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Analyse du corpus
001-060
Préfaces, postfaces,

avertissements, avant propos, introductions. Résumés des ouvrages parus. Traduction intégrale en anglais et partiellement en allemand.
001-060   061-100   101-150 

001 - EL BAZE Michel - : NÉ COIFFÉ La Délation

GUERRE 1939 / 1945 -Captivité en Allemagne et en France - Résistance

Écriture : Décembre 1984 - Édition : Janvier 1985 -170 pages

Avant-Propos du témoin

Le Grand Bouleversement qu'a connu l'Europe pendant la période de l'hégémonie nazie, n'a pas eu d'équivalent dans l'Histoire de l'humanité. La Grande Allemagne se bâtissait conformément aux plans qu'Adolf Hitler exposait dans "Mein Kampf" et les peuples, pour n'avoir su s'opposer à la montée du nazisme, subissaient le joug allemand, dans la douleur, dans l'affliction, dans le sang. Les barbares tuaient les vaincus ou les emmenaient en esclavage. Les Allemands, eux, inventèrent les camps d'extermination et c'est ainsi que, par la famine, par la hache, par la corde, par le feu ou par le gaz, des millions d'êtres humains et plus de deux millions d'enfants n'eurent aucune possibilité d'échapper à leur implacable férocité. Pour accomplir sa diabolique entreprise, Adolf Hitler trouva partout des traîtres à leur pays, des collaborateurs pour exécuter ses oeuvres. Mais il vit aussi se dresser devant lui des élites qui, les armes à la main ou les mains nues, firent face à l'Ordre Nazi. Et l'on vit, dans ce pays de France et ailleurs, en Pologne, en Suède, au Danemark, en Tchécoslovaquie, en Hollande, en Grèce, en Italie, en Belgique, en Yougoslavie, en Bulgarie, en Russie, mais aussi en Allemagne même et en Autriche, non seulement des groupes de Résistants ou de Partisans se former, mais aussi des réactions individuelles. Des Durand, des Dupont, dirent "non" ! Des Müller, des Grüber, dirent "nein" ! Et si tous ne constituèrent pas des maquis ou des groupes organisés, partout, là où les circonstances les emmenaient, ces héroïques défenseurs du droit de vivre libre participèrent par toutes sortes d'actions à l'affaiblissement de la machine de guerre nazie. Et ce sont toutes ces actions, les unes fameuses, les autres obscures mais toutes glorieuses qui constituèrent la Résistance, c'est-à-dire la lutte contre l'ordre barbare, la lutte de l'homme pour que ses fils n'aient pas honte d'appartenir à la race humaine. Mais l'historien est-il en mesure de recueillir tous les témoignages, tous les faits et de donner à nos enfants toutes les pages de cette magnifique Histoire de la Résistance ? Je ne le crois pas. Car le Résistant authentique, c'est aussi et très souvent celui qui, la paix revenue, a réintégré son clan, sa famille et s'est enfermé dans le silence. Vous ne connaîtrez pas les actes de résistance de ma famille de Basse- Autriche qui se taira par pudeur et aussi parce que, ce qui a été fait par Amalia Fertner, par Hellen Mittendorfer, leur a paru tellement naturel que, même la mort de l'époux, dans les tortures de la prison de Vienne, leur a toujours semblé irréelle. Vous ne connaîtrez pas la douleur de notre amie Zwickl, cette Viennoise dont le mari fut donné à manger aux chiens de Mauthausen et qui continua la lutte clandestine dans le Maquis urbain. Vous ne connaîtrez pas l'abnégation de cet ingénieur dans le camp de la mort de Buchenwald et les actions de son épouse Hellen Schuster qui seule, la rage au coeur, poursuivit le combat contre la bête immonde. Et puis il y a eu aussi cette résistance quotidienne des milliers de prisonniers de guerre qui, là où ils étaient, comme ils le pouvaient, patiemment mais avec constance et ténacité, sabotaient tout ce qui tombait sous leurs mains nues et cela, non seulement malgré la surveillance de leurs gardiens mais aussi, souvent, en se cachant de leurs propres camarades. Car, hélas ! Comme on le verra dans ce récit, le délateur existait partout qui se justifiait par la défense de son misérable intérêt propre, par le "pas d'histoires" que j'ai si souvent entendu ou, plus ignoble encore, par l'acceptation des théories nazies ou l'affiliation aux "Cercles Pétain". Les archives des camps apprendront peut-être aux Historiens les faits de ceux qui agissaient dans les Lager et dans les Kommandos. Les minutes du Conseil de Guerre de Linz et de bien d'autres villes allemandes leur diront peut-être leurs hauts faits. La plupart d'entre eux restent muets. Comme restent muets à jamais ceux qui ont été arrêtés, détruits en emportant leurs secrets. Et pourtant ! Les survivants de ces temps odieux, les miraculés, ceux qui sont nés coiffés, ont un dernier devoir à accomplir en léguant à leurs enfants, à nos enfants, leur témoignage. Il faut que notre exemple serve aux générations futures. Qu'elles apprennent à dire "non ". Á résister à toutes les oppressions, aux dogmes, aux outrances, à toutes les atteintes à la dignité de l'Homme. Et si la mort est promise au bout de l'aventure et bien, qu'importe ! Qu'importe de mourir dans le Combat pour l'Homme ! Dans l'affreux silence de la nuit, quand le cauchemar me réveille, quand s'imposent les angoisses et les palpitations, la mémoire fait défiler devant mes yeux embués les souvenirs à jamais gravés dans mon esprit délirant. Je souffre de la souffrance de celles et de ceux qui dans les camps de la mort ont tant souffert. Je pleure sur les vieillards, les mères, les enfants innocents livrés en holocauste au Gott allemand. Et je sens bien alors combien mon aventure est dérisoire puisque, moi, je vis.

The great upheaval that shook Europe, during the period of Nazi hegemony had no equivalent during the whole history of mankind. Greater Germany was raising according to the plans that Adolf Hitler had exposed in "Mein Kampf", and the peoples, for not being able to stand up to the rise of Nazism, were suffering under German rule, with sorrow and tears. The barbarians used to kill those they had defeated or used to take them into slavery. The Germans, as for them, invented the extermination camps, and in that way, with starvation, axes, ropes, fire, gas, millions of human beings, and more than two millions of children had no way of escaping their ruthless ferocity. In order to accomplish his diabolical plans, Adolf Hitler found everywhere people traitors to their countries, collaborators, ready to carry out his orders, but he also found elites who with weapons or with their bare hands stood up to the Nazi order. We saw in this country, in France, but elsewhere, in Poland, in Sweden, in Denmark, in Czechoslovakia, in Holland, in Greece, in Italy, in Belgium, in Yugoslavia, in Bulgaria, in Russia, but also in Germany, and in Austria not only group of resistant, or partisans being formed but also individual reactions. Some Durands and Duponts said "Non" ! Some Müllers, Grubers said "Nein" ! And if not all of them formed some groups of Maquisards, or organised groups, in every place where circumstance would take them those heroic defenders of the right to live a free life contributed with all sorts of actions to the weakening of the Nazi war machine. And all those actions some famous, others unknown, but all of them glorious made up the Resistance movement, that is to say the fight against the Barbarian order, the fight of man so that his sons need not be ashamed of belonging to the human race. But is the historian able to gather all the testimonies, all the facts, and to give to our children all the pages of this magnificent history of the Resistance ? I do not think so. Because the actual Resistant is also and very often, he who, once peace was restored, returned to his clan, to his family, and locked himself in silence. You will not know of the Actions of Resistance of my family in Lower Austria, who will keep quiet out of a sense of modesty, and also because what was done by Amalia Fertner, by Hellen Mittendorfer seemed to them so normal that even the death of the spouse under torture in the Vienna prison has always seemed unreal to them. You will not know of the sorrow of our friend, Zwickl, this Viennese whose husband was given to the dogs of Mauthausen to eat., and who continued to fight clandestinely in the urban Resistance. You will not know of the abnegation of this engineer in the death camp of Buchenwald and of the actions of his spouse Hellen Schuster who on her own, her heart seething with anger continued the fight against the "loathsome beast". And then there was the daily resistance of thousands of war prisoners, who wherever they were, and with whatever means they had, with patience but also constance and tenacity, would sabotage whatever would come across their bare hands, and that despite the attention of the warden, but very often hiding from their own companions. Because, as we will see in this story, the denouncer existed everywhere, who had his justification in the defence of his own mean interest, who was the "No trouble for me" type, that I have heard so often, or worse still who stood by the Nazi theories, or were members of the "Cercle Pétain". The archives of the camps will may be reveal to the historians, the actions of those who were acting in the Lagers and in the Commandos. The records of the war council in Linz, and in may other German cities, will many reveal their high deeds to them. Most of them remain silent, as will remain silent forever, those who were arrested, destroyed taking with them their secret. And yet. The survivors of those gruesome times, those miraculously alive, those who were born under a lucky star, have a last duty to accomplish, that of passing on their testimonies to their children, our children. Our example must be worthwhile for the coming generations. May they learn how to say "No". May they resist all the oppressions, dogmas, excesses, aggressions against human dignity. And if death is promised at the end of the adventure, so be it ! What is the importance of dying fighting for mankind ! In the horrible silence of the night, when nightmare wakes me up, when anguishes and palpitations overwhelm me, my memory displays in front of my dimmed eyes, memories that are for ever graven on my raving mind. I feel the same sufferings as the one suffered by those men and women in the death camps. I cry for the elderly, the mothers, the innocent children offered as an holocaust to the German Gott. And I then feel how trivial my adventure is, since, I am alive....

Die Menschheitsgeschichte verzeichnet keine ähnlich großen Umwälzungen, wie die, die sich in Europa durch das Hegemoniebestreben des 3. Reiches abgespielt haben. Großdeutschland wurde genau nach den Plänen aufgebaut, die Adolf Hitler in seinem Buch "Mein Kampf" dargelegt hatte und die verschiedenen Nationen, die sich dem Aufstieg der Naziherrschaft nicht widersetzt hatten, mußten das Joch der deutschen Eroberer erdulden, unter Schmerzen und im Blutbad. Die Barbaren der Völkerwanderungszeit töteten die Unterlegenen oder führten sie als Slaven ab. Das deutsche Herrenvolk nationalsozialistischer Prägung erfand die Gaskammern und so wurden Millionen von Menschen durch Hungersnot, durch das Beil, den Strick, das Feuer, die Gaskammer umgebracht, darunter mehr als 2 Millionen Kinder, die keine Möglichkeit hatten ihrer unerbittlichen Grausamkeit zu entkommen. Um sein diabolisches Vorhaben auszuführen, fand Hitler überall Landesverräter und Kollaborateure. Aber uberall erhoben sich Widerstandskämpfer, die besten ihres Volkes, die bewaffnet oder sogar mit nackten Händen begannen sich dem Naziregime zu widersetzen. In Frankreich sowie in Polen, Schweden, Dänemark, Holland, Griechenland, Italien, Belgien, Jugoslavien, Bulgarien, Russland, in der Tschechoslovakei, aber selbst in Deutschland und in Österreich bildeten sich nicht nur organisierte Widerstandsgruppen, sondern auch Einzelaktionen von einfachen Bürgern wurden geführt. Die Durand und Dupont sagten "non"! Die Müller und Gruber sagten "nein"! Und wenn sie auch keine Untergrundorganisation bildeten, so nahmen diese heroischen Verteidiger der Freiheit, da wo sie das Schicksal hingestellt hatte, an den verschiedenartigsten Aktionen teil, um die deutsche Kriegsmaschinerie zu schwächen. Und alle diese Aktionen, von denen einige berühmt wurden, von denen die meisten anonym blieben, die aber alle Heldentaten waren, bildeten die wahre Geschichte der Resistance das heißt den Kampf gegen die barbarische Unterdrückung. Der Kampf der Menschheit, damit ihre Abkommen keine Scham empfinden mussen der menschlichen Rasse anzugehören. Ist nun der Historiker überhaupt in der Lage alle Augenzeugenberichte zu sammeln, alle historischen Fakten und à glorreiche Geschichte der Resistance unseren Kindern zu hinterlassen? Das glaube ich nicht. Denn der wahre Widerstandskämpfer ist zumeist auch derjenige, der mit Anbruch des Friedens in seine Familie zurückgekehrt war und dann nichts mehr von seinen Taten verlauten ließ. So würden sie nie etwas von den Taten meiner Schwiegerfamilie in Niederösterreich erfahren, die aus Diskretion keine Zeugnisse ablegte auch deshalb weil ihnen das Handeln von Amalia Fertner, von Ella Mittendorfer selbstverständlich erschien, daß selbst der Tod des Gatten in der Folterkammer in Wien, ihnen immer irreal vorgekommen ist. Sie wurden nie etwas von unserer Wiener Freundin Zwickl hören, deren Ehemann in Mauthausen den Hunden zum Fraß vorgeworfen wurde und die trotz allem ihren Kampf weitergeführt hat. Sie würden nichts von der Selbstlosigkeit jenes Ingenieurs im Todeslager Buchenwald und von seiner Frau Helene Schuster gehört haben, die unumstößlich, allein ihren Kampf gegen die abscheuliche Monströsitat weitergeführt hat. Und dann gab es noch den täglichen Widerstand von Tausenden von Gefangenen, die dort wo sie sich befanden und soweit es für sie möglich war, mit Geduld und Durchhaltevermögen alles was ihnen hier und da unter die Hände fiel sabotierten und dies oft indem sie alles vor ihren eigenen Kameraden geheim halten mußten. Denn leider ! Wie wir es aus den Berichten entnehmen können, gab es überall Denunzianten die ihr Handeln im Hinblick auf ihr eigenes Wohl rechtfertigten "nur keine Geschichten machen" wie ich es so oft hörte, oder noch niedriger, die sich den "Cercles Pétain" den petainistischen Verbänden anschlossen und die nationalsozialistischen Theorien übernahmen. Die Lagerarchive werden vielleicht einmal den Historikern die Taten jener erzählen, die in den Lagern und Kommandos ihre Aktivitäten hatten. In den Akten des Linzer Kriegsgerichtes, sowie in denen anderer deutscher Städte sind ihre Heldentaten aufgezeichnet. Aber die meisten von ihnen schweigen. Sowie auch jene auf immer schweigen werden, die verhaftet und umgebracht wurden und so ihre Geschichte mit in den Tod nahmen. Trotz allem ! Die Überlebenden jener entsetzlichen Zeit, diejenigen die wie durch ein Wunder davongekommen sind, jene die mit einer "Tarnkappe" geboren wurden, haben die Pflicht eine letzte Aufgabe zu erfüllen, ihren Augenzeugenbericht den nach folgenden Generationen zu hinterlassen. Unsere Erfahrungen sollen ihnen als Warnung dienen, damit sie "nein" sagen lernen. Um alles Unterdrückung, allen Dogmen, aller Maßlosigkeit, allen Übergriffen auf die Menschenwürde Widerstand zu leisten. Und wenn schon ! Selbst wenn der Tod am Ende des Unternehmens steht !. Was macht es aus, im Kampf für die Menschheit zu sterben ! Während der entsetzlichen nächtlichen Stille, wenn mich ein Alptraum weckt, wenn sich bedrückende Ängste und Herzjagen einstellen, dann ziehen Erinnerungsbilder vor meinen feuchten Augen auf, Bilder die auf immer, wie ein Wahn in meinem Gedächnis eingegraben sind. Ich durchleide die Leiden all jener die in den Todeslagern soviel gelitten haben. Ich beweine die Alten, die Mütter, die unschuldigen Kinder, die dem deutschen Gott als Opfer dargebracht wurden. Und dann spüre ich wie äußerst unbedeutend meine eigenen Erlebnisse sind, denn ich,

ich lebe.

Postface de Marie-Josée TORRE de BRAVURA

Les grandes douleurs sont toujours muettes… Les grandes émotions sont toujours (pardon, devraient être) discrètes… Si le récit émeut, c'est à sa discrétion qu'il le doit. Pas de phrases, pas de mots ronflants, mais un récit par petites touches… par petits riens… apparemment sans lien les uns avec les autres. Apparemment seulement, car la trame qui soutient toutes ces pages existe bien, solide, forte, toujours là : l'émotion vraie, celle qui vous fait mettre en avant les "franges" et non pas le fond une pudeur qui ne supporte pas les grands éclairages. Á lire donc entre les lignes ? Non à lire pour les lignes, vives, rapides, pleines d'intérêt, d'anecdotes non romancées… Mais à lire aussi avec "complicité", complicité de sensibilité qui seule peut faire ressentir tout ce que Michel El Baze n'a pas voulu dire explicitement…

The great sorrows are always silent...The great emotions are always (sorry, should be) discreet. If the story is moving, it is thanks to its discretion. No big sentences, nor bombastic words, but an account made up of little strokes, of little bits and pieces... with no obvious link between them. Only on the surface because the frame that holds all those pages together does exist, strong, solid, still present : the true emotion, the one what makes us put forward the fringes and not the substance, a modesty that cannot stand glitter. To be read in between the line, then ? No, to be read for the lines, vivid, brief, full of interest and of plain simple anecdotes.

But, to be read also with "complicity", being accomplice with sensitiveness, which is the only way of making us feel everything that Michel El baze has not wished to say explicitly.

Die großen Leidenswege sind fast immer von Schweigen umgeben. Die großen Gemütsregungen sind immer zurückhaltend. Wenn diese Berichte uns anrühren, so deshalb weil sie voller Zurückhaltung sind. Keine großen Worte, aber kleine Einzelheiten, fast wie es scheinen will, ohne rechten Bezug miteinander. Aber nur anscheinend, denn der rote Faden der alle Seiten durchzieht, ist immer da : echtes Mitgefühl, das Randerlebnisse zum Mittelpunkt hat und nicht die zentralen Ereignisse, eine Zurückhaltung, die große Beleuchtungen nicht verträgt. Muß man also zwischen den Zeilen lesen ? Nein, sondern man sollte es für das Geschriebene lesen, lebendig, behend, interessant, wahre Anekdoten erzählt.

Aber man sollte es auch mit Teilnahme lesen, mitfühlende Teilnahme die allein uns all das fühlen läßt was Michel El Baze nicht genau hat sagen wollen.

002 - PICCARD Hubert -:

INCROYABLE MAIS VRAI

La 5ème Colonne

GUERRE 1939 / 1945

Écriture : Janvier 1985 - Édition : Janvier 1985 - 6 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

De ses campagnes de France, de Libye, de Tunisie, d'Italie, de France encore, Hubert Piccard ne veut retenir que cet épisode lamentable de Juin 1940 où il fut prisonnier des Français et faillit être fusillé. Le souvenir est encore là, vivant, de cette triste époque où tout "foutait le camp".
From his campaigns in France, in Libya, in Tunisia, in Italy, in France again, Hubert Piccard only wants to retain this pitiable episode in June 1940, when he was taken prisoner by the French and very nearly got executed. The memory is still there, alive of that sad time, when everything was going to pot.

003 - DEVENDEVILLE Rina -:

UN PHÉNOMÈNE ET SA PHANOMEN

Équipées Sanitaires

GUERRE 1939 / 1945

Écriture : Janvier 1985 - Édition : Janvier 1985 - 12 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

Ce que Rina Devendeville a fait ?… Rien d'autre que son devoir de conductrice ambulancière dans des circonstances il est vrai "un peu" particulières. Alors ! "Pourquoi la Croix de Guerre quand il y a tant de Croix de Bois !", s'écrie-t-elle quand on propose de la citer à l'Ordre du Régiment. Puissent les jeunes générations avoir le même comportement… S'il en était besoin !

004 - Colonel SALIN André -:

LE TEGMOUT

Harka à cheval

GUERRE D'ALGÉRIE

Écriture : Février 1985 - Édition : Mars 1985 - 12 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

Le récit, clair, rapide, d'une précision toute militaire décrit une attaque de rebelles d'une importance dont étaient loin de se douter les "territoriaux" dont j'étais, vivant dans la "quiétude" de leur village. Voilà donc un aspect intéressant et peut-être insoupçonné de la campagne d'Algérie. "Harka" est un mot arabe qui veut dire mouvement et par extension insurrection ou expédition. Il s'agit donc à l'origine d'un mot passé dans la langue pour désigner une troupe de rebelles rassemblés pour un coup de main. Mais celle que décrit le Colonel Salin est au contraire un groupe de Musulmans sympathisants ou ralliés créé pour contrecarrer sur le terrain les actions de la Révolution Algérienne.

005 - Colonel FLEURENT Maurice -:

DANS LE DÉSERT SYRIEN

Berlin Ouest - Dans le Constantinois.

GUERRE 1939 / 1945

Écriture : Janvier 1985 - Édition : Avril 1985 - 55 pages

Préface de Pierre VALLÉRIE

Contrôleur Général des Armées

En Janvier 1944, le Général Beaumont-Nesbitt qui, à l'époque, commandait les forces britanniques dans les États du Levant sous mandat français, donne l'ordre à ses Officiers d'organiser à Beyrouth une réception pour resserrer les liens de l'amitié franco-britannique. Tous les Officiers généraux et supérieurs français furent invités. En mission au Levant à cette époque, je fus naturellement invité à m'y rendre. Cette réception fut donnée dans les salons du fastueux hôtel Saint-Georges, aujourd'hui hélas disparu par suite des dramatiques événements de ces dernières années. L'ambiance y était chaleureuse et le Martini-Gin coulait en abondance. Trop sans doute puisque tout à coup un M.G.W. anglais, quelque peu éméché, empoigne l'épaule d'un Officier français son voisin et à très haute voix s'écrie dans un français fortement marqué d'un accent britannique : "Oh, my dear, on a reçu l'ordre de vous aimer aujourd'hui !". Emmené aussitôt par ses collègues anglais, il fut littéralement volatilisé. Ce cri du coeur illustre remarquablement le double jeu mené jusqu'à notre départ et sans relâche par l'autorité anglaise au Levant et tout particulièrement par le personnel militaire dépendant du "Colonial Office" sous l'autorité complaisante pour ne pas dire davantage du Général Edward L. Spears, nommé en Février 1942, envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire auprès des républiques syrienne et libanaise. En dépit de l'amour qu'il prétendait garder à la France, sa prétendue "seconde patrie", il ne cessa de ruiner l'autorité de la France- Libre dans ces deux pays jusqu'à notre éviction complète en 1945. Un film pris à Damas au cours de manifestations montre nettement l'attitude des policiers anglais encourageant la population à manifester contre la France. En Mars 1944, je reçus un télégramme de Mr Mendès- France, Commissaire pour la France- Libre, d'avoir à accueillir, à Beyrouth, un Officier-général anglais, envoyé spécialement de Londres, pour mettre avec moi, au point, l'application dans les territoires sous mandat français, d'un accord conclu entre Duff Cooper, Ministre du Foreign Office et Mendès- France qui garantissait totalement notre rôle dans ces deux pays. Je le reçus à l'aérodrome un Vendredi. Spears était également présent. Je proposais que nous nous réunissions dès le lendemain. Spears s'y opposa formellement arguant de la fatigue de l'envoyé londonien et voulut que notre première réunion se tint le Lundi matin. Il ne pouvait s'agir là que d'une manoeuvre pour permettre au Général Spears de "chambrer" soigneusement l'envoyé de Duff Cooper. J'ouvris la réunion le Lundi matin à 9 heures en faisant remarquer que nous étions réunis pour la mise en application de ce fameux accord dont les termes étaient fort explicites. Spears prétendit alors que notre rôle était simplement d'examiner si la mise en application de cet accord était possible eu égard aux circonstances. Cette position était inacceptable pour la France. Nous ne pûmes nous mettre d'accord et je quittais la séance. Finalement en dépit de cet envoyé du Foreign Office, le Général Spears poursuivit son action contre nous. Comme l'expose fort à propos Maurice Fleurent, les Anglais n'hésiteront pas à aller jusqu'à l'assassinat des Français qui gênaient leur action. Le Général Ralph Monclar et Mr Busson, Directeur de la Banque Française du Liban à Beyrouth, m'avaient eux-mêmes mis en garde. Mon prédécesseur à Beyrouth avait disparu mystérieusement. On ne le retrouva jamais. Parfois, un avion français, brûlait, où sur la route de Beyrouth à Damas, dans les virages, en pleine montagne un camion fou conduit par un Arabe roulant à gauche envoyait dans les ravins bordant la route une voiture française emmenant une personnalité puissante. Rentré à Alger en Avril 1944, je remis au Général De Gaulle une note secrète du Général Beynet, Haut-commissaire au Levant et lui rendis compte de tout ce que j'avais moi-même constaté. Il entra dans une violente colère, accusant Churchill de trahison. C'est dire combien le récit de Fleurent Maurice vient à point pour éclairer les Français sur la duplicité de nos amis à cette époque. Je dois dire, comme il l'exprime lui-même que cependant, dans les combats qui se poursuivirent en Europe à partir de Juin 1944 on vit fort heureusement renaître une plus franche collaboration.

In January 1944, General Beaumont Nesbitt who was in charge of the British forces in the countries of Orient, under French mandate orders his officers to organise in Beirut a party to tighten the friendship between France and Britain. All the general officers, and field officers were invited. As I was on a mission in Orient at that time, I was naturally invited to join. This party was held in the sumptuous lounges of the St George Hotel that has unfortunately disappeared since, following the dramatic events of those last few years. The atmosphere was cordial, and the Martini-Gin was flowing abundantly too much may be, since an English M.G.W., somehow tipsy, got hold of the shoulder of a French officer and exclaimed loudly in French strongly tinted with an English accent: "Oh my dear, we have been given the order to be nice to you today !" Immediately taken away by his English colleagues, he literally disappeared. This "cri de coeur" is a remarkable illustration of the dual role played unremittingly until our departure by the English authority in Orient, and most particularly by military personnel depending from the Colonial office, under the complaisant authority not to say more of General Edward L. Spears appointed in February 1942, special envoy, and plenipotentiary minister to the Syrian and Lebanese republics. Despite the love he was claiming to vow to France, his second fatherland, he never ceased to undermine the authority of the France Libre in those two countries, until our complete eviction in 1945. A film shot in Damascus during some demonstrations, clearly shows the attitude of the English policemen who were encouraging the population to demonstrate against France. In march 1944, I received a telegram from Mr Mendès-France, representative of the France-Libre, to greet in Beirut, an English General Officer especially sent from London to implement with me, in the territories under French mandate, an agreement settled between Duff Cooper, Foreign Office minister, and Mendès-France, which totally guaranteed our role in those two countries. I greeted him at the airport on a Friday, Spears was also there. I suggested that we started meeting on the following day. Spear disagreed completely, arguing that the envoy from London was too tired, and wanted our first meeting to be held on Monday morning. That could only have been a manoeuvre to enable General Spear to keep away Duff Cooper's envoy. I opened the meeting on Monday morning at 9 AM, stressing that we were together for the implementation of this well known agreement, the words of which were very explicit. spear claimed that our role was simply to examine if it was possible to implement this agreement in view of the circumstances. This position was unacceptable for France. We could not come to any agreement, so I left the meeting. Finally in spite of this envoy from the Foreign Office, General Spears continued his action against us. AS Maurice Fleurent explained most pertinently, the English will not hesitate to go as far as murdering the French who were hindering their action. General Ralph Monclar and Mr Busson, manager of the "Banque Française du Liban" (French bank in Lebanon), had warned me personally. My predecessor had mysteriously disappeared, he was never to be found. Sometime, a French plane would burn, or on the road from Beirut to Damascus, in the curves in the middle of the mountains a mad lorry driven by an Arab, on the wrong side of the road would send in the ravines running along the road a French car with an important person on board. Back in Algiers in April 1944, I handed to General de Gaulle, a secret note from General Beynet, High commissary to the Orient, and informed him of all that I had myself witnessed. He got extremely angry, accusing Churchill of treason. That shows the importance of the account from Fleurent to show to the French people the duplicity of our friends at the time. I must say, as he expressed it himself, that in the fighting that continued in Europe as from June 1944, we saw the rebirth of a more unequivocal co-operation.

POSTFACE de Michel EL BAZE

L'auteur dédie ce récit à ceux de ses camarades qui ont peut-être vécu, au cours de leur engagement des "péripéties" analogues ou autrement singulières mais qui n'ont pas été jusqu'ici en mesure de faire reconnaître leur maladie de guerre comme une blessure de guerre, même légère. Maladie qui s'aggrave inexorablement avec l'âge et rend pénible et amère leur existence d'ancien combattant incompris, handicapé dans leur vie familiale et professionnelle.

006 - TOCHE Albert -:

LA COUPURE

Beuil - Guillaumes - Péone - Entraunes

18 CANONS TONNENT

Sospel - Castelar - l'Authion

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : 1984 - Édition : Mai 1985 - 56 pages

Avant-Propos du témoin

Si la Résistance dans le canton de Guillaumes a été assez spectaculaire pour faire date en ce qui concerne les actions menées dans le Département des Alpes Maritimes, et plus remarquées que celles qui ont eu pour théâtre le Plateau de Dina et le Massif de l'Audibergue (puisque ces actions ont nécessité l'envoi d'un bataillon de l'armée allemande), c'est que la configuration du terrain montagneux se prêtait admirablement aux opérations qui s'y sont déroulées et toute l'affaire a débuté vraiment au printemps de 1944. En tant que témoin oculaire et participant effectif, je puis apporter mon témoignage, celui d'un homme faisant partie de la communauté guillaumoise, d'un habitant de cette commune qui a vu la Résistance s'y implanter. Le climat de suspicion et de peur qui a régné durant quelques semaines, peu après l'arrivée des deux équipes de maquisards a cédé, pour se changer en une ambiance chaleureuse entre eux et nous, pour la plupart des habitants qui ont compris, peu à peu, que l'heure de la revanche avait sonné. Ce sont ces faits d'armes et cette atmosphère spéciale que je veux faire revivre comme un témoin qui serait en quelque sorte en dehors de cette Résistance plus ou moins encadrée, et comme membre d'une communauté qui s'est intégrée de gré ou de force aux exigences de l'heure.

If the Resistance movement in the area of Guillaumes has been spectacular enough to be singled out as regards the actions carried out in the Departement of the Alpes Maritimes, and more noticed than those which took place on the "Plateau de Dina" and in the "Massif de l'Audiberge", (since those actions required an entire battalion of the German army to be dispatched there), it is due to the mountainous configuration of the land that perfectly befitted the operations that took place there, and the whole thing really started in spring 1944. Being an eye witness and an effective participant, I can give my testimony, that of a member of the Guillaumes community, that of an inhabitant of this town, who saw the Resistance movement taking root here. The atmosphere of suspicion and of fear that prevailed for a few weeks, shortly after the arrival of the two groups of Maquisards, ceased, and was replaced by a warm atmosphere between them and us, for most of the people in the village who understood gradually that the time for revenge had come. These are the military actions, and the special atmosphere that I want to bring back to life as a witness who would be somehow outside of this more or less guided Resistance movement, and as a member of this community which adjusted itself, whether they liked it or not to the necessities of the time.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Renvoyé de l'Armée d'Armistice, Albert Toche rejoint sa famille à Guillaumes où, tout naturellement, il collabore à la Résistance organisée dans ce Canton qui fut le premier du Département à être libéré le 24 Juillet 1944. Mais il ne décroche pas ! Et il participe à la création du Groupe Étranger d'Artillerie qui, en position à Castelar ou Sospel, apportera sa contribution à la libération du Département des Alpes Maritimes. Le récit, simple, exempt de fioritures, nous conduit enfin à Trèves où le jeune Albert Toche "occupe" l'Allemagne nazie vaincue. Il appartiendra au lecteur d'imaginer ce que tait le témoin, le courage, les souffrances endurées et sa remarquable persévérance dans sa lutte pour le Pays. 007 - Colonel Armand TOUBOUL
alias Sous-lieutenant LECUVRE -:
LIBÉ-NORD

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : Mai 1985 - Édition : Juin 1985 - 5 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

Que de courage et d'abnégation pour ceux qui tentèrent l'aventure. Combien furent-ils avec le jeune Sous-lieutenant Lecuvre à réussir leur évasion de France? 12 000 - Si on en croit le Général De Gaulle dans ses mémoires. 20 000 - D'après Henri Michel. 33 000 - Dit l'Association des Évadés de France. Ils furent tous des héros !..

008 - DELANNOY Émilien -:

CROIRE EN LA CHANCE

De la Citadelle de Cambrai à Odessa.

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne

Écriture : 1984 - Édition : Mai 1985 - 156 pages

PRÉFACE de Michel EL BAZE

Après avoir lu le témoignage d'Émilien Dellanoy, on reste confondu par la découverte de la nature profonde de cet adolescent, de ce jeune homme, de cet homme mûri par les épreuves traversées dont le comportement ne fléchira à aucun moment. Si le récit paraît au début monotone, l'intérêt du témoignage apparaît de plus en plus marquant au fur et à mesure que la lecture se prolonge. Aussi, lorsque la guerre survient en 1939, Émilien semble préparé à subir ses épreuves dont pourtant il ne soupçonne pas encore l'importance. Quelle imagination aurait-il d'ailleurs fallu avoir pour imaginer l'inimaginable ! Mais Émilien a toujours cru en "Sa" chance et c'est cette croyance, fortement ancrée en lui dès son plus jeune âge qui lui a permis de triompher de la douleur, de la souffrance, de survivre avec cependant, après 40 années, toujours à l'esprit le souvenir de ses chers camarades disparus.

After reading the testimony from Émilien Dellanoy, we remain astonished when we discover the inner nature of this teenager, of this young man, this man matured by the ordeals he went through, and whose behaviour never faltered at any time. If the story seems monotonous at the beginning, the interest of the testimony appears more and more conspicuously as one proceeds in the reading. Thus, when war breaks out in 1939, Émilien seems ready to put up with all its events, the importance of which he does not suspect yet. What imagination should one have had anyway to imagine the unthinkable.

But Émilien has always believed in his luck, and it is that belief, deeply rooted in him since his early age, that helped him to triumph over pain, suffering, after 40 years, but still bearing in mind the memory of his departed companions.

POSTFACE de Michel EL BAZE

En 1940, Émilien Dellanoy, prisonnier de guerre à Saint-Hilaire-Cottes (Nord) s'évade de la Citadelle de Cambrai. Dès Mars 1941, il entre dans la Résistance et appartient aux réseaux "Action 40", "Schelburn Isolé", "Voix du Nord" et forme un groupe de Résistants dans l'entreprise où il travaille. Dénoncé, il passe une année à la prison de Loos avant d'être déporté en Allemagne où il connaît les horreurs du régime nazi avant de s'évader une nouvelle fois pour rejoindre les combattants soviétiques en Janvier 1945. Rapatrié en Avril 1945, il se rengage un mois plus tard pour la durée de la guerre ! Ne crois-tu pas lecteur, que tout commentaire serait superflu !…

009 - Capitaine LE NEN Georges -:

Résistance NORD-AFRICAINE

L'entrevue Franco-Américaine de Messelmoun

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : 1985 - Édition : Octobre 1985 - 75 pages

PRÉFACE de Roland FOURY

Conseiller municipal de la Ville de Nice

Ma famille s'installe à Alger, en Octobre 1937, venant de notre Auvergne natale. En Novembre 1942, j'avais 10 ans. Mon père, grand blessé de la guerre 14-18, très attentif aux événements de la métropole, car nous y avions laissé nos grands-parents, occupait les fonctions de Commissaire de Police à Belfort, à 16 km à l'est d'Alger. Je me souviens que mon père, déjà depuis quelques mois avant le débarquement en Afrique du Nord, recevait dans notre villa, le Capitaine Watson, cité dans ce témoignage et nous, comme tous les enfants de notre âge, nous voulions savoir qui était "ce monsieur" que l'on recevait avec tellement de précaution et qui nous valait, à chacune de ses visites d'être enfermés dans notre chambre. Ce n'est que bien plus tard que nous avons appris que le visiteur mystérieux appartenait à la Résistance Algéroise. Mon père a dû jouer un certain rôle dans les préparatifs du débarquement allié en Afrique du Nord: fin Septembre 1942 il avait aménagé à notre insu un véritable appartement dans la cave de la villa avec interdiction d'y pénétrer. Mais, dans la soirée qui a précédé le débarquement, le 8 Novembre à 23 heures, il y installa toute la famille avant de partir pour son commissariat d'où il revint aux environs de minuit. Vers 2 h 45, au premier coup de canon, alors que ma mère s'inquiétait croyant à un débarquement allemand, j'entends encore mon père lui demander de ne pas avoir peur et lui dire qu'il s'agissait en fait du Débarquement Allié. Puis il partit, nous laissant en sécurité dans notre cave pour ne reparaître que trois jours plus tard. On a beaucoup parlé du débarquement à l'Ouest d'Alger, (Cherchell, Sidi-Ferruch) mais, à ma connaissance, jamais de la partie Est : Maison-Carrée, Les Pins-Maritimes, Le Lido, Aïn-Taya, Surcouf, Cap-Matifou, etc… Qui étaient donc le ou les responsables pour les renseignements pour cette région où étaient installés de nombreux camps militaires, surtout de Tirailleurs Sénégalais ? Je pense que mon père a dû donner de nombreux renseignements au Capitaine Watson à ce sujet. Hélas mon père est décédé et nous ne pourrons jamais savoir la vérité. Je me souviens aussi que dans les quinze premiers jours qui suivirent le Débarquement, un violent bombardement aérien eut lieu en gare de Maison-Carrée qui était une gare régulatrice. Ce soir-là était garé un train complet de munitions et il y avait en outre un wagon de bombes soufflantes. Le chef de gare de l'époque et mon père ont décroché ce wagon et l'ont poussé en direction d'Hussein-Dey. Ils ont épargné de ce fait la destruction de la ville de Maison-Carrée. Ces images qui ont marqué le gamin de dix ans que j'étais alors, hantent encore mon esprit et c'est peut-être là qu'il faut trouver les raisons de mon intéressement au Monde Combattant et l'affection particulière qui me lie à tous ces Résistants algérois, métropolitains, à tous ces Soldats de l'Ombre dont beaucoup, hélas, portent encore aujourd'hui dans leur chair et dans leur esprit les marques indélébiles de leurs souffrances et de leurs sacrifices à la cause de notre France.
My family settles in Algiers in October 1937, coming from our homeland of Auvergne. In November 1942 I was 10 years old. My father severely wounded during World War I, very attentive to the events on the mainland, as we had left our grand parents there, acting as superintendent in Belfort, 16 Km east of Algiers. I remember that my father, a few month before the arrival of troops in North Africa, already, was entertaining in our villa, captain Watson quoted in this testimony, and we, as all the children of our age, wanted to know who that gentleman was, that we received with so much care, and who was causing us to be locked up in our room, each time he was visiting us. It is only much later that I learnt that this mysterious visitor was a member of the Resistance movement in the city of Algiers. My father must have played a certain part in the preparation of the arrival of the allied troops in North Africa: by the end of September he had installed a real flat in the basement of our villa without our knowing, and we were not allowed to go in. But in the week that preceded the landing of the troops, on the 8 of November at 11 PM, he put all the family there before leaving for the police station, from which he came back at around midnight. Around 2:45 AM, when the first canon blasts could be heard, while my mother was worried as she thought it was a German landing, I can still hear my father telling her not to worry as those were allied troops. Then he left, leaving us in the safety of our basement, only to show up three days later. A lot was said about the Landing of troops west of Algiers, (Cherchell, Sidi Ferruch)., but to my knowledge, never about the west part: Maison Carrée, Les Pins Maritimes, Le Lido, Ain-Taya, Surcouf, Cap Matifou...etc. Who were then the persons in charge of the intelligence service for this area in which many military camps were installed, mainly manned by Senegalese infantry. I think my father must have given a lot of information to Captain Watson about that. Unfortunately my father died and we will never know the truth. I also remember that in the fifteen days that followed the Landing, a violent air raid took place on the station of Maison Carrée, a dispatching station. That night an entire ammunition train was parked and there was also a carriage containing blowing bombs. The station master and my father unhooked that carriage and pushed it towards Hussein-Dey, and by doing that they spared Maison Carrée from destruction. Those images that struck the mind of the ten year old kid that I was are still roaming in my mind, and perhaps that is where the reasons can be found for the special affection that I have for those Resistants in Algiers, on the mainland, for all those soldiers of darkness, many of which are still bearing today in their flesh and in their mind the indelible scars of their sufferings and sacrifices because of our France.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Georges Le Nen raconte avec simplicité et humour la rencontre franco-anglo-américaine d'Octobre 1942 qui se tint à 100 km à l'Ouest d'Alger, près de Cherchell et dont il assura la protection. Le témoin s'interdit toute réflexion amère et cependant, bien des malheurs auraient été évités si les autorités civiles et militaires en place avaient suivi la voie tracée par la Résistance Nord-africaine au lieu de combattre le débarquement Allié en Afrique du Nord. Nous avons pourtant, il faut le dire après bien des hésitations, décidé de compléter cette seconde édition notamment par la publication de documents authentiques que nous a remis la veuve du Colonel Mingasson qui fut en 1942 le Commandant du Dépôt des militaires isolés (DMI) d'Oran et fougueux artisan de cette résistance extra-métropolitaine qui ne put, hélas, ni contrecarrer la sottise de certains, ni même empêcher l'envoi de volontaires français ou arabes sur le front de l'Est.

010 - FORRER Marcelle -:

L'ATROCE DÉLATION

Mes prisons

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne

Écriture : 1985 - Édition : Novembre 1985 - 53 pages

Préface de Michel EL BAZE

J'ai vécu l'écriture de ce récit et je peux dire qu'il a été aussi pénible à Marcelle Forrer de l'écrire qu'il sera au lecteur de le lire. La délation est de tous les temps. Mais quand ce mal frappe sa propre famille, quand une mère dénonce sa propre fille, nous atteignons l'ignoble. Ce sont ces malheurs qui nous touchent le plus dans les témoignages qui forment cette collection. On y voit un jeune homme livrer à l'Allemand son meilleur ami d'enfance un fils dénoncer à la Gestapo le Réseau de son père un frère Waffen S.S., gardien de son propre frère au camp de concentration de Buchenwald moi-même, je fus dénoncé aux Allemands avec trois-cents de mes coreligionnaires par mes camarades de combat. Les motivations des délateurs sont diverses. Ce peut être l'intérêt, la jalousie, la haine, le racisme. Mais quel est donc le bas sentiment qui a amené ce "démon" à dénoncer à la Gestapo son propre enfant, sa fille !… Ce témoignage vous laissera un goût amer. Mais il fallait qu'il soit écrit. Qu'il soit lu. Pour empêcher l'oubli.

Postface de Michel EL BAZE

Née d'un "Démon" qui l'abandonne à sa naissance pour la réclamer seize années plus tard aux Autorités Allemandes qui annexent la Lorraine, Marcelle Forrer est dénoncée à la Gestapo par ce même Démon.....sa mère, pour avoir déserté l'Arbeitsdienst et aidé à l'évasion de prisonniers de guerre Français et de Lorrains réfractaires. Elle connaît alors les camps et les prisons de Metz, Schirmeck, Kassel, Leipzig, Auschwitz, Görlitz, Breslau, Lübeck, Cottbus, Witten-Anen, Dortmund ! Libérée par les Américains, prise en charge par les Anglais, amoindrie, elle retrouve sa France et témoigne, quarante années plus tard, parce que c'est son Devoir envers Ceux et Celles qui ne sont pas revenus. FAURE Henri -: ÉTAIS-JE UN TERRORISTE ? 011 - Tome I -1939/1943 012 - Tome II - 1944 - Atterrissages - Parachutages 013 - Tome III - Le Pont de Livron

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture: 1985 - Édition : Janvier 1986 - 428 pages

PRÉFACE de Michel EL BAZE

Ce témoignage, véritable anthologie des actions d'atterrissages et de parachutages dans les départements de la Drôme et de l'Ardèche, montre, s'il en était besoin, l'intérêt du "témoignage du témoin, acteur actif" d'événements tous extraordinaires dont beaucoup se targuent et que finalement bien peu ont vécu. Et pour l'Historien, voilà un document dans lequel il pourra puiser et rapprocher d'autres récits qui se veulent véridiques… Le récent ouvrage d'un auteur américain ne décrit-il pas la destruction, par lui-même, du fameux Pont de Livron dont on verra ici l'importance sur les voies de repli des armées allemandes de France! Henri Faure a voulu situer son témoignage dans le cadre historique et donc "coller" sa propre action sur le terrain aux événements extérieurs, de lui immédiatement perçus ou découverts après la guerre. Ce procédé apporte au lecteur une grande satisfaction, mais, l'Historien pour lequel nous oeuvrons dans cette collection ne retiendra que le vécu, le témoignage de celui qui a fait et qui relate avec sa pleine subjectivité. Alors notre but sera atteint qui est de permettre au chercheur, non seulement de glaner l'événement mais aussi de fouiller l'âme du combattant.

AVANT-PROPOS DU TÉMOIN

Je n'ai pas la prétention, dans les lignes qui vont suivre, de faire l'apologie de la Résistance, ni d'écrire son histoire. D'autres l'ont fait avant moi, avec plus ou moins d'exactitude, parfois hélas à travers des récits fantaisistes. Cependant il me semble que le sujet constitue encore une sorte d'énigme pour beaucoup de Français et particulièrement pour les générations de l'après-guerre. C'est pourquoi je me résous, après quarante années de silence à apporter le témoignage de ma propre expérience, en espérant qu'il contribuera à faire mieux comprendre les motivations qui animèrent ces hommes et ces femmes anonymes que l'on a appelé depuis "les soldats de l'ombre" et qui, pour beaucoup d'entre eux, ont fait de la Résistance comme monsieur Jourdain faisait de la prose. Pourquoi suis-je devenu un Résistant ? Un terroriste ? Ma réponse est simple : je ne pouvais accepter l'idée que ma patrie fut envahie et mise en esclavage par l'Allemagne avec la complicité de certains Français l'abolition de la République m'était insupportable. Les personnes qui lisent des livres sur la Résistance Française, qui nous regardent lorsque nous défilons et que nous nous recueillons devant nos monuments commémoratifs, n'imaginent pas comme nous étions jeunes à l'époque elles ne savent pas non plus que sans la jeunesse des années quarante, il n'y aurait pas eu de Résistance. Quand on a de vingt à quarante ans on ne se résigne pas, on n'abandonne pas la patrie sans essayer de sortir de l'abîme. Dès l'âge de raison on a compris que la vie est un jeu où seuls les lâches crient "Pouce" et où les autres se donnent au combat sans réfléchir. Maintenant les James Bond, les O.S.S. 117, les espions venus on ne sait d'où, certains récits romancés de ce qu'a pu être notre action, présentent une image de la Résistance qui n'a rien de commun avec ce que nous étions en ce temps-là. C'est pour cela que je rapporte chronologiquement les faits tels que je les ai vécus, les réactions qu'ils m'ont suscité ainsi que celles de mes amis, sans pour cela prendre position pour ou contre un quelconque parti politique. Je ne citerai pas les noms des exécuteurs, des traîtres à la patrie. Ce serait leur faire trop d'honneur et en outre cela risquerait de rouvrir des blessures mal cicatrisées ou de porter atteinte à l'honneur et à la mémoire de Français ayant eu une conduite irréprochable. L'anecdote suivante en donnera un exemple frappant : une de mes connaissances était favorable à la Résistance et, malgré ses cinquante ans, cet homme faisait partie des premières équipes de réception des parachutages. Un soir, pendant que nous attendions l'arrivée d'un avion, il me prend à part et m'informe que son fils unique, âgé de vingt ans, vient de s'engager dans la milice malgré l'opposition de toute la famille. Il me demande alors quelle attitude il doit adopter vis-à-vis de lui. Cette révélation me met dans un cruel embarras ! Je lui conseille d'être très prudent dans ses conversations avec son fils. Un mot lâché et c'est la catastrophe. Je lui fais bien comprendre qu'il y va de l'intérêt de la Résistance. Je relâche peu à peu mes contacts avec lui. Mais au fil des jours, ce fils indigne, attiré sans doute par la facilité de la vie et l'appât du gain, collabore entièrement avec la Gestapo, dénonce et fait arrêter des patriotes. La Résistance décide alors de son exécution et par un bel après-midi, sa vie se termina au coin d'une rue. Quelle immense douleur pour le père et la mère lorsqu'ils apprirent la triste fin de leur fils unique abattu par la Résistance à laquelle ils appartiennent. Mais leur désespoir ne leur fit pas perdre la tête, ni même affleurer un désir de vengeance. Sans faiblir ils répondirent aux enquêteurs qu'ils ne se connaissaient aucun ennemi. Á quelque temps de là, je dus reprendre contact avec le père. On avait besoin de ses services. La rencontre que je redoutais, ne sachant pas très bien quelle contenance prendre, fut pour moi un exemple d'abnégation et de dignité. Venant vers moi dès qu'il m'aperçut, il me tendit franchement la main, serrant fortement la mienne. Les larmes aux yeux, il prononça lentement ces mots : "Il l'a bien cherché…". Puis un court silence suivit. Je le mis au courant de ce que nous attendions de lui. Il accepta aussitôt. Bien que cette opération mit sa situation en danger, il me donna tous les renseignements que je désirais, payant même de sa personne car il vint ouvrir la porte de la cartoucherie nationale dont il assurait le gardiennage à un groupe de Résistants sans se douter que parmi eux se trouvait l'exécuteur de son fils. Heureusement qu'ils s'ignoraient mutuellement et que cette opération s'effectua la nuit et dans un silence absolu. Ce récit prouve également qu'il faut parfois taire les noms de certains qui pourtant, devraient être au tableau d'honneur de la Résistance. Mais les humbles soldats de l'ombre n'intéressent pas l'Histoire.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Tome I Témoin, acteur d'événements tous extraordinaires, Henri Faure les relate avec le souci de la précision, nous faisant vivre notamment de nombreuses opérations de parachutages et d'atterrissages dans les départements de la Drôme et de l'Ardèche qui nous permettent de mieux comprendre ce que fut la Résistance en action sur le terrain. Le récit est une importante contribution à l'Histoire de la Résistance dans notre pays. Tome II Les atterrissages, les parachutages d'hommes d'armes, de munitions, de matériels de toutes sortes s'intensifient en 1944. Henri Faure nous fait vivre ici l'épopée de ceux que la répression n'intimidait pas. Mais il veut faire mieux et plus encore. Et dans la nuit du 16 au 17 Août, avec sa courageuse équipe, il fait sauter le pont sur la Route Nationale 7 qui enjambant la rivière Drôme relie Livron à Loriol. Bloquée dans sa retraite, la XIXème Armée Allemande subira là des pertes impressionnantes qui hâteront la libération de cette région de France.
The landing and dropping of men, arms, ammunitions, of goods of all sorts intensified in 1944. Henri Faure depicts here, the adventure of those who were not scared by repression. But he wants to it more and in a better still ! And in the night from 16 to 17 August, with his courageous team, he blows up the bridge of the RN7 over the Drome river linking Livron and Loriol. Held back in its retreat the German army will suffer impressive losses there which will hasten the liberation of this area of France.
Docteur RAFFALLY Lucien -: LES LOUPS DANS LA BERGERIE 014- Tome I La cage aux hommes 015- Tome II Prison des Braves 016- Tome III De Prusse en France via Odessa

GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne

Écriture : 1944/1945 - Édition : Janvier 1986 - 476 pages

Préface de Étienne WOLFF de l'Académie Française

J'ai été pendant deux ans le camarade de captivité du Médecin-colonel Lucien Raffalli au camp d'Officiers prisonniers, Oflag 17.A. d'Edelbach, Autriche incorporée alors à l'Allemagne d'Hitler. Il a été exemplaire non seulement par ses soins aux malades, mais aussi par son esprit de résistance aux Allemands. En qualité de Médecin-chef du camp, il a constamment rappelé à nos gardiens leurs devoirs vis-à-vis des Officiers prisonniers, ceux prescrits par la Croix-Rouge et le Droit des Gens. Il n'a pas hésité à parler avec vigueur et parfois avec violence aux Allemands. Ce faisant, il s'est attiré leurs représailles. Il a été envoyé plusieurs fois en prison. Déjà prisonnier de guerre comme nous, il a fait de la prison à des degrés supérieurs et a été victime de traitements encore plus durs, en contravention avec la Convention de Genève. Il a été traduit en Conseil de Guerre et incarcéré dans des prisons et en forteresse où sa vie et sa santé étaient plus menacées encore. Il a rapporté de cette odyssée un ouvrage en trois tomes dans lesquels il décrit, d'une manière pittoresque et vraie sa vie de prisonnier ses conflits avec l'autorité allemande, les menaces qu'il a subies, les espoirs et les déceptions qu'il a traversés, enfin la Libération après ces multiples épreuves. Cet ouvrage est passionnant, il se lit avec impatience et une immense sympathie. Il est illustré par son auteur d'une manière originale et attrayante, sans prétention, avec seulement l'intention de plonger le lecteur dans des situations réelles difficiles à décrire. J'atteste en sa faveur de toute mon admiration et de toute ma sympathie.

POSTFACES de Michel EL BAZE

Tome I Alors que d'aucuns affichaient dans leur "alvéole" ou dans leur Kommando l'effigie du Maréchal, d'autres prisonniers de guerre, se déclarant les serviteurs de la France Libre, s'opposaient par tous leurs pauvres moyens à l'Ordre Allemand. Le Médecin-colonel Lucien Raffalli dresse une fresque étonnante de sa captivité. Le Tome I de son témoignage nous fait vivre notamment les péripéties de son évasion du Stalag XVIIA vers la Yougoslavie. Avec le Tome II, nous pénétrons dans la sinistre "Prison des Braves", dans cette épouvantable forteresse militaire de Graudenz, où j'ai moi-même tant souffert, que fournissaient les Conseils de Guerre allemands. Puis, de Marienburg à Odessa, nous suivons, dans le Tome III, l'odyssée de ces milliers de prisonniers de toutes nationalités qui découvrent, étonnés, l'univers de leurs libérateurs soviétiques avant de retrouver leur France. Tome II Nous voilà, avec le Docteur Raffalli dans cette sinistre forteresse de Graudenz, dans cette "Prison des Braves", réservée aux soldats allemands et aux prisonniers de guerre condamnés par les Conseils de Guerre de la Grande Allemagne. Nous voici, avec lui, dans cette géhenne et dans ses Kommandos d'où, j'en étais persuadé, personne ne sortirait vivant. Avec lui, rendons hommage à ces prisonniers-prisonniers qui dirent "Non" à l'Ordre Nazi.
Here we are with doctor Raffalli, in this sinister prison of Graudenz, in this "Prison of the Braves", reserved for the German officers, and to the prisoners convicted by the war councils of the Great Germany. Here we are with him, in this inferno, from which nobody, would come out alive. So I was convinced.
Tome III Libérés par l'Armée Soviétique victorieuse, les condamnés de Graudenz entament à Marienburg la longue odyssée qui les mènera sur les bords de la Mer Noire puis, enfin, à Marseille, après huit mois d'errance et de souffrances, pour obtenir leur... Certificat de Libération.
Released by the victorious soviet army, the convicted from Graudenz start in Marienburg a long trip that will take them to the Black Sea, and eventually to Marseilles, after eight months of wanderings, and of sufferings, to obtain their certificate of release...!
017 - Colonel BERLINER Lionel -: RÉSISTANT POLONAIS EN France Alpes Maritimes - Dordogne

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : Mars 1986 - Édition : Juin 1986 - 125 pages

Préface de Michel EL BAZE

Né à Lodz (Pologne), le 16 Janvier 1905, Léon-Richard Berliner arrive en France en 1929. Le 27 Septembre 1939, il souscrit à Nice un engagement volontaire pour la durée de la guerre. Après un stage à Coetquidan puis à l'école spéciale militaire de l'armée polonaise, il est nommé sous-lieutenant. Officier de liaison avec l'armée française, il participe à la défense de Rennes et commande une compagnie engagée entre Rennes et Loudéac. Prisonnier, il s'évade, et rejoint La Rochelle où durant la nuit du 22 Juin 1940, embarquent les soldats français et polonais à bord d'un contre-torpilleur anglais à destination de la Grande-Bretagne. Lui, reçoit l'ordre de quitter le bateau et de rester en France. Le 1er Février 1943, à Nice, sa mère, sa soeur ainsi que ses beaux-parents, sont arrêtés et déportés au camp d'Auschwitz, alors que lui-même sous les pseudonymes de Bison, Richard ou Lolek s'active dans les réseaux F2 et Monica-Combat. Obligé de quitter Nice, il reçoit l'ordre de se présenter au lieutenant-colonel Gaucher alias Martial, chef du maquis de Dordogne, qui lui confie la direction du groupe polonais de Périgueux. Bison devient alors Richard Lacombe dans le groupe Biala qui inscrit à son palmarès une liste impressionnante d'actions de sabotage et notamment la destruction de la poudrerie de Ripault à Bergerac. Puis, aux côtés de Martial, il prend part à la libération de Périgueux et d'Angoulême, terminant les combats comme commandant du 1er Bataillon de Volontaires Polonais. Après avoir été démobilisé, il est rappelé par le délégué de la Mission Polonaise en France, et accrédité auprès du Gouvernement Provisoire pour remplir les fonctions d'officier de liaison. Déjà lieutenant puis capitaine des Forces Françaises de l'Intérieur il sera, plus tard promu au grade de commandant par décret du Ministre de la Défense Nationale de la République Polonaise, puis reçoit du gouvernement polonais en exil à Londres, sa nomination au grade de lieutenant-colonel puis de colonel. Voilà donc une carrière militaire exceptionnelle, commencée par l'engagement volontaire et les combats de l'année 1940, poursuivie dans la dangereuse clandestinité à Nice et en Dordogne, terminée par sa participation active à la libération de Périgueux et d'Angoulême. L.R. Berliner a fait tout cela simplement parce qu'il fallait qu'il le fasse, qu'il rende à sa patrie d'adoption, la France, son dû pour la généreuse et fraternelle hospitalité qu'elle avait accordée à sa famille et à lui-même. Á l'heure où la xénophobie, où le racisme, obscurcit tant d'esprits, il est bon que ces "étrangers" témoignent et disent leur combat pour leur Nouvelle Patrie.

Born in Lodz (Poland), on the 16 of January 1905, Leon-Richard Berliner arrives in France in 1929. On the 27 of September 1939, he take a voluntary enlistment in Nice for the duration of the War. After a training in Coetquidan, then at the Special Military school of the Polish army, he is appointed second Lieutenant. Liaison officer with the French army, he takes part in the defence of Rennes, and is in charge of a company engaged in action between Rennes and Loudeac. Taken prisoner, he escapes and gets to La Rochelle, where during the night of the 22 June 1940, French and Polish soldiers embarked on board an English destroyer bound for Great Britain. He gets the order to leave the ship and stay in France. On the first of February 1943, in Nice, his mother and sister, as well as his parents in law are arrested and deported to Auschwitz. While under several nicknames like, "Bison", "Richard", or "Lolek, he is operating in the F2 and Monica-Combat networks. Forced to leave Nice, he gets the order to go and see Lieutenant-Colonel Gaucher, alias Martial, head if the Maquis in Dordogne, who gives him the responsibility of the Polish Group of Périgeux. Bison then becomes Richard Lacombe, in the Liaba Group which can boast to have managed an impressive series of sabotages, among which the destruction of the powder factory of Ripault in Bergerac, then along with Martial, he takes part in the liberation of Périgueux, and Angoulème, finishing the fighting as commander of the First Battalion of Polish Volunteers. After being released from his functions, he is called back by the delegate of the polish mission in France, and accredited to the provisional government to take the function of liaison officer. Already, lieutenant, then captain of the Internal French Forces, FFI, he will be promoted later to the rank of commander by a decree of the Minister of the National defence of Poland. He then receives from the polish government in exile in London, his nomination to the rank of lieutenant-colonel then colonel. Here is an exceptional military career, started by voluntary enlistment and the fighting in 1940, continued in the dangerous clandestinity of Nice and in Dordogne, ended by his active participation in the liberation of Périgueux and Angoulème. L.R. Berliner did all that because he simply had to do it, because he had to pay back his foster country, France, for the generous and fraternal hospitality it had granted to his family and to himself.

At a time when xenophobia, racism, blur so many minds it is good that those "foreigners" bear testimony and tell of their fight for their New Homeland.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Engagé volontaire pour la durée de la guerre, fait prisonnier, il s'évade ! Tour à tour Bison, Lolek ou Richard dans les Réseaux F2, Monica-Combat et Martial, arrêté par la Gestapo, il s'évade ! Agent de renseignements dans le Département des Alpes-Maritimes, maquisard en Dordogne, Chef de Bataillon des Forces Françaises de l'Intérieur au titre des Forces Militaires Polonaises en France, Lionel Berliner ne cesse son combat qu'avec la Libération de son Pays d'adoption, la France, heureux de lui avoir payé son tribut !
Voluntary enlisted for the duration of the war, taken prisoner, he escapes ! In turns, Bison, Lolek, or Richard in the F2 and Monica-Combat and Martial networks, arrested by the Gestapo, he escapes ! Intelligence agent in the Alpes Maritimes, member of the Maquis in Dordogne, head of battalion of the Internal French Forces. (FFI), for the Polish military forces in France, Lionel Berliner's fight will only end with the liberation of his foster country, France, happy to have paid back his debt !!
018 - WEISS André -: DU RIRE, DU SANG, DES LARMES De Mers-el-Kébir au Danube

GUERRE 1939/1945

Écriture : 1985 - Édition : Août 1986 - 125 pages

PRÉFACE de Michel EL BAZE

Dès son jeune âge et comme nous tous, André Weiss apprend que son pays est la France et que ses Ancêtres étaient les Gaulois! Et voici que cette patrie lointaine, meurtrie, occupée par le barbare appelle ses enfants d'au-delà des mers. Avec les Sanchez et les Martinez, les Ahmed et les Ben Ali, les Lévy et les Cohen, André Weiss débarque sur les côtes de France pour découvrir et délivrer ce pays où flotte son drapeau, où est parlée sa langue ce pays qui est le sien. De la Mer Méditerranée au Danube, de victoire en victoire, André Weiss traque la bête nazie. ... Et quand tout fut fini, tout simplement, il retourna dans son gourbi le coeur joyeux et l'âme fière d'avoir délivré son pays...

From his early age, and as all of us, André Weiss is taught that is country is France, and his ancestors were the Gauls ! And here we are now that this far away fatherland, wounded by barbary calls her children from beyond the sea. Along with the Sanchez, the Martinez, the Ahmed, the Ben Ali, the Levy, and the Cohen, André Weiss arrives on the French coast to discover this country, where his flag is hoisted, where his language is spoken, this country which is his. From the Mediterranean to the Danube, from victory to Victory he will hunt down the Nazi beast.

...And when everything ended, he simply returned to his hovel, his heart full of joy, and his mind proud of having freed his country !..

POSTFACE de Michel EL BAZE

Combattre et vaincre aurait pu être la fière devise de Weiss André. Combattre pour sa patrie. Pour sa France qu'il ne connaît pas, qu'il découvre de la tourelle de son char. De Mers-el-Kébir au Danube l'épopée est jalonnée d'étapes meurtrières et victorieuses : l'Alsace, Buhl, Offenburg, Olsbach, Éberviller… et la grande récompense du défilé de la victoire sur les Champs-Élysées. Voilà l'aventure passionnante, le témoignage de l'un de ces "Pieds-noirs" qui firent asseoir De Lattre face à l'Allemand qui capitule. 019 - SALVATICO Jean -: BATAILLON "CORNICHE 22" Avec la First Special Service Force dans les Alpes-Maritimes

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : 1986 - Édition : Juin 1986 - 19 pages

Préface de Michel EL BAZE

"Humble inconnu" comme tant d'autres combattants, Jean Salvatico témoigne d'actes "ordinaires" accomplis pour la libération de son pays. Et cependant Que de périls affrontés qu'il ne décrit pas mais que l'on sent dans la trame de son récit qui se veut simple, vrai et qui contribue à l'écriture de l'Histoire de la Libération de notre département des Alpes-Maritimes.

"Humble and unknown", just like so many fighters, Jean Salvatico bears testimony of "ordinary" acts, carried out for the liberation of his country. And yet.

How many dangers did he face that he does not describe, but that we feel in the essence of his story, that claims to be simple, true and which contributes to the writing of the history of the liberation in our Department the Alpes Maritimes.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Septembre 1944. L'Allemand occupe toujours notre département et c'est alors que Jean Salvatico qui appartient au Groupe Alpin Sud de l'Armée des Alpes rejoint la First Special Service Force U.S. Avec laquelle il participera à l'expulsion des Occupants du Département des Alpes-Maritimes. 020 - PICAULT Raoul -: L'HONORABLE PARTIE DE VIÊT-NAM La partie de go au soleil Le chien du "Phénix" La bataille de "La Marne" Dois-je tirer Pertes légères

GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Indochine

Écriture : 1986 - Édition : Novembre 1986 - 145 pages

Préface de Michel EL BAZE

Engagé Volontaire dans la Marine Nationale et breveté radiotélégraphiste, Raoul Picault est envoyé en Extrême-Orient fin 1937 et aussitôt embarqué sur l'Aviso "Marne" Ses embarquements successifs lui permettront de vivre une odyssée exceptionnelle qu'il raconte ici avec simplicité et la froide et calme précision du marin qui sait faire le point dans l'oeil du typhon Pourtant, l'émotion étreint le lecteur à chaque page des six récits qui forment cet ouvrage et dont chacun porte témoignage d'événements exceptionnels, vécus avec lucidité et la ferme détermination de celui qui a le courage de regarder la mort en face pour mieux la braver et la vaincre. Après l'Aviso "Marne" en Avril 1937, c'est l'aviso "Amiral Charner" qui accueillera Raoul Picault et qui lui fera découvrir Hong-Kong, Shanghai, pour descendre ensuite le gigantesque Yangtsée jusqu'à Tchungking puis Tien Tsin, Wei Haï Wei et de nouveau, le "Marne" affectée au contrôle des îles Paracels et Spratlys notamment. Détaché sur le bâtiment hydrographe "Astrolabe", il participe à la surveillance de la marine japonaise dans la mer de Chine et plus particulièrement aux Paracels, au moment où la guerre est déclarée en Europe. Avec l'aviso "Amiral Charner" ce sera, dès Novembre 1939, l'approche de Singapour, de Batavia et le blocus des Indes Néerlandaises.Java, Sumatra, Banka, Billiton, des noms qui chantent et ponctuent cette nouvelle croisière que Raoul Picault accomplira sur le croiseur auxiliaire "Aramis" qui chasse les cargos Soviétiques ravitailleurs de l'Allemagne Nazie en Nickel Canadien et aussi les cargos Danois et Norvégiens dont les pays viennent d'être occupés par l'Armée Allemande. L'Armistice en Métropole le surprend sur le schooner "Étale" qui contrôle le trafic en baie d'Along, puis, après les combats de Langson et le débarquement japonais de Haïnan, il vivra de durs moments d'émotion sur le dragueur de mines "Paul Bert ". Pendant que les Japonais débarquent en Malaisie d'abord, puis aux Philippines, notre ami découvre Haïphong, Dalat en Annam, Saïgon, Kep au Cambodge et tandis que l'Astrolabe est coulé par les Tigres Volants, il est détaché sur l'aviso "Tahure" lequel sera torpillé sous le Cap Padaran, quelques heures seulement après l'avoir débarqué à Saïgon. Mars 1945. Les Japonais lancent une attaque générale contre l'Indochine. Affecté à la base navale de l'île de Tagne, Raoul Picault, après les rudes combats sur cette île, réussit à prendre la brousse sur le continent aux environs de la base de Bangoï où il erre pendant 45 jours dans l'attente d'un débarquement allié avant de traverser, dans un périple de trois mois, la chaîne annamitique pour, finalement, être fait prisonnier par les soldats Japonais qui l'amènent à Saïgon peu avant la capitulation du Japon. C'est cette longue odyssée qui nous est racontée ici. Dans un second volume en préparation, l'auteur fera le récit de la perte de "l'Astrolabe" coulé par les Tigres Volants devant Tourane et du torpillage du "Tahure" devant le cap Saint-Jacques, en 1944. Nul doute que l'Historien saura tirer profit de ce premier ouvrage qui se lit passionnément et dont les illustrations, à quelques exceptions près, sont tirées d'un album photographique de l'auteur, seule possession miraculeusement récupérée des ruines de l'Arsenal de Saïgon, en 1946.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Sous son titre général, cet ouvrage cache six récits que Raoul Picault nous fait de son odyssée en Indochine de 1938 à 1945. C'est avec passion que nous suivons le témoin dans "Partie de Go au Soleil", "Le Chien du Phénix", "La bataille de la Marne", "Dois-je Tirer ?", "Pertes Légères" pour découvrir dans "L'Honorable Partie de Viêt-nam" un être d'exception qui, après les combats sur l' île de Tagne, atteindra le continent où il espérera, en vain, un débarquement Allié avant de traverser la chaîne annamitique et se faire capturer par les Japonais. 021 - DENIS Raymond -: CHRONIQUE AU ROYAUME DE LA PLATA

Guerre des Malouines

Écriture : 1983 - Édition : Avril 1986 - 165 pages

PRÉFACE de Michel EL BAZE

J'ai beaucoup aimé le fond et la forme. Le style plein d'humeur, très grand siècle, m'a rappelé "Le Roi", chronique où il est aussi question d'une guerre. Jacques F. Gilontin - Colonel - Paris - 4.10.83 Votre chronique m'a vivement intéressé et j'ai pris un réel plaisir à cette lecture. L'impression que j'en retiens est que vous avez été complet. Le ton est bien le vôtre et que l'on vous retrouve tout entier dans votre façon de raconter les choses. Votre choix d'illustration enfin, est extraordinairement riche. Certaines sont réellement inattendues, drôles et toutes collent très bien au texte.

Philippe Chesnay - Santiago du Chili - 10.10.83

Je me suis tordu de rire à toutes les pages de la chronique au Royaume de la Plata. Je vous connaissais un bon trait de plume. Dans ce cas, c'est de la férocité à l'état brut, pour le plus grand plaisir du lecteur. L'iconographie et les documents contenus dans le livre sont fantastiques. Et l'histoire de cette guerre imbécile se devait d'être écrite sur le mode burlesque. Grand merci de m'avoir fait ce plaisir d'être parmi les lecteurs privilégiés de la Chronique.

David Mandefield - Londres - 14.10.83

Les trois réflexions que vous venez de lire montrent à l'évidence que le récit de Raymond Denis ne laisse pas les lecteurs indifférents. Tour à tour drôle, sarcastique, délicieusement "bête et méchant". Mais plein de finesse et d'intelligence, le témoin visuel et auditif vit sur place les événements avec l'acuité de l'esprit qui fut déjà le sien lorsque, après son engagement volontaire en 1942 au IIe Régiment de Cuirassiers, il participa, dans la 1ère Division des Français Libres à la Libération de l'Alsace et de notre département des Alpes-Maritimes. Nul doute que celui-là qui avait livré des combats sans merci à Autun, Giromagny, Sewen, Grismagny, en Alsace. Qui avait affronté l'Allemand dans le massif de l'Authion et dans la vallée de la Roya, nul doute que celui-là pouvait se permettre de sourire de la bêtise des uns, sinon pleurer sur la meurtrière sottise des autres. Car en définitive, ce qui domine ce témoignage c'est une grande compassion, une tristesse douce et infinie sur le constat renouvelé de l'imbécillité de l'Homme.
I have greatly appreciated the form and the substance. The style full of humour, bombastic reminded me of "Le Roi", a dairy which was also dealing with a war

Jacques F. Gilontin- Colonel- Paris

4.10.83

Your chronicle greatly interested me, and I took a real pleasure in this reading. The impression that I draw is that you have been exhaustive, the tone is indeed yours, and what we find you entirely in the way you have of telling the things. Your choice of pictures at last is extraordinarily rich. Some are really unexpected, funny, and really in keeping with the text.

Philippe Chesnay - Santiago of Chile

10.10.83

I shook with laughter at each page of the chronicle of the Kingdom of Plata. I knew you had a good stroke of pen. In that case it is sheer ferocity, for the greatest pleasure of the reader. The iconography and the documents contained in the book are fantastic, and the account of this stupid war had to be written on a comical note. I thank you so much for giving me this pleasure of being among the happy few readers of your chronicle.

David Mandefield - London

14.10.83

The three remarks that you have just read, show plainly that the account made by Raymond Denis does not leave anybody indifferent. In turn sarcastic, delightfully provocative, but full of finesse, and intelligence, the eye and ear witness live on the spot the events, with the same sharpness of mind as the one he had displayed when after enlisting voluntarily in 1942, in the II Regiment of Cuirassiers, he took part with the First Division of Français Libres (Free French), in the liberation of Alsace and of our Department of Alpes Maritimes. No doubt that the person who had fought ruthless fights in Autun, Giromagny, Sewen, Grismagny, in Alsace, who had confronted the Germans in the mountains of L'Authion, and in the Valley of Roya, no doubt that this person could afford to smile at the stupidity of some, if not cry on the murderous stupidity of others. Because eventually what stands out of this testimony is a great compassion, a gentle and boundless sadness on the renewed constatation of the imbecility of man.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Après avoir, très jeune combattu volontairement avec les Français-Libres et expulsé l'Occupant de son pays, voici Raymond Denis non plus acteur mais le témoin d'une guerre sur l'autre continent, une guerre qui apparemment l'amuse mais lui laisse, nous laisse à le lire un goût amer tant y apparaît grande la naïveté du peuple et la bêtise des Grands qui nous consterne et nous attriste aussi.
After voluntarily fighting, at a very young age, with the Français-Libres, and having expelled the occupying forces from his country, here we have Raymond Denis, no longer taking part but witnessing a war on another continent, a war which he finds entertaining but leaves him, leaves us with a bitter taste, so great appears to be the naively of the people and the stupidity of the powerful that we view of sadness and dismay.
022 - Dr GARRIGOUX Henri -: PRISONS ET TRANSPORTS NEUENGAMME

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne

Écriture : 1985 - Édition : Décembre 1986 - 45 pages

AVANT-PROPOS du témoin

Á 83 ans j'entreprends d'écrire cette histoire résumée de ma déportation comme une sorte de testament. La mémoire sera parfois défaillante, mais tous les faits énoncés seront vrais, sans emphase ni dramatisation excessive. Le recul de 40 années me laisse toujours la même impression d'horreur et d'écoeurement devant le comportement humain. Je garderai le silence sur les lâchetés que j'ai connues avant, pendant et après ma déportation. Aussi loin que je remonte notre connaissance de l'Antiquité, à toutes les époques, dans les pays les plus divers et dans les circonstances les plus différentes, les vainqueurs civils et militaires ont torturé ou abattu leurs prisonniers : les chaînes, les yeux crevés, l'esclavage, la capture et l'utilisation des femmes. Hitler n'a fait qu'inventer un système méthodique assez perfectionné, comme son complice et bientôt adversaire, Staline. Dans l'appareil concentrationnaire, il s'agissait essentiellement de déshumaniser l'individu, de le réduire à l'état végétatif. Le résultat était rarement en défaut et seul l'instinct de survie persistait : manger et boire, éviter d'être frappé ou abattu. Ces bêtes humaines pouvaient parfois avoir le comportement des fauves de la savane. Éducation, honnêteté, correction sont un vernis fragile.

At 83 years of age, I start writing this epitomised history of my deportation as some kind of testament. The memory may be faulty at times, but all the facts stated will be real, without emphasis, nor over dramatisation. Forty years have gone by, but I am still left with the same impression of horror and disgust in front of human behaviour. I will keep silent about the cowardly actions that I witnessed, before. during and after my deportation. As far back as our knowledge of antiquity goes, throughout all periods, in the most different countries and circumstances, the winners, be they civilian or military, have tortured or killed their prisoners. The chains, the eyes gouged out, slavery, the capture and usage of women. Hitler only invented a methodical, fairly sophisticated, as his accomplice who was soon to become his foe, Staline. In the machinery of a concentration camp, the purpose is to dishumanize the individual, to reduce him to a vegetable like stage. The result was rarely missed, and the only thing that remained was the instinct for survival, eating, drinking, trying not to get beaten or shot. Those human beasts could at time behave like wild animals. Education, honesty, good manners are a fragile veneer.

Préface de Michel EL BAZE

Le Docteur Henri Garrigoux entreprend dès Juillet 1940 ses actions dans la Résistance en adressant à tous les parlementaires du Cantal une lettre pour les mettre en garde contre ce qui va leur être demandé à l'Assemblée du 10 Juillet 1940 à Vichy. Pendant les quatre années qui suivent, notre camarade poursuivra sans désemparer ses actions de propagande contre l'Occupant, contre Vichy et entravera les départs des requis au Service du Travail Obligatoire en Allemagne par tous les moyens. Se plaçant sous les ordres du Général Cochet, il sait convaincre et rassembler les futurs dirigeants de la Résistance de l'arrondissement d'Aurillac. Le Préfet Horno le convoque deux fois dans son Cabinet en Janvier 1943 pour essayer de faire cesser son activité Résistante et l'informe qu'il est inscrit en tête de liste des otages à fusiller. Constamment surveillé. Objet d'une enquête de la Police allemande et de la Milice. Obligé plusieurs fois de quitter son domicile, Garrigoux ne relâche pas ses services à la Résistance du Cantal dont il dirige également la section médicale. Arrêté par la Police allemande le 2 Juin 1944 et conduit dans les prisons de Clermont-Ferrand, la Gestapo lui fait subir, en neuf jours, trois atroces séances de supplice qui le marqueront physiquement sa vie durant mais il ne donnera aucun renseignement ni ne dénoncera ses camarades de combat. Amené le 19 Juillet 1944 à Compiègne puis le 29 à Neuengamme, il est libéré le 29 Avril 1945 par l'armée britannique. C'est cette année, Cette éternité de souffrances, Ce calvaire douloureux dans les tenailles du barbare Allemand que le Docteur Henri Garrigoux essaye de vous raconter au soir de sa vie. Puissent nos enfants ressentir l'émotion qui nous étreint tout au long de ces pages, serrer les poings et dire avec nous : Non ! Plus jamais !
Doctor Henri Garrigoux starts in actions in the Resistance movement as early as July 1940, by sending to all the deputies of Cantal a letter warning them of what was going to be requested from them at the meeting on the 10th of July 1940 in Vichy. During the four years that followed, our companion will unceasingly continue his propaganda actions against the occupying forces, against the Government in Vichy, and will thwart the departure of labour conscripts to the Compulsory work duty in Germany by whichever means he had. Placing himself under the orders of General Cochet, he is able to convince and bring together the future leaders of the Resistance movement in the area of Aurillac. Préfet Horno summons him twice in his office in January 1943 to try to get him to stop his activities in the Resistance movement and informs him that his name is at the top of the list of the hostages to be shot. Constantly under scrutiny, under inquiry by the German police and the militia, he had to leave his home several times, Garrigoux does not relent his services to the Resistasnce movement in Cantal, where he is the head of the medical section. Arrested by the German police on the 2nd of June 1944, and taken to prison in Clermont-Ferrand, the Gestapo within nine days, will submit him to three atrocious sessions of torture which will leave him scared for life, but he never gave any information, nor gave up any of his companions of fight. Taken on the l9th of July 1944 to Compiègne, then on the 29th to Neuengamme, he is released on the 29th of April 1945 by the British Army. It is this year, this eternity of suffering, this painful ordeal in the hands of the barbaric Germans that Docteur Garrigoux tries to tell you in his old age. May our children feel the emotion that grips us all through those pages, tighten their fists and say along with us : No ! Never again !
023 - BRIGNARD François et Yvonne -: "DOUDOU" à TOULOUSE

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : Mai 1986 - Édition : Juillet 1986 - 18 pages

AVANT-PROPOS de Michel EL BAZE

Le "je" est certes méprisable mais c'est parce que tant de Combattants et les plus authentiques, répugnent à parler d'eux-mêmes et à nous conter leurs exploits, que nous avons tant de peine à constituer cette collection et donc à apporter à l'Historien les témoignages, les éléments qui lui seraient pourtant précieux pour comprendre cette période de l'Histoire de France qui vit la Résistance à l'Occupant allemand. Brignard François, notre cher Doudou et son épouse Yvonne n'échappent pas à cette phobie du "je". Il ne nous a pas été possible de leur faire dire ou écrire leur vécu, nous avons donc été contraints, ignorant leur pudeur, de violer leurs archives personnelles pour en retirer les éléments de cet ouvrage dont la lecture permettra au lecteur de se faire une idée du courage de ce couple uni, dans une France occupée, qui, à la merci de toutes les délations, n'en continuera pas moins de persévérer dans ses actions en faveur de la Résistance. Quand à l'Historien, à qui ce témoignage est essentiellement destiné, il pourra conforter d'autres témoignages ou documents dans lesquels paraissent ces personnages qui ont nom : Schaeffer, Imbert, Paulin, Grieu, Castaing ou Rollmer, ou bien, mieux cerner les activités du Réseau Andalousie, des Services Spéciaux dans le Sud-ouest, de la Brigade Chiron, du Groupe-Franc Pommies pour lesquels et dans lesquels le couple Brignard a combattu. Puisse la lecture de ces documents inciter nos enfants à suivre l'exemple de Doudou et Yvonne si, à Dieu ne plaise, Notre Pays se retrouvait dans cette même situation malheureuse.

Talking about oneself, using "I" is indeed despicable, but it is because so many fighters, and the staunchest of them, are reluctant to talk about themselves and to tell us of their great deeds, that we are at such great pains to constitute a collection, and therefore bring to the historian the testimonies, the elements that would be so precious for him in order to understand this period of the history of France during which we saw the Resistance against the German invader come into being. Brignard François, our dear Doudou and his wife Yvonne are no stranger to this phobia of "I", it was not possible for us to get them to talk about, or write about their life, we have therefore been obliged to bypass their modesty and to search their personal archives, to retrieve from them the elements that constitute this volume, the reading of which will enable the reader to assess the courage of this couple united, in occupied France, who under the risk of all sorts of denouncements, will nonetheless continue their actions in support of the Resistance movement. As for the historian, towards whom this testimony is more particularly directed, he will be able to put together other testimonies or documents in which appear characters going by the names of: Schaeffer, Imbert, Paulin, Grieu, Castaing, Rollmer, or have a better understanding of the activities of the network "Andalousie", of the Special Services in south West France, of the Chiron Brigade, of the "Franc-Pommies" group for which and in which the Brignards fought.

May the reading of those documents prompts our children to follow the example of Doudou and Yvonne, if God unwilling our country was to be again in such an unfortunate situation.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Voilà un jeune couple qui, à Toulouse, au lieu de vivre dans la quiétude du laisser-faire de la majorité, se met, au contraire, délibérément à la disposition des Combattants de l'Ombre. Quel bel exemple de détermination sereine, tranquille, au mépris de tous les dangers et aussi de toutes les délations
Here we have a young couple, who in Toulouse instead of living in the peacefulness of non interference of most people, on the contrary put themselves at the disposal of the fighters of Darkness. What a beautiful example of serene and placid determination in spite of all the dangers and denouncements.
024 - QUESNEL Émile -: MA CAPTIVITÉ EN ALLEMAGNE

GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne

Écriture : 1985 - Édition : Septembre 1986 - 210 pages

PROLOGUE du témoin

On éprouve parfois un besoin impérieux de faire revivre par quelques notes le souvenir de certains événements qui eurent une influence sensible sur le déroulement d'une vie. Notre route sur terre est jalonnée d'accidents nous nous y heurtons avec une chance différente de les dominer suivant les forces morales, intellectuelles et physiques dont nous disposons. Lorsque les années auront étendu leur voile sur le passé, quelques intimes retrouveront dans ces pages des réactions sincères parce qu'exprimées librement au contact sévère de la vie et à l'instant même, sans le moindre souci de plaire ou de déplaire. Bien des ouvrages ont paru, relatant les aventures tantôt banales, tantôt héroïques ils ne manquaient jamais d'intérêt pour ceux qui les ont connues dans des circonstances analogues. Aussi, je voudrais insister surtout sur l'ambiance de ces anecdotes quasi-communes et sur les idées qu'elles ont fait naître, sporadiquement d'abord, pour créer ensuite, dans le monde "Prisonniers" une certaine communauté de vues. Il semble, quelques mois après le Retour, que les principes qui animaient beaucoup d'entre nous, se sont estompés au contact d'une nouvelle vie. N'est-il pas étonnant d'entendre rappeler certains événements avec une opinion divergente de celle qui était formulée alors : ceci explique la constante variation de l'âme française trompée dans les espoirs en faveur desquels elle manifesta parfois tant d'enthousiasme. Belle occasion aussi, de méditer sur l'humilité à la vue de ces vantards qui prétendent, après coup, avoir prévu le cours des événements. Il s'agit, ici, d'impressions dans le milieu "Combattants" puis "Prisonniers" Il est possible que les populations civiles aient réagi différemment : l'esprit subit l'influence du milieu et les masses sont très sensibles à une propagande bien orchestrée. Nous n'attribuons aux pages qui suivent qu'une valeur documentaire trop de problèmes soulevés mériteraient une étude approfondie alors que nous nous sommes limités à quelques réflexions.

We sometimes feel the impervious need to revive through a few notes the memories of some events which had an important influence on the unfolding of a life. Our path on earth is strewn with accidents, we bump into them with an unequal ability to overcome them, depending on the moral, intellectual, and physical forces that have at our disposal. One day the passing of time will have cast its dark veil on the past, a few learned persons will then find in those pages, some sincere reactions, because they will have been expressed freely, with the rough contact of life, and on the spur of the moment, without the slightest concern to please or to displease. Many a book have been published, relating adventures, in turn commonplace, and in turn heroic, they never failed to have some interest for those who went through them in similar circumstances. So, I would like to emphasise more particularly, the atmosphere of those almost ordinary anecdotes, and the ideas they brought about, sporadically first, and creating afterwards within the world of the prisoners a certain community of views. It seems that a few months after coming back, the motivations that prompted the actions of many of us faded away due to the contact with the new life. Isn't it strange to hear some people relating some events with a different view from what was then expressed: This explains the constant change of the French opinion deceived in the hopes for which it had shown so much enthusiasm. What a beautiful opportunity to meditate on humility when one sees those braggarts who claims afterwards that they had foreseen the course of events. We are dealing, here with feelings in the world of fighters and then prisoners. It is possible that the civilian population may have reacted differently. The mind is under the influence of the environment and the ordinary people are very sensitive to a well orchestrated propaganda.

We only give a documentary value to the following pages, too many of the problems taken up would deserve an in depth study, whereas we restricted ourselves to a few reflections.

PRÉFACE de Michel EL BAZE

Le témoignage de Quesnel Émile frappe par la densité des événements qu'il y relate et qu'il dut subir pendant ses cinq années de captivité en Allemagne. Années terribles pour un garçon bien planté, sûr de ses convictions et dont la forte personnalité lui valut pratiquement d'être expulsé, de ferme en ferme, de Kommando en Kommando. Et puis vient la Libération tant souhaitée... Et ce fut un autre calvaire, inattendu celui-là, que de Prusse à Odessa gravit notre camarade découvrant la Russie Soviétique et ses dures réalités. Le récit est passionnant, rempli d'anecdotes et de détails qui décrivent parfaitement la misérable condition du prisonnier. Mais ce qui nous a particulièrement frappé c'est l'apparente résignation de Quesnel qui doit cependant survivre, sans autre arme contre les geôliers que la foi qui est en lui qui lui permettra de triompher de la décadence, de la mort.
The testimony of Quesnel Émile strikes the mind by the density of the events he tells about and that he went through during his five years as a prisoner in Germany. Some terrible years for a well established lad, sure of his convictions, and whose strong personality owed him to be practically expelled from farmhouse to farmhouse and from Kommando to Kommando. Then came the much awaited liberation...and that was another ordeal this one unexpected, that our companion went through from Prussia to Odessa, discovering the Soviet Russia and its harsh realities. The account is gripping, full of anecdotes, of details that perfectly describes the miserable life of a prisoner. What struck us most is the apparent submission of Quesnel who has to survive nonetheless, without any other arms again his jailers than the faith which is in him and which will help him to overcome decadence and death.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Émile Quesnel a voulu raconter en termes simples, précis mais toujours émouvants ses cinq années de captivité en Allemagne et peut-être, surtout, ces cinq mois passés avec ses libérateurs soviétiques qui paraissent, pour lui, aussi importants que toute sa captivité, tant l'univers qu'il découvre l'étonne. Nul doute que l'Historien trouve dans ce témoignage des éléments qui lui permettront de mieux cerner la psychologie du captif.
Émile Quesnel has wanted to tell with simple, precise but always moving words his five years as prisoner in Germany, but perhaps above all the story of his five years spent with his soviet liberators which seem to him as important as the whole time he spent as a prisoner, so astonished as he is by the world he discovers there. No doubt that the historian will find in this testimony some element which will help him to better understand the psychology of the prisoner.
025 - HUET Armand -: RÉSISTANCE SYNDICALE Résistance-Fer

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : 1944 - Édition : Octobre 1986 - 105 pages

PRÉFACE de Michel EL BAZE

Armand Huet a la pudeur de ses actions dans la Résistance, c'est pourquoi son témoignage est essentiellement composé de photocopies de documents authentiques qui montrent le combat courageux des Syndicats Chrétiens des cheminots de France et "incidemment", si on peut dire, sa propre activité. Mais nous avons tenu à découvrir la personnalité du témoin et c'est ainsi que cet ouvrage débutera, non comme nous le faisons généralement dans cette collection par l'expression de la mémoire, mais par la transcription que nous nous sommes permis de faire des éléments contenus dans un rapport que Armand Huet a dû produire le 31 Août 1944, c'est-à-dire, alors que les événements qu'il y relate étaient contemporains de tous ceux qui devaient en connaître. Armand Huet a fait son devoir, rien de plus, c'est-à-dire qu'il a fait simplement ce qu'il devait faire au moment où il devait le faire, mais encore fallait-il qu'il le fasse, et il l'a fait. Soyons respectueux d'un tel comportement.

Armand Huet has the modesty of his actions in the Resistance movement, that's the reason why his testimony is mainly made up of photostats of authentic documents which show the courageous struggle of the Christians unions of the French railwaymen, and by accident, if we may say, his own activity. But we wanted to discover the personality of the witness, that's why this book will start, not as we usually do in this collection with the expression of the recollections, but by the transcription we took the licence to do of the elements contained in a report that Armand Huet had to produce on the 31st of august 1944, which means that all the events that he is talking about there, were contemporary to all those that he was to know. Armand Huet did his duty, nothing more, that is to say that he simply did what he had to do, when he had to do it, but still it had to be done, and he did it.

Let us have some respect for such an action.

POSTFACE de Michel EL BAZE

On ne rendra jamais assez hommage à ces Cheminots de France qui, individuellement ou dans le cadre des réseaux, des groupes organisés ou dans les syndicats eurent le courage, d'abord de s'opposer à l'Ordre Social voulu par Vichy et entreprirent ensuite la lutte effective contre les objectifs de l'Occupant. Le récit d'Armand Huet est court, concis, mais édifiant. Sont surtout édifiants les documents qui forment l'essentiel de ce témoignage qui montre que l'Abnégation Tranquille est fille du Fer et du Rail.
We will never pay enough tribute to those French Railwaymen who individually or within networks, organised groups, or in the Unions had the courage to stand up first against the social order implemented by Vichy and then undertook an effective fight against the objectives pursued by the occupiers. The account by Armand Huet is short, concise, but edifying. Especially edifying are the documents that make up most of this testimony which shows that quiet abnegation fostered in the heart of steel and rail.
026 - BILY Henry -: Remplacé par le N° 124 027 - FIORY Gérard -: UN MARSOUIN AU TONKIN

CAMPAGNE D'INDOCHINE

Écriture : 1985 - Édition : Février 1987 - 104 pages

PRÉFACE de Michel EL BAZE

Engagé dans les rangs des Forces Françaises de l'Intérieur à 18 ans, Gérard Fiori prend contact avec les dures réalités du Maquis de la Piquante Pierre, échappant à son anéantissement par les S.S. qui fit 220 tués. Le 19 Juin 1945, il s'engage à la 9ème Division d'Infanterie Coloniale (D.I) Après une année d'occupation en Allemagne qu'il raconte ici avec beaucoup d'humour, le voilà volontaire pour l'Extrême-Orient et il débarque en 1946, en Indochine, avec le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc. Là, il participe à toutes les Opérations en Haute Région Tonkinoise comme chef de véhicule blindé. Le récit qu'il nous fait de cette tranche de vie nous passionne et permettra sans aucun doute à l'Historien de mieux situer l'Homme dans cette Campagne d'Indochine qui vit tant de sacrifices, fit tant de deuils et laissa beaucoup d'amertume.
Enlisted with the Inner French Forces.(F.F.I.) at the age of 18, Gerard Fiory gets to know the harsh realities of the Maquis de la Piquante Pierre, as he escapes its destruction by the S.S. that left 220 killed. On the l9th of June 1945, he enlists in the 9th Division of Colonial Infantry (D.I.). After one year of occupation in Germany, which he relates with a lot of humour, there he is volunteering for the Far East where he lands in 1946, in Indochina with the Colonial Regiment of Infantry of Marocco. There, he takes part in all the operations in upper Tonkin, as head of armoured vehicle. The account that he makes of this chunk of life, grips us, and will no doubt enable the historian to position better Man in this war of Indochina which saw so many sacrifices, left so many people bereaved, and left so much bitterness.

POSTFACE de Michel EL BAZE

De Haïphong à Haiduong, de Cao Bang en Haute Région Tonkinoise, nous suivons avec Gérard Fiori les péripéties de la Campagne d'Indochine vue et vécue par un jeune homme de 20 ans plein d'illusions et de courage. Ce témoignage sera lu avec plaisir et apportera beaucoup d'enseignements à l'Historien à qui il est destiné.
From Haiphong to Haiduong, from Cao Bang in upper Tonkin, we follow with Gerard Fiory the unfolding of the Campaign of Indochina, as a young man of 20 full of courage and illusions saw it and lived it. This testimony will be read with pleasure, and will bring many informations to the historian for whom it is meant.
JUDLIN Robert - : DES PONTS POUR LA VICTOIRE 028 - Tome I - 1914 - L'errance 029 - Tome II - 1915 - Une vie d'hommes des bois 030 - Tome III - 1916 - L'offensive de la Somme 031 - Tome IV - 1917 - L'enfer au Paradis 032 - Tome V - 1918 - L'apocalypse finale

GUERRE 1914/1918

Écriture : 1914 / 1918 - Édition : Février 1987 - 546 pages

Postfaces de Michel EL BAZE

Dans son journal de marche écrit sur plusieurs agendas ou cahiers d'écolier, Robert Judlin nous conte au jour le jour les péripéties de sa vie de Sapeur du Génie engagé dans la grande tourmente. Le Tome premier de ces notes, comme d'ailleurs le reste de l'ouvrage, est abondamment illustré de photographies ou documents qui nous permettent de restituer l'atmosphère dans laquelle les événements relatés se sont déroulés. Ici nous débarquons le 3 Août 1914 à Versailles et tout au long de l'année 1914, nous errons avec Robert Judlin dans la Vallée de la Marne et ailleurs, partout où la présence de sa Compagnie de Génie est nécessaire.
In his log book of marches written on several agendas, or text books, Robert Judlin tells us of the adventures in his daily life as an engineer sapper taken in the great upheaval. The first volume, as the rest of the work anyway is abundantly illustrated by pictures or documents which enable us to bring back the atmosphere in which the events described took place. Here we arrive on the 3rd of august 1914 in Versailles, during the whole of 1914 we wander around the Marne Valley, and in other places with Robert Judlin, in every place where the presence of his Engineer Company was necessary.

Postface du tome II

1915. Année des Grands Combats. La Champagne, l'Argonne. C'est cette vie oh ! combien dangereuse d'hommes des bois que nous vivons avec Robert Judlin toujours là pour pallier les destructions de l'Allemand, subir la fatigue, le froid, la boue et aussi hélas ! les ordres et contre-ordres d'une autorité qu'il juge sévèrement.
1915. Is the year of the great battles, Champagne, Argonne, It is this risky life in the wilds that we live with Robert Judlin, always there to repair the destructions of the Germans, to endure fatigue, mud, and unfortunately also the orders and counter orders of an authority which he judges with severity.

POSTFACE du tome III

1916. Mission : préparer la grande offensive de la Somme. Tout faire avec rien et faire vite. Comment ? Débrouillez-vous et ils se débrouillent. Ordres. Contre-ordres. Changements. Modification. On s'énerve, on râle, "on rouspète". Mais pour être si près du front, la popote est bonne. Alors patience, "on les aura". Et puis Noune rend visite à son époux en Septembre. Alors tout s'éclaire. La vie est belle.
1916. The mission is to prepare the great assault of the Somme. Everything has to be done with nothing and quickly. How ? Just do it ! and they did it. Orders, counter orders, changes, modifications, people get nervous, they grumble, they protest, but so close to the front line as we are the grab is good. So let us be patient, we will have our own back !!!! Then Noune pays a visit to her husband in September, then everything gets brighter, life is beautiful.

POSTFACE du tome IV

Comme est douce la permission que Robert Judlin passe auprès de Noune cette fin d'année 1917 à Carros. Depuis 3 ans sur le front, dans le froid et la boue, il a acquis le "droit" de critiquer l'irresponsabilité, la négligence, ce qu'il croit être l'incapacité des Officiers État-major qui le promènent derrière les premières lignes souvent sans raison.
How sweet is the leave that Robert Judlin spends with Noune at the end of 1917 in Carros. After three years on the front line, in the cold and in the mud, he got the permission to criticise the irresponsibility, the negligence, what he regards as incapability from the top ranking officers who send him here and there behind the front line and often without any reasons.

POSTFACE du tome V

11 Novembre 1918. Depuis le 3 Août 1914 que de souffrances! "C'est tellement beau que nous restons comme abrutis et notre joie se manifeste à peine. Dans toutes les gares, les drapeaux flottent. Les visages décèlent une joie profonde. Pas beaucoup de démonstrations. Le calme des poilus se communique aux civils". Le calvaire est terminé. Pour le Lieutenant Robert Judlin, c'est enfin le retour à Carros et la joie infinie de retrouver Noune et les siens. 033 - DENIS Raymond -: CARNET DE BORD Ma place dans l'Histoire

GUERRE 1939/1945

Écriture : 1987 - Édition : Mars 1987 - 73 pages

AVANT PROPOS DU TÉMOIN

Au cinéma, les actualités nous présentent les énormes rassemblements du peuple allemand levant le bras sous des forêts d'oriflammes à croix gammée. Leur chef, Hitler, nous fait rire avec sa petite moustache à la Charlot et ses hurlements. Puis vient le défilé des soldats marchant au pas de l'oie. D' énormes chars d'assaut suivent. Au-dessus, les avions passent comme l'éclair dans le tonnerre de leurs moteurs. C'est un fou, dit-on de ce Hitler. Il paraît qu'il a même écrit un livre où il prétend gagner la prochaine guerre. Cela aussi nous fait rire. Nous avons la ligne Maginot. La meilleure armée du monde. La Légion Étrangère. Et des Tirailleurs Sénégalais qui font peur rien qu'en les regardant. Chez nous, les hommes ne prennent qu'eux-mêmes au sérieux avec leurs jugements définitifs. Beaucoup décrètent que la guerre n'aura pas lieu. "Il ne faut rien exagérer, Hitler a simplement mis de l'ordre dans son pays". Monsieur Chamberlain, l'homme au parapluie et Monsieur Daladier, le taureau du Vaucluse sont là pour nous rassurer. C'est d'ailleurs tout ce que nous désirons. Un an après, c'est la guerre.

Á Marcel et Fernand, camarades d'enfance qui n'ont rien compris et sont morts pour rien...quelque part sur le front de l'Est sous l'uniforme ennemi.

At the pictures, the news show enormous gatherings of the German people, arms uplifted in a forest of Swastika bearing banners. We find their leader, Hitler, funny with his Charlie like moustache and his yells. Then come the soldiers parading at goose step, followed by huge tanks. Above that the aeroplanes are darting past like lightnings in the thunder of their engines. People think that Hitler is mad, People say that he even wrote a book in which he claims that he is going to win the next war. That we find funny also !.. We have the Maginot line. The best army in the world. The Foreign Legion. And the Senegalese infantry soldiers who chill whoever look at them. In our country, men only take themselves seriously with their definitive judgements. Many claim that war will not take place. "Things should not be exaggerated, Hitler only straightened up his country". Mr Chamberlain, the man with the umbrella and Mr Daladier, the "Bull of Vaucluse", are there to reassure us, that's all we want anyway. One year later, war breaks out.

To Marcel and Fernand, childhood friends who did not understand a thing, and died in vain... somewhere on the Eastern front under the enemy's uniform.

POSTFACE de Michel EL BAZE

"L'ordre arriva d'éteindre les lumières, le black-out fut général et la nuit dura quatre ans. Alors chacun fit son choix. Les plus nombreux choisirent le confort intellectuel, car ne rien faire est aussi un choix. Puis certains, trop nombreux pour le malheur du Pays et le leur, se laissèrent tenter par les faux prophètes et finirent misérablement, sans espoir, trompés par ceux qui se servirent d'eux pour quelques dérisoires avantages de l'ennemi. Un petit nombre portait en lui l'honneur des Chevaliers d'antan et se groupa autour d'un Chef: le Général de Gaulle " Raymond Denis qui écrit ces lignes fut de ceux-là. Aujourd'hui, par une série de flashes, il se fait l'Historien de sa propre histoire en plaçant son Témoignage dans le cadre où il vivait et dont, sans doute alors, il ne discernait pas exactement les contours. Sous la légèreté du style, que de misères, de drames sont évoqués. Que de trahisons, de bassesses, de veulerie de la part d'un trop grand nombre de nos concitoyens. Mais aussi l'exemple, celui des adolescents élevés dans la foi qui leur donna la force de dire "Non".
"The order came to switch off all the lights, the black out was complete and the night lasted for four years. So every one made is own choice. The greatest number chose intellectual comfort, because to do nothing is also a choice. Then, some, too numerous for the misfortune of the country, allowed themselves to be attracted by false prophets, and ended miserably, hopelessly, deceived by those who made use of them, for a few ridiculous advantages from the enemy. A small number were carrying in themselves the honour of the Knights of the times gone by and gathered around a leader: General de Gaulle". Raymond Denis who writes those lines, was one of those. Today through a series of flashes, he is the historian of his own history, placing his testimony in the atmosphere he was in, and the edges of which he probably could not clearly see. Behind the lightness of the style, how many miseries, how many tragedies are evoked. How many treasons, vileness, on the part of too great a number of our fellow citizens, but also the example, that of teenagers brought up in the faith that gave them the strength to say No!
034 - BARBIER Robert -: DE MUNICH Á LA VICTOIRE Évadé de France - L'Allemagne - L'Autriche

GUERRE 1939/1945

Écriture : 1985 - Édition : Avril 1987 - 52 pages

PROLOGUE DU TÉMOIN

Chaque fois que je raconte à ma famille ou à des amis différents épisodes de la période que j'ai vécue de 1938 à 1945, ceux-ci sont très intéressés et m'engagent à écrire mes Mémoires. Jusqu'à présent, je n'ai pas cru bon de le faire des Mémoires se justifient pour de Grands Hommes qui ont eu une influence par leur action passée et ce n'est pas mon cas ! Je me contente donc de présenter une suite de souvenirs qui ont jalonné cette période qui a été, pour moi, simplement une Grande Aventure! Il peut y avoir quelques inexactitudes, mais elles sont involontaires et sans conséquences. Je n'avais conservé aucune note, ne voulant pas, si mes papiers, pendant les opérations, tombaient aux mains de l'ennemi, que ceux-ci puissent être compromettants. Ce n'est pas un livre d'Histoire, d'autres l'ont fait. Ce recueil de souvenirs est présenté en 4 parties concernant uniquement mes activités militaires : 1ère partie: 1938 - Une mobilisation pour rien 1939 - 1940 - La drôle de guerre - La vraie guerre 2ème partie: 1942 - 1943 - Mon évasion de France 3ème partie : Mes activités militaires au Maroc - L'embarquement et la Campagne de France à l'État-major de la 5ème Division blindée 4ème partie : 1944 - 1945 - Les Campagnes d'Allemagne et d'Autriche

Each time I tell my family or my friends, different adventures from the period 1938 to 1945, they get very interested and encourage me to write my memories. Up to now, I have not deemed it opportune to do it. Writing one's memories can be justified for importants persons who had an influence through their past actions, and this is not the case for me ! I therefore restrict myself to presenting a series of memories, which happened during this period, which was simply for me a great adventure ! There may be a few inexactitudes but they are unintentional and without any consequences. I have not kept any notes, as I did not want my id papers to be compromising if they ended in the hands of the enemy. It is not a history book, others did it ? This gathering of memories comes in four parts, dealing only with my military activities. 1st part - A mobilisation for nothing 1939 - 1940 The phoney war- the real war. 2nd part - 1942-1943 - My escape from France. 3rd part - My military activities in Morocco. The departure and the campaign of France in the high commandment of the 5th armoured division.

4th part - 1944 - 1945. The campaigns of Germany and Austria.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Ce récit de vie limité à la période de 1938/1945 répond parfaitement aux préoccupations qui étaient les nôtres lorsque nous avons envisagé la création de cette collection. Il apportera à l'Historien, les éléments qui lui sont indispensables pour écrire l'Histoire. Il intéressera aussi vivement le lecteur curieux des réactions de nos concitoyens devant les événements extraordinaires de l'époque.
This account of life, limited to the period 1938/1945 fits perfectly the preoccupations that were ours when we contemplated the creation of this collection. It will bring to the historian, the elements that he needs in order to write History. It will be of a high interest also for the reader curious to know the reaction of our fellow citizens in front of the extraordinary events of the time.
035 - RUGGÉRI Sauveur - FUSSINGER Gérald - FLORY François -RABOUILLE Jean - BELLOT Louis - : NOUS… LES ÉVADÉS…

GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne

Écriture : 1986 - Édition : Mai 1987 - 60 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

Décider de s'évader et réussir à recouvrer la Liberté après tant et tant d'aventures dans un pays hostile, tel est l'exploit accompli par nos quatre Témoins, chacun en un lieu et à des époques différentes alors qu'ils étaient prisonniers de guerre aux mains des Allemands. Facile, diront d'aucuns ! Voir ! Encore fallait-il avoir le courage de se réveiller, de se lever… et de partir…
To decide to escape and manage to get free after so many adventures in an hostile country, such is the great deed accomplished by our four witnesses, each one in a different place and at a different time while they were prisoners of war in the hands of the Germans. Easy some might say ! To be seen ! Still they had to find the courage to wake up, stand up and go.
HUBIN Georges -: AU FIL DE MES JOURS De 1878 à la Grande Guerre 036 - Tome I - La Légion. Madagascar 037 - Tome II - L'Indochine. L'A.O.F 038 - Tome III - Nouveau départ 039 - Tome IV - Au Canada. La Grande Guerre 040 - Tome V - Les Éparges

GUERRE 1914/1918

Écriture : 1937 - Édition : Juin 1987 - 1000 pages

Préface de Monique HUBIN

Il s'est illustré un peu partout dans le monde, mais il ne devint jamais illustre ! Après avoir écrit d'un seul jet ses "mémoires" en 1937, mon père, Georges Hubin (05-02-1875 - 10-11-1965) les laissa dans sa bibliothèque jusqu'au jour où, s'apercevant qu'il ne pouvait plus se relire, il me demanda de lui en faire une copie dactylographiée, ce qui donna ce recueil de 1 000 pages, pleines d'aventures qui nous émerveillent chaque fois davantage. Comment un homme de taille moyenne, de famille modeste, sans aucune ressource au départ, mais l'esprit plein du désir d'accomplir de grandes choses au milieu de grands espaces, a-t-il pu traverser tant d'épreuves, connaître tant de joies et de peines diverses ? Il aurait pu, à plusieurs reprises s'organiser une vie de rêve, mais chaque fois, le démon de l'aventure le reprenait, et sa route prenait un nouveau virage. Il faut avoir lu toutes ces pages si fécondes en événements de toutes sortes, pour essayer de comprendre quel était son idéal si souvent déçu. Il était d'ailleurs trop idéaliste pour tirer profit de toutes ces situations. La preuve nous en est donnée par la fin de ses mémoires où, désabusé, vaincu par la "petitesse" de l'Administration, il se résigne à essayer de vivre comme tout le monde, malgré le terrible handicap que lui a laissé sa dernière blessure de guerre, lui bloquant toute l'articulation de la hanche et de la jambe gauche. Cette grave mutilation et toutes ses conséquences : impossibilité de se baisser, de s'asseoir, dépendance d'une tierce personne pour toutes ces petites choses de la vie (s'habiller, se chausser…), altération probable de son caractère fougueux, etc… Il la subira quand même pendant près de 50 ans sans jamais se plaindre. Et Dieu sait si le contraste avec l'homme d'action qu'il avait été devait être grand ! Il n'a certainement jamais cessé de ronger son frein, mais en silence. Et ses rêveries devaient souvent le ramener en plein désert du Sahara, la nuit sous les étoiles à Madagascar dont il nous vantait les beautés avec tant de fierté, au Tonkin, dans la baie d'Along, pour lui, l'endroit le plus merveilleux au monde, au Canada où il vécut réellement la vie des trappeurs et dont l'épisode nous rappelle textuellement "Maria Chapdelaine". Sans parler de la guerre, sa guerre à lui vécue si intensément, mais si douloureusement aussi ! Et sans compter le grand amour de sa vie : sa femme Magdeleine, notre mère, pour qui il a su commettre les pires folies, mais qui a su si bien l'entourer pendant ces longues années où elle fut sa "tierce personne" aimante et dévouée pour l'aider à surmonter ses épreuves. Néanmoins, après avoir couru tant de dangers, avoir souffert de tant de blessures de toutes sortes, cet homme, notre père, a quand même encore vécu de longues années en famille, avec ses enfants et petits-enfants. Et il a fallu qu'un petit morceau de pomme resté en travers de sa gorge, en vint à l'étouffer à près de 91 ans (alors qu'il était toujours en pleine possession de ses facultés intellectuelles) pour que s'éteigne, en quelques heures, cette vie si riche de connaissances les plus diverses, si intense en actions et en émotions, si extraordinaire, en somme que bien souvent, la réalité dépasse la fiction. Mais il faut le lire pour le croire, aussi, je vous en laisse tout le plaisir.

He illustrated himself a bit everywhere but never got illustrious ! After writing his memories in one go in 1937, my father, Georges Hubin (05 / 02 / 1875 - 10 / 11 / 1965) left them in his library until the day when he realised that he could not read again his own writing, asked me to type them, which gave this work of more than a 1000 pages, full of adventures and which fills us with wonderment more and more each time we read it. How could a man of average height, of modest origin, without any income at first, but his mind full of the desire to accomplish great things in the middle of great spaces, go through so many ordeals, through so many joyful and painful moments ? He could have settled in a dreamlike way of life, but each time the appeal of adventure was gripping him and his life was taking a new turn. One must have read those pages so fruitful in all sorts of events to be able to understand the nature of his goal so often missed or thwarted. He was anyway too much of an idealist to take advantage of all those situations. This is clearly visible at the end of his Memories, where disillusioned, defeated by the narrow mindedness of the Civil Service. he end up trying to live like everyone else, despite the terrible disability that his war wound left on him, blocking all the join of the left hip and of the left leg. This mutilation and all its consequences, that is to say, unable to bend, to sit down, depending on somebody for all the little things of life like putting on his shoes, getting dressed, probable dampening of his impetuous mood, he will go through it for almost fifty years still without complaining, and God know how big the difference with the man of action that he used to be must have been. He probably never stopped fretting, but always silently, and his musings must have often brought him back in the middle of the Sahara, at night under the stars in Madagascar, the beauty of which he was telling about so proudly, in Tonkin, in the bay of Along, for him the most beautiful place on earth, in Canada when he lived the real life of trappers, and the account of which reminds us textually of "Maria Chapdelaine", no need to talk about war, his own war that he lived so intensely, but so painfully also. That is without setting store by the great love of his life, his wife Magdeleine, our mother for whom he was able to perform the craziest things, but he knew how to be with him throughout those long years, during which she was this "other person", loving and dedicated, to help him overcome his ordeals. Nonetheless after braving so many dangers, and suffering so many wounds, of all sorts, this man our father, still lived for many years with his family, his children and grand children. It only took a little of apple stuck in the middle of his throat to choke him at nearly 91 years of age, while he was still in full possession of his intellectual capabilities, and put an end in a few hours to a life so rich in experiences of the most varied sorts, so intense in actions and emotions, so extraordinary in fact that often reality would supersede fiction.

But you have to read it to believe it, and I leave you with the pleasure of doing it.

POSTFACES de Michel EL BAZE

Tome I

Pressé d'échapper à la quiétude familiale, angoissé par "une frousse intense de se laisser embourber", le jeune Hubin Georges a 18 ans lorsqu'il est autorisé par ses parents à s'engager dans "la biffe" et ne réalisera son rêve qu'une année plus tard dans la Légion. Là commence l'aventure d'une carrière militaire qu'il abandonnera en 1917 après avoir été blessé aux Éparges et accompli 24 années de services dont 13 années de campagnes. Avec lui, dans ce Tome 1, nous vivons son enfance, son adolescence et nous découvrons l'Algérie et Madagascar d'avant 1900.
Eager to break away from the peace and quiet of family life, gripped by a terrible anguish to get rusty, young Hubin Georges is 18 years old when his parents allow him to join the "biffe" (infantry), and will only fulfil his dream one year later in the Légion. This is the start of a military career that he will give up in 1917 after being wounded at the Éparges and having accomplished 24 years of service 13 of which in campaigns. With him, in that first volume, we live his childhood and adolescence and we discover Algeria and Madagascar as it was prior to 1900.

Tome II

Ici Georges Hubin abandonne la Légion et ses galons de sous-officier pour s'engager dans l'Infanterie de Marine à seule fin de repartir aux Colonies. Ici nous découvrons l'Indochine, l'Afrique Occidentale Française et le Soudan.
Here George Hubin leaves the Legion and his rank as petty-officer go back to the Naval Infantry with only one goal that of going back to the colonies. Here, we discover at that stage Indochina, French West Africa and Sudan.

Tome III

Libéré du Service Actif en 1900, Georges Hubin qui a maintenant 25 ans retourne en France pour entreprendre une carrière commerciale en profitant de sa connaissance des Colonies. Nous retournons en Afrique : le Soudan, Bobo-Dioulasso, la Gold-Coast. De nouveau la France en 1904 puis le Mossi en 1905, la France encore en 1907 et encore l'Afrique.
Released from active service in 1900, Georges Hubin who is 25 years old at that point, comes back to France to start a business career using the knowledge he had acquired of the colonies. We then go back to Africa, Sudan, Bobo-Dioulasso, The Gold Coast. France again in 1904, then the Mossi in 1905, France again in 1907, and again Africa.

Tome IV

Nous sommes en 1908 en Europe où les conditions de vie lui paraissent étriquées et ne peuvent donc convenir à Georges Hubin. Alors où aller ? L'Afrique ? Non. C'est fini. La Légion ? Tentant, mais à 33 ans, non. Trop vieux ! Le Maroc ?… Alors l'Argentine ou le Canada qui offrent des facilités aux émigrants. Et Hubin opte pour le Canada où nous vivons avec lui ses nouvelles expériences. Puis le 2 Août 1914 c'est l'incorporation et la Grande Guerre qui commence !
We are in 1908 in Europe were the conditions of life seem limited and therefore are not suitable for Georges Hubin. So where can he go ? Africa ? No it is over. The legion ? Tempting, but at 33 years of age, no too old. Morocco...? So Argentina or Canada which offer facilities for the emigrants. Hubin then chooses Canada, where we live with him his new experiences. Then on the 2nd of august 1914, he is enrolled in the army, it is the beginning of World war !.

Tome V

Le Tome V et dernier du récit de vie de Georges Hubin nous fait vivre sa guerre et ses désillusions finales. Lorsque, réformé numéro 1 avec pension pour blessure de guerre en 1917 aux Éparges, il doit lutter contre l'Administration pour faire reconnaître son droit.
The Vth volume which is the last one of the account of the life of Georges Hubin tells us of his life during the war and its eventual disillusions. He is declared unfit at the high degree for the army with a pension, for war wound in 1917 in the Éparges, he has to fight against the civil service to assert his claims.

041 - Colonel CHIARAMONTI Edmond -:

SOLDATS DE LA BOUE ET DES PITONS Tirailleurs Algériens en Indochine

GUERRE D'INDOCHINE

Écriture : 1955 - Édition : Juillet 1987 - 146 pages

Préface des Anciens Élèves Officiers de CHERCHELL

Né le 30 Juillet 1922, Edmond Chiaramonti fait ses études au Maroc, au Lycée Gouraud de Rabat, prépare St Cyr au Lycée Lyautey de Casablanca et entre à l'École des Élèves-officiers de Cherchell - Médiouna, promotion Weygand (1942-1943). Il participe à toutes les campagnes dans les Tirailleurs Nord-africains de 1943 à 1962 : Sur le front d'Italie, à la Division de Montagne Marocaine du Corps Expéditionnaire Français commandé par le Général Juin, il se distingue tout particulièrement au cours de la grande offensive de Mai 1944 sur le Garigliano où le C.E.F. rompt le dispositif allemand de la ligne "Gustav" permettant la prise de Cassino. S'emparant avec sa section du Mont Ceschito dominant Castelforte, il ouvre la voie aux blindés dans la Vallée. Sa brillante conduite au feu lui vaut d'être décoré de la Croix de Guerre, sur les lieux même du combat. Poursuivant son offensive vers Rome, puis Sienne et Florence, sa Division se heurte en Juillet 1944 à la résistance ennemie sur une nouvelle ligne de défense, la ligne "Hitler", en Toscane. Au cours de l'attaque, sa section est clouée au sol par le tir d'une mitrailleuse qui blesse mortellement son chef de groupe de tête. Pour la dégager, il entraîne avec fougue le groupe à l'assaut de la mitrailleuse, la détruit à la grenade et fait deux prisonniers. Sa deuxième citation mentionne cet audacieux fait d'armes et sa bravoure exemplaire dans l'action. Sous sa conduite, sa section s'empare les jours suivants des villages de San Andrea di Val d'Elsa et de San Benedetto, malgré une résistance farouche de l'ennemi qui, bousculé, se replie en désordre sur Florence, abandonnant ses morts sur le terrain. Relevé du front d'Italie, il débarque en Provence, au Dramont, près de St Raphaël, avec la Division Marocaine intégrée à la 1ère Armée Française, aux ordres du Général de Lattre de Tassigny et participe glorieusement à la libération du sol national. Remontant la Vallée du Rhône, il est engagé dans les Vosges où son Bataillon est désigné comme unité de tête pour attaquer la ligne d'hiver, fortement organisée par les Allemands pour briser l'avance des Alliés et empêcher leur accès au Rhin. C'est l'assaut à l'aube du 16 Octobre 1944. La rupture de la ligne de résistance ennemie à travers les champs de mines et les réseaux de barbelés, sous un déluge de feu d'armes de tous calibres et une pluie battante, dans les bois des "Hauts du Faing", dominant Cornimont. Avec la première vague d'assaut, il parvient au sommet. Malgré les pertes sévères subies par sa section, s'y accroche huit jours durant, repoussant toutes les contre-attaques allemandes, sous un bombardement continu, infligeant à l'adversaire des pertes sévères. Blessé le 5ème jour, il refuse de se faire évacuer avant la relève de sa Compagnie qui ne compte plus que 27 rescapés, après ces huit jours de furieux combats. Transporté dans un hôpital de campagne à Vesoul, puis à Dijon, il doit faire partie d'un convoi de blessés dirigé sur l'Afrique du Nord, pour libérer les lits d'hôpitaux proches du front. Il s'oppose à son transfert, quitte l'hôpital et rejoint son unité en Alsace où il reprend le combat. Traversant le Rhin, puis la Forêt-noire, à la poursuite d'un adversaire en déroute, il fait de nombreux prisonniers et pénètre avec sa section de Marocains dans le Voralberg en Autriche, quand survient l'Armistice, le 8 Mai 1945. Titulaire de 5 titres de guerre, il est décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur. En Indochine, comme Commandant d'un Groupement de Sections, puis Commandant de Compagnie de Marche, au Groupe Mobile Nord-africain, il s'illustre dans toutes opérations du G au Nord-Viêtnam, dans le Delta et en moyenne région, notamment à Hoa-Binh et à Nasan. Plusieurs fois décoré de la Croix de Guerre des T.O.E. avec palmes, nommé Capitaine au tableau exceptionnel pour l'Indochine, il reçoit la rosette d'Officier de la Légion d'Honneur avec la prestigieuse citation qu'on trouvera dans le Livre II. Cette promotion comporte l'attribution de la Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures avec palme. En deux ans, il est cité 5 fois dont 4 fois à l'Ordre de l'Armée, accrochant 4 palmes et une étoile de Vermeil à sa Croix de Guerre des T.O.E. Nommé Officier de Renseignements du Groupe Mobile Nord-africain, il est aérotransporté de Nasan à Luang Prabang avec deux Bataillons et le Groupe d'Artillerie de son Groupe Mobile, renforcés par le Bataillon de Parachutistes du réputé Commandant Bigeard, pour assurer la protection de la capitale du Laos, menacée par les Divisions Viêt-minh. Mission accomplie, il est décoré de l'Ordre Royal Laossien. De retour dans le Delta, il est à l'origine de nombreuses opérations où l'exploitation de ses renseignements permet à son G d'obtenir de brillants succès. Toujours au coeur de l'action, il est à nouveau cité deux fois avant d'être rapatrié, en 1954, après trois ans d'opérations continues. Affecté en Allemagne, comme Commandant de Compagnie de Tirailleurs Algériens, il est appelé en renfort au Maroc, en 1955, par le Général Duval, Commandant Supérieur des Troupes. Á la tête d'une Compagnie de Tirailleurs Marocains, il reçoit la rosette d'Officier de l'Ordre Chérifien du Ouissam Alaouite pour ses brillants états de service dans les Troupes Marocaines. Il rentre en métropole avec son Régiment, à la veille de l'Indépendance du Maroc. Volontaire pour l'Algérie, il y débarque en 1956 et est affecté comme Officier de Renseignements et Opérations d'un Secteur, en Oranie. Il se fait immédiatement remarquer par son efficacité dans la recherche et l'exploitation du renseignement. Dirigeant avec une autorité indiscutée des opérations de jour et embuscades de nuit, il obtient de remarquables résultats. Formant un Commando composé de prisonniers ralliés, grâce à sa patiente action psychologique, il réussit le démantèlement en chaîne de plusieurs filières rebelles et la récupération de nombreuses armes. Il est cité à l'Ordre de l'Armée et reçoit la Croix de la Valeur Militaire avec palme. Inscrit au tableau exceptionnel d'avancement pour l'Algérie, il est proposé pour la cravate de Commandeur de la Légion d'Honneur, comme Capitaine, nomination extrêmement rare à ce grade. Cité une nouvelle fois pour avoir mené plusieurs opérations payantes, dont l'une dans les "Cheurfas", permet la mise hors de combat d'une "Katiba", il est promu Chef de Bataillon en 1959. Il est nommé Commandeur de la Légion d'Honneur, titre exceptionnel pour faits de guerre, par décret du 19 Juillet 1960, à 38 ans. Spécialiste du renseignement et de la lutte antisubversive, il organise à l'École Militaire, à Paris, une sale opération "Algérie" pour l'information de ses camarades de l'École Supérieure de Guerre. De retour en Algérie comme volontaire en Mars 1961, il est affecté comme Chef du 2ème Bureau d'une Zone, à Colomb-Béchard, sur la frontière sud-marocaine, puis à Mostaganem, en Oranie. Il applique à nouveau sa méthode avec la même efficacité et obtient de magnifiques résultats. Le Général Ailleret, Commandant Supérieur des Troupes en Algérie lui décerne à la veille du cessez-le-feu, l'élogieuse citation reproduite dans le Livre II. C'est sa 15ème citation. Présent pendant 20 ans sur tous les théâtres d'opérations, en Italie, France, Allemagne, Indochine, Maroc et Algérie, il rentre définitivement en métropole pour prendre le commandement d'un Bataillon de Tirailleurs Algériens, à Beauvais, le 1er Juillet 1962, le jour même de la déclaration d'Indépendance Algérienne. En 1964, les unités de Tirailleurs sont dissoutes et son Bataillon devient Bataillon d'Infanterie Motorisée. Affecté à Antibes, comme Commandant en Second de l'École d'Entraînement Physique Militaire, il demande sa mise en disponibilité en 1965 et reçoit du Général Ducourneau, Inspecteur de l'Infanterie, le message suivant : "Je regrette qu'un soldat tel que vous quitte l'armée à moins de 44 ans car c'est une perte pour elle". Á son départ, en 1966, le Ministre des Armées lui adresse un témoignage de satisfaction pour services rendus. Il est nommé lieutenant-colonel dans les cadres de réserve.
Born on the 30th of July 1922, Edmond Chiaramonti studies in Morocco, at the Lycée Gouraud in Rabat., prepares for St Cyr at the Lycée Lyautey in Casablanca and joins the school for army cadets at Cherchell-Mediouna, Weygand class (1942-1943). He takes part in all the campaigns in the North African infantry group from 1943 to 1962. On the Italian front line, in the Moroccan mountain division of the French expeditionary corps led by General Juin, he is particularly outstanding during the great onslaught of may 1944. On the Garigliano where the C.E.F. breaks the German system of the Gustav line, thus allowing the fall of Cassino. Taking hold of the Monte Ceschito with his section he therefore opens the way for the armoured vehicles in the valley. His brilliant behaviour during the fight owes him to be awarded the War Cross on the very location of the fighting. Continuing its onslaught on Rome, then Sienna and Florence, his division comes across resistance from the enemy on a new defensive line, the Hitler line in Tuscany. During the attack his section his pinned down to the ground by the shooting of a machine gun. which fatally wounds its head group leader. To release it he impetuously leads his group to take on this machine gun, destroys it with hand grenades and takes two prisoners. His second mentions stresses this daring act of arms and his exemplar courage in action. Under his leadership his section the following days takes the villages of San Andrea di Val d'Elsa and of San Benedetto, despite a fierce resistance from the enemy, who knocked about, flees in disarray towards Florence, leaving its dead on the ground. Relieved from the Italian front line, he lands in Provence, at Le Dramont near St Raphael with Moroccan division integrated to the first French Army lead by General De Lattre De Tassigny and gloriously take part in the liberation of the National territory. Going up the Rhone valley he is involved in the Vosges where his battalion is designated as spear head to attack the winter line strongly organised by the Germans to break the progression of the French and to prevent them from getting to the Rhine. They give the assault at dawn on the 16th of October 1944. The break of the line of resistance of the enemy through the mine fields and the mesh of barbed wire, under a hail of fire from weapons of all calibres and a pouring rain, in the woods of "Hautus du Faint", overlooking Cornimont. Along with the first wave of assault they reach the summit. Despite the heavy losses sustained by his section he clings to it for eight days, repelling all the German counter attacks under the continuous bombing, inflicting heavy damages to the enemy. Wounded on the fifth day he refuses to be evacuated before the relieving of his company, which only numbers 27 survivors, after those five days of furious fighting. Taken to a country hospital in Vesoul and then in Dijon he is supposed to be part of a convoy of wounded bound for North Africa in order to release some space in the hospitals close to the Front line. He objects to his transfer leaves the hospital and gets back to his unit in Alsace where he goes back to the fighting. Crossing the Rhine and the Black Forest in pursuit of an enemy in disarray he takes numerous prisoners and enters the Moroccan section in the Voralberg in Austria when the armistice is proclaimed on the 8th of may 1945. Bearer of 5 war distinctions he is awarded the Croix de Chevalier of the Legion D'Honneur. In Indochina as commander of a grouping of section , then commander of an infantry company in the North African Mobile Group he becomes famous in all the operations G in North Viet Nam in the Delta and in the middle region among which Hoa-Bin and Nasan. Several times awarded the War Cross of the TOE with palms, appointed Captain to the exceptional board for Indochina he receives the distinction of Officer of the Legion of Honour with the prestigious distinction that we will find in the second book. This promotion includes the granting of the War Cross of the external operations with palms. In 2 years he is nominated five times of which four times to the Order of the Army adding four palms and a silver gilt star to his War Cross of the TOE. Appointed intelligence officer of the North African mobile group he is taken by air from Nasan to Luan Prabang, with two battalions and the artillery group of his mobile group, supported by the parachutist battalions of the famous commander Bigeard to ensure the protection of the capital city of Laos, threatened by the Viet-Minh divisions. His mission accomplished he is awarded the Royal Order of Laos award. Back to the Delta he undertook many operations where the exploitation of his information enable his G to achieve great victories. Always at the heart of action he is twice again awarded distinctions before coming back home after three years of continuos actions. Appointed in Germany as commander of a company of Algerian infantry he is called in reinforcement in Morocco in 1954 by General Duval high commander of the troops. Leading a company of Moroccan infantry he receives the distinction of Officer of the Cherifian Order of the Ouissam Alaouite for his brilliant actions while in the Moroccan troops. He gets back to the mainland with his regiments shortly before the independence of Morocco. Volunteer to go Algeria he arrives there in 1956, and is appointed as intelligence and ground officer of a sector in the Oran region. He is immediately noticed by his efficiency in researching and managing intelligence information. Managing with an unquestionable authority day time operations and night time ambushes, he achieves spectacular results. Creating a commando made up of prisoners converted thanks to its patient psychological action, he manages to break up several rebel groups and retrieve numerous weapons. He is nominated to the Order of the Army and receives the Cross of the Military Value with Palms. Entered on the exceptional panel of promotion for Algeria, he is designated to receive the tie of Commander of the Legion of Honour, with the rank of captain, very rarely awarded at that rank. Nominated once more for having led some rewarding campaigns one of them in the Cheurfas, allows a Katiba to be put out of fight. He is promoted major in 1959. He is promoted to the title of Commander of the Legion of Honour, an exceptional award for war actions, by decree on the 19 July 1960, at 38 years of age. Specialist of intelligence services and of the fight against subversion, he organises at the Military School in Paris a algerian operation office for his peers of the Higher School of War. Back in Algeria as a volunteer in March 1961, he is appointed as head of the Second Office of an area, in Colomb-Béchard, on the south Moroccan border, then in Mostaganen, in the Oran area. He applies his method with the same efficiency and gets magnificent results. General Ailleret, High Commander of the Troops in Algeria, awards him the prestigious award, mentioned in book II, on the eve of the cease fire. It is his 15th distinction. Present for twenty years on all the operation sites, in Italy, France, Germany, Indochina, Morocco, and Algeria. He comes back definitively on the mainland to take the commandment of a Battalion of Algerian Skirmishers, in Beauvais on the 1st July 1962, on the very same day as the Algerian declaration of independence is proclaimed. In 1964 the units of Skirmishers are disbanded and his battalion becomes the Mobile Battalion of Infantry. Appointed in Antibes as executive officer of the military physical training school, he asks to be released from his duty in 1965 and receives from General Ducourneau the following message : "I regret that a soldier of your value should leave the army at less than 44 years of age, it is a great loss for the army". On his departure in 1966, the Minister of Defence sends him a testimony of satisfaction for the support he provided. He is appointed Lieutenant Colonel on the reserve list.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Ce témoignage relate les actions du 4ème Bataillon de Marche du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens en Indochine entre Septembre 1951 et Décembre 1952. Moins abstrait et monotone que le compte-rendu chronologique et classique d'un Journal de Marche, cet historique a été écrit à partir des récits et anecdotes des quatre Commandants de Compagnies de ce Bataillon d'Élite sous les ordres du Capitaine Biard, actuellement Général d'Armée, Grand Chancelier de la Légion d'Honneur.
This testimony relates the actions of the IV Battalion of Infantry of the VII Regiment of Algerian Skirmishers in Indochina, between September 1951 and December 1952. Less abstract and monotonous than the chronological and plain account of a diary of marches, this historical account was written after some stories and anecdotes related by the four unit commanders of this elite battalion under the orders of Captain Biard, now Army General, and Great Chancellor of the Legion of Honour.
042 - Hélène GEORGE-TABOUILLOT -: CAPTIVE DES JAPS ET DES VIÊTS

GUERRE D'INDOCHINE - Captivité

Écriture : 1986 - Édition : Septembre 1987 - 36 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

Hélène George raconte ses 101 jours de captivité d'abord à Ky-Lua et à Langson après le coup de force japonais du 9 Mars 1945, ensuite à Hoa-Binh où les soldats du Viêt-minh la tinrent captive depuis le 19 Décembre 1946. Le récit est tout "simple, sans prétention littéraire, simple comme le fut l'existence misérable qu'Hélène George partageait avec tant d'autres infortunés prisonniers".
Hélène George tells us of her 101 days in jail, first in Ky-Lua and in Langson after the japanese attack on the 9th of March 1945, then in Hoa-Binh, where she was kept prisoner by the Viet-Minh soldiers since the 19 September 1946. The account is very "simple, without any literary pretentions, as simple as was the life of Helene George, a life that she was sharing with so many other unfortunate prisoners".
043 - CHEVALLIER André -: LE CHEVALIER DE L'ÉVASION D'Allemagne en France

GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne

Écriture : 1986 - Édition : Septembre 1987 - 110 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

André Chevallier, malgré son esprit combatif, fut mobilisé dans une unité qui n'eut pas à combattre. Prisonnier de guerre, au lieu de s'abandonner à la quiétude de la vie des Kommandos, il tenta à cinq reprises de s'évader, mais ne réussit qu'au moment où la guerre s'achevait.
André Chevallier, despite his fighting spirit, got mobilised in a unit that did not have to fight. Prisoner of war, instead of abandoning himself to the quietness of the Kommandos, he attempted to escape five times, but only succeeded when war was ending.
044 - CHRÉTIEN Jacques -: LA GUERRE DES BRÊLES N'AURA PAS LIEU Compagnie muletière

GUERRE 1939/1945

Écriture : 1985 - Édition : Octobre 1987 - 33 pages

AVANT-PROPOS DU TÉMOIN alias " BRELUS "

Ceci est le récit des aventures comiques d'un guerrier muletier. La simple association de ces deux mots, au XXe siècle, prête à sourire. Pourtant, quelques années plus tard, les mulets des Tabors Marocains ont contribué à la prise de Rome en tournant par la montagne les positions allemandes. Si nous avions avancé en 1939 en Italie, sur un terrain dont les routes auraient été coupées par les bombardements, nos mulets et muletiers auraient eu une raison d'être. Mais, les Italiens n'ayant pas plus que nous envie de se battre, il n'en a rien été. Il ne reste donc, vingt-quatre ans après, que les bons souvenirs de cet anachronisme : les mulets guerriers du XXe siècle. Que les militaires égratignés dans ce texte ne s'en vexent pas plus que des "Gaietés de l'Escadron". Ils semblent d'ailleurs avoir compris que dans la force de frappe, le Train Muletier n'a plus de raison d'être puisqu'il est supprimé.

The following is the account of the comic adventures of a mule rider fighter. The simple association of those two words in the XXth century sounds funny. Yet a few years later, the mules of the Moroccan Tabors contributed to the capture of Rome, bypassing through the mountain the German positions. If we had proceeded in 1939 in Italy on a ground the roads of which would have been cut by bombings, our mules and mule riders would have been of use, but the Italians were no more eager than ourselves to fight, so they were of no use. So twenty four years later, we are only left with good memories of this anachronism : The fighting mules of the XXth century. I do not want the military scathed in this passage to take exception about it, no more than they would about the "Gaietés de l'Escadron". They seem to have understood that in the strike force, the mules are no longer needed, since they have been disbanded.

POSTFACE de Michel EL BAZE

La guerre d'une Compagnie Muletière, que raconte Jacques Chrétien avec beaucoup d'humour, fut plus comique que dramatique. Les Historiens doivent pourtant savoir qu'à l'échelon de l'individu, le drame que vivait la Nation, en 1940, a fait rire certains, plutôt que pleurer de rage contre l'inadéquation de notre préparation.
The war of a mule riding company that Jacques Chrétien relates with a lot of humour turned out to be more comical than tragic. The Historians must know anyway that at the individual level, the tragedy the nation was going through made some people laugh, rather than cry, with anger against the poor quality of our preparation.
045 - MAGHETTI-FRANCK Évelyne -: UNE PETITE FILLE PAS COMME LES AUTRES Être fille de Juif en ce temps là !..

GUERRE 1939/1945

Écriture : 1986 - Édition : Novembre 1987 - 36 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

"Être Juif et assumer". Facile aujourd'hui !.. Ils s'en trouvent même qui en sont fiers et proclament leur différence. Mais en ce temps là !.. Alors que, mis à part les Danois, le monde entier trouvait des avantages à supprimer la race maudite. Comment assumer son destin ? Évelyne Franck qui, pourtant, de par la loi judaïque n'était pas Juive, a eu sa part de souffrances parce que, en ce temps là, elle n'était pas une petite fille tout à fait comme les autres puisque son père, lui, était Juif.
"To be Jewish and to stand up to it". Easy to say nowadays !.. Some are even proud of it and claim their difference. But in those days..! While, apart from the Danes, the whole world was finding some advantages in the destruction of the curse race. How could one live up to his fate ? Évelyne Franck who, according to the Judaic law ,was not a Jew, yet had her share of suffering, because at that time, she was not a little girl like the others, since her father was a Jew.
046 - MAILLE Claude -: SUR LE PITON "290"

Guerre d'Algérie

Écriture : 1985 - Édition : Novembre 1987 - 25 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

"Campagne", "Maintien de l'ordre" Qu'importe pour Claude Maille l'appellation. Pour lui, c'est la guerre, l'affrontement des armes, les embuscades, les camarades blessés, morts pour défendre l'option politique du moment. Dans un style simple, dépouillé, nous vivons là, la période d'une jeune recrue qui raconte son temps, sans rancune, sans rancoeur.
"Campaign", "Maintaining of order", no matter the words for Claude Maille. For him, it is the war, the fighting with arms, the ambushes, the wounded comrades, dead to defend the political option of the moment. In a simple, bare style we live here, the period of a young recruit who tells us about his time, without any bitterness.
047 - PIVOT Jules -: VOUS AVEZ DIT RÉSISTANCE ?… Dans la police des Alpes-Maritimes - L'Épuration

GUERRE 1939/1945

Écriture : 1985 - Édition : Octobre 1987 - 42 pages

INTRODUCTION DU TÉMOIN

Cantonnée en sa galaxie par le big-bang, notre planète s'est façonnée au rythme des glaciations. De l'oréopithèque des montagnes à nos jours, soixante-dix milliards d'êtres humains y ont déambulé pour aboutir, en douze - mille siècles, à nos brillants Énarques aux carrières politiciennes dont le souvenir s'effacera dans la nuit des temps Devant la pérennité de la modeste ammonite une vie est infime en l'immensité de l'Univers mais hors de prix pour son détenteur, en particulier chez les Gens de Lettres, friands d'autobiographie : moyen incomparable de dire la vérité sur les autres. Faute d'imagination et par vice, je vais essayer d'en user.
Confined in its galaxy by the Big Bang our planet was formed during the various ice ages, from the oreopitheque of the mountains to our present time, some seventy billions human beings trod on it, to end up some twelve thousands centuries later with our brilliant ENA students and their political careers the memories of which will fade away with time. In front of the perennity of the small ammonite a life is insignificant in the immensity of the universe but priceless to its holder, more particularly for the literary people, who love biographies : an incomparable means to tell the truth to other people. As I lack imagination and out of sheer vice, I will try to make use of it.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Ce témoignage est édifiant et apporte une note insolite à l'idée que l'on se fait de la Résistance. On y apprend l'action secrète et soutenue des fonctionnaires de Police dans le Réseau Ajax, fondé par Achille Péretti et le courage des Tribunaux Militaires dans la Zone Libre, qui n'hésitèrent pas à juger sévèrement les collaborateurs de l'Occupant, pourchassés sous le contrôle de Vichy... Aussi, et surtout, on y voit les actions lamentables, perpétrées au nom de la Résistance, essentiellement par les derniers engagés, par les "héros" de la dernière heure qui s'acharnèrent, la Libération venue sur des milliers de Français. Règlements de comptes, quelquefois véritables "Dragonnades de l'Épuration" non toujours justifiées par la Loi du Talion. Nous n'avons pas eu le courage de Jules Pivot et avons du expurger les noms cités, le lecteur comprendra notre mansuétude, que le Témoin nous pardonne.
This testimony is edifying and brings a strange note to the idea that one usually has about the Resistance movement. We learn there about the secret but sustained action of the police officers in the AJAX network founded by Achille Peretti and the courage of the military tribunals in the free zone, which did not hesitate to judge severely those collaborating with the occupying forces, chased under the control of Vichy... On top of that and first of all we see the despicable actions carried out in the name of the Resistance, mainly by the latest recruits, by the Last hour heroes which vented their anger at the time of the liberation on thousands of French people. Settling of accounts, sometimes turning into real purifying expeditions not always justified by the law of retaliation. We have not had the courage of Jules Pivot and we had to clear out the names mentioned, may the witness forgive us.
048 - VIVET Pierre -: MON PÈRE, CE HUSSARD ! Un fils raconte

GUERRE 1914/1918

Écriture : 1987 - Édition : Décembre 1987 - 22 pages

AVANT-PROPOS DU TÉMOIN

" Mon père, ce Hussard..." etc... Ainsi débute un célèbre poème de Victor Hugo que nous apprenions en classe. Ces vers me reviennent encore en mémoire et si j'écris ces mêmes mots, aujourd'hui, c'est en pensant à mon père qui servit dans les Hussards, en 1914. Je me souviens de ses "histoires" (comme il disait) qu'il me racontait, le soir, à la veillée. Pour moi, enfant, ce n'étaient que des histoires et j'ignorais qu'elles feraient, un jour, notre "Histoire de France". Je m'en souviens si bien que je peux les raconter à mon tour et les écrire dans toute leur authenticité. Il faudrait pouvoir revivre les années de mon enfance pour savoir ce qu'étaient les veillées dans les villages, à cette époque des années 40 ou 50... Les voisins, amis ou parents, se réunissaient pour se chauffer au coin d'un feu de bois et c'est là que j'écoutais tous ces récits. Combien de fois les ai-je entendu de la bouche de mon père ! Parfois, c'est moi-même qui lui demandait de me "raconter une histoire" : c'étaient alors les Hussards qui arrivaient dans leurs uniformes rouges et bleu, les chevaux qui caracolaient "Héroïne", sa douce jument qui galopait à fond de train, puis venaient les tristes moments de guerre et de captivité. Tout cela défilait devant mes yeux émerveillés. Mais laissez-moi vous raconter !
"My father this hussar..."etc. Thus starts a famous poem by Victor Hugo that we used to learn at school. Those verses are still coming back to my mind, and if I still write those same words, I do it thinking of my father who served in the Hussars in 1914. I remember his stories as he used to say, that he was telling me at night. For me, as a child, those were only stories, and I did not know that one day they would be part of the History of France. I remember them so well that I can tell them in my turn and write them in all their authenticity. It would be necessary to bring back to life those years of my childhood to know what were those evening in the villages at that time of the forties and fifties...the neighbours, friends, relatives used to gather to warm up near a wood fire, and that's where I used to listen to those stories. How many times have I hear those stories from the mouth of my father !! Sometimes I was asking him myself to tell me a story, then the Hussars were coming with their red and blue uniforms, the horses were prancing about, Heroine, his mare which was galloping at full speed, then the sad moments of the war and of captivity would come. All that was displayed in front of my amazed eyes. But let me tell you...!

POSTFACE de Michel EL BAZE

Marqué dans son enfance par les récits de son père, Pierre Vivet raconte aujourd'hui la guerre de son héros. Il le fait avec amour et, peut-être, une certaine nostalgie, un certain regret de n'avoir pas vécu cette "aventure" des poilus de 14/18.
Struck in his childhood by the stories of his father, Pierre Vivet tells us today the war of his hero. He does that with fondness, and perhaps some nostalgia, a certain regret of not taking part in that "adventure" of the Poilus, the soldiers of 1914/1978
049 - GUILLON Denis -: IL A NEIGÉ SUR MES 20 ANS Évadé de France, parachuté en France. Déporté en Allemagne !..

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne

Écriture : 1985 - Édition : Janvier 1988 - 226 pages

PRÉFACE de René JANÇON

Commissaire Principal aux Renseignements Généraux

Un de mes amis avait coutume de dire, lorsqu'il voulait préciser sa pensée ou donner de la force à un argument : "Je connais la puissance des mots et la valeur des termes". Personnellement, je ne crois pas qu'aucun mot puisse traduire exactement les drames de la guerre puis l'horreur des instants que nous avons vécus dans les Camps de Concentration, les fameux "Konzert" nazis. La radio, puis les postes de télévision ont parlé et montré des images de reportages sur les camps de Buchenwald, Mathausen ou d'Auschwitz de nombreux journalistes et reporters ont publié de courts récits sur la vie des déportés. Quelques-uns de ceux-ci ont fait des déclarations à la presse. Les autres ont narré leur "vie" à leurs amis et connaissances. Qui, n'ayant pas vécu ces instants tragiques, n'a pas pensé que l'auteur ou le narrateur exagérait son récit ? L'auditeur accusait l'orateur de vouloir faire du roman ou du cinéma. Alors, que dire de l'aventure qui fut celle de Denis Guillon : après l'exode sur les routes mitraillées et bombardées, après une "échappée" vers l'Angleterre et l'École de Commandos Spéciaux de sabotage britannique, après son parachutage et sa vie de jeune résistant en France occupée, jusqu'à son arrestation par la Gestapo, son emprisonnement et enfin sa déportation, qu'il finit dignement par une évasion de la colonne de repli des rescapés devant la poussée des Armées Alliées… avec la cruauté des gardiens SS… Il a réalisé, dans son livre, un condensé d'une vie de jeune homme perturbée par la guerre et il l'achève par un exposé sur la vie concentrationnaire. Les commissions interalliées et surtout américaines, voulaient à peine croire à la véracité des rapports que nous, survivants, leurs présentions. Pourtant, conduites sur les lieux, elles ont pu se rendre compte, à la façon de Saint Thomas, que Dante n'avait été qu'un bien faible précurseur ! L'amoncellement des cadavres qu'elles ont pu voir, n'était qu'un reliquat de ce que fut notre petit enfer quotidien. Plus de 80 % de nos compagnons n'ont pas revu cette France qu'ils ont tant espérée. Leurs beaux projets ne seront jamais réalisés. Ces hommes, ainsi que leurs camarades miraculeusement survivants, ont tous terriblement souffert. Un nouvel Homère tentera peut-être, un jour, d'écrire l'Iliade et l'Odyssée 1939-1945 ? Il lui en faudrait en composer une pour chacun d'entre nous, tant nos souffrances ont été particulières, bien que supportées en commun. Il serait également nécessaire que M les académiciens activent la mise en circulation de mots très imagés dans ce qui peut traduire l'horreur dans ce que le théâtre Shakespearien classe parmi "l'horrible" et le "terrible". Ceci explique pourquoi je demande à qui lira ces mémoires, O combien fragmentaires, de les considérer comme un "minimum". Je voudrais que tous ceux qui sont appelés à venir dans les troupes d'occupation en Allemagne apprennent ainsi la façon dont nous ont traités les hommes de main des Hitler, Goering, Goebbels et Himmler. Il serait nécessaire également de faire lire de tels rapports à tous ceux qui ont donné leur appui ou tout simplement leur consentement aux exactions que nous avons subies, ou même au régime qui nous les a infligées. Le lecteur trouvera, dans cet ouvrage, les impressions notées au coup par coup par un jeune, résistant puis déporté. De nombreux livres ont déjà été écrits sur un thème semblable. Aucun, jusqu'à présent, ne reflète avec autant d'exacte simplicité la vie au jour le jour et l'état d'esprit des résistants et déportés. Á tous, il donnera une petite idée de ce qu'était l'occupation et la "Kultur" nazie Que dire de notre jeune ami ? Qu'il est revenu de toutes ces épreuves insensées, dramatiques, blessé profondément dans sa chair, mais ayant gardé la simplicité de "celui qui a eu la chance d'être un témoin survivant !" Qu'il a conservé, malgré toutes les souffrances physiques et morales supportées, une humilité, le cran de ceux qui ont connu le meilleur et le pire dans une jeune existence. Pour le situer : Á son retour de captivité et après six années de Sanatorium militaire en Forêt Noire, il avait installé, chez ses parents, un petit chemin de fer mécanique qu'il faisait fonctionner, de temps en temps, devant les gosses de son quartier. Ses yeux brillaient de joie et de bonté… c'était aussi l'une des rares fois où il mettait genoux à terre devant quelqu'un... Les années ont passé et nous nous trouvons en état de guerre larvée et de terrorisme international. Les "grands" de ce monde parlementent autour du tapis vert. Plutôt que de chercher à établir une paix solide et durable, chacun veut assurer ses positions géographiques, politiques, en vue d'un prochain conflit ! Question de suprématie ? Pour nous. Les déportés des Camps de Concentration. Ce terme est synonyme de brimades, de privation de liberté, de souffrances et d'abus de pouvoir. Nous nous refusons de nous faire les complices de tortionnaires quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent ! Pourquoi la liberté est-elle si difficile à conserver, à gagner ou à reconquérir et pourquoi faut-il toujours combattre pour elle ?
One of my friend used to say when he wanted to make his point more precise or give more weight to a statement : "I know the power of words and the value of statements". Personally I do not think that any word can render exactly the tragedies of war nor the horror of the moments we went through in the concentration camps, the famous Nazi "Konzert". The radio, then television talked about and showed pictures of reports from the camps of Buchenwald, Mathausen, and Auschwitz, numerous journalists published short accounts about the life of deportees. Some of the latter made some statements to the press. The others told the story of their lives to their friends and kins. Who, not having gone through those tragic moments, did not think that the author or the narrator was exaggerating. The listener would accuse the orator of making up the story. So, what can we say about the adventure which was that of Denis Guillon : after fleeing on the bombed and machine gunned roads, after escaping to England and the school of British special commandos for sabotaging, after his parachute landing, and his life as a young resistance soldier in occupied France, until his arrest by the Gestapo, his time in jail, and eventually his deportation which he ended with dignity with an escape from the pull back column of the survivors in from of the allied armies...with the cruelty of the S.S. jailers. He realised in his book a summary of the live of a young man disturbed by war and he ends it with an essay about life in a concentration camp. The Inter Allied Commissions and most of all the American ones, could hardly believe in the veracity of the reports that we, the survivors, were showing to them, yet taking them to the very sites, They could see for themselves in the same way as St Thomas did, that Dante was only a feeble forerunner !! The heaps of corpses that they saw, were only a remain of the daily inferno we went through. More than 80% of our companions never saw that France they longed for so much. Their beautiful projects will never come into being. Those men along with their companions miraculously alive, all suffered tremendously. A new Homer will perhaps try one day to write a new "Iliad and Odyssey of 1939/1945 ? He would have to write one for each of us, so unique our sufferings have been, although we suffered them in common. It would also be necessary for the academicians to speed up the common use of very descriptive words to describe the horror in what the Shakespearean theatre considers as horrible and terrible. This is the reason why I ask whoever reads those memories which are so fragmentary to consider them as a minimum account. I would like all those who are called to serve in the occupying forces in Germany to be aware in that way, of the way in which we were treated by the men of Hitler, Goering, Goebbels, and Himmler. It would be necessary to have those reports read by all those who supported or gave their consent to the brutalities we were subjected to or even to the regime that inflicted them upon us. The reader will find in this book the feelings written down sporadically by a young man, first a resistant then a deportee. Numerous books were already written on that similar subject. None up to now reflects with so much accuracy and simplicity the day to day life of the resistants and the deportees. To everybody it will give an idea of what the occupation and the Nazi "Kulture" was. What can we say about our young friend ? That he came back from all those senseless and tragical adventures, deeply wounded in his flesh but having kept the simplicity of "He who was lucky enough to be a surviving witness" ! That he kept, despite all the physical and moral sufferings he went through, a humility the courage of those who have known the best and the worst in a young life. To describe him :. After his return from captivity and six years in the military sanatorium in the Black Forest, he had installed in his parents house a small mechanical train that he was operating from time to time in front of the kids of the neighbourhood. His eyes were beaming with joy and bounty... It was also one of the rare occasions when he would kneel down in front of somebody. Years have gone by and we are now in a state of latent war, and of international terrorism. The big ones of this world talk seated around a green carpet. Rather than trying to establish a durable and lasting peace, each one tries to secure its political and geographical positions in case of a new conflict ! A matter of supremacy ?? For us. The deportees from the concentration camp. This expression is a synonym for persecution, for depravation of freedom, of sufferings, of abuse of power. We do not want to be the accomplices of torturers whoever they are and wherever they come from ! Why is freedom so difficult to keep, to win, or to reconquer and why do we always have to fight for it ?

POSTFACE de Michel EL BAZE

Élève du lycée "Charlemagne" à Paris, Denis Guillon a 14 ans quand il subit la honte de l'Occupation allemande. Alors, avec ses copains, après quelques actions de sabotage, il "emprunte" un kayak au Tréport et rame vers l'Angleterre. Recueilli en mer, engagé dans le "Special Air Service" britannique, il est parachuté en France pour une action de sabotage spécifique puis rentre à la maison, à Alfortville où il poursuit ses actions avant d'être arrêté et déporté. Il subit alors la cruauté nazie à Ellrich, Günzerode, Nordhausen jusqu'en Avril 1945 quand, évadé de la cohorte des déportés errant sur les routes du Harz, il rejoint enfin les troupes américaines avec lesquels il participera plus tard à la recherche des criminels de guerre. Jeunes gens qui lirez ce témoignage, vous ferez le serment de prendre exemple sur Denis Guillon, votre camarade, si par malheur notre Pays devait "du même joug subir l'oppression"
As pupil at the Lycée "Charlemagne" in Paris, Denis Guillon is 14 when he has to suffer the shame of German invasion, so with his pals after a few sabotage action, he "borrows" a kayak at Le Tréport and rows towards England. Picked up at sea, enlisted in the Special Air Service in Britain he is parachuted in France for a specific sabotage operation then gets back home in Alfortville before being arrested and deported. He then suffers Nazi cruelty in Ellrich, Gunzerode, Nordhausen until April 1945, when he escapes from the crowd of the deportees, wandering on roads of Harz, he meets with the American troops with which he will cooperate later on to look for the war criminals. This is for you, young people who will read this testimony, you will take the oath to follow the example of Denis Guillon, your comrade if my misfortune our country was to be subjected again to the yoke of the same oppression.
050 - NUGUES-BOURCHAT Alice -: MON ÉPOUX, HONGROIS D'HONNEUR Résistance extra-métropolitaine

GUERRE 1914 / 1918

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : 1987 - Édition : Octobre 1987 - 152 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

Comment perpétuer la mémoire de celui qu'on a tant aimé, sinon en lui érigeant un Monument ? C'est ce qu'a entrepris et réalisé Alice Nughes-Bourchat, en rassemblant les documents, les écrits épars de son cher époux, afin que sa famille, les générations futures, l'Histoire, connaissent ou n'oublient les actions de celui qui fut un héros: cité à l'Ordre du Régiment à Verdun, en 1916, puis de la Brigade en 1917, en Serbie, et encore, à l'Ordre du Corps d'Armée pour ses actions dans la Résistance Extra-Métropolitaine, en 1944, à Budapest alors qu'il avait été maintenu sur ordre à la tête des Services Consulaires de la Légation de France, en Hongrie. Ce témoignage est un acte d'amour. L'Histoire retiendra, certes, le courage exemplaire et l'esprit d'abnégation de Jean-Sylvestre Nugues-Bourchat, mais surtout l'affection, le soutien de sa compagne, de son amie, de son épouse, de celle enfin sans qui rien n'aurait été possible.
How can one perpetuate the memory of somebody one loved but in erecting a monument for him ? This is what undertook and achieved Alice Nughes-Bourchat, by collecting the documents, the scattered notes of her dear husband, so that her family, the future generations, history know or do not forget the actions of this man who was a hero. He was nominated to the "Ordre du Regiment" in Verdun in 1916, then to the "Order de la Brigade" in 1917 in Serbia, and then to the "Ordre du Corps d'Armée" for his actions in the overseas resistance in 1944, in Budapest while he had been kept by order at the head of the consular service of the French legation in Hungary. This testimony is an act of love. History will obviously retain the exemplar courage and the abnegation of Jean-Sylvestre Nugues-Bouchat, but most of all the affection and support of his partner, his girl friend, his wife, she whose presence was essential, and without whom nothing would have been possible.
FUSSINGER Gérald -: ON M'APPELAIT… FUFU ! 051 - Tome I - Guerre et captivité 052 - Tome II - Sur le chemin de la Rédemption

GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne

Écriture : 1987 - Édition : Février 1988 - 450 pages

INTRODUCTION DU TÉMOIN

Les lignes qui vont suivre sont la narration non édulcorée de faits authentiques. Elles ne sont pas écrites pour la bibliothèque rose mais pour servir de témoignage. Certains termes pourront vous choquer, certaines descriptions vous écoeurer. J'ai décidé que mon récit serait sincère. Si je supprime certains passages, en perdant de la substance ma narration perdra de sa force et de sa véracité. Ce langage parfois trivial est voulu, les expressions familières conservées. N'ayant pas envisagé de faire carrière au Quai d'Orsay, j'ai toujours eu mon franc parler et horreur de me voiler la face quitte à regarder entre mes doigts. Ce qui n'est pas mon genre. Dans toutes guerres il y a du courage, de la lâcheté, de la mort, du sexe, de l'amour, de l'abnégation et de l'écoeurement. Peut-on oblitérer certains actes, en glorifier d'autres sans faire acte de tricherie. Si mon livre vous déplaît, alors refermez-le, et jetez-le à la poubelle. Là au moins certains de mes souvenirs y seront à leur place. Qui suis-je ? Né le 9 Juillet 1918 à la fin de celle qui devait être la der des der, dans le petit village d'Essoyes dans l'Aube, là ou vécu et repose le grand peintre Auguste Renoir. Je passai, jusqu'à l'âge de neuf ans, une enfance sans histoires. Mes parents étaient pauvres et mon père du partir à la ville chercher un emploi de garçon coiffeur. Ce fut le commencement de mes malheurs. Un soir un ami de la famille vint armé d'un revolver demander à ma mère de fuir en sa compagnie en m'emmenant. Ce fut une nuit de cauchemar et nous nous retrouvâmes fuyant dans le noir avec cet homme armé qui me terrorisait. Nous vécûmes un an à Brion-sur-Ource et j'étais devenu Jaquou le croquant. Je fis une fugue et on me retrouva dans les marais ou je m'étais caché. Dans les jours qui suivirent je tombai malade, paralysie infantile avait dit le médecin. Pendant un mois je luttais contre la mort, allongé sur un petit lit de sangles. Mais je réussis à m'en sortir après avoir déliré de longues heures, marchant comme un vieillard, les reins brisés par la maladie. Enfin ma mère se décida à fuir cet homme et parti pour Troyes ou je pus retourner à l'école et rattraper mon retard. Á 12 ans 1/2 j'obtint mon certificat d'études avec la mention bien. Peu de temps après mon père mourut. Ma mère me mit au boulot immédiatement et par chance je fis un travail agréable dans les bureaux d'une fabrique de registres. Le 12 février 1934 la grève générale fut décrétée pour protester contre les menées fascistes des Croix de Feu. Le 13 février mon patron me mis à la porte car il était lui-même le responsable des Croix de Feu de la région. Alors commença pour moi un errance qui me vit faire plusieurs métiers. Ma mère vivait avec un nouvel ami, terrassier de profession. Et avec lui je connu la dure loi de ces grands chantiers où se réfugie souvent la lie de la société. Là, j'appris à me défendre, à me battre. J'avais pratiqué le football, fait des courses cyclistes. Un soir, n'ayant pu rejoindre mes camarades partis tôt à l'entraînement, je passai dire bonjour à mes anciens collègues de bureau. Á la petite porte de l'usine je croisai un jeune fille qui ne fit même pas attention à moi. Mais mon coeur, lui, avait fait tilt. Mon ancien patron me surprit parmi le personnel du bureau. Il me demanda si je voulais revenir parmi eux car me dit-il, il m'estimait beaucoup. J'acceptai avec joie et quelques jours plus tard, j'étais près de ma petite brunette, qui bien que m'accordant quelques baisers qui me rendaient fou ne voulu jamais me fréquenter. Elle me trouvait un peu chien fou et un tantinet cavaleur. Il est vrai que j'avais oublié d'être timide. Voilà ! Vous savez l'essentiel de ma personne. Je vais passer la plume à un nouveau personnage qui va naître avec son uniforme de soldat. Ses copains l'appelaient Fufu.
The lines that are going to follow are the unwatered down narration of authentic facts. They are not written for some kind of soapy collection but to be used as a testimony. Some words may be choking, some descriptions sickening. I have decided that my story should be sincere. If I cancel certain parts of my work, losing some of its substance my narration will lose its strength and truth. The language coarse at time is used on purpose, the colloquial expressions are retained. As I have never set my mind on a career at the Quai D'Orsay I have always had the habit of talking frankly, I have always hated to hide my face, even if that meant looking through my fingers. This is not my way of being. In all the war, there is courage, cowardice, death, sex, love, abnegation, and disgust. Can we set aside some actions and glorify other, without cheating. If you do not like my book, then please close it and throw it in the trash can. There at least some of my memories will be in their right place. Who am I ? I was born on the 19-July-1918 at the end of what was supposed to be the last of all the wars, "la der des der", in the little village of Essoyes in the Aube Region. There lived and is buried Auguste Renoir, the famous painter. Until the age of nine, I had an uneventful childhood. My parents were poor, and my father had to go to town to find a job as an assistant barber. That was the beginning of my misfortunes. One night a friend of the family came in with a gun to ask my mother to escape with him taking me. That was to be a hellish night, and we ended up running away in darkness with this gunman who was scaring us. We lived for a year in Brion-sur-Ource, and I had turned into a little brat. I ran away and was discovered in the marshes where I was hiding. In the days that followed I was taken ill, the doctor had diagnosed an infantile paralysis. For a whole month I fought against death, lying on a small camp bed. But I made it though, after long hours of raving. I was walking like an old man, the loins crippled by illness. Eventually my mother decided to run away from that man and went to Troyes where I was able to go back to school and catch up with my studies. At 12 and a half years of age I got my "Certificat d'Etude" with a good grade. Some time later my father died. My mother put my immediately at work, and luckily it was a pleasant work in a binder factory. On the 12 of February 1934 a general strike `was declared in protest against the fascist actions of the Croix de Feu. on the 13th of February my boss fired me because he was himself the head of the Croix de Feu in the area. It was then the beginning of a wandering life, during which I had several jobs. My mother was living with a new companion, a labourer by his trade. With him I came across the tough law of those big building sites where the dregs of society often used to take refuge. I played football and did some cycling competitions. One night as I had not been able to meet with my pals, who had left early to go to sport training, I dropped by to say hello, to my former colleagues of work. On the doorstep of the factory I came across a young lady which did not even pay any attention to me, but my heart did go bang for her. My former manager saw me by surprise among the office staff. He asked me if I wanted to come back among them, because he said that he had a great esteem for me. I accepted with joy and few days later, I was near my little brunette, who although she gave me a few kisses which used to drive me crazy never wanted to go steady with me. She found that I was to much empty headed and too much of a skirt chaser. It is true that I had forgotten to be shy. There you are. You now know the main features of my personality. I am now going to hand over the pen to a new character who is going to come into being with his military uniform, His pals used to call him Fufu.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Marie-Pierre (20 ans) enfourne "au kilomètre" le manuscrit de Gérald Fussinger dans son Mac quand je l'entends s'écrier : "Ça, c'est un mec". En un mot elle venait de traduire un sentiment que vous éprouverez, lecteur, en dévorant les tomes I et II de ce témoignage exceptionnel de celui qui, de la cohorte des prisonniers de guerre a su se lever et dire "non", c'est-à-dire : Résister.
Marie-Pierre, 20 years of age, quickly puts in the manuscript by Gerald Fussinger in her Mac when I hear her exclaim : "That's what I call a man". In one word she had just summarise your feeling, dear reader has you avidly go through volume I and II of this exceptional testimony from he who from the line of the prisoners of war managed to stand up and say "No", that is to say to be a Resistant.
053 - TÉRÈSE Dominique-Rosalinde -: SOLDAT SANS GLOIRE

GUERRE 1939 / 1945 - Captivité en Allemagne

Écriture 1987 - Édition Mars 1988 - 149 pages

Introduction DU TÉMOIN

C'est en toute modestie que j'ai écrit ce texte. Je l'ai fait surtout pour me faire plaisir, sans éprouver le désir ou l'espoir de le voir publier un jour. Il n'est, ce texte, ni un roman, ni un conte. Il a la seule prétention d'être une Mémoire narrant une période de ma vie qui fut marquée d'une manière indélébile, alors que j'avais vingt ans, tout juste. J'avais près de trente ans lorsqu'elle prit fin. J'avais passé dix années de jeunesse, qui auraient dû être les plus belles. Elles furent les plus pénibles. Certes, les jours, les mois, les ans, ne furent pas tous empreints par la peur, le danger ou la mort. Mais ces trois mots, peur, danger, mort ont été constamment suspendus sur mon destin. Cependant, du commencement à la fin je n'ai jamais éprouvé un sentiment réel de crainte, pas davantage, l'idée d'une béate indifférence, qui aurait permis de me laisser vivre au jour le jour. Non, j'ai toujours mûri des plans d'action, de sourde révolte intérieure, opiniâtre et silencieuse. Mais, par dessus tout, j'avais l'espérance, la foi, la vraie - que Dieu pardonne mon manque d'humilité - mais ma confiance en Lui, ne m'a jamais quitté. Et c'est grâce à ma foi que dans les plus sombres instants je sus, avec résignation, attendre et accepter le sort que la Providence me destinait. Aussi, ai-je la profonde conviction que si les épreuves auxquelles je fus soumis, avaient été menées à terme, je ne serais pas aujourd'hui à écrire ces lignes. Je suis persuadé que seule la Providence a voulu ce destin - mon destin - et que je n'aurais pu arrêter sa Volonté. Ainsi, je remercie le Seigneur des souffrances qu'il m'a imposées car sans elles je ne sais ce qu'il serait advenu de son humble serviteur.
It is with utter modesty that I wrote this text. I did that most of all for my pleasure, without the desire nor the hope to see it published one day. This text is neither a novel, nor a tale. Its only pretension is to be a memory narrating a period of my life which was marked for ever in my mind at the age of barely twenty. I was almost thirty when it ended. I had spent ten years of my youth, those years could have been the most beautiful, they turned out to be the most painful. Of course the days, months, years were not all marked by fear, danger, and death; but those three words, fear, danger, and death have constantly been hanging over my destiny. Nonetheless from beginning to end, I have never experienced a real feeling of fear, not more a feeling of a blissful indifference, which would have allowed me to wander through life from one day to the next. No, I have always put up action plans, a muffled, obstinate and silent revolt brewing in me. Above all though, I had hope, faith, the real one, may God forgive my lack of humility, but my trust in him never left me, and it is thanks to my faith that in the darkest moments with resignation I was able to wait and accept the fate that providence had in store for me. So, I have the deep conviction that if the ordeals to which I was subjected had been brought to their completion I would not be there to write those lines. I convinced that only providence wanted that destiny - my destiny - and that I would not have been able to stop its will. Therefore I thank the Lord for the sufferings that he imposed upon me because without them I do not know what would have happened to his humble servant.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Dominique-Rosalinde Térèse raconte par le menu les 2292 jours, les 55008 heures qu'il vécut pendant la Campagne de France et sa captivité en Allemagne. Des 462 293 caractères que nous avons composés pour traduire cette tranche de vie, plus d'un attireront l'attention des Chercheurs et notamment le récit de la rencontre du captif libéré, errant sur les routes du Hartz, avec "le Juif", sorti par miracle du monde concentrationnaire pourtant proche et dont notre camarade, tout comme ses compagnons de captivité, ne soupçonnait pas l'existence et encore moins "les détails".
Dominique-Rosalinde Térèse makes a detailed account the 2292 days, the 55008 hours that he lived during the campaign of France and his captivity in Germany. Out of the 462293 characters that we made up to describe this part of life, more than one will attract the attention of the researchers, among them the account of the released prisoner, wandering on the roads of Harz, with "the Jew", who miraculously came out of the concentration world, yet so close, the existence and even less so "the détails" of which neither our comrade nor his companion in captivity knew about.
054 - ALLIBERT Marcel -: LE SANG DES GARRIGUES Résistance dans les Basses-Alpes

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : 1986 - Édition : Avril 1988 - 54 pages

AVANT-PROPOS DU TÉMOIN

Les combattants de l'ombre, soldats d'une armée clandestine qui se voulait secrète pour une efficacité meilleure, n'eurent ni le goût ni le loisir de tenir à jour des archives exhaustives ni des chroniques détaillées de leur aventure, donc de préparer un matériau scientifique pour le chercheur, l'historien ou le jeune étudiant. Près d'un demi-siècle s'est écoulé. Il devient indispensable de jeter sur le papier, comme un naufragé lance à la mer sa bouteille, le témoignage vécu des faits et gestes que la mémoire, pas encore sénilisée, a pu retenir en filtrant l'essentiel. C'est par la juxtaposition de ces témoignages, par leur recoupement, que l'Histoire de la véritable Résistance pourra peut-être un jour émerger des amas d'affabulations qui l'ont trop souvent déformée, défigurée, parfois même déshonorée. Si j'apporte ma pierre à l'édifice, ce n'est ni vanité, ni outrecuidance, ni opportunisme : j'ai passé l'âge des hochets et la quête des satisfecit n'est pas mon objectif. Mais trop de faux patriotes, par la suite comblés d'honneurs, de prébendes, de puissance - eux qui avaient collaboré à lèche-cul avec l'ennemi - ont parlé, écrit, ratiociné sur une Résistance dont ils n'ont vécu, au mieux, (pour ceux qui jugèrent habile de pratiquer un subtil et équivoque "double-jeu") que quelques mois, quelques semaines, quelques jours, quelques heures même parfois, au moment où il fut avéré que la Résistance était triomphante, pour tenter d'effacer quatre années de leur servilité envers l'Occupant !… Trop de ces faquins ont acquis des pouvoirs exorbitants au sein des deux dernières Républiques, pour que les authentiques combattants de l'Armée de l'Ombre restent à tout jamais silencieux, leur silence dut-il n'être que mépris… ce qu'il fut jusqu'alors ! Car ce que nous avons fait avec nos camarades, aux heures noires de la Clandestinité, c'était tout simplement et bonnement notre Devoir, ce qui ne demandait aucune publicité. Par contre, notre Honneur - et sur ce point aucun compromis n'est concevable - réside dans l'acte de Volontariat que nous avons accompli : Rien ni personne ne nous contraignait au combat, sinon la présence sur notre sol de l'ennemi vainqueur (qu'il eut été tellement plus facile de servir !) et, comme l'a déclaré le Général de Gaulle, la conviction qui nous animait de défendre "une certaine idée de la France ". Avec le recul des années, ce qui me frappe dans la qualité de ces Résistants que j'ai bien connus, les survivants comme les disparus, c'est qu'ils appartenaient - sauf rares exceptions - à ce bon vieux Tiers État des humbles, des mal pourvus : instituteurs, professeurs, petits avocats, facteurs, postières, téléphonistes, paysans pauvres des montagnes, restaurateurs, ingénieurs, meuniers, étudiants, mineurs, dactylos, mères de famille, réfugiés sans travail ni foyer, ouvriers, docteurs, jeunes sans avenir assuré, proscrits, traqués, tous des petits, des obscurs, pas des traîne-savates, mais des "bons serviteurs" de la Patrie. Tous ont subi la faim, le froid, la peur… certains la torture… jusqu'à en souffrir longtemps dans leur chair et parfois même à en mourir. Mais ceux qui ont survécu à la tourmente avaient transcendé leurs souffrances en un merveilleux Espoir, leur peur en un miraculeux Courage de la fuite-en-avant qui fut souvent héroïque ! De leur Rédemption par la douleur, ils firent leur libération qui devint la Libération de tout un Peuple asservi. Surtout, ils avaient en commun, par-delà les passions politiques, religieuses, philosophiques, le sens de l'Honneur, qui implique le goût du Devoir et l'acceptation du Sacrifice. Ils avaient aussi - et peut-être au-dessus du raisonnable - l'Amour de la France, fussent-ils Espagnols, Polonais, Italiens, Arméniens, Arabes, Français des quatre azimuts, du Centre ou des Marches, îliens Corses, Chrétiens, Juifs, Musulmans, Laïques ou Franc-Maçons. Leur aurait-on ouvert le coeur qu'on y eut trouvé, gravé à côté du flamboyant Liberté, le mot France. Alors... Quand je vois, j'entends, je subis les rodomontades de certains arrivistes tirant argent sonnant d'un risque imaginaire de racisme ou d'antisémitisme en France ! En France, terre d'asile des opprimés de toutes races et de toutes confessions ! En France, où depuis bientôt 2000 ans, l'Étranger plus et mieux que l'Autochtone et que partout ailleurs dans le monde est propulsé au faîte des honneurs, de l'argent, de la puissance !… Une envie incoercible me saisit de leur clamer en face:
"Il y aura toujours en France suffisamment de patriotes respectueux du Droit de l'Homme pour que - sauf du fait de l'étranger vainqueur Occupant que n'arrêteraient ni vos Ligues, ni vos Lois - le racisme soit combattu, muselé, proscrit. Il n'est besoin ni de Lois, ni de Ligues qui sont offenses pour nos martyrs et pour la légendaire hospitalité de notre Peuple."
C'est certainement ce que leur auraient dit nos femmes et nos filles de la Résistance, qui accueillaient au pauvre foyer de leur pénurie, au risque de mort ou de torture et de déportation, tous les traqués, sans distinction de croyance, de doctrine, de couleur de peau… qui, en outre, savaient soigner, consoler, apaiser, réconforter, se dévouer, elles qui n'ont connu de l'Armée de l'Ombre que le Devoir, si rarement les honneurs, mais qui en furent l'Honneur, plus encore - de ce fait - que les hommes ! C'est ce détestable contexte de notre Histoire contemporaine qui exige que soit brisé le mur du silence. Que des témoignages authentiques fassent enfin litière de tous les arrivismes, de toutes les exploitations éhontées d'une saga qui fut contée, en lettres de sang, en larmes de rage, par d'autres, par de braves gens.
The fighters of darkness, soldiers of a clandestine army which claimed to be secret for a better efficiency, had neither the will nor the opportunity to keep exhaustive archives up to date, nor detailed diaries of their adventures, to prepare therefore some scientific material for the researcher, the historian, or the young student. More than half a century has gone by, it becomes indispensable to put down on paper, just like a shipwrecked fellow would cast his bottle at sea, the actual testimony of facts and actions that the memory not yet impaired by old age, manage to retain filtering only the essential. It is by putting together those testimonies, by their cross checking that the History of the actual Resistance movement may one day be able to come out of the mass of lies that too often distorted it, disfigured it, sometimes even dishonouring it. If I add my contribution to this building it is not out of vanity, nor pride, nor opportunism, I have gone past the age of playing around, and receiving satisfecit is not my objective. Too many would be patriots, later on received honours, sinecures, powers, those very persons who vilely collaborated with the enemy, talked, wrote, expatiated on a Resistance movement which they only knew at best (for those who thought it was cunning to play a subtle and equivocal double game) for a few months, a few weeks, a few days, a few hours even sometimes at the moment when it turned out that the resistance movement was triumphant, to try to blot out four years of servility toward the occupying forces !.. Too many of those rascals acquired huge powers within those last two republics, for the authentic fighters of the army of darkness to remain for ever silent, even if their silence was only made of contempt... That's what it was until then ! Because what we did with our companions, during the dark hours of the Clandestinity, it was simply and only our Duty, it did not require any publicity. On the other hand, our Honour, and in that respect there is no possible compromise, lays in the Voluntary actions that we accomplished, nothing, nor anybody was forcing us to fight, only the presence on our soil of the conquering enemy, (and it would have been so much easier to serve them !), and how had said the General De Gaulle, the idea that was animating us to defend "a certain idea of France". After so many years gone by, what strike me in the quality of those resistant that I knew well, those alive as well as those who died is the fact that they belonged to that good old class of common people, poorly gifted by life, school teacher, teachers, small lawyers, postmen, and women, telephonists, power mountain countrymen, restaurants owners, engineers, millers, office clerks, house wives, refugees without work nor accommodation, workers, doctors, young people with no future in sight, outlawed, chased, all small and obscure people, they were softy lot but "good servants" of the nation. They all endured hunger, cold, fear... some of them torture... up to the point of suffering deeply from it in their flesh, some even reached the point of dying. But those who survived the turmoil, had transformed their sufferings into a marvellous hope, their fear into a marvellous go ahead courage which very often was exceptional ! Of their redemption from pain they made a liberation which in turn became the Liberation of a whole People reduce to slavery. Above all, they had in common, beyond the political, religious and philosophical passions, the sense of honour, which implies a taste for duty, and the acceptance of sacrifice. They also had, -perhaps beyond reason-, the love for France, whether they were Spanish, Polish, Italian, Armenians, Arabs, French from all areas, from the center, from the border country, Corsicans, Christians, Jews, Muslims, Lay people, or Free masons. If we had opened their heart, we would have found engraved next to the flamboyant liberty, the word France. So... When I see, hear, or have to put up with the fuss made by some go betters who draw some immediate profit from an imaginary risk of antisemitism or racism in France ! In France, a land of asylum for all the oppressed from any race, or religion ! In France, where for more than 2000 years, the foreigner, more and better than the locals, and than in any other country in the world, is pushed toward the acme of honours, richness, and power !.. An irresistible urge grips me to shout in their face :
- "Where were you, you and your lot when the Nazi Hitlerian hordes, and fascist Mussolinians, were looting and violating the land asylum where you live lavishly. Were you only looking, dreading, and suffering ? What have you done to fight against them ? If you were not you and your lot in the authentic resistance movement, if you have not fought with bare hands and breasts first, with the machine gun and hand grenade afterwards, so in the name of the France that suffered, in the name of the France that resisted, in its name, please keep quiet !" - "There will always be in France, enough patriots respectful of human rights, in order - except from the fact of the occupying stranger, conqueror, that neither your leagues, nor you laws could stop - for racism to be fought, muzzled, proscribed. No leagues, nor laws are needed for they are as many offences to our martyrs, and for the legendary hospitality of our people."
This is certainly what our women our girls from the Resistance movement would have said, them who used to greet in their poor dwellings in dearth, risking death, torture, deportation, all those chased, without distinction of beliefs, doctrines, colour of the skin... who, moreover could cure, comfort, calm down, devote themselves, them who knew of the Army of Darkness, only the Duties, so rarely the Honours, but which honoured it even more than men in that respect ! It is this detestable context of our contemporary history that demands that the wall of silence be broken. May some authentic testimonies clear away at last all the ambiguous ambitions, all the shameless use of a saga that was told in letter of blood, letters of rage, by others, by good people.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Exclu de l'École Primaire Supérieure d'Aix-en-Provence pour propagande hostile à l'État français, Marcel Allibert s'engage dans l'Armée Secrète et consacre alors sa jeunesse à la Résistance, d'abord comme organisateur de chaînes d'évasion de France, puis de ravitailleur des maquis des Basses-Alpes pour prendre part ensuite à tous les combats pour la Libération du Pays comme Chef des Corps-Francs de l'Armée Secrète du Secteur de Forcalquier. Cité à l'Ordre de la Division, sa Croix de Guerre, dit-il aujourd'hui, l'autorise à dire et écrire "le vrai sans se soucier des impacts hostiles".
Excluded from the Upper primary school of Aix en Provence because of hostile propaganda activities against the French state, Marcel Allibert joins the secret army and dedicate his youth to the Resistance, first of all as an organiser of chains of evasion in France, then supplier of the maquis in the Basses Alpes, to take part eventually in all the fighting for the liberation of the country as head of the Corps Francs of the secret army of Forcalquier. Promoted to the order of the division, his Croix de Guerre, he is saying today allows him to tell and write "The truth without setting store by the hostile impacts".
055 - LIÈNARD Raymond-Pierre -: CONTESTATAIRE DE L'AN 40

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne

Écriture : 1985 - Édition : Mai 1988 - 195 pages

RéflExions du témoins

Un Américain... Pour moi, ce sera toujours celui ou ceux en uniforme qui m'ont libéré. Chaque pays s'est défendu quand il a été attaqué. Nous lors de l'invasion de mai 40. Les Anglais lorsque ce fût leur tour, après notre défaite. C'est certainement eux qui ont eu le plus de mérite, car ils étaient bien seuls. Les Russes sont entrés en guerre lorsqu'ils ont été envahis, malgré le pacte Germano-Russe. Somme toute, chacun s'est défendu lorsqu'il a été directement concerné. En ce qui concerne l'Amérique, mise à part l'attaque des Japonais, l'Europe ne l'intéressait qu'économiquement au départ. Politiquement dans un avenir encore lointain, mais le G.I. qui est venu me libérer après avoir participé au débarquement sur les plages de Normandie venait, admettons du Texas, et ne savait peut-être même pas où il débarquait, ni en quoi ce conflit européen qui risquait de lui ôter la vie le concernait. Alors chapeau... Comme l'odeur de ses cigarettes, sa musique de jazz de l'époque remplit aujourd'hui encore mon coeur de souvenirs inoubliables.
An American... To me, this will be always a man or men in uniform that have me liberated. Each country is defended when it has been attacked. We during the invasion of May 1940. English after our defeat. That is certainly them who have had the most merit, because they were alone. Russians have entered in war when they have been invaded, despite the pact Germano-Russian. Summons all, each is defended when it has been directly concerned. Concerning America, placement aside the attack of Japanese, Europe did not concern him economically in the departure. Politically in an again distant future, but the G.I. who came to liberate me after having participated to the landing on the beaches of Normandy, came, admit from Texas, and not knew where it disembarked, either in what this European conflict that risked to subtract him the life concerned him. Then bravo !...

As the odour of his cigarettes, his jazz music of the period, today again fills my heart unforgettable souvenirs.

Tout ce que j'ai écrit sur mon journal est strictement vécu, sans qu'aucun passage n'ait été romancé. Malgré l'asthénie, ma jeunesse a été à un tel point marquée par cette guerre, que des détails infimes me sont restés gravés. Ces écrits, je les dédie d'abord à ma mère, car des miens, c'est certainement elle qui a le plus souffert et ensuite, à toutes les mères dont le fils est mort pour la France, car elles ont donné l'être qui leur était le plus cher. Je me pose encore à présent bien des questions. Comment Hitler aurait-il fait sa guerre, (l'aurait-il pu) s'il n'avait signé le Pacte Germano-Russe et dupé ces derniers au point de faire du commerce avec eux jusqu'à son attaque de la Russie ? N'oublions pas que notre marine devait patrouiller en 1939-1940 pour donner la chasse aux cargos soviétiques qui ravitaillaient l'Allemagne nazie en nickel acheté au Canada. Pourquoi le Vatican de l'époque a-t-il laissé assassiner sans jamais rien dénoncer et qui plus est, a facilité l'évasion de S.S. vers les pays d'Amérique du Sud une fois la guerre finie ? C'est à se demander si ce n'était pas une nouvelle fois les guerres de religions avec l'extermination des Juifs souhaitée.
Whole what I have written on my newspaper is strictly lived, without that no passage has been fictionalized. Despite the asthenia, my youth has been a such point marked by this war, that tiny details have remained me engraved. These documents, I dedicate them first to my mother, because of the parents, it is certainly her who has the most suffered and then, to all mothers whose son is dead for France, because they have given to France what was the most dear. I put me again now many questions. How Hitler would have makes his war, (it would have-it been able) if he had not signed the Pact Germano-Russian and misleaded these last to the point to make the trade with them until his attack of Russia ? Non forget that our navy had to patrol in 1939-1940 to give the hunting to soviet freighters which supplied the Germany Nazi in nickel bought from Canada . Why the Vatican of the period has left to assassinate without never nothing denouncing and that more, had facilitated the escape of S.S. to countries of South America, the war finished ? It is to wonder if this was not, a news time, wars of religions with the extermination of Jews wished.

POSTFACE de Michel EL BAZE

12 Janvier 1942... Ce sont nos pères, nos grand pères qui procédèrent à l'arrestation de Raymond-Pierre Liénard et qui le gardèrent dans nos Prisons et nos Camps d'Internements. 30 Juillet 1944... Les Armées Alliées combattent depuis 55 jours déjà sur le sol de France pour nous délivrer du joug allemand et pourtant...Ce sont des fonctionnaires de l'État et des Départements, des policiers, des gendarmes, des GMR., des cheminots qui concourent encore et toujours à l'Holocauste au Gott allemand en lui livrant Raymond-Pierre Liénard et tant d'autres. Et les Lagerältester, les Kapos, les Vorarbeiter, les Schreiber de l'Arbeitstatistik, étaient-ils tous Allemands ? Jeunes gens qui liraient ce témoignage, méditez et avec moi pleurez sur la grande lâcheté de l'homme.
12 January 1942... Our fathers, our grand fathers carried out themselves the arrest of Raymond-Pierre Liénard and kept him in our prisons and confinement camps. 30 July 1944... The allied army have been fighting for 55 days already on French soil to release us from German oppression and yet...It is our civil servants themselves, the policemen, Gendarmes, GR, railway men who took part in the holocaust, in the German Got, by giving up Raymond Pierre Liénard and the others. Were all the Lagerältester, Kapos, Vorarbeiter, Schreiber of the Arbeitstatistik, all Germans ? Young people when you read this testimony, do meditate and with me weep on the great cowardice of man.
056 - PÉLISSIER Maurice -: D'UNE GUERRE Á L'AUTRE Libérer Bourges

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : 1985 - Édition : Juin 1988 - 40 pages

INTRODUCTION DU TÉMOIN

Bouleversé, oui je suis bouleversé à la lecture des carnets de guerre 14-18, que mon frère vient de me faire découvrir et que mon père a rédigé en Suisse, revenant d'être prisonnier. Pantelant d'émotion et d'admiration, j'ai lu avec passion ces pages simples et d'un style direct, sans emphase. Officier de carrière, capitaine d'infanterie sorti de St Cyr, mon père fut mobilisé dès les premiers jours de 1914, et aussi loin que remonte ma mémoire, il semble bien me souvenir de ce jour marquant, où à quatre ans, je me suis trouvé sur la bonne jument Léda, assis devant mon père me faisant faire le tour de la place St Césaire en Arles, au moment où il s'apprêtait à partir. Et je riais, et je battais des mains, insouciant, ne sachant pas que ce jour fatidique allait débuter une guerre horrible, guerre qui fut appelée "Grande Guerre". Que de souffrances et quelle hécatombe dès le début de ces combats où nos soldats inadaptés, en bleu horizon, encombrés de lourds paquetages, furent fauchés par cette arme terrible qui faisait son apparition, sur les champs de bataille… la mitrailleuse, répandant une nappe de balles sur nos hommes et tuant nos officiers, stupidement habillés d'habits voyants et du fameux pantalon rouge si visible dans les plaines. Si mon père se souvenait avec tant de force de cette fameuse journée du 20 Août 1914 où il fut douloureusement blessé devant Dieuze puis prisonnier par la suite avec son ambulance, moi-même je garde en mémoire la date terrible du 10 mai, non ce n'est pas ce que vous croyez ! Ce n'est pas le jour où un fantoche socialiste a accédé à la présidence de la France pour la mettre plus bas que terre. Non il s'agit du 10 Mai 1940, date de l'invasion de la Belgique par les Allemands, et le commencement d'une terrible aventure pour moi. Mais je reviendrai plus tard là-dessus. Comme l'écrivait mon père, il pensait très souvent à sa femme Odette, notre mère, dans ses épouvantables heures et aussi à ses trois fils. Trois fils dont, s'il nous voit de La Haut, il peut être très fier. Des fils qui ont formé une grande famille au service de la Patrie. Nous étions trois garçons dont les deux premiers se suivaient de près, faisant pratiquement des études parallèles. Le premier Georges eut une adolescence remarquablement marquée par une préparation intensive à l'entrée de l'École de St Cyr où il réussira sans difficulté. Sorti officier, et après une très bonne carrière militaire, ponctuée par la guerre du Rif où il participa, il fut officier de renseignement clandestin pendant la Résistance, ce qui lui valut d'être arrêté et déporté de 1943 à 1945 terminant sa carrière militaire comme général. Mais je pense qu'il mettra également sur papier les faits marquants de sa vie militaire et ses souffrances de déporté. Le second fils Robert, était tout aussi brillant que l'aîné. Surdoué avec une mémoire prodigieuse, il apprenait facilement tout et se présentant au concours de l'Institut National Agronomique, il y est reçu d'emblée, sort comme Ingénieur Agronome et voulant se spécialiser, il effectue pendant deux ans un séjour à l'École des Eaux et Forêts de Nancy. Il fit une carrière presque complète à Grenoble, pays de montagnes, de forêts et de lacs. Si je parle, hélas, de lui au passé, c'est parce que, conservateur-adjoint des Eaux et Forêts, un stupide accident de voiture devait le ravir à l'affection des siens. Ce "Monsieur" était un sportif accompli, passionné de montagne, tennisman, skieur émérite. En pleine forme, il a fallu une tragédie idiote pour qu'il disparaisse après une carrière formidable marquée, elle aussi, par la guerre pendant laquelle il était commandant de réserve. Et le troisième c'était moi, Maurice, nettement plus jeune que mes frères, j'étais le petit dernier qui aurait dû être, selon mon père une "fille", mais j'étais bel et bien un garçon normalement constitué, et je vais maintenant m'attacher à vous raconter, sans prétention, les différents épisodes de ma vie que je découperai en plusieurs tranches, celles qui m'ont marquées . N'étant pas du genre "flon-flon", ni "moi-je" comme on en a beaucoup vu sur le petit écran, j'ai longtemps attendu avant d'écrire quelques lignes sur ma vie et surtout sur "ma guerre". Puis j'ai assisté à une scandaleuse émission de T.V., cet été sur la Libération, émission qui m'a complètement écoeuré… ... Les F.T.P. ont délivré la France à eux tout seuls, ils ont tout fait !! . Et les autres !. Il fallait que la vérité soit rétablie pour l'édification de nos enfants et pour la gloire de notre Patrie, car ces vantards ont vite oublié le pacte Germano-Soviétique du début, ni qu'ils ont pris le train en marche quand Staline a retourné sa veste. Aussi me suis-je décidé à écrire, la lecture des récits de combats de mon père m'ayant d'autant plus poussé. Dans l'état de déliquescence actuel de la France, et devant la perte des valeurs morales de ce pays, il fallait que je me conforte avec ces quelques lignes sur la défense réelle de la Patrie face à l'Occupant au cours de ce qu'on a appelé par la suite "la Seconde Guerre Mondiale". Le récit qui va suivre ne sera pas complet car "ma machine à remonter le temps ", ma mémoire, est quelque peu défaillante plus de quarante ans après ces événements. Cependant quelques faits m'ont terriblement marqué et je pense les reconstituer. Je dédie ces pages sincères à la mémoire et en hommage à mon père, et à mon frère Robert.
Distressed, yes, I am completely distressed when I read the diaries of the war 1914-18 that my brother just showed me and that my father wrote in Switzerland, after being release from confinement. Gripped with emotion and admiration, I went passionately through those simple pages, written in a direct style, without bombast. A career officer and an infantry captain graduated from St Cyr, my father got mobilised in the very first days of 1914, and as far back as I can search in my memory, I seems to remember very well this marking day, when at the age of four I was sitting on the good old mare Leda in front of my father who was taking me around the Place St Cézaire in Arles, when he was getting ready to leave. I would laugh, clap in my hands, unheeding, unaware that this fateful day would mark the beginning of an horrible war, a war that would be called the "Great War". How many sufferings, what an hecatomb right from the beginning of those battles where our ill equipped, with their light blue attire, encumbered with heavy packages were mowed down by this terrible weapon that was coming into existence on the battle fields...the machine gun, spreading its flurries of bullets on our men, and killing our officers, stupidly dressed in conspicuous clothes, and with the red trousers so visible in the plain. If my father could so forcefully remember this famous day of the 20th of august 1914 when he was so deeply wounded in front of Dieuze, then taken prisoner afterwards with his ambulance, I myself keep in my memory the fateful date of the 10th of may, It is not what you think. It is not the day wen a socialist puppet acceded to the presidency of France to bring it down to its knees. No, I am talking about the 10th of may 1940, when the Germans invaded Belgium, and which was to mark for me the beginning of a terrible adventure, but I will get back to that later. As my father would write, he was thinking very often of his wife Odette, our mother, during those terrible hours, and he was also thinking of his three sons. Three sons he can be very proud of, if he sees us from up there. Three sons that made up a great family at the service of their country. We were three boys, the first two of whom were following each other closely, they were following almost parallel studies. The first one, George had an adolescence remarkably marked by and intensive training for admission to the St Cyr school where he was to be highly successful. He will graduate as an officer, after a very good military career, punctuated by the Rif war in which he took part, he became afterwards a clandestine intelligence officer during the Resistance movement, for which he was arrested and deported from 1943 to 1945, ending his military career as a General. I think he will also put down on paper the highlights of his military life and sufferings as a deportee. The second son, Robert, was as brilliant as the elder one. exceptionally gifted, with a prodigious memory, he could learn very easily everything, and he passed immediately the admission exam to the Institute National Agronomique, he graduated as an agronomist engineer, and as he wanted to specialise he spent two years in training at the École des Eaux et Forêts in Nancy. He Spent most of his career in Grenoble, a country of mountains, forests, and lakes. If I talk about him in the past, it is, unfortunately because being an assistant conservationist for the forestry commission a stupid car accident was to remove him from the affection of his family. This gentleman was a skilled sportsman, he loved tennis, very good skier. At the top of his form, it took a stupid tragedy to have him disappear, after a brilliant career marked also by war during which he was commander in the reserve. I was the third one, Maurice, much younger than my brothers, I was the younger one that should have been a girl. I was a boy normally constituted anyway, and I am now going to set about telling you of the various episodes of my life, without any pretension, I will divide it in several chunks, those there were the most significant to me. As I am not the kind of person to show off, unlike many people we have seen on TV, I waited for a long time before writing a few lines about my life, and especially on my "war". Then I saw an outrageous TV program this summer about the liberation, a program that sickened me completely. ... The F.T.P liberated France by themselves, they did everything !!.. and the other !.. truth had to be restored for the information of our children, and for the glory of our country, because those braggarts have only too quickly forgotten the German-soviet alliance of the beginning, nor that they joined the convoy afterwards, when Staline changed side. I therefore decided to write, all the more spurred as I was by reading the accounts of battles that my father wrote. In the present state of deliquescence of France and faced with the loss of the moral values of this country, I had to find comfort writing those few lines dealing with the defence of our country in front of the occupying forces during what was later called "the second World War". The following account will not be exhaustive, because my machine to go back in time, my memory is somehow failing more than forty years after those events. Anyway some facts have impressed me deeply and I think to be able to reconstitute them. I dedicate those sincere pages to the memory and as a tribute to my father, and to my brother Robert.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Après avoir participé en Belgique à la première grande bataille de chars de la guerre, Maurice Pellissier embarque le 29 Mai 1940 à Dunkerque pour Folkestone et de là, rembarque à Southampton pour... Cherbourg où il retrouve la France en pleine débâcle. La Guerre est finie ! Commence la Résistance avec le Groupement Servois des F.F du Cher-Est qui sévit autour de Bourges jusqu'à la Libération du Pays. Quand au style de ce témoignage, le lecteur en jugera selon sa sensibilité politique. Reste un récit peut-être dur mais d'une ardente sincérité, sans doute importante pour l'Historien.
After taking part in Belgium to the first great battle of tanks of the war, Maurice Pelissier left on boat on the 29th of may 1940 in Dunkerque bound for Southampton, and from there goes at sea again bound for Cherbourg, where he finds a France in complete disarray. War is over ! The Resistance then starts with the "groupement Servois des F.F." of the East Cher region which operates around Bourges until the liberation of the country. As to the style of this account the reader will judge it according to his political feeling. There remains harsh at times, but full of sincerity, no doubt important to the historian.
057 - BERTRAND Léon -: LENDEMAINS D'ÉVASION LUNE DE MIEL AVEC UN HÉROS Résistance en Côte d'or

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance

Écriture : 1945 - Édition : Juillet 1988 - 112 pages

AVANT PROPOS de Ginette BERTRAND

Son pseudonyme de "Malgache" vient du dernier séjour colonial effectué par Léon Bertrand à Diégo-Suarez, dont il revint deux jours avant la guerre, veuf avec une petite fille de deux ans. La guerre de 1939/45 devait escamoter ses permissions, et l'expédier sur le front avec son unité le 221ème d'Artillerie Coloniale. Refusant de se replier sans nécessité apparente, il tint, avec un groupe, une position qui leur permit de détruire 48 chars allemands, et il n'a jamais pu comprendre la débâcle de 194O et l'Occupation qui allait suivre. Entourés de S.S., fait prisonnier, ce petit groupe partit à pied vers les camps de Poméranie, à travers la Belgique puis la Hollande. Il était facile de s'échapper, mais les Allemands fusillaient aussi facilement les civils surpris à aider un prisonnier, et Léon Bertrand a vite décidé de rentrer tout seul, depuis le territoire allemand. La vie en Stalag devait lui faire retarder son évasion, afin d'aider ses camarades, préparer leurs filières d'évasion, faire soigner les malades, obtenir des conditions de vie moins dures, écouter Radio Londres pour eux. Cela paraît simple aujourd'hui, mais à l'époque, il fallait un courage aussi exceptionnel que persévérant, et cette forme de Résistance avait, dans le souvenir de Léon Bertrand, bien plus de valeur que la courte période du Maquis. Réussissant sa 5ème tentative d'évasion en 1944, Léon Bertrand débarque, dans tous les sens du terme, dans une France dont il ne connaissait pas l'ambiance. Il abandonne vite son idée de rejoindre l'Angleterre, et gagne un maquis des environs de Dijon, où ses parents Francs-Comtois s'étaient fixés. Il ne tarde pas à comprendre que son idéal de soldat voulant libérer son pays serait mieux servi par une petite unité mobile, dirigée et animée par lui-même, la captivité lui ayant donné confiance en ses possibilités d'entraîneur d'hommes. C'est ce récit qu'il vous livre.
His nickname of "Malgache", come from the last colonial stay of Léon Bertrand in Diego-Suarez, from which he came back two days before war breaks out, a widow with a little girl of two. World war II was to deprive him of his leaves and send him on the war front with his unit, the 221 th unit of Colonial artillery. Refusing to retreat without obvious necessity, he held, with his group, a position which enabled him to destroy 48 German tanks, he never understood the collapse of 1940 and the occupation that was to follow. Surrounded by the S.S., taken prisoner, this small group left on foot for the camps of Pomerania, through Belgium and Holland. It was easy to escape but the German could as easily shoot the civilians found helping a prisoner, and Léon Bertrand quickly decided to come back on his own from the German territory. The life in the Stalag was to get him to postpone his escape, in order to help his companions, to prepare their channels of evasion, to have the sick being taken care of, to obtain some better conditions of life, to listen to Radio London for them. That may seem simple nowadays, but at the time it would take an courage as exceptional as it would prove enduring, and that form of resistance was in the memory of Leon Bertrand much more worthwhile than the short period of the Maquis. His 5th attempt of evasion proved successful in 1944, and he then arrives in a France the atmosphere of which he does not know. He quickly gave up his idea of going to England, and join a Maquis group in the Dijon area, where his parents from Franche-Comté had settled. He quickly understands that his goal as a soldier of freeing his country, would be better serve by as small mobile unit, lead and animated by himself, as his captivity had given him trust in his ability to lead men. This is the story he is now delivering to us.

POSTFACE de Michel EL BAZE

Après plusieurs tentatives, Léon Bertrand, captif dans "l'inhumaine Poméranie" réussit son évasion et prend le maquis pour former et diriger une Unité de Résistance, la "Compagnie Madagascar" qui s'illustrera en Côte-d'Or,autour de Dijon de Juin 1944 au 11 Novembre de cette même année. C'est le Journal de Marche de ce maquis tenu au jour le jour que Ginette, son épouse, nous livre aujourd'hui. Ginette, qui participa à l'action et qui fut citée pour une liaison sous le feu, mais que son époux "fit sauter" en disant :"On raconterait que cette citation vient de moi, parce que je suis amoureux, alors, contente-toi des miennes !" et sans doute aussi de cette constante lune de miel que lui offrait son "Malgache" de mari.
After several attempts, Léon Bertand, prisoner in the inhumane Pomerania, manages to escape and goes into the Maquis to create and lead a unit of Resistance, the "Compagnie de Madagascar", which will became famous in the Côte d'Or region, around Dijon from June 1944 to the 11th of November of that same year. It is the daily log book of this Maquis that Ginette opens for us today. Ginette who took part in the fighting, and who was nominated for liaisons under the fire, but which her husband removed because he said "People would think, that this nomination comes from me, because I am in love, so be happy with mine !", also of this constant honeymoon that her husband the "Malgache" would give.
058 - Simonne ROHNER -: EN ENFER... 9 Février 1944 - 8 Mai 1945

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne

Écriture : 1945 - Édition : Novembre 1988 - 170 pages

POSTFACE de Michel EL BAZE

Ce témoignage, rédigé en 1945, dès le retour miraculeux de Simone Rohner de Déportation en Allemagne, raconte par le menu, une fantastique descente aux enfers nazis. De l'internement dans les prisons de Dijon et Romainville, à la Déportation à Ravensbrück et Hanovre, tu frémiras, lecteur, aux souffrances de ces femmes qui ont su, quand même et toujours, dire : Non, c'est-à-dire Résister, c'est-à-dire Exister. Et si, comme nous au déchiffrement du manuscrit, tu serres les poings, ce sera pour bien te promettre de casser la gueule à quiconque, demain, essayera de nous opprimer.
This testimony compiled in 1945, right after the miraculous return of Simone Rohner from deportation in Germany, gives us a detailed account of her descent to Nazi inferno. From the confinement to the prison of Dijon and Romainville, to the deportation in Ravensbruck and Hanover, you will shiver, reader, on hearing of the suffering of those women, who were able to say no, anyway and always. No ! that meant Resisting, that is to say existing. And if, just like us, on reading the manuscript you clench your fists, it will be to make the promise to yourself of bashing whoever in the future will try to oppress us.
059 - Michel FLIECX -: POUR DÉLIT D'ESPÉRANCE Buchenwald - Peenemünde - Dora - Belsen

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne

Écriture : 1945 - Édition Février 1989 - 101 Pages

PRÉFACE DE VIC DUPONT

Chef du Réseau Vengeance, ancien médecin à Buchenwald

Après la libération des camps, de nombreux ouvrages ont déjà été édités sur ce sujet. Pour la plupart, ils ont été écrits dans la fièvre du retour. Leurs auteurs exaltés par une vie normale retrouvée, non encore revenus du miracle de leur survie, ne sont arrivés à produire que des pages dans lesquelles, il faut l'avouer, il y a quelque chose d'artificiel. Les malheurs et les souffrances y étaient le plus souvent dépeints avec des couleurs trop vives, des couleurs que nous ne reconnaissions pas. Les scènes de sadisme faisaient penser au Grand Guignol beaucoup plus qu'à la pénombre angoissante des boxes, les S.S. rappelaient trop souvent des images d'Épinal. Le lecteur, qui souvent avait gardé son bon sens, refermait le volume en demeurant sceptique. Un peu plus tard, avec déjà quelques mois de recul, nous avons vu paraître des romans, des confessions, des mémoires d'où se dégagent des lois, les lois de ce monde si spécial de l'esclavage des camps nazis. Aujourd'hui un jeune résistant de 20 ans, engagé au réseau Vengeance, dans lequel il avait apporté toute la fraîcheur et tout l'enthousiasme de sa jeunesse, nous raconte avec une simplicité extrêmement émouvante, son calvaire à travers quatre camps de l'Allemagne nazie. C'est d'abord la relation de son arrestation, de sa prison, de son passage à Compiègne, de son arrivée à Buchenwald, de son départ en "transport". Nous retrouvons, à travers ces passages, tous les états d'âme de jeune détenu, qui d'étape en étape essayait de comprendre l'univers dans lequel il allait avoir à survivre. Sans artifices, il nous découvre ses pensées, ses stratagèmes, ses habiletés et tout cela est tellement vrai que ceux qui ont été déportés se reconnaissent, reconnaissent leurs camarades, leurs voisins. Mais la détention se prolonge, nous arrivons à Dora, où le jeune auteur nous transporte aux limites mêmes de la vie. Il y a là à mon sens de remarquables pages, où l'on voit les hommes s'enfoncer progressivement dans les ténèbres, d'où miraculeusement certains arrivèrent à émerger, mais personne encore ne nous avait raconté cela, l'hallucinant voyage. Á Belsen, nous sommes transportés dans le milieu des exécutions sommaires, où se pratiquait l'injection de benzine et c'est alors que le jeune auteur atteint son sommet. L'angoisse qu'il nous suggère nous poursuit longtemps encore après que le volume est fermé. Pas une phrase, pas un mot qui nous écarte d'une terrifiante réalité. Enfin la libération arrive, plongeant les détenus dans une stupeur dont il leur faudra des mois pour revenir, et cette stupeur est, avec la même simplicité et la même puissance tracée en quelques lignes qui ne sont suivies d'aucun commentaire conférant à ce livre toute sa valeur de témoignage. Je pense que "Pour Délit d'Espérance", par son extrême simplicité est un des meilleurs ouvrages qui aient été produits sur les camps.
After the liberation of the camps, numerous books have already been published on that subject. For the most part they have been written in the heat of the return. Their authors exhilarated by the return to normal life, not having overcome the miracle of their survival, only managed to produce, pages it has to be said that have something artificial about them. The misfortunes and sufferings were depicted most of the time with colours that were too vivid, colours that we would not recognise. The scene of sadism reminded us more of Grand Guignol than of the agonising darkness of the cubicles, the S.S. were too often depicted as stereotypes. The reader who most of the time had kept his common sense, would close the book, and remain sceptical. Some time later, with a few months gone by, we saw being published some novels, confessions, memories, from which laws are coming out, laws so special, belonging to the slavery of the Nazi camps. Today a young resistant of 20, who had joined the Vengeance network, to which he had brought all the freshness, and enthusiasm of youth, tell us with a very moving simplicity his ordeal in four different camps of Nazi Germany. First of all he tells us of his arrest, his prison, of his passage in Compiegne, of his arrival in Buchenwald, of his departure in "Transport". We find throughout those passages, all the moods of this young detenee, who from place to place was trying to understand the world he was going to have to survive in. Without glitter, he has us discover his thoughts, stratagems, his tricks, and all that sounds so true, that those who were deported recognise themselves there, recognise their companions, and neighbours. But the detention goes on, we then arrive in Dora, where the young author takes us to the very limit of life. Those pages are in my opinion remarkable, when we see men gradually sinking in darkness, from which some will miraculously emerge, but nobody had yet told us of this dreadful trip. In Belsen we are taken to the area of summary executions, where the injections of benzene were carried out, and it is at that point that the young author reaches the acme. The anguish he is generating lingers long after the reader has closed the book. Not a sentence, not a word digress from a terrifying reality. At last the liberation comes about, stunning the detenees in a way that it will take several months for them to recover, this astonishment is described in a few lines with the same simplicity and strength, and those lines are not followed by any comments, thus conferring to this book all its value as a testimony. I think that "Pour delit d'esperance" (Guilty of hope), through its extreme simplicity is one of the best books that has been published on the camps.

POSTFACE de Jean-Louis ARMATI

Dans ce témoignage que Michel Fliecx a écrit en 1945, dès son retour des camps allemands, c'est l'esprit de Résistance qui souffle de bout en bout, c'est la révolte à l'état pur C'est aussi, à travers le premier, le deuxième, le troisième et le quatrième cercle, une hallucinante descente aux enfers, avec son cortège de plus en plus pitoyable de suppliciés voués à la géhenne. L'extraordinaire résistance physique, la volonté, la débrouillardise, ont permis à Michel Fliecx de supporter ce régime, de survivre et de revenir de l'enfer nazi. Son témoignage, d'une authenticité réelle, d'une précision exceptionnelle, n'est pas un document de plus sur les K.L. c'est une source directe et riche d'informations sur les filières, les méthodes, les rythmes utilisés par le régime hitlérien pour éliminer ses adversaires et tous ceux qu'il considérait comme indignes d'exister. C'est aussi une sorte d'inventaire, une preuve par le vécu des forces et des faiblesses du système.
In this testimony that Michel Fliecx wrote in 1945, right after coming back from the Nazi camps, we have the spirit of Resistance blowing all the way through, it is revolt at its most. It is also through the first, second, third and fourth real, an agonising descent to hell, with its increasingly pitiable lines of tortured people bound for the inferno. The extraordinary physical strength of Michel Fliecx, his will power, his ability to cope, enable Michel Fliecx to put up with this life, to survive to come back from Nazi inferno. His testimony full of real authenticity, of an exceptional precision, is not one among all the documents on the K.L. It is a direct and rich source of informations on the channels, the methods, the rhythms used by the hitlerian regime to eliminate its opponents, and all those it regarded as unworthy of living, it is kind of inventory, a living proof of the strengths and weaknesses of the system.
060 - Commandant Pierre BEUVELET -: UN QUART DE SIÈCLE... UNE TRANCHE DE VIE !..

GUERRE 1939 / 1945 - Résistance - Déportation en Allemagne

Écriture : 1989 - Édition Mars 1989 - 134 Pages

POSTFACE de Jean-Louis ARMATI

C'est un bien curieux destin que celui de Pierre Beuvelet, jeune homme studieux et pieux se préparant à entrer dans les ordres et à enseigner, s'essayant aux travaux ménagers pour aider son père à élever ses soeurs: agent occasionnel des Postes, militaire pendant la "drôle de guerre", "taupe" infiltrée dans la Milice sur ordre de ses supérieurs du Réseau Brutus, finalement trahi et dénoncé à la Gestapo, échouant, après un passage à Compiègne puis à Auschwitz, au camp de concentration de Flossenburg, libéré par les troupes américaines, rapatrié, reprenant et poursuivant sa carrière militaire là où il l'avait laissée avant son arrestation. Son témoignage n'a qu'un seul objet et il nous l'explique dans l'épilogue : Éviter que le souvenir s'efface, conjurer l'oubli ! Le récit que nous donne Pierre Beuvelet de sa vie de Résistant et de Déporté est étonnamment humain. Le héros y côtoie le traître et la victime, le bourreau, dans une lutte permanente qui nous ramène aux origines de l'humanité et des grandes religions : C'est la lutte du bien et du mal, des ténèbres et de la lumière, c'est le yin et le yang taoïstes étroitement mêlés.
What a peculiar story is that of Pierre Beuvelet, a studious and pious young man getting ready to take holy orders and teach, sitting down for the housework to help his father raise his sisters: a casual post office assistant, soldier during the "phoney war", "mole" introduced in the militia on the request of his superiors in the Brutus network, finally he got betrayed and denounced to the Gestapo, ending up after going through Compiègne and Auschwitz to the concentration camp of Flossenburg, released by the American forces, repatriated, going back and carrying on his military career, at the point where he had left it before his arrest. His testimony has only one goal, and he explains it in the epilogue, that of preventing memory from fading away, to ward off oblivion ! The account that Pierre Beuvelet make of his life as a resistant and a deportee is astonishingly human. The hero rubs shoulders with the traitor and the victim, the torturer, in his continuous fight which takes us to the origins of mankind, and of the great religions: It is the struggle between good and evil, between darkness and light, it is the Taoist yin and yan closely intertwined.