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L'oeuvre
de Michel El Baze: Les guerres du XXe siècle à travers
les témoignages oraux |
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Germaine Desmoulins
PRÉFACE de Michel EL BAZE Pour comprendre l'engagement massif des Juifs Algérie dans la résistance et leur importante participation aux préparatifs du Débarquement Anglo-Américain du 8 Novembre 1942, il faut se souvenir de quelques dates qui doivent rester gravées dans nos mémoires. C'est, dès Octobre 1940 que Vichy abroge le Décret Crémieux du 24 Octobre 1870 qui accordait la nationalité française aux Juifs d'Algérie. Moi-même donc, j'étais recensé comme tel par la Municipalité d'Alger ; bien que engagé volontaire, décoré de la Croix de Guerre sur le front de la Somme, je devenais sujet de ce Pays que je défendais. Mieux , l'Algérie pourtant libérée du joug allemand, accentue sa pression raciale par la voix et par les actions de son Gouverneur Général Marcel Peyrouton qui maintient et pratique la ségrégation. Mieux encore, le 14 Mars 1943, le Général Giraud, allant au-delà des décisions de Pétain, abroge une deuxième fois le Décret Crémieux. Les Juifs se voient confirmés dans la perte de leur nationalité et de tous leurs droits, sont maintenus sujets sans aucune dérogation. Arrive de Gaulle le 30 Mai 1943 pour partager le pouvoir avec Giraud et ce n'est que le 20 Octobre 1943, soit près d'une année après le Débarquement, qu'il parvient à vaincre sinon à convaincre les "colons" racistes et leur impose l'abandon de ce honteux Statut des Juifs et la remise en vigueur du Décret Crémieux avec, paradoxalement, l'appui de la Communauté musulmane et notamment de son chef spirituel - ami de mon père - le Cheikh El Okbi, à qui je rends ici un respectueux hommage. Les Juifs peuvent alors quitter les Bataillons de Travailleurs créés pour eux, quitter les Camps et les Chantiers où on les parque et continuer le combat à part entière pour la libération du Pays, de leur Pays, la France. To
understand the massive commitment of Jews of Algeria in
the resistance and their important participation to
preparations of the Anglo-American Landing of 8 November
1942, it is necessary to remember some date that have to
remain engraved in our memories. That is, from October
1940 that Vichy abrogates the Decree Crémieux of 24
October 1870 that granted the French nationality to Jews
of Algeria. Myself therefore, I was counted as such by
the Municipality of Algiers although committed
volunteer, decorated the Cross of War on the front of
the Somme, I became liable this Country that I defended.
Better, the Algeria
nevertheless liberated of the German yoke, emphasizes
its racial pressure by the voice and by actions of its
General Governor Marcel Peyrouton that maintains and
practices the segregation. Better again, 14 Mars 1943, the General
Giraud, going beyond decisions of Pétain, abrogates a
second time the Decree Crémieux. Jews see confirmed in
the loss of their nationality and all their rights, are
maintained liable without no derogation. Arrives de Gaulle 30 May 1943 to
share the power with Giraud and this is that 20 October
1943, is near of a year after the Landing, that he gets
conquer otherwise to convince colonists racist and
imposes them the desertion tof his shameful Status of
Jews and the discount in vigor of the Decree Crémieux
with, paradoxically, the support of the Moslem Community
and notably of its spiritual chief - friend of my father
- the Cheikh El Okbi, to that I render here a respectful
homage. Jews can then leave Battalions of Laborers
created to them, leave Camps and Yards where one pens
them and continue the combat fully fledged for the
liberation of the Country, their Country, France.
Um das massive Engagement der algerischen
Juden in der Widerstandsbewegung zu begreifen, und
ihre wichtige Teilnahme an den Vorbereitungen der
Englisch-Amerikanischen Landung vom 8. November 1942,
muss man sich einiger Daten erinnern, die in unser
Gedächtnis eingepragt bleiben müssen. Das ist der Fall seit Oktober
1940 dass Vichy das Dekret Crémieux vom 24. Oktober
1870 ausser Kraft setzt, das den Juden aus Algerien
die französische Nationalität bewilligte. Ich selbst
also war erfasst als solcher von der
Gemeindeverwaltung von Alger obwohl
Kriegsfreiwilliger, mit dem Croix de Guerre an der
Front der Somme ausgezeichnet, wurde ich Bürger ohne
Rechte des Landes, das ich verteidigte. Besser, Algerien, obwohl vom
deutschen Joch, unterstreicht seinen rassistischen
Druck durch die Stimme und die Handlungen seines
Gouverneurs Général Marcel Peyrouton, der die
Rassentrennung aufrecht erhält und praktiziert.
Besser noch, schafft am 14.
Marz 1943, indem er über die Entscheidungen Pétains
hinausgeht, Général Giraud ein zweites Mal das Décret
Crémieux ab. Die Juden sehen sich bestätigt im Verlust
ihrer Nationalität und aller ihrer Rechte, werden
Bürger ohne Rechte ohne jede Ausnahme. Kommt de Gaulle am 30. Mai 1943
um die Macht mit Giraud zu teilen, und es ist erst am
20. Oktober 1943, beinahe ein Jahr nach der Landung,
dass es ihm gelingt, die rassistischen "Kolonisten" zu
besiegen, wenn nicht zu überzeugen und ihnen die
Aufgabe dieses schandlichen Status der Juden aufzwingt
und das Wiederinkraftsetzen des Décret Crémieux mit,
paradoxerweise, der Unterstützung der muselmanischen
Gemeinde und besonders ihres geistigen Oberhaupts -
Freund meines Vaters - Cheikh El Okbi, dem ich hier
meine Achtung ausdrücke. Die Juden können dann die
Bataillons der Arbeiter, für sie eingerichtet,
verlassen die Lager und Arbeitsplatze verlassen, wo
sie zusammengepfercht waren und den Kampf vollständig
wiederaufnehmen für die Befreiung des Landes, ihres
Landes, Frankreich.
POSTFACE DE MICHEL EL BAZE 8 Novembre 1942 Germaine Desmoulins passe la nuit blanche la plus exaltante de son existence pendant que son époux et son frère assument leur mission de retenir prisonniers tous les occupants du siège du Gouverneur Général de l'Algérie, le Palais d'Été. Roger Desmoulins et Sauveur El Baze furent plus tard peu prolixes avec moi alors que je les pressais de me raconter leur aventure. Deux points cependant leur restaient gravés : le nombre important de défection de Résistants désignés pour cette mission et le siège qu'ils subirent dès le lendemain, de la Gendarmerie Française à laquelle d'ailleurs ils durent par la suite tenter d'échapper, l'un en se terrant, l'autre en rejoignant la France Libre en Tripolitaine avec les difficultés qu'on imagine. Triste épopée que celle-là où l'on vit les autorités en place, s'appuyant sur les sentiments pétainistes de la grande majorité de la population, refuser pendant un trop long temps la libération du joug nazi que leurs offraient Américains et Anglais, débarquant de leurs terres lointaines pour libérer le Pays. 8
November 1942 Germaine Desmoulins passes the white night
the most exalting of her existence while her spouse and
her brother assume their mission to retain captive all
occupants of the seat of the General Governor of the
Algeria, the Palace of Summer. Roger Desmoulins and Sauveur El Baze were
later bit prolixes with me while I pressed them to tell
me their adventure. Two points however their rest
engraved : the important number of defection of
Resistants designated for this mission and the seat that
they underwent from the morrow, the French Police to
which of elsewhere they had by the continuation to tempt
to escape, the one in burrey, the other in rejoining
Free France in Tripolitaine with difficulties that one
imagines. Sad epic that the latter where the
one lives authorities on site, supporting on sentiments
pétainistes of the great majority of the population, to
refuse during a too long time the liberation of the Nazi
yoke that offered their American and English,
disembarking their distant earth to liberate the
Country.
Index Aboulker 14 Achiary commissaire 12; 14; 15 Alger 9; 10 Algérie 1 Attali Simon 10 Ausschwitz 10 Autriche 10 Ayoun, avocat 12; 13; 14 Blum René 9; 11; 12; 13; 14 Cheikh El Okbi 1 Colomb Béchard 15 Dachau 10 de Gaulle Charles 1; 10; 12 Décret Crémieux 1 Delgove inspecteur de Police 11; 12; 14; 15 Desmoulins Roger 11; 14; 17; 18 El Baze Michel 1 El Baze Mouchi 41 El Baze Sauveur 12; 14; 17; 18 Giraud Général 1 Gitta Amiraz-Silbert 14 Hanrion Général 12 L'Hostis Jean Ingénieur des Arts et Métiers 9; 14 Palais d'Été 13 Pétain Maréchal 15 Peyrouton Marcel Gouverneur Général 1 Roubine Guedj 45 Salphati Danielle 12 Strasbourg 11 Vichy 9; 10
Table
Préface 1 Notes et documents 16 Citations 17 Groupe Géo Gras 20 Psaume à conserver 41 Tes pensées d'outre tombe 42
La mémoire
En visite chez mon frère
Michel, j'écoute une conversation entre ma belle-soeur,
mon frère et deux de leurs amis dont le sujet était la
participation d'un Ingénieur des Arts et Métiers, Jean
L'Hostis, aux événements qui ont précédés et accompagnés
le Débarquement Anglo-Américain du 8 Novembre 1942 à Alger
et, à mon grand étonnement, je découvre que mon frère
recueille et met en page depuis des années, les récits des
témoins de toutes les guerres. Alors, je dis : - Je
connais bien M. Jean L'Hostis. Je le rencontrais souvent à
Alger lors des réunions de l'Association des Ingénieurs
des Arts et Métiers. Mon mari était lui aussi, diplômé de
cette école. Je dis encore : - J'ai moi-même vécu en ces
années là des moments intenses et difficiles. Mon frère
m'incita aussitôt à prendre la plume, ce que je fais
aujourd'hui. Certes, mon mari, décédé, ou M. et Mme Blum
auraient pu le faire mieux que moi-même. Veuve depuis 17
ans je suis tout de même heureuse de pouvoir raconter
notre participation au Débarquement du 8 Novembre 1942,
avec une certaine frayeur rétrospective en réalisant que
la moindre imprudence de ma part aurait pu faire tourner
tragiquement en bain de sang ce témoignage. Comme on le
sait, ce grand débarquement Américain d'une armada de
bateaux de guerre appuyés d'avions de combat, avait besoin
de compter sur l'aide efficace d'hommes courageux et sûrs,
prêts à donner leurs vies et même celle des membres de
leurs familles. Tout tenter, tout risquer plutôt que de
tomber, d'être pris dans les tentacules de la pieuvre
nazie et de ses alliés de Vichy.
En ces années terribles de
bruits de guerre... et de guerres. Et les Juifs ... toujours les Juifs que le
monde accuse pour les fautes des autres. Ces Juifs sur
lesquels on veut faire peser toutes les fautes du monde
entier... C'est dans
ce climat de tension intense que mon frère Michel, décide
de quitter ses études brillantes pour s'engager dans
l'armée à l'âge de 18 ans, laissant mes parents dans les
larmes et dans une suite de grandes inquiétudes mais tout
de même fiers d'avoir un fils courageux pour défendre son
pays. Car les nouvelles venant à Alger jusqu'à nous
étaient accablantes. Non seulement pour tous les Juifs
mais aussi pour la France et sa devise : Liberté...
Égalité... Fraternité!.. Sur tout les fronts l'armée
allemande avance et les Juifs sont chassés de partout. Je
pense qu'à cette époque si j'avais eu un grand fils... je
l'aurais encouragé à défendre sa Patrie quoiqu'il
advienne... mais j'avais ... mais j'avais 20 ans!...
A Alger les Allemands se mettent
en place en vainqueurs. Et moi, je n'ai comme force que de
tricoter, chaussettes et écharpes et d'écrire chaque
semaine un mot à mon frère Michel, en espérant que parmi
tant de messages, un ou deux lui parviendront. Car mon
frère est prisonnier à Stalag 17B en Autriche. Ma mère
expédie chaque fois qu'elle en a le droit, des colis pour
lui, et pour qu'il distribue autour de lui... on nous dit
que les prisonniers sont transis de froid et souffrent de
la faim. Que faire mon
Dieu ? Ma mère pleure et prie; décide, étant croyante, de
jeûner, chaque semaine les Lundi et Jeudi, pour demander à
l'Éternel, son Dieu, de protéger son fils, de mettre sur
son chemin de l'aide. Ma mère a jeûné ainsi jusqu'au jour
où elle a vu de ses yeux son fils enfin sain et sauf en
1945. La mère de ma mère, jeûne aussi avec ma mère,
partageant ses prières, car non seulement ses petits
enfants sont à la guerre mais aussi les gendres et son
fils unique Simon sont aussi mobilisés... De toutes parts
les nouvelles sont inquiétantes, un peu plus chaque jour.
Un jour nous recevons, une carte
venant du camp de prisonniers du Stalag 17B, avec un colis
contenant quelques affaires appartenant à mon frère Michel
qui dit de ne plus envoyer de lettres ni de colis... sans
d'autres explications... Mais ma mère continue à jeûner,
croyant à la puissance de Dieu, l'Éternel des Armées.
On demande à tous Juifs du monde
entier d'avoir un jour de jeûne, tous ensemble, afin de
crier ensemble à Dieu de faire cesser ces calamités,
d'arrêter sa colère sur son peuple en détresse... Chez
nous, toute la famille jeune, du plus petit au plus grand
en espérant que le Dieu d'Israël écoute son peuple et le
pardonne enfin... Dachau
... Ausschwitz ... tous ces convois dirigés vers la
mort!... Caïn, qu'as tu fait de ton frère...? Son sang
crie sur toi!... Que faire mon Dieu, à l'annonce de
l'Armée Française en déroute...? Et de tous ces gens qui
se disent Français ... qui donne la France et ses
partisans à l'Allemagne !!! Un seul espoir...Dieu et de
Gaulle. De Gaulle, qui résiste aux Allemands. Et la Résistance commence à se
mettre en place, mais aucun n'a plus confiance à l'autre.
Mme Costecalde, une voisine amie dont le mari est
sous-officier de carrière, me dit un jour, un sourire
merveilleux aux lèvres : - Si on vous amène tous dans un
camp de concentration, nous pourrons garder vos biens,
vous pouvez avoir confiance en nous... Et dans ce climat vient une
nouvelle; en tant que Juive, ma soeur, sage-femme, n'a
plus le droit de professer; son mari, fonctionnaire au
Gouvernement Général, est renvoyé sans aucune indemnité.
Mes jeunes frères et mes soeurs sont renvoyés des
écoles... Mon père n'a plus le droit de vendre ses tissus;
commerçant en gros et demi gros il n'est plus patron chez
lui... en plus, un administrateur de biens lui est
imposé... il n'a plus le droit de percevoir ses loyers en
tant que propriétaire; il doit rendre des comptes aux
vainqueurs et à ses acolytes en service commandé par
Vichy. Personne n'a
confiance à l'autre... comment reconnaître les patriotes
des pétainistes ? Un
matin, un agent de police vient annoncer à ma mère que mon
père est emprisonné... Pourquoi ? ... Il n'en sait rien !
M. Delgove, ami personnel de mon père est Inspecteur en
Chef de Police à la Préfecture d'Alger, par lui passe
toute affaire sérieuse; souvent, il venait avec sa femme,
chez nous. Aussi ma mère, dès le matin, va à la Préfecture
d'Alger, rencontrer M. Delgove... Elle attend M. Delgove
toute la journée. Plusieurs policiers empêchent l'accès de
l'entrée. N'ayant pas de laissez-passer, elle reste devant
la porte, espérant le voir sortir. Elle reste là jusqu'au
soir, en vain... M. Delgove était certainement mis au
courant par ses agents que ma mère l'attendait à la
sortie. Le soir, mère rentre à la maison harassée, en
pleurs... Sachant que toute affaire de police passe entre
les mains de M. Delgove, ma mère décide de se rendre au
petit jour surprendre M. Delgove chez lui. Surpris, M.
Delgove dit ignorer l'arrestation de mon père, lui promet
de faire le nécessaire. Mon père aura passé trois jour en
prison avant d'être libéré. M. Delgove est invité avec sa
femme à venir déjeuner le dimanche suivant chez nous.
Mon père était en prison,
lorsque je fis la connaissance de mon futur mari à qui je
dis avec fierté : - Je suis juive, et mon père est en
prison ! Il me répond : - Mon meilleur ami est Juif, et
c'est un grand honneur de notre temps d'être emprisonné
pour la bonne cause. Cette réponse désarme ma révolte et
apaise mon angoisse dans ces moments entourés de risques
et de haine ! Mon
futur mari, Roger Desmoulins, travaillait chez Peugeot à
Montbéliard en tant qu'ingénieur. Il avait fuit la France
occupée et le travail forcé pour s'engager au
"Méditerranée Niger", réseau de résistance. Son ami, René
Blum, ingénieur, directeur d'usines de distillerie de
liqueurs, aussi patron de cinéma à Strasbourg, avait fuit
les Allemands avec sa femme, étant en grand danger en tant
que Juifs; il était lui aussi chef de résistants.
Évidemment je ne savais rien. Donc, pour fêter la
libération de mon père, mon futur mari était invité chez
nous, il a plu tout de suite à mes parents, par sa
franchise. Jusqu'à lors, mes parents n'acceptaient pas de
mésalliances pour leurs enfants étant donné l'attitude de
soi-disant chrétiens qui à toutes occasions lèvent la
Croix pour frapper les Juifs et crier à leurs faces :
"Sales Juifs !". Mais si ces chrétiens connaissaient les
Évangiles, ils auraient lu dans bien des passages que
leurs "Salut vient des Juifs !" (Jean 4/22) Dans
l'Évangile de Luc il est écrit que : "Marie se réjouit
pour Israël son peuple". Et ces chrétiens là, faute de
connaissance, ne peuvent comprendre qu'ils continuent à
lui transpercer son âme (Luc 2/35), puisqu'ils sont encore
contre Israël, le Peuple Élu de l'Éternel ! ... A cette
époque là, je ne savais rien de la Bible et mes "Pourquoi"
vers Dieu montaient vers les cieux ! Donc ce dimanche,
chez mes parents, étaient M. Delgove, sa femme, ma
grand-mère Attali, M. et Mme René Blum. Mes parents
acceptèrent Roger Desmoulins pour gendre avec les
encouragements de ma grand mère Attali. A partir de ce
dimanche Roger était reçu tous les soirs en tant que
fiancé. Dans les trois
mois qui séparaient notre union, plusieurs personnes de
notre quartier, des amis soi-disant, cherchaient à
dissuader Roger de s'unir à une Juive. On lui dit que je
faisais le trottoir pour m'habiller alors que mon père
était marchand de tissus. Une autre personne, en tant que
chef de parti pétainiste, "Croix de Feu", le menace de le
faire "virer" de son travail s'il continue à me fréquenter
en futur mari. Fort heureusement, ce monsieur ne savait
pas que mon fiancé travaillait dans l'ombre en vue du
Débarquement américain. A la Mairie, pour la publication
des bans, l'employée de la Mairie lui dit : - Il ne manque
pas à Alger de jolies filles, pour s'allier à une Juive!
Et Roger de lui répondre : - Mêlez-vous de vos affaires !
Ainsi le climat s'alourdissait
autour de nous. A qui faire confiance ? C'est dans cette
tension là que je me mariais le 14 Février 1942. Mon
témoin était M. Delgove, Inspecteur en Chef à la
Préfecture de Police d'Alger. René Blum était le témoin de
Roger. Au repas frugal participaient ma grand-mère, mon
père, ma mère, René Blum et sa femme, Delgove et sa femme.
Ah, si M. Delgove se doutait que
René Blum était chef d'un réseau de résistance et que
Roger Desmoulins était un partisan résolu pour défendre la
liberté de la France, les événement du débarquement du 8
Novembre 1942, se seraient déroulés tout autrement. Un
jour, mon mari me dit qu'il me fallait être absolument
discrète, que M. Delgove, que nous rencontrons souvent
chez mes parents, ne se doute pas que dans l'ombre, un
plan merveilleux se construisait, le débarquement
américains avec sa flotte, qu'il suffirait de ma part d'un
mot maladroit pour faire démanteler toute une grande
partie de la Résistance en Algérie, ce qui nous conduirait
tous au peloton d'exécution. M. Delgove dit à mes parents que c'était M.
Achiary, commissaire, qui avait incarcéré mon père... Qui
croire! Heureusement nous ne faisions confiance à
personne, même pas à nos proches parents; tous ces
événements passés nous ont appris à nous taire. Roger me
dit de ne pas en parler surtout à mon père, très ami de M.
Delgove. Un mot imprudent de sa part, pouvait faire
effondrer l'échafaudage construit durant ces longs mois.
comme une toile d'araignée autour des fascistes.
Connaissant, les souffrances de ma mère et de ma grand
mère et leur sérieux, je les mis au courant; nous tenions
à leurs prières. Elles encouragèrent mon frère Sauveur El
Baze, de s'engager auprès de mon mari, comme volontaire.
Maître Ayoun, avocat, était chef
de réseau ainsi que René Blum. J'étais enceinte de six
mois, mon mari me dit d'écouter dans le secret la B.B.C.;
c'était défendu d'écouter les messages venant de Londres.
Sous une couverture, évitant le moindre bruit, nous
attendons le message venant de Charles de Gaulle, le soir,
sans lumière pour éviter toute oreille indiscrète, tandis
que mon mari allait aux réunions pour mettre en place le
débarquement avec les partisans. Message de ralliement
pour tous les résistants de l'Afrique du Nord, message qui
annonçait, que l'Armada américaine était là en place. Ce
message, mot de ralliement, était : "Allô, Robert,
Franklin arrive" (c'est pourquoi en souvenir de cette nuit
mémorable du 8 Novembre. Je donnais à mon fils, né le 1er
Mars 1943, le prénom de Robert, Charles, Auguste. Auguste
comme le défenseur de la France...
Ma
nièce Danielle qui n'avait que 5 ans, aujourd'hui épouse
du Général Hanrion, se souvient très bien des conditions
de cette naissance dans la maison de notre grand mère au
84 Avenue Malakoff : Pendant que les sirènes hurlaient
et que la D.C.A. tonnait, elle revoit sa mère
m'accoucher à la lueur des bougies, puis le bébé
enveloppé dans une couverture, descendu avec tout le
monde, à l'abris, dans la cave.
Dès le message reçu, tous les
Résistants devaient rejoindre leurs postes décidés à
l'avance pour recevoir armes, instructions et
responsabilités. Ainsi Me. Ayoun, René Blum, tous deux
officiers, mon frère Sauveur, mon mari, plus une dizaine
de partisans, étaient désignés, pour occuper le "Palais
d'Été", avec, me dira plus tard mon mari, des fusils
rouillés. Et pour ordre : ne pas verser une goutte de
sang. Le plan était comme le décrit M. L'Hostis dans ses
souvenirs, de désarmer avec beaucoup de tact chaque
officier supérieur qui viendrait au Palais d'Été, prendre
des ordres dès le premier coup de canon. Tous les
partisans en uniforme ont neutralisé la Garde importante
du Palais d'Été, sans qu'aucune goutte de sang ne soit
versée. Les lignes téléphoniques furent coupées pour
obliger les officiers responsables de se présenter pour
prendre les ordres sur place. Raconter cette nuit-là peut paraître facile
mais il fallait beaucoup de courage aux résistants, cela
se comprend. Mon mari, me dit qu'il leur a été facile de
relever la Garde du Palais. Toute la Garde a été enfermée
à double tour dans des locaux préparés d'avance. Devant
chaque bureau était placé un résistant en arme. Ainsi, au
premier coup de canon ,tous les officiers attachés au
Palais d'Été, se présentèrent à leur poste pour recevoir
des ordres. Avec beaucoup de déférence, un officier
supérieur les recevait, leur demandant de patienter, les
faisait diriger dans un bureau où avec des égards, ils
étaient désarmés et enfermés à double tour,
séparément...et ainsi de suite, sans verser une goutte de
sang, car les hommes de Pétain ne se méfiaient pas, étant
sûr de leur cause. Ainsi, avec des fusils rouillés, une
poignée d'hommes a maîtrisé des officiers supérieurs. Je
ne connais pas les noms de tous ces officiers arrêtés, ni
mon mari, ni René Blum ne me l'ont dit, mais M. Ayoun ou
ses proches pourraient finir ce récit. Mme Blum vint ce soir du 7 Novembre
1942, chez moi. René et Roger nous avaient recommandé
d'être prudentes, au sujet de leurs absences, de ne parler
à personne. Si l'on entendait entre minuit et une heure du
matin, le bruit du canon, c'est que le débarquement était
en train de réussir. Mais si aucun bruit ne se faisait
entendre, c'est que tout était raté, que tous les
résistants avec leur familles étaient bons pour le peloton
d'exécution. Comment raconter cette nuit là. Il
n'y avait rien à faire, attendre et prier, que Dieu enfin
vienne à notre aide contre cette barbarie nazie et ses
acolytes. Le temps est long à passer; comme soeur Anne, on
ne voyait rien venir. Au 7ème étage, rien à l'horizon, il
fait nuit noire, la mer et le ciel se confondent et nos
coeurs battent, et l'angoisse commence à nous étreindre.
Une jeune fille espagnole de 18 ans, Louise, dormait chez
moi, pour m'aider au ménage. Vers une heure du matin
enfin, le premier coup de canon se fait entendre. Et cette
scène, comme au cinéma dans un film tragi-comique : Deux
femmes s'embrassent, sautent, rient, à chaque coup de
canon. Une fille affolée, endormie criant : "Madame,
Madame", éberluée, mal réveillée, voit deux femmes
heureuses, s'embrassant, sautant de joie. Toutes les trois
nous descendons à l'entrée de l'immeuble où les locataires
sont déjà là, endormis, apeurés. Nous essayons de cacher
notre joie. On nous demande où se trouvent nos maris, nous
répondons évasivement. Au
matin les canons ne cessent pas, la D.C.A. aussi. Serrée
contre Madame Blum, ne sachant pas l'issue de cet
affrontement sanglant, enceinte de six mois mais résolue à
tout plutôt que de tomber entre les mains des nazis. Et
les heures passent. Vers
midi, un homme, un brassard de la défense passive au bras,
entre dans le hall, au milieu de tous les gens de
l'immeuble, demande à parler à Mme Desmoulins. Je me
présente toute tremblante. Il veut me parler
confidentiellement; avec Madame Blum, nous montons au
7ème, chez moi. La D.C.A. fait rage. Ce messager nous dit
que nos maris sont saufs, que le débarquement est en bonne
voie, mais qu'ils sont retenus pour les besoins du
Service, nous avons revu nos maris deux jours après.
La suite..., Sauveur El Baze ou
Me. Ayoun pourraient compléter ce récit.
Ni
Roger Desmoulins, ni René Blum, ni Sauveur El Baze,
n'ont voulu adhérer à l'Association du 8 Novembre. La
raison : plusieurs parmi les membres actifs s'étaient
désistés au dernier moment. Roger, considérait avoir
fait son devoir de Français sans plus... Comme des
milliers d'autres.
* ** Dans cette nuit du 8 Novembre, M. Delgove a été arrêté dans des conditions relatées différemment par Mme Gitta Amiraz-Silbert et par M. Jean L'Hostis. Mme Gitta Amiraz-Silbert :cf "La Résistance juive en Algérie", Page 119, Edition Rubin-Mass Ltd-Jérusalem. Un ami vient prévenir que la Police est alertée et qu'une perquisition va avoir lieu dans l'appartement des Aboulker d'un moment à l'autre. Tout le monde passe dans un autre appartement. José remet aux insurgés les brassards qui aideront à leur ouvrir les portes. Et, en effet, deux heures plus tard, le chef de la Police, Delgove, alerté par le mouvement anormal de la maison depuis la veille, vient voir ce qui se passe; Achiary le rencontre dans l'escalier. Chacun dit à l'autre: "Je vous arrête" ! Finalement, Achiary arrête Delgove. M. Jean L'Hostis :cf N° 108 de cette Collection, page 53. Comme rien n'échappe à Achiary, alors que nous causons, il remarque que je fronce les sourcils. Tout ce tohu bohu, lui dis-je, m'inquiète. J'ai la conviction que désormais il faut faire vite. Sourire aux lèvres, il m'apprend alors qu'effectivement à la préfecture on a eu vent des allées et venues continuelles à l'entrée du 26 de la rue Michelet. Le Service des Renseignements alerté s'est empressé d'y envoyer Delgove l'un de ses inspecteurs. Visiblement satisfait de lui-même, Achiary me raconte ensuite comment celui-ci a été pris au piège. Je laisse parler mon ami: - Sans se méfier, Delgove sonne à la porte. Chargé d'assurer la sécurité de tout ce monde, je me mets aussitôt derrière la porte d'entrée équipée d'un judas. Ainsi je puis reconnaître les visiteurs au fur et à mesure qu'ils se présentent. C'est moi qui ai ouvert la porte à Delgove. A peine en a-t-il franchi le seuil que je lui saute dessus et le ceinture: - Alors! mon vieux, que viens-tu foutre ici ? Ils se tutoient, ce sont de vieilles connaissances. Transi de peur, sachant que je suis capable de tout il bégaie et lamentablement me supplie de ne point le cogner. Il me dégoûte et je lui rétorque sèchement qu'il est mon prisonnier et qu'il ne sortira pas d'ici de si tôt. Sans ménagement je le soulève et l'emporte dans les chiottes où je l'ai bouclé. Il s'y tiendra sagement, appréhendant le pire, assis sur le couvercle des tinettes, jusqu'au moment où après l'occupation du Commissariat Central, il y sera conduit menottes aux mains et emprisonné comme de bien entendu. Delgove
fut dégradé et démunis de tous ses biens. Il fut ensuite
dirigé vers un camps de concentration, à Colomb Béchard,
je crois me souvenir, laissant sa femme sans ressources
et dans une grande angoisse. Pendant les 2 années et
demi de l'internement de son ami, mon père a soutenu
chaque mois son épouse, qui, désespérée à Alger, n'avait
aucune ressource et envoya de nombreux colis à M.
Delgove (Couvertures, linge, conserves...) Mon père ne
pouvait oublier que M. Delgove l'avait libéré après 3
jours de prison lorsqu'il avait les pleins pouvoirs à la
Préfecture d'Alger; pouvoir d'arrêter, de libérer et
même de faire torturer tous les adversaires du Maréchal
Pétain. M. Delgove
fut libéré après le guerre et devint représentant des
machines à coudre Elna. Dans nos rencontres chez nos
parents, il dit être persuadé d'avoir fait son devoir de
"vrai Français" en servant le Maréchal Pétain, qu'il
n'était pas contre les Juifs, la preuve : mon père
comptait parmi ses meilleurs amis. Très sincère, il nous
dit aussi que, s'il avait eu vent de nos relations avec
la Résistance, il aurait fait son devoir de Français en
nous conduisant tous au poteau d'exécution, malgré sa
grande amitié pour nous !..
En conclusion, je voudrais faire
mienne la prière de mon père pendant les moments les plus
pénibles de cette période :
"Éternel notre Dieu, fasse que nos ennemis deviennent nos amis"
Notes Citations Vers 1950, mon frère Michel, après avoir lu le livre de Michel Ansky, "Les Juifs d'Algérie", apprend à Roger et Sauveur, qu'ils ont fait l'objet d'une citation pour leur participation au Débarquement. Je vous laisse imaginer leur incrédulité d'abord, leur surprise ensuite...
Noms des compagnons cités par décision no. 28l du Ministre des Armées Edmond Michelet le 22 Juillet 1946 Transmis par Ie Général de Division Jousse du cabinet du ministre des Armées le 2 Août 1946
CORPS D'ARMÉE ABECASSIS Raymond ARFI Emest ASSERA-AUBRY ASSUS André BARRUCAND Pierre BELLON Baptiste BERAUD Philippe BRISSON Pierre BRUNEL Jacques CARRION René CASSIS Marcel DARMON Adolphe DIELON Nicolas EL GUERABLI FABIANI Joseph FITOUSSI Alfred GAMZON Robert GOZLAN Jean GOZLAN Julien MILLET Henri MORALl-DANINOS MOULIS Henri PAPERO Henri PITSCH Georges RAGER Jean-Pierre RAYMOND Albert REBBOUH Roland RECASSA Robert ROOL Gérard SEBAOUN Paul SIROT Gérard TIMSIT Gilbert TOSTAIN Paul TRUCHET André VOELIN Georges
A L'ORDRE DE LA DIVISION
ADLER Raymond AICH Fernand ALEXANDRE Armand BACRI Roger BITOUN Georges CHEMLA Prosper COHEN ADAD Raoul HAGAY Maxime L'HOSTIS Suzanne MEDIONI Georges MESGUICH Henri Mme D'ASTIER DE LA VIGERIE MOULIS Renée OUDINAT Ferhat PENEL Berthe QUIBECH Joseph ROSEM Jean SEROR Roland SERRA Marie-Rose SITT Marcel SONIGO Georges SONIGO Isidore THILL Jean WITTELSON Claude
A L'ORDRE DE LA BRIGADE
AYACHE Albert BARDISSIER Roger BELHACEN Marius BENHAIM René BENHAMOU Benjamin BENSIMON Lucien BOILLAT Joseph BOUMENDIL Charles CHEMOULY Charles DESMOULINS Roger DURAND Norbert EPSTEIN Louis HOBORBOU Marcel JAVELLOT Charles KAMOUN André MAGOT Marcel MARCHETTO Paul MATTEI Baptiste MORALI Roger PEROPADRE Jean-M. PETAUTON Pierre PLAS René RAYMOND Robert SCHEFFER René SELLAM Gabriel TAOUS Jacques TEMIME Elie THEBOUD Henri THOMAS Jean TOUITOU Gaston
A L'ORDRE DU RÉGIMENT
ACHOUCH Simon ADDA Charles AFZER Lazare ALBOU Marcel ALBOU Roger AMRAM Vitalis ATLAN Maurice AYACHE Alfred AYACHE Sylvain AZOULAY David AZOULAY Paul B0RECH Jean BARCHEZYNA Zelik BEDJAI Gilbert BELADINA Paul BELAICH Paul BELLALOUM Gilbert BELTZ Marcus BENAROUS René BENDAVID Sam BENHAMOU Edmond BENHAMOU Gcorges BENICHOU Armand BERIBI Fernand BOUANA Elio BOUCHARA André BOUCHARA Fernand BOUCHARA Joseph CHEMOULI Charles CHOLAL André CIOSI Jcan COHEN Eliezer COHEN Sauveur DAHAN Philippe DERRIDA Fernand DJIAN Emile DJIAN Paul EL BAZE Sauveur FARRAGI Andro FRIANT René GHNASSIA Albert GUEZ Marcel HAYOUN Félix KAMOUN Lucien KARSENTY Joseph KHOLER Marius LAIK Edmond LEVY André MEDJAR Paul MESGUICH Jacques MESGUICH William MORGIANA Simon NEBLE Georges NIEL Roger OSSOSINO Louis OUALID Pauley OUALID William PAULI Pierre PAULIN Charles SAYAG Lucien SCIARI Albert SELLAM Alphonse SELLAM Joseph SERFATI Fernand SERFATI Joseph SIKSIK Léon SMADJA Robert SMEDJA Albert STROCH Joseph SULTAN Claudo SUSSAN Georges TEMIME Roland THOMAS Maxence TIBIKA Victor TIMSIT Martial TRODJAM Armand TUBIANA Gil URBANI Marcel ZEMMOUR Ernest GROUPE GÉO GRAS
NOMS DES PARTICIPANTS
PRÉFECTURE
AICH Fernand ALBOU Marœl ATLAN Emile ATLANI Henri AYACHE Albert AYOUN Félix AZOULAY Albert BEDJAI Gilbert BENAICHE Paul BENHAYO Jacques BIRIBI Femand BOUCHARA Charles FITOUSSI Alfred GUEZ Eugène GUEZ Fernand JAIS Femand LÉVY André MESGUICH William NENHOMO Benjamin OUALID Sadia PAPERO Henri SEBAOUN Paul SESSAS Georges SMADJA Arsène SULTAN Claude TABET Michel ZERMATI Jacques
GRANDE POSTE
BOUMENDIL Charles CHEMLA Prosper CHEMOULLI CharlesDREYFUS Jean ELBAZ Raphaël GOZLAN Jean GOZLAN Julien KAMOUN André KAMOUN Lucien SlMEDJA Albert TIBIKA Victor TIMSIT Martial
XIXe CORPS
ABRAMI Henri ACHOUCHE Simon ADDA Charles ALBOU Roger AMRAN Vitalis ANKAOUA Robert ASFES Lazare AYACHE Alfred AYACHE Sylvain AYOUN Jacques BAKRY André BELADINA Paul BELALOUM Gilbert BELHACEM Maurice BENAIM René BENAROUS René BENDAVID Sam BENHAMOU Edmond BITOUN Georges BOSHEN Jean BOUANA Elie BOUCHARA André BOUCHARA Joseph CASSIS Marcel COHEN ADAD Raoul COHEN Eliezer COHEN Sauveur DAHAN Philippe DARIDAN Lieutenant DARMON Adolphe DRIGUEZ René FAIVRE Mario FREDJ Fernand GAMZON Robert HINIJAIS Roger LIBINE Germain LOUFRANI Georges MESGUICH J.-C. MESGUICH Jacques MESQUICH Henri MORALI Roger NEBOT René OUALID Paul PILLAFORT Alf. Cap QUIBECH Joseph SIKSIN Léon SMEDJA Robert SONEGON Marcel TAOUSS Jacques TAOUSS Maurice TEDRI Léon TEDRI Maurice TEMIME André TEMIME Elie TEMIME Roland TORDJEMAN Armand ZERAFFA Jean-Claude ZITOUN Jacques
COMMISSARIAT DU Xe
ABOULKER Raphaël ABOULKER Stéphane BOKABORSKI Olivier De ROQUEFORT De SAINT-BLANCAT P. ROBERTY Jean-Louis
RÉSERVE VOLANTE
ADLER Raymond DJIAN Paul EPSTEIN Louis PITSCH Georges SELLAM Joseph SILLAM Gabriel SONIGO Georges El Baze Mouchi Psaume à conserver
Quand Dieu bénira l'Humanité, la T'Hora
proclame "Chaloum" Chaloum al beni Esraël ou ani
abarakhim . La Paix, la paix entre les enfants
d'Israël et Dieu bénira l'Humanité. Quels sont les enfants d'Israël,
S'agira-t-il des Juifs seulement ? bien certainement
non, mais bien tous ceux qui ont en eux l'image de
Dieu, qui savent qu'ils sont faits à son image, qui
ont la foi en son Saint Nom et désirent se grouper
sous le vocable d'Israël, qu'ils soient ou non
descendants de Jacob, l'union des croyants
monothéistes est faite pour les unir et pour réaliser
la sainte prophétie.
A ce moment là seulement Dieu bénira l'humanité
Tes pensées d'outre tombe
Puisque infailliblement, tu
dois mourir, |
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