Extrait Revue "PRIER" juin 1989 Auteur Albérie de Palmaert

Joseph MAUSSION: au service des plus pauvres

Jeune, dynamique et sportif, Joseph Maussion vole aujourd'hui pour Aviation sans Frontière dont il a été un des premiers pilotes.
Après une brillante carrière d'officier de l'armée de l'air, dans la chasse, il rejoint le civil, d'abord dans la postale puis le réseau moyen courrier d'Air France.
C'est dans sa maison de Bourgogne que je l'ai rencontré entre deux missions, en train d'étudier le dernier cours de théologie qu'il suit avec sa femme, de préparer la sortie annuelle du catéchisme et aussi... de ferrer un cheval !!!.   

Le désir d'aller plus loin 
"Je crois que j'ai raté ma vocation, semble-t-il s'excuser. Mais j'ai été pris par mes études"
Un bac décroché rapidement à un âge qui laisse tous les espoirs; puis l'Ecole de l'Air, la chasse: le rêve de gamin réalisé aux commandes d'un Mirage !
Mais au bout de quelques années j'ai vraiment pris conscience que la machine que je maîtrisais avec une immense joie était, en fait non seulement une machine capable de tuer mais destinée à cela . Je n'ai pu m'y résoudre et c'est pour cela que j'ai donné ma démission. 
Seconde étape. Le pilote de ligne surprend plus d'un de ses compagnons d'équipage. En effet, les escales ne sont pas pour lui un lieu de repos "4 étoiles". Il passes ses heures de liberté dans les bidonvilles d'Egypte ou de Turquie principalement en compagnie des enfants à qui il apporte aide et amitié.
Malgré cela, bien vite, il ressent le désir d'aller encore plus loin.
"Je me sentais en porte-à-faux dans ce milieu où nous avions l'argent facile. Et j'en arrivais à ne plus supporter le luxe de la vie en escale face à la misère de certains pays. Je sentais confusément le besoin de me retirer, de laisser une place plus grande à la prière qui a toujours été présente dans ma vie comme un levier à l'action. Quand j'étais dans mon avion il m'arrivait souvent de prier... C'était ma messe sur le monde"
Et c'est ainsi qu'au bout de quelques années, il démissionne à nouveau à la grande surprise de ses amis. 
"Aujourd'hui j'ai vraiment trouvé la paix du Christ. J'ai transmis le flambeau à mon fils aîné qui termine l'école de l'air. Je lui ai donné aussi une petite statue de la Sainte Vierge que j'ai toujours porté dans ma poche. Non comme une amulette mais comme la lettre de quelqu'un qu'on aime..."