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L'oeuvre de Michel El Baze: Les guerres du XXe siècle à travers les témoignages oraux   





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Au 1er janvier I959, l'encadrement du 22ème B.C.A.

est le suivant :

Chef de Corps -

Chef de Bataillon Giraud Louis

Commandant en second -

Capitaine Mairet Louis

Capitaine Major -

Capitaine Janselme

Médecin Chef -

Médecin Lieutenant Marty Pierre

C.C.A.S. -

Capitaine Gibot François

1ère Compagnie -

Capitaine Chaquin Pierre

2ème Compagnie -

Capitaine Gaston Roger

3ème Compagnie -

Capitaine Chaussier Pierre

4ème Compagnie -

Capitaine Scheibling Auguste

L'année I958 avait débuté pour le F.L.N. sous des auspices particulièrement favorables : - Katibas à plein effectif, composées de cadres et d'hommes entraînés pour la plupart dans les camps de Tunisie, et dotées d'un armement individuel et collectif abondant et de bonne qualité. - Bataillons de Choc de Willayas, solides, combatifs, supérieurement encadres et armes. - O.P.A. très nombreuse et très active. La construction des barrages Ouest et Est, et, en particulier, celle de la barrière électrifiée de la frontière tunisienne, "La Ligne Morice", vient fermer la porte au renouvellement du potentiel en hommes et en armes perdus au combat. Au cours du premier trimestre I958, trois mille cinq cents fellaghas, venant de Tunisie, sont restés accrochés aux barbelés du barrage, et un armement considérable récupéré. Du 28 avril au 3 mai, l'A.L.N.. perdra de nouveau 650 hommes, 46 armes automatiques et 4I2 fusils ou F.M., au cours d'une tentative de franchissement en masse de la frontière. Le Général Challe vient d'ailleurs, en ce début d'année I959, d'ordonner des travaux qui doivent doubler l'épaisseur du barrage et le rendre encore plus imperméable. À l'intérieur même de l'Algérie, de grandes opérations ont permis d'étriller sérieusement les Katibas, chaque fois qu'elles étaient accrochées. C'est par centaines que l'A.L.N. a perdu des combattants aguerris et leurs armes. Certaines katibas, dont la 322, notre adversaire direct, ont dû enterrer plusieurs de leurs armes collectives, faute de munitions. Partout également, et, bien sûr, dans le quartier du 22ème B.C.A., l'effort pour détruire l'O.P.A. a été poursuivi, conjointement à l'activité de pacification. Effort qui doit sans cesse être renouvelé, car il y a toujours dans un village un quelconque parent de moussebel parti au maquis qui accepte, sous la menace ou simplement par esprit de famille, de collecter des fonds, des renseignements et du ravitaillement pour le F.L.N. En I959, les résultats du 22ème B.C.A. ont été positifs, malgré les pertes subies lors de l'embuscade du 28 mai. Le bataillon déplore douze morts et vingt six blessés, pour quatre vingt quatorze rebelles abattus et vingt deux capturés. Le F.L.N. laisse en outre entre nos mains un fusil-mitrailleur, six pistolets mitrailleurs, quarante neuf fusils de guerre, dix huit fusils de chasse et dix armes de poing, sans compter les grenades, explosifs et munitions
Janvier Le 1er janvier, le 22ème B.C.A. est intégré à la 5ème Demi-brigade de Chasseurs Alpins et reçoit la visite du colonel commandant la demi brigade, qui commande également le Secteur de Dra El Mizan. Le Capitaine Mairet, commandant en second du bataillon, est promu Chef de bataillon. Le 2, à peine dissipées les dernières vapeurs du réveillon de la St Sylvestre, l'ensemble des compagnies (427 hommes dont 86 harkis), commandé par le Chef de Bataillon Giraud, embarque sur véhicules, pourvus des traditionnels "deux jours de vivres sur l'homme, plus le couchage", en direction de l'ancienne base de "Tanger", dans le Zaalellou, où des documents, fraîchement récupérés, situent une réunion des cadres de la Mintaka 32 pour le 2 janvier. Le convoi quitte Bouïra à 7 heures, est rejoint à El Esnam par la 4ème Compagnie à Bechloul par les A.M. du 2/19ème R.C.C. à Maillot Gare par le D.L.O. Débarquement à Iril N'aït Ameur à 9 H I5. Progression à pied, dans l'ordre : 2 - 3 - P.C. - C.C.A.S. - 4ème. La 2 s'installe sur 766, la 3 continue jusqu'à 722 Ouest, où le P.C. et la C.C.A.3. la rejoignent. La 4ème Compagnie poursuit jusqu'au Djebel Mentheut (833). La 2ème Compagnie avance pour assurer la liaison entre 1a 3 et le 7ème Hussards, qui est sur 775, puis continue jusqu'à Dra El Berel, tandis que la 3ème Compagnie s'aligne sur la crête au Nord de Dra El Berel. La C.C.A.S. et le P.C. prennent position sur 722 Est. L'ensemble des positions est tenu pour I2 h 30. En liaison, au Sud, avec le 7ème Hussards, la fouille du terrain commence, face à l'Est. En ligne, du Nord au Sud : 4ème C.C.A.S., 3ème, 2ème. La 2 découvre des abris récemment occupés, au confluent d'oueds, au Nord de 687, dans lesquels elle récupère un important matériel de cuisine et de transport de ravitaillement, ainsi qu'un fusil de chasse en mauvais état. Le tout est détruit sur place. La 3 trouve et brûle aussitôt des pièces d'habillement usagées. La limite de fouille, Oued Sidi Aïssa, est atteinte à I5 h 30. Le regroupement des unités pour la nuit s'effectue à proximité du Djebel Mentheut : P.C. sur 659 - 4ème sur le piton Est - 2ème sur 687 3ème sur le mamelon. Nuit calme, très froide, sous un ciel d'un bleu très sombre où scintillent toutes les étoiles de la création. Au petit jour, le 3, les unités repartent se mettre en place : la 3ème Compagnie sur le sommet Est de 743, la 4 entre le piton 883 du Djebel Mentheut et le col 745, où s'installent le P.C. et la C.C.A.S. La 2ème Compagnie prend position entre l'Azazgour et 883. Début du ratissage en direction du Nord à 9 H 30. La fouille se termine à I2 h 30, à Tamziabt, que le convoi muletier et les armes lourdes ont déjà rejoint. R.A.S. Seuls quelques abris ont été découverts et détruits. Retour à Bouïra pour I6 heures. Pendant ce temps, l'O.R., resté à la Ferme Pocher, a effectué un raid sur le Ras Bouïra, au cours de la nuit du 2 au 3, et procédé à l'arrestation de trois collecteurs de fonds. À 20 I5, 1e 3, quelques tireurs isolés harcèlent, de très loin, le poste d'Aïn Allouane. Les jours suivants, alors que les compagnies procèdent aux activités habituelles, la 2ème Compagnie, renforcée de deux sections de la 4, est mise à la disposition de la Z.E.A., pour entrer dans la composition d'un sous-groupement formé par le 7ème Hussards. Depuis le 28 décembre, une opération de grande envergure se déroule dans le quadrilatère Sud de Bordj Menaiel, délimité par les routes de Ménerville à Tizi Ouzou au Nord, de Ménerville à Palestro à l'Ouest, de Palestro à Aomar au Sud et de Aomar à Tizi Ouzou, par Dra El Mizan et Boghni, au Sud-Est et à l'Est. Le 6ème R.P.C. du Colonel Ducasse, qui est fréquemment intervenu à nos cotés dans les secteurs de Bouïra, Akbou et Aumale, y a mis 229 fellaghas hors de combat, au prix de la vie du Capitaine Graziani, du Lieutenant Chassin et de plusieurs parachutistes Les katibas, encerclées dans le bouclage, cherchent désespérément à en sortir, et rebondissent sur les unités d'intervention. Il s'agit de liquider les quelques groupes qui ont franchi le bouclage au Sud-Ouest. Le 6, 1e sous-groupement, qui a quitté Bouïra à O H 45, est engagé au N.E. de Dra El Mizan, dés qu'il a mis pied à terre. Au cours de la progression vers la cote 496, un bref accrochage met aux prises la section de tête et un petit groupe rebelle qui se replie aussitôt. La 2ème Compagnie occupe la cote 500, tandis que les hussards accrochent à leur tour vers 432. Deux T.5, qui survolent la zone, sont contactés et prennent à partie les fellaghas qui fuient vers le Nord-Est. Vers 11 heures, les sections de tête atteignent le carrefour de pistes, au pied de 473. Elles sont alors soumises à un tir violent d'armes automatiques et individuelles depuis le flanc N.E. de la cote. La 2ème Compagnie riposte de toutes ses armes, cependant que le commandant du sous-groupement demande l'appui de l'artillerie. Le Chasseur Jordi, chargeur de F.M. à la 3ème section est atteint à la tête. Il est soigné sur place, puis évacué par hélicoptère. Les tirs d'artillerie sur 473 permettent à la 2ème Compagnie d'occuper la colline, bientôt rejointe par le P.C. du sous-groupement. La 2 reprend sa progression. L'aviation pourchasse les H.L.L. qui s'enfuient vers l'Ouest maintenant, sur les pentes de 480 et tentent de se regrouper sur 428. La section de Sous Lieutenant PAGèS, qui s'est avancée au Sud, jusqu'à deux cents mètres de 428, subit un feu violent d'armes automatiques depuis cette crête. L'aviation intervient en piqué, à la mitrailleuse et aux roquette et permet à la compagnie de progresser jusqu'au collet Sud, à environ cent mètres du sommet. La Section Pagès prend une part prépondérante à l'action Le ratissage de la zone de combat, en fin de journée, permet de dénombrer vingt trois cadavres et de récupérer trois F.M. (MAT 49, Beretta, Thomson), cinq fusils de guerre et deux fusils de chasse. Les Hussards ont, entre autres armes, récupéré un fusil-mitrailleur endommage par des projectiles. Le sous-groupement bivouaque sur place. La 2ème Compagnie occupe deux points d'appui, l'un sur 473, l'autre sur une bosse de terrain au S.S.E. de 428. Nuit calme et très froide. On dort peu. La matinée du 7 est passée sur place, en bouclage, tandis que les unités voisines ratissent à nouveau la zone d'opération de la veille. En cours d'après-midi, regroupement en vue du bivouac sur le versant Sud-Est de la cote 500. Au petit jour, le 8, fouille du terrain jusqu'à la maison forestière de Dra Sachem, où la 2 retrouve son convoi. Retour à la base pour midi. On peut estimer que l'opération d'ensemble, menée du 28 décembre I958 au 11 janvier I959, et à laquelle la 2ème Compagnie vient de prendre sa petite part, a cassé les reins aux katibas de la Willaya 3, déjà durement éprouvées par les opérations incessantes de l'automne I958. Et, le 10 janvier, cela repart pour l'Opération "Couronne Ii Bis" que commande le Général De Maison Rouge, dans le secteur d'Aumale. Le bataillon, (387 hommes dont I07 harkis), aux ordres du Chef De Bataillon Mairet, dépend du groupement Bouïra, que commande le Colonel d'Arr0uzat, et qui opère dans la région de l'Oued Okriss. D'autres groupements interviennent au Nord du Zbarbar et du Soufflat, ainsi que dans le Sud du Bougaoudene et du Ridane. Parties de Rouira à 9 H 30, les compagnies débarquent aux Fosses Aux Lions à 15 h I5. La mise en place s'effectue au cours de l'après-midi : P.C. et C.C.A.S. en dessous de la cote 1043, qu'occupe 1a 4ème Compagnie, 3ème Compagnie entre la piste N. E. de la cote 1014 et le collet Sud-Est, 2ème Compagnie à cheval sur la piste Marba Isnaia. Depuis le matin, il pleut par intermittence. Vers le soir, les averses se succèdent. La nuit est froide et très arrosée. Au petit matin, la 3 détache deux sections sur I097, en protection de la 2ème Compagnie qui avance jusqu'aux mechtas El Krecheb, qu'elle fouille. Le P. C., la C.C.A.S et la 4ème Compagnie restent sur les position occupées la veille au soir. Le 7ème Hussards opère au Nord du bataillon. À 14 heures, la 2ème Compagnie revient à son bivouac. La fouille s'est avérée négative, et aucun indice de passage ou de stationnement récent n'a été relevé. Les deux sections de la 3 rejoignent leur unité. La pluie a continué, intermittente, tout au long de la journée. Après une nouvelle nuit à la belle étoile...!! L'ordre de démontage parvient. Les véhicules sont récupérés aux Fosses Aux Lions. Retour à Bouïra par Aumale. La vie quotidienne reprend : reconnaissances, patrouilles, embuscades, travaux de postes, escortes sur Tikjda, entraînement au tir. Cinquante six jeunes recrues arrivent de métropole pour recompléter les effectifs. Le I5 janvier, le P.I.S.T. surprend un groupe de quatre rebelles à Aïn Ouled Mendil. L'un d'eux, Meziani Kaci, armé d'une grenade, est abattu. Le I7, les 2ème et 3ème Compagnies sont mises à la disposition du Chef de Bataillon Gonnet, commandant le 27ème B.C.A., pour une opération en Forêt de M'rila (Douar Bou Nouh), au Nord du Djurjura. Parties de Bezzit à I3 h 30, les compagnies atteignent la cote 1135, prés du village d'Abouane, qui est fouillé. La progression est lente, dans un terrain coupé de ravins et d'oueds profonds, aux pentes abruptes, à la végétation particulièrement touffue. L'aviation signale, à I6 heures, que des groupes armés s'échappent du Village De Bou Nouh vers le Sud et l'Ouest. Les deux compagnies sont poussées dans la vallée de l'Acif Taka, qu'elles ratissent en remontant jusqu'au Village De Tala Krallouf. Quelques coups de feu partent des lisières Est du village, qui est fouillé, et dans lequel les compagnies s'installent pour la nuit. Celle-ci est courte. À 1 heure, départ pour Dra El Mizan et Aït Ali. À partir de 8 h 30, la 3ème Compagnie fouille l'Oued Nechkour. Les Oueds Dokkou Et Tarzout sont ratissés par d'autres unités du Groupement Gonnet, dont le P. C. progresse sur la ligne de crête entre les deux oueds. La 3ème Compagnie accroche, vers I4 heures, un petit groupe, qui laisse deux morts sur le terrain. Un peu plus tard, la compagnie voisine se heurte à un groupe d'une dizaine d'hommes, bien abrités au fond de l'oued. Au cours d'un vif échange de coups de feu, quatre rebelles sont abattus. Les survivant se rendent. Butin : deux fusils de guerre, six fusils de chasse. On bivouaque tant bien que mal sur le terrain. Le matin du I9, tous les éléments du groupement sont récupérés par hélicoptère et ramenés à Dra El Mizan pour la deuxième phase de l'opération, qui doit se dérouler dans le Tala Guilef. Les camions transportent les unités à Mechtrass, d'où l'on part à pied en direction d'Aït Adja. Puis, par les pistes de montagne, plein Sud jusqu'à I707 et I732, où le mouvement s'infléchit vers l'Ouest, par I578, Pour rejoindre la route qui escalade l'Azerou Ouriles. Progression pénible dans un terrain pavé de rocailles Au passage, une D.Z. est organisée pour recevoir les hélicoptères qui, vers 9 heures, larguent le 2ème R.P.I.Ma au centre du dispositif. La 2ème Compagnie découvre une femme qui était prisonnière des fellaghas. sur ses renseignements, une grotte voisine est encerclée. En réponse aux sommations, deux hommes en sortent, bras levés. La fouille de la grotte permet de récupérer leurs armes, un fusil de chasse, un pistolet automatique, et des documents. Vers I6 h 30, un kilomètre plus loin, la section de pointe de la 2 se fait tirer par un groupe bien installé dans les rochers du versant Nord de 1782. Le Harki Abdelkader Moussouli est blessé à la face par chevrotines Tandis que la section fixe l'ennemi, le reste de la compagnie manoeuvre la résistance par les ailes. Six fellaghas sont abattus, deux se rendent. Leurs fusils de chasse sont saisis. Les compagnies se regroupent sur I543 pour la nuit. Nuit très froide, mais calme. Au cours de la matinée du 2I, les unités sont relevées par le I59ème B.I.A. et rejoignent Boghni. Les 2ème et 3ème Compagnies rentrent à Bouïra à I7 heures. Une embuscade de la Harka de la 3, capture, près d'Idoumaz, le nommé Fellak Ali ben Amar et récupère son P.A. et ses munitions. Le même jour, vers le Goulib, une patrouille de la 4ème Compagnie interpelle trois suspects, qui sont ramenés au poste. Une autre patrouille découvre dans un fossé le cadavre d'Ezziani Mohamed, assassiné par les fellaghas. Le 23, la 1ère Compagnie, en patrouille à Aïn Aguergour, intercepte deux ravitailleurs connus : Bouazza Amar ben Saïd et Kaboub Saïd ben Rabah, et les abat au cours d'un bref accrochage. La 4ème Compagnie fournit, le 24, une section de renfort au 7ème hussards, qui intervient dans le quartier de Maillot. Le 25, 1'0.R., escorté d'un groupe de la 3ème Compagnie, procède à l'arrestation des Chefs Nidham de Guendour et Tenouichi, ainsi que quatre de leurs adjoints. L'autodéfense locale, forte de vingt fusils, est désarmée pour la durée de l'enquête. Alors que les 2ème et 4ème Compagnies sont mises pour quarante huit heures à la disposition du secteur d'Aumale, le 26 janvier, une Compagnie de Marche, composée de deux sections de la 3, renforcées de la Harka de Merkalla, et commandée par le Capitaine Chaquin, est dirigée, à I7 heures, sur Boghni où elle cantonne le soir. Elle est intégrée à un bataillon de marche qui, à 3 h 30, 1e 27, est poussé sur véhicules jusqu'au poste de Mahabane, puis continue à pied jusqu'à la cote I247. La Compagnie Chaquin y relève une compagnie du 159ème B.I.A., installée en chapelet d'embuscades. La relève est terminée pour le lever du jour. Au cours de l'après-midi, la Compagnie de Marche du 6ème B.C.A., qui voisine à l'Est, accroche un groupe rebelle, lui tue trois hommes, et ramasse un P.M., un fusil 86/93, deux revolvers et des documents. Au cours de la nuit du 26 au 27, une section du P.I.S.T., qui rejoignait Tikjda après une patrouille, tombe dans une embuscade à proximité de l'Hôtel des Cèdres, embuscade qui lui cause un mort et un blessé. Le maghzen de la S.A.S. d'Irhorat, en embuscade près de Tifticine, intercepte un petit groupe, qui s'esquive après un court échange de mousquetterie. Des traces de sang laissent supposer qu'un adversaire, au moins, a été touché. Le 27, vers deux heures du matin, les gardes de l'autodéfense de Sidi Hadj Ali, au Sud d'Aïn Allouane, ouvrent le feu sur une bande qui circule le long de la route touristique, en direction du Sud. Une section de la 3, qui grenouille dans les environs, rallie au feu. Au cours de l'accrochage qui s'ensuit, le Chasseur Bernard Gilbert est légèrement atteint par un tir de chevrotines. une fouille du terrain, effectuée le jour lève, permet de retrouver un chargeur de F.M. 24/29 garni. De nouvelles traces du passage de la bande sont relevées vers Taguemount Mimouna. La C.C.A.S. et la 4ème Compagnie effectuent une reconnaissance dans la région d'Irzer. La nuit du 27 au 28, 1a journée du 28 et la nuit du 28 au 29 sont calmes. Les embuscades sont maintenues sur le terrain malgré la température assez basse, surtout la nuit, et l'inconfort de l'installation dû, en particulier, aux impératifs du camouflage. À 23 h 30, une des sections ouvre le feu, sans résultat, sur trois individus qui tentent de traverser le dispositif. Le 29, le Capitaine Scheibling transmet le commandement de la 4ème Compagnie au Capitaine Bigot, récemment arrivé du C.I. 22, et rejoint Tikjda, où il prend le commandement du P.I.S.T. Le 30 janvier, le groupe de protection du convoi de Tikjda signale des groupes d'hommes remontant les pentes enneigées du Djurjura. L'avion d'escorte confirme et précise, après reconnaissance des crêtes, qu'il a repéré de nombreuses traces dans la neige sur le pourtour du Lac Goulmine. Axe de marche Sud-Nord. Une patrouille de la 4 arrête, prés de Bechloul, le nommé Aïssa Chiroual, tandis que l'O.R. capture Atmani Salah, agent de liaison du commissaire politique de Bouïra. Les premières révélations d'Atmani, sitôt exploitées en collaboration avec le 3/I9ème R.C.C., provoquent l'arrestation de Khaldi Ahmed ben Ali, chef nidham de la Fraction Si Kraled. La suite de l'interrogatoire amène la capture de trois membres de l'O.P.A. de Bouïra. Les journées des 30 et 3I janvier sont occupées à des fouilles du terrain avoisinant les points d'embuscade. plusieurs caches sont découvertes, qui contiennent des matériels divers : appareils et central téléphonique, boites de peinture, bâches, ainsi qu'un fusil de chasse en bon état et un chargeur de F.M. 24/29. Février Le 1er février matin, après avoir été relevée sur ses positions par une unité du 72ème BG., la Compagnie Chaquin passe en tête du bataillon de marche, qui progresse vers le Col de R'mila. À 10 h 45, la section de la 1re Compagnie, qui marche en pointe, ouvre le feu sur un "chouf" armé, qui, bien que blessé, réussit à disparaître dans la rocaille et les buissons. L'alerte a été donnée à une quinzaine de H.L.L. qui jaillissent d'une mechta en ruine et s'égaillent vers le col. La progression continue. Le col est franchi en début d'après-midi. Ordre est donné de ratisser l'Oued Habouane, en direction du village qui porte ce nom, et de fouiller le village. À I5 heures, un bref accrochage oppose la 1ère section à un petit groupe rebelle qui, bien installé, l'a prise sous son feu. Un groupe déborde, se rabat sur l'objectif et capture deux fellaghas, armés d'un fusil de chasse et d'un revolver. Les autres ont fui. Un peu plus tard, un commando de G.M.S., rattaché à la compagnie, abat un commissaire politique et récupère sur lui une importante somme d'argent, des documents et un revolver. À 17 h 3O, une compagnie voisine, du 159ème B.I.A., abat encore un H.L.L. et récupère son pistolet. Le bataillon de marche retrouve ses véhicules. Le convoi rejoint Boghni, où la compagnie cantonne dans un garage. Le 2 février, après avoir servi d'escorte au commandant du I59ème B.I.A., qui rejoint Dra El Mizan, la Compagnie de Marche regagne Bouïra. Durant son absence, les unités restées en poste ne sont pas demeurées inactives. Le 2 février, la 3ème Compagnie relève de nouvelles traces de passages Sud-Nord. Deux sections de la 4ème Compagnie sont mises à la disposition du 2/I9ème R.C.C., pour une opération de quartier vers Si Amrane Tigri et le Moulin De Tirguit. L'O.R. poursuit, le 3, avec l'aide du maghzen de la S.A.S. d'Irhorat, l'exploitation des révélations d'Atmani, et arrête un moussebel au Ras Tickb0uch. Un revolver à barillet et une grenade sont saisis. Le 4 février, deux autres membres de l'O.P.A. sont interpellés. Le 5, le bataillon participe à une opération de secteur dans le Douar Tachachit. Sous le commandement du Chef de Bataillon Giraud, et renforcé d'un D.L.O. du 50ème R. A. et du 3/I9ème R. C. C., il débarque à Sélim, à 6 heures. Le P.C. prend position à la Djemaa Toumelitin, ayant les 3ème et 4ème Compagnies à sa droite, vers le Sud, la 2ème et le P.I.S.T. au Nord, à Aïn Isly et à la cote 1215. La 1ère s'aligne devant le P. C. Le ratissage débute à 9 heures, face à l'Est. Le 50ème R. A. occupe le village de Taourirt. Au cours de la progression, le Chasseur Fraisse, de la C.C.A.S., chute et se blesse à la jambe. Il est transporté à bras jusqu'au P.C. et terminera l'opération sur le bât d'un mulet de charge. La fouille se poursuit sans incident jusqu'au village de Taourirt Tazegouart, où l'on retrouve les véhicules, Le lendemain, opération dans le quadrilatère bien connu de Beni Hamdoune - Takerboust. Le bataillon, renforcé du P.I.S.T. et du 4/7ème hussards prend ses positions de départ pour 9 heures, sur la route Maillot - Col De Tirourda, son aile droite à hauteur du poste de Takerboust, dans l'ordre, d'ouest en Est : P.I.S.T., 4ème Compagnie, P.C. et Harka d'Irhorat, 2ème Compagnie, 3ème Compagnie, 1ère Compagnie, 4/7ème Hussards. Le 2/I9ème R. C. C. assure le bouclage Ouest, sur la route. Les chars du 3/I9ème patrouillent au Sud et vers Beni Hamdoune, où un élément léger intervient en début d'opération, pour en faire sortir les rebelles qui pourraient s'y trouver. À 10 h 10, la 1ère Compagnie signale deux fuyards vers 556, et récupère une arme sur un H.L.L. tué par le 3/I9ème. R.C.C. Vingt minutes plus tard, la 2ème Compagnie débusque trois fellaghas et les abat au cours d'un rapide accrochage. Un fusil de chasse et des documents sont ramassés. La 1ère tire de loin sur des fuyards dissémines entre 556 et 57I. Le P.I.S.T., de son coté, a récupéré dans une cache un obus de I05 démuni de sa fusée. À 11 h 30, le nommé Adjaoud Bouzid se rend au P.I.S.T., porteur de deux armes, la sienne propre et celle de son compagnon, qui, lui, refusait de se rendre et qu'il a abattu. Le P.C. a pris position sur 533. Le P.I.S.T. abat le nommé Arezki Amar ben Ahmed, porteur d'un P.A. Une demi heure plus tard, c'est à la Harka d'Irhorat d'être soumise au feu d'un groupe embusqué dans les taillis du fond de l'oued. Le Sous-Lieutenant Poignant manoeuvre ses gens, qui abattent quatre rebelles et en capturent un cinquième. Le butin est de, un fusil de chasse, deux revolvers, un pistolet, quatre grenades et divers papiers. Le P.I.S.T. abat encore un fellagha porteur d'une paire de jumelles et d'une cartouchière (I4 heures), puis en capture un autre, armé d'un fusil Lebel. Retour à Bouïra à I7 h 50. La 2ème Compagnie repart immédiatement sur Dra El Mizan, en renfort dans le Tala Guilef, jusqu'au 10 février. Le I3, un bataillon de marche, aux ordres du Commandant Mairet, composé de la 2ème Compagnie (Capitaine Gaston), des Harkis et du Maghzen De Bezzit (Capitaine Billotet), et du 3/I9ème R.C.C. (Capitaine Bigot), passe la matinée à fouiller la vallée de l'Oued Roukam, où, selon des renseignements recueillis par la S.A.S., des éléments "bellounistes" auraient organisé un refuge. R. A. S.. Dans la soirée, une patrouille de la Harka et du Maghzen d'Irhorat qui accompagne l'O.R., subit le feu d'un petit groupe rebelle embusqué au Nord des mechtas de Si Amrane Tigri. Au cours de l'accrochage, le Harki Amber Moussa est tué. Ses obsèques ont lieu le I4 à Tirilt N'seksou. Embuscades et patrouilles les jours suivants. Le I8, 1a 1ère Compagnie arrête deux individus démunis de papiers d'identité. À la suite de l'arrestation du chef Nidham du hameau Emmeroudje Est, les chefs de famille du lieu se présentent à la S.A.S., le 20, Pour demander la protection de l'armée et le regroupement des familles à Irhorat. Le 22, la C.C.A.S., les 2ème et 4ème Compagnies et le 4/7ème Hussards, constituent un sous-groupement, aux ordres du Commandant Giraud, pour une fouille du versant Sud et de la vallée moyenne de l'Oued Kalous (secteur de Palestro). Départ de Bouïra à 2 heures. Débarquement à Bezzit, puis progression à pied, pour parvenir à 7 heures sur les positions de départ. Deuxième Compagnie sur 989, 4ème sur 886, P.C. et C.C.A.S. entre 886 et 7I2, 4/7ème Hussards sur 7I2. Liaison assurée à droite avec le maghzen de la S.A.S. de Bezzit. La fouille du terrain se déroule de 8 h 45 à I2 h 3O, sans incident. Les musulmans contrôlés sur le terrain ou dans les mechtas visitées sont ramenés au centre de contrôle de la maison cantonnière de l'Oued Kalous. Retour à Bouïra pour I4 heures. Le P.I.S.T. signale le passage, au cours de la nuit précédente, d'une bande rebelle, vers les Ouled Mendil. Et le travail de sous-quartier reprend : embuscades et patrouilles de jour et de nuit, nettoyage du matériel, tirs, instruction des harkas, escortes sur Tikjda. Le 25 février, monsieur le sous-préfet de Bouïra visite le poste de Merkalla. La 4ème Compagnie, en patrouille de nuit dans le Teniet ben Turki, intercepte cinq ravitailleurs. L'O.R. et son équipe arrêtent deux collecteurs de fonds, au cours d'un contrôle de nuit aux bains maures de Bouïra. Mars Le 1er mars, à la suite de l'enlèvement par le F.L.N. de la Famille Cesaro, à La Baraque, la 2ème Compagnie est mise à la disposition du secteur d'Aumale. Alertée à I2 heures, elle reçoit l'ordre de rejoindre la Baraque, de là, elle est dirigée sur les Eaux Chaudes, où elle arrive à I5 heures. La 3ème section se porte immédiatement sur la cote 633, déjà occupée par deux chars du 3/I9ème R.C.C., puis repart en direction du Rocher de La Femme Volée, par la piste du fond de l'oued. Elle y relève de nombreuses empreintes récentes d'hommes et de mulets. La compagnie se regroupe à I8 heures et s'installe sur 633 en point d'appui pour le bivouac. Nuit calme, pas trop fraîche. Au jour, le 2 mars, la 1ère section reconnaît quelques mechtas au Nord-Est. La 2 est reprise, par véhicules, à 11 h 30. Elle est mise à terre vers I5 heures, après que le convoi ait dépassé le poste de Tigrine, et continue à pied en direction de Takerout. Progression ralentie par la présence de zones minées par le 7ème Hussards le long de la piste Nord. Au cours de la progression, la section de tête reçoit quelques rafales d'un groupe d'une dizaine de H.L.L., doté d'un fusil-mitrailleur. La section se déploie et fonce, tandis que les fellaghas décrochent. Mais, quand elle arrive à la crête, c'est pour apercevoir les derniers fuyards disparaître dans les ravinements de l'autre versant. Bivouac sur les cotes I205 et 1116. À 8 h I5, 1e 3, 1a compagnie se regroupe sur 1116. Les sections se mettent en ligne, face au Nord, et procèdent au ratissage d'une zone, large d'un kilomètre, direction Nord. Au cours de la progression, découverte d'un bât en bon état et d'une couverture. La marche reprend en direction d'Iril N'aït Ameur, où l'on cantonne. La compagnie rejoint Bouïra le 4. Le temps de changer de chaussettes, et le Capitaine Gaston et ses hommes repartent pour le Tala Guilef, où, six jours durant, ils vont bivouaquer dans la neige. La 4ème Compagnie et le P.I.S.T., renforcé d'une section de la 3ème Compagnie, prennent la relève dans la recherche des ravisseurs de la Famille Cesaro. Le Capitaine Bigot, qui s'est présenté le 4 à I3 heures, au P.C. opérationnel d'El Adjiba, reçoit l'ordre d'effectuer un coup de main sur Beni Iklef pour s'assurer de la personne de deux individus connus comme guides des rebelles. Appréhendés à proximité du moulin de Beni Iklef, ils sont ramenés au P.C. La 4ème Compagnie est alors envoyée à Takerboust, où elle arrive à I7 heures. Elle prend position sur les cotes 606, 669, et au collet Sud de 7I6, en liaison avec le 3/I9ème R.C.C., qui occupe Tixeridene. Bivouac sur les positions. Nuit froide et calme. Départ 7 h 30, le 5, avec de nouveaux ordres : Se porter au col Sud de 1421. Y prendre contact avec Parthenon Jaune, en surveillance face à l'Ouest. Au cours de la marche, par la piste qui quitte la R. N. I5 au point cote 1125, la deuxième section débusque un petit groupe rebelle, lui tue deux hommes, et ramasse deux grenades MK 2. À I3 heures, la compagnie est en position au Nord et au Sud de 1709. La première section est à 200 mètres plus au Nord sur une avancée qui surplombe la route, et assure la liaison avec un élément de Parthenon. Installation en points d'appui. À I9 h I5 la première section est envoyée à la maison cantonnière d'Ain Zebda, qu'elle occupe pour la nuit. Dès le réveil, le 6, après une nuit calme, sinon confortable, les guetteurs signalent des individus qui remontent vers le Nord, à deux kilomètres des emplacements du bivouac. La 3ème section prend position sur I709, tandis que la deuxième se dirige vers les fellaghas, qui changent de direction et s'enfuient vers Aït Yahia. À I2 H I5, la compagnie est rassemblée, retrouve ses véhicules, et rejoint le P. C. de Parthenon sur la route, à hauteur du village de M'lel, où elle reste en réserve. À I9 heures, le Capitaine Bigot reçoit de nouveaux ordres : "Rejoindre El Adjiba en convoi, puis, à pied, gagner le village de Semmach, le fouiller, en regrouper les habitants en vue d'un interrogatoire par les officiers de renseignement. S'installer en point d'appui à l'intérieur du village, en liaison avec un peloton du I9ème R.C.C." La fouille du village se termine à 1 heure du matin, après rassemblement de la population sur la Djemaa. Au matin, les hommes sont escortes au P.C. d'El Adjiba. La compagnie procède alors à une nouvelle fouille, plus minutieuses, des mechtas. En début d'après-midi, la 4ème Compagnie est dirigée vers la cote 468, où l'avion d'observation a repéré un petit convoi muletier. Arrivé sur 468, le Capitaine Bigot prend contact avec une patrouille de T.6, lorsque lui parvient l'ordre, retransmis par le I9ème R.C.C., de s'installer en interception entre l'Acif Oumellal et l'Irzer Ayazdi. La position est tenue de I5 à I7 heures, puis, retour aux véhicules qui rejoignent la cote 556, où l'on bivouaque. Au réveil, la compagnie, sur camions, rejoint la route nationale où elle attend l'arrivée d'une batterie à pied du 50ème R.A. et du Commando de Chasse Kimono 4, qui doivent s'installer en base de départ sur 77I. Sitôt terminée la mise en place, la compagnie progresse en direction de I044, qu'elle occupe à I2 h 30, puis continue jusqu'à 894. Halte sur place, en attendant les hélicoptères qui, à partir de I5 h 30, enlèvent la compagnie pour la déposer aux Mechtas Si Fadel. Les mulets de charge ont été laissés à la garde de la batterie à pied du 50ème R.A.. Il est I6 heures. Nouvelle mission : fouiller l'Oued Izdezh jusqu'à son confluent avec l'Oued Sidi Aissa. Celui-ci est atteint à I9 heures. Les sections s'installent en bouchons, pour la nuit, dans les oueds adjacents. Au matin du 9, la 4ème procède à la fouille des ravins latéraux entre l'Oued Sidi Aissa et l'Oued Izdezh. La fouille se poursuit toute la journée. Installation pour la nuit suivante à proximité de la cote 800, en bouclage de l'Oued Sidi Aissa. La 1ère section et le groupe de commandement prennent position sur une plate-forme au S. O. de 728. La 2ème section s'installe sur une barre rocheuse qui s'avance en travers de la vallée. La 3ème section prend place sur une avancée qui domine la rive Ouest de l'oued. Au début de la nuit, les sentinelles de la 3ème section ouvrent le feu, sans résultat, sur des individus isolés. Le restant de la nuit est calme. Au cours de la matinée du 10, une unité voisine découvre plusieurs abris et fait un prisonnier. Un artificier, chargé de détruire ces abris, est héliporté apurés de la compagnie, qui le dirige vers l'unité intéressée. À I5 heures, l'hélicoptère repart, emmenant le prisonnier. Sur un nouvel ordre, la compagnie se dirige vers le Nord, un bivouac étant prévu sur 753. En cours de mouvement, un contrordre la dirige sur Tamziabt, où elle retrouve ses véhicules. Retour à El Esnam, où elle arrive à I9 h 45. Alors que la 4ème Compagnie et le P.I.S.T. (dont le journal de marche ne nous est pas connu), participaient à ces recherches, les autres compagnies du bataillon continuaient leurs activités sur le plan local. Le 10 mars, dès le retour du P.I.S.T. à Tikjda, les stagiaires du 3ème peloton sont renvoyés sur leurs corps d'origine, tandis qu'arrivent les candidats au quatrième stage. Le 11, la 3ème Compagnie découvre sur la route de Guendour une mine confectionnée avec un obus de I05. Le I4, 1a C.C.A.S et les 1ère et 2ème Compagnies, soit I79 chasseurs et I42 harkis, auxquels vient se joindre le 4/7ème Hussards, repartent, sous les ordres du Chef de Bataillon Giraud, pour la région Sud d'El Adjiba, où se déroule une opération de secteur. Départ de Bouïra à 2 H 30. Arrivée à 3 h 30 au poste du 4ème escadron à El Adjiba. Débarquement et départ d'Iril Natraioun. La 2ème Compagnie, qui marche en tête, ouvre le feu à 7 heures, à proximité de la cote 637, sur un groupe d'une dizaine d'hommes, qui se dispersent et s'enfuient vers 640. La section d'avant-garde récupère un ceinturon et deux grenades abandonnées sur les lieux. Cinq suspects sont arrêtés à faible distance. La 1ère Compagnie et le P. C. arrivent à 7 h 45 à la maison forestière de Tixerat. Les gens arrêtés par la 2 sont remis à l'O.R. pour examen de situation. Il s'agit d'habitants du village de Tixerat (tous plus ou moins mousseblines), qui confirment le passage d'une bande armée dans le village au cours de la nuit. Les fellaghas se sont ravitaillé, ont mangé, et sont repartis vers le Sud, peu avant le lever du jour. La 2ème Compagnie continue vers 824. À 8 H I5, l'avion d'observation signale la présence d'un groupe rebelle au Sud de ce mouvement de terrain. Alors qu'elle arrive à trois cents mètres du sommet, la section de tête de la 2 est stoppée par un tir de fusil-mitrailleur. La Compagnie se déploie sous le feu, tandis que l'avion repère d'assez nombreux fuyards, qui se dirigent vers 799. L'artillerie les prend à partie. Le piper règle le tir. Celui-ci termine, une patrouille de T6 prend la relève à la mitrailleuse et aux roquettes. Le F.M. s'est tû ; la 2ème Compagnie couronne 799 à 10 h 35. La 1ère arrive sur 669, le P. C. du Commandant Giraud sur 824. Après remise en ordre, toutes les unités reprennent la progression à 11 H 30. Elles relèvent de nombreuses traces de passage tout au long de leur fouille. Des unités voisines tirent à leur tour sur les fuyards. A 12 h 30, le P.C. opérationnel fait pousser la 1ère Compagnie sur 801. La 2ème Compagnie et le 4ème Escadron de Hussards couronnent la crête de 6I3. La 1ère Compagnie, arrivée à I4 H I0 sur 80I, reçoit l'ordre de gagner le sommet de 96I et de fouiller toutes les ravines qui strient ce mouvement de terrain. Le piper signale un cadavre sur 845. L'artillerie effectue un tir de ratissage devant 96I, qui vient d'être occupé par la 1ère Compagnie. À I5 H 40,1e tir est levé, et la compagnie reprend sa fouille. La 2ème Compagnie détache des patrouilles pour ratisser le terrain autour de ses positions, imitée en cela par le 4/7ème Hussards. La 2 ramasse un suspect au fond d'un petit oued et l'envoie à l'O.R. Le piper signale trois nouveaux cadavres, tués par l'aviation. Les Hussards retrouvent cinq cadavres et en récupèrent les armes. Le mouvement est repris en direction du village d'Iril N'aït Ameur, où est stationné le convoi. Retour à Bouïra à I8 H 30. Du I5 au 20 mars, travaux et patrouilles locales. Le I8, le poste de Merkalla reçoit la visite des Généraux Massu et Faure. Une patrouille de la 3ème Compagnie met en fuite, au cours de la nuit du I9, une équipe qui posait des mines sur la piste à l'Ouest de Sélim. Le 20, la 2ème Compagnie, la C.C.A.S., une compagnie mixte 1ère/4ème, le 4/7ème Hussards et un D.L.0. du 50ème R.A. repartent vers le Sud de Maillot. Le convoi, parti de Bouïra à 4 H I5, arrive à Iril N'aït Ameur à 7 H 30. Débarquement et progression vers les positions de départ. Les Hussards atteignent 730 à 7 h 50, et continuent vers 722. La 2ème Compagnie est sur 766 et 722. À 8 h 50, 1a compagnie mixte 758, 801 et le versant Sud de 801. La batterie canons du 50ème R.A. procède à la mise en place de ses tirs. À 9 heures, la compagnie mixte et les hussards commencent le ratissage, et fouillent successivement le Nord de 722, 883, 743, 800 et 810, ainsi que l'Oued Taferkout. À partir de I3 heures, le ratissage se poursuit vers le Sud, en direction du bouclage. Le bataillon à pied du 50ème R.A. occupe la ligne de crête du Zaalellou et le col 801. Au cours de la fouille des pentes du Zaalellou, il débusque deux rebelles qui s'enfuient vers l'oued. La compagnie mixte et la 2ème Compagnie prennent position pour leur couper la route. L'un d'eux est blesse par les artilleurs. À 16 h I5, les hussards retournent vers 722 par le Dra El Berel, la 2ème Compagnie par 815, la compagnie mixte ferme la marche. Arrivée à I3 h 10 à Iril N'aït Ameur, où attendent les véhicules. La 2ème Compagnie s'installe en bivouac dans le village et ne rejoindra sa base que dans la matinée du 2I. Le P.C. et les autres compagnies regagnent Bouïra Les jours suivants, la C.C.A.S. entreprend la construction d'un Centre de Transit et de Tri (C.T.T.), dans 1a cuvette au Nord de la Ferme Porcher. Ensemble important, composé de plusieurs baraques, d'un poste de garde, et entouré d'un réseau de protection. Le 25 mars, l'O.R. et son équipe interviennent dans le Douar Ouled Bellil, où un commissaire politique a installé son refuge. L'ouverture de la cache est masquée par une pile de sacs de grains. Au cours de l'opération, le Sergent Harki Terrak Ahmed, interprète de l'O.R., qui s'est penché vers l'orifice, pour inviter les occupants de la cache à se rendre, est blessé d'un coup de revolver. Une grenade dans le trou règle l'affaire. Le 27, en présence du chef de Bataillon Giraud, commandant le 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins, se déroule sur le terre-plein du poste d'Ain Allouane, la prise d'armes de passation de commandement de la 3ème Compagnie, du Capitaine Chaussier au Capitaine Gelpy, nouvellement promu. Le Capitaine Chaussier est muté au 30ème B.C.P., où il prend les fonctions de commandant en second. Travaux, embuscades et patrouilles jusqu'à la fin du mois. La journée du 3I mars est marquée par la mort du Harki Idou Arezki, du village d'Alouane, dans le Douar Innesmane. Resté seul au village avec les membres de l'autodéfense, alors que les autre harkis avaient rejoint le poste de Merkalla pour leur service quotidien, il voit arriver, venant du sommet de la montagne, un groupe d'hommes armés, qui se dirigent vers le village. Il donne l'alerte à l'autodéfense et, seul, fait face à l'assaillant. Il est tué dés le début de l'engagement. Mais les hommes du village résistent, et les fellaghas font demi tour, n'ayant réussi à s'emparer que de deux armes, dont celle du mort La 1ère Compagnie, aussitôt alertée, gagne les crêtes. La C.C.A.S. patrouille vers Beni Ismaïl, la 2 est mise en état d'alerte. Mais l'adversaire a déjà disparu sur le versant Nord du Djurjura. Au cours d'une liaison avec le P.C., le Dodge de la 1ère Compagnie déclenche une mine, sur la piste de Merkalla. Le Chasseur Albert Filippi est blessé Avril Les obsèques du Harki Arezki sont célébrées à Innesmane le 2 Avril. Le Commandant Giraud a tenu à marquer par sa présence la valeur exemplaire qu'il attache à ce sacrifice. Les hommes du douar sont rassemblés, regard fixe, visage durci, devant la tombe ouverte. Le vieux père d'Idou, devant tous, s'avance vers le Commandant Giraud, et lui demande "la permission" de remplacer son fils dans les rangs de la harka. Les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies fournissent, le 4 avril, chacune une section pour constituer une Compagnie de Marche, mise à la disposition du secteur de Dra El Mizan, jusqu'au 16 avril, dans le Tala Guilef. La C.C.A.S. remet en état les lignes téléphoniques, tandis que la 2 escorte et protège les équipes d'entretien de l'E.G.A. Le P.I.S.T. effectue, le 5, une reconnaissance à skis, dans la zone comprise entre le Tizi Boussouil et l'Azerou Ou Gougni. Le 6, le Sergent Legouge, de la 4ème Compagnie, qui fait partie de la compagnie de Tala Guilef, se blesse au pied droit au cours d'une chute. Il est évacué par un véhicule d'une unité voisine. La 2ème Compagnie et le P.I.S.T. participent, les 6, 7, et 8 avril à une opération dans le secteur de Fort National. Le convoi quitte Bouïra à 0 heure 30. Débarquement à Takerboust. Puis, à pied, montée jusqu'au Col de Tirourda, guidés par un élément du 50ème R. A.. Arrivée au col, la compagnie emprunte le piste qui suit la ligne de crêtes vers l'Ouest, par I767 et I709. Au moment où, vers 10 H 30, elle aborde 1951, la troisième section ouvre le feu sur deux isolés qui s'enfuient. L'unité amie, qui opère sur le versant Nord, accroche à son tour, à proximité de la Grotte aux Singes, une petite bande rebelle qui reflue vers I840. La compagnie se déploie en bouclage sur la crête, face au Nord. La journée se déroule sans nouvel incident. La nuit, passée sur place, est calme. Le 7, 1e bouclage se déplace vers l'Est, entre I709 et I650, pour suivre le mouvement des unités de fouille, qui opèrent sur le versant Nord du Djurjura. Une bande d'une quarantaine de fellaghas décroche devant la progression du ratissage, et plonge dans la vallée Nord, en refusant le combat. En fin de journée, la 2ème Compagnie regagne le Col de Tirourda, où attendent les véhicules. Le convoi se dirige vers la maison cantonnière d'Ain Zebda, où l'on bivouaque auprès d'une batterie du 50ème R.A. Le 8, fouille du village d'Iril 0u Chekrine, puis bouclage au Sud de Djereah. À 11 heures, bouclage de Beni Hamdoune, que fouillent les artilleurs. Retour à Dra El Khemis en fin de journée. Célébration, le 9, de l'Aid Es Seghir dans tous les villages et hameaux du quartier du 22ème B.C.A. Le Chef de Bataillon Giraud rentre de permission le 11, et reprend le commandement du bataillon. Les honneurs lui sont rendus à son arrivée à la Ferme Porcher par une section de la C.C.A.S. La 2 est déjà repartie, invitée par le 7ème Hussards à une opération dans 1a région de l'Oued Sebkha. Les G.M.C. déposent la compagnie au poste d'Ouled Rached, où elle ronge son frein, en réserve d'opération, jusqu'à 10 heures. Elle reçoit alors l'ordre de prendre position à la Djemaa Salah 0u Saïd, en protection du commando de chasse Kimono 4, qui ratisse la vallée de l'Oued Sebkha. Au cours de la progression pour rejoindre cette position, les sections relèvent de nombreuses traces de passage, assez récentes. Installation pour le bivouac de la nuit sur 664-578 et au col, entre 686 et 658. Les sentinelles des 1ère et 3ème section ouvrent le feu, en cours de nuit, sur des individus qui tentent de forcer le bouclage vers le col. Le 11 avril, la 2ème Compagnie prend position sur la ligne 468 - 675, tandis que les unités voisines fouillent l'Acif Oumellil et l'Acif Mounchar, dans lesquels une bande rebelle a été repérée la veille. La compagnie ratisse ensuite la bande de terrain, comprise entre les crêtes qu'elle occupe et l'Acif Oumellil. R.A.S. Retour à Dra El Khemis en cours d'après-midi. Le Commandant Giraud et les commandants de compagnie du 22ème B.C.A. sont invités, le I2, à une grande Diffa et à un méchoui d'honneur, à la S.A.S. de Bezzit, où le Capitaine Billottet, chef de S.A.S., reçoit le Général Faure, commandant la Z.E.A. et la 27ème D.I.A. Pour toutes les compagnies, travaux, embuscades et patrouilles. La C.C.A.S. poursuit activement la construction de son C.T.T., tandis que la 4ème Compagnie oeuvre à l'installation d'un centre d'instruction F.S.N.A. Le I5, la 1ère Compagnie, qui nomadise en Innesmane, appréhende deux individus recherchés par la gendarmerie pour coups et blessures. Le P.I.S.T., qui, depuis plusieurs jours déjà, inspecte les sommets du Djurjura, à la recherche des caches et grottes utilisées par le F.L.N. découvre six cadavres, inhumés depuis plusieurs mois. Une enquête, menée de concert avec la gendarmerie, fait apparaître que la région concernée a servi de siège au tribunal du F.L.N., l'année précédente. À la suite des condamnations, de quarante à cinquante civils, accusés de trahison, collusion avec les forces colonialistes, etc., auraient été exécutés et leurs cadavres dispersés dans la montagne. Le Caporal Desjardin, de la 4ème Compagnie, stagiaire au P.I.S.T. se fracture le péroné au cours d'une chute dans les rochers et doit être évacué. Depuis plusieurs semaines, des équipes d'A.S.S.R.A. ont été créées à l'échelon du secteur de Bouïra. Elles visitent les villages, soit accompagnées d'un médecin militaire, soit seules. Elles sont chargées d'apprendre aux femmes musulmanes les rudiments d'hygiène corporelle pour elles et leurs enfants. Les élections municipales, dont la date approche, mobilisent la population du douar depuis un certain temps déjà. Trois listes sont en présence, qui mènent, chacune de son coté, une campagne électorale dont il faut souligner la dignité, mais aussi la passion. Passion qu'apportent tous les notables à la discussion des affaires publiques et privées, c'est la "Chikaia Politique" dans toute sa splendeur. Fait particulièrement remarquable : la part que les femmes prennent à cette forme d'activité qui les fait sortir du rôle passif où la tradition musulmane les confine. Les élections doivent avoir lieu le 19. Dés le I6, les activités d'embuscades et de patrouilles s'intensifient dans tous les sous-quartiers. Une protection toute particulière est donnée, le I6, au convoi de ravitaillement de Tikjda. Malgré ces préparatifs, le bataillon participe, le I7, à une opération de secteur commandée par le Colonel d'arrouzat. Le Chef de Bataillon Mairet prend le commandement du sous-groupement N°2, composé d'un P.C. et de sa protection, fournie par la C.C.A.S. de la 2ème Compagnie du 22, du I/50ème R.A. et de son G.M.S., et du 4/7ème Hussards, soit un total d'environ 350 hommes. Au cours de la journée du I6, les conditions atmosphériques, qui, depuis plusieurs jours étaient passables, se sont progressivement détériorées. Une très forte pluie tombe sur la région. Lorsque le convoi se forme, le I7 à 1 h 45, la nuit est encore rendue plus sombre par la pluie, sous un ciel très bas. Débarquement à Mergueb El Ogab à 2 h I5. Progression à pied par la ligne de crêtes jalonnée par I002, 936, 801, et le Koudiat Dar Matreh. La visibilité est pratiquement nulle. Le terrain est rendu très glissant par la pluie qui ne diminue pas d'intensité. Le mulet porteur du poste radio C.9 glisse et tombe en contrebas de la piste, fracassant le poste dans sa chute À 7 h 30, les éléments de tête qui abordent la ligne de crête, se font allumer par le Commando N°I2 du secteur d'Aumale, avec qui ils devaient prendre liaison sur l'Oum El Foul. La méprise est de courte durée. Il n'y a heureusement pas de victimes. Le jour se lève lentement, dans la grisaille, lorsque le P.C. intercepte un message du commandant de l'opération aux unités du secteur d'Aumale, annonçant la suspension de l'opération pour cause de mauvais temps. La confirmation en parvient peu après, par l'intermédiaire du 3/I9ème R.C.C. Retour à Bouïra pour 11 heures, sous la pluie battante. Les élections se déroulent le I9, pour chacun des sous-quartiers, dans une ambiance de calme et de bonne humeur, malgré le temps toujours maussade. La participation. au vote atteint 85%. La participation féminine est particulièrement élevée. La propagande du F.L.N. s'est révélée une nouvelle fois sans emprise sur les populations des Douars Haïzer et Innesmane. La section d'escorte de la C.C.A.S. assure le transport des urnes vers la S.A.S. d'Irhorat, où à lieu le dépouillement. Le soir, à 20 heures, l'équipe des transmissions qui travaille à la réparation de la ligne téléphonique à proximité du poste de Guendour, reçoit quelques coups de feu, tirés de très loin par un P.M. et quelques fusils de chasse, sans dégât aucun. Une patrouille de nuit tendra, sans résultat, une embuscade sur cette piste, tandis que le groupe rebelle s'en va couper la ligne téléphonique de Merkalla. Au cours de la nuit du 23 au 24 avril, une patrouille de la Ferme Cathala, commandée par le sergent-major, chef du poste, découvre un individu se dissimulant à proximité des barbelés. Aux sommations qui lui sont faites, il se sauve, enfourche un mulet qui se trouve un peu plus loin, et s'enfuit. Quelques coups de feu sont tirés dans sa direction. Une heure plus tard, la Jeep de l'officier S.A.S. d'Irhorat, amène à l'infirmerie du bataillon, le nommé Mezhoud Saïd ben Rabah, d'El Massar, légèrement blessé à la tête, et qui avoue être le fuyard. Il est relâché après interrogatoire par l'O.R. Dans la nuit du 25 au 26, une explosion est entendue par les sentinelles du poste d'Ain Allouane, paraissant provenir des environs de Sélim. Une patrouille, dépêchée au petit jour, découvre une coupure de route à hauteur du village, puis, sur le tablier du pont de Sélim, une excavation provoquée par l'explosion entendue en cours de la nuit, et des traces de sang sur la chaussée. Une pelle des Ponts et Chaussées est récupérée sur les lieux. La. remise en état de la route est effectuée dans la journée. Les traces relevées conduisent jusqu'à la cote 804. La bande parait forte d'une vingtaine d'individus, dont quelques enfants. Il s'agit vraisemblablement d'un groupe de la Katiba 322, renforcé des mousseblines de Sélim. Les renseignements recueillis les jours suivants, et confirmés par des documents récupérés par la suite, permettent d'identifier les victimes de cette explosion prématurée : Si Louis Mohamed ben Amar dit "Si Amar", sergent artificier du secteur 2, originaire de Sélim, tué. Hamdani Mohamed et le Sergent Ouchene Saïd, blessés. Les travaux, patrouilles, embuscades et escortes, se succèdent quotidiennement. L'O.R. visite, le 27, 1e chantier de construction du nouveau village de Guendour, dans la cuvette boisée d'oliviers que surplombe le poste. Les travaux se poursuivent activement sous la protection du poste, avec la participation des Harkis de la 3ème Compagnie. Le 28 avril, le nommé Rahal Daoudi ben Rabah, se rallie avec son arme, un revolver à barillet de 8m/m et sept cartouches. La 2ème Compagnie., sous les ordres du Sous-Lieutenant Mathieu, est dirigée sur le P.C. du 50ème R.A. à Maillot. Une bande de soixante dix H.L.L. a été signalée dans les environs de Takerboust. Une fouille, l'après-midi, de la vallée de l'Oued Arbhalou, ne donne aucun résultat. La compagnie cantonne à Maillot Gare, pour être employée le lendemain, sur Beni Ouilbane. Au petit jour, le 29, le groupe de tête coiffe un guetteur à demi endormi. L'homme révèle qu'un groupe s'est ravitaillé au village au cours de la nuit. La fouille du village ne donne aucun résultat. La 2 entreprend alors le ratissage de la vallée de l'Oued Rana. Un groupe de cinq hommes est débusqué d'un ravin adjacent. L'un d'eux est abattu : Zemmouche Saïd, de Beni Ouilbane. Les autres disparaissent dans les fourrés qui tapissent le fond de l'oued. De nouveau, cantonnement à Maillot Gare. Le 30, ratissage de l'Oued Tafadit, où l'on relève quelques traces de circulation. La 3ème section intercepte un individu qui s'enfuit et est abattu. Il était porteur d'un revolver d'ordonnance 3m/m, modèle 1892. Comme les soirs précédants, la compagnie cantonne à Maillot Gare. Elle ratisse, le 1er Mai, la région d'Iril Hammad, puis celle d'Ain Tahouine. Un refuge est découvert, comportant plusieurs abris dans lesquels on trouve une certaine quantité de vivres, des vêtements et quelques documents. Retour, le soir, à Maillot Gare. Le lendemain matin, la compagnie est amenée par camions à Takerboust. Puis, en ligne, face au Sud, elle ratisse les ravineaux qui strient le versant de la colline. Un groupe de sept hommes se sauve devant la 2ème section. Une patrouille de chasse intervient à la mitrailleuse. La fouille du terrain se poursuit. Les 2ème et 3ème sections abattent chacune un rebelle et récupèrent une grenade offensive. Le convoi est rejoint sur la route d'Akbou. Retour à Dra El Khemis, en fin d'après-midi. Tous les rebelles abattus au cours de cette opération sont des mousseblines locaux. Pendant ce temps, l'activité "de routine" continue dans les sous-quartiers Le 2 mai, l'O..R. et un peloton du 3/I9ème R.C.C. ont effectué un coup de main sur un groupe de mechtas du Douar Ouled Bellil et arrêté deux mousseblines : Boukerdoun Mohamed ben Amar, et Boukerdoun Slimane ben Mohamed. La C.C.A.S. fournit, le 3 une escorte à l'infirmière qui se rend pour une séance d'A.M.G. au village de Guendour. Les examens de fin de stage débutent au P.I.S.T. Le lundi 4 mai, par un temps radieux, le Chef de Bataillon Giraud entouré des autorités locales, civiles et militaires, inaugure l'école neuve de Tassala, confiée à un instituteur de la 1ère Compagnie. Cette nouvelle école reçoit une cinquantaine d'enfants, garçons et filles, pour qui c'est la première classe. Les parents sont là, heureux et souriants. Il y a bien quelques déceptions, car l'école est bien petite et les enfants bien nombreux, qu'à cela ne tienne, le 22ème B.C.A. construira une autre classe. Trois jeunes Kabyles du Douar Haïzer sont admis au Centre de Formation de la Jeunesse Algérienne à Bouïra. Le 5 mai, une patrouille de la 1ère Compagnie accroche, vers l'Oued Terxet, un petit groupe, faiblement armé qui se disperse. La 2ème Compagnie est mise en alerte, sur la demande du secteur de Dra El Mizan, et dirigée sur Boghni, au cours de la nuit du 5 au 6. Arrivée à Boghni, le 6 à 7 heures, elle est installée en bouclage. En cours de matinée, elle intercepte trois individus, originaires d'un village assez éloigné du lieu. Ils sont remis au 19ème R.C.C. Tandis qu'elle opère la fouille du village d'Azib Cheik, une unité voisine accroche sérieusement une bande assez importante L'aviation intervient à la mitrailleuse et aux roquettes. La 2ème Compagnie est alors dirigée vers la zone de combat, pour en effectuer le bouclage, pendant que les unités voisines ratissent le terrain. Retour à Boghni, pour le cantonnement. Le 7 mai, la 2 est transportée à Dra El Mizan, et prend position en bouclage, face au Nord. Vers I5 heures, deux fellaghas apparaissent ; aux premiers coups de feu, ils font demi-tour et s'enfuient vers le Nord, malgré le tir des armes automatiques. Trois autres rebelles viennent buter dans la 1ère section et sont abattus. La compagnie rejoint alors la cote 496, puis ratisse en direction du "Pont Cassé". Retour à Dra El Khemis dans la soirée. La commémoration du 8 mai n'empêche pas l'activité normale de se poursuivre. La 4ème Compagnie fournit des escortes aux gendarmes chargés de regrouper les conscrits F.S.N.A., qui doivent être dirigés sur le centre d'instruction de Blida. Ce travail se poursuit les 9 et 10 mai, tandis que se terminent les examens de la quatrième session du P.I.S.T. Le chef de corps et le fanion du bataillon se rendent à Tours, pour participer au Congres National de la Fédération des Anciens Chasseurs. Le 10, au cours d'une prise d'armes de secteur, où figurent une section de la 4ème Compagnie et une section du Centre d'Instruction. F.S.N.A., de nombreuses Croix de la Valeur Militaire sont décernées aux gradés, chasseurs et harkis du bataillon. Les stagiaires du P.I.S.T. (4ème session) rejoignent le 11 leurs unités d'origine, tandis qu'arrivent les élèves destinés au cinquième peloton. La 2ème Compagnie, qui effectue un bouclage de l'Oued Khalous, au profit du secteur de Dra El Mizan, abat un H.L.L. le I2 mai. Le bataillon, aux ordres du Commandant Mairet, prend part, le I5, à une opération de secteur en Forêt des Azerou. Les 1ère, 2ème, 3ème Compagnies et C.C.A.S., renforcées de la Harka d'Irhorat et d'un D.L.O. du 50ème R.A., alignent 420 hommes, dont I68 harkis. Le bouclage Ouest est assuré par le 2/I9ème R.C.C., le bouclage Est par le 3/I9ème. Départ du convoi à 7 heures. Débarquement au pont de Sélim, sous la protection de la harka, déjà en place. Le ratissage s'effectue en direction de l'Oued Ed Douss, qui est atteint sans incident à I5 heures. Retour à Bouïra pour I7 H 30. Activités de sous-quartiers jusqu'au 2I mai. Le I8, les Sous-Lieutenants Robert Jacquier et Guy Paccard, en provenance de Saint Maixent, rejoignent le corps, suivi, le 20 mai, du Lieutenant Fabre. Celui-ci arrive d'ailleurs juste pour prendre les consignes d'Officier de Renseignements, que lui transmet l'Adjudant Chef Cirino, arrivé en fin de séjour. Opération de secteur le 2I mai, dans la cuvette de M'zarir, sous les ordres du Commandant Giraud. Le 22ème aligne une Compagnie de Marche, composée d'éléments des 1ère, 3ème et 4ème Compagnies, commandée par le Capitaine Bigot, la 2ème Compagnie, et la C.C.A.S., renforcée de la Harka d'Irhorat, soit 374 hommes, dont I60 harkis, plus les 75 hommes et les deux harkis du P.I.S.T. commandés par le Lieutenant de Ligny. Le convoi du bataillon, auquel s'incorporent les véhicules du commando Kimono 4, quitte Bouïra à I4 heures, pour rejoindre sa base de départ : Tikjda. Le ciel est bas et gris. Il tombe depuis la matinée une bruine légère. La mise en place est prévue pour le 22 mai à 5 h 30. Pour l'instant, les unités sont réparties entre le poste de Tikjda, l'Hôtel de la Police et l'Hôtel des Cèdres. Vers le soir, la pluie augmente d'intensité. Le brouillard s'insinue dans les vallées et ravins de la face Sud du Djurjura. À 2I heures, le P.C. opérationnel signale que l'opération est reportée de vingt quatre heures. Le lendemain, le temps reste couvert. Averses fréquentes. Le brouillard, cependant, se dissipe en cours de matinée. Le chef du bureau opérationnel du secteur arrive en hélicoptère à I4 h 30. Il apporte le plan d'une opération de remplacement, pour le cas où le mauvais temps se maintiendrait au cours de la nuit prochaine, ce qui provoquerait l'annulation de l'opération primitivement prévue. Vers I6 heures, un convoi de ravitaillement rejoint Tikjda. Quelques éclaircies se produisent en cours d'après-midi. À 20 heures, le P.C. opérationnel confirme les ordres pour la mise en place le 23, à 5 h 30. Durant la nuit, le ciel se dégage progressivement. Les compagnies quittent Tikjda à 2 heures du matin, par la route qui rejoint le Tizi N'kouilal, dans l'ordre : Kimono 4, C.C.A.S., Compagnie Bigot, P.I.S.T., sous un beau clair de lune. Arrivé à hauteur du Tizi Boussouil, tandis que Kimono 4 continue jusqu'au Tizi N'kouilal, le bataillon emprunte la piste du versant Sud du Terga N'ta Roumi. La 2ème Compagnie prend position sur ce versant, face au Sud. Le P.C. et le C.C.A.S., continuent jusqu'à la cote 1370, la Compagnie Bigot jusqu'à I460 et le P.I.S.T. jusqu'à Tizi Temezouart. À 5 h 30, toutes les unités sont en place. Kimono 4 amorce son mouvement vers le Sud-Ouest par la route qui descend du Tizi N'kouilal. La 2ème Compagnie aperçoit quelques rebelles, qui avancent sur cette même route, deux kilomètres plus bas, et disparaissent sur les pentes boisées du versant Est du ravin. La C.C.A.S. envoie une section reconnaître une grotte dans la paroi du Terga N'ta Roumi, où elle relève des traces d'occupation récente par trois ou quatre personnes. Le ratissage du terrain débute à 7 heures. La 2ème Compagnie se dirige vers la cote 1267 et la Djemaa Timessouine, 1a Compagnie Bigot vers 966. Le P.I.S.T. fouille Tifires, après avoir posté un élément sur 1528. De 966, la Compagnie Bigot continue en direction des mechtas de 1144, qu'elle fouille, et où elle est rejointe par le P.C. Kimono 4, sur renseignements fournis par le piper et la 2ème Compagnie, découvre plusieurs caches, contenant des vivres et matériels divers. À I3 h 30, le P.C. et la C.C.A.S. s'installent sur le mamelon, qui, au Nord, domine le village de M'zarir, tandis que les compagnies en effectuent l'encerclement : le P.I.S.T. à l'Ouest, le I/50ème R.A. au Sud, la 2ème Compagnie à l'Est et la Compagnie Bigot au Nord. En traversant l'oued, la 2ème Compagnie découvre une cache qui abrite deux rebelles. L'un d'eux, Aggad Dao ben Mohamed, chef de l'O.P.A. M'zarir, est abattu, son acolyte capturé. Le Colonel d'Arrouzat, qui commande l'opération, effectue en hélicoptère une rapide visite des unités. La fouille du village, effectuée en présence de 1'0.R. du quartier (50ème R.A.), et de 1'0.R. du bataillon, ne donne aucun résultat. Vers 1 heures, le bataillon se regroupe et rejoint la route nationale, cependant que Kimono 4 et la 2ème Compagnie s'installent en points d'appui pour passer la nuit dans le village. Le convoi, retardé par plusieurs coupures de route, rejoint vers I7 H 30. Retour à Bouïra pour 19 H 45. Le P.I.S.T. et les sections de la 1ère et de la 3ème Compagnie sont hébergées à la Ferme Cathala. Ils rejoindront leurs cantonnements le 24 dans la matinée, tandis que les camions de la 2 sont dirigés sur M'zarir, pour récupérer la compagnie. Les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies constituent une Compagnie de Marche pour le Tala Guilef, où elle restera du 25 mai au 1er juin. Le 25, également, 1a 2ème Compagnie participe, en Forêt de Babor, à une opération du secteur de Dra El Mizan. L'O.R. et la section d'intervention effectuent, le 27, une patrouille au Ras Touila et au Ras Tickb0uch. Le 29, la 1ère fournit l'escorte d'un chantier des Eaux et Forêts; la 3, 1a protection d'une équipe des Travaux Publics. La 4 patrouille à Karouba et Tala Rahart, la C.C.A.S. au Moulin d'Afoud et au Moulin de Tassala. Cependant que la 2ème Compagnie et le P.I.S.T. refont ensemble, les 28 et 29, l'opération du 23 mai : Fouille de la zone de M'zarir, occupation du village, ratissage de l'Oued Iril Bouames, dans le lit duquel de nombreuses traces de passages sont relevées. Juin La 2ème Compagnie repart le 1er juin, pour un bouclage sur la R.N. n° 5 et l'Oued Khalous, au bénéfice de Dra El Mizan. La 4ème Compagnie poursuit l'amélioration de ses installations et la construction de nouveaux baraquements du Centre d'Instruction F.S.M.A.. Une patrouille de la 4 à Taourirt Amar, abat, le 4 juin, le nommé Aoune Ahmed ben Mohamed, qui s'enfuyait à son approche Vers 20 heures, un message de la 27ème D.I.A., signale la présence, près du Lac Goulmine, d'une bande de quarante cinq hommes, armés d'un F.M., et d'une dizaine de fusils de guerre. Dans le cadre d'une opération effectuée par le secteur Nord du Djurjura, il est demandé au 22ème B.C.A.. d'assurer, pour 5 heures du matin, le 5 juin, le bouclage de la cuvette du Lac Goulmine, face au Nord. La 1ère Compagnie avait prévu, ce soir là, une forte embuscade de nuit à Tanagount. Cette embuscade est renforcée et intégrée dans le plan ce bouclage. La 2ème Compagnie, commandée par le Lieutenant Sommeron, quitte la Ferme Porcher à 23 h 30, escortée par les scout-cars de la C.C.A.S. À son passage à Aïn Allouane, elle est renforcée d'une grosse section, (40 hommes), de la 3ème Compagnie. La nuit est belle et claire. Débarquement à la Croix de Lorraine. La progression s'effectue, assez rapide, en marche non couverte, par la route du lac. Le bouclage est mis en place sur 1844 et I657, pour 4 H 30. Le jour se lève. À 5 h 30, 1a visibilité est suffisante pour permettre au Lieutenant Sommeron d'envoyer une section fouiller les replis de la falaise Nord-Ouest de I772. À l'approche de la patrouille, un groupe d'une trentaine d'hommes se replie en direction de 1920, suivi, peu après, d'un second groupe d'une vingtaine d'individus, dont plusieurs femmes. La section continue son approche. Vers 6 h 45, elle est prise à partie par un groupe de six rebelles, retranchés, dans les rochers. Après un bref échange de coups de feu, les adversaires décrochent. Trois d'entre eux se faufilent vers le Sud, entre les rocailles qui hérissent le terrain. Le ratissage continue et permet de découvrir une grotte occupée par deux. ou trois hommes, qui refusent de se rendre, et ouvrent le feu. Le Sergent Plessis et le Chasseur Benkaka, de la 3ème Compagnie, se couvrant mutuellement, s'approchent à distance de jet de grenade de l'orifice, dans lequel ils balancent plusieurs 0.F. Dès que celles-ci ont explosé, ils bondissent à l'intérieur de la grotte et en maîtrisent les occupants. L'un d'eux, blessé au genou, est adjudant de la branche politique du F.L.N.. Les documents récupérés sur lui, en même temps que son arme, un P.A. 7,65, et un poste transistors, concernent le secteur de Dra El Mizan. L'autre, son garde du corps, est blessé au visage. Un fusil de chasse, deux cartouchières garnies et deux djellabas sont retrouvés au cours de la fouille de la grotte. Le P.C. et la 1ère Compagnie sont avisés par radio qu'une partie de la bande semble s'être enfuie sur le versant Sud, en direction Bou M'charof. Le 7ème B.C.A., qui opère au Nord-Est, signale une bande importante, en marche vers le Djebel Ti Assassine. Il s'agit en réalité d'une unité amie qui vient prendre position en bouclage. Deux compagnies du 159ème B.I.A. franchissent la crête du Djurjura à l'Est de la Dent Du Lion, pour s'aligner sur la 2ème Compagnie et procéder à la fouille du versant Sud en direction de Guendour. Un bouclage lointain est mis en place au Sud : P.C. du 22 à Guendour, Section d'Intervention à Idoumaz, Section Engins vers le Bou Beri, Harka d'Irhorat de 941 à 1014. La 4ème Compagnie a franchi l'Oued Ed Douss et remonte l'Oued Guendour. Elle continue jusqu'à Djemaa Aourir, sur 960, et pousse une reconnaissance jusqu'à I096. Le P.I.S.T. a pris position en 1671. Les blindés du 2/I9ème R.C.C. escadronnent au confluent de l'Acif Boudra et de l'Oued Ed Douss. Il est 11 h 20. Les deux compagnies du I59ème B.I.A. éprouvent quelques difficultés à se mettre en place sur l'arête cahoteuse du Djurjura. La marche de la 2ème Compagnie est, de son coté, ralentie par le brancardage du prisonnier blessé au genou. Le ratissage se déroule sans incidents. À 16 h 30, les unités de fouille atteignent le bouclage vers Guendour. Le convoi du I59ème B.T.A. vient rechercher ses compagnies à Guendour. La 1ère regagne Merkalla, et le P.I.S.T., Tikjda. Le corps d'un troisième rebelle a été retrouvé au sommet de 2002. Le gros de la bande a réussi à s'infiltrer vers le Nord, vers son secteur. L'examen du poste transistor récupéré révélera qu'il est bloqué sur une fréquence déterminée, pour capter des émissions en graphie. L'étude du problème est confiée aux spécialistes Trans. de la 27ème D.I.A.. Jusqu'au 10, patrouilles et travaux, embuscades et escortes, soins médicaux dans les villages des sous-quartiers. Le 9, la 2ème Compagnie a été mise en alerte et dirigée sur Maillot où elle passe la nuit du 9 au 10. Le 10, à 7 heures, elle est amenée par camions à l'aplomb de Takerboust, où elle est mise à terre. De leur coté, les 1ère et 4ème Compagnies forment une Compagnie de Marche, qui constitue la réserve opérationnelle. La 2, commence son ratissage vers le Sud à 9 heures. Elle fouille sans résultat, le village d'Iril Ou Chekrine. Les traces de passage récent sont cependant relevées. Cent mètres plus bas, la section de tête est soumise à un tir très violent d'armes automatiques et individuelles. Le Caporal Harki Oulmi Saïd, blessé, est ramené au dessus du village, où l'hélicoptère vient le prendre. L'aviation intervient à la mitrailleuse. Dès le départ des avions, l'artillerie prend le relais, tandis que les sections manoeuvrent par les ailes. Le feu adverse cesse. À 13 h 30, l'artillerie se tait. La progression reprend. Quelques accrochages sporadiques avec des isolés où de petits groupes permettent la mise hors de combat de treize fellaghas et la récupération de dix armes. Au cours de ces accrochages, le Caporal-chef Gabriel Hebrard reçoit un projectile au thorax. Une D.Z. est improvisée pour l'hélicoptère qui l'amène à l'hôpital de Tizi Ouzou. L'avance se poursuit. Deux nouveaux rebelles sont abattus et leurs armes saisies. Une nouvelle résistance se dévoile brutalement, à bout portant. Le Chasseur De Première Classe Lafont tombe, mortellement atteint, et près de lui le Harki Mansouri Arezki, touché par la même rafale. Un peu plus loin, le Sous-Lieutenant Brucci, D.L.O. du 50ème R.A. et le Chasseur Casimir Bonnet, sont grièvement blessés. Les trois adversaires sont abattus. Le ratissage se poursuit sans nouvel incident, jusqu'à hauteur du bouclage. Retour à Bouïra pour 23 heures. La journée a été rude pour la 2ème Compagnie qui déplore deux tués et deux blessés. Mais elle a abattu dix huit rebelles, récupéré un P.M., sept fusils de guerre et cinq fusils de chasse. La bande accrochée représentait les restes de la Katiba 322, qui vient de subir de nouvelles pertes importantes en hommes et en armes. Les obsèques du Harki Mnnsouri Arezki ont lieu le 11 juin à Bezzit, en présence du Colonel d'Arrouzat, qui épingle la médaille militaire et la Croix de la Valeur Militaire sur le linceul. Une escorte de la C.C.A.S. conduit à Aïn Taya la dépouille mortelle du Chasseur Raymond Lafont. L'activité des compagnies ne se ralentit pas. Le I2, une patrouille de la 1ère Compagnie découvre une cache abri pour deux hommes. Aucune trace d'occupation récente. Le même jour, la 4 patrouille à Taourirt Amar, le 13, dans les Goumgoumas et les Ouled Yahia. Partout, dans les villages, on prépare la célébration de l'Aid El Kebir. Les commandants de Compagnie effectuent des distributions de vêtements, de blé et de semoule aux familles les plus nécessiteuses. L'Aid El Kebir est célébré le I7 juin, dans l'allégresse générale, suivant les rites et traditions, par la population musulmane. Une grande Diffa réunit chrétiens et musulmans sous les oliviers de Guendour, en présence du colonel commandant le secteur et du maire de Bouïra. Le lendemain, une prise d'armes de secteur a lieu à Bouïra, pour la commémoration de "l'Appel du I8 juin". La 2ème Compagnie et la C.C.A.S y représentent le 22ème B.C.A. Une remise de décorations clôture la cérémonie. La 1ère Compagnie assure, plusieurs jours durant, la protection du chantier de récolte de liège, en forêt de Beni Ismaïl. Au cours d'une patrouille dans les Goumgoumas, le 2I, une section de la 4ème Compagnie intercepte un groupe de quatre H.L.L., l'un Slimani Achour, est abattu, son fusil de chasse saisi, ainsi que deux djellabas et des documents. Le lendemain, c'est l'autodéfense de Merkalla Bas - Tarzout, qui intercepte et abat le Sergent Sid Ali, dit "Harad", originaire de Sélim, responsable politique de la fraction. Il était armé d'un revolver à barillet. Une patrouille de la 1ère Compagnie effectue une reconnaissance sur Tanagount, où un piège a été déclenché au cours de la nuit du 2I au 22, par le passage d'un mulet. La même patrouille observe de loin, vers Anatra, un troupeau de moutons escorté par plusieurs hommes en treillis. Le 23, la 2ème Compagnie est mise à la disposition du quartier des Ksars, pour une opération qui se déroule sans incident et se termine à I9 heures. Elle repart le 26, en appui du 50ème R.A., pour une opération au Nord de Maillot. Le convoi, parti de Dra El Khemis à 3 heures du matin, se dirige vers le village de Selloum qui est fouillé par le 1/50Oème R.A., tandis que la 2, à pied, progresse vers 830, puis 978. Vers huit heures, au cours de cette marche, la section de tête débusque trois rebelles. L'un d'eux, détenteur d'une grenade F.I. est abattu. L'avance continue en direction de Taddel Djedid et Irzer. Il était initialement prévu que des éléments du 7ème B.C.A., descendant du Tizi N'kouilal effectueraient leur jonction avec les unités de fouille. En raison du retard qu'ils ont pris dans la matinée, le mouvement est annulé. La 2ème Compagnie se dirige vers Aïn Taliouine, en protection de l'unité qui fouille Iril Hammad, puis rejoint Maillot par la piste de l'Oued Ouakour. Retour au cantonnement pour 20 heures. Les 28 et 29 juin, un vétérinaire militaire vient examiner et vacciner les troupeaux des paysans d'Aïn Allouane Le chef de corps inspecte le poste de Merkalla le 29. Ce même jour, se termine la récolte du liége, qui a permis de réaliser trois cent cinquante quintaux. Le nommé Arar Ali, de Merkalla, fiché comme ravitailleur des rebelles, est arrêté. Le 1er juillet, tandis que la 2ème Compagnie grenouille en Forêt des Azerou, et que la 4ème patrouille dans le Sud de son sous quartier, la 3 implante quatre embuscades dans la région d'Aougni, Anatra, Bou M'charof. Dans la soirée, le groupe de harkis qui compose l'embuscade d'Anatra, intercepte un convoi de trois mulets, escortés d'une quinzaine de fellaghas. Un échange de coups de feu assez vif s'engage, tandis que l'adversaire réussit à s'enfuir vers le Sud. À Tikjda, le P.I.S.T. est harcelé de quelques coups de feu partant de I472. Les 1ère et 4ème Compagnies constituent une Compagnie de Marche, qui est dirigée, le 3, vers le Tala Guilef, d'où elle reviendra le 11 juillet. Le 4, le 22ème B.C.A., constitue un sous-groupement, commandé par le Chef de Bataillon Giraud, et composé des 2ème et 3ème Compagnies, et de la C.C.A.S., (297 hommes), renforcées d'un escadron à pied du I9ème R.C.C., de deux pelotons de Kimono 4, d'une compagnie du 57ème R.I., basée à Sidi Brahim, et d'un D.L.O. du 50ème R.A.. L'objectif est la région, bien des fois visitée, du Djebel Mentheut, au Sud de Beni Mansour, l'une des zones refuge des fellaghas de la région 2, de ceux de l'Ouest - constantinois, et, à l'occasion, de ceux de la zone Sud-algérois. Le convoi du bataillon quitte la Ferme Porcher à 3 h 30. Les véhicules sont abandonnés à l'entrée Nord du passage de l'Oued Chakrane au travers de la Montagne en Anneau. Progression à pied, par la piste qui longe l'oued, dans l'ordre : 2ème, C.C.A.S., P.C., 3ème Compagnie. L'escadron du I9ème R.C.C. vient à pied, directement, depuis le poste de Tigrine, en traversant le massif du Zaalellou. De son coté, l'élément du 57ème R.I. s'est porté, depuis Sidi Brahim, sur la crête du Bou Kraled, qu'il occupe. Le bataillon traverse la Montagne en Anneau et escalade le Taourirt Tourga par l'arête N.E. La montée est rude. La piste qui grimpe au Taourirt Tourga est particulièrement abrupte, et la marche est rendue encore plus pénible par un soleil qui tape dur dés son apparition. À 7 h 30, 1a 2ème Compagnie est sur I044. La C.C.A.S et la 3 abordent peu après le sommet de 959. La section de tête de la 2 ouvre le feu, d'assez loin, sur un groupe d'une vingtaine d'hommes, habillés de treillis et porteurs d'armes de guerre, qui s'enfuient en direction de 766. Le Commandant Giraud fait intervenir le D.L.O., qui demande à la batterie canons un tir de barrage dans le ravin de l'Oued Azerou. Une patrouille de T6, qui survole la zone d'opération, intervient à la mitrailleuse, dès la fin du tir d'artillerie. L'avion d'observation les guident sur un groupe de six hommes, qui remontent le lit à sec de l'Oued Tigrine. Un deuxième groupe est signalé au Sud, vers le Hammam De Beni Ouagag. À 10 h 20, le colonel commandant l'opération arrive en hélicoptère au P.C. du Commandant Giraud. Il donne mission au 22ème B.C.A. de procéder au ratissage de la zone traitée par l'artillerie et l'aviation. La fouille commence à 10 h 30. La 2ème Compagnie est axée sur Aïn Tigrine, la cote 711 et l'Oued Azerou. La C.C.A.S., partant de 959, suit la ravin qui rejoint l'Oued Timsilin. La 3ème Compagnie, partant également de 959, se porte, à cheval sur la piste axée S.N., jusqu'à la cote 69I. Arrivée à ce point, face à droite en direction du N.E. et ratissage des Oueds Azerou, Timsilin Et Bou Smaïle. La section de la 2, qui fouille le versant Ouest de 7II, abat deux fellaghas, armés, l'un d'un fusil de chasse, l'autre d'un revolver d'ordonnance 8 m/m, Mle 1892. Nouvel accrochage, un peu plus loin, sans résultat. La 2ème Compagnie arrive sur 59I vers 11 H 30. En fin de progression, elle a trouvé le cadavre de l'adjudant intendant régional (région 322), tué par le mitraillage de la chasse, et récupéré son revolver. Elle marque alors un temps d'arrêt, pour donner à la 3ème Compagnie le temps de s'aligner à sa hauteur, face au Nord-Est. Le ratissage reprend à 11 h 45. Dès le départ, la 2 abat un nouveau rebelle, armé d'un revolver. La progression est très lente. La 3 et la C.C.A.S modèlent leur allure sur les sections de la 2, qui avancent dans le fond de l'Oued Azerou, particulièrement accidenté, et tapissé d'un fourré très dense. Vers I4 h , la 2 accroche de nouveau et blesse un fellagha, qui est capturé. Il s'agit de Nebraski Salah ben Belkacem, depuis deux ans au maquis, artificier de la région 322. Il faisait partie d'un groupe appartenant à l'État-major de la région, fort de dix sept nommes, qui se sont dispersés dés l'arrivée des troupes. Un hélicoptère vient le chercher à 15 heures pour l'emmener au P.C. opérationnel. Le bataillon rejoint ses véhicules à I6 heures, et se dirige vers Maillot Gare pour le bivouac de la nuit du 4 au 5. Le convoi repart à 5 heures du matin pour Tamziabt. Débarquement. Progression à pied : la 2 jusqu'à la cote 610, la 3 vers la base des mouvements de terrain cotes 723 et 883 La 2ème Compagnie découvre, dans le ravin de l'oued qui longe 6IO, un hameau de six abris, recouverts de rondins, et étalés dans le bas de la pente. Ils peuvent abriter chacun une dizaine d'hommes. Vers 11 heures, elle trouve de nouvelles caches, contenant du ravitaillement : trois cents kilos de pommes de terre, trente kilos de café, des conserves, des galettes de farine. Un half-track du I9ème R.C.C. vient récupérer le butin. Les véhicules sont rejoints, et le convoi regagne la Ferme Porcher pour I5 heures. Sur la foi de renseignements, qui indiquent que la Katiba 322, maintenant réduite à deux petites sections, s'est réfugiée avec ses blessés, après avoir subi un accrochage le 4 juillet, une opération de secteur est décidée pour le 8 juillet, sur M'zarir. Le bataillon met en ligne, sous les ordres du Commandant Giraud, la C.C.A.S. (Capitaine Gibot), la 2ème Compagnie (Capitaine Gaston), une Compagnie de Marche 3ème, l4ème et Harka d'Irhorat (Capitaine Bigot), et un escadron du I9ème R.C.C. L'opération est une réédition de celle du 23 mai. Le convoi, formé à la Ferme Porcher, démarre à 3 h 45. par Aïn Allouane et Tikjda, il gagne l'Akouker où l'on débarque à 6 h 40, Les compagnies empruntent la piste qui longe le Terga N'ta Roumi par le N.E. et se dirige vers le Sud. À 8 heures, la corne Sud-Ouest du Terga N'ta Roumi est atteinte. Le bataillon se déploie, pour, face au Sud, ratisser les Oueds Irzer, Tizi N'kouilal, Tacift Sif Bouiedane et Tacift Erzerou Bou Djane. La 2ème Compagnie est à l'Est, ayant à sa droite l'escadron du I9ème R.C.C., au centre le P.C. et la C.C.A.S., sur I370. La Compagnie de Marche à l'Ouest, axée sur Tarzout. Le commando de chasse Kimono 4 boucle la vallée au Sud de M'zarir, et une batterie à pied du 50ème, au Sud, constitue une unité de réserve. Dès le départ, la 2ème Compagnie intercepte un groupe d'une quinzaine de fellagas, qui remontent le ravin de l'Irzer Tizi N'kouilal en direction du col, et, par le feu, l'oblige à se disperser et à s'enfuir vers le Sud. La progression continue. À 10 heures, le Commandant Giraud transporte le P.C. et son escorte sur 1283. La 2ème Compagnie a dépassé la cote I2I2. La Compagnie de Marche arrive au village de Tarzout qu'elle aborde à h 30 et qu'elle fouille. Au cours de son mouvement, la 2 a découvert le cadavre du nommé Aimen Ali ben Mohamed., qui faisait partie du groupe sur lequel elle a tiré au départ. Le P.C. s'est porté sur 1140. À 13 heures, la 2ème Compagnie couronne les pentes dominant M'zarir à l'Est, et la Compagnie de Marche occupe l'oliveraie à l'Ouest du village. L'escadron du I9ème R.C.C. s'infiltre dans l'agglomération par le Nord. Le Commandant Giraud arrive à M'zarir, tandis que la Compagnie de Marche fouille le fond de l'oued. À 14 h 45, les compagnies, délaissant M'zarir, continuent le ratissage en direction d'Illilten, et rejoignent le convoi, qui attend sur la R.N.5., à hauteur de l'usine électrique. Six suspects, interpellés au cours du ratissage, sont remis à l'O.R. du quartier de Maillot. Retour à Bouïra pour I9 heures 45. Activités de sous-quartiers et préparation du défilé jusqu'au I4 juillet. Le I4 juillet, le bataillon participe, en début de matinée, aux cérémonies du secteur, et au défilé qui se déroule à Bouïra, et à l'issue desquels a lieu une cérémonie de remise de décorations. À 10 H 30, les détachements des compagnies sont rassemblés dans la cour de la Ferme Porcher, autour du monument, élevé devant le P.C. à la mémoire des morts du bataillon : Officiers, Sous-officiers, Chasseurs et Harkis. Fece à la stèle, fait de pierre du Djudjura, aux lignes simples et rustiques, encore recouverte de son voile, se sont rassemblés les fanions des compagnies et leur garde, les commandements des compagnies et les détachements symboliques de celles-ci, les autorités civiles et militaires, monsieur le maire de Bouïra, le Colonel Lamarque d'Arrouzat, commandant le secteur, les officiers de l'E.M. du secteur, les notables de la ville, le Lieutenant chef de la S.A.S. d'Irhorat, les chefs des villages, et bien d'autres habitants des Douars Haïzer et Innesmane, les harkis, les membres des autodéfenses. Au pied du monument, le fanion et sa garde Après l'envoi des couleurs, le Chef de Bataillon Giraud évoque le sacrifice des camarades tombés au combat pour la France et pour l'Algérie Française. Son adjoint, le Commandant Mairet, procède à l'appel des morts, comme une litanie à laquelle on donne le répons : "Mort au Champ d'honneur !" Le monument est alors dévoilé. Le Colonel d'Arrouzat s'avance, dépose une gerbe. Sonnerie : "Aux Morts !". Minute de silence.

Extrait de "L'Écho d'Alger" du 2I juillet I959

Émouvant hommage du 22ème B.C.A.

à ses Morts Glorieux

À l'issue des cérémonies officielles du I4 juillet, une manifestation émouvante avait lieu à la Ferme Porcher, P.C. du 22ème B.C.A., aux environs immédiats de la ville. Présidée par le Colonel Lamarque d'Arrouzat, cette cérémonie intime ne réunissait que le bataillon et ses proches. Autour du fanion du corps, se trouvaient réunis les commandants des sous-quartiers, les chefs de villages, les harkis, autodéfenses, et quelques représentants des populations des Douars Haïzer et Innesmane. Le 22ème B.C.A. avait rassemblé une section représentant, avec son fanion, chacune des compagnies, trop éloignées, hélas, pour pouvoir être toutes groupées autour d'une stèle monumentale, très belle dans la simplicité de ses lignes et sa rusticité. Oeuvre du Bataillon tout entier, faite de pierre du Djurjura, c'est l'hommage et la reconnaissance de tous ceux, qui, dans les rangs du 22ème B.C.A., ont, depuis quatre années, oeuvré pour la pacification dans les douars et l'intégration des âmes. C'est ce que rappelait, dans une allocution de belle venue, aussitôt après le lever des couleurs, le Chef de Bataillon Giraud, commandant le bataillon. Si le I4 juillet est la fête du renouveau et de la fraternité, il est bon de se souvenir que Renouveau et Fraternité n'ont pu se faire que par le sacrifice d'un certain nombre, et qu'il convient de garder présent en nos esprits les noms des Héros à qui nous devons de célébrer le jour présent. Suivit l'appel de leurs noms, chasseurs et harkis intimement mêlés, comme ils étaient mêlés à leur dernier combat, comme ils sont intimement mêlés à cette terre de province française qu'est l'Algérie, qu'est la Kabylie, intimement mêlés pour que vive la France dans le Douar Haïzer, et que le Douar Haïzer tout entier voit, grâce à l'effort commun se rétablir l'ordre, la liberté, la Paix et la fraternité française. On n'étale pas ses deuils, les grandes douleurs sont muettes, cette cérémonie fut grandiose parce que simple et intime. Le souvenir des sacrifices consentis par le 22ème B.C.A. restera pieusement gravé dans cette stèle, où, chaque jour, se lèveront les couleurs de la patrie. Nos félicitations aux officiers, sous-officiers, chasseurs, harkis, autodéfenses, pour leur fière allure durant le défilé. Une mention spéciale au Commandant Giraud pour l'organisation de cette pieuse manifestation.
Mais il appartient aux vivants de continuer l'oeuvre commencée. Dés le I5, le Commandant Giraud emmène le bataillon dans la région de Takerboust, M'lel, Djereah, où se seraient réfugiés les restes de la Katiba 3II, sévèrement bousculée les jours précédents vers Bordj Bou Arreridj. Il rassemble la C.C.A.S., renforcée de la Harka d'Irhorat, (Capitaine Gibot), la 2, (Capitaine Gaston), une Compagnie de Marche, mi-première, mi-troisième, (Lieutenant Manegrier), et la 4ème Compagnie, (Capitaine Bigot). Le convoi quitte Bouïra à 5 H 45. Il a été précédé par la 2ème Compagnie, partie une heure plus tôt, et qui, encadrée par les chars du I9ème R.C.C., emprunte la route du Col De Tirourda, pour débarquer à l'aplomb du poste de Takerboust. De là, elle fouille le terrain en remontant vers le col, en particulier les environs boisés de la maison cantonnière d'Ain Zebda et les ravins au Nord et à l'Ouest de ce point. Le Piper lui signale quatre fellaghas qui traversent le terrain d'Est en Ouest devant elle. L'un d'eux, Amara Hacène, est abattu, et son arme, un fusil de chasse, récupéré. Le gros du bataillon arrive à 8 H I5 à l'endroit où la 2ème Compagnie a débarqué. Il met pied à terre, et reçoit l'ordre de fouiller le terrain, en redescendant les pentes, vers le Sud, aucune présence rebelle de quelque importance n'ayant été repérée dans les hauts du relief. La 2ème Compagnie continue sa fouille de la région Nord. La Compagnie Manegrier s'aligne sur l'axe Djereah, Beni Hamdoune, Bois de Bahalil, Tazmalt, tandis que la 4ème Compagnie, sur sa gauche, progresse par la ligne de crêtes. La C.C.A.S. et le P.C. prennent position entre les deux. La 2ème Compagnie reçoit l'ordre de rejoindre le dispositif, à son aile Est, en direction d'Iril Ou Chekrine et Bahalil. À 9 h 30, le P.C. est installé sur I056, tandis que la Compagnie de Marche, qui effectue la fouille de Djereath, demande la présence de l'O.R. du 50ème R.A. pour contrôler les identités des gens du lieu. Celui-ci rejoint le village et procède aux vérifications, puis à M'lel et ensuite à Beni Hamdoune. Au cours de ce dernier contrôle, un individu tente de s'enfuir, et est abattu par les sentinelles qui bouclent le village. Le ratissage se poursuit vers le Sud, cependant que la 2ème Compagnie fouille Iril Ou Chekrine. À I6 h 30, le bataillon retrouve son convoi à Tazmalt et repart pour Bouïra. Les patrouilles locales et embuscades reprennent jusqu'au 23 juillet. Deux insoumis sont arrêtés par la 4ème Compagnie et remis aux gendarmes. Le 23 juillet, cependant que le P.I.S.T. effectue, à partir de 4 h 15, une opération divertion, dans le Tacift Sif Bouiedane, le bataillon, composé de la C.C.A.S., renforcée de la Harka d'Irhorat, (Lieutenant Sommeron) des 1ère et 2ème Compagnies, (Lieutenant Manegrier et Capitaine Gaston) et d'une compagnie mixte 3ème/4ème, (Capitaine Gelpi), quitte la Ferme Porcher à 3 heures, sous les ordres du Commandant Giraud. Il s'agit d'une opération mettant en oeuvre les troupes du secteur de Bouïra, et baptisée "Pelvoux". L'idée directrice en est un ratissage de la cuvette d'Irzer, pour y empêcher le cantonnement de la Katiba 322. Par Maillot, où il emprunte la route du Tizi N'kouilal, le convoi gagne le plateau de Saharidj. Débarquement à 5 heures, au dessus du village. Quelques camions suivent par erreur la rame des véhicules du 50ème R.A. qui continue vers le col. Ils rejoindront vers 6 heures. Le commando Kimono 4, qui s'est joint au 22ème B.C.A., ouvre la marche en direction de Tala Rana et Belbara, avant de gagner la croupe de I585, où s'était déroulé le combat du 30 mai I958. La 2ème Compagnie suit, dans les pas de Kimono 4, et arrive à 9 h 30 sur I585, sur lequel il prend position. La 1ère Compagnie dépasse alors la 2, et commence l'escalade de I794, où elle arrive à 10 h 30, et s'y installe défensivement. Le P.C. parvient sur I585, avec la C.C.A.S. et la Compagnie Gelpi. Cette dernière se déploie sur la ligne de crête entre I585 et I465. Le Colonel d'Arrouzat, qui commande l'opération, vient en hélicoptère prendre contact avec le Commandant Giraud. La 2ème Compagnie et Kimono 4 ont commencé la descente vers l'Oued Irzer. La 1ère Compagnie, redescendue de I794, s'encastre dans le créneau laissé vide entre la 2 et la Compagnie Gelpi. Cette dernière aborde les bois qui couvrent le versant jusqu'au Village D'irzer. Le P.C. prend position sur 1465. Vers I5 heures, la 2ème Compagnie et Kimono 4 arrivent au village d'Irzer, abandonné depuis I956. La 1ère Compagnie, au cours de son avance, découvre deux caches contenant une quantité importante de ravitaillement : trois cents litres d'huile, une tonne de farine, et des couvertures. Faute de moyens de transport, le tout doit être détruit sur place. Le ratissage continue, en descendant la vallée de l'Oued Irzer vers le Sud. À I6 H 45, 1e Colonel d'Arrouzat apporte, en hélicoptère, les ordres pour le lendemain. Les véhicules sont rejoints à Saharidj. Le convoi part, à I8 h 30, pour la maison cantonnière d'Ain Zebda, sur la route du Col De Tirourda. À Aïn Zebda, le bataillon retrouve le 2/I9ème R.C.C., et installe son bivouac pour la nuit. Nuit calme. À 5 H 30, les compagnies prennent position, en base de départ, à l'alignement de la maison cantonnière. La 2ème Compagnie s'installe sur la R.N.15, face à M'lel. Kimono 4, à l'Est de la 2, a pour premier objectif le village d'Iril Hazem. La Compagnie Gelpi est axée sur Iril 0u Chekrine, à l'extrémité Est du dispositif ; entre elle et le commando, la 1ère Compagnie a pour mission de fouiller l'oued. Le P.C. et sa protection passent derrière elle, par les hauts de 1056, avec, en réserve, la Harka d'Irhorat. Au cours de sa mise en place, la 2 ouvre le feu sur des individus, qui remontent du Sud vers les crêtes du Djurjura. Elle pousse une section sur I268, pour tenter l'interception ; d'autres groupes de fuyards s'échappent vers le Sud, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. À la demande du Commandant GIRAUD, vers 6 heures, le poste de Takerboust envoie une section en bouclage au Sud du village. Le P.C. prend position sur la cote I056. Kimono 4 fouille le village d'Iril Azem, et la Compagnie Gelpi celui d'Iril Ou Chekrine. Les fouilles, terminées vers 8 h 30, ne donnent aucun résultat. Le mouvement reprend en direction du Sud. Le Colonel d'Arrouzat vient, à 9 heures, au P.C. du 22ème B.C.A., pour étudier la situation. À 9 h 45, l'0.R. du 50ème R.A. transmet un renseignement qui donne la position d'une cache, dans la zone prospectée par la 2ème Compagnie. Le Capitaine Gaston envoie une section sur les lieux. La cache existe bien mais les locataires l'ont abandonnée. Ordre est donné de la détruire. Le commando fouille Beni Hamdoune. Les unités de ratissage arrivent sur le bouclage, et rejoignent le convoi à I2 h 40. Départ en direction de Maillot. Au carrefour de Tazmalt, le Lot 7 quitte la route et glisse dans un ravin. À Maillot, les suspects arrêtés au cours de la fouille des villages, sont confiés à l'O.R. du quartier pour vérification d'identité. Retour à Bouïra. La 2ème Compagnie n'a que le temps de changer de chaussettes. Des le 25 après-midi, dans le cadre des opérations "Jumelles", elle repart avec le 2/I9ème R.C.C. pour le Col de Tirourda, où elle tend une série d'embuscades. Le 26 matin, elle est regroupée sur la D.Z. voisine, en vue d'un héliportage qui ne se fait pas. Vers la mi-journée, elle rejoint, en camions, la cote I767, à la disposition du colonel commandant le secteur de Fort National, qui y implante son P.C. Le 27 Juillet, les 1ère et 2ème Sections prennent position sur l'Azerou N'tohor, en protection avancée du P.C., dont la compagnie assure la garde. Le 28, la 1ère section ratisse la zone sommitale de l'Azer0u. Les autres sections implantent pour la nuit un réseau d'embuscades autour du Col De Tirourda. La 2ème Compagnie est relevée par la 4ème le 29 juillet à 9 h et rejoint en début d'après-midi son cantonnement de Dra El Khemis. Pendant ce temps, depuis le 25, les compagnies restées en postes, ont repris leurs activités de routine La 3 reçoit, au passage, la visite d'un officier supérieur du C.A. d'Alger, qui se rend. en inspection à Tikjda. Le 2O, 1'0.R., qu'accompagne une patrouille relève des traces récentes de passage en forêt de Bouïra. Au cours de la nuit du 28 au 29, 1e P.I.S.T. a envoyé une section tendre plusieurs embuscades entre les villages de Tarzout et de Tifires, au Nord de M'zarir. Ces embuscades, comme à l'accoutumée, doivent rester en place vingt quatre heures et ne rentrer que la nuit suivante. La nuit et la matinée ont été calmes, aucun mouvement n'a été repéré, lorsque, brutalement, vers I5 heures, un groupe d'une dizaine de rebelles surgit à bout portant de l'une des embuscades, blesse le guetteur, bouscule et assomme les autres hommes, s'empare d'une partie de l'armement, et disparaît dans le fond de l'oued, en direction du Sud. L'alerte est immédiatement donnée. La 2ème Compagnie, à peine rentrée. de Tirourda, fonce vers Tikjda, dés I9 h 45, accompagnée d'un peloton A.M. du 3/I9ème R.C.C.. De son coté, le Capitaine Scheibling, qui commande le P.I.S.T., a dirigé deux sections sur la route, jusqu'au Col de l'Akouker, en recueil de la section qui remonte lentement avec ses blessés. L'audace du coup de main laisse supposer qu'il s'agit d'hommes aguerris, particulièrement bien entraînés, vraisemblablement d'un commando de la Katiba 322. Celle-ci serait donc actuellement dans la région de M'zarir. Bien plus tard, des documents récupérés, et, en particulier, le compte- rendu du responsable de cette action, révéleront qu'il s'agissait seulement d'un groupe de mousseblines locaux particulièrement gonflé. Pour l'instant il s'agit de retrouver la bande qui a fait le coup. Le colonel commandant le secteur met sur pied deux sous-groupements. L'un d'eux, aux ordres du Commandant Pujols, du 50ème R.A., comprend des éléments du quartier de Maillot, ainsi que la 2ème Compagnie et le P.I.S.T. qui a récupéré tout son monde. Sa mission est de fouiller la région Tifires - Tarzout, la vallée du Tacift Sif Bouiedane et M'zarir. Le 22ème B.C.A., commandé par le Chef de Bataillon Giraud, constitue le deuxième sous-groupement avec la 1ère Compagnie, renforcée des harkis de la 2, (Lieutenant Manegrier), la 3 (Capitaine Gelpi), et de la C.C.A.S. avec la Harka d'Irhorat, (Lieutenant Sommeron), sous-groupement qui doit assurer le bouclage de la zone d'opération. Dès deux heures du matin, la 3ème Compagnie quitte Aïn Allouane à pied, pour rejoindre la région de la Djemaa Toumellitine. À peu prés à la même heure, le convoi de la 1ère Compagnie quitte Merkalla pour Sélim et la cote 80 où elle prend position. Le C.C.A.S. et le P.C. se portent à Sélim, à 5 heures, puis gagnent à pied le sommet de la Djemaa Toumellitine, qui est atteint à 7 h 30. De là, on aperçoit trois fuyards en direction de 531. Les harkis de la 2 rejoignent à 9 heures et sont dirigés sur la 1ère Compagnie. Rien à signaler en cours de journée. Les véhicules sont retrouvés à Sélim et ramènent la C.C.A.S. et la 1ère Compagnie à leurs cantonnements. La 3ème Compagnie, qui regagne à pied Aïn Allouane, rend compte qu'elle vient de découvrir deux mines sur la route, un peu au dessus du carrefour avec la piste qui mène au village de Sélim. L'une des mines est de fabrication locale, l'autre est constituée de deux obus de 105 accolés. Elles seront détruites sur place le lendemain matin. Or, ce jour d'hui, trois convois importants ont emprunté cette route ! ! Le Capitaine Gelpi envoie une section battre les abords de la route, à droite et à gauche. Cette section découvre des abattis et des emplacements de combat aménagés et fraîchement camouflés sur les buttes qui surplombent la route et le pont de Sélim. Le 29 juillet, au Col de Tirourda, la 4ème Compagnie a relevé la 2, détachée à la garde du P.C. Opérationnel du Secteur de Fort National. Elle effectue, les 29, 30 et 3I juillet, des missions de protection rapprochée du P.C. Août Le 1er août, à I0 heures, sur mission du colonel commandant l'opération, le Capitaine Bigot désigne la Première Section pour effectuer une reconnaissance sur l'Azerou N'toh0r. En arrivant sur cette crête, le chef de section rend compte de la présence de cinq rebelles vers 1711. Le Capitaine Bigot dirige les autres sections de la compagnie. vers le ravin, orienté Est-Ouest, situé au Sud de l'Azerou, pour en effectuer le ratissage. La 1ère section prend position à l'extrémité Est de l'arête sommitale de 1711. Vers 10 H 45 quelques fellaghas tentent de s'enfuir vers le Nord en franchissant une barre rocheuse sous le sommet. Trois d'entre eux sont abattus. Le mouvement continue. La première section, qui arrive à l'extrémité Ouest du sommet de 1711, surprend un groupe d'une dizaine de rebelles, qui, par le fond du ravin, se dirigent vers le Nord, et les prend sous son feu. Il est I2 H 45. Pour les sections qui fouillent le ravin, la progression se poursuit, difficile, hachée d'accrochages rapides, à bout portant, et de réductions de résistances qui se révèlent soudain entre les rochers et les buissons. Vers I3 H 30, le Sergent Charles Balhouane est mortellement blessé, en tête de son groupe. En tête du groupe voisin, le Caporal Chef Serge Gillino, tombe à son tour, alors qu'il venait d'abattre un fellagha retranché dans un repli de rocher, et qu'il dirigeait l'attaque de deux autres adversaires. Son adjoint, le Caporal Gérard Biau, s'élance au secours de son chef et copain. En rampant, il réussit à le tirer à l'abri et à récupérer son arme. Il est blessé à son tour. Les hommes de son groupe réduisent la résistance à la grenade. Le mouvement continue, tandis que le Caporal Biau, et les corps de Balhouane et Gillino sont, avec d'énormes difficultés, ramenés à un endroit où l'hélicoptère peut venir les chercher pour les transporter à l'hôpital de Tizi Ouzou. D'autres accrochages se produisent encore, et ponctuent l'avance de la compagnie. Le Chasseur Michel Blondel est blessé par un rebelle, qu'il réussit à abattre. Le bilan de la journée sera de dix-sept fellaghas abattus, cinq fusils de chasse, un P.A. et une grenade récupérés. Mais la 2ème Compagnie pleure deux de ses meilleurs gradés. La compagnie passe sous les ordres directs du commandant du 6ème B.C.A., et s'installe en point d'appui pour la nuit. Elle regagnera El Esnam le 8 août, sans avoir été engagée à nouveau. Au cours de la nuit du 2 au 3 août, une patrouille de la 1ère Compagnie, en embuscade au moulin de Sidi Sala, échange quelques coups de feu avec deux individus armés, l'un d'un fusil de guerre, l'autre d'un fusil de chasse. Le 22ème B.C.A. repart, le 3 août, à la recherche des auteurs de l'agression contre l'embuscade du P.I.S.T., que des informations localisent vers Saharidj. Le Chef de Bataillon Giraud emmène avec lui la C.C.A.S., renforcée de la Harka d'Irhorat (Lieutenant Sommeron), la 1ère Compagnie, (Lieutenant Manegrier), la 2, (Capitaine Gaston.), et la 3ème Compagnie, (Capitaine Gelfi). Parti de la Ferme Porcher à 5 heures, le bataillon, renforcé d'un D.L.O. du 50ème R.A, débarque à Saharidj. Immédiatement, 2ème Compagnie en tête, suivie du P.C. et de la C.C.A.S., la progression commence, par la ligne de crêtes, et direction de 937. La 1ère Compagnie avance à hauteur de la 2, à l'Est. Un escadron à pied du I9ème R.C.C., à l'Ouest de la 2ème Compagnie, a pour mission de ratisser l'Acif El Bal. Au cours du mouvement, quatre fellaghas sont aperçus, fuyant vers l'Ouest, à hauteur de la cote 1113. Un peu plus tard, alors que le P.C. a pris position sur 936, trois autres rebelles sont vus, remontant le ravinement en direction de 1113. Une unité du 1er R.C.P., (sous-groupement Nord) s'installe sur I465. Deux hélicoptères armés "Pirates" prennent les fuyards sous le feu de leurs mitrailleuses, sur les pentes de I829. La 2ème Compagnie, suivie de la 3, continue vers 1112. La 1ère est sur 1016, et avance vers 1165, juste en dessous des positions du 1er R.C.P.. La 3ème Compagnie fouille les mechtas isolées du fond d'oued, en dessous de B0urhab. Le Capitaine Gaston poursuit son mouvement, en direction de I465, et reçoit mission de reconnaître les ravins des affluents de l'Acif El Bal et le village de Bel Barra. La batterie-canons du 50ème R.A. ouvre le feu, à I5 h , sur des mouvements suspects, signalés par le piper, au Nord de 1112. La 3ème Compagnie, toujours en soutien, prend position entre les cotes 734 et 848, pour surveiller les débouchés au Sud de 1016. Les compagnies reviennent alors vers les véhicules. Le convoi part pour Bouïra à I9 heures. La 3ème Compagnie passe la nuit à la Ferme Cathala, et ne rejoint Aïn Allouane que dans la matinée du 4. Vingt quatre heures de repos, et la 2ème Compagnie repart, le 6, en fin d'après-midi, pour rejoindre Tikjda, où elle s'enrichit de deux sections du P.I.S.T.. Départ à pied de Tikjda à 20 h 30, et marche plein Sud par la piste qui plonge en direction d'Oubdir. À trois heures du matin, le Capitaine Gaston met en place ses embuscades autour du noeud de pistes. Le P.I.S.T. prend position à l'Est de la piste, sur un mouvement de terrain qui domine le village de Touerga. À 5 heures, la 2 repart, par la piste, en direction d'Oubdir. Le P.I.S.T. signale au Capitaine Gaston la présence de trois individus, dont un visiblement armé, qui remontent dans sa direction Mais un groupe ouvre malencontreusement le feu de trop loin, et les met en fuite. Les coups de feu provoquent également la fuite éperdue d'une vingtaine de fellaghas, qui déboulent vers le Sud-Ouest, et se dispersent en direction de la vallée de l'Oued Barbar. Le ratissage continue jusqu'au village de Taourirt Tazegouart, après la fouille des fonds d'oueds empruntés par les fuyards. Retour à la maison cantonnière de Dra El Khemis pour midi. Patrouilles et embuscades, travaux de postes. Le 9 août arrive au bataillon le Lieutenant Jean Martin, venant du 42ème R.I.M. Le 10, l'O.R. escorté par la Section Intervention de la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat effectue un contrôle des populations du Moulin d'Afoud et Moulin de l'Irzer. Un stock important de ravitaillement destiné au F.L.N. est récupéré. La C.C.A.S. effectue, le 11, l'évacuation sur l'infirmerie du bataillon, d'un villageois malade. Le I4, évacuation sur l'infirmerie du secteur d'un enfant d'El Esnam. Du 11 au I4, 1a 2ème Compagnie nomadise en forêt des Azerou. Débarquée, le 11 à 20 heures, au Moulin d'Afoud, elle y implante pour vingt quatre heures un réseau d'embuscades. Le I2, à I9 heures, départ pour Sélim, où elle arrive à 2I heures. Le scénario se renouvelle, installation d'une série d'embuscades, qui restent en place jusqu'au lendemain soir. À I9 h 3O, le I3, de nouvelles embuscades sont tendues dans les ruines du village d'Akboub. La 2ème section ouvre le feu, à 22 h 30, sur un petit groupe de fellaghas venant du Sud, qui se dispersent. Les embuscades sont maintenues toute la journée du I4. Le soir, au moment de décrocher pour rejoindre les véhicules à Taourirt, la 2ème section explore la piste par laquelle les rebelles étaient arrivés, et découvre un blessé. Son arme, un P.A., est récupéré. Le Capitaine Chaquin part, le I5 août, pour le Tala Guilef, à la tête d'une Compagnie de Marche, formée d'éléments des 1ère et 3ème Compagnies. Dans la soirée, une patrouille de la 4ème Compagnie accroche, près d'Ouled Yahia un petit groupe qui se disperse aux premiers coups de feu. La 1ère Compagnie entreprend, le I7, 1a construction d'une infirmerie, destinée à l'assistance médicale gratuite des populations de Merkalla, Tassala, Innesmane. Car la mission que remplit le bataillon n'est pas que militaire. Une grande part de l'activité du bataillon a été, dès le début, orientée vers le contact avec les populations locales. Le dialogue s'est engagé. Un courant de compréhension et de sympathie est passé. L'organisation des Douars Haïzer et Innesmane en villages d'autodéfenses, la constitution des harkas, ont été de nouveaux pas dans l'unité entre Français de souche européenne et Français de confession musulmane. De plus en plus, l'effort porte sur l'amélioration des conditions de vie des populations locales. À Irhorat, autour de la S.A.S. et de l'école, le village de regroupement des habitants de Sélim s'est construit en dur, avec l'électricité et l'eau. Dans tous les postes, les médecins du bataillon reçoivent, de plus en plus nombreux, les malades, aux consultation quotidiennes d'A.M.G.. Les équipes d'assistantes sociales indigènes, A.S.S.R.A, sillonnent chaque jour les pistes du quartier, pour se rendre dans les villages, apprendre aux femmes les rudiments d'hygiène familiale et personnelle, et les soins à donner aux enfants. Le bataillon avait donné la priorité des travaux aux écoles Chaque village en possède au moins une. Il commence maintenant à bâtir des infirmeries de village. Malgré les progrès importants de la pacification, il existe toujours quelques rebelles à mettre hors d'état de nuire. Le jour où commencent les travaux de construction de l'infirmerie de Merkalla, la 2ème Compagnie participe à une opération dans le quartier de Maillot. Débarquée à 7 heures du matin sur la R.N. 30, à hauteur d'Ansor Leklat, les 1ère et 2ème sections commencent l'escalade du versant Ouest du Lala Khedidja, et atteignent la cote I870. La 3ème section, qui assurait la sécurité de leur progression, signale, vers 7 h 30, une trentaine de fellaghas qui se dirigent vers le Nord-Est, à proximité de I870. La chasse, alertée, intervient avec un certain retard, et mitraille sur zone. Après le départ des avions, la 2ème section fouille la région traitée, et abat un rebelle qui y était resté caché. La 3ème section rejoint, en ratissant la bande de terrain comprise entre la route et la zone mitraillée. Quatre nouveaux rebelles sont débusqués et abattus. Trois d'entre eux peuvent être identifiés : Amarene Messaoud ben Slimane, Amarene Ali ben Saïd, Drizi Mohamed ben Slimane. Tous mousseblines du Douar M'chedallah. Une seule arme est récupérée. L'après-midi se passe à fouiller le terrain et à y rechercher des caches. Le soir, mise en place d'un réseau d'embuscades pour la nuit Le 18, la fouille du terrain recommence. Quelques caches contenant du ravitaillement sont découvertes. L'après-midi, la 2ème Compagnie remonte jusqu'au Tizi N'kouilal, où elle tend ses embuscades de nuit. Nuit calme. Retour au cantonnement dans la matinée du I9. La Compagnie de Marche du Capitaine Chaquin, qui opérait dans le Tala Guilef, rentre à Bouïra le 20 août. Au cours des embuscades et ratissages quotidiens, elle a trouvé dans une grotte quatre cadavres déjà anciens et récupéré une carabine Statti en mauvais état. L'O.R., agissant avec la Harka d'Irhorat, arrête le nommé Cheboub Abdelkader, au cours d'une patrouille à Tirilt M'tilguit. L'interrogatoire de Cheboub provoque, le lendemain 2I, l'arrestation de Bougrida Ahmed, dit "Amar", habitant lui aussi Tirilt M'tilguit. Le 22, une embuscade de la 4ème Compagnie, au Koudiat Matmor, intercepte un rebelle, qui s'échappe en abandonnant sur le terrain une grenade MK2. Le Capitaine Gelpi procède, le dimanche 23, au recensement des habitants de Guendour. Patrouilles, travaux, escortes et embuscades jusqu'au 27 août. Au cours de la nuit du 26 au 27, les rebelles incendient, à un kilomètre au Nord d'El Esnam, un hangar abritant mille deux cents quintaux de paille et une batteuse. Une opération inter-secteurs, alignant un sous-groupement d'Akbou, (5ème B.T.), et un sous-groupement de Bouïra, (22ème B.C.A.), est déclenchée dans la région limitrophe des deux secteurs : Beni Hamdoune, M'lel, Takerboust. La présence sur le terrain de deux sous-groupements permet le nettoyage d'une zone plus large qu'à l'habitude. Les limites en sont, le cours de l'Oued Beni Melikeuche à l'Est, et la R.N. I5 à l'Ouest. La démarcation entre les deux sous-groupements passe par M'lel et Beni Hamdoune. Le 5ème B.T. opère dans le compartiment Est, le 22ème B.C.A. dans le compartiment Ouest. Sous les ordres du Commandant Giraud, le bataillon aligne la C.C.A.S., (Capitaine Gibot), la 1ère Compagnie, (Capitaine Chaquin), la 2, (Capitaine Gaston) la 3ème Compagnie, renforcée de la Harka d'Irhorat (Lieutenant Sommeron), et la 4ème, commandée par le Lieutenant Favier. Le commando Kimono 4 lui est adjoint. Le convoi démarre du P.C., le 27 à 4 h 20. Les unités mettent pied à terre, à 6 h 30, sur le route nationale N° I5, au dessus de Takerboust, et prennent leurs positions sur la base de départ, dans l'ordre, de l'Ouest vers l'Est : 1, 4, 3, 2, Kimono 4. Le P.C. et la C.C.A.S. au centre, sur la piste qui part de Takerboust et suit le ravin de Irzer Chakrane jusqu'à la R.N. 26. Le 5ème B.T. est alignée à l'Est, en prolongement de Kimono 4. La progression commence à 7 h 30 La fouille se déroule sans incident jusqu'à I4 heures ; quelques caches sont découvertes, qui contiennent du matériel de couchage et des ustensiles de cuisine. Tout cela est détruit sur place. Les véhicules attendent sur la R.N. 26. Retour à Bouïra à I6 heures 30. À la 4ème Compagnie, où le regroupement des populations isolées des Goumgouma vient d'être réalisé, le médecin-chef du bataillon inaugure les séances d'assistance médicale gratuite. À Merkalla, les murs de l'infirmerie s'élèvent, de même que ceux du C.T.T. à la C.C.A.S.. Septembre Les épreuves de l'examen des élèves caporaux se déroulent, le 3 septembre à la Ferme Porcher. Sur renseignements, la 2ème Compagnie, renforcée de la Harka d'Irhorat, de la section Intervention de la C.C.A.S., de deux sections de la 4 et de l'O.R. et son équipe, effectue un important coup de main, le 4 septembre, au petit jour. La 3ème Compagnie, discrètement mise en place de nuit, fournit un bouclage, en lisière Ouest de la forêt des Azerou. Partis à pied à 3 heures du matin, la 2 et ses renforts cernent le ravin dans lequel le groupe rebelle a été repéré la veille au soir, et donne l'assaut au petit jour. L'accrochage est rapide et brutal, l'ennemi surpris et affolé, riposte au hasard. Lorsque le feu cesse, gisent sur le terrain l'Aspirant "Si Ali" responsable militaire de la Région 322, Nedjar Slimane, originaire de Guendour, ex adjudant commandant la Katiba 322, cassé de son grade et muté du secteur 2 au secteur 4, d'où il est originaire. À coté d'eux : Hamdani Mohamed, Dit "Rougi", responsable du secteur 4 ; Aouane Akli, Chef Nidham de la fraction Ouled Essaït du Douar Haïzer ; B0uadar Mohamed, Moudjahid de la fraction Ouled Chacha du Douar Tighrempt, et un inconnu. Morts, également, Hamoudi Mahmoud, Caporal à la 2ème section de la Katiba 322, transféré pour être jugé, et son gardien, Boudraf Ali, de la section 1 de la katiba, originaire du Douar Haïzer, fraction Ouled Abdallah. L'Adjudant Meziane Moussa, responsable du secteur 1, Est capturé. Un P.M. Beretta, un fusil de guerre, six fusils de chasse et un P.M., sont saisis. Le lendemain, 5 septembre, l'O.R, revient sur le terrain avec la section d'Intervention, pour une nouvelle fouille des lieux. Quatre individus, dont une femme, s'enfuient à leur approche. Trois sommations et tirs de semonce, ils sont arrêtés. Il s'agit d'Amir Tahar, dit "Hammouche, de Djadi Akli, de Berkat Bouzid, et d'une femme, Boukamoun Madjouba Bent Mohamed, qui a été légèrement blessée au cours de sa fuite. La fouille du terrain permet de récupérer des documents, qui avaient été dissimules la veille, au début de l'accrochage. Le Chef de Bataillon Giraud se rend à la maison cantonnière de Dra El Khemis, pour y présider la prise d'armes de transmission du commandement de la 2ème Compagnie, entre le Capitaine Gaston, qui est affecté à l'E.E.P.M. d'Antibes, après quarante huit mois de commandement de la compagnie en A.F.N., et le Capitaine Chaquin. Le 8 septembre, à Merkalla, le Caporal Harki Gachi Rabah est accidentellement tué par son fils. La troisième Compagnie découvre et détruit, le 9, une vingtaine d'abris de faibles dimensions, dans les environs de Beni Yagoun. Le 11, un G.M.C. du 72ème Bataillon du Génie, quitte,la route à proximité de la Ferme Cathala et se retrouve dans le fossé, provoquant la mort du Sapeur Lafarguettes, et occasionnant des blessures aux Sapeurs Heurtiet et Ouillet, tous trois du 72ème B.G. Également blessé, les Chasseurs Claviet et Triouleyre, de la 1ère Compagnie. Les blessés sont évacués par route sur l'hopital d'Aumale. Un jeune berger d'El Esnam se présente au P.C. de la 4ème Compagnie. Il vient signaler la présence insolite d'un groupe d'hommes sur la voie ferrée. Une patrouille, envoyée sur les lieux, découvre un obus de 105, muni d'un dispositif de mise à feu pression installé sur la voie, au P.K. I39,7. Il est fait appel aux spécialistes pour la relever et la détruire. Le Commandant Giraud fait remettre au jeune garçon une somme de cinq mille francs. Le nommé Laïdi Slimane est abattu, le 13, par une patrouille de la 4ème Compagnie sur la rive Sud de l'Oued El Dous. La 3ème Compagnie procède au recensement des habitants de Taougni. La 2ème Compagnie et une Compagnie de Marche composée d'éléments des 1ère et 4ème Compagnies, se portent en renfort d'une opération, qui se déroule, le 14 septembre, dans le quartier de Maillot. La 2 est maintenue en réserve au village d'Illilten. La Compagnie de Marche, poussée sur le plateau de Saharidj, y fait un prisonnier. La 2 rejoint la base le 15 septembre. La Compagnie de marche, qui reçoit le 19 la visite au Commandant Giraud et du Lieutenant Martin, ne rejoindra ses cantonnements que le 27 septembre, après sa relève par la 2ème Compagnie. La 1ère Compagnie entreprend, avec l'aide de ses harkis, la construction d'un poste à Innesmane. La 2ème Compagnie repart, le 20 au milieu de la nuit, pour s'intégrer au sous-groupement "A'', commandé par le Chef D'escadrons Lévèque du I9ème R.C.C., et qui participe à une opération baptisée "Annette", dans la région Nord de Tameziabt. Les véhicules sont abandonnés 3 h 30 à Tameziabt, et la 2 progresse rapidement vers la cote 48I, qu'elle atteint à 5 h 45. L'ensemble de l'opération de ratissage débute à 8 heures, face au Nord. La 2ème Compagnie doit fouiller un ensemble de petits ravins, peu profonds, mais très encaissés, aux parois et aux fonds hérissés d'une végétation abondante. La progression s'effectue lentement, car il est nécessaire de fouiller le moindre repli de terrain et le moindre buisson. À 9 h 30, la 1ère section est prise, à bout portant, sous le feu d'un groupe, qui utilise une tranchée creusée au fond d'un thalweg par le ruissellement des eaux. Le Caporal-Chef Camerlo manoeuvre son groupe pour déborder la résistance. Il abat un rebelle qui s'est découvert, et se redresse, pour sommer les autres de se rendre. Deux projectiles l'atteignent, à l'abdomen et au bras. Le Sergent Labbé réussi à tirer son camarade à l'abri d'un rocher. Le Groupe Camerlo réduit la résistance à la grenade Trois cadavres gisent au fond de la tranchée. Deux fusils de chasse, une grenade, un revolver, des munitions, et des documents à demi calcinés sont saisis Au cours du combats, les rebelles ont tiré une trentaine de coups de fusil et lancé trois grenades. Un hélicoptère emmène Camerlo vers l'hôpital, à 10 heures. Un second hélicoptère revient, à I2 heures, chercher les cadavres, pour identification par l'O.R. du quartier. La cote 522, occupée par le bouclage, est atteinte en début d'après-midi. La 2 rejoint Dra El Khemis. Une patrouille de nuit de la 3ème Compagnie relève les traces d'un petit groupe rebelle à l'Ouest d'Aït Krerouf, le 2I. Le bataillon est rassemblé le 23 septembre à la Ferme Porcher, pour la célébration de la Sidi Brahim. À 11 heures, le Chef de Bataillon Giraud présente le 22ème B.C.A. au Colonel d'Arrouzat, commandant le secteur Après le lever des couleurs, le dépôt d'une gerbe au pied du monument aux morts, et l'observation d'une minute de silence, le Commandant Mairet, commandant en second, donne lecture du récit des combats de Sidi Brahim. Le Commandant Giraud prend ensuite la parole. Puis c'est la remise des décorations : une médaille militaire, et quinze Croix de la Valeur Militaire. Parmi les personnalités présentes, le Colonel Compagnon, commandant le 1er Régiment de Hussards Parachutistes ; 1e chef de bataillon commandant le 5ème B.T. ; des délégations d'officiers de l'état-major et des corps de troupe du secteur ; 1e sous-préfet de Bouïra ; 1e maire de la ville, le lieutenant de la S.A.S. d'Irhorat ; l'adjudant de gendarmerie ; les chefs des villages des douars Haïzer et Innesmane. Les travaux de construction continuent. À la 1ère Compagnie, le poste d'Innesmane et l'infirmerie de Merkalla. La C.C.A.S. poursuit l'achèvement du C.T.T. La 4ème Compagnie commence l'édification d'un poste destiné à la protection du village de regroupement de Goumgouma. Et, malgré ces servitudes, instruction., embuscades, patrouilles. La 1ère Compagnie fournit le 26 septembre, un groupe chargé d'escorter sur Alger un train de munitions. La 2 quitte son cantonnement le 27, pour aller relever, sur le plateau de Saharidj, la Compagnie de Marche, qui s'y trouve depuis le I4 septembre. Une patrouille de la 4ème Compagnie, dans le Rheurbet ouvre le feu sur trois rebelles, qui réussissent s'échapper. Deux suspects sont arrêtés dans les environs immédiats. Le Capitaine Gelpi, part, le 2&, pour le Tala Guilef, à la tête d'une Compagnie de Marche, formée d'éléments des 3ème et 4ème Compagnie Le centre d'instruction F.S.N.A. d'El Esnam, rattaché à la 4ème Compagnie, fournit, le 29, une patrouille de surveillance de la voie ferrée. Un stagiaire provoque la mise à feu d'un engin, et est blessé de plusieurs éclats. Tandis qu'on l'évacue, la patrouille interpelle un individu, qui avoue avoir rempli le rôle de guetteur pendant la pose de l'engin par les mousseblines de l'endroit. Le 30, au cours d'une patrouille en forêt d'Haïzer, la section d'intervention intercepte, en bordure de l'Oued Ed Douss, douze personnes étrangères au Douar Haïzer. Une importante opération, mettant en oeuvre quatre sous-groupements, sous les ordres du Colonel d'Arrouzat, a lieu les 2 et 3 octobre dans le massif du Lala Khedidja et dans les deux vallées, de M'zarir à l'Ouest, et de l'Irzer à l'Est. Ces régions servent depuis toujours de refuge aux bandes rebelles, qui basculent de ]'une à l'autre, au gré des opérations locales. Cette fois ci, c'est l'ensemble de la région qui va être traitée, en bloc. Le sous-groupement "A" comprend le 1er R.H.P, le 7ème B.C.A. et le P.I.S.T.. Il prend à son compte la fouille de la vallée de M'zarir. Le sous-groupement "B", (5ème B.T.) traitera la cuvette de l'Irzer. Le sous-groupement "C", commandé par le Chef d'Escadrons Lévèque, est formé de la 2ème Compagnie du 22ème B.C.A., d'une batterie de marche du 50ème R.A., et d'un escadron à pied du I9ème R.C.C.. Son objectif, au centre du dispositif, est constitué par le versant Sud du Lala Khedidja, et les villages de Bel Barra et Tala Rana. Kimono 4, sous-groupement "D", agira dans la région d'Agouilal, au Sud-Est de M'zarir. Le P.C. opérationnel s'installe en bivouac sur le plateau de Saharidj. Sa protection est assurée par un élément du 19ème R.C.C.. La Harka d'Irhorat, et la C.C.A.S., du 22ème B.C.A.. L'ensemble est placé sous le commandement du Capitaine Gibot À 6 heures, le 2 octobre, la 2ème Compagnie en tête, le sous- groupement "C" quitte le bivouac de Saharidj, en direction de Tala Rana. Le village est atteint à 8 h 45. Le Capitaine Chaquin fait déposer les sacs, qui resteront à la garde d'un groupe. Casse-croûte rapide. L'inspection des lieux, permet de relever des traces récentes d'occupation, et de constater que le sentier qui grimpe vers, 1566 a été utilisé depuis peu. Reprise du mouvement à 9 heures. Deuxième section à l'Ouest, direction I566. Première section à l'Est, axée sur 1829. Entre elles, dans le ravin qui sépare les mouvements de terrain, la 3ème section. Le groupe de commandement du Capitaine Chaquin et la quatrième section, (en réserve), suivent à vue la 1ère section, que commande le Sergent-Chef Patrone. Le temps est gris et le ciel très bas, les nuages enveloppent le sommet à partir de 1600 mètres. En cours de progression, les éclaireurs de la 1ère section aperçoivent, quelques deux cents mètres en avant, quelques hommes, habillés de treillis, qui remontent à leur gauche par le fond du ravin. Sans doute les gars de la 3ème section, qui ont avancé un peu vite ! Presque aussitôt, la 1ère section est soumise à un tir nourri d'armes automatiques et de grenades à fusil. Tout de suite, le Sergent Labbé, le Caporal-Chef Yves Delerue et le Chasseur Robert Pejouan sont blessés. Les hommes en treillis qui remontaient le ravin étaient des fellaghas. En même temps, la 2ème section, que le Sergent F.D.L. Mausset commande comme un véritable vétéran, est accueillie, à courte distance de 1566, par le feu, très violent, d'un groupe rebelle, qui a pris position dans les rochers qui surplombent le versant. On se fusille à bout portant. L'ennemi, vêtu de treillis et de tenues camouflées, tire aux armes de guerre. La 2ème section subit l'assaut rebelle. L'empoignade est sévère, au corps à corps. Le Harki Maouci Amar est tué, étranglé par un rebelle. Le Chasseur Marcel Barbier et le Harki Merabti Ali sont blessés. L'adversaire se précipite pour récupérer leurs armes. Le jeune Sergent Mausset contre attaque immédiatement, repousse l'ennemi, reprend le contrôle du terrain et ramène ses blessé et leurs armes à l'abris. La troisième section tente de manoeuvrer par la droite, et se fait prendre à son tour sous le feu de positions adverses, installées au dessus de 1566, et qui couvrent le flanc gauche de la positon rebelle. Il y a de nouveaux blessés, le Sergent Harki Arfouni Ali et le Harki Chabti Amar. Le Capitaine Chaquin pousse un groupe de la 4ème section et la mitrailleuse de 1a compagnie en soutien de la 1ère section, pour tenter de déborder la résistance par la droite. Un autre groupe est envoyé en renfort à la 3ème section ; un 3ème groupe est laissé sur place afin de baliser sur la piste de 1829 une D.Z. pour l'hélicoptère. En même temps, il demande le soutien de l'artillerie et de l'aviation, bien qu'il soit persuadé que l'appui aérien n'est guère réalisable, avec ce ciel bas que l'on touche presque du bout des doigts. Le groupe de commandement, qui vient de mettre en batterie le mortier de 60, est immédiatement pris à partie par un fusil mitrailleur. On déplace légèrement le mortier qui commence son tir sur 1566. Les éléments les plus proches du sommet ont reçu l'ordre de se replier de quelques dizaines ce mètres, par mesure de sécurité. Mais le corps de Maouaci n'a pu être ramené en arrière. L'un des obus de mortier tombe dans un emplacement de mitrailleuse. Les servants de l'arme bondissent à l'extérieur. L'obus n'explose pas. Le fusil-mitrailleur adverse continue, par rafales, son tir contre le groupe de commandement. Le porteur du poste radio S.C.R. 300 est blessé à la cuisse, et l'antenne de son poste sectionnée à la base. Le tir adverse diminue d'intensité. Par petits groupes, dans chaque section, les chasseurs repartent en avant. La 2ème section prend pied sur 1566 à I3 heures, mais est aussitôt clouée au sol par le tir des armes automatiques, qui ont repris position plus haut dans la pente. Tout mouvement, dans les trois sections, est sanctionné d'une rafale de fusil-mitrailleur, tirée depuis I784. Un renfort arrive à I5 h 20, sous la forme de deux sections, soit une cinquantaine d'artilleurs du 50ème R.A., commandées par le Lieutenant Le Boulanger et le Sous Lieutenant Martel. Ils viennent de Bel Barra. Le Capitaine Chaquin donne au Sous Lieutenant Martel, la mission de déborder vers l'Ouest, et de progresser vers I784 en le contournant. La section du Sergent Mausset lui emboîte le pas. Malgré une progression très prudente, la Section Martel perd deux harkis, avant d'atteindre un replat de terrain, en contrebas immédiat de 1784, toujours occupé par l'adversaire. La Section Mausset débouche à son tour, suivie de celle du Lieutenant Le Boulanger, et du G.M.S., arrivé entre temps. Les sections s'alignent, face à 1784. Alors que le Lieutenant Le Boulanger, prend contact par radio avec le Capitaine Chaquin, pour lui rendre compte, la position subit, de plein fouet, l'assaut d'une soixantaine de fellaghas, en majorité revêtus de tenues camouflées, et armés de P.M., qui débouchent des rochers de 1784.I Ils arrivent au contact en tiraillant, chantant et criant : "Amis, ne tirez pas". Les deux sections du 50ème R.A. reçoivent le choc de front, et n'ont pas le temps de réagir. Elles subissent immédiatement de lourdes pertes en tués et blessés. Les survivants réalisent individuellement, comme ils peuvent, tout en se repliant. La Section Mausset, qui n'a pas subi le choc frontal, fait face, vigoureusement. L'accrochage, à courte distance, dure une dizaine de minutes. Les G.M.S. se sont débandés. Par petits groupes, la section se replie en arrière des rochers qui supportent le plateau. Les tirs continuent de part et d'autre. La 1ère section parvient sur les lieux à I7 h I5. Au cours de son mouvement elle a été à plusieurs reprises soumise au feu adverse. Le Sergent Chef Patrone est mis au courant de la situation par le Lieutenant Le Boulanger, qui a regroupé les survivants de ses sections. Sous la protection de ses fusils-mitrailleurs, il entraîne une équipe de voltigeurs, de rocher en rocher, reprend le terrain perdu, abattant deux rebelles et récupérant leurs armes. Les morts et les blessés peuvent être ramenés en arrière. L'adversaire décroche. La Section Patrone occupe le sommet de la barre rocheuse de I784, en batterie face au Nord. Le Capitaine Chaquin, arrive, accompagné des 3ème et 4ème sections. Pendant que se livrait ce combat pour la possession de I784, les blessés de I566 ont été relevés et amenés, ainsi que le corps de Maouaci, jusqu'à la D.Z. où les hélicoptères sont venus les prendre. La 2ème section, très éprouvée par le premier combat, et qui a supporté une part du choc du second, est renvoyée à Tala Rana, en renfort du groupe resté à la garde des sacs. En même temps qu'il dirigeait les Sections Le Boulanger et Martel en renfort de la 2ème Compagnie, le Chef D'escadrons Lévèque envoyait deux pelotons à pied du I9ème R.C.C. sur le versant Est du Lalla Khedidja, par I585, I794 et 1812. Accrochés en cours de progression, ils avaient un blessé, mais ils abattaient un fellagha et en capturaient un second. Le reste du groupe rebelle se dispersait vers le fond de l'Irzer. Les deux pelotons atteignent le sommet à I8 h I5, et commencent la descente vers le Sud, à la rencontre de la 2ème Compagnie. La nuit tombe rapidement, très sombre sous le ciel bas. Par moments, ils se trouvent à l'intérieur de la couche de nuages. Le chef de détachement décide de s'arrêter sur 2058 et de s'y installer en point d'appui pour la nuit. Le Capitaine Chaquin a renvoyé vers l'arrière les deux sections, durement éprouvées, du 50ème R.A., qui ont emmené leurs blessés. La 2ème Compagnie, réduite à trois sections, s'organise en point d'appui sur I784, où elle veille les corps des tués du 50ème R.A.. La nuit est glaciale. Impossible, par prudence, d'allumer le moindre feu. Et les sacs sont restés à Tala Rana. Dès le petit jour, les renforts arrivent. Tout le versant Sud du Lalla Khedidja est occupé. La fouille du terrain, au dessus de I784, permet de retrouver deux corps, que les rebelles avaient entraînés. Plus haut encore, on trouve deux cadavres de fellaghas et leurs armes, un Mauser et un Enfield 303. Des cartouches de tous calibres sont ramassées. Des traces de sang, encore plus haut sur la pente, indiquent que d'autres rebelles ont été touchés. Les pelotons du I9ème, qui ont passé la nuit sur 2058, rejoignent vers 8 heures, avec leur prisonnier. Après ratissage de la pente est, au dessous de I566, 1a 2ème Compagnie regagne Tala Rana et le plateau de Saharidj, où elle bivouaque, en réserve opérationnelle, jusqu'au 9 octobre. La C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat rejoignent Bouïra pour 2I heures. L'adversaire, au cours du combat sur 1566 a réussi à s'emparer de deux fusils U.S., deux musettes de chargeurs F.M. et un manchon lance-grenades. Ce combat est la dernière manifestation, dans le secteur de Bouïra, de ce qui reste du "fameux" bataillon de choc de la Willaya 3, qui alignait prés de cinq cents hommes au début de 1958. Ils ne sont plus, maintenant, qu'une soixantaine, une demi katiba. Et cet effectif va continuer à s'amenuiser au cours des mois qui viennent. Les 3, 4, et 5 octobre, activités locales. Le 5, 1a C.C.A.S., (P.C., Intervention, engins, Harka de Sidi Sala, Harka d'Irhorat), est mise à la disposition du quartier de Maillot. Départ de la Ferme Porcher à 5 h I5. Briefing à 6 H 30, au carrefour de la route d'Akbou, au Sud de Maillot. La compagnie quitte ses véhicules à hauteur du pont sur l'Irzer N'chakrane, et progresse par la piste en direction de Takerboust pendant deux kilomètres, puis elle prend vers le Nord-Est, jusqu'à 556, où elle arrive à 8 heures, et se déploie en bouclage, face au Nord. Le P.C. s'installe à 1 Km au S.O. du noeud de pistes. La journée, froide, sous un ciel couvert et très bas, se passe sans incident. À 18 heures, les dispositions de bivouac et d'embuscades sont prises, pour une nuit qui s'annonce particulièrement froide. Le 6 octobre, à 8 h 30, 1a Harka d'Irhorat s'étale entre 556 et 57I, à cheval sur la piste. La section d'intervention ratisse les fonds d'oueds, actuellement à sec, aux parois très abruptes, qui ravinent le flanc Nord-Est du mouvement de terrain. Vers 9 h 30, un homme surgit de l'un d'eux et s'enfuit vers le Nord. Deux rafales de fusil-mitrailleur le font se jeter à terre. Il se relève, bras en l'air, et revient sur ses pas. Il s'agit du Sergent-Chef Oumira Ahmed, adjoint liaisons et renseignements du secteur à la Région 323. Une patrouille est envoyée fouiller sa cache, tandis qu'il est pris en charge par 1'0.R. du quartier. La journée se passe sans autre incident. À 19 heures, les dispositions sont prises pour une nouvelle nuit sur le terrain. Le temps ne s'est pas réchauffé depuis la veille. Deux embuscades sont tendues, l'une à l'Est, sur la piste, par la section Intervention, l'autre, par la Harka d'Irhorat, dans le ravin de l'Irzer N'chakrane, à l'Ouest. Au début de la nuit, la Harka d'Irhorat ouvre le feu sur un groupe d'une dizaine d'hommes qui se dirigeaient vers le Nord, font demi-tour, et disparaissent vers l'Ouest. Le lendemain, à 6 h 45, 1e chef de section envoie une patrouille sur les lieux. R.A.S.. À 11 h 15, la harka est repliée sur la piste, à mi-chemin entre sa position et le P.C., pour préparer l'atterrissage d'un hélicoptère de liaison. Au départ de celui-ci, elle revient en place. La section d'intervention revient à son tour vers le noeud de pistes, pour y procéder à la fouille de quelques mechtas qui s'y trouvent, et remonte vers sa position en ratissant le fond de l'Irzer. De nouveau la nuit est passée sur place, sans incident, mais aussi sans réchauffement de la température. Le 8 octobre à heures, retour sur la route où attendent les camions. Arrivée à Bouïra pour midi. Pendant ce temps, les sections des 3ème et 4ème Compagnies, qui étaient dans le Tala Guilef, sont rentrées le 7. Le 8, la 4ème Compagnie détache une section en protection d'un T6, que son pilote a dû poser sur le ventre dans la vallée de l'Oued Ed Douss. Le 10, le Chef de Bataillon Giraud, prend le commandement d'un bataillon de marche, composé de la C.C.A.S, renforcée de la Harka d'IRhorat (Capitaine Gibot), de la 2ème Compagnie, (Capitaine Chaquin), d'une Compagnie mixte, 1ère et 4ème, (Capitaine Bigot), du P.I.S.T. renforcé d'une section de la 3, (Capitaine Scheibling), et d'une Compagnie de Marche du I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux). Ce bataillon de marche est intégré au Sous-Groupement "Passerose", sous les ordres du Colonel Compagnon, commandant le 1er Régiment de Hussards Parachutistes. Le convoi quitte la Ferme Porcher à 6 heures, et, par Aïn Allouane et Tikjda, arrive à 8 heures au Col de l'Akouker, déjà occupé par le P.I.S.T, venu à pied de Tikjda. Débarquement et début du mouvement. La C.C.A.S. relève le P.I.S.T. sur I740, où s'installe le P.C.. La Compagnie Raoux descend vers I460, pour ensuite ratisser les ravins de la partie Nord du Tacift Sif Bouzedane. La Compagnie Bigot continue sur la route jusqu'au Tizi Boussouil, et descend vers I460 par la piste Nord du Terga N'ta Roumi. Le P.I.S.T. a pris le départ depuis l'Agouni Guerbi, face au Sud, et descend vers I506 et 1620. La 2ème Compagnie, par la piste Sud du Terga N'ta Roumi, se dirige vers 1430. La C.C.A.S. et le P.C., qui ont suivi la Compagnie Bigot, viennent prendre position sur I460. À 11 heures, le P.I.S.T. est sur 1620. La Compagnie Raoux fouille la région d'Agouni Arioul. La Compagnie Bigot, la C.C.A.S. et le P.C. sont sur I370. La 2ème Compagnie arrive à I430. La Harka d'Irhorat est envoyée reconnaître et fouiller la grotte déjà connue de la paroi Sud du Terga N'ta Roumi. La Compagnie Bigot, encadrée à gauche par la 2, et à droite par la section d'intervention, ratisse le Tacift Azerou B0udjane. La 2ème Compagnie découvre, dans l'Irzer Tizi N'kouilal, à proximité d'Amsor Nsefa, un obus de 105 non explosé, et le détruit sur place. Lorsque ses éléments de tête atteignent la cote I620, 1e P.I.S.T. fait face à l'Est. Sa section Nord se dirige vers Tifires, celle du Sud est axée sur 1528. Les deux autres fouillent l'oued entre ces deux points La Compagnie Bigot est à la Djemaa Tisemounine. À I5 heures, le P.C. est sur l'arête du Tirilt Taouckouacht, qu'il suit, pour préparer position sur 1144, à son extrémité Sud, dominant la cuvette de M'zarir. La 2 suit le cours de l'Irzer Tizi N'kouilal en direction de la cote 1061, qui surplombe le village à l'Est. La Compagnie Raoux déborde celui-ci par l'Ouest, et ratisse la vallée de l'Oued Berd jusqu'à son confluent avec l'Acif Oumerba, puis fait demi-tour pour revenir occuper la partie Sud de l'agglomération. Au cours de cette fouille, ses sections interpellent quatorze suspects et découvrent quatre caches pour personnel. Le P.I.S.T. assure le bouclage à l'Ouest, sur 507 et 1242. La Compagnie Bigot fouille la partie Nord de M'zarir. Le P.C. vient s'installer Aïn Aberkane, et la 2ème Compagnie pousse une section sur la R.N. 30, au dessus de 1061. Les positions sont maintenues pour la nuit. Nuit calme et froide. Pour la journée du 11 octobre, le bataillon passe sous les ordres du Colonel d'Arrouzat. Dès 7 h 30, les Compagnies Raoux et Bigot procèdent à une fouille détaillée du village. Le P.I.S.T. à qui l'O.R. a confié un suspect qui affirme connaître des caches, fouille les ravins à l'Est de I528, et trouve effectivement quatre caches contenant quelques effets d'habillement et un vieux fusil de chasse inutilisable. La 2ème Compagnie prend position sur la R.N. 30, d'où elle peut assurer par le feu, la protection de toutes les compagnies. Elle détache une section en protection d'une équipe du génie qui répare la route. La Compagnie Raoux, guidée par un suspect arrêté la veille, le nommé Zerkab M'hamed ben Ahmed, détruit deux caches au Sud du village, et suit son guide vers une troisième. Soudain, l'homme se jette dans un ravin pour tenter de s'enfuir. Son escorte ouvre le feu et réussit à l'abattre. Le Colonel d'Arrouzat, vient en hélicoptère, à 9 h 45, prendre contact avec le Commandant Giraud et lui communiquer de nouveaux ordres. L'O.R. du bataillon, accompagné d'un groupe du I9ème R.C.C., est guidé par un détenu jusqu'à une grotte, qui domine à l'Est la barre rocheuse au dessus d'Ansor Leklat. Le Commandant Giraud détache la Harka d'Irhorat et la section d'intervention en appui du groupe. Une section de la 2ème Compagnie assure une protection feu depuis la R.N.30. La grotte est vide et ne présente aucune trace d'occupation récente. Une équipe du Génie Divisionnaire, demandée par le Colonel d'Arrouzat, est amenée par hélicoptères sur 1061, et procède à la destruction de la grotte. La section de la 2, qui protégeait l'opération, découvre à son tour quatre grottes dans le haut de la paroi rocheuse. Deux d'entre elles, de faible importance, présentent des signes certains d'occupation récente par quelques individus. Le P.I.S.T. découvre de nouvelles caches, vers Aïn Alma Bakli. L'une d'elles renferme du ravitaillement et des objets divers, l'autre un fusil de chasse en mauvais état. Les dispositions de bivouac et d'embuscades sont prises pour la nuit. Le P.C. et les Compagnies Bigot et Raoux reprennent leurs emplacements de la nuit précédente. Le P.I.S.T.. se rassemble sur 907, et la 2ème Compagnie occupe 1061 et la maison cantonnière sur la route du Tizi N'kouilal. Par deux fois, au cours de la nuit, à I9 h et à 3 heures, les hommes de garde de la maison cantonnière ouvrent le feu sur des ombres suspectes. À partir de 7 h 3O, le 12, 1e P.C. et ses sections de protection rejoignent la R.N. 30, en dessous de la maison cantonnière. Le Capitaine Scheibling repart avec le P.I.S.T. et la section de la 3ème Compagnie, par 1506 et l'Agouni Guerbi, pour le Col de l'Akouker. De là, ils rejoignent Tikjda, où ils arrivent à 11 heures. La 2ème Compagnie fouille la forêt de cèdres qui couvre le flanc Ouest du Lala Khedidja, entre la route et 1560. Elle découvre et détruit, sur 1560, un important campement aménagé, pouvant héberger une centaine d'hommes. La Compagnie Bigot ratisse le versant entre M'zarir et la route. La Compagnie Raoux repart dans la vallée de l'Oued Berd, où elle découvre, vers 9 h I5, une cache individuelle, fort bien pourvue en ravitaillement, dans laquelle se terre le nommé Bouraïne Mohamed ben Saïd, Moussebel de M'zarir. Le prisonnier est confié à l'O.R du quartier pour exploitation. À 11 h 30, 1a 2ème Compagnie regagne la route où l'attendent ses véhicules, et repart pour Dra El Khemis. En cours d'après-midi, la Compagnie Raoux se regroupe à M'zarir, où elle trouve un P.A. en mauvais état. Elle détache pour la nuit une section on sur 1061. Le Capitaine Bigot répartit ses sections entre la maison cantonnière et l'usine détruite d'Illilten. Le P.C. s'installe sur les hauts qui dominent les virages de la R.N. 30. Par deux fois, au cours de la nuit, (I9 h 20 et 23 h 30), la section du I9ème R.C.C., qui occupe 1061, ouvre le feu sur des rôdeurs. La première fois, l'adversaire riposte d'un coup de fusil de chasse. Le convoi du bataillon se présente à la maison cantonnière, le 13 à 8 h 30. Le P.C., la C.C.A.S., les harkis de la 1ère Compagnie, et la Compagnie Raoux embarquent et rejoignent leurs bases. La Compagnie de Marche du Capitaine Bigot rejoint le bivouac du plateau de Saharidj, après avoir laissé une section à l'usine d'Illilten. La compagnie rejoindra Bouïra le 20 octobre. Patrouilles et embuscades. Le 18 octobre, la 3ème Compagnie procède à l'évacuation d'un stagiaire du P.I.S.T blessé. Le I9, la section escorte de la C.C.A.S. accompagne à la Main De Juif un détachement de l'E.H.M. de Chamonix, qui s'est rendu aux journées alpines en A.F.N.. Deux officiers, deux sous-officiers et quatre chasseurs du bataillon prennent part aux démonstrations. Le Commandant Mairet et le Médecin Lieutenant Marty, quittent le bataillon pour de nouvelles affectations. La 2ème Compagnie part le 23, pour vingt quatre heures de chasse libre au Sud d'El Adjiba. Le 26, 1e bataillon effectue une opération de quartier dans le Bou M'charof. Des renseignements, plusieurs fois recoupés, donnent cette région comme refuge des mousseblines de Guendour et de Sélim. Cette dizaine de rebelles locaux recevrait, de temps à autre, la visite d'une quinzaine de réguliers, ou tout au moins d'étrangers au Douar. La mise en place doit être terminée pour 7 heures. La 1ère Compagnie, venue à pied de Merkalla, prend position à l'Ouest de Tanagount, sur les cotes I509, I476 et I323. La C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat prolongent la position vers le Sud, par le Col De Tanagount et la piste de la Djemaa Aourir, 1014, 94I et S03. Le bouclage est l'affaire de la 3ème Compagnie, venue d'Aïn Allouane, sur l'alignement Nord-Sud : I520, I388 et I264. Ce bouclage est prolongé vers le Sud par la 4ème Compagnie, qui occupe la crête d'Idoumaz, I096, 957 et 960. Le P.I.S.T., venu de Tikjda par la piste du Lac Goulmine, couvre l'opération au Nord, vers la cote 2054. Le bouclage Sud est confié au 3/I9ème R.C.C., sur la route, au Sud du poste de Guendour. La mise en place est terminée à l'heure prévue. À 7 H 45, la 2ème Compagnie est injectée au centre du dispositif par la piste Ouest-Est, qui passe au Sud de Tanagount. Les dispositions initiales prévoyaient une progression plein Est, en direction de 1099. Un prisonnier, confié comme guide au Capitaine Chaquin, amène celui-ci à modifier son axe de marche et à remonter vers le Nord, par I325 et I476, en direction d'Aougni Soules. De loin, la compagnie aperçoit deux individus, vers 1099, qui remontent vers 2054. Au cours de sa fouille, elle découvre un campement constitué de quatre baraques de pierres sèches, recouvertes de diss. Trois sont à usage de cantonnement, la quatrième sert d'écurie. L'ensemble peut abriter une soixantaine d'hommes. Des indices laissent supposer une occupation partielle récente, sans doute de la nuit précédente. Quatre sacs de semoule, de l'huile, des couvertures, un vieux poste radio à piles, un vieux fusil de chasse, sont récupérés ou détruits. À faible distance, une grotte vide et des emplacements de combat déjà anciens. L'ensemble est rasé. Cette fouille occupe toute la matinée et le début de l'après midi. Le P.I.S.T. fouille la forêt de cèdres, en redescendant vers la piste, entre Tala Timezouaghi et Tala Tahserit. Il emprunte cette piste, par Tala Boui Mezou, pour rejoindre la route et rentrer à Tikjda, où il arrive à I8 H 30. Pendant ce temps, les compagnies ont abandonné leurs positions de bouclage et redescendent vers le poste de Guendour en ratissant le terrain. La 1ère Compagnie, par l'oued, entre Tanagount et la cote I325, Puis l'Oued M'lan. La 2, par les cotes 1560, 1099 et le Bou M'charof. La 4ème Compagnie, par le ravin qui longe l'Idoumaz. Les véhicules sont retrouvés au poste de Guendour. Les compagnies rejoignent chacune leur base. Pour repartir le lendemain 27, sous le commandement du Colonel d'Arrouzat, qui désire exploiter un renseignement daté du 26 à 4 h du matin, signalant, au Sud des villages d'Illilten et de Béni Ouilbane, la présence de la vingtaine de mousseblines locaux, renforcés d'une bande de quarante rebelles en uniforme, dont quelques tenues camouflées. Sans doute des gens du bataillon de choc, ou de la Katiba 322. Le Commandant Giraud emmène sous ses ordres les 2ème et 4ème Compagnies, la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat. Départ du P.C. à 6 H. Au passage, le commando de chasse Kimono 4 prend la tête du convoi, qui, par Maillot et la R.N. 30, rejoint le chemin, qui descend à l'usine électrique d'Illilten. Tout le monde descend à la cote 775, au carrefour avec la piste qui part vers le Sud. Kimono 4, par le sentier, rejoint le Moulin de Gouriet, Il doit, à partir de ce point, procéder au ratissage de la vallée de l'Oued Berd, en direction du Sud. Le 22 se met en place sur la base de départ, face au Sud. À l'Ouest la 4ème Compagnie, (Capitaine Bigot), fouille la croupe boisée, qui, par 7I4 et 549, descend plein Sud, puis visite les ravins, qui, au Sud Est, descendent vers l'Oued Berd, jusqu'en 463. La 2ème Compagnie est axée sur la piste qui part de 775. Ses limites sont, à l'Est, le lit de l'Irzer Bou Ames, à l'Ouest, la liaison avec la 4ème Compagnie. La C.C.A.S. et le P.C. progressent sur la piste. À l'Est du bataillon, la liaison est assurée avec le 6ème R.P.I.Ma. Le bouclage Sud, sur la route qui jouxte le canal, est confié, d'Est en Ouest, au I/50ème R.A., au 6ème R.P.I.Ma, et au 3/I9ème R.C.C.. Le ratissage débute à 8 H 55. Progression lente dans ce maquis touffu. Lorsque le P.C. atteint le coude de la piste, sur 75I, la Harka d'Irhorat déboîte pour s'aligner sur la 4ème Compagnie, par 639, 6I3 et 564. Le Capitaine Chaquin, sur ordre du Colonel d'Arrouzat, fait déboîter la 2ème Compagnie vers l'Ouest, en avant du P.C. et de la harka. En fin de ratissage, la 2 s'aligne sur la crête sommitale de l'Isakene, et ratisse les petits oueds qui se jettent dans le canal. Le bouclage est atteint à I5 h 3O. Aucune trace, aucun signe révélateur d'une présence ou de passages, n'a été décelé. Retour à Bouïra pour I7 h 30. Le 30, les 1ère et 4ème Compagnies fournissent chacune une section en nomadisation à M'zarir, pour une période prolongée, en protection de l'équipe du génie, qui travaille à l'usine d'Illiten. Travaux et patrouilles de routine dans les sous-quartiers. Novembre La 3ème Compagnie détache, le 1er novembre, un groupe à la garde du dépôt de munitions du Fort Turc. Le 3, le poste du village de regroupement des Goumgouma subit un tir de quelques coups de fusils de chasse. Le Capitaine Chaquin, Commandant la 2ème Compagnie, est affecté au Centre d'Études Slaves. Le commandement provisoire de la compagnie est confié au Sous Lieutenant David, en attendant le retour de permission du Lieutenant Mathieu. Le 5 novembre, au cours d'une prise d'armes présidée par les Généraux De Camas et Faure, le Commandant Giraud transmet au Chef De Bataillon Guy Maraval de Bonnery, le commandement et le fanion du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins. D'importantes délégations des villages des Douars Haïzer et Innesmane sont venues remercier le Commandant Giraud de l'aide, de la protection, de la sécurité et de l'amitié, que, sous son commandement, le 22ème B.C.A. leur a apportées et maintenues. Ils viennent faire connaissance avec son successeur, et l'assurer de leur fidèle dévouement à la France. Les enfants des écoles, construites par le bataillon, ont congé, en ce jour de fête, et assistent avec leurs instituteurs et leurs parents à cette cérémonie Les "Patrons" se succèdent, le 22ème B.C.A. continue. Son activité ne se ralentit pas : patrouilles, embuscades, travaux divers. Et, dés le 7, le Colonel d'Arrouzat ramène le bataillon à l'Ouest du Lala Khedidja, où, d'après renseignements, les responsables des différents Kism de la Nahia 322 tiendraient une réunion. Le Chef de Bataillon Maraval prend le commandement d'un sous groupement composé de la Harka d'Irhorat, de la C.C.A.S., des 2ème et 4ème Compagnies, du 4/I9ème R.C.C. à pied, de Kimono 4, des blindés du 3/I9ème R.C.C., et de deux D.L.O., un pour le P.C., l'autre pour la 2ème Compagnie. Le convoi quitte Bouïra à 5 h 45, s'enrichit en cours de route du 4/I9ème R.C.C., des D.L.O., du 50ème R.A., et se dirige vers l'usine d'Illilten, par la R.N. 30. Au passage à Maillot, l'O.R. du quartier transmet la nouvelle de la mort de Mira Abderrahmane, chef de la Willaya 3, le sanguinaire, "l'homme au chien", toujours accompagné d'un énorme chien loup, qui avait succédé au Colonel Amirouche, abattu à Pâques I959 au Djebel Tsameur, alors qu'il cherchait à gagner la Tunisie. MIRA Abderrahmane a trouvé la mort au cours d'un accrochage, dans la soirée du 6 novembre, au Nord d'Akbou. Les unités gagnent leur base de départ, face au Nord. Kimono 4, le plus à l'Ouest, sur 726, 880 et 9I7, à l'Est d'Agouni Tleta. La 2ème Compagnie en 760. Le P.C. et la C.C.A.S. sur 634. Le 4/I9ème R.C.C. en position de ratissage de l'Oued Berd. Les blindés du 3/I9ème protègent l'opération depuis les lacets de la route du Tizi N'kouilal. La 4ème Compagnie a quitté le bivouac de l'usine électrique pour se porter à M'zarir. Des éléments du 6ème R.P.I.Ma. ont pris position sur le flanc Ouest du Lala Khedidja (cote I040). Le 7ème B.C.A., venu du Nord, occupe le sommet de la montagne. Deux compagnies du 6ème R.P.I.Ma. sont prêtes à être héliportées depuis le P.C. opérationnel. La progression commence à 3 h 30. Le sommet de I560, à proximité du lieu des combats du 2 octobre, est traité au napalm par l'aviation. À 8 h 55, les deux compagnies réservées du 6ème R.P.I.Ma. sont héliportées, l'une, trois kilomètres au Nord de I040, sur 1870, l'autre sur la pente Est du Ras Tiguerguert (1528). À 10 h., les positions sont les suivantes : - Kimono 4 sur I046, 726, 880 - 2ème Compagnie en I322, sur l'Islam Ou Fellah, en liaison avec la 4/I9ème R.C.C., à sa droite, sur 999 et le Tacift Oumerga. Le commandant de l'opération met à la disposition du Chef de Bataillon Maraval le 2/I9ème R.C.C., qui se trouve au confluent de l'Oued Berd et de l'Oued Ed Douss. À 11 H 30, la 2ème Compagnie relève sur I528 la Compagnie du 6ème R.P.I.Ma., qui y avait été larguée, et se déploie entre ce sommet et 1149. Le 4/I9ème R.C.C. se resserre entre 1149 et la R.N. 30. La 4ème fouille l'Oued Berd au Sud de M'zarir, et le 3/I9 pousse un peloton de blindés vers Tala Rana, qu'abordent les gens du 6ème R.P.I.Ma., partis de I040. À I2 H 40, un petit accrochage se produit, aux lisières Nord de Tala Rana, avec un groupe de cinq rebelles. Deux d'entre eux sont tués. À I4 H I5, Kimono 4 a trois sections sur 726, 830 et I046, 1a 4ème se dirige sur Amalou, au Sud, qu'elle atteint à I5 H 45. La 2ème Compagnie est déployée entre I528 et 1149. Le 4/I9ème R.C.C. se trouve entre le confluent du Tacift Sif Bouzedane et du Tacift Erzerou B0uhdjane, et la cote 1061, après avoir fouillé M'zarir, de concert avec la 4ème Compagnie, qui, elle, est restée dans le village. Le 3/I9ème patrouille sur la R.N. 30, et a un peloton à Tala Rana. Dans M'zarir, l'O.R. n'a trouvé qu'une quinzaine d'hommes, qui prétendent qu'aucun fellagha n'est passé par le village depuis le 2 octobre. Seuls, quatre mousseblines de l'O.P.A.. du village sont venus se ravitailler et percevoir la dîme, le 20 octobre : Bahi Rabah, chef Moussebel, Banouh Belkacem, Raïs Nidham, Banouh Youcef, et un inconnu. Les dispositions sont prises pour la nuit : la C.C.A.S et le P.C., sur place ; le 4/I9ème revient à M'zarir. La 2ème Compagnie, à l'Ouest du village, bivouaque sur I528, 1162 et 83E. La 4 est à la maison cantonnière de la R.N. 30. Le 3/I9ème R.C.C. regagne Beni Hammad, et Kimono 4 occupe les deux villages d'Agouilal et d'Amalou. À I8 h 20, les guetteurs de la 4ème section de la 2 tirent sur un groupe de cinq hommes, qui descendent vers le fond de l'Oued Berd, et se dispersent. À I9 h , une mine placée à Iril N'zerouine par Kimono 4 explose. La nuit, très fraîche, est calme. Parfois une rafale déchire le silence, tirée sur une ombre par un guetteur un peu nerveux. Au matin, toutes les unités font face au Sud, pour ratisser le terrain jusqu'à l'aplomb de la cote 775. Des suspects, ramassés la veille, dans les fonds de l'Oued Berd, par le 4/I9ème R.C.C., révèlent le passage, quelques jours plus tôt, de la Katiba 322, forte d'une quarantaine d'hommes aux armements disparates, disposant de deux fusils mitrailleurs, commandée par l'Adjudant "Si Idir". La 4ème Compagnie rejoint son bivouac de l'usine d'Illilten. À 11 H I5, les compagnies sont alignées à hauteur de 775, d'ouest en Est : Kimono 4, 4/I9ème, R.C.C., P.C., C.C.A.S., Harka d'Irhorat, 2ème Compagnie. Début du mouvement. Un peloton blindé du 3/I9ème ouvre la route, par la piste qui part plein Sud depuis 775, pour, 1e cas échéant, appuyer de ses feux les unités de ratissage. Le P.C. et la harka le suivent. À I3 h I5, Kimono arrive au Moulin de Gouriet et sur 694. La harka, légèrement en retrait du P.C. fouille la tête de ravin entre 751 et 710. Au cours de cette fouille, le Harki Adda Belkacem accroche malencontreusement son arme dans un buisson. Le coup part, et le projectile l'atteint au thorax. La mort est instantanée. Son corps est ramené sur la piste et chargé sur un blindé du 3/I9ème. À I5 H , le 4/I9ème interpelle, dans l'Oued Berd, prés du Moulin De Keraïten, quatre individus, sans armes, mais qui sont incapables d'expliquer les raisons de leur présence en cet endroit. D'autant plus qu'ils se prétendent originaires de Beni Iklef. Une fouille méticuleuse des fourrés environnants permet de récupérer les armes qu'ils avaient dissimulé : un fusil de chasse, un P.A., deux grenades et une paire de jumelles. Remis à l'O.R. du quartier, ils sont rapidement identifiés : Merouche Mohamed, Drissi Saïd, Benahim Slimane et Benahim Amar, depuis longtemps fichés comme membres de l'O.P.A.. de Beni Iklef. Les véhicules sont retrouvés, sur la route qui longe le canal, au pont sur l'Oued Berd. Retour à Bouïra pour I8 h 30. Le reste du bataillon a, pendant ce temps, continué le travail habituel dans les sous-quartiers. Le 9 novembre, la 1ère Compagnie récupère un ballon sonde de la météo. Le 10, la C.C.A.S envoie la section d'intervention épauler le maghzen de la S.A.S. d'Irhorat, en patrouille sur le Koudiat Tazaouit. Cinq suspects sont ramenés à la S.A.S. pour examen de situation. Le 11 novembre, le chef de corps, le fanion du bataillon et sa garde, ainsi que des sections des 2ème et 4ème Compagnies et de la C.C.A.S., participent à la prise d'armes du secteur, à Bouïra. Patrouilles, travaux et embuscades, jusqu'au I4 novembre. Le I3 en cours d'après-midi, le lieutenant, chef de la S.A.S. d'Irhorat, effectue, avec son maghzen, une patrouille à Tirilt M'tilguit et au Koudiat Tazaouit. Au retour, la patrouille est prise sous le feu d'armes de guerre et d'un F.M., entre le Koudiat Tazaouit et le Koudiat Akorobouri. L'adversaire est posté dans un ravinement, à quelques deux cents mètres de la piste. Tandis que les moghazenis répondent au tir des rebelles, le lieutenant envoie le Caporal TAïL Ali alerter la harka. L'accrochage se prolonge, à distance, et l'ennemi ne décroche qu'à la vue des renforts qui arrivent au sommet de 680. Le I4, le colonel, commandant le secteur, déclenche, en forêt d'El Haïzer, une opération de recherche du groupe de la Katiba 322, qui a tendu l'embuscade de la veille. À 5 heures, les camions, codes allumés, débarquent la 2ème Compagnie à Sidi Sala, au pied de la côte de Merkalla, comme si le but de l'opération était la région d'IZemourène . Puis, à pied, rapidement, la 2 se dirige vers le carrefour Sud-Ouest d'IRHORAT et la forêt d'El Haïzer pour prendre position, à partir de 7 heures, sur la "tranchée" qui suit la crête de 680 à 682. Le Lieutenant Martin et la 1ère ont pris la file derrière la 2. Ils héritent, au passage, du maghzen d'Irhorat, et prolongent la position de la 2ème Compagnie vers l'Ouest, de 680 à 675. À la même heure, la 3ème Compagnie installe un point d'observation et d'appui sur 6I7, dans la fourche formée par le confluent de l'Oued Emmeroudje et de l'Oued Guendour, en surplomb au dessus du Moulin d'Afoud. Le gros de la compagnie prend position, en bouclage lointain, à l'Est, sur 804, au carrefour des pistes de la Djemaa Toumellitine et de Sélim. Le Lieutenant Ville et la harka s'installent sur la rive Est de l'Acif Boudra, entre le Moulin d'Af0ud et le Moulin du confluent de l'Irzer Bou Serdoun. Sa position est prolongée, vers le Sud, jusqu'à l'Oued Ed Douss, par Kimono 4. Le Capitaine Bigot a aligné la 4ème Compagnie sur la rive Sud de l'Oued Ed Douss, entre les confluents avec l'Oued Tassala et avec l'Acif Boudra. À 7 h 30, le P.C. du Commandant Maraval, suivi du D.L.O. et du 4/I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux), arrive à la "tranchée". Le 4/I9ème relève la 1ère Compagnie entre 680 et 675. Le P.C. s'installe sur 70I. Les unités de fouille reçoivent le renfort de trois chars et de trois half-tracks du 3/I9ème R.C.C., tandis que le Capitaine Bigot voit son bouclage s'étoffer de quatre blindés du 2/I9ème. Début de la fouille à 8 heures. À 9 heures, la 1ère Compagnie, restée sur la ligne de départ, reçoit l'ordre de rentrer à Merkalla, en fouillant la vallée de l'Oued Tassala. À 9 H 30, le Commandant Maraval donne l'ordre à la Harka d'IRhorat de fouiller l'Acif Boudra, puis de regagner sa base. À 11 h I5, 1a fouille est terminée. La 2ème Compagnie, que ses véhicules attendent à la Mechta Karouba, traverse à gué l'Oued Ed Douss, pour les rejoindre. Un suspect est interpellé, dépourvu de pièces d'identité, qui prétend habiter El Adjiba. Il est remis au 2ème bureau secteur pour vérification. Les éléments du P.C. et le 4/I9ème R.C.C. reprennent alors la piste, en sens inverse, vers 680, accompagnés par les chars du 3/I9ème. Les véhicules sont repris à 680. Retour à la Ferme Porcher pour I3 H 20. Le lendemain, I5 novembre, on repart pour une fouille de la forêt des Azerou. La C.C.A.S., les 1ère, 2ème et 3ème Compagnies, plus le 4/I9ème et un D.L.O., forment un sous-groupement aux ordres du Commandant Maraval. La 4ème Compagnie constitue un sous groupement distinct, sous le commandement direct du Colonel d'Arrouzat. Kimono 4 opère plus à l'Est, de l'autre coté de l'Oued Barbar, vers Iril N'zerouine. À 7 h 30, il accroche un groupe rebelle, lui tue cinq hommes, et en capture un sixième La 3ème Compagnie descend à pied d'Aïn Allouane, pour occuper le sommet du Koudiat Ouisakan avant 9 heures. Le convoi du bataillon quitte le P.C. Porcher à 6 H 30, et, à 7 h I5, débarque à Sélim les 1ère et 2ème Compagnies, la C.C.A.S. et le 4/I9ème R.C.C. La progression commence vers 804, 2ème Compagnie en tête. Arrivée sur 804, elle se dirige vers 667, au Sud. Le P.C. et sa protection prennent position sur 804. La 1ère Compagnie s'étire entre 804 et le Koudiat Ouisakan. La 2 occupe 667 et 664. Le 4/I9ème suit, au Sud de 667, 1a piste de Sidi Amrane Tigri. Le P.C. se transporté sur 664. Le signal de ratissage est donné par un réglage d'artillerie sur 6I3. Les 1ère et 2ème Compagnies commencent leur fouille du terrain. Terrain bien connu de tout le bataillon depuis les premières opérations, en I956. Très dur, très raviné, aux fortes différences de niveaux, et recouvert, en presque totalité, d'un inextricable maquis de buissons et d'épineux. Sur le versant Ouest du Chabet Timergas, à l'Est de la cote 600, le 4/I9ème R.C.C. découvre des emplacements de combat pour une dizaine d'hommes, récemment creusés. Des indices laissent supposer que ces emplacements ont été occupés au cours de la nuit. La direction de fuite des occupants ne peut être déterminée. À 10 H 30, 1e P.C. est sur 6I3. Le Lieutenant Sommeron reçoit l'ordre de faire fouiller par la 3ème Compagnie, les environs de la Djemaa Toumellitine, puis de regagner Aïn Allouane. Le P.C. se dirige vers 453, au confluent de l'Irzer Tisserift et du Chabet Ouisakan. Depuis 510, de l'autre coté de l'Irzer, la 2ème Compagnie protège le mouvement. La 1ère Compagnie couronne la falaise, qui domine à l'Est le Chabet Ouisakan. Le 4/I9ème R.C.C. arrive sur le Bou Tiguer, où il relève les traces d'un campement récent d'une trentaine d'hommes. Les compagnies de fouille et le P.C. arrivent en bordure de l'Oued Ed Douss à I2 h 30, et s'installent en points d'appui, en attendant que les autres sous-groupements aient terminé leur fouille. L'ordre de fin de manoeuvre parvient à I3 H 45. Retour à Bouïra pour I5 H 30. Le I6 novembre, la 2ème Compagnie fournit un groupe d'escorte, pour un train de munitions, au départ de Sétif. La section de la 1ère Compagnie, détachée à M'zarir, rentre à Merkalla le I7. Le Chef de Bataillon Maraval inspecte le poste de Tikjda le I8, et celui d'Aïn Allouane le I9. Le 20, il visite le poste et le village de Guendour, avant de regagner le P.C. Porcher. Le Lieutenant Mathieu, qui rentre de permission, prend le commandement de la 2ème Compagnie, qui était provisoirement assumé par le Sous Lieutenant David, depuis le départ du Capitaine Chaquin. La 4ème Compagnie a entrepris le regroupement des populations isolées de la vallée de l'Oued Ed Douss à la Mechta Karouba, sur la falaise, qui domine, au Sud, le confluent de l'Oued Ed Douss avec l'Acif Boudra. Les opérations de transfert se poursuivent au cours des jours suivants. Le 26, la 1ère Compagnie détache à nouveau une section à M'zarir. Le 27, le chef de corps visite ce poste, tenu par une section de la 1ère et une section de la 4ème Compagnie. Partout, patrouilles et embuscades. Décembre Depuis plusieurs jours il pleut, la neige est tombée au dessus de mille six cents mètres. Le Colonel d'Arrouzat met en oeuvre, le 1er décembre, une opération dans le Bou M'charof, où, d'après les interrogatoires d'un prisonnier, les chefs des régions I, 2 et 3 de la Mintaka 32, devraient tenir une réunion Il a été demandé au I59ème B.I.A. d'assurer le bouclage Nord, du Djebel Tachagaït au Lac Goulmine. Le Lieutenant Martin et la 1ère Compagnie, partis de Merkalla, doivent réaliser le bouclage Ouest, depuis le Tizi Bou Zal, et entre les cotes I700 et I400 ; en place pour 6 H 45. Au Sud, la Harka d'Irhorat prendra position sur I073, à un kilomètre N.E. d'Aït Haouari, Pour 7 h. À la même heure, la 3ème Compagnie se trouvera à la cote 1264, au dessus de Taguemount Mimouna. Son objectif suivant, à n'atteindre que sur ordre, est 1182, à l'Ouest d'Iril Guefrane. Toujours pour 7 heures, les blindés et half-tracks du 3/I9ème R.C.C. (Capitaine Bigot), le P.C. du 22ème B.C.A. et son escorte de la C.C.A.S., prendront position sur le sommet de la Djemaa Aourir, avant de gagner I073. Le ratissage s'effectuera d'est en Ouest. Il est confié à la 2ème Compagnie, (Lieutenant Mathieu), qui, accompagné d'un D.L.O., opérera à partir de Tala Timezouaghi. La 2 sera encadrée, au Nord, par le P.I.S.T., et au Sud par le 4/I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux). Une batterie-canons du I/50ème R.A. sera prête à appuyer le mouvement de ses tirs, depuis Irhorat. Au cours de la nuit, les conditions atmosphériques deviennent franchement mauvaises. Le baromètre effectue une chute spectaculaire et se bloque sur "Tempête". Lorsque le convoi de la 2ème Compagnie et du 4/I9ème R.C.C. quitte Bouïra, à 4 h 30, Pour gagner Tikjda, le vent souffle en ouragan depuis environ une heure. Une pluie torrentielle s'abat sur la région. La nuit est très sombre, sous un ciel très bas. La visibilité est pratiquement nulle. La neige tombe de nouveau sur les sommets du Djurjura, où doivent opérer le I59ème B.I.A. et le P.I.S.T.. À 5 H I5, le Commandant Maraval et la C.C.A.S quittent la Ferme Porcher, pour débarquer au poste de Guendour. Depuis la veille au soir, une embuscade, fournie par le poste, surveille le ravin de l'Oued Guendour par l'arête, qui part de 746, dans la nuit noire, sous la pluie qui fouette par rafales, section d'intervention en tête, le P.C. se dirige vers 903. La section engins suit avec ses mulets, qui glissent à qui mieux mieux dans la boue du sentier. À 6 H 30, 1a section de tête et le P.C. arrivent sur 903. La pluie, glaciale, continue de tomber. Sa densité est telle qu'elle forme un véritable rideau de brume, qui rend la visibilité nulle. À 7 H 40, alors que les compagnies sont encore en mouvement pour gagner leurs emplacements, le P.C. opérationnel transmet l'ordre d'annulation de l'opération. Le P.I.S.T. regagne Tikjda, tandis que la 2 et la Compagnie Raoux, qui, à l'aller, avaient quitté en voltige leurs véhicules, au passage à La Croix de Lorraine, reviennent sur leurs pas, pour les retrouver au même endroit. La 4ème Compagnie décroche avec la Harka d'Irhorat, et retrouve ses camions à la S.A.S.. La C.C.A.S. et le P.C. redescendent sur Guendour. Retour à Bouïra pour 9 H 3O. Séchage des vêtements et équipements, nettoyage des armes. La routine reprend ses droits, dans le mauvais temps, qui persiste. Le 8 décembre, une patrouille de la 3ème Compagnie récupère, vers Sélim, un obus de mortier de 8I, non explosé, et le détruit sur place. Le 9, elle intercepte, en altitude, un troupeau de moutons, qu'aucun berger ne vient réclamer. La 2ème Compagnie est désignée pour devenir le commando de chasse du 22ème B.C.A.. Dès maintenant, elle prend la dénomination de Partisan 4, (P 04). Jusqu'alors, les 1ère et 4ème Compagnies fournissaient chacune une section, pour la protection des travaux du génie à l'usine électrique d'Illiten, et la nomadisation permanente autour de M'zarir. À compter du 8 décembre, c'est une Compagnie de Marche à quatre sections, deux de la 1ère et deux de la 4ème Compagnie, qui occupe ces deux points. Inspection du centre de Tikjda, par le général inspecteur des Troupes de Montagne, le 10. Le 11, la 3ème Compagnie procède à la destruction de deux obus de 8I, qui n'avaient pas explosé au cours de la séance d'instruction de tir au mortier du 10 après-midi. Le I3, 1a 2ème Compagnie effectue un faux départ en opération, les circonstances atmosphériques étant par trop défavorables. Le Colonel d'Arrouzat met sur pied, le I4 décembre, une opération de fouille du versant Sud du Lalla Khedidja. Trois sous-groupements sont prévus : Le sous-groupement Ouest fourni par le I9ème R.C.C. Au centre le sous-groupement 22ème B.C.A. (P.C.- C.C.A.S.- I - 2 - 3 - 4 - et Harka d'Irhorat). À l'Est, le Sous-Groupement "Pavot" (1er R.C.P.) Il est prévu que les sous-groupements Est et Ouest seront héliportés, tandis que le 22ème B.C.A., partant de Saharidj, remontera vers le sommet. Limite droite dans l'Oued Ouakour, limite gauche l'Acif El Bal. Axe de marche matérialisé par : le virage en épingle à cheveux, la cote 937, la cote 1016. Le convoi du bataillon quitte la Ferme Porcher à 5 h 30, véhicules éclairés uniquement aux "yeux de chat", et arrive à Maillot-Gare, dans la grisaille froide du petit jour, à 7 h I5. Il y reste bloqué, la hauteur du plafond nuageux ne permettant pas les héliportages prévus. Le Lalla Khedidja est aux trois quarts de sa hauteur enseveli dans la brume. Le Commandant Maraval, qui vient d'en être avisé par radio, rend compte au Colonel d'Arrouzat de la désertion de deux appelés F.S.N.A. du poste de Guendour. Désertion accompagnée d'un important vol d'armes et de munitions. Le colonel lui donne immédiatement l'autorisation de prélever sur le sous-groupement la Harka d'Irhorat et la 3ème Compagnie pour rechercher les déserteurs. Bien mieux, il lui accorde les hélicoptères nécessaires pour effectuer le mouvement. Le P.C. opérationnel s'installe à El Adjiba. La 3 et la harka sont héliportés sur le Bou Tiguer, et effectuent le bouclage de la rive Nord de l'Oued Ed Douss, du confluent avec l'Acif Boudra jusqu'au Bou Tiguer. Elles passent la région au peigne fin, interpellant toutes les personnes rencontrées dans la zone de fouille. En fin d'après midi, elles traversent l'Oued Ed Douss, pour confier les suspects arrêtés à l'O.R. du sous-quartier de Bechloul. Elles y retrouvent le convoi du bataillon, qui rentre après une journée d'attente à Maillot-Gare. La 2ème Compagnie, (P 04), remonte avec la 3ème au poste d'Aïn Allouane, pour y passer la nuit, en prévision de l'opération prévue pour le I5 décembre. Alors que Partisan 4, renforcé d'une section de la 3, quitte Aïn Allouane à pied, pour la Djemaa Toumellitine, le convoi du bataillon, (1ère et 4ème Compagnies, P.C., C.C.A.S. et Harka d'Irhorat) quitte la Ferme Porcher et s'arrête au pont de Sélim, où l'on débarque. La Compagnie t, (1ère et 4ème), fouille le village de Sélim et progresse en direction du Ras Ti Assasin, sur lequel un guetteur a été aperçu. Au Sud, le bouclage est assuré, sur la rive Nord de l'Oued Ed Douss, par le 3/I9ème R.C.C., (Capitaine Bigot). À 9 H 30, 1e Commandant Maraval, le P.C. et la harka sont sur 8I5. 1a Compagnie Bigot, occupe le sommet de la Djemaa Toumellitine, où elle est en contact radio avec Partisan 4, qui se trouve à l'Ouest d'Aïn Ouled Mendil, sur 1216. L'opération de secteur, prévue pour la veille par le Colonel d'Arrouzat, se déroule en même temps sur les flancs du Lala Khedidja. Son P.C. opérationnel a une oreille en direction du 22ème B.C.A., prêt à faire intervenir, le cas échéant, les unités héliportées dont il dispose. Dans cette optique, il met un Piper d'observation à la disposition du Commandant Maraval, et demande que la 2ème Compagnie, qui a repris son mouvement en direction de Taouerga, Taourirt Tazegouart et Ourdir, détache une section vers Tacca, où des mouvements suspects ont été observes, pour y protéger une éventuelle D.Z.. Les blindés du 3/19ème R.C.C., sur la rive Nord de l'Oued Ed Douss. se déplacent progressivement vers l'Est, occupant successivement 599, 53I, et se dirigent vers 504. La Compagnie Bigot avance, pour sa part, sur le flanc Ouest de l'Oued Barbar. Le P.C. et la C.C.A.S. suivent l'ancienne route de Tikjda à la cote 507. À I2 H 20, Partisan 4 occupe les villages détruits de Taouerga et d'Ourdir. La section d'intervention aperçoit deux rebelles qui s'enfuient vers le Sud, dans le lit de l'oued, et sur lesquels elle ouvre le feu. Ils disparaissent dans les fourrés, et, tandis qu'une patrouille les recherche dans cette zone, ils réapparaissent plus loin, dans un ravin de la rive gauche, remontant vers le Nord-Est. Le Colonel d'Arrouzat, qui suppose que ces individus peuvent être les déserteurs de Guendour, demande au Piper de les localiser par fumigène, et alerte une patrouille de T.6, qui intervient à la mitrailleuse. Le Lieutenant Mathieu pousse deux sections de Partisan 4 sur la piste d'Ourdir, pour boucler le fond de l'Oued et ratisser la zone de mitraillage. À I4 heures, le Colonel d'Arrouzat met à la disposition du Commandant Maraval deux compagnies du 1er R.C.P., qui sont héliportées au Sud d'Ourdir, sur les cotes 605 et 611. Une de ces compagnies est reprise et héliportée, à I4 h 30, au Nord d'Amalou, où l'aviation signale des mouvements suspects. La section de la 3ème Compagnie, qui opère sous les ordres de Partisan 4, signale des fuyards refluant en direction du Sud-Est, devant les cotes 726 et 605. Les deux compagnies du 1er R.C.P. reçoivent l'ordre d'effectuer, depuis leurs emplacements, la fouille du terrain en direction du Sud. Début du mouvement : I5 h . Un char du 3/I9ème, depuis le sommet de 504, ouvre le feu sur un groupe, qui fait demi-tour vers le Nord-Ouest. À I5 h 50, un autre élément du 3/I9 blesse et capture un rebelle, armé d'une grenade Il déclare être agent de liaison régional. La veille, il accompagnait la Katiba 322, forte d'une quarantaine d'hommes. Ils avaient bivouaqué la nuit précédente près de M'zarir. Les unités atteignent à 16 h 20 la rive Nord de l'Oued Ed Douss. Les sections détachées par la 1ère et la 3ème Compagnie traversent les premières l'oued, retrouvent leurs véhicules, et repartent pour Merkalla et Aïn Allouane. Partisan 4, 1a C.C.A.S. et les sections de la 4ème Compagnie, établissent un point d'appui autour du radier de Bechloul, pour assurer le passage des compagnies du 1er R.C.P., puis, à la nuit tombante, franchissent l'oued à gué. Retour à Bouïra pour 20 heures. Le I6, une patrouille de la 3 surprend cinq individus, en train d'installer sur la route une mine constituée d'un obus de mortier de 8I, et les capture. La section d'escorte de la C.C.A.S. conduit à Guendour et à Sélim des inspecteurs de la Sécurité Militaire, qui viennent enquêter sur les déserteurs. Le I7, une opération se déroule dans la partie de la forêt de Bouïra, qui occupe la région Nord-Ouest de la ville, dans l'angle formé par la R.N. 5, entre le confluent de l'Oued Roukam avec l'Oued Djemaa, la maison cantonnière de Dra El Khemis et la ville de Bouïra. Sous le commandement du Chef de bataillon Maraval, elle aligne les 1ère et 2ème Compagnies du 22ème B.C.A., le P.C. et son escorte, le maghzen de la S.A.S. de Bezzit, (Capitaine Billotet) et le 3/I9ème R.C.C.. Le maghzen de Bezzit est chargé du bouclage Ouest, depuis le pont sur l'Oued Gyps, jusqu'à l'Acif El Matouga, avec, sur 781, un poste de surveillance équipé de radio. Le Capitaine Bigot dispose ses blindés en bouclage sur la route, qui limite au Sud la zone traitée, entre l'Acif El Matouga et le carrefour de la R.N. 18. D'autres éléments patrouillent sur la piste qui remonte vers 562, et sur la R.N. 5, entre le pont de l'Oued Gyps et Dra El Khemis. Partisan 4 ;et la 1ère Compagnie effectueront la fouille du terrain, d'Est en Ouest, parallèlement à la R.N.5. Partisan 4 au Nord, la 1ère Compagnie au Sud, l'axe entre les deux compagnies s'aligne sur 588, 698, 750 et 74I. Mise en place et début du ratissage à 10 h I5. Opération terminée sans incident à I4 h 20. À I4 h 30, l'équipage d'une A.M. du 3/I9ème R.C.C. aperçoit un individu, qui franchit d'un bond la R.N. 5 en direction du Nord, et disparaît dans les fourrés du versant de 575. Une vingtaine d'hommes ont été interpellés au cours du ratissage, et sont ramenés à la maison cantonnière et au fort d'Aïn Turk, pour vérification d'identité par le chef de la S.A.S. de Bezzit. Jusqu'au 26 décembre, travaux de sous-quartiers. Le 18, la 4ème Compagnie fournit, jusqu'au 2I, un élément supplémentaire de protection de l'équipe du génie à M'zarir. Le 22, Partisan 4, qui opère dans les Goumgouma au profit de la 4ème Compagnie, abat deux mousseblines du Douar Tighrempt : Chacha Mohamed et Saïdi Chérif, et récupère leurs deux fusils de chasse.

La fête de Noël est célébrée dans tous les sous-quartiers,

en union parfaite entre Chrétiens et Musulmans

Le 28 décembre, le Commandant Maraval entraîne le bataillon dans un ratissage du massif Sud de Tilinaz - Tanagount, où l'on suppose que les groupuscules commandés par les Sergents-Chefs Amzil Ali et Demmouche Mohamed se réfugient de temps à autre, pour prendre contact avec quelques habitants des villages voisins. Le ratissage s'effectue dans le sens Nord - Sud. La 1ère Compagnie à l'Ouest, la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat au centre, avec le P.C., Partisan 4 à l'Est. Un groupe de deux sections de la 3ème Compagnie assure la sécurité sur le flanc Est depuis Bou M'charof. L'opération se déroule sans incident. À son issue, la section d'escorte reconduit à Aïn Allouane les deux sections de la 3ème Compagnie, tandis que les autres unités du bataillon rejoignent Bouïra pour I5 heures. Patrouilles et embuscades jusqu'au 3I décembre.

À minuit,

le chef de corps,

suivant une tradition, maintenant bien établie,

adresse par radio ses voeux de Nouvel An à tous,

Officiers, sous-officiers, Caporaux, Chasseurs et Harkis du 22ème B.C.A.

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