans la Résistance et appartient aux réseaux "Action 40", "Schelburn Isolé", "Voix du Nord" et forme un groupe de Résistants dans l'entreprise où il travaille. Dénoncé, il passe une année à la prison de Loos avant d'être déporté en Allemagne où il connaît les horreurs du régime nazi avant de s'évader une nouvelle fois pour rejoindre les combattants soviétiques en Janvier 1945. Rapatrié en Avril 1945, il se rengage un mois plus tard pour la durée de la guerre ! Ne crois-tu pas lecteur, que tout commentaire serait superflu !…009 - Capitaine LE NEN Georges -:
Résistance NORD-AFRICAINE
L'entrevue Franco-Américaine de Messelmoun
GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : 1985 - Édition : Octobre 1985 - 75 pages
PRÉFACE de Roland FOURY
Conseiller municipal de la Ville de Nice
Ma famille s'installe à Alger, en Octobre 1937, venant de notre Auvergne natale. En Novembre 1942, j'avais 10 ans. Mon père, grand blessé de la guerre 14-18, très attentif aux événements de la métropole, car nous y avions laissé nos grands-parents, occupait les fonctions de Commissaire de Police à Belfort, à 16 km à l'est d'Alger. Je me souviens que mon père, déjà depuis quelques mois avant le débarquement en Afrique du Nord, recevait dans notre villa, le Capitaine Watson, cité dans ce témoignage et nous, comme tous les enfants de notre âge, nous voulions savoir qui était "ce monsieur" que l'on recevait avec tellement de précaution et qui nous valait, à chacune de ses visites d'être enfermés dans notre chambre. Ce n'est que bien plus tard que nous avons appris que le visiteur mystérieux appartenait à la Résistance Algéroise. Mon père a dû jouer un certain rôle dans les préparatifs du débarquement allié en Afrique du Nord: fin Septembre 1942 il avait aménagé à notre insu un véritable appartement dans la cave de la villa avec interdiction d'y pénétrer. Mais, dans la soirée qui a précédé le débarquement, le 8 Novembre à 23 heures, il y installa toute la famille avant de partir pour son commissariat d'où il revint aux environs de minuit. Vers 2 h 45, au premier coup de canon, alors que ma mère s'inquiétait croyant à un débarquement allemand, j'entends encore mon père lui demander de ne pas avoir peur et lui dire qu'il s'agissait en fait du Débarquement Allié. Puis il partit, nous laissant en sécurité dans notre cave pour ne reparaître que trois jours plus tard. On a beaucoup parlé du débarquement à l'Ouest d'Alger, (Cherchell, Sidi-Ferruch) mais, à ma connaissance, jamais de la partie Est : Maison-Carrée, Les Pins-Maritimes, Le Lido, Aïn-Taya, Surcouf, Cap-Matifou, etc… Qui étaient donc le ou les responsables pour les renseignements pour cette région où étaient installés de nombreux camps militaires, surtout de Tirailleurs Sénégalais ? Je pense que mon père a dû donner de nombreux renseignements au Capitaine Watson à ce sujet. Hélas mon père est décédé et nous ne pourrons jamais savoir la vérité. Je me souviens aussi que dans les quinze premiers jours qui suivirent le Débarquement, un violent bombardement aérien eut lieu en gare de Maison-Carrée qui était une gare régulatrice. Ce soir-là était garé un train complet de munitions et il y avait en outre un wagon de bombes soufflantes. Le chef de gare de l'époque et mon père ont décroché ce wagon et l'ont poussé en direction d'Hussein-Dey. Ils ont épargné de ce fait la destruction de la ville de Maison-Carrée. Ces images qui ont marqué le gamin de dix ans que j'étais alors, hantent encore mon esprit et c'est peut-être là qu'il faut trouver les raisons de mon intéressement au Monde Combattant et l'affection particulière qui me lie à tous ces Résistants algérois, métropolitains, à tous ces Soldats de l'Ombre dont beaucoup, hélas, portent encore aujourd'hui dans leur chair et dans leur esprit les marques indélébiles de leurs souffrances et de leurs sacrifices à la cause de notre France.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Georges Le Nen raconte avec simplicité et humour la rencontre franco-anglo-américaine d'Octobre 1942 qui se tint à 100 km à l'Ouest d'Alger, près de Cherchell et dont il assura la protection. Le témoin s'interdit toute réflexion amère et cependant, bien des malheurs auraient été évités si les autorités civiles et militaires en place avaient suivi la voie tracée par la Résistance Nord-africaine au lieu de combattre le débarquement Allié en Afrique du Nord. Nous avons pourtant, il faut le dire après bien des hésitations, décidé de compléter cette seconde édition notamment par la publication de documents authentiques que nous a remis la veuve du Colonel Mingasson qui fut en 1942 le Commandant du Dépôt des militaires isolés (DMI) d'Oran et fougueux artisan de cette résistance extra-métropolitaine qui ne put, hélas, ni contrecarrer la sottise de certains, ni même empêcher l'envoi de volontaires français ou arabes sur le front de l'Est.
010 - FORRER Marcelle -:
L'ATROCE DÉLATION
Mes prisons
GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne
Écriture : 1985 - Édition : Novembre 1985 - 53 pages
Préface de Michel EL BAZE
J'ai vécu l'écriture de ce récit et je peux dire qu'il a été aussi pénible à Marcelle Forrer de l'écrire qu'il sera au lecteur de le lire. La délation est de tous les temps. Mais quand ce mal frappe sa propre famille, quand une mère dénonce sa propre fille, nous atteignons l'ignoble. Ce sont ces malheurs qui nous touchent le plus dans les témoignages qui forment cette collection. On y voit un jeune homme livrer à l'Allemand son meilleur ami d'enfance un fils dénoncer à la Gestapo le Réseau de son père un frère Waffen S.S., gardien de son propre frère au camp de concentration de Buchenwald moi-même, je fus dénoncé aux Allemands avec trois-cents de mes coreligionnaires par mes camarades de combat. Les motivations des délateurs sont diverses. Ce peut être l'intérêt, la jalousie, la haine, le racisme. Mais quel est donc le bas sentiment qui a amené ce "démon" à dénoncer à la Gestapo son propre enfant, sa fille !… Ce témoignage vous laissera un goût amer. Mais il fallait qu'il soit écrit. Qu'il soit lu. Pour empêcher l'oubli.
Postface de Michel EL BAZE
Née d'un "Démon" qui l'abandonne à sa naissance pour la réclamer seize années plus tard aux Autorités Allemandes qui annexent la Lorraine, Marcelle Forrer est dénoncée à la Gestapo par ce même Démon.....sa mère, pour avoir déserté l'Arbeitsdienst et aidé à l'évasion de prisonniers de guerre Français et de Lorrains réfractaires. Elle connaît alors les camps et les prisons de Metz, Schirmeck, Kassel, Leipzig, Auschwitz, Görlitz, Breslau, Lübeck, Cottbus, Witten-Anen, Dortmund ! Libérée par les Américains, prise en charge par les Anglais, amoindrie, elle retrouve sa France et témoigne, quarante années plus tard, parce que c'est son Devoir envers Ceux et Celles qui ne sont pas revenus. FAURE Henri -: ÉTAIS-JE UN TERRORISTE ? 011 - Tome I -1939/1943 012 - Tome II - 1944 - Atterrissages - Parachutages 013 - Tome III - Le Pont de LivronGUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture: 1985 - Édition : Janvier 1986 - 428 pages
PRÉFACE de Michel EL BAZE
Ce témoignage, véritable anthologie des actions d'atterrissages et de parachutages dans les départements de la Drôme et de l'Ardèche, montre, s'il en était besoin, l'intérêt du "témoignage du témoin, acteur actif" d'événements tous extraordinaires dont beaucoup se targuent et que finalement bien peu ont vécu. Et pour l'Historien, voilà un document dans lequel il pourra puiser et rapprocher d'autres récits qui se veulent véridiques… Le récent ouvrage d'un auteur américain ne décrit-il pas la destruction, par lui-même, du fameux Pont de Livron dont on verra ici l'importance sur les voies de repli des armées allemandes de France! Henri Faure a voulu situer son témoignage dans le cadre historique et donc "coller" sa propre action sur le terrain aux événements extérieurs, de lui immédiatement perçus ou découverts après la guerre. Ce procédé apporte au lecteur une grande satisfaction, mais, l'Historien pour lequel nous oeuvrons dans cette collection ne retiendra que le vécu, le témoignage de celui qui a fait et qui relate avec sa pleine subjectivité. Alors notre but sera atteint qui est de permettre au chercheur, non seulement de glaner l'événement mais aussi de fouiller l'âme du combattant.
AVANT-PROPOS DU TÉMOIN
Je n'ai pas la prétention, dans les lignes qui vont suivre, de faire l'apologie de la Résistance, ni d'écrire son histoire. D'autres l'ont fait avant moi, avec plus ou moins d'exactitude, parfois hélas à travers des récits fantaisistes. Cependant il me semble que le sujet constitue encore une sorte d'énigme pour beaucoup de Français et particulièrement pour les générations de l'après-guerre. C'est pourquoi je me résous, après quarante années de silence à apporter le témoignage de ma propre expérience, en espérant qu'il contribuera à faire mieux comprendre les motivations qui animèrent ces hommes et ces femmes anonymes que l'on a appelé depuis "les soldats de l'ombre" et qui, pour beaucoup d'entre eux, ont fait de la Résistance comme monsieur Jourdain faisait de la prose. Pourquoi suis-je devenu un Résistant ? Un terroriste ? Ma réponse est simple : je ne pouvais accepter l'idée que ma patrie fut envahie et mise en esclavage par l'Allemagne avec la complicité de certains Français l'abolition de la République m'était insupportable. Les personnes qui lisent des livres sur la Résistance Française, qui nous regardent lorsque nous défilons et que nous nous recueillons devant nos monuments commémoratifs, n'imaginent pas comme nous étions jeunes à l'époque elles ne savent pas non plus que sans la jeunesse des années quarante, il n'y aurait pas eu de Résistance. Quand on a de vingt à quarante ans on ne se résigne pas, on n'abandonne pas la patrie sans essayer de sortir de l'abîme. Dès l'âge de raison on a compris que la vie est un jeu où seuls les lâches crient "Pouce" et où les autres se donnent au combat sans réfléchir. Maintenant les James Bond, les O.S.S. 117, les espions venus on ne sait d'où, certains récits romancés de ce qu'a pu être notre action, présentent une image de la Résistance qui n'a rien de commun avec ce que nous étions en ce temps-là. C'est pour cela que je rapporte chronologiquement les faits tels que je les ai vécus, les réactions qu'ils m'ont suscité ainsi que celles de mes amis, sans pour cela prendre position pour ou contre un quelconque parti politique. Je ne citerai pas les noms des exécuteurs, des traîtres à la patrie. Ce serait leur faire trop d'honneur et en outre cela risquerait de rouvrir des blessures mal cicatrisées ou de porter atteinte à l'honneur et à la mémoire de Français ayant eu une conduite irréprochable. L'anecdote suivante en donnera un exemple frappant : une de mes connaissances était favorable à la Résistance et, malgré ses cinquante ans, cet homme faisait partie des premières équipes de réception des parachutages. Un soir, pendant que nous attendions l'arrivée d'un avion, il me prend à part et m'informe que son fils unique, âgé de vingt ans, vient de s'engager dans la milice malgré l'opposition de toute la famille. Il me demande alors quelle attitude il doit adopter vis-à-vis de lui. Cette révélation me met dans un cruel embarras ! Je lui conseille d'être très prudent dans ses conversations avec son fils. Un mot lâché et c'est la catastrophe. Je lui fais bien comprendre qu'il y va de l'intérêt de la Résistance. Je relâche peu à peu mes contacts avec lui. Mais au fil des jours, ce fils indigne, attiré sans doute par la facilité de la vie et l'appât du gain, collabore entièrement avec la Gestapo, dénonce et fait arrêter des patriotes. La Résistance décide alors de son exécution et par un bel après-midi, sa vie se termina au coin d'une rue. Quelle immense douleur pour le père et la mère lorsqu'ils apprirent la triste fin de leur fils unique abattu par la Résistance à laquelle ils appartiennent. Mais leur désespoir ne leur fit pas perdre la tête, ni même affleurer un désir de vengeance. Sans faiblir ils répondirent aux enquêteurs qu'ils ne se connaissaient aucun ennemi. Á quelque temps de là, je dus reprendre contact avec le père. On avait besoin de ses services. La rencontre que je redoutais, ne sachant pas très bien quelle contenance prendre, fut pour moi un exemple d'abnégation et de dignité. Venant vers moi dès qu'il m'aperçut, il me tendit franchement la main, serrant fortement la mienne. Les larmes aux yeux, il prononça lentement ces mots : "Il l'a bien cherché…". Puis un court silence suivit. Je le mis au courant de ce que nous attendions de lui. Il accepta aussitôt. Bien que cette opération mit sa situation en danger, il me donna tous les renseignements que je désirais, payant même de sa personne car il vint ouvrir la porte de la cartoucherie nationale dont il assurait le gardiennage à un groupe de Résistants sans se douter que parmi eux se trouvait l'exécuteur de son fils. Heureusement qu'ils s'ignoraient mutuellement et que cette opération s'effectua la nuit et dans un silence absolu. Ce récit prouve également qu'il faut parfois taire les noms de certains qui pourtant, devraient être au tableau d'honneur de la Résistance. Mais les humbles soldats de l'ombre n'intéressent pas l'Histoire.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Tome I Témoin, acteur d'événements tous extraordinaires, Henri Faure les relate avec le souci de la précision, nous faisant vivre notamment de nombreuses opérations de parachutages et d'atterrissages dans les départements de la Drôme et de l'Ardèche qui nous permettent de mieux comprendre ce que fut la Résistance en action sur le terrain. Le récit est une importante contribution à l'Histoire de la Résistance dans notre pays. Tome II Les atterrissages, les parachutages d'hommes d'armes, de munitions, de matériels de toutes sortes s'intensifient en 1944. Henri Faure nous fait vivre ici l'épopée de ceux que la répression n'intimidait pas. Mais il veut faire mieux et plus encore. Et dans la nuit du 16 au 17 Août, avec sa courageuse équipe, il fait sauter le pont sur la Route Nationale 7 qui enjambant la rivière Drôme relie Livron à Loriol. Bloquée dans sa retraite, la XIXème Armée Allemande subira là des pertes impressionnantes qui hâteront la libération de cette région de France.GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne
Écriture : 1944/1945 - Édition : Janvier 1986 - 476 pages
Préface de Étienne WOLFF de l'Académie Française
J'ai été pendant deux ans le camarade de captivité du Médecin-colonel Lucien Raffalli au camp d'Officiers prisonniers, Oflag 17.A. d'Edelbach, Autriche incorporée alors à l'Allemagne d'Hitler. Il a été exemplaire non seulement par ses soins aux malades, mais aussi par son esprit de résistance aux Allemands. En qualité de Médecin-chef du camp, il a constamment rappelé à nos gardiens leurs devoirs vis-à-vis des Officiers prisonniers, ceux prescrits par la Croix-Rouge et le Droit des Gens. Il n'a pas hésité à parler avec vigueur et parfois avec violence aux Allemands. Ce faisant, il s'est attiré leurs représailles. Il a été envoyé plusieurs fois en prison. Déjà prisonnier de guerre comme nous, il a fait de la prison à des degrés supérieurs et a été victime de traitements encore plus durs, en contravention avec la Convention de Genève. Il a été traduit en Conseil de Guerre et incarcéré dans des prisons et en forteresse où sa vie et sa santé étaient plus menacées encore. Il a rapporté de cette odyssée un ouvrage en trois tomes dans lesquels il décrit, d'une manière pittoresque et vraie sa vie de prisonnier ses conflits avec l'autorité allemande, les menaces qu'il a subies, les espoirs et les déceptions qu'il a traversés, enfin la Libération après ces multiples épreuves. Cet ouvrage est passionnant, il se lit avec impatience et une immense sympathie. Il est illustré par son auteur d'une manière originale et attrayante, sans prétention, avec seulement l'intention de plonger le lecteur dans des situations réelles difficiles à décrire. J'atteste en sa faveur de toute mon admiration et de toute ma sympathie.
POSTFACES de Michel EL BAZE
Tome I Alors que d'aucuns affichaient dans leur "alvéole" ou dans leur Kommando l'effigie du Maréchal, d'autres prisonniers de guerre, se déclarant les serviteurs de la France Libre, s'opposaient par tous leurs pauvres moyens à l'Ordre Allemand. Le Médecin-colonel Lucien Raffalli dresse une fresque étonnante de sa captivité. Le Tome I de son témoignage nous fait vivre notamment les péripéties de son évasion du Stalag XVIIA vers la Yougoslavie. Avec le Tome II, nous pénétrons dans la sinistre "Prison des Braves", dans cette épouvantable forteresse militaire de Graudenz, où j'ai moi-même tant souffert, que fournissaient les Conseils de Guerre allemands. Puis, de Marienburg à Odessa, nous suivons, dans le Tome III, l'odyssée de ces milliers de prisonniers de toutes nationalités qui découvrent, étonnés, l'univers de leurs libérateurs soviétiques avant de retrouver leur France. Tome II Nous voilà, avec le Docteur Raffalli dans cette sinistre forteresse de Graudenz, dans cette "Prison des Braves", réservée aux soldats allemands et aux prisonniers de guerre condamnés par les Conseils de Guerre de la Grande Allemagne. Nous voici, avec lui, dans cette géhenne et dans ses Kommandos d'où, j'en étais persuadé, personne ne sortirait vivant. Avec lui, rendons hommage à ces prisonniers-prisonniers qui dirent "Non" à l'Ordre Nazi.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : Mars 1986 - Édition : Juin 1986 - 125 pages
Préface de Michel EL BAZE
Né à Lodz (Pologne), le 16 Janvier 1905, Léon-Richard Berliner arrive en France en 1929. Le 27 Septembre 1939, il souscrit à Nice un engagement volontaire pour la durée de la guerre. Après un stage à Coetquidan puis à l'école spéciale militaire de l'armée polonaise, il est nommé sous-lieutenant. Officier de liaison avec l'armée française, il participe à la défense de Rennes et commande une compagnie engagée entre Rennes et Loudéac. Prisonnier, il s'évade, et rejoint La Rochelle où durant la nuit du 22 Juin 1940, embarquent les soldats français et polonais à bord d'un contre-torpilleur anglais à destination de la Grande-Bretagne. Lui, reçoit l'ordre de quitter le bateau et de rester en France. Le 1er Février 1943, à Nice, sa mère, sa soeur ainsi que ses beaux-parents, sont arrêtés et déportés au camp d'Auschwitz, alors que lui-même sous les pseudonymes de Bison, Richard ou Lolek s'active dans les réseaux F2 et Monica-Combat. Obligé de quitter Nice, il reçoit l'ordre de se présenter au lieutenant-colonel Gaucher alias Martial, chef du maquis de Dordogne, qui lui confie la direction du groupe polonais de Périgueux. Bison devient alors Richard Lacombe dans le groupe Biala qui inscrit à son palmarès une liste impressionnante d'actions de sabotage et notamment la destruction de la poudrerie de Ripault à Bergerac. Puis, aux côtés de Martial, il prend part à la libération de Périgueux et d'Angoulême, terminant les combats comme commandant du 1er Bataillon de Volontaires Polonais. Après avoir été démobilisé, il est rappelé par le délégué de la Mission Polonaise en France, et accrédité auprès du Gouvernement Provisoire pour remplir les fonctions d'officier de liaison. Déjà lieutenant puis capitaine des Forces Françaises de l'Intérieur il sera, plus tard promu au grade de commandant par décret du Ministre de la Défense Nationale de la République Polonaise, puis reçoit du gouvernement polonais en exil à Londres, sa nomination au grade de lieutenant-colonel puis de colonel. Voilà donc une carrière militaire exceptionnelle, commencée par l'engagement volontaire et les combats de l'année 1940, poursuivie dans la dangereuse clandestinité à Nice et en Dordogne, terminée par sa participation active à la libération de Périgueux et d'Angoulême. L.R. Berliner a fait tout cela simplement parce qu'il fallait qu'il le fasse, qu'il rende à sa patrie d'adoption, la France, son dû pour la généreuse et fraternelle hospitalité qu'elle avait accordée à sa famille et à lui-même. Á l'heure où la xénophobie, où le racisme, obscurcit tant d'esprits, il est bon que ces "étrangers" témoignent et disent leur combat pour leur Nouvelle Patrie.
At a time when xenophobia, racism, blur so many minds it is good that those "foreigners" bear testimony and tell of their fight for their New Homeland.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Engagé volontaire pour la durée de la guerre, fait prisonnier, il s'évade ! Tour à tour Bison, Lolek ou Richard dans les Réseaux F2, Monica-Combat et Martial, arrêté par la Gestapo, il s'évade ! Agent de renseignements dans le Département des Alpes-Maritimes, maquisard en Dordogne, Chef de Bataillon des Forces Françaises de l'Intérieur au titre des Forces Militaires Polonaises en France, Lionel Berliner ne cesse son combat qu'avec la Libération de son Pays d'adoption, la France, heureux de lui avoir payé son tribut !GUERRE 1939/1945
Écriture : 1985 - Édition : Août 1986 - 125 pages
PRÉFACE de Michel EL BAZE
Dès son jeune âge et comme nous tous, André Weiss apprend que son pays est la France et que ses Ancêtres étaient les Gaulois! Et voici que cette patrie lointaine, meurtrie, occupée par le barbare appelle ses enfants d'au-delà des mers. Avec les Sanchez et les Martinez, les Ahmed et les Ben Ali, les Lévy et les Cohen, André Weiss débarque sur les côtes de France pour découvrir et délivrer ce pays où flotte son drapeau, où est parlée sa langue ce pays qui est le sien. De la Mer Méditerranée au Danube, de victoire en victoire, André Weiss traque la bête nazie. ... Et quand tout fut fini, tout simplement, il retourna dans son gourbi le coeur joyeux et l'âme fière d'avoir délivré son pays...
...And when everything ended, he simply returned to his hovel, his heart full of joy, and his mind proud of having freed his country !..
POSTFACE de Michel EL BAZE
Combattre et vaincre aurait pu être la fière devise de Weiss André. Combattre pour sa patrie. Pour sa France qu'il ne connaît pas, qu'il découvre de la tourelle de son char. De Mers-el-Kébir au Danube l'épopée est jalonnée d'étapes meurtrières et victorieuses : l'Alsace, Buhl, Offenburg, Olsbach, Éberviller… et la grande récompense du défilé de la victoire sur les Champs-Élysées. Voilà l'aventure passionnante, le témoignage de l'un de ces "Pieds-noirs" qui firent asseoir De Lattre face à l'Allemand qui capitule. 019 - SALVATICO Jean -: BATAILLON "CORNICHE 22" Avec la First Special Service Force dans les Alpes-MaritimesGUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : 1986 - Édition : Juin 1986 - 19 pages
Préface de Michel EL BAZE
"Humble inconnu" comme tant d'autres combattants, Jean Salvatico témoigne d'actes "ordinaires" accomplis pour la libération de son pays. Et cependant Que de périls affrontés qu'il ne décrit pas mais que l'on sent dans la trame de son récit qui se veut simple, vrai et qui contribue à l'écriture de l'Histoire de la Libération de notre département des Alpes-Maritimes.
How many dangers did he face that he does not describe, but that we feel in the essence of his story, that claims to be simple, true and which contributes to the writing of the history of the liberation in our Department the Alpes Maritimes.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Septembre 1944. L'Allemand occupe toujours notre département et c'est alors que Jean Salvatico qui appartient au Groupe Alpin Sud de l'Armée des Alpes rejoint la First Special Service Force U.S. Avec laquelle il participera à l'expulsion des Occupants du Département des Alpes-Maritimes. 020 - PICAULT Raoul -: L'HONORABLE PARTIE DE VIÊT-NAM La partie de go au soleil Le chien du "Phénix" La bataille de "La Marne" Dois-je tirer Pertes légèresGUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Indochine
Écriture : 1986 - Édition : Novembre 1986 - 145 pages
Préface de Michel EL BAZE
Engagé Volontaire dans la Marine Nationale et breveté radiotélégraphiste, Raoul Picault est envoyé en Extrême-Orient fin 1937 et aussitôt embarqué sur l'Aviso "Marne" Ses embarquements successifs lui permettront de vivre une odyssée exceptionnelle qu'il raconte ici avec simplicité et la froide et calme précision du marin qui sait faire le point dans l'oeil du typhon Pourtant, l'émotion étreint le lecteur à chaque page des six récits qui forment cet ouvrage et dont chacun porte témoignage d'événements exceptionnels, vécus avec lucidité et la ferme détermination de celui qui a le courage de regarder la mort en face pour mieux la braver et la vaincre. Après l'Aviso "Marne" en Avril 1937, c'est l'aviso "Amiral Charner" qui accueillera Raoul Picault et qui lui fera découvrir Hong-Kong, Shanghai, pour descendre ensuite le gigantesque Yangtsée jusqu'à Tchungking puis Tien Tsin, Wei Haï Wei et de nouveau, le "Marne" affectée au contrôle des îles Paracels et Spratlys notamment. Détaché sur le bâtiment hydrographe "Astrolabe", il participe à la surveillance de la marine japonaise dans la mer de Chine et plus particulièrement aux Paracels, au moment où la guerre est déclarée en Europe. Avec l'aviso "Amiral Charner" ce sera, dès Novembre 1939, l'approche de Singapour, de Batavia et le blocus des Indes Néerlandaises.Java, Sumatra, Banka, Billiton, des noms qui chantent et ponctuent cette nouvelle croisière que Raoul Picault accomplira sur le croiseur auxiliaire "Aramis" qui chasse les cargos Soviétiques ravitailleurs de l'Allemagne Nazie en Nickel Canadien et aussi les cargos Danois et Norvégiens dont les pays viennent d'être occupés par l'Armée Allemande. L'Armistice en Métropole le surprend sur le schooner "Étale" qui contrôle le trafic en baie d'Along, puis, après les combats de Langson et le débarquement japonais de Haïnan, il vivra de durs moments d'émotion sur le dragueur de mines "Paul Bert ". Pendant que les Japonais débarquent en Malaisie d'abord, puis aux Philippines, notre ami découvre Haïphong, Dalat en Annam, Saïgon, Kep au Cambodge et tandis que l'Astrolabe est coulé par les Tigres Volants, il est détaché sur l'aviso "Tahure" lequel sera torpillé sous le Cap Padaran, quelques heures seulement après l'avoir débarqué à Saïgon. Mars 1945. Les Japonais lancent une attaque générale contre l'Indochine. Affecté à la base navale de l'île de Tagne, Raoul Picault, après les rudes combats sur cette île, réussit à prendre la brousse sur le continent aux environs de la base de Bangoï où il erre pendant 45 jours dans l'attente d'un débarquement allié avant de traverser, dans un périple de trois mois, la chaîne annamitique pour, finalement, être fait prisonnier par les soldats Japonais qui l'amènent à Saïgon peu avant la capitulation du Japon. C'est cette longue odyssée qui nous est racontée ici. Dans un second volume en préparation, l'auteur fera le récit de la perte de "l'Astrolabe" coulé par les Tigres Volants devant Tourane et du torpillage du "Tahure" devant le cap Saint-Jacques, en 1944. Nul doute que l'Historien saura tirer profit de ce premier ouvrage qui se lit passionnément et dont les illustrations, à quelques exceptions près, sont tirées d'un album photographique de l'auteur, seule possession miraculeusement récupérée des ruines de l'Arsenal de Saïgon, en 1946.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Sous son titre général, cet ouvrage cache six récits que Raoul Picault nous fait de son odyssée en Indochine de 1938 à 1945. C'est avec passion que nous suivons le témoin dans "Partie de Go au Soleil", "Le Chien du Phénix", "La bataille de la Marne", "Dois-je Tirer ?", "Pertes Légères" pour découvrir dans "L'Honorable Partie de Viêt-nam" un être d'exception qui, après les combats sur l' île de Tagne, atteindra le continent où il espérera, en vain, un débarquement Allié avant de traverser la chaîne annamitique et se faire capturer par les Japonais. 021 - DENIS Raymond -: CHRONIQUE AU ROYAUME DE LA PLATAGuerre des Malouines
Écriture : 1983 - Édition : Avril 1986 - 165 pages
PRÉFACE de Michel EL BAZE
J'ai beaucoup aimé le fond et la forme. Le style plein d'humeur, très grand siècle, m'a rappelé "Le Roi", chronique où il est aussi question d'une guerre. Jacques F. Gilontin - Colonel - Paris - 4.10.83 Votre chronique m'a vivement intéressé et j'ai pris un réel plaisir à cette lecture. L'impression que j'en retiens est que vous avez été complet. Le ton est bien le vôtre et que l'on vous retrouve tout entier dans votre façon de raconter les choses. Votre choix d'illustration enfin, est extraordinairement riche. Certaines sont réellement inattendues, drôles et toutes collent très bien au texte.Philippe Chesnay - Santiago du Chili - 10.10.83
Je me suis tordu de rire à toutes les pages de la chronique au Royaume de la Plata. Je vous connaissais un bon trait de plume. Dans ce cas, c'est de la férocité à l'état brut, pour le plus grand plaisir du lecteur. L'iconographie et les documents contenus dans le livre sont fantastiques. Et l'histoire de cette guerre imbécile se devait d'être écrite sur le mode burlesque. Grand merci de m'avoir fait ce plaisir d'être parmi les lecteurs privilégiés de la Chronique.David Mandefield - Londres - 14.10.83
Les trois réflexions que vous venez de lire montrent à l'évidence que le récit de Raymond Denis ne laisse pas les lecteurs indifférents. Tour à tour drôle, sarcastique, délicieusement "bête et méchant". Mais plein de finesse et d'intelligence, le témoin visuel et auditif vit sur place les événements avec l'acuité de l'esprit qui fut déjà le sien lorsque, après son engagement volontaire en 1942 au IIe Régiment de Cuirassiers, il participa, dans la 1ère Division des Français Libres à la Libération de l'Alsace et de notre département des Alpes-Maritimes. Nul doute que celui-là qui avait livré des combats sans merci à Autun, Giromagny, Sewen, Grismagny, en Alsace. Qui avait affronté l'Allemand dans le massif de l'Authion et dans la vallée de la Roya, nul doute que celui-là pouvait se permettre de sourire de la bêtise des uns, sinon pleurer sur la meurtrière sottise des autres. Car en définitive, ce qui domine ce témoignage c'est une grande compassion, une tristesse douce et infinie sur le constat renouvelé de l'imbécillité de l'Homme.Jacques F. Gilontin- Colonel- Paris
4.10.83
Your chronicle greatly interested me, and I took a real pleasure in this reading. The impression that I draw is that you have been exhaustive, the tone is indeed yours, and what we find you entirely in the way you have of telling the things. Your choice of pictures at last is extraordinarily rich. Some are really unexpected, funny, and really in keeping with the text.Philippe Chesnay - Santiago of Chile
10.10.83
I shook with laughter at each page of the chronicle of the Kingdom of Plata. I knew you had a good stroke of pen. In that case it is sheer ferocity, for the greatest pleasure of the reader. The iconography and the documents contained in the book are fantastic, and the account of this stupid war had to be written on a comical note. I thank you so much for giving me this pleasure of being among the happy few readers of your chronicle.David Mandefield - London
14.10.83
The three remarks that you have just read, show plainly that the account made by Raymond Denis does not leave anybody indifferent. In turn sarcastic, delightfully provocative, but full of finesse, and intelligence, the eye and ear witness live on the spot the events, with the same sharpness of mind as the one he had displayed when after enlisting voluntarily in 1942, in the II Regiment of Cuirassiers, he took part with the First Division of Français Libres (Free French), in the liberation of Alsace and of our Department of Alpes Maritimes. No doubt that the person who had fought ruthless fights in Autun, Giromagny, Sewen, Grismagny, in Alsace, who had confronted the Germans in the mountains of L'Authion, and in the Valley of Roya, no doubt that this person could afford to smile at the stupidity of some, if not cry on the murderous stupidity of others. Because eventually what stands out of this testimony is a great compassion, a gentle and boundless sadness on the renewed constatation of the imbecility of man.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Après avoir, très jeune combattu volontairement avec les Français-Libres et expulsé l'Occupant de son pays, voici Raymond Denis non plus acteur mais le témoin d'une guerre sur l'autre continent, une guerre qui apparemment l'amuse mais lui laisse, nous laisse à le lire un goût amer tant y apparaît grande la naïveté du peuple et la bêtise des Grands qui nous consterne et nous attriste aussi.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne
Écriture : 1985 - Édition : Décembre 1986 - 45 pages
AVANT-PROPOS du témoin
Á 83 ans j'entreprends d'écrire cette histoire résumée de ma déportation comme une sorte de testament. La mémoire sera parfois défaillante, mais tous les faits énoncés seront vrais, sans emphase ni dramatisation excessive. Le recul de 40 années me laisse toujours la même impression d'horreur et d'écoeurement devant le comportement humain. Je garderai le silence sur les lâchetés que j'ai connues avant, pendant et après ma déportation. Aussi loin que je remonte notre connaissance de l'Antiquité, à toutes les époques, dans les pays les plus divers et dans les circonstances les plus différentes, les vainqueurs civils et militaires ont torturé ou abattu leurs prisonniers : les chaînes, les yeux crevés, l'esclavage, la capture et l'utilisation des femmes. Hitler n'a fait qu'inventer un système méthodique assez perfectionné, comme son complice et bientôt adversaire, Staline. Dans l'appareil concentrationnaire, il s'agissait essentiellement de déshumaniser l'individu, de le réduire à l'état végétatif. Le résultat était rarement en défaut et seul l'instinct de survie persistait : manger et boire, éviter d'être frappé ou abattu. Ces bêtes humaines pouvaient parfois avoir le comportement des fauves de la savane. Éducation, honnêteté, correction sont un vernis fragile.
Préface de Michel EL BAZE
Le Docteur Henri Garrigoux entreprend dès Juillet 1940 ses actions dans la Résistance en adressant à tous les parlementaires du Cantal une lettre pour les mettre en garde contre ce qui va leur être demandé à l'Assemblée du 10 Juillet 1940 à Vichy. Pendant les quatre années qui suivent, notre camarade poursuivra sans désemparer ses actions de propagande contre l'Occupant, contre Vichy et entravera les départs des requis au Service du Travail Obligatoire en Allemagne par tous les moyens. Se plaçant sous les ordres du Général Cochet, il sait convaincre et rassembler les futurs dirigeants de la Résistance de l'arrondissement d'Aurillac. Le Préfet Horno le convoque deux fois dans son Cabinet en Janvier 1943 pour essayer de faire cesser son activité Résistante et l'informe qu'il est inscrit en tête de liste des otages à fusiller. Constamment surveillé. Objet d'une enquête de la Police allemande et de la Milice. Obligé plusieurs fois de quitter son domicile, Garrigoux ne relâche pas ses services à la Résistance du Cantal dont il dirige également la section médicale. Arrêté par la Police allemande le 2 Juin 1944 et conduit dans les prisons de Clermont-Ferrand, la Gestapo lui fait subir, en neuf jours, trois atroces séances de supplice qui le marqueront physiquement sa vie durant mais il ne donnera aucun renseignement ni ne dénoncera ses camarades de combat. Amené le 19 Juillet 1944 à Compiègne puis le 29 à Neuengamme, il est libéré le 29 Avril 1945 par l'armée britannique. C'est cette année, Cette éternité de souffrances, Ce calvaire douloureux dans les tenailles du barbare Allemand que le Docteur Henri Garrigoux essaye de vous raconter au soir de sa vie. Puissent nos enfants ressentir l'émotion qui nous étreint tout au long de ces pages, serrer les poings et dire avec nous : Non ! Plus jamais !GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : Mai 1986 - Édition : Juillet 1986 - 18 pages
AVANT-PROPOS de Michel EL BAZE
Le "je" est certes méprisable mais c'est parce que tant de Combattants et les plus authentiques, répugnent à parler d'eux-mêmes et à nous conter leurs exploits, que nous avons tant de peine à constituer cette collection et donc à apporter à l'Historien les témoignages, les éléments qui lui seraient pourtant précieux pour comprendre cette période de l'Histoire de France qui vit la Résistance à l'Occupant allemand. Brignard François, notre cher Doudou et son épouse Yvonne n'échappent pas à cette phobie du "je". Il ne nous a pas été possible de leur faire dire ou écrire leur vécu, nous avons donc été contraints, ignorant leur pudeur, de violer leurs archives personnelles pour en retirer les éléments de cet ouvrage dont la lecture permettra au lecteur de se faire une idée du courage de ce couple uni, dans une France occupée, qui, à la merci de toutes les délations, n'en continuera pas moins de persévérer dans ses actions en faveur de la Résistance. Quand à l'Historien, à qui ce témoignage est essentiellement destiné, il pourra conforter d'autres témoignages ou documents dans lesquels paraissent ces personnages qui ont nom : Schaeffer, Imbert, Paulin, Grieu, Castaing ou Rollmer, ou bien, mieux cerner les activités du Réseau Andalousie, des Services Spéciaux dans le Sud-ouest, de la Brigade Chiron, du Groupe-Franc Pommies pour lesquels et dans lesquels le couple Brignard a combattu. Puisse la lecture de ces documents inciter nos enfants à suivre l'exemple de Doudou et Yvonne si, à Dieu ne plaise, Notre Pays se retrouvait dans cette même situation malheureuse.
May the reading of those documents prompts our children to follow the example of Doudou and Yvonne, if God unwilling our country was to be again in such an unfortunate situation.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Voilà un jeune couple qui, à Toulouse, au lieu de vivre dans la quiétude du laisser-faire de la majorité, se met, au contraire, délibérément à la disposition des Combattants de l'Ombre. Quel bel exemple de détermination sereine, tranquille, au mépris de tous les dangers et aussi de toutes les délationsGUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne
Écriture : 1985 - Édition : Septembre 1986 - 210 pages
PROLOGUE du témoin
On éprouve parfois un besoin impérieux de faire revivre par quelques notes le souvenir de certains événements qui eurent une influence sensible sur le déroulement d'une vie. Notre route sur terre est jalonnée d'accidents nous nous y heurtons avec une chance différente de les dominer suivant les forces morales, intellectuelles et physiques dont nous disposons. Lorsque les années auront étendu leur voile sur le passé, quelques intimes retrouveront dans ces pages des réactions sincères parce qu'exprimées librement au contact sévère de la vie et à l'instant même, sans le moindre souci de plaire ou de déplaire. Bien des ouvrages ont paru, relatant les aventures tantôt banales, tantôt héroïques ils ne manquaient jamais d'intérêt pour ceux qui les ont connues dans des circonstances analogues. Aussi, je voudrais insister surtout sur l'ambiance de ces anecdotes quasi-communes et sur les idées qu'elles ont fait naître, sporadiquement d'abord, pour créer ensuite, dans le monde "Prisonniers" une certaine communauté de vues. Il semble, quelques mois après le Retour, que les principes qui animaient beaucoup d'entre nous, se sont estompés au contact d'une nouvelle vie. N'est-il pas étonnant d'entendre rappeler certains événements avec une opinion divergente de celle qui était formulée alors : ceci explique la constante variation de l'âme française trompée dans les espoirs en faveur desquels elle manifesta parfois tant d'enthousiasme. Belle occasion aussi, de méditer sur l'humilité à la vue de ces vantards qui prétendent, après coup, avoir prévu le cours des événements. Il s'agit, ici, d'impressions dans le milieu "Combattants" puis "Prisonniers" Il est possible que les populations civiles aient réagi différemment : l'esprit subit l'influence du milieu et les masses sont très sensibles à une propagande bien orchestrée. Nous n'attribuons aux pages qui suivent qu'une valeur documentaire trop de problèmes soulevés mériteraient une étude approfondie alors que nous nous sommes limités à quelques réflexions.
We only give a documentary value to the following pages, too many of the problems taken up would deserve an in depth study, whereas we restricted ourselves to a few reflections.
PRÉFACE de Michel EL BAZE
Le témoignage de Quesnel Émile frappe par la densité des événements qu'il y relate et qu'il dut subir pendant ses cinq années de captivité en Allemagne. Années terribles pour un garçon bien planté, sûr de ses convictions et dont la forte personnalité lui valut pratiquement d'être expulsé, de ferme en ferme, de Kommando en Kommando. Et puis vient la Libération tant souhaitée... Et ce fut un autre calvaire, inattendu celui-là, que de Prusse à Odessa gravit notre camarade découvrant la Russie Soviétique et ses dures réalités. Le récit est passionnant, rempli d'anecdotes et de détails qui décrivent parfaitement la misérable condition du prisonnier. Mais ce qui nous a particulièrement frappé c'est l'apparente résignation de Quesnel qui doit cependant survivre, sans autre arme contre les geôliers que la foi qui est en lui qui lui permettra de triompher de la décadence, de la mort.POSTFACE de Michel EL BAZE
Émile Quesnel a voulu raconter en termes simples, précis mais toujours émouvants ses cinq années de captivité en Allemagne et peut-être, surtout, ces cinq mois passés avec ses libérateurs soviétiques qui paraissent, pour lui, aussi importants que toute sa captivité, tant l'univers qu'il découvre l'étonne. Nul doute que l'Historien trouve dans ce témoignage des éléments qui lui permettront de mieux cerner la psychologie du captif.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : 1944 - Édition : Octobre 1986 - 105 pages
PRÉFACE de Michel EL BAZE
Armand Huet a la pudeur de ses actions dans la Résistance, c'est pourquoi son témoignage est essentiellement composé de photocopies de documents authentiques qui montrent le combat courageux des Syndicats Chrétiens des cheminots de France et "incidemment", si on peut dire, sa propre activité. Mais nous avons tenu à découvrir la personnalité du témoin et c'est ainsi que cet ouvrage débutera, non comme nous le faisons généralement dans cette collection par l'expression de la mémoire, mais par la transcription que nous nous sommes permis de faire des éléments contenus dans un rapport que Armand Huet a dû produire le 31 Août 1944, c'est-à-dire, alors que les événements qu'il y relate étaient contemporains de tous ceux qui devaient en connaître. Armand Huet a fait son devoir, rien de plus, c'est-à-dire qu'il a fait simplement ce qu'il devait faire au moment où il devait le faire, mais encore fallait-il qu'il le fasse, et il l'a fait. Soyons respectueux d'un tel comportement.
Let us have some respect for such an action.
POSTFACE de Michel EL BAZE
On ne rendra jamais assez hommage à ces Cheminots de France qui, individuellement ou dans le cadre des réseaux, des groupes organisés ou dans les syndicats eurent le courage, d'abord de s'opposer à l'Ordre Social voulu par Vichy et entreprirent ensuite la lutte effective contre les objectifs de l'Occupant. Le récit d'Armand Huet est court, concis, mais édifiant. Sont surtout édifiants les documents qui forment l'essentiel de ce témoignage qui montre que l'Abnégation Tranquille est fille du Fer et du Rail.CAMPAGNE D'INDOCHINE
Écriture : 1985 - Édition : Février 1987 - 104 pages
PRÉFACE de Michel EL BAZE
Engagé dans les rangs des Forces Françaises de l'Intérieur à 18 ans, Gérard Fiori prend contact avec les dures réalités du Maquis de la Piquante Pierre, échappant à son anéantissement par les S.S. qui fit 220 tués. Le 19 Juin 1945, il s'engage à la 9ème Division d'Infanterie Coloniale (D.I) Après une année d'occupation en Allemagne qu'il raconte ici avec beaucoup d'humour, le voilà volontaire pour l'Extrême-Orient et il débarque en 1946, en Indochine, avec le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc. Là, il participe à toutes les Opérations en Haute Région Tonkinoise comme chef de véhicule blindé. Le récit qu'il nous fait de cette tranche de vie nous passionne et permettra sans aucun doute à l'Historien de mieux situer l'Homme dans cette Campagne d'Indochine qui vit tant de sacrifices, fit tant de deuils et laissa beaucoup d'amertume.POSTFACE de Michel EL BAZE
De Haïphong à Haiduong, de Cao Bang en Haute Région Tonkinoise, nous suivons avec Gérard Fiori les péripéties de la Campagne d'Indochine vue et vécue par un jeune homme de 20 ans plein d'illusions et de courage. Ce témoignage sera lu avec plaisir et apportera beaucoup d'enseignements à l'Historien à qui il est destiné.GUERRE 1914/1918
Écriture : 1914 / 1918 - Édition : Février 1987 - 546 pages
Postfaces de Michel EL BAZE
Dans son journal de marche écrit sur plusieurs agendas ou cahiers d'écolier, Robert Judlin nous conte au jour le jour les péripéties de sa vie de Sapeur du Génie engagé dans la grande tourmente. Le Tome premier de ces notes, comme d'ailleurs le reste de l'ouvrage, est abondamment illustré de photographies ou documents qui nous permettent de restituer l'atmosphère dans laquelle les événements relatés se sont déroulés. Ici nous débarquons le 3 Août 1914 à Versailles et tout au long de l'année 1914, nous errons avec Robert Judlin dans la Vallée de la Marne et ailleurs, partout où la présence de sa Compagnie de Génie est nécessaire.Postface du tome II
1915. Année des Grands Combats. La Champagne, l'Argonne. C'est cette vie oh ! combien dangereuse d'hommes des bois que nous vivons avec Robert Judlin toujours là pour pallier les destructions de l'Allemand, subir la fatigue, le froid, la boue et aussi hélas ! les ordres et contre-ordres d'une autorité qu'il juge sévèrement.POSTFACE du tome III
1916. Mission : préparer la grande offensive de la Somme. Tout faire avec rien et faire vite. Comment ? Débrouillez-vous et ils se débrouillent. Ordres. Contre-ordres. Changements. Modification. On s'énerve, on râle, "on rouspète". Mais pour être si près du front, la popote est bonne. Alors patience, "on les aura". Et puis Noune rend visite à son époux en Septembre. Alors tout s'éclaire. La vie est belle.POSTFACE du tome IV
Comme est douce la permission que Robert Judlin passe auprès de Noune cette fin d'année 1917 à Carros. Depuis 3 ans sur le front, dans le froid et la boue, il a acquis le "droit" de critiquer l'irresponsabilité, la négligence, ce qu'il croit être l'incapacité des Officiers État-major qui le promènent derrière les premières lignes souvent sans raison.POSTFACE du tome V
11 Novembre 1918. Depuis le 3 Août 1914 que de souffrances! "C'est tellement beau que nous restons comme abrutis et notre joie se manifeste à peine. Dans toutes les gares, les drapeaux flottent. Les visages décèlent une joie profonde. Pas beaucoup de démonstrations. Le calme des poilus se communique aux civils". Le calvaire est terminé. Pour le Lieutenant Robert Judlin, c'est enfin le retour à Carros et la joie infinie de retrouver Noune et les siens. 033 - DENIS Raymond -: CARNET DE BORD Ma place dans l'HistoireGUERRE 1939/1945
Écriture : 1987 - Édition : Mars 1987 - 73 pages
AVANT PROPOS DU TÉMOIN
Au cinéma, les actualités nous présentent les énormes rassemblements du peuple allemand levant le bras sous des forêts d'oriflammes à croix gammée. Leur chef, Hitler, nous fait rire avec sa petite moustache à la Charlot et ses hurlements. Puis vient le défilé des soldats marchant au pas de l'oie. D' énormes chars d'assaut suivent. Au-dessus, les avions passent comme l'éclair dans le tonnerre de leurs moteurs. C'est un fou, dit-on de ce Hitler. Il paraît qu'il a même écrit un livre où il prétend gagner la prochaine guerre. Cela aussi nous fait rire. Nous avons la ligne Maginot. La meilleure armée du monde. La Légion Étrangère. Et des Tirailleurs Sénégalais qui font peur rien qu'en les regardant. Chez nous, les hommes ne prennent qu'eux-mêmes au sérieux avec leurs jugements définitifs. Beaucoup décrètent que la guerre n'aura pas lieu. "Il ne faut rien exagérer, Hitler a simplement mis de l'ordre dans son pays". Monsieur Chamberlain, l'homme au parapluie et Monsieur Daladier, le taureau du Vaucluse sont là pour nous rassurer. C'est d'ailleurs tout ce que nous désirons. Un an après, c'est la guerre.Á Marcel et Fernand, camarades d'enfance qui n'ont rien compris et sont morts pour rien...quelque part sur le front de l'Est sous l'uniforme ennemi.
To Marcel and Fernand, childhood friends who did not understand a thing, and died in vain... somewhere on the Eastern front under the enemy's uniform.
POSTFACE de Michel EL BAZE
"L'ordre arriva d'éteindre les lumières, le black-out fut général et la nuit dura quatre ans. Alors chacun fit son choix. Les plus nombreux choisirent le confort intellectuel, car ne rien faire est aussi un choix. Puis certains, trop nombreux pour le malheur du Pays et le leur, se laissèrent tenter par les faux prophètes et finirent misérablement, sans espoir, trompés par ceux qui se servirent d'eux pour quelques dérisoires avantages de l'ennemi. Un petit nombre portait en lui l'honneur des Chevaliers d'antan et se groupa autour d'un Chef: le Général de Gaulle " Raymond Denis qui écrit ces lignes fut de ceux-là. Aujourd'hui, par une série de flashes, il se fait l'Historien de sa propre histoire en plaçant son Témoignage dans le cadre où il vivait et dont, sans doute alors, il ne discernait pas exactement les contours. Sous la légèreté du style, que de misères, de drames sont évoqués. Que de trahisons, de bassesses, de veulerie de la part d'un trop grand nombre de nos concitoyens. Mais aussi l'exemple, celui des adolescents élevés dans la foi qui leur donna la force de dire "Non".GUERRE 1939/1945
Écriture : 1985 - Édition : Avril 1987 - 52 pages
PROLOGUE DU TÉMOIN
Chaque fois que je raconte à ma famille ou à des amis différents épisodes de la période que j'ai vécue de 1938 à 1945, ceux-ci sont très intéressés et m'engagent à écrire mes Mémoires. Jusqu'à présent, je n'ai pas cru bon de le faire des Mémoires se justifient pour de Grands Hommes qui ont eu une influence par leur action passée et ce n'est pas mon cas ! Je me contente donc de présenter une suite de souvenirs qui ont jalonné cette période qui a été, pour moi, simplement une Grande Aventure! Il peut y avoir quelques inexactitudes, mais elles sont involontaires et sans conséquences. Je n'avais conservé aucune note, ne voulant pas, si mes papiers, pendant les opérations, tombaient aux mains de l'ennemi, que ceux-ci puissent être compromettants. Ce n'est pas un livre d'Histoire, d'autres l'ont fait. Ce recueil de souvenirs est présenté en 4 parties concernant uniquement mes activités militaires : 1ère partie: 1938 - Une mobilisation pour rien 1939 - 1940 - La drôle de guerre - La vraie guerre 2ème partie: 1942 - 1943 - Mon évasion de France 3ème partie : Mes activités militaires au Maroc - L'embarquement et la Campagne de France à l'État-major de la 5ème Division blindée 4ème partie : 1944 - 1945 - Les Campagnes d'Allemagne et d'Autriche
4th part - 1944 - 1945. The campaigns of Germany and Austria.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Ce récit de vie limité à la période de 1938/1945 répond parfaitement aux préoccupations qui étaient les nôtres lorsque nous avons envisagé la création de cette collection. Il apportera à l'Historien, les éléments qui lui sont indispensables pour écrire l'Histoire. Il intéressera aussi vivement le lecteur curieux des réactions de nos concitoyens devant les événements extraordinaires de l'époque.GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne
Écriture : 1986 - Édition : Mai 1987 - 60 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
Décider de s'évader et réussir à recouvrer la Liberté après tant et tant d'aventures dans un pays hostile, tel est l'exploit accompli par nos quatre Témoins, chacun en un lieu et à des époques différentes alors qu'ils étaient prisonniers de guerre aux mains des Allemands. Facile, diront d'aucuns ! Voir ! Encore fallait-il avoir le courage de se réveiller, de se lever… et de partir…GUERRE 1914/1918
Écriture : 1937 - Édition : Juin 1987 - 1000 pages
Préface de Monique HUBIN
Il s'est illustré un peu partout dans le monde, mais il ne devint jamais illustre ! Après avoir écrit d'un seul jet ses "mémoires" en 1937, mon père, Georges Hubin (05-02-1875 - 10-11-1965) les laissa dans sa bibliothèque jusqu'au jour où, s'apercevant qu'il ne pouvait plus se relire, il me demanda de lui en faire une copie dactylographiée, ce qui donna ce recueil de 1 000 pages, pleines d'aventures qui nous émerveillent chaque fois davantage. Comment un homme de taille moyenne, de famille modeste, sans aucune ressource au départ, mais l'esprit plein du désir d'accomplir de grandes choses au milieu de grands espaces, a-t-il pu traverser tant d'épreuves, connaître tant de joies et de peines diverses ? Il aurait pu, à plusieurs reprises s'organiser une vie de rêve, mais chaque fois, le démon de l'aventure le reprenait, et sa route prenait un nouveau virage. Il faut avoir lu toutes ces pages si fécondes en événements de toutes sortes, pour essayer de comprendre quel était son idéal si souvent déçu. Il était d'ailleurs trop idéaliste pour tirer profit de toutes ces situations. La preuve nous en est donnée par la fin de ses mémoires où, désabusé, vaincu par la "petitesse" de l'Administration, il se résigne à essayer de vivre comme tout le monde, malgré le terrible handicap que lui a laissé sa dernière blessure de guerre, lui bloquant toute l'articulation de la hanche et de la jambe gauche. Cette grave mutilation et toutes ses conséquences : impossibilité de se baisser, de s'asseoir, dépendance d'une tierce personne pour toutes ces petites choses de la vie (s'habiller, se chausser…), altération probable de son caractère fougueux, etc… Il la subira quand même pendant près de 50 ans sans jamais se plaindre. Et Dieu sait si le contraste avec l'homme d'action qu'il avait été devait être grand ! Il n'a certainement jamais cessé de ronger son frein, mais en silence. Et ses rêveries devaient souvent le ramener en plein désert du Sahara, la nuit sous les étoiles à Madagascar dont il nous vantait les beautés avec tant de fierté, au Tonkin, dans la baie d'Along, pour lui, l'endroit le plus merveilleux au monde, au Canada où il vécut réellement la vie des trappeurs et dont l'épisode nous rappelle textuellement "Maria Chapdelaine". Sans parler de la guerre, sa guerre à lui vécue si intensément, mais si douloureusement aussi ! Et sans compter le grand amour de sa vie : sa femme Magdeleine, notre mère, pour qui il a su commettre les pires folies, mais qui a su si bien l'entourer pendant ces longues années où elle fut sa "tierce personne" aimante et dévouée pour l'aider à surmonter ses épreuves. Néanmoins, après avoir couru tant de dangers, avoir souffert de tant de blessures de toutes sortes, cet homme, notre père, a quand même encore vécu de longues années en famille, avec ses enfants et petits-enfants. Et il a fallu qu'un petit morceau de pomme resté en travers de sa gorge, en vint à l'étouffer à près de 91 ans (alors qu'il était toujours en pleine possession de ses facultés intellectuelles) pour que s'éteigne, en quelques heures, cette vie si riche de connaissances les plus diverses, si intense en actions et en émotions, si extraordinaire, en somme que bien souvent, la réalité dépasse la fiction. Mais il faut le lire pour le croire, aussi, je vous en laisse tout le plaisir.
But you have to read it to believe it, and I leave you with the pleasure of doing it.
POSTFACES de Michel EL BAZE
Tome I
Pressé d'échapper à la quiétude familiale, angoissé par "une frousse intense de se laisser embourber", le jeune Hubin Georges a 18 ans lorsqu'il est autorisé par ses parents à s'engager dans "la biffe" et ne réalisera son rêve qu'une année plus tard dans la Légion. Là commence l'aventure d'une carrière militaire qu'il abandonnera en 1917 après avoir été blessé aux Éparges et accompli 24 années de services dont 13 années de campagnes. Avec lui, dans ce Tome 1, nous vivons son enfance, son adolescence et nous découvrons l'Algérie et Madagascar d'avant 1900.
Tome II
Ici Georges Hubin abandonne la Légion et ses galons de sous-officier pour s'engager dans l'Infanterie de Marine à seule fin de repartir aux Colonies. Ici nous découvrons l'Indochine, l'Afrique Occidentale Française et le Soudan.Tome III
Libéré du Service Actif en 1900, Georges Hubin qui a maintenant 25 ans retourne en France pour entreprendre une carrière commerciale en profitant de sa connaissance des Colonies. Nous retournons en Afrique : le Soudan, Bobo-Dioulasso, la Gold-Coast. De nouveau la France en 1904 puis le Mossi en 1905, la France encore en 1907 et encore l'Afrique.Tome IV
Nous sommes en 1908 en Europe où les conditions de vie lui paraissent étriquées et ne peuvent donc convenir à Georges Hubin. Alors où aller ? L'Afrique ? Non. C'est fini. La Légion ? Tentant, mais à 33 ans, non. Trop vieux ! Le Maroc ?… Alors l'Argentine ou le Canada qui offrent des facilités aux émigrants. Et Hubin opte pour le Canada où nous vivons avec lui ses nouvelles expériences. Puis le 2 Août 1914 c'est l'incorporation et la Grande Guerre qui commence !Tome V
Le Tome V et dernier du récit de vie de Georges Hubin nous fait vivre sa guerre et ses désillusions finales. Lorsque, réformé numéro 1 avec pension pour blessure de guerre en 1917 aux Éparges, il doit lutter contre l'Administration pour faire reconnaître son droit.
041 - Colonel CHIARAMONTI Edmond -:
SOLDATS DE LA BOUE ET DES PITONS Tirailleurs Algériens en IndochineGUERRE D'INDOCHINE
Écriture : 1955 - Édition : Juillet 1987 - 146 pages
Préface des Anciens Élèves Officiers de CHERCHELL
Né le 30 Juillet 1922, Edmond Chiaramonti fait ses études au Maroc, au Lycée Gouraud de Rabat, prépare St Cyr au Lycée Lyautey de Casablanca et entre à l'École des Élèves-officiers de Cherchell - Médiouna, promotion Weygand (1942-1943). Il participe à toutes les campagnes dans les Tirailleurs Nord-africains de 1943 à 1962 : Sur le front d'Italie, à la Division de Montagne Marocaine du Corps Expéditionnaire Français commandé par le Général Juin, il se distingue tout particulièrement au cours de la grande offensive de Mai 1944 sur le Garigliano où le C.E.F. rompt le dispositif allemand de la ligne "Gustav" permettant la prise de Cassino. S'emparant avec sa section du Mont Ceschito dominant Castelforte, il ouvre la voie aux blindés dans la Vallée. Sa brillante conduite au feu lui vaut d'être décoré de la Croix de Guerre, sur les lieux même du combat. Poursuivant son offensive vers Rome, puis Sienne et Florence, sa Division se heurte en Juillet 1944 à la résistance ennemie sur une nouvelle ligne de défense, la ligne "Hitler", en Toscane. Au cours de l'attaque, sa section est clouée au sol par le tir d'une mitrailleuse qui blesse mortellement son chef de groupe de tête. Pour la dégager, il entraîne avec fougue le groupe à l'assaut de la mitrailleuse, la détruit à la grenade et fait deux prisonniers. Sa deuxième citation mentionne cet audacieux fait d'armes et sa bravoure exemplaire dans l'action. Sous sa conduite, sa section s'empare les jours suivants des villages de San Andrea di Val d'Elsa et de San Benedetto, malgré une résistance farouche de l'ennemi qui, bousculé, se replie en désordre sur Florence, abandonnant ses morts sur le terrain. Relevé du front d'Italie, il débarque en Provence, au Dramont, près de St Raphaël, avec la Division Marocaine intégrée à la 1ère Armée Française, aux ordres du Général de Lattre de Tassigny et participe glorieusement à la libération du sol national. Remontant la Vallée du Rhône, il est engagé dans les Vosges où son Bataillon est désigné comme unité de tête pour attaquer la ligne d'hiver, fortement organisée par les Allemands pour briser l'avance des Alliés et empêcher leur accès au Rhin. C'est l'assaut à l'aube du 16 Octobre 1944. La rupture de la ligne de résistance ennemie à travers les champs de mines et les réseaux de barbelés, sous un déluge de feu d'armes de tous calibres et une pluie battante, dans les bois des "Hauts du Faing", dominant Cornimont. Avec la première vague d'assaut, il parvient au sommet. Malgré les pertes sévères subies par sa section, s'y accroche huit jours durant, repoussant toutes les contre-attaques allemandes, sous un bombardement continu, infligeant à l'adversaire des pertes sévères. Blessé le 5ème jour, il refuse de se faire évacuer avant la relève de sa Compagnie qui ne compte plus que 27 rescapés, après ces huit jours de furieux combats. Transporté dans un hôpital de campagne à Vesoul, puis à Dijon, il doit faire partie d'un convoi de blessés dirigé sur l'Afrique du Nord, pour libérer les lits d'hôpitaux proches du front. Il s'oppose à son transfert, quitte l'hôpital et rejoint son unité en Alsace où il reprend le combat. Traversant le Rhin, puis la Forêt-noire, à la poursuite d'un adversaire en déroute, il fait de nombreux prisonniers et pénètre avec sa section de Marocains dans le Voralberg en Autriche, quand survient l'Armistice, le 8 Mai 1945. Titulaire de 5 titres de guerre, il est décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur. En Indochine, comme Commandant d'un Groupement de Sections, puis Commandant de Compagnie de Marche, au Groupe Mobile Nord-africain, il s'illustre dans toutes opérations du G au Nord-Viêtnam, dans le Delta et en moyenne région, notamment à Hoa-Binh et à Nasan. Plusieurs fois décoré de la Croix de Guerre des T.O.E. avec palmes, nommé Capitaine au tableau exceptionnel pour l'Indochine, il reçoit la rosette d'Officier de la Légion d'Honneur avec la prestigieuse citation qu'on trouvera dans le Livre II. Cette promotion comporte l'attribution de la Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures avec palme. En deux ans, il est cité 5 fois dont 4 fois à l'Ordre de l'Armée, accrochant 4 palmes et une étoile de Vermeil à sa Croix de Guerre des T.O.E. Nommé Officier de Renseignements du Groupe Mobile Nord-africain, il est aérotransporté de Nasan à Luang Prabang avec deux Bataillons et le Groupe d'Artillerie de son Groupe Mobile, renforcés par le Bataillon de Parachutistes du réputé Commandant Bigeard, pour assurer la protection de la capitale du Laos, menacée par les Divisions Viêt-minh. Mission accomplie, il est décoré de l'Ordre Royal Laossien. De retour dans le Delta, il est à l'origine de nombreuses opérations où l'exploitation de ses renseignements permet à son G d'obtenir de brillants succès. Toujours au coeur de l'action, il est à nouveau cité deux fois avant d'être rapatrié, en 1954, après trois ans d'opérations continues. Affecté en Allemagne, comme Commandant de Compagnie de Tirailleurs Algériens, il est appelé en renfort au Maroc, en 1955, par le Général Duval, Commandant Supérieur des Troupes. Á la tête d'une Compagnie de Tirailleurs Marocains, il reçoit la rosette d'Officier de l'Ordre Chérifien du Ouissam Alaouite pour ses brillants états de service dans les Troupes Marocaines. Il rentre en métropole avec son Régiment, à la veille de l'Indépendance du Maroc. Volontaire pour l'Algérie, il y débarque en 1956 et est affecté comme Officier de Renseignements et Opérations d'un Secteur, en Oranie. Il se fait immédiatement remarquer par son efficacité dans la recherche et l'exploitation du renseignement. Dirigeant avec une autorité indiscutée des opérations de jour et embuscades de nuit, il obtient de remarquables résultats. Formant un Commando composé de prisonniers ralliés, grâce à sa patiente action psychologique, il réussit le démantèlement en chaîne de plusieurs filières rebelles et la récupération de nombreuses armes. Il est cité à l'Ordre de l'Armée et reçoit la Croix de la Valeur Militaire avec palme. Inscrit au tableau exceptionnel d'avancement pour l'Algérie, il est proposé pour la cravate de Commandeur de la Légion d'Honneur, comme Capitaine, nomination extrêmement rare à ce grade. Cité une nouvelle fois pour avoir mené plusieurs opérations payantes, dont l'une dans les "Cheurfas", permet la mise hors de combat d'une "Katiba", il est promu Chef de Bataillon en 1959. Il est nommé Commandeur de la Légion d'Honneur, titre exceptionnel pour faits de guerre, par décret du 19 Juillet 1960, à 38 ans. Spécialiste du renseignement et de la lutte antisubversive, il organise à l'École Militaire, à Paris, une sale opération "Algérie" pour l'information de ses camarades de l'École Supérieure de Guerre. De retour en Algérie comme volontaire en Mars 1961, il est affecté comme Chef du 2ème Bureau d'une Zone, à Colomb-Béchard, sur la frontière sud-marocaine, puis à Mostaganem, en Oranie. Il applique à nouveau sa méthode avec la même efficacité et obtient de magnifiques résultats. Le Général Ailleret, Commandant Supérieur des Troupes en Algérie lui décerne à la veille du cessez-le-feu, l'élogieuse citation reproduite dans le Livre II. C'est sa 15ème citation. Présent pendant 20 ans sur tous les théâtres d'opérations, en Italie, France, Allemagne, Indochine, Maroc et Algérie, il rentre définitivement en métropole pour prendre le commandement d'un Bataillon de Tirailleurs Algériens, à Beauvais, le 1er Juillet 1962, le jour même de la déclaration d'Indépendance Algérienne. En 1964, les unités de Tirailleurs sont dissoutes et son Bataillon devient Bataillon d'Infanterie Motorisée. Affecté à Antibes, comme Commandant en Second de l'École d'Entraînement Physique Militaire, il demande sa mise en disponibilité en 1965 et reçoit du Général Ducourneau, Inspecteur de l'Infanterie, le message suivant : "Je regrette qu'un soldat tel que vous quitte l'armée à moins de 44 ans car c'est une perte pour elle". Á son départ, en 1966, le Ministre des Armées lui adresse un témoignage de satisfaction pour services rendus. Il est nommé lieutenant-colonel dans les cadres de réserve.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Ce témoignage relate les actions du 4ème Bataillon de Marche du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens en Indochine entre Septembre 1951 et Décembre 1952. Moins abstrait et monotone que le compte-rendu chronologique et classique d'un Journal de Marche, cet historique a été écrit à partir des récits et anecdotes des quatre Commandants de Compagnies de ce Bataillon d'Élite sous les ordres du Capitaine Biard, actuellement Général d'Armée, Grand Chancelier de la Légion d'Honneur.GUERRE D'INDOCHINE - Captivité
Écriture : 1986 - Édition : Septembre 1987 - 36 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
Hélène George raconte ses 101 jours de captivité d'abord à Ky-Lua et à Langson après le coup de force japonais du 9 Mars 1945, ensuite à Hoa-Binh où les soldats du Viêt-minh la tinrent captive depuis le 19 Décembre 1946. Le récit est tout "simple, sans prétention littéraire, simple comme le fut l'existence misérable qu'Hélène George partageait avec tant d'autres infortunés prisonniers".GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne
Écriture : 1986 - Édition : Septembre 1987 - 110 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
André Chevallier, malgré son esprit combatif, fut mobilisé dans une unité qui n'eut pas à combattre. Prisonnier de guerre, au lieu de s'abandonner à la quiétude de la vie des Kommandos, il tenta à cinq reprises de s'évader, mais ne réussit qu'au moment où la guerre s'achevait.GUERRE 1939/1945
Écriture : 1985 - Édition : Octobre 1987 - 33 pages
AVANT-PROPOS DU TÉMOIN alias " BRELUS "
Ceci est le récit des aventures comiques d'un guerrier muletier. La simple association de ces deux mots, au XXe siècle, prête à sourire. Pourtant, quelques années plus tard, les mulets des Tabors Marocains ont contribué à la prise de Rome en tournant par la montagne les positions allemandes. Si nous avions avancé en 1939 en Italie, sur un terrain dont les routes auraient été coupées par les bombardements, nos mulets et muletiers auraient eu une raison d'être. Mais, les Italiens n'ayant pas plus que nous envie de se battre, il n'en a rien été. Il ne reste donc, vingt-quatre ans après, que les bons souvenirs de cet anachronisme : les mulets guerriers du XXe siècle. Que les militaires égratignés dans ce texte ne s'en vexent pas plus que des "Gaietés de l'Escadron". Ils semblent d'ailleurs avoir compris que dans la force de frappe, le Train Muletier n'a plus de raison d'être puisqu'il est supprimé.
POSTFACE de Michel EL BAZE
La guerre d'une Compagnie Muletière, que raconte Jacques Chrétien avec beaucoup d'humour, fut plus comique que dramatique. Les Historiens doivent pourtant savoir qu'à l'échelon de l'individu, le drame que vivait la Nation, en 1940, a fait rire certains, plutôt que pleurer de rage contre l'inadéquation de notre préparation.GUERRE 1939/1945
Écriture : 1986 - Édition : Novembre 1987 - 36 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
"Être Juif et assumer". Facile aujourd'hui !.. Ils s'en trouvent même qui en sont fiers et proclament leur différence. Mais en ce temps là !.. Alors que, mis à part les Danois, le monde entier trouvait des avantages à supprimer la race maudite. Comment assumer son destin ? Évelyne Franck qui, pourtant, de par la loi judaïque n'était pas Juive, a eu sa part de souffrances parce que, en ce temps là, elle n'était pas une petite fille tout à fait comme les autres puisque son père, lui, était Juif.Guerre d'Algérie
Écriture : 1985 - Édition : Novembre 1987 - 25 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
"Campagne", "Maintien de l'ordre" Qu'importe pour Claude Maille l'appellation. Pour lui, c'est la guerre, l'affrontement des armes, les embuscades, les camarades blessés, morts pour défendre l'option politique du moment. Dans un style simple, dépouillé, nous vivons là, la période d'une jeune recrue qui raconte son temps, sans rancune, sans rancoeur.GUERRE 1939/1945
Écriture : 1985 - Édition : Octobre 1987 - 42 pages
INTRODUCTION DU TÉMOIN
Cantonnée en sa galaxie par le big-bang, notre planète s'est façonnée au rythme des glaciations. De l'oréopithèque des montagnes à nos jours, soixante-dix milliards d'êtres humains y ont déambulé pour aboutir, en douze - mille siècles, à nos brillants Énarques aux carrières politiciennes dont le souvenir s'effacera dans la nuit des temps Devant la pérennité de la modeste ammonite une vie est infime en l'immensité de l'Univers mais hors de prix pour son détenteur, en particulier chez les Gens de Lettres, friands d'autobiographie : moyen incomparable de dire la vérité sur les autres. Faute d'imagination et par vice, je vais essayer d'en user.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Ce témoignage est édifiant et apporte une note insolite à l'idée que l'on se fait de la Résistance. On y apprend l'action secrète et soutenue des fonctionnaires de Police dans le Réseau Ajax, fondé par Achille Péretti et le courage des Tribunaux Militaires dans la Zone Libre, qui n'hésitèrent pas à juger sévèrement les collaborateurs de l'Occupant, pourchassés sous le contrôle de Vichy... Aussi, et surtout, on y voit les actions lamentables, perpétrées au nom de la Résistance, essentiellement par les derniers engagés, par les "héros" de la dernière heure qui s'acharnèrent, la Libération venue sur des milliers de Français. Règlements de comptes, quelquefois véritables "Dragonnades de l'Épuration" non toujours justifiées par la Loi du Talion. Nous n'avons pas eu le courage de Jules Pivot et avons du expurger les noms cités, le lecteur comprendra notre mansuétude, que le Témoin nous pardonne.GUERRE 1914/1918
Écriture : 1987 - Édition : Décembre 1987 - 22 pages
AVANT-PROPOS DU TÉMOIN
" Mon père, ce Hussard..." etc... Ainsi débute un célèbre poème de Victor Hugo que nous apprenions en classe. Ces vers me reviennent encore en mémoire et si j'écris ces mêmes mots, aujourd'hui, c'est en pensant à mon père qui servit dans les Hussards, en 1914. Je me souviens de ses "histoires" (comme il disait) qu'il me racontait, le soir, à la veillée. Pour moi, enfant, ce n'étaient que des histoires et j'ignorais qu'elles feraient, un jour, notre "Histoire de France". Je m'en souviens si bien que je peux les raconter à mon tour et les écrire dans toute leur authenticité. Il faudrait pouvoir revivre les années de mon enfance pour savoir ce qu'étaient les veillées dans les villages, à cette époque des années 40 ou 50... Les voisins, amis ou parents, se réunissaient pour se chauffer au coin d'un feu de bois et c'est là que j'écoutais tous ces récits. Combien de fois les ai-je entendu de la bouche de mon père ! Parfois, c'est moi-même qui lui demandait de me "raconter une histoire" : c'étaient alors les Hussards qui arrivaient dans leurs uniformes rouges et bleu, les chevaux qui caracolaient "Héroïne", sa douce jument qui galopait à fond de train, puis venaient les tristes moments de guerre et de captivité. Tout cela défilait devant mes yeux émerveillés. Mais laissez-moi vous raconter !POSTFACE de Michel EL BAZE
Marqué dans son enfance par les récits de son père, Pierre Vivet raconte aujourd'hui la guerre de son héros. Il le fait avec amour et, peut-être, une certaine nostalgie, un certain regret de n'avoir pas vécu cette "aventure" des poilus de 14/18.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne
Écriture : 1985 - Édition : Janvier 1988 - 226 pages
PRÉFACE de René JANÇON
Commissaire Principal aux Renseignements Généraux
Un de mes amis avait coutume de dire, lorsqu'il voulait préciser sa pensée ou donner de la force à un argument : "Je connais la puissance des mots et la valeur des termes". Personnellement, je ne crois pas qu'aucun mot puisse traduire exactement les drames de la guerre puis l'horreur des instants que nous avons vécus dans les Camps de Concentration, les fameux "Konzert" nazis. La radio, puis les postes de télévision ont parlé et montré des images de reportages sur les camps de Buchenwald, Mathausen ou d'Auschwitz de nombreux journalistes et reporters ont publié de courts récits sur la vie des déportés. Quelques-uns de ceux-ci ont fait des déclarations à la presse. Les autres ont narré leur "vie" à leurs amis et connaissances. Qui, n'ayant pas vécu ces instants tragiques, n'a pas pensé que l'auteur ou le narrateur exagérait son récit ? L'auditeur accusait l'orateur de vouloir faire du roman ou du cinéma. Alors, que dire de l'aventure qui fut celle de Denis Guillon : après l'exode sur les routes mitraillées et bombardées, après une "échappée" vers l'Angleterre et l'École de Commandos Spéciaux de sabotage britannique, après son parachutage et sa vie de jeune résistant en France occupée, jusqu'à son arrestation par la Gestapo, son emprisonnement et enfin sa déportation, qu'il finit dignement par une évasion de la colonne de repli des rescapés devant la poussée des Armées Alliées… avec la cruauté des gardiens SS… Il a réalisé, dans son livre, un condensé d'une vie de jeune homme perturbée par la guerre et il l'achève par un exposé sur la vie concentrationnaire. Les commissions interalliées et surtout américaines, voulaient à peine croire à la véracité des rapports que nous, survivants, leurs présentions. Pourtant, conduites sur les lieux, elles ont pu se rendre compte, à la façon de Saint Thomas, que Dante n'avait été qu'un bien faible précurseur ! L'amoncellement des cadavres qu'elles ont pu voir, n'était qu'un reliquat de ce que fut notre petit enfer quotidien. Plus de 80 % de nos compagnons n'ont pas revu cette France qu'ils ont tant espérée. Leurs beaux projets ne seront jamais réalisés. Ces hommes, ainsi que leurs camarades miraculeusement survivants, ont tous terriblement souffert. Un nouvel Homère tentera peut-être, un jour, d'écrire l'Iliade et l'Odyssée 1939-1945 ? Il lui en faudrait en composer une pour chacun d'entre nous, tant nos souffrances ont été particulières, bien que supportées en commun. Il serait également nécessaire que M les académiciens activent la mise en circulation de mots très imagés dans ce qui peut traduire l'horreur dans ce que le théâtre Shakespearien classe parmi "l'horrible" et le "terrible". Ceci explique pourquoi je demande à qui lira ces mémoires, O combien fragmentaires, de les considérer comme un "minimum". Je voudrais que tous ceux qui sont appelés à venir dans les troupes d'occupation en Allemagne apprennent ainsi la façon dont nous ont traités les hommes de main des Hitler, Goering, Goebbels et Himmler. Il serait nécessaire également de faire lire de tels rapports à tous ceux qui ont donné leur appui ou tout simplement leur consentement aux exactions que nous avons subies, ou même au régime qui nous les a infligées. Le lecteur trouvera, dans cet ouvrage, les impressions notées au coup par coup par un jeune, résistant puis déporté. De nombreux livres ont déjà été écrits sur un thème semblable. Aucun, jusqu'à présent, ne reflète avec autant d'exacte simplicité la vie au jour le jour et l'état d'esprit des résistants et déportés. Á tous, il donnera une petite idée de ce qu'était l'occupation et la "Kultur" nazie Que dire de notre jeune ami ? Qu'il est revenu de toutes ces épreuves insensées, dramatiques, blessé profondément dans sa chair, mais ayant gardé la simplicité de "celui qui a eu la chance d'être un témoin survivant !" Qu'il a conservé, malgré toutes les souffrances physiques et morales supportées, une humilité, le cran de ceux qui ont connu le meilleur et le pire dans une jeune existence. Pour le situer : Á son retour de captivité et après six années de Sanatorium militaire en Forêt Noire, il avait installé, chez ses parents, un petit chemin de fer mécanique qu'il faisait fonctionner, de temps en temps, devant les gosses de son quartier. Ses yeux brillaient de joie et de bonté… c'était aussi l'une des rares fois où il mettait genoux à terre devant quelqu'un... Les années ont passé et nous nous trouvons en état de guerre larvée et de terrorisme international. Les "grands" de ce monde parlementent autour du tapis vert. Plutôt que de chercher à établir une paix solide et durable, chacun veut assurer ses positions géographiques, politiques, en vue d'un prochain conflit ! Question de suprématie ? Pour nous. Les déportés des Camps de Concentration. Ce terme est synonyme de brimades, de privation de liberté, de souffrances et d'abus de pouvoir. Nous nous refusons de nous faire les complices de tortionnaires quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent ! Pourquoi la liberté est-elle si difficile à conserver, à gagner ou à reconquérir et pourquoi faut-il toujours combattre pour elle ?
POSTFACE de Michel EL BAZE
Élève du lycée "Charlemagne" à Paris, Denis Guillon a 14 ans quand il subit la honte de l'Occupation allemande. Alors, avec ses copains, après quelques actions de sabotage, il "emprunte" un kayak au Tréport et rame vers l'Angleterre. Recueilli en mer, engagé dans le "Special Air Service" britannique, il est parachuté en France pour une action de sabotage spécifique puis rentre à la maison, à Alfortville où il poursuit ses actions avant d'être arrêté et déporté. Il subit alors la cruauté nazie à Ellrich, Günzerode, Nordhausen jusqu'en Avril 1945 quand, évadé de la cohorte des déportés errant sur les routes du Harz, il rejoint enfin les troupes américaines avec lesquels il participera plus tard à la recherche des criminels de guerre. Jeunes gens qui lirez ce témoignage, vous ferez le serment de prendre exemple sur Denis Guillon, votre camarade, si par malheur notre Pays devait "du même joug subir l'oppression"GUERRE 1914 / 1918
GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : 1987 - Édition : Octobre 1987 - 152 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
Comment perpétuer la mémoire de celui qu'on a tant aimé, sinon en lui érigeant un Monument ? C'est ce qu'a entrepris et réalisé Alice Nughes-Bourchat, en rassemblant les documents, les écrits épars de son cher époux, afin que sa famille, les générations futures, l'Histoire, connaissent ou n'oublient les actions de celui qui fut un héros: cité à l'Ordre du Régiment à Verdun, en 1916, puis de la Brigade en 1917, en Serbie, et encore, à l'Ordre du Corps d'Armée pour ses actions dans la Résistance Extra-Métropolitaine, en 1944, à Budapest alors qu'il avait été maintenu sur ordre à la tête des Services Consulaires de la Légation de France, en Hongrie. Ce témoignage est un acte d'amour. L'Histoire retiendra, certes, le courage exemplaire et l'esprit d'abnégation de Jean-Sylvestre Nugues-Bourchat, mais surtout l'affection, le soutien de sa compagne, de son amie, de son épouse, de celle enfin sans qui rien n'aurait été possible.GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne
Écriture : 1987 - Édition : Février 1988 - 450 pages
INTRODUCTION DU TÉMOIN
Les lignes qui vont suivre sont la narration non édulcorée de faits authentiques. Elles ne sont pas écrites pour la bibliothèque rose mais pour servir de témoignage. Certains termes pourront vous choquer, certaines descriptions vous écoeurer. J'ai décidé que mon récit serait sincère. Si je supprime certains passages, en perdant de la substance ma narration perdra de sa force et de sa véracité. Ce langage parfois trivial est voulu, les expressions familières conservées. N'ayant pas envisagé de faire carrière au Quai d'Orsay, j'ai toujours eu mon franc parler et horreur de me voiler la face quitte à regarder entre mes doigts. Ce qui n'est pas mon genre. Dans toutes guerres il y a du courage, de la lâcheté, de la mort, du sexe, de l'amour, de l'abnégation et de l'écoeurement. Peut-on oblitérer certains actes, en glorifier d'autres sans faire acte de tricherie. Si mon livre vous déplaît, alors refermez-le, et jetez-le à la poubelle. Là au moins certains de mes souvenirs y seront à leur place. Qui suis-je ? Né le 9 Juillet 1918 à la fin de celle qui devait être la der des der, dans le petit village d'Essoyes dans l'Aube, là ou vécu et repose le grand peintre Auguste Renoir. Je passai, jusqu'à l'âge de neuf ans, une enfance sans histoires. Mes parents étaient pauvres et mon père du partir à la ville chercher un emploi de garçon coiffeur. Ce fut le commencement de mes malheurs. Un soir un ami de la famille vint armé d'un revolver demander à ma mère de fuir en sa compagnie en m'emmenant. Ce fut une nuit de cauchemar et nous nous retrouvâmes fuyant dans le noir avec cet homme armé qui me terrorisait. Nous vécûmes un an à Brion-sur-Ource et j'étais devenu Jaquou le croquant. Je fis une fugue et on me retrouva dans les marais ou je m'étais caché. Dans les jours qui suivirent je tombai malade, paralysie infantile avait dit le médecin. Pendant un mois je luttais contre la mort, allongé sur un petit lit de sangles. Mais je réussis à m'en sortir après avoir déliré de longues heures, marchant comme un vieillard, les reins brisés par la maladie. Enfin ma mère se décida à fuir cet homme et parti pour Troyes ou je pus retourner à l'école et rattraper mon retard. Á 12 ans 1/2 j'obtint mon certificat d'études avec la mention bien. Peu de temps après mon père mourut. Ma mère me mit au boulot immédiatement et par chance je fis un travail agréable dans les bureaux d'une fabrique de registres. Le 12 février 1934 la grève générale fut décrétée pour protester contre les menées fascistes des Croix de Feu. Le 13 février mon patron me mis à la porte car il était lui-même le responsable des Croix de Feu de la région. Alors commença pour moi un errance qui me vit faire plusieurs métiers. Ma mère vivait avec un nouvel ami, terrassier de profession. Et avec lui je connu la dure loi de ces grands chantiers où se réfugie souvent la lie de la société. Là, j'appris à me défendre, à me battre. J'avais pratiqué le football, fait des courses cyclistes. Un soir, n'ayant pu rejoindre mes camarades partis tôt à l'entraînement, je passai dire bonjour à mes anciens collègues de bureau. Á la petite porte de l'usine je croisai un jeune fille qui ne fit même pas attention à moi. Mais mon coeur, lui, avait fait tilt. Mon ancien patron me surprit parmi le personnel du bureau. Il me demanda si je voulais revenir parmi eux car me dit-il, il m'estimait beaucoup. J'acceptai avec joie et quelques jours plus tard, j'étais près de ma petite brunette, qui bien que m'accordant quelques baisers qui me rendaient fou ne voulu jamais me fréquenter. Elle me trouvait un peu chien fou et un tantinet cavaleur. Il est vrai que j'avais oublié d'être timide. Voilà ! Vous savez l'essentiel de ma personne. Je vais passer la plume à un nouveau personnage qui va naître avec son uniforme de soldat. Ses copains l'appelaient Fufu.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Marie-Pierre (20 ans) enfourne "au kilomètre" le manuscrit de Gérald Fussinger dans son Mac quand je l'entends s'écrier : "Ça, c'est un mec". En un mot elle venait de traduire un sentiment que vous éprouverez, lecteur, en dévorant les tomes I et II de ce témoignage exceptionnel de celui qui, de la cohorte des prisonniers de guerre a su se lever et dire "non", c'est-à-dire : Résister.GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne
Écriture 1987 - Édition Mars 1988 - 149 pages
Introduction DU TÉMOIN
C'est en toute modestie que j'ai écrit ce texte. Je l'ai fait surtout pour me faire plaisir, sans éprouver le désir ou l'espoir de le voir publier un jour. Il n'est, ce texte, ni un roman, ni un conte. Il a la seule prétention d'être une Mémoire narrant une période de ma vie qui fut marquée d'une manière indélébile, alors que j'avais vingt ans, tout juste. J'avais près de trente ans lorsqu'elle prit fin. J'avais passé dix années de jeunesse, qui auraient dû être les plus belles. Elles furent les plus pénibles. Certes, les jours, les mois, les ans, ne furent pas tous empreints par la peur, le danger ou la mort. Mais ces trois mots, peur, danger, mort ont été constamment suspendus sur mon destin. Cependant, du commencement à la fin je n'ai jamais éprouvé un sentiment réel de crainte, pas davantage, l'idée d'une béate indifférence, qui aurait permis de me laisser vivre au jour le jour. Non, j'ai toujours mûri des plans d'action, de sourde révolte intérieure, opiniâtre et silencieuse. Mais, par dessus tout, j'avais l'espérance, la foi, la vraie - que Dieu pardonne mon manque d'humilité - mais ma confiance en Lui, ne m'a jamais quitté. Et c'est grâce à ma foi que dans les plus sombres instants je sus, avec résignation, attendre et accepter le sort que la Providence me destinait. Aussi, ai-je la profonde conviction que si les épreuves auxquelles je fus soumis, avaient été menées à terme, je ne serais pas aujourd'hui à écrire ces lignes. Je suis persuadé que seule la Providence a voulu ce destin - mon destin - et que je n'aurais pu arrêter sa Volonté. Ainsi, je remercie le Seigneur des souffrances qu'il m'a imposées car sans elles je ne sais ce qu'il serait advenu de son humble serviteur.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Dominique-Rosalinde Térèse raconte par le menu les 2292 jours, les 55008 heures qu'il vécut pendant la Campagne de France et sa captivité en Allemagne. Des 462 293 caractères que nous avons composés pour traduire cette tranche de vie, plus d'un attireront l'attention des Chercheurs et notamment le récit de la rencontre du captif libéré, errant sur les routes du Hartz, avec "le Juif", sorti par miracle du monde concentrationnaire pourtant proche et dont notre camarade, tout comme ses compagnons de captivité, ne soupçonnait pas l'existence et encore moins "les détails".GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : 1986 - Édition : Avril 1988 - 54 pages
AVANT-PROPOS DU TÉMOIN
Les combattants de l'ombre, soldats d'une armée clandestine qui se voulait secrète pour une efficacité meilleure, n'eurent ni le goût ni le loisir de tenir à jour des archives exhaustives ni des chroniques détaillées de leur aventure, donc de préparer un matériau scientifique pour le chercheur, l'historien ou le jeune étudiant. Près d'un demi-siècle s'est écoulé. Il devient indispensable de jeter sur le papier, comme un naufragé lance à la mer sa bouteille, le témoignage vécu des faits et gestes que la mémoire, pas encore sénilisée, a pu retenir en filtrant l'essentiel. C'est par la juxtaposition de ces témoignages, par leur recoupement, que l'Histoire de la véritable Résistance pourra peut-être un jour émerger des amas d'affabulations qui l'ont trop souvent déformée, défigurée, parfois même déshonorée. Si j'apporte ma pierre à l'édifice, ce n'est ni vanité, ni outrecuidance, ni opportunisme : j'ai passé l'âge des hochets et la quête des satisfecit n'est pas mon objectif. Mais trop de faux patriotes, par la suite comblés d'honneurs, de prébendes, de puissance - eux qui avaient collaboré à lèche-cul avec l'ennemi - ont parlé, écrit, ratiociné sur une Résistance dont ils n'ont vécu, au mieux, (pour ceux qui jugèrent habile de pratiquer un subtil et équivoque "double-jeu") que quelques mois, quelques semaines, quelques jours, quelques heures même parfois, au moment où il fut avéré que la Résistance était triomphante, pour tenter d'effacer quatre années de leur servilité envers l'Occupant !… Trop de ces faquins ont acquis des pouvoirs exorbitants au sein des deux dernières Républiques, pour que les authentiques combattants de l'Armée de l'Ombre restent à tout jamais silencieux, leur silence dut-il n'être que mépris… ce qu'il fut jusqu'alors ! Car ce que nous avons fait avec nos camarades, aux heures noires de la Clandestinité, c'était tout simplement et bonnement notre Devoir, ce qui ne demandait aucune publicité. Par contre, notre Honneur - et sur ce point aucun compromis n'est concevable - réside dans l'acte de Volontariat que nous avons accompli : Rien ni personne ne nous contraignait au combat, sinon la présence sur notre sol de l'ennemi vainqueur (qu'il eut été tellement plus facile de servir !) et, comme l'a déclaré le Général de Gaulle, la conviction qui nous animait de défendre "une certaine idée de la France ". Avec le recul des années, ce qui me frappe dans la qualité de ces Résistants que j'ai bien connus, les survivants comme les disparus, c'est qu'ils appartenaient - sauf rares exceptions - à ce bon vieux Tiers État des humbles, des mal pourvus : instituteurs, professeurs, petits avocats, facteurs, postières, téléphonistes, paysans pauvres des montagnes, restaurateurs, ingénieurs, meuniers, étudiants, mineurs, dactylos, mères de famille, réfugiés sans travail ni foyer, ouvriers, docteurs, jeunes sans avenir assuré, proscrits, traqués, tous des petits, des obscurs, pas des traîne-savates, mais des "bons serviteurs" de la Patrie. Tous ont subi la faim, le froid, la peur… certains la torture… jusqu'à en souffrir longtemps dans leur chair et parfois même à en mourir. Mais ceux qui ont survécu à la tourmente avaient transcendé leurs souffrances en un merveilleux Espoir, leur peur en un miraculeux Courage de la fuite-en-avant qui fut souvent héroïque ! De leur Rédemption par la douleur, ils firent leur libération qui devint la Libération de tout un Peuple asservi. Surtout, ils avaient en commun, par-delà les passions politiques, religieuses, philosophiques, le sens de l'Honneur, qui implique le goût du Devoir et l'acceptation du Sacrifice. Ils avaient aussi - et peut-être au-dessus du raisonnable - l'Amour de la France, fussent-ils Espagnols, Polonais, Italiens, Arméniens, Arabes, Français des quatre azimuts, du Centre ou des Marches, îliens Corses, Chrétiens, Juifs, Musulmans, Laïques ou Franc-Maçons. Leur aurait-on ouvert le coeur qu'on y eut trouvé, gravé à côté du flamboyant Liberté, le mot France. Alors... Quand je vois, j'entends, je subis les rodomontades de certains arrivistes tirant argent sonnant d'un risque imaginaire de racisme ou d'antisémitisme en France ! En France, terre d'asile des opprimés de toutes races et de toutes confessions ! En France, où depuis bientôt 2000 ans, l'Étranger plus et mieux que l'Autochtone et que partout ailleurs dans le monde est propulsé au faîte des honneurs, de l'argent, de la puissance !… Une envie incoercible me saisit de leur clamer en face:POSTFACE de Michel EL BAZE
Exclu de l'École Primaire Supérieure d'Aix-en-Provence pour propagande hostile à l'État français, Marcel Allibert s'engage dans l'Armée Secrète et consacre alors sa jeunesse à la Résistance, d'abord comme organisateur de chaînes d'évasion de France, puis de ravitailleur des maquis des Basses-Alpes pour prendre part ensuite à tous les combats pour la Libération du Pays comme Chef des Corps-Francs de l'Armée Secrète du Secteur de Forcalquier. Cité à l'Ordre de la Division, sa Croix de Guerre, dit-il aujourd'hui, l'autorise à dire et écrire "le vrai sans se soucier des impacts hostiles".GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne
Écriture : 1985 - Édition : Mai 1988 - 195 pages
RéflExions du témoins
Un Américain... Pour moi, ce sera toujours celui ou ceux en uniforme qui m'ont libéré. Chaque pays s'est défendu quand il a été attaqué. Nous lors de l'invasion de mai 40. Les Anglais lorsque ce fût leur tour, après notre défaite. C'est certainement eux qui ont eu le plus de mérite, car ils étaient bien seuls. Les Russes sont entrés en guerre lorsqu'ils ont été envahis, malgré le pacte Germano-Russe. Somme toute, chacun s'est défendu lorsqu'il a été directement concerné. En ce qui concerne l'Amérique, mise à part l'attaque des Japonais, l'Europe ne l'intéressait qu'économiquement au départ. Politiquement dans un avenir encore lointain, mais le G.I. qui est venu me libérer après avoir participé au débarquement sur les plages de Normandie venait, admettons du Texas, et ne savait peut-être même pas où il débarquait, ni en quoi ce conflit européen qui risquait de lui ôter la vie le concernait. Alors chapeau... Comme l'odeur de ses cigarettes, sa musique de jazz de l'époque remplit aujourd'hui encore mon coeur de souvenirs inoubliables.As the odour of his cigarettes, his jazz music of the period, today again fills my heart unforgettable souvenirs.
POSTFACE de Michel EL BAZE
12 Janvier 1942... Ce sont nos pères, nos grand pères qui procédèrent à l'arrestation de Raymond-Pierre Liénard et qui le gardèrent dans nos Prisons et nos Camps d'Internements. 30 Juillet 1944... Les Armées Alliées combattent depuis 55 jours déjà sur le sol de France pour nous délivrer du joug allemand et pourtant...Ce sont des fonctionnaires de l'État et des Départements, des policiers, des gendarmes, des GMR., des cheminots qui concourent encore et toujours à l'Holocauste au Gott allemand en lui livrant Raymond-Pierre Liénard et tant d'autres. Et les Lagerältester, les Kapos, les Vorarbeiter, les Schreiber de l'Arbeitstatistik, étaient-ils tous Allemands ? Jeunes gens qui liraient ce témoignage, méditez et avec moi pleurez sur la grande lâcheté de l'homme.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : 1985 - Édition : Juin 1988 - 40 pages
INTRODUCTION DU TÉMOIN
Bouleversé, oui je suis bouleversé à la lecture des carnets de guerre 14-18, que mon frère vient de me faire découvrir et que mon père a rédigé en Suisse, revenant d'être prisonnier. Pantelant d'émotion et d'admiration, j'ai lu avec passion ces pages simples et d'un style direct, sans emphase. Officier de carrière, capitaine d'infanterie sorti de St Cyr, mon père fut mobilisé dès les premiers jours de 1914, et aussi loin que remonte ma mémoire, il semble bien me souvenir de ce jour marquant, où à quatre ans, je me suis trouvé sur la bonne jument Léda, assis devant mon père me faisant faire le tour de la place St Césaire en Arles, au moment où il s'apprêtait à partir. Et je riais, et je battais des mains, insouciant, ne sachant pas que ce jour fatidique allait débuter une guerre horrible, guerre qui fut appelée "Grande Guerre". Que de souffrances et quelle hécatombe dès le début de ces combats où nos soldats inadaptés, en bleu horizon, encombrés de lourds paquetages, furent fauchés par cette arme terrible qui faisait son apparition, sur les champs de bataille… la mitrailleuse, répandant une nappe de balles sur nos hommes et tuant nos officiers, stupidement habillés d'habits voyants et du fameux pantalon rouge si visible dans les plaines. Si mon père se souvenait avec tant de force de cette fameuse journée du 20 Août 1914 où il fut douloureusement blessé devant Dieuze puis prisonnier par la suite avec son ambulance, moi-même je garde en mémoire la date terrible du 10 mai, non ce n'est pas ce que vous croyez ! Ce n'est pas le jour où un fantoche socialiste a accédé à la présidence de la France pour la mettre plus bas que terre. Non il s'agit du 10 Mai 1940, date de l'invasion de la Belgique par les Allemands, et le commencement d'une terrible aventure pour moi. Mais je reviendrai plus tard là-dessus. Comme l'écrivait mon père, il pensait très souvent à sa femme Odette, notre mère, dans ses épouvantables heures et aussi à ses trois fils. Trois fils dont, s'il nous voit de La Haut, il peut être très fier. Des fils qui ont formé une grande famille au service de la Patrie. Nous étions trois garçons dont les deux premiers se suivaient de près, faisant pratiquement des études parallèles. Le premier Georges eut une adolescence remarquablement marquée par une préparation intensive à l'entrée de l'École de St Cyr où il réussira sans difficulté. Sorti officier, et après une très bonne carrière militaire, ponctuée par la guerre du Rif où il participa, il fut officier de renseignement clandestin pendant la Résistance, ce qui lui valut d'être arrêté et déporté de 1943 à 1945 terminant sa carrière militaire comme général. Mais je pense qu'il mettra également sur papier les faits marquants de sa vie militaire et ses souffrances de déporté. Le second fils Robert, était tout aussi brillant que l'aîné. Surdoué avec une mémoire prodigieuse, il apprenait facilement tout et se présentant au concours de l'Institut National Agronomique, il y est reçu d'emblée, sort comme Ingénieur Agronome et voulant se spécialiser, il effectue pendant deux ans un séjour à l'École des Eaux et Forêts de Nancy. Il fit une carrière presque complète à Grenoble, pays de montagnes, de forêts et de lacs. Si je parle, hélas, de lui au passé, c'est parce que, conservateur-adjoint des Eaux et Forêts, un stupide accident de voiture devait le ravir à l'affection des siens. Ce "Monsieur" était un sportif accompli, passionné de montagne, tennisman, skieur émérite. En pleine forme, il a fallu une tragédie idiote pour qu'il disparaisse après une carrière formidable marquée, elle aussi, par la guerre pendant laquelle il était commandant de réserve. Et le troisième c'était moi, Maurice, nettement plus jeune que mes frères, j'étais le petit dernier qui aurait dû être, selon mon père une "fille", mais j'étais bel et bien un garçon normalement constitué, et je vais maintenant m'attacher à vous raconter, sans prétention, les différents épisodes de ma vie que je découperai en plusieurs tranches, celles qui m'ont marquées . N'étant pas du genre "flon-flon", ni "moi-je" comme on en a beaucoup vu sur le petit écran, j'ai longtemps attendu avant d'écrire quelques lignes sur ma vie et surtout sur "ma guerre". Puis j'ai assisté à une scandaleuse émission de T.V., cet été sur la Libération, émission qui m'a complètement écoeuré… ... Les F.T.P. ont délivré la France à eux tout seuls, ils ont tout fait !! . Et les autres !. Il fallait que la vérité soit rétablie pour l'édification de nos enfants et pour la gloire de notre Patrie, car ces vantards ont vite oublié le pacte Germano-Soviétique du début, ni qu'ils ont pris le train en marche quand Staline a retourné sa veste. Aussi me suis-je décidé à écrire, la lecture des récits de combats de mon père m'ayant d'autant plus poussé. Dans l'état de déliquescence actuel de la France, et devant la perte des valeurs morales de ce pays, il fallait que je me conforte avec ces quelques lignes sur la défense réelle de la Patrie face à l'Occupant au cours de ce qu'on a appelé par la suite "la Seconde Guerre Mondiale". Le récit qui va suivre ne sera pas complet car "ma machine à remonter le temps ", ma mémoire, est quelque peu défaillante plus de quarante ans après ces événements. Cependant quelques faits m'ont terriblement marqué et je pense les reconstituer. Je dédie ces pages sincères à la mémoire et en hommage à mon père, et à mon frère Robert.
POSTFACE de Michel EL BAZE
Après avoir participé en Belgique à la première grande bataille de chars de la guerre, Maurice Pellissier embarque le 29 Mai 1940 à Dunkerque pour Folkestone et de là, rembarque à Southampton pour... Cherbourg où il retrouve la France en pleine débâcle. La Guerre est finie ! Commence la Résistance avec le Groupement Servois des F.F du Cher-Est qui sévit autour de Bourges jusqu'à la Libération du Pays. Quand au style de ce témoignage, le lecteur en jugera selon sa sensibilité politique. Reste un récit peut-être dur mais d'une ardente sincérité, sans doute importante pour l'Historien.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance
Écriture : 1945 - Édition : Juillet 1988 - 112 pages
AVANT PROPOS de Ginette BERTRAND
Son pseudonyme de "Malgache" vient du dernier séjour colonial effectué par Léon Bertrand à Diégo-Suarez, dont il revint deux jours avant la guerre, veuf avec une petite fille de deux ans. La guerre de 1939/45 devait escamoter ses permissions, et l'expédier sur le front avec son unité le 221ème d'Artillerie Coloniale. Refusant de se replier sans nécessité apparente, il tint, avec un groupe, une position qui leur permit de détruire 48 chars allemands, et il n'a jamais pu comprendre la débâcle de 194O et l'Occupation qui allait suivre. Entourés de S.S., fait prisonnier, ce petit groupe partit à pied vers les camps de Poméranie, à travers la Belgique puis la Hollande. Il était facile de s'échapper, mais les Allemands fusillaient aussi facilement les civils surpris à aider un prisonnier, et Léon Bertrand a vite décidé de rentrer tout seul, depuis le territoire allemand. La vie en Stalag devait lui faire retarder son évasion, afin d'aider ses camarades, préparer leurs filières d'évasion, faire soigner les malades, obtenir des conditions de vie moins dures, écouter Radio Londres pour eux. Cela paraît simple aujourd'hui, mais à l'époque, il fallait un courage aussi exceptionnel que persévérant, et cette forme de Résistance avait, dans le souvenir de Léon Bertrand, bien plus de valeur que la courte période du Maquis. Réussissant sa 5ème tentative d'évasion en 1944, Léon Bertrand débarque, dans tous les sens du terme, dans une France dont il ne connaissait pas l'ambiance. Il abandonne vite son idée de rejoindre l'Angleterre, et gagne un maquis des environs de Dijon, où ses parents Francs-Comtois s'étaient fixés. Il ne tarde pas à comprendre que son idéal de soldat voulant libérer son pays serait mieux servi par une petite unité mobile, dirigée et animée par lui-même, la captivité lui ayant donné confiance en ses possibilités d'entraîneur d'hommes. C'est ce récit qu'il vous livre.POSTFACE de Michel EL BAZE
Après plusieurs tentatives, Léon Bertrand, captif dans "l'inhumaine Poméranie" réussit son évasion et prend le maquis pour former et diriger une Unité de Résistance, la "Compagnie Madagascar" qui s'illustrera en Côte-d'Or,autour de Dijon de Juin 1944 au 11 Novembre de cette même année. C'est le Journal de Marche de ce maquis tenu au jour le jour que Ginette, son épouse, nous livre aujourd'hui. Ginette, qui participa à l'action et qui fut citée pour une liaison sous le feu, mais que son époux "fit sauter" en disant :"On raconterait que cette citation vient de moi, parce que je suis amoureux, alors, contente-toi des miennes !" et sans doute aussi de cette constante lune de miel que lui offrait son "Malgache" de mari.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne
Écriture : 1945 - Édition : Novembre 1988 - 170 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
Ce témoignage, rédigé en 1945, dès le retour miraculeux de Simone Rohner de Déportation en Allemagne, raconte par le menu, une fantastique descente aux enfers nazis. De l'internement dans les prisons de Dijon et Romainville, à la Déportation à Ravensbrück et Hanovre, tu frémiras, lecteur, aux souffrances de ces femmes qui ont su, quand même et toujours, dire : Non, c'est-à-dire Résister, c'est-à-dire Exister. Et si, comme nous au déchiffrement du manuscrit, tu serres les poings, ce sera pour bien te promettre de casser la gueule à quiconque, demain, essayera de nous opprimer.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne
Écriture : 1945 - Édition Février 1989 - 101 Pages
PRÉFACE DE VIC DUPONT
Chef du Réseau Vengeance, ancien médecin à Buchenwald
Après la libération des camps, de nombreux ouvrages ont déjà été édités sur ce sujet. Pour la plupart, ils ont été écrits dans la fièvre du retour. Leurs auteurs exaltés par une vie normale retrouvée, non encore revenus du miracle de leur survie, ne sont arrivés à produire que des pages dans lesquelles, il faut l'avouer, il y a quelque chose d'artificiel. Les malheurs et les souffrances y étaient le plus souvent dépeints avec des couleurs trop vives, des couleurs que nous ne reconnaissions pas. Les scènes de sadisme faisaient penser au Grand Guignol beaucoup plus qu'à la pénombre angoissante des boxes, les S.S. rappelaient trop souvent des images d'Épinal. Le lecteur, qui souvent avait gardé son bon sens, refermait le volume en demeurant sceptique. Un peu plus tard, avec déjà quelques mois de recul, nous avons vu paraître des romans, des confessions, des mémoires d'où se dégagent des lois, les lois de ce monde si spécial de l'esclavage des camps nazis. Aujourd'hui un jeune résistant de 20 ans, engagé au réseau Vengeance, dans lequel il avait apporté toute la fraîcheur et tout l'enthousiasme de sa jeunesse, nous raconte avec une simplicité extrêmement émouvante, son calvaire à travers quatre camps de l'Allemagne nazie. C'est d'abord la relation de son arrestation, de sa prison, de son passage à Compiègne, de son arrivée à Buchenwald, de son départ en "transport". Nous retrouvons, à travers ces passages, tous les états d'âme de jeune détenu, qui d'étape en étape essayait de comprendre l'univers dans lequel il allait avoir à survivre. Sans artifices, il nous découvre ses pensées, ses stratagèmes, ses habiletés et tout cela est tellement vrai que ceux qui ont été déportés se reconnaissent, reconnaissent leurs camarades, leurs voisins. Mais la détention se prolonge, nous arrivons à Dora, où le jeune auteur nous transporte aux limites mêmes de la vie. Il y a là à mon sens de remarquables pages, où l'on voit les hommes s'enfoncer progressivement dans les ténèbres, d'où miraculeusement certains arrivèrent à émerger, mais personne encore ne nous avait raconté cela, l'hallucinant voyage. Á Belsen, nous sommes transportés dans le milieu des exécutions sommaires, où se pratiquait l'injection de benzine et c'est alors que le jeune auteur atteint son sommet. L'angoisse qu'il nous suggère nous poursuit longtemps encore après que le volume est fermé. Pas une phrase, pas un mot qui nous écarte d'une terrifiante réalité. Enfin la libération arrive, plongeant les détenus dans une stupeur dont il leur faudra des mois pour revenir, et cette stupeur est, avec la même simplicité et la même puissance tracée en quelques lignes qui ne sont suivies d'aucun commentaire conférant à ce livre toute sa valeur de témoignage. Je pense que "Pour Délit d'Espérance", par son extrême simplicité est un des meilleurs ouvrages qui aient été produits sur les camps.
POSTFACE de Jean-Louis ARMATI
Dans ce témoignage que Michel Fliecx a écrit en 1945, dès son retour des camps allemands, c'est l'esprit de Résistance qui souffle de bout en bout, c'est la révolte à l'état pur C'est aussi, à travers le premier, le deuxième, le troisième et le quatrième cercle, une hallucinante descente aux enfers, avec son cortège de plus en plus pitoyable de suppliciés voués à la géhenne. L'extraordinaire résistance physique, la volonté, la débrouillardise, ont permis à Michel Fliecx de supporter ce régime, de survivre et de revenir de l'enfer nazi. Son témoignage, d'une authenticité réelle, d'une précision exceptionnelle, n'est pas un document de plus sur les K.L. c'est une source directe et riche d'informations sur les filières, les méthodes, les rythmes utilisés par le régime hitlérien pour éliminer ses adversaires et tous ceux qu'il considérait comme indignes d'exister. C'est aussi une sorte d'inventaire, une preuve par le vécu des forces et des faiblesses du système.GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne
Écriture : 1989 - Édition Mars 1989 - 134 Pages
POSTFACE de Jean-Louis ARMATI
C'est un bien curieux destin que celui de Pierre Beuvelet, jeune homme studieux et pieux se préparant à entrer dans les ordres et à enseigner, s'essayant aux travaux ménagers pour aider son père à élever ses soeurs: agent occasionnel des Postes, militaire pendant la "drôle de guerre", "taupe" infiltrée dans la Milice sur ordre de ses supérieurs du Réseau Brutus, finalement trahi et dénoncé à la Gestapo, échouant, après un passage à Compiègne puis à Auschwitz, au camp de concentration de Flossenburg, libéré par les troupes américaines, rapatrié, reprenant et poursuivant sa carrière militaire là où il l'avait laissée avant son arrestation. Son témoignage n'a qu'un seul objet et il nous l'explique dans l'épilogue : Éviter que le souvenir s'efface, conjurer l'oubli ! Le récit que nous donne Pierre Beuvelet de sa vie de Résistant et de Déporté est étonnamment humain. Le héros y côtoie le traître et la victime, le bourreau, dans une lutte permanente qui nous ramène aux origines de l'humanité et des grandes religions : C'est la lutte du bien et du mal, des ténèbres et de la lumière, c'est le yin et le yang taoïstes étroitement mêlés.