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L'oeuvre
de Michel El Baze: Les guerres du XXe siècle à travers
les témoignages oraux |
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I 9 5 9 Au 1er janvier I959, l'encadrement du 22ème B.C.A. est le suivant :
L'année
I958 avait débuté pour le F.L.N. sous des auspices
particulièrement favorables : - Katibas à plein
effectif, composées de cadres et d'hommes entraînés pour
la plupart dans les camps de Tunisie, et dotées d'un
armement individuel et collectif abondant et de bonne
qualité. - Bataillons de Choc de Willayas, solides,
combatifs, supérieurement encadres et armes. - O.P.A.
très nombreuse et très active. La construction des
barrages Ouest et Est, et, en particulier, celle de la
barrière électrifiée de la frontière tunisienne, "La
Ligne Morice", vient fermer la porte au renouvellement
du potentiel en hommes et en armes perdus au combat. Au
cours du premier trimestre I958, trois mille cinq cents
fellaghas, venant de Tunisie, sont restés accrochés aux
barbelés du barrage, et un armement considérable
récupéré. Du 28 avril au 3 mai, l'A.L.N.. perdra de
nouveau 650 hommes, 46 armes automatiques et 4I2 fusils
ou F.M., au cours d'une tentative de franchissement en
masse de la frontière. Le Général Challe vient d'ailleurs, en ce
début d'année I959, d'ordonner des travaux qui doivent
doubler l'épaisseur du barrage et le rendre encore plus
imperméable. À l'intérieur même de l'Algérie, de grandes
opérations ont permis d'étriller sérieusement les
Katibas, chaque fois qu'elles étaient accrochées. C'est
par centaines que l'A.L.N. a perdu des combattants
aguerris et leurs armes. Certaines katibas, dont la 322,
notre adversaire direct, ont dû enterrer plusieurs de
leurs armes collectives, faute de munitions. Partout
également, et, bien sûr, dans le quartier du 22ème
B.C.A., l'effort pour détruire l'O.P.A. a été poursuivi,
conjointement à l'activité de pacification. Effort qui
doit sans cesse être renouvelé, car il y a toujours dans
un village un quelconque parent de moussebel parti au
maquis qui accepte, sous la menace ou simplement par
esprit de famille, de collecter des fonds, des
renseignements et du ravitaillement pour le F.L.N.
En I959, les résultats du
22ème B.C.A. ont été positifs, malgré les pertes subies
lors de l'embuscade du 28 mai. Le bataillon déplore
douze morts et vingt six blessés, pour quatre vingt
quatorze rebelles abattus et vingt deux capturés. Le
F.L.N. laisse en outre entre nos mains un
fusil-mitrailleur, six pistolets mitrailleurs, quarante
neuf fusils de guerre, dix huit fusils de chasse et dix
armes de poing, sans compter les grenades, explosifs et
munitions
Janvier Le 1er janvier, le 22ème B.C.A. est
intégré à la 5ème Demi-brigade de Chasseurs Alpins et
reçoit la visite du colonel commandant la demi brigade,
qui commande également le Secteur de Dra El Mizan. Le
Capitaine Mairet, commandant en second du bataillon, est
promu Chef de bataillon.
Le 2, à peine dissipées les
dernières vapeurs du réveillon de la St Sylvestre,
l'ensemble des compagnies (427 hommes dont 86 harkis),
commandé par le Chef de Bataillon Giraud, embarque sur
véhicules, pourvus des traditionnels "deux jours de vivres
sur l'homme, plus le couchage", en direction de l'ancienne
base de "Tanger", dans le Zaalellou, où des documents,
fraîchement récupérés, situent une réunion des cadres de
la Mintaka 32 pour le 2 janvier. Le convoi quitte Bouïra à
7 heures, est rejoint à El Esnam par la 4ème Compagnie à
Bechloul par les A.M. du 2/19ème R.C.C. à Maillot Gare par
le D.L.O. Débarquement à Iril N'aït Ameur à 9
H I5. Progression à pied, dans l'ordre : 2 - 3 - P.C. -
C.C.A.S. - 4ème. La 2 s'installe sur 766, la 3 continue
jusqu'à 722 Ouest, où le P.C. et la C.C.A.3. la
rejoignent. La 4ème Compagnie poursuit jusqu'au Djebel
Mentheut (833). La 2ème Compagnie avance pour assurer la
liaison entre 1a 3 et le 7ème Hussards, qui est sur 775,
puis continue jusqu'à Dra El Berel, tandis que la 3ème
Compagnie s'aligne sur la crête au Nord de Dra El Berel.
La C.C.A.S. et le P.C. prennent position sur 722 Est.
L'ensemble des positions est tenu pour I2 h 30. En
liaison, au Sud, avec le 7ème Hussards, la fouille du
terrain commence, face à l'Est. En ligne, du Nord au Sud :
4ème C.C.A.S., 3ème, 2ème. La 2 découvre des abris
récemment occupés, au confluent d'oueds, au Nord de 687,
dans lesquels elle récupère un important matériel de
cuisine et de transport de ravitaillement, ainsi qu'un
fusil de chasse en mauvais état. Le tout est détruit sur
place. La 3 trouve et brûle aussitôt des pièces
d'habillement usagées. La limite de fouille, Oued Sidi
Aïssa, est atteinte à I5 h 30. Le regroupement des unités
pour la nuit s'effectue à proximité du Djebel Mentheut :
P.C. sur 659 - 4ème sur le piton Est - 2ème sur 687 3ème
sur le mamelon. Nuit calme, très froide, sous un ciel d'un
bleu très sombre où scintillent toutes les étoiles de la
création. Au petit jour, le 3, les unités
repartent se mettre en place : la 3ème Compagnie sur le
sommet Est de 743, la 4 entre le piton 883 du Djebel
Mentheut et le col 745, où s'installent le P.C. et la
C.C.A.S. La 2ème Compagnie prend position entre l'Azazgour
et 883. Début du ratissage en direction du Nord à 9 H 30.
La fouille se termine à I2 h 30, à Tamziabt, que le convoi
muletier et les armes lourdes ont déjà rejoint. R.A.S.
Seuls quelques abris ont été découverts et détruits.
Retour à Bouïra pour I6 heures. Pendant ce temps, l'O.R., resté à la Ferme
Pocher, a effectué un raid sur le Ras Bouïra, au cours de
la nuit du 2 au 3, et procédé à l'arrestation de trois
collecteurs de fonds. À
20 I5, 1e 3, quelques tireurs isolés harcèlent, de très
loin, le poste d'Aïn Allouane. Les jours suivants, alors
que les compagnies procèdent aux activités habituelles, la
2ème Compagnie, renforcée de deux sections de la 4, est
mise à la disposition de la Z.E.A., pour entrer dans la
composition d'un sous-groupement formé par le 7ème
Hussards. Depuis le 28
décembre, une opération de grande envergure se déroule
dans le quadrilatère Sud de Bordj Menaiel, délimité par
les routes de Ménerville à Tizi Ouzou au Nord, de
Ménerville à Palestro à l'Ouest, de Palestro à Aomar au
Sud et de Aomar à Tizi Ouzou, par Dra El Mizan et Boghni,
au Sud-Est et à l'Est. Le 6ème R.P.C. du Colonel Ducasse,
qui est fréquemment intervenu à nos cotés dans les
secteurs de Bouïra, Akbou et Aumale, y a mis 229 fellaghas
hors de combat, au prix de la vie du Capitaine Graziani,
du Lieutenant Chassin et de plusieurs parachutistes Les
katibas, encerclées dans le bouclage, cherchent
désespérément à en sortir, et rebondissent sur les unités
d'intervention. Il s'agit de liquider les quelques groupes
qui ont franchi le bouclage au Sud-Ouest. Le 6, 1e sous-groupement, qui a
quitté Bouïra à O H 45, est engagé au N.E. de Dra El
Mizan, dés qu'il a mis pied à terre. Au cours de la
progression vers la cote 496, un bref accrochage met aux
prises la section de tête et un petit groupe rebelle qui
se replie aussitôt. La 2ème Compagnie occupe la cote 500,
tandis que les hussards accrochent à leur tour vers 432.
Deux T.5, qui survolent la zone, sont contactés et
prennent à partie les fellaghas qui fuient vers le
Nord-Est. Vers 11 heures, les sections de tête atteignent
le carrefour de pistes, au pied de 473. Elles sont alors
soumises à un tir violent d'armes automatiques et
individuelles depuis le flanc N.E. de la cote. La 2ème Compagnie riposte de toutes
ses armes, cependant que le commandant du sous-groupement
demande l'appui de l'artillerie. Le Chasseur Jordi,
chargeur de F.M. à la 3ème section est atteint à la tête.
Il est soigné sur place, puis évacué par hélicoptère. Les
tirs d'artillerie sur 473 permettent à la 2ème Compagnie
d'occuper la colline, bientôt rejointe par le P.C. du
sous-groupement. La 2 reprend sa progression. L'aviation
pourchasse les H.L.L. qui s'enfuient vers l'Ouest
maintenant, sur les pentes de 480 et tentent de se
regrouper sur 428. La section de Sous Lieutenant PAGèS,
qui s'est avancée au Sud, jusqu'à deux cents mètres de
428, subit un feu violent d'armes automatiques depuis
cette crête. L'aviation intervient en piqué, à la
mitrailleuse et aux roquette et permet à la compagnie de
progresser jusqu'au collet Sud, à environ cent mètres du
sommet. La Section Pagès prend une part prépondérante à
l'action Le ratissage de la zone de combat, en fin de
journée, permet de dénombrer vingt trois cadavres et de
récupérer trois F.M. (MAT 49, Beretta, Thomson), cinq
fusils de guerre et deux fusils de chasse. Les Hussards
ont, entre autres armes, récupéré un fusil-mitrailleur
endommage par des projectiles. Le sous-groupement
bivouaque sur place. La 2ème Compagnie occupe deux points
d'appui, l'un sur 473, l'autre sur une bosse de terrain au
S.S.E. de 428. Nuit calme et très froide. On dort peu.
La matinée du 7 est passée sur
place, en bouclage, tandis que les unités voisines
ratissent à nouveau la zone d'opération de la veille. En
cours d'après-midi, regroupement en vue du bivouac sur le
versant Sud-Est de la cote 500. Au petit jour, le 8, fouille du terrain
jusqu'à la maison forestière de Dra Sachem, où la 2
retrouve son convoi. Retour à la base pour midi. On peut
estimer que l'opération d'ensemble, menée du 28 décembre
I958 au 11 janvier I959, et à laquelle la 2ème Compagnie
vient de prendre sa petite part, a cassé les reins aux
katibas de la Willaya 3, déjà durement éprouvées par les
opérations incessantes de l'automne I958. Et, le
10 janvier, cela repart pour l'Opération "Couronne Ii Bis"
que commande le Général De Maison Rouge, dans le secteur
d'Aumale. Le bataillon, (387 hommes dont I07 harkis), aux
ordres du Chef De Bataillon Mairet, dépend du groupement
Bouïra, que commande le Colonel d'Arr0uzat, et qui opère
dans la région de l'Oued Okriss. D'autres groupements
interviennent au Nord du Zbarbar et du Soufflat, ainsi que
dans le Sud du Bougaoudene et du Ridane. Parties de Rouira
à 9 H 30, les compagnies débarquent aux Fosses Aux Lions à
15 h I5. La mise en place s'effectue au cours de
l'après-midi : P.C. et C.C.A.S. en dessous de la cote
1043, qu'occupe 1a 4ème Compagnie, 3ème Compagnie entre la
piste N. E. de la cote 1014 et le collet Sud-Est, 2ème
Compagnie à cheval sur la piste Marba Isnaia. Depuis le
matin, il pleut par intermittence. Vers le soir, les
averses se succèdent. La nuit est froide et très arrosée.
Au petit matin, la 3 détache deux sections sur I097, en
protection de la 2ème Compagnie qui avance jusqu'aux
mechtas El Krecheb, qu'elle fouille. Le P. C., la C.C.A.S
et la 4ème Compagnie restent sur les position occupées la
veille au soir. Le 7ème Hussards opère au Nord du
bataillon. À 14 heures, la 2ème Compagnie revient à son
bivouac. La fouille s'est avérée négative, et aucun indice
de passage ou de stationnement récent n'a été relevé. Les
deux sections de la 3 rejoignent leur unité. La pluie a
continué, intermittente, tout au long de la journée. Après
une nouvelle nuit à la belle étoile...!! L'ordre de
démontage parvient. Les véhicules sont récupérés aux
Fosses Aux Lions. Retour à Bouïra par Aumale. La vie quotidienne reprend :
reconnaissances, patrouilles, embuscades, travaux de
postes, escortes sur Tikjda, entraînement au tir.
Cinquante six jeunes recrues arrivent de métropole pour
recompléter les effectifs. Le I5 janvier, le P.I.S.T. surprend un groupe
de quatre rebelles à Aïn Ouled Mendil. L'un d'eux, Meziani
Kaci, armé d'une grenade, est abattu. Le I7, les 2ème et 3ème Compagnies
sont mises à la disposition du Chef de Bataillon Gonnet,
commandant le 27ème B.C.A., pour une opération en Forêt de
M'rila (Douar Bou Nouh), au Nord du Djurjura. Parties de
Bezzit à I3 h 30, les compagnies atteignent la cote 1135,
prés du village d'Abouane, qui est fouillé. La progression
est lente, dans un terrain coupé de ravins et d'oueds
profonds, aux pentes abruptes, à la végétation
particulièrement touffue. L'aviation signale, à I6 heures,
que des groupes armés s'échappent du Village De Bou Nouh
vers le Sud et l'Ouest. Les deux compagnies sont poussées
dans la vallée de l'Acif Taka, qu'elles ratissent en
remontant jusqu'au Village De Tala Krallouf. Quelques
coups de feu partent des lisières Est du village, qui est
fouillé, et dans lequel les compagnies s'installent pour
la nuit. Celle-ci est courte. À 1 heure, départ pour Dra
El Mizan et Aït Ali. À partir de 8 h 30, la 3ème Compagnie
fouille l'Oued Nechkour. Les Oueds Dokkou Et Tarzout sont
ratissés par d'autres unités du Groupement Gonnet, dont le
P. C. progresse sur la ligne de crête entre les deux
oueds. La 3ème Compagnie accroche, vers I4 heures, un
petit groupe, qui laisse deux morts sur le terrain. Un peu
plus tard, la compagnie voisine se heurte à un groupe
d'une dizaine d'hommes, bien abrités au fond de l'oued. Au
cours d'un vif échange de coups de feu, quatre rebelles
sont abattus. Les survivant se rendent. Butin : deux
fusils de guerre, six fusils de chasse. On bivouaque tant
bien que mal sur le terrain.
Le matin du I9, tous les
éléments du groupement sont récupérés par hélicoptère et
ramenés à Dra El Mizan pour la deuxième phase de
l'opération, qui doit se dérouler dans le Tala Guilef. Les
camions transportent les unités à Mechtrass, d'où l'on
part à pied en direction d'Aït Adja. Puis, par les pistes
de montagne, plein Sud jusqu'à I707 et I732, où le
mouvement s'infléchit vers l'Ouest, par I578, Pour
rejoindre la route qui escalade l'Azerou Ouriles.
Progression pénible dans un terrain pavé de rocailles Au
passage, une D.Z. est organisée pour recevoir les
hélicoptères qui, vers 9 heures, larguent le 2ème R.P.I.Ma
au centre du dispositif. La 2ème Compagnie découvre une
femme qui était prisonnière des fellaghas. sur ses
renseignements, une grotte voisine est encerclée. En
réponse aux sommations, deux hommes en sortent, bras
levés. La fouille de la grotte permet de récupérer leurs
armes, un fusil de chasse, un pistolet automatique, et des
documents. Vers I6 h 30, un kilomètre plus loin, la
section de pointe de la 2 se fait tirer par un groupe bien
installé dans les rochers du versant Nord de 1782. Le
Harki Abdelkader Moussouli est blessé à la face par
chevrotines Tandis que la section fixe l'ennemi, le reste
de la compagnie manoeuvre la résistance par les ailes. Six
fellaghas sont abattus, deux se rendent. Leurs fusils de
chasse sont saisis. Les compagnies se regroupent sur I543
pour la nuit. Nuit très froide, mais calme. Au cours de la matinée du 2I, les
unités sont relevées par le I59ème B.I.A. et rejoignent
Boghni. Les 2ème et 3ème Compagnies rentrent à Bouïra à I7
heures. Une embuscade de la Harka de la 3, capture, près
d'Idoumaz, le nommé Fellak Ali ben Amar et récupère son
P.A. et ses munitions. Le même jour, vers le Goulib, une
patrouille de la 4ème Compagnie interpelle trois suspects,
qui sont ramenés au poste. Une autre patrouille découvre
dans un fossé le cadavre d'Ezziani Mohamed, assassiné par
les fellaghas. Le 23,
la 1ère Compagnie, en patrouille à Aïn Aguergour,
intercepte deux ravitailleurs connus : Bouazza Amar ben
Saïd et Kaboub Saïd ben Rabah, et les abat au cours d'un
bref accrochage. La
4ème Compagnie fournit, le 24, une section de renfort au
7ème hussards, qui intervient dans le quartier de Maillot.
Le 25, 1'0.R., escorté d'un
groupe de la 3ème Compagnie, procède à l'arrestation des
Chefs Nidham de Guendour et Tenouichi, ainsi que quatre de
leurs adjoints. L'autodéfense locale, forte de vingt
fusils, est désarmée pour la durée de l'enquête. Alors que les 2ème et 4ème
Compagnies sont mises pour quarante huit heures à la
disposition du secteur d'Aumale, le 26 janvier, une
Compagnie de Marche, composée de deux sections de la 3,
renforcées de la Harka de Merkalla, et commandée par le
Capitaine Chaquin, est dirigée, à I7 heures, sur Boghni où
elle cantonne le soir. Elle est intégrée à un bataillon de
marche qui, à 3 h 30, 1e 27, est poussé sur véhicules
jusqu'au poste de Mahabane, puis continue à pied jusqu'à
la cote I247. La Compagnie Chaquin y relève une compagnie
du 159ème B.I.A., installée en chapelet d'embuscades. La
relève est terminée pour le lever du jour. Au cours de
l'après-midi, la Compagnie de Marche du 6ème B.C.A., qui
voisine à l'Est, accroche un groupe rebelle, lui tue trois
hommes, et ramasse un P.M., un fusil 86/93, deux revolvers
et des documents. Au
cours de la nuit du 26 au 27, une section du P.I.S.T., qui
rejoignait Tikjda après une patrouille, tombe dans une
embuscade à proximité de l'Hôtel des Cèdres, embuscade qui
lui cause un mort et un blessé. Le maghzen de la S.A.S.
d'Irhorat, en embuscade près de Tifticine, intercepte un
petit groupe, qui s'esquive après un court échange de
mousquetterie. Des traces de sang laissent supposer qu'un
adversaire, au moins, a été touché. Le 27, vers deux heures du matin, les gardes
de l'autodéfense de Sidi Hadj Ali, au Sud d'Aïn Allouane,
ouvrent le feu sur une bande qui circule le long de la
route touristique, en direction du Sud. Une section de la
3, qui grenouille dans les environs, rallie au feu. Au
cours de l'accrochage qui s'ensuit, le Chasseur Bernard
Gilbert est légèrement atteint par un tir de chevrotines.
une fouille du terrain, effectuée le jour lève, permet de
retrouver un chargeur de F.M. 24/29 garni. De nouvelles
traces du passage de la bande sont relevées vers
Taguemount Mimouna. La C.C.A.S. et la 4ème Compagnie
effectuent une reconnaissance dans la région d'Irzer. La
nuit du 27 au 28, 1a journée du 28 et la nuit du 28 au 29
sont calmes. Les embuscades sont maintenues sur le terrain
malgré la température assez basse, surtout la nuit, et
l'inconfort de l'installation dû, en particulier, aux
impératifs du camouflage. À 23 h 30, une des sections
ouvre le feu, sans résultat, sur trois individus qui
tentent de traverser le dispositif. Le 29, le Capitaine Scheibling transmet le
commandement de la 4ème Compagnie au Capitaine Bigot,
récemment arrivé du C.I. 22, et rejoint Tikjda, où il
prend le commandement du P.I.S.T. Le 30 janvier, le groupe de protection du
convoi de Tikjda signale des groupes d'hommes remontant
les pentes enneigées du Djurjura. L'avion d'escorte
confirme et précise, après reconnaissance des crêtes,
qu'il a repéré de nombreuses traces dans la neige sur le
pourtour du Lac Goulmine. Axe de marche Sud-Nord. Une
patrouille de la 4 arrête, prés de Bechloul, le nommé
Aïssa Chiroual, tandis que l'O.R. capture Atmani Salah,
agent de liaison du commissaire politique de Bouïra. Les
premières révélations d'Atmani, sitôt exploitées en
collaboration avec le 3/I9ème R.C.C., provoquent
l'arrestation de Khaldi Ahmed ben Ali, chef nidham de la
Fraction Si Kraled. La suite de l'interrogatoire amène la
capture de trois membres de l'O.P.A. de Bouïra. Les journées des 30 et 3I janvier
sont occupées à des fouilles du terrain avoisinant les
points d'embuscade. plusieurs caches sont découvertes, qui
contiennent des matériels divers : appareils et central
téléphonique, boites de peinture, bâches, ainsi qu'un
fusil de chasse en bon état et un chargeur de F.M. 24/29.
Février Le 1er février matin, après avoir été relevée
sur ses positions par une unité du 72ème BG., la Compagnie
Chaquin passe en tête du bataillon de marche, qui
progresse vers le Col de R'mila. À 10 h 45, la section de
la 1re Compagnie, qui marche en pointe, ouvre le feu sur
un "chouf" armé, qui, bien que blessé, réussit à
disparaître dans la rocaille et les buissons. L'alerte a
été donnée à une quinzaine de H.L.L. qui jaillissent d'une
mechta en ruine et s'égaillent vers le col. La progression
continue. Le col est franchi en début d'après-midi. Ordre
est donné de ratisser l'Oued Habouane, en direction du
village qui porte ce nom, et de fouiller le village. À I5
heures, un bref accrochage oppose la 1ère section à un
petit groupe rebelle qui, bien installé, l'a prise sous
son feu. Un groupe déborde, se rabat sur l'objectif et
capture deux fellaghas, armés d'un fusil de chasse et d'un
revolver. Les autres ont fui. Un peu plus tard, un
commando de G.M.S., rattaché à la compagnie, abat un
commissaire politique et récupère sur lui une importante
somme d'argent, des documents et un revolver. À 17 h 3O,
une compagnie voisine, du 159ème B.I.A., abat encore un
H.L.L. et récupère son pistolet. Le bataillon de marche
retrouve ses véhicules. Le convoi rejoint Boghni, où la
compagnie cantonne dans un garage. Le 2
février, après avoir servi d'escorte au commandant du
I59ème B.I.A., qui rejoint Dra El Mizan, la Compagnie de
Marche regagne Bouïra. Durant son absence, les unités
restées en poste ne sont pas demeurées inactives. Le 2
février, la 3ème Compagnie relève de nouvelles traces de
passages Sud-Nord. Deux sections de la 4ème Compagnie sont
mises à la disposition du 2/I9ème R.C.C., pour une
opération de quartier vers Si Amrane Tigri et le Moulin De
Tirguit. L'O.R.
poursuit, le 3, avec l'aide du maghzen de la S.A.S.
d'Irhorat, l'exploitation des révélations d'Atmani, et
arrête un moussebel au Ras Tickb0uch. Un revolver à
barillet et une grenade sont saisis. Le 4 février, deux autres membres de
l'O.P.A. sont interpellés.
Le 5, le bataillon participe à
une opération de secteur dans le Douar Tachachit. Sous le
commandement du Chef de Bataillon Giraud, et renforcé d'un
D.L.O. du 50ème R. A. et du 3/I9ème R. C. C., il débarque
à Sélim, à 6 heures. Le P.C. prend position à la Djemaa
Toumelitin, ayant les 3ème et 4ème Compagnies à sa droite,
vers le Sud, la 2ème et le P.I.S.T. au Nord, à Aïn Isly et
à la cote 1215. La 1ère s'aligne devant le P. C. Le
ratissage débute à 9 heures, face à l'Est. Le 50ème R. A.
occupe le village de Taourirt. Au cours de la progression,
le Chasseur Fraisse, de la C.C.A.S., chute et se blesse à
la jambe. Il est transporté à bras jusqu'au P.C. et
terminera l'opération sur le bât d'un mulet de charge. La
fouille se poursuit sans incident jusqu'au village de
Taourirt Tazegouart, où l'on retrouve les véhicules, Le
lendemain, opération dans le quadrilatère bien connu de
Beni Hamdoune - Takerboust. Le bataillon, renforcé du
P.I.S.T. et du 4/7ème hussards prend ses positions de
départ pour 9 heures, sur la route Maillot - Col De
Tirourda, son aile droite à hauteur du poste de
Takerboust, dans l'ordre, d'ouest en Est : P.I.S.T., 4ème
Compagnie, P.C. et Harka d'Irhorat, 2ème Compagnie, 3ème
Compagnie, 1ère Compagnie, 4/7ème Hussards. Le 2/I9ème R.
C. C. assure le bouclage Ouest, sur la route. Les chars du
3/I9ème patrouillent au Sud et vers Beni Hamdoune, où un
élément léger intervient en début d'opération, pour en
faire sortir les rebelles qui pourraient s'y trouver. À 10
h 10, la 1ère Compagnie signale deux fuyards vers 556, et
récupère une arme sur un H.L.L. tué par le 3/I9ème. R.C.C.
Vingt minutes plus tard, la 2ème Compagnie débusque trois
fellaghas et les abat au cours d'un rapide accrochage. Un
fusil de chasse et des documents sont ramassés. La 1ère
tire de loin sur des fuyards dissémines entre 556 et 57I.
Le P.I.S.T., de son coté, a récupéré dans une cache un
obus de I05 démuni de sa fusée. À 11 h 30, le nommé
Adjaoud Bouzid se rend au P.I.S.T., porteur de deux armes,
la sienne propre et celle de son compagnon, qui, lui,
refusait de se rendre et qu'il a abattu. Le P.C. a pris
position sur 533. Le P.I.S.T. abat le nommé Arezki Amar
ben Ahmed, porteur d'un P.A. Une demi heure plus tard,
c'est à la Harka d'Irhorat d'être soumise au feu d'un
groupe embusqué dans les taillis du fond de l'oued. Le
Sous-Lieutenant Poignant manoeuvre ses gens, qui abattent
quatre rebelles et en capturent un cinquième. Le butin est
de, un fusil de chasse, deux revolvers, un pistolet,
quatre grenades et divers papiers. Le P.I.S.T. abat encore
un fellagha porteur d'une paire de jumelles et d'une
cartouchière (I4 heures), puis en capture un autre, armé
d'un fusil Lebel. Retour à Bouïra à I7 h 50. La 2ème
Compagnie repart immédiatement sur Dra El Mizan, en
renfort dans le Tala Guilef, jusqu'au 10 février. Le I3,
un bataillon de marche, aux ordres du Commandant Mairet,
composé de la 2ème Compagnie (Capitaine Gaston), des
Harkis et du Maghzen De Bezzit (Capitaine Billotet), et du
3/I9ème R.C.C. (Capitaine Bigot), passe la matinée à
fouiller la vallée de l'Oued Roukam, où, selon des
renseignements recueillis par la S.A.S., des éléments
"bellounistes" auraient organisé un refuge. R. A. S..
Dans la soirée, une patrouille
de la Harka et du Maghzen d'Irhorat qui accompagne l'O.R.,
subit le feu d'un petit groupe rebelle embusqué au Nord
des mechtas de Si Amrane Tigri. Au cours de l'accrochage,
le Harki Amber Moussa est tué. Ses obsèques ont lieu le I4
à Tirilt N'seksou. Embuscades et patrouilles les jours
suivants. Le I8, 1a 1ère Compagnie arrête deux individus
démunis de papiers d'identité. À la suite de l'arrestation du chef Nidham du
hameau Emmeroudje Est, les chefs de famille du lieu se
présentent à la S.A.S., le 20, Pour demander la protection
de l'armée et le regroupement des familles à Irhorat.
Le 22, la C.C.A.S., les 2ème et
4ème Compagnies et le 4/7ème Hussards, constituent un
sous-groupement, aux ordres du Commandant Giraud, pour une
fouille du versant Sud et de la vallée moyenne de l'Oued
Kalous (secteur de Palestro). Départ de Bouïra à 2 heures.
Débarquement à Bezzit, puis progression à pied, pour
parvenir à 7 heures sur les positions de départ. Deuxième
Compagnie sur 989, 4ème sur 886, P.C. et C.C.A.S. entre
886 et 7I2, 4/7ème Hussards sur 7I2. Liaison assurée à
droite avec le maghzen de la S.A.S. de Bezzit. La fouille
du terrain se déroule de 8 h 45 à I2 h 3O, sans incident.
Les musulmans contrôlés sur le terrain ou dans les mechtas
visitées sont ramenés au centre de contrôle de la maison
cantonnière de l'Oued Kalous. Retour à Bouïra pour I4
heures. Le P.I.S.T.
signale le passage, au cours de la nuit précédente, d'une
bande rebelle, vers les Ouled Mendil. Et le travail de
sous-quartier reprend : embuscades et patrouilles de jour
et de nuit, nettoyage du matériel, tirs, instruction des
harkas, escortes sur Tikjda. Le 25 février, monsieur le sous-préfet de
Bouïra visite le poste de Merkalla. La 4ème Compagnie, en
patrouille de nuit dans le Teniet ben Turki, intercepte
cinq ravitailleurs. L'O.R. et son équipe arrêtent deux
collecteurs de fonds, au cours d'un contrôle de nuit aux
bains maures de Bouïra.
Mars
Le 1er mars, à la suite de
l'enlèvement par le F.L.N. de la Famille Cesaro, à La
Baraque, la 2ème Compagnie est mise à la disposition du
secteur d'Aumale. Alertée à I2 heures, elle reçoit l'ordre
de rejoindre la Baraque, de là, elle est dirigée sur les
Eaux Chaudes, où elle arrive à I5 heures. La 3ème section
se porte immédiatement sur la cote 633, déjà occupée par
deux chars du 3/I9ème R.C.C., puis repart en direction du
Rocher de La Femme Volée, par la piste du fond de l'oued.
Elle y relève de nombreuses empreintes récentes d'hommes
et de mulets. La compagnie se regroupe à I8 heures et
s'installe sur 633 en point d'appui pour le bivouac. Nuit
calme, pas trop fraîche. Au jour, le 2 mars, la 1ère section reconnaît
quelques mechtas au Nord-Est. La 2 est reprise, par
véhicules, à 11 h 30. Elle est mise à terre vers I5
heures, après que le convoi ait dépassé le poste de
Tigrine, et continue à pied en direction de Takerout.
Progression ralentie par la présence de zones minées par
le 7ème Hussards le long de la piste Nord. Au cours de la
progression, la section de tête reçoit quelques rafales
d'un groupe d'une dizaine de H.L.L., doté d'un
fusil-mitrailleur. La section se déploie et fonce, tandis
que les fellaghas décrochent. Mais, quand elle arrive à la
crête, c'est pour apercevoir les derniers fuyards
disparaître dans les ravinements de l'autre versant.
Bivouac sur les cotes I205 et 1116. À 8 h I5, 1e 3, 1a compagnie se regroupe sur
1116. Les sections se mettent en ligne, face au Nord, et
procèdent au ratissage d'une zone, large d'un kilomètre,
direction Nord. Au cours de la progression, découverte
d'un bât en bon état et d'une couverture. La marche
reprend en direction d'Iril N'aït Ameur, où l'on cantonne.
La compagnie rejoint Bouïra le
4. Le temps de changer de chaussettes, et le Capitaine
Gaston et ses hommes repartent pour le Tala Guilef, où,
six jours durant, ils vont bivouaquer dans la neige. La
4ème Compagnie et le P.I.S.T., renforcé d'une section de
la 3ème Compagnie, prennent la relève dans la recherche
des ravisseurs de la Famille Cesaro. Le Capitaine Bigot,
qui s'est présenté le 4 à I3 heures, au P.C. opérationnel
d'El Adjiba, reçoit l'ordre d'effectuer un coup de main
sur Beni Iklef pour s'assurer de la personne de deux
individus connus comme guides des rebelles. Appréhendés à
proximité du moulin de Beni Iklef, ils sont ramenés au
P.C. La 4ème Compagnie est alors envoyée à Takerboust, où
elle arrive à I7 heures. Elle prend position sur les cotes
606, 669, et au collet Sud de 7I6, en liaison avec le
3/I9ème R.C.C., qui occupe Tixeridene. Bivouac sur les
positions. Nuit froide et calme. Départ 7 h 30, le 5, avec de nouveaux ordres
: Se porter au col Sud de 1421. Y prendre contact avec
Parthenon Jaune, en surveillance face à l'Ouest. Au cours
de la marche, par la piste qui quitte la R. N. I5 au point
cote 1125, la deuxième section débusque un petit groupe
rebelle, lui tue deux hommes, et ramasse deux grenades MK
2. À I3 heures, la compagnie est en position au Nord et au
Sud de 1709. La première section est à 200 mètres plus au
Nord sur une avancée qui surplombe la route, et assure la
liaison avec un élément de Parthenon. Installation en
points d'appui. À I9 h I5 la première section est envoyée
à la maison cantonnière d'Ain Zebda, qu'elle occupe pour
la nuit. Dès le
réveil, le 6, après une nuit calme, sinon confortable, les
guetteurs signalent des individus qui remontent vers le
Nord, à deux kilomètres des emplacements du bivouac. La
3ème section prend position sur I709, tandis que la
deuxième se dirige vers les fellaghas, qui changent de
direction et s'enfuient vers Aït Yahia. À I2 H I5, la
compagnie est rassemblée, retrouve ses véhicules, et
rejoint le P. C. de Parthenon sur la route, à hauteur du
village de M'lel, où elle reste en réserve. À I9 heures, le Capitaine Bigot
reçoit de nouveaux ordres : "Rejoindre El Adjiba en
convoi, puis, à pied, gagner le village de Semmach, le
fouiller, en regrouper les habitants en vue d'un
interrogatoire par les officiers de renseignement.
S'installer en point d'appui à l'intérieur du village, en
liaison avec un peloton du I9ème R.C.C." La fouille du
village se termine à 1 heure du matin, après rassemblement
de la population sur la Djemaa. Au matin, les hommes sont
escortes au P.C. d'El Adjiba. La compagnie procède alors à
une nouvelle fouille, plus minutieuses, des mechtas. En
début d'après-midi, la 4ème Compagnie est dirigée vers la
cote 468, où l'avion d'observation a repéré un petit
convoi muletier. Arrivé sur 468, le Capitaine Bigot prend
contact avec une patrouille de T.6, lorsque lui parvient
l'ordre, retransmis par le I9ème R.C.C., de s'installer en
interception entre l'Acif Oumellal et l'Irzer Ayazdi. La
position est tenue de I5 à I7 heures, puis, retour aux
véhicules qui rejoignent la cote 556, où l'on bivouaque.
Au réveil, la compagnie, sur
camions, rejoint la route nationale où elle attend
l'arrivée d'une batterie à pied du 50ème R.A. et du
Commando de Chasse Kimono 4, qui doivent s'installer en
base de départ sur 77I. Sitôt terminée la mise en place,
la compagnie progresse en direction de I044, qu'elle
occupe à I2 h 30, puis continue jusqu'à 894. Halte sur
place, en attendant les hélicoptères qui, à partir de I5 h
30, enlèvent la compagnie pour la déposer aux Mechtas Si
Fadel. Les mulets de charge ont été laissés à la garde de
la batterie à pied du 50ème R.A.. Il est I6 heures.
Nouvelle mission : fouiller l'Oued Izdezh jusqu'à son
confluent avec l'Oued Sidi Aissa. Celui-ci est atteint à
I9 heures. Les sections s'installent en bouchons, pour la
nuit, dans les oueds adjacents. Au matin du 9, la 4ème procède à la fouille
des ravins latéraux entre l'Oued Sidi Aissa et l'Oued
Izdezh. La fouille se poursuit toute la journée.
Installation pour la nuit suivante à proximité de la cote
800, en bouclage de l'Oued Sidi Aissa. La 1ère section et
le groupe de commandement prennent position sur une
plate-forme au S. O. de 728. La 2ème section s'installe
sur une barre rocheuse qui s'avance en travers de la
vallée. La 3ème section prend place sur une avancée qui
domine la rive Ouest de l'oued. Au début de la nuit, les
sentinelles de la 3ème section ouvrent le feu, sans
résultat, sur des individus isolés. Le restant de la nuit
est calme. Au cours de
la matinée du 10, une unité voisine découvre plusieurs
abris et fait un prisonnier. Un artificier, chargé de
détruire ces abris, est héliporté apurés de la compagnie,
qui le dirige vers l'unité intéressée. À I5 heures,
l'hélicoptère repart, emmenant le prisonnier. Sur un
nouvel ordre, la compagnie se dirige vers le Nord, un
bivouac étant prévu sur 753. En cours de mouvement, un
contrordre la dirige sur Tamziabt, où elle retrouve ses
véhicules. Retour à El Esnam, où elle arrive à I9 h 45.
Alors que la 4ème Compagnie et le P.I.S.T. (dont le
journal de marche ne nous est pas connu), participaient à
ces recherches, les autres compagnies du bataillon
continuaient leurs activités sur le plan local. Le 10 mars, dès le retour du
P.I.S.T. à Tikjda, les stagiaires du 3ème peloton sont
renvoyés sur leurs corps d'origine, tandis qu'arrivent les
candidats au quatrième stage.
Le 11, la 3ème
Compagnie découvre sur la route de Guendour une mine
confectionnée avec un obus de I05. Le I4, 1a C.C.A.S et les 1ère et 2ème
Compagnies, soit I79 chasseurs et I42 harkis, auxquels
vient se joindre le 4/7ème Hussards, repartent, sous les
ordres du Chef de Bataillon Giraud, pour la région Sud
d'El Adjiba, où se déroule une opération de secteur.
Départ de Bouïra à 2 H 30. Arrivée à 3 h 30 au poste du
4ème escadron à El Adjiba. Débarquement et départ d'Iril
Natraioun. La 2ème Compagnie, qui marche en tête, ouvre le
feu à 7 heures, à proximité de la cote 637, sur un groupe
d'une dizaine d'hommes, qui se dispersent et s'enfuient
vers 640. La section d'avant-garde récupère un ceinturon
et deux grenades abandonnées sur les lieux. Cinq suspects
sont arrêtés à faible distance. La 1ère Compagnie et le P.
C. arrivent à 7 h 45 à la maison forestière de Tixerat.
Les gens arrêtés par la 2 sont remis à l'O.R. pour examen
de situation. Il s'agit d'habitants du village de Tixerat
(tous plus ou moins mousseblines), qui confirment le
passage d'une bande armée dans le village au cours de la
nuit. Les fellaghas se sont ravitaillé, ont mangé, et sont
repartis vers le Sud, peu avant le lever du jour. La 2ème
Compagnie continue vers 824. À 8 H I5, l'avion
d'observation signale la présence d'un groupe rebelle au
Sud de ce mouvement de terrain. Alors qu'elle arrive à
trois cents mètres du sommet, la section de tête de la 2
est stoppée par un tir de fusil-mitrailleur. La Compagnie
se déploie sous le feu, tandis que l'avion repère d'assez
nombreux fuyards, qui se dirigent vers 799. L'artillerie
les prend à partie. Le piper règle le tir. Celui-ci
termine, une patrouille de T6 prend la relève à la
mitrailleuse et aux roquettes. Le F.M. s'est tû ; la 2ème
Compagnie couronne 799 à 10 h 35. La 1ère arrive sur 669,
le P. C. du Commandant Giraud sur 824. Après remise en
ordre, toutes les unités reprennent la progression à 11 H
30. Elles relèvent de nombreuses traces de passage tout au
long de leur fouille. Des unités voisines tirent à leur
tour sur les fuyards. A 12 h 30, le P.C. opérationnel fait
pousser la 1ère Compagnie sur 801. La 2ème Compagnie et le
4ème Escadron de Hussards couronnent la crête de 6I3. La
1ère Compagnie, arrivée à I4 H I0 sur 80I, reçoit l'ordre
de gagner le sommet de 96I et de fouiller toutes les
ravines qui strient ce mouvement de terrain. Le piper
signale un cadavre sur 845. L'artillerie effectue un tir
de ratissage devant 96I, qui vient d'être occupé par la
1ère Compagnie. À I5 H 40,1e tir est levé, et la compagnie
reprend sa fouille. La 2ème Compagnie détache des
patrouilles pour ratisser le terrain autour de ses
positions, imitée en cela par le 4/7ème Hussards. La 2
ramasse un suspect au fond d'un petit oued et l'envoie à
l'O.R. Le piper signale trois nouveaux cadavres, tués par
l'aviation. Les Hussards retrouvent cinq cadavres et en
récupèrent les armes. Le mouvement est repris en direction
du village d'Iril N'aït Ameur, où est stationné le convoi.
Retour à Bouïra à I8 H 30. Du I5 au 20 mars, travaux et patrouilles
locales. Le I8, le
poste de Merkalla reçoit la visite des Généraux Massu et
Faure. Une patrouille
de la 3ème Compagnie met en fuite, au cours de la nuit du
I9, une équipe qui posait des mines sur la piste à l'Ouest
de Sélim. Le 20, la
2ème Compagnie, la C.C.A.S., une compagnie mixte
1ère/4ème, le 4/7ème Hussards et un D.L.0. du 50ème R.A.
repartent vers le Sud de Maillot. Le convoi, parti de
Bouïra à 4 H I5, arrive à Iril N'aït Ameur à 7 H 30.
Débarquement et progression vers les positions de départ.
Les Hussards atteignent 730 à 7 h 50, et continuent vers
722. La 2ème Compagnie est sur 766 et 722. À 8 h 50, 1a
compagnie mixte 758, 801 et le versant Sud de 801. La
batterie canons du 50ème R.A. procède à la mise en place
de ses tirs. À 9 heures, la compagnie mixte et les
hussards commencent le ratissage, et fouillent
successivement le Nord de 722, 883, 743, 800 et 810, ainsi
que l'Oued Taferkout. À partir de I3 heures, le ratissage
se poursuit vers le Sud, en direction du bouclage. Le
bataillon à pied du 50ème R.A. occupe la ligne de crête du
Zaalellou et le col 801. Au cours de la fouille des pentes
du Zaalellou, il débusque deux rebelles qui s'enfuient
vers l'oued. La compagnie mixte et la 2ème Compagnie
prennent position pour leur couper la route. L'un d'eux
est blesse par les artilleurs. À 16 h I5, les hussards
retournent vers 722 par le Dra El Berel, la 2ème Compagnie
par 815, la compagnie mixte ferme la marche. Arrivée à I3 h 10 à Iril N'aït
Ameur, où attendent les véhicules. La 2ème Compagnie
s'installe en bivouac dans le village et ne rejoindra sa
base que dans la matinée du 2I. Le P.C. et les autres
compagnies regagnent Bouïra Les jours suivants, la C.C.A.S. entreprend la
construction d'un Centre de Transit et de Tri (C.T.T.),
dans 1a cuvette au Nord de la Ferme Porcher. Ensemble
important, composé de plusieurs baraques, d'un poste de
garde, et entouré d'un réseau de protection. Le 25 mars, l'O.R. et son équipe
interviennent dans le Douar Ouled Bellil, où un
commissaire politique a installé son refuge. L'ouverture
de la cache est masquée par une pile de sacs de grains. Au
cours de l'opération, le Sergent Harki Terrak Ahmed,
interprète de l'O.R., qui s'est penché vers l'orifice,
pour inviter les occupants de la cache à se rendre, est
blessé d'un coup de revolver. Une grenade dans le trou
règle l'affaire. Le
27, en présence du chef de Bataillon Giraud, commandant le
22ème Bataillon de Chasseurs Alpins, se déroule sur le
terre-plein du poste d'Ain Allouane, la prise d'armes de
passation de commandement de la 3ème Compagnie, du
Capitaine Chaussier au Capitaine Gelpy, nouvellement
promu. Le Capitaine Chaussier est muté au 30ème B.C.P., où
il prend les fonctions de commandant en second. Travaux, embuscades et patrouilles
jusqu'à la fin du mois. La journée du 3I mars est marquée par la mort
du Harki Idou Arezki, du village d'Alouane, dans le Douar
Innesmane. Resté seul au village avec les membres de
l'autodéfense, alors que les autre harkis avaient rejoint
le poste de Merkalla pour leur service quotidien, il voit
arriver, venant du sommet de la montagne, un groupe
d'hommes armés, qui se dirigent vers le village. Il donne
l'alerte à l'autodéfense et, seul, fait face à
l'assaillant. Il est tué dés le début de l'engagement.
Mais les hommes du village résistent, et les fellaghas
font demi tour, n'ayant réussi à s'emparer que de deux
armes, dont celle du mort La 1ère Compagnie, aussitôt
alertée, gagne les crêtes. La C.C.A.S. patrouille vers
Beni Ismaïl, la 2 est mise en état d'alerte. Mais
l'adversaire a déjà disparu sur le versant Nord du
Djurjura. Au cours d'une liaison avec le P.C., le Dodge de
la 1ère Compagnie déclenche une mine, sur la piste de
Merkalla. Le Chasseur Albert Filippi est blessé Avril Les obsèques du Harki Arezki sont célébrées à
Innesmane le 2 Avril. Le Commandant Giraud a tenu à
marquer par sa présence la valeur exemplaire qu'il attache
à ce sacrifice. Les hommes du douar sont rassemblés,
regard fixe, visage durci, devant la tombe ouverte. Le
vieux père d'Idou, devant tous, s'avance vers le
Commandant Giraud, et lui demande "la permission" de
remplacer son fils dans les rangs de la harka. Les 1ère,
3ème et 4ème Compagnies fournissent, le 4 avril, chacune
une section pour constituer une Compagnie de Marche, mise
à la disposition du secteur de Dra El Mizan, jusqu'au 16
avril, dans le Tala Guilef. La C.C.A.S. remet en état les
lignes téléphoniques, tandis que la 2 escorte et protège
les équipes d'entretien de l'E.G.A. Le P.I.S.T. effectue, le 5, une
reconnaissance à skis, dans la zone comprise entre le Tizi
Boussouil et l'Azerou Ou Gougni. Le 6, le Sergent Legouge, de la 4ème
Compagnie, qui fait partie de la compagnie de Tala Guilef,
se blesse au pied droit au cours d'une chute. Il est
évacué par un véhicule d'une unité voisine. La 2ème
Compagnie et le P.I.S.T. participent, les 6, 7, et 8 avril
à une opération dans le secteur de Fort National. Le
convoi quitte Bouïra à 0 heure 30. Débarquement à
Takerboust. Puis, à pied, montée jusqu'au Col de Tirourda,
guidés par un élément du 50ème R. A.. Arrivée au col, la
compagnie emprunte le piste qui suit la ligne de crêtes
vers l'Ouest, par I767 et I709. Au moment où, vers 10 H
30, elle aborde 1951, la troisième section ouvre le feu
sur deux isolés qui s'enfuient. L'unité amie, qui opère
sur le versant Nord, accroche à son tour, à proximité de
la Grotte aux Singes, une petite bande rebelle qui reflue
vers I840. La compagnie se déploie en bouclage sur la
crête, face au Nord. La journée se déroule sans nouvel
incident. La nuit, passée sur place, est calme. Le 7, 1e bouclage se déplace vers
l'Est, entre I709 et I650, pour suivre le mouvement des
unités de fouille, qui opèrent sur le versant Nord du
Djurjura. Une bande d'une quarantaine de fellaghas
décroche devant la progression du ratissage, et plonge
dans la vallée Nord, en refusant le combat. En fin de
journée, la 2ème Compagnie regagne le Col de Tirourda, où
attendent les véhicules. Le convoi se dirige vers la
maison cantonnière d'Ain Zebda, où l'on bivouaque auprès
d'une batterie du 50ème R.A. Le 8, fouille du village d'Iril 0u Chekrine,
puis bouclage au Sud de Djereah. À 11 heures, bouclage de
Beni Hamdoune, que fouillent les artilleurs. Retour à Dra
El Khemis en fin de journée. Célébration, le 9, de l'Aid Es Seghir dans
tous les villages et hameaux du quartier du 22ème B.C.A.
Le Chef de Bataillon Giraud
rentre de permission le 11, et reprend le commandement du
bataillon. Les honneurs lui sont rendus à son arrivée à la
Ferme Porcher par une section de la C.C.A.S. La 2 est déjà
repartie, invitée par le 7ème Hussards à une opération
dans 1a région de l'Oued Sebkha. Les G.M.C. déposent la
compagnie au poste d'Ouled Rached, où elle ronge son
frein, en réserve d'opération, jusqu'à 10 heures. Elle
reçoit alors l'ordre de prendre position à la Djemaa Salah
0u Saïd, en protection du commando de chasse Kimono 4, qui
ratisse la vallée de l'Oued Sebkha. Au cours de la
progression pour rejoindre cette position, les sections
relèvent de nombreuses traces de passage, assez récentes.
Installation pour le bivouac de la nuit sur 664-578 et au
col, entre 686 et 658. Les sentinelles des 1ère et 3ème
section ouvrent le feu, en cours de nuit, sur des
individus qui tentent de forcer le bouclage vers le col.
Le 11 avril, la 2ème Compagnie
prend position sur la ligne 468 - 675, tandis que les
unités voisines fouillent l'Acif Oumellil et l'Acif
Mounchar, dans lesquels une bande rebelle a été repérée la
veille. La compagnie ratisse ensuite la bande de terrain,
comprise entre les crêtes qu'elle occupe et l'Acif
Oumellil. R.A.S. Retour à Dra El Khemis en cours
d'après-midi. Le
Commandant Giraud et les commandants de compagnie du 22ème
B.C.A. sont invités, le I2, à une grande Diffa et à un
méchoui d'honneur, à la S.A.S. de Bezzit, où le Capitaine
Billottet, chef de S.A.S., reçoit le Général Faure,
commandant la Z.E.A. et la 27ème D.I.A. Pour toutes les
compagnies, travaux, embuscades et patrouilles. La
C.C.A.S. poursuit activement la construction de son
C.T.T., tandis que la 4ème Compagnie oeuvre à
l'installation d'un centre d'instruction F.S.N.A. Le I5, la 1ère Compagnie, qui
nomadise en Innesmane, appréhende deux individus
recherchés par la gendarmerie pour coups et blessures. Le
P.I.S.T., qui, depuis plusieurs jours déjà, inspecte les
sommets du Djurjura, à la recherche des caches et grottes
utilisées par le F.L.N. découvre six cadavres, inhumés
depuis plusieurs mois. Une enquête, menée de concert avec
la gendarmerie, fait apparaître que la région concernée a
servi de siège au tribunal du F.L.N., l'année précédente.
À la suite des condamnations, de quarante à cinquante
civils, accusés de trahison, collusion avec les forces
colonialistes, etc., auraient été exécutés et leurs
cadavres dispersés dans la montagne. Le Caporal Desjardin,
de la 4ème Compagnie, stagiaire au P.I.S.T. se fracture le
péroné au cours d'une chute dans les rochers et doit être
évacué. Depuis plusieurs semaines, des équipes
d'A.S.S.R.A. ont été créées à l'échelon du secteur de
Bouïra. Elles visitent les villages, soit accompagnées
d'un médecin militaire, soit seules. Elles sont chargées
d'apprendre aux femmes musulmanes les rudiments d'hygiène
corporelle pour elles et leurs enfants. Les élections municipales, dont la
date approche, mobilisent la population du douar depuis un
certain temps déjà. Trois listes sont en présence, qui
mènent, chacune de son coté, une campagne électorale dont
il faut souligner la dignité, mais aussi la passion.
Passion qu'apportent tous les notables à la discussion des
affaires publiques et privées, c'est la "Chikaia
Politique" dans toute sa splendeur. Fait particulièrement
remarquable : la part que les femmes prennent à cette
forme d'activité qui les fait sortir du rôle passif où la
tradition musulmane les confine. Les élections doivent
avoir lieu le 19. Dés le I6, les activités d'embuscades et
de patrouilles s'intensifient dans tous les
sous-quartiers. Une protection toute particulière est
donnée, le I6, au convoi de ravitaillement de Tikjda.
Malgré ces préparatifs, le
bataillon participe, le I7, à une opération de secteur
commandée par le Colonel d'arrouzat. Le Chef de Bataillon
Mairet prend le commandement du sous-groupement N°2,
composé d'un P.C. et de sa protection, fournie par la
C.C.A.S. de la 2ème Compagnie du 22, du I/50ème R.A. et de
son G.M.S., et du 4/7ème Hussards, soit un total d'environ
350 hommes. Au cours de la journée du I6, les conditions
atmosphériques, qui, depuis plusieurs jours étaient
passables, se sont progressivement détériorées. Une très
forte pluie tombe sur la région. Lorsque le convoi se
forme, le I7 à 1 h 45, la nuit est encore rendue plus
sombre par la pluie, sous un ciel très bas. Débarquement à
Mergueb El Ogab à 2 h I5. Progression à pied par la ligne
de crêtes jalonnée par I002, 936, 801, et le Koudiat Dar
Matreh. La visibilité est pratiquement nulle. Le terrain
est rendu très glissant par la pluie qui ne diminue pas
d'intensité. Le mulet porteur du poste radio C.9 glisse et
tombe en contrebas de la piste, fracassant le poste dans
sa chute À 7 h 30, les éléments de tête qui abordent la
ligne de crête, se font allumer par le Commando N°I2 du
secteur d'Aumale, avec qui ils devaient prendre liaison
sur l'Oum El Foul. La méprise est de courte durée. Il n'y
a heureusement pas de victimes. Le jour se lève lentement,
dans la grisaille, lorsque le P.C. intercepte un message
du commandant de l'opération aux unités du secteur
d'Aumale, annonçant la suspension de l'opération pour
cause de mauvais temps. La confirmation en parvient peu
après, par l'intermédiaire du 3/I9ème R.C.C. Retour à
Bouïra pour 11 heures, sous la pluie battante. Les élections se déroulent le I9,
pour chacun des sous-quartiers, dans une ambiance de calme
et de bonne humeur, malgré le temps toujours maussade. La
participation. au vote atteint 85%. La participation
féminine est particulièrement élevée. La propagande du
F.L.N. s'est révélée une nouvelle fois sans emprise sur
les populations des Douars Haïzer et Innesmane. La section
d'escorte de la C.C.A.S. assure le transport des urnes
vers la S.A.S. d'Irhorat, où à lieu le dépouillement. Le
soir, à 20 heures, l'équipe des transmissions qui
travaille à la réparation de la ligne téléphonique à
proximité du poste de Guendour, reçoit quelques coups de
feu, tirés de très loin par un P.M. et quelques fusils de
chasse, sans dégât aucun. Une patrouille de nuit tendra,
sans résultat, une embuscade sur cette piste, tandis que
le groupe rebelle s'en va couper la ligne téléphonique de
Merkalla. Au cours de
la nuit du 23 au 24 avril, une patrouille de la Ferme
Cathala, commandée par le sergent-major, chef du poste,
découvre un individu se dissimulant à proximité des
barbelés. Aux sommations qui lui sont faites, il se sauve,
enfourche un mulet qui se trouve un peu plus loin, et
s'enfuit. Quelques coups de feu sont tirés dans sa
direction. Une heure plus tard, la Jeep de l'officier
S.A.S. d'Irhorat, amène à l'infirmerie du bataillon, le
nommé Mezhoud Saïd ben Rabah, d'El Massar, légèrement
blessé à la tête, et qui avoue être le fuyard. Il est
relâché après interrogatoire par l'O.R. Dans la nuit du 25 au 26, une
explosion est entendue par les sentinelles du poste d'Ain
Allouane, paraissant provenir des environs de Sélim. Une
patrouille, dépêchée au petit jour, découvre une coupure
de route à hauteur du village, puis, sur le tablier du
pont de Sélim, une excavation provoquée par l'explosion
entendue en cours de la nuit, et des traces de sang sur la
chaussée. Une pelle des Ponts et Chaussées est récupérée
sur les lieux. La. remise en état de la route est
effectuée dans la journée. Les traces relevées conduisent
jusqu'à la cote 804. La bande parait forte d'une vingtaine
d'individus, dont quelques enfants. Il s'agit
vraisemblablement d'un groupe de la Katiba 322, renforcé
des mousseblines de Sélim. Les renseignements recueillis
les jours suivants, et confirmés par des documents
récupérés par la suite, permettent d'identifier les
victimes de cette explosion prématurée : Si Louis Mohamed
ben Amar dit "Si Amar", sergent artificier du secteur 2,
originaire de Sélim, tué. Hamdani Mohamed et le Sergent
Ouchene Saïd, blessés. Les
travaux, patrouilles, embuscades et escortes, se succèdent
quotidiennement. L'O.R. visite, le 27, 1e chantier de
construction du nouveau village de Guendour, dans la
cuvette boisée d'oliviers que surplombe le poste. Les
travaux se poursuivent activement sous la protection du
poste, avec la participation des Harkis de la 3ème
Compagnie. Le 28
avril, le nommé Rahal Daoudi ben Rabah, se rallie avec son
arme, un revolver à barillet de 8m/m et sept cartouches.
La 2ème Compagnie., sous les ordres du Sous-Lieutenant
Mathieu, est dirigée sur le P.C. du 50ème R.A. à Maillot.
Une bande de soixante dix H.L.L. a été signalée dans les
environs de Takerboust. Une fouille, l'après-midi, de la
vallée de l'Oued Arbhalou, ne donne aucun résultat. La
compagnie cantonne à Maillot Gare, pour être employée le
lendemain, sur Beni Ouilbane. Au petit jour, le 29, le groupe de tête
coiffe un guetteur à demi endormi. L'homme révèle qu'un
groupe s'est ravitaillé au village au cours de la nuit. La
fouille du village ne donne aucun résultat. La 2
entreprend alors le ratissage de la vallée de l'Oued Rana.
Un groupe de cinq hommes est débusqué d'un ravin adjacent.
L'un d'eux est abattu : Zemmouche Saïd, de Beni Ouilbane.
Les autres disparaissent dans les fourrés qui tapissent le
fond de l'oued. De nouveau, cantonnement à Maillot Gare.
Le 30, ratissage de l'Oued
Tafadit, où l'on relève quelques traces de circulation. La
3ème section intercepte un individu qui s'enfuit et est
abattu. Il était porteur d'un revolver d'ordonnance 3m/m,
modèle 1892. Comme les soirs précédants, la compagnie
cantonne à Maillot Gare. Elle ratisse, le 1er Mai, la
région d'Iril Hammad, puis celle d'Ain Tahouine. Un refuge
est découvert, comportant plusieurs abris dans lesquels on
trouve une certaine quantité de vivres, des vêtements et
quelques documents. Retour, le soir, à Maillot Gare.
Le
lendemain matin, la compagnie est amenée par camions à
Takerboust. Puis, en ligne, face au Sud, elle ratisse les
ravineaux qui strient le versant de la colline. Un groupe
de sept hommes se sauve devant la 2ème section. Une
patrouille de chasse intervient à la mitrailleuse. La
fouille du terrain se poursuit. Les 2ème et 3ème sections
abattent chacune un rebelle et récupèrent une grenade
offensive. Le convoi est rejoint sur la route d'Akbou.
Retour à Dra El Khemis, en fin d'après-midi. Tous les
rebelles abattus au cours de cette opération sont des
mousseblines locaux. Pendant ce temps, l'activité "de
routine" continue dans les sous-quartiers Le 2 mai, l'O..R. et un peloton du
3/I9ème R.C.C. ont effectué un coup de main sur un groupe
de mechtas du Douar Ouled Bellil et arrêté deux
mousseblines : Boukerdoun Mohamed ben Amar, et Boukerdoun
Slimane ben Mohamed. La
C.C.A.S. fournit, le 3 une escorte à l'infirmière qui se
rend pour une séance d'A.M.G. au village de Guendour. Les
examens de fin de stage débutent au P.I.S.T. Le lundi 4 mai, par un temps
radieux, le Chef de Bataillon Giraud entouré des autorités
locales, civiles et militaires, inaugure l'école neuve de
Tassala, confiée à un instituteur de la 1ère Compagnie.
Cette nouvelle école reçoit une cinquantaine d'enfants,
garçons et filles, pour qui c'est la première classe. Les
parents sont là, heureux et souriants. Il y a bien
quelques déceptions, car l'école est bien petite et les
enfants bien nombreux, qu'à cela ne tienne, le 22ème
B.C.A. construira une autre classe. Trois jeunes Kabyles
du Douar Haïzer sont admis au Centre de Formation de la
Jeunesse Algérienne à Bouïra. Le 5 mai, une patrouille de la 1ère Compagnie
accroche, vers l'Oued Terxet, un petit groupe, faiblement
armé qui se disperse. La
2ème Compagnie est mise en alerte, sur la demande du
secteur de Dra El Mizan, et dirigée sur Boghni, au cours
de la nuit du 5 au 6. Arrivée à Boghni, le 6 à 7 heures,
elle est installée en bouclage. En cours de matinée, elle
intercepte trois individus, originaires d'un village assez
éloigné du lieu. Ils sont remis au 19ème R.C.C. Tandis
qu'elle opère la fouille du village d'Azib Cheik, une
unité voisine accroche sérieusement une bande assez
importante L'aviation intervient à la mitrailleuse et aux
roquettes. La 2ème Compagnie est alors dirigée vers la
zone de combat, pour en effectuer le bouclage, pendant que
les unités voisines ratissent le terrain. Retour à Boghni,
pour le cantonnement. Le
7 mai, la 2 est transportée à Dra El Mizan, et prend
position en bouclage, face au Nord. Vers I5 heures, deux
fellaghas apparaissent ; aux premiers coups de feu, ils
font demi-tour et s'enfuient vers le Nord, malgré le tir
des armes automatiques. Trois autres rebelles viennent
buter dans la 1ère section et sont abattus. La compagnie
rejoint alors la cote 496, puis ratisse en direction du
"Pont Cassé". Retour à Dra El Khemis dans la soirée.
La commémoration du 8 mai
n'empêche pas l'activité normale de se poursuivre. La 4ème
Compagnie fournit des escortes aux gendarmes chargés de
regrouper les conscrits F.S.N.A., qui doivent être dirigés
sur le centre d'instruction de Blida. Ce travail se
poursuit les 9 et 10 mai, tandis que se terminent les
examens de la quatrième session du P.I.S.T. Le chef de corps et le fanion du
bataillon se rendent à Tours, pour participer au Congres
National de la Fédération des Anciens Chasseurs. Le 10, au cours d'une prise d'armes
de secteur, où figurent une section de la 4ème Compagnie
et une section du Centre d'Instruction. F.S.N.A., de
nombreuses Croix de la Valeur Militaire sont décernées aux
gradés, chasseurs et harkis du bataillon. Les stagiaires du P.I.S.T. (4ème
session) rejoignent le 11 leurs unités d'origine, tandis
qu'arrivent les élèves destinés au cinquième peloton. La
2ème Compagnie, qui effectue un bouclage de l'Oued
Khalous, au profit du secteur de Dra El Mizan, abat un
H.L.L. le I2 mai. Le bataillon, aux ordres du
Commandant Mairet, prend part, le I5, à une opération de
secteur en Forêt des Azerou. Les 1ère, 2ème, 3ème
Compagnies et C.C.A.S., renforcées de la Harka d'Irhorat
et d'un D.L.O. du 50ème R.A., alignent 420 hommes, dont
I68 harkis. Le bouclage Ouest est assuré par le 2/I9ème
R.C.C., le bouclage Est par le 3/I9ème. Départ du convoi à
7 heures. Débarquement au pont de Sélim, sous la
protection de la harka, déjà en place. Le ratissage
s'effectue en direction de l'Oued Ed Douss, qui est
atteint sans incident à I5 heures. Retour à Bouïra pour I7
H 30. Activités de
sous-quartiers jusqu'au 2I mai. Le I8, les Sous-Lieutenants Robert Jacquier
et Guy Paccard, en provenance de Saint Maixent, rejoignent
le corps, suivi, le 20 mai, du Lieutenant Fabre. Celui-ci
arrive d'ailleurs juste pour prendre les consignes
d'Officier de Renseignements, que lui transmet l'Adjudant
Chef Cirino, arrivé en fin de séjour. Opération de secteur le 2I mai, dans
la cuvette de M'zarir, sous les ordres du Commandant
Giraud. Le 22ème aligne une Compagnie de Marche, composée
d'éléments des 1ère, 3ème et 4ème Compagnies, commandée
par le Capitaine Bigot, la 2ème Compagnie, et la C.C.A.S.,
renforcée de la Harka d'Irhorat, soit 374 hommes, dont I60
harkis, plus les 75 hommes et les deux harkis du P.I.S.T.
commandés par le Lieutenant de Ligny. Le convoi du
bataillon, auquel s'incorporent les véhicules du commando
Kimono 4, quitte Bouïra à I4 heures, pour rejoindre sa
base de départ : Tikjda. Le ciel est bas et gris. Il tombe
depuis la matinée une bruine légère. La mise en place est prévue pour le
22 mai à 5 h 30. Pour l'instant, les unités sont réparties
entre le poste de Tikjda, l'Hôtel de la Police et l'Hôtel
des Cèdres. Vers le soir, la pluie augmente d'intensité.
Le brouillard s'insinue dans les vallées et ravins de la
face Sud du Djurjura. À 2I heures, le P.C. opérationnel
signale que l'opération est reportée de vingt quatre
heures. Le lendemain,
le temps reste couvert. Averses fréquentes. Le brouillard,
cependant, se dissipe en cours de matinée. Le chef du
bureau opérationnel du secteur arrive en hélicoptère à I4
h 30. Il apporte le plan d'une opération de remplacement,
pour le cas où le mauvais temps se maintiendrait au cours
de la nuit prochaine, ce qui provoquerait l'annulation de
l'opération primitivement prévue. Vers I6 heures, un
convoi de ravitaillement rejoint Tikjda. Quelques
éclaircies se produisent en cours d'après-midi. À 20
heures, le P.C. opérationnel confirme les ordres pour la
mise en place le 23, à 5 h 30. Durant la nuit, le ciel se
dégage progressivement. Les compagnies quittent Tikjda à 2
heures du matin, par la route qui rejoint le Tizi
N'kouilal, dans l'ordre : Kimono 4, C.C.A.S., Compagnie
Bigot, P.I.S.T., sous un beau clair de lune. Arrivé à
hauteur du Tizi Boussouil, tandis que Kimono 4 continue
jusqu'au Tizi N'kouilal, le bataillon emprunte la piste du
versant Sud du Terga N'ta Roumi. La 2ème Compagnie prend
position sur ce versant, face au Sud. Le P.C. et le
C.C.A.S., continuent jusqu'à la cote 1370, la Compagnie
Bigot jusqu'à I460 et le P.I.S.T. jusqu'à Tizi Temezouart.
À 5 h 30, toutes les unités sont en place. Kimono 4 amorce
son mouvement vers le Sud-Ouest par la route qui descend
du Tizi N'kouilal. La
2ème Compagnie aperçoit quelques rebelles, qui avancent
sur cette même route, deux kilomètres plus bas, et
disparaissent sur les pentes boisées du versant Est du
ravin. La C.C.A.S. envoie une section reconnaître une
grotte dans la paroi du Terga N'ta Roumi, où elle relève
des traces d'occupation récente par trois ou quatre
personnes. Le ratissage du terrain débute à 7 heures. La
2ème Compagnie se dirige vers la cote 1267 et la Djemaa
Timessouine, 1a Compagnie Bigot vers 966. Le P.I.S.T.
fouille Tifires, après avoir posté un élément sur 1528. De
966, la Compagnie Bigot continue en direction des mechtas
de 1144, qu'elle fouille, et où elle est rejointe par le
P.C. Kimono 4, sur renseignements fournis par le piper et
la 2ème Compagnie, découvre plusieurs caches, contenant
des vivres et matériels divers. À I3 h 30, le P.C. et la
C.C.A.S. s'installent sur le mamelon, qui, au Nord, domine
le village de M'zarir, tandis que les compagnies en
effectuent l'encerclement : le P.I.S.T. à l'Ouest, le
I/50ème R.A. au Sud, la 2ème Compagnie à l'Est et la
Compagnie Bigot au Nord. En traversant l'oued, la 2ème
Compagnie découvre une cache qui abrite deux rebelles.
L'un d'eux, Aggad Dao ben Mohamed, chef de l'O.P.A.
M'zarir, est abattu, son acolyte capturé. Le Colonel
d'Arrouzat, qui commande l'opération, effectue en
hélicoptère une rapide visite des unités. La fouille du
village, effectuée en présence de 1'0.R. du quartier
(50ème R.A.), et de 1'0.R. du bataillon, ne donne aucun
résultat. Vers 1 heures, le bataillon se regroupe et
rejoint la route nationale, cependant que Kimono 4 et la
2ème Compagnie s'installent en points d'appui pour passer
la nuit dans le village. Le convoi, retardé par plusieurs
coupures de route, rejoint vers I7 H 30. Retour à Bouïra
pour 19 H 45. Le P.I.S.T. et les sections de la 1ère et de
la 3ème Compagnie sont hébergées à la Ferme Cathala. Ils
rejoindront leurs cantonnements le 24 dans la matinée,
tandis que les camions de la 2 sont dirigés sur M'zarir,
pour récupérer la compagnie. Les 1ère, 3ème et 4ème
Compagnies constituent une Compagnie de Marche pour le
Tala Guilef, où elle restera du 25 mai au 1er juin.
Le 25, également, 1a 2ème
Compagnie participe, en Forêt de Babor, à une opération du
secteur de Dra El Mizan. L'O.R. et la section d'intervention
effectuent, le 27, une patrouille au Ras Touila et au Ras
Tickb0uch. Le 29, la
1ère fournit l'escorte d'un chantier des Eaux et Forêts;
la 3, 1a protection d'une équipe des Travaux Publics. La 4
patrouille à Karouba et Tala Rahart, la C.C.A.S. au Moulin
d'Afoud et au Moulin de Tassala. Cependant que la 2ème
Compagnie et le P.I.S.T. refont ensemble, les 28 et 29,
l'opération du 23 mai : Fouille de la zone de M'zarir,
occupation du village, ratissage de l'Oued Iril Bouames,
dans le lit duquel de nombreuses traces de passages sont
relevées. Juin La 2ème Compagnie repart le 1er
juin, pour un bouclage sur la R.N. n° 5 et l'Oued Khalous,
au bénéfice de Dra El Mizan. La 4ème Compagnie poursuit
l'amélioration de ses installations et la construction de
nouveaux baraquements du Centre d'Instruction F.S.M.A..
Une patrouille de la 4 à
Taourirt Amar, abat, le 4 juin, le nommé Aoune Ahmed ben
Mohamed, qui s'enfuyait à son approche Vers 20 heures, un
message de la 27ème D.I.A., signale la présence, près du
Lac Goulmine, d'une bande de quarante cinq hommes, armés
d'un F.M., et d'une dizaine de fusils de guerre. Dans le
cadre d'une opération effectuée par le secteur Nord du
Djurjura, il est demandé au 22ème B.C.A.. d'assurer, pour
5 heures du matin, le 5 juin, le bouclage de la cuvette du
Lac Goulmine, face au Nord. La 1ère Compagnie avait prévu,
ce soir là, une forte embuscade de nuit à Tanagount. Cette
embuscade est renforcée et intégrée dans le plan ce
bouclage. La 2ème Compagnie, commandée par le Lieutenant
Sommeron, quitte la Ferme Porcher à 23 h 30, escortée par
les scout-cars de la C.C.A.S. À son passage à Aïn
Allouane, elle est renforcée d'une grosse section, (40
hommes), de la 3ème Compagnie. La nuit est belle et
claire. Débarquement à la Croix de Lorraine. La
progression s'effectue, assez rapide, en marche non
couverte, par la route du lac. Le bouclage est mis en
place sur 1844 et I657, pour 4 H 30. Le jour se lève. À 5
h 30, 1a visibilité est suffisante pour permettre au
Lieutenant Sommeron d'envoyer une section fouiller les
replis de la falaise Nord-Ouest de I772. À l'approche de
la patrouille, un groupe d'une trentaine d'hommes se
replie en direction de 1920, suivi, peu après, d'un second
groupe d'une vingtaine d'individus, dont plusieurs femmes.
La section continue son approche. Vers 6 h 45, elle est
prise à partie par un groupe de six rebelles, retranchés,
dans les rochers. Après un bref échange de coups de feu,
les adversaires décrochent. Trois d'entre eux se faufilent
vers le Sud, entre les rocailles qui hérissent le terrain.
Le ratissage continue et permet de découvrir une grotte
occupée par deux. ou trois hommes, qui refusent de se
rendre, et ouvrent le feu. Le Sergent Plessis et le
Chasseur Benkaka, de la 3ème Compagnie, se couvrant
mutuellement, s'approchent à distance de jet de grenade de
l'orifice, dans lequel ils balancent plusieurs 0.F. Dès
que celles-ci ont explosé, ils bondissent à l'intérieur de
la grotte et en maîtrisent les occupants. L'un d'eux,
blessé au genou, est adjudant de la branche politique du
F.L.N.. Les documents récupérés sur lui, en même temps que
son arme, un P.A. 7,65, et un poste transistors,
concernent le secteur de Dra El Mizan. L'autre, son garde
du corps, est blessé au visage. Un fusil de chasse, deux
cartouchières garnies et deux djellabas sont retrouvés au
cours de la fouille de la grotte. Le P.C. et la 1ère
Compagnie sont avisés par radio qu'une partie de la bande
semble s'être enfuie sur le versant Sud, en direction Bou
M'charof. Le 7ème B.C.A., qui opère au Nord-Est, signale
une bande importante, en marche vers le Djebel Ti
Assassine. Il s'agit en réalité d'une unité amie qui vient
prendre position en bouclage. Deux compagnies du 159ème
B.I.A. franchissent la crête du Djurjura à l'Est de la
Dent Du Lion, pour s'aligner sur la 2ème Compagnie et
procéder à la fouille du versant Sud en direction de
Guendour. Un bouclage lointain est mis en place au Sud :
P.C. du 22 à Guendour, Section d'Intervention à Idoumaz,
Section Engins vers le Bou Beri, Harka d'Irhorat de 941 à
1014. La 4ème Compagnie a franchi l'Oued Ed Douss et
remonte l'Oued Guendour. Elle continue jusqu'à Djemaa
Aourir, sur 960, et pousse une reconnaissance jusqu'à
I096. Le P.I.S.T. a pris position en 1671. Les blindés du
2/I9ème R.C.C. escadronnent au confluent de l'Acif Boudra
et de l'Oued Ed Douss. Il est 11 h 20. Les deux compagnies du I59ème B.I.A.
éprouvent quelques difficultés à se mettre en place sur
l'arête cahoteuse du Djurjura. La marche de la 2ème
Compagnie est, de son coté, ralentie par le brancardage du
prisonnier blessé au genou. Le ratissage se déroule sans
incidents. À 16 h 30, les unités de fouille atteignent le
bouclage vers Guendour. Le convoi du I59ème B.T.A. vient
rechercher ses compagnies à Guendour. La 1ère regagne
Merkalla, et le P.I.S.T., Tikjda. Le corps d'un troisième
rebelle a été retrouvé au sommet de 2002. Le gros de la
bande a réussi à s'infiltrer vers le Nord, vers son
secteur. L'examen du poste transistor récupéré révélera
qu'il est bloqué sur une fréquence déterminée, pour capter
des émissions en graphie. L'étude du problème est confiée
aux spécialistes Trans. de la 27ème D.I.A.. Jusqu'au 10, patrouilles et travaux,
embuscades et escortes, soins médicaux dans les villages
des sous-quartiers. Le 9, la 2ème Compagnie a été mise en
alerte et dirigée sur Maillot où elle passe la nuit du 9
au 10. Le 10, à 7
heures, elle est amenée par camions à l'aplomb de
Takerboust, où elle est mise à terre. De leur coté, les
1ère et 4ème Compagnies forment une Compagnie de Marche,
qui constitue la réserve opérationnelle. La 2, commence
son ratissage vers le Sud à 9 heures. Elle fouille sans
résultat, le village d'Iril Ou Chekrine. Les traces de
passage récent sont cependant relevées. Cent mètres plus
bas, la section de tête est soumise à un tir très violent
d'armes automatiques et individuelles. Le Caporal Harki
Oulmi Saïd, blessé, est ramené au dessus du village, où
l'hélicoptère vient le prendre. L'aviation intervient à la
mitrailleuse. Dès le départ des avions, l'artillerie prend
le relais, tandis que les sections manoeuvrent par les
ailes. Le feu adverse cesse. À 13 h 30, l'artillerie se
tait. La progression reprend. Quelques accrochages
sporadiques avec des isolés où de petits groupes
permettent la mise hors de combat de treize fellaghas et
la récupération de dix armes. Au cours de ces accrochages,
le Caporal-chef Gabriel Hebrard reçoit un projectile au
thorax. Une D.Z. est improvisée pour l'hélicoptère qui
l'amène à l'hôpital de Tizi Ouzou. L'avance se poursuit.
Deux nouveaux rebelles sont abattus et leurs armes
saisies. Une nouvelle résistance se dévoile brutalement, à
bout portant. Le Chasseur De Première Classe Lafont tombe,
mortellement atteint, et près de lui le Harki Mansouri
Arezki, touché par la même rafale. Un peu plus loin, le
Sous-Lieutenant Brucci, D.L.O. du 50ème R.A. et le
Chasseur Casimir Bonnet, sont grièvement blessés. Les
trois adversaires sont abattus. Le ratissage se poursuit
sans nouvel incident, jusqu'à hauteur du bouclage. Retour
à Bouïra pour 23 heures. La journée a été rude pour la
2ème Compagnie qui déplore deux tués et deux blessés. Mais
elle a abattu dix huit rebelles, récupéré un P.M., sept
fusils de guerre et cinq fusils de chasse. La bande
accrochée représentait les restes de la Katiba 322, qui
vient de subir de nouvelles pertes importantes en hommes
et en armes. Les obsèques du Harki Mnnsouri Arezki ont
lieu le 11 juin à Bezzit, en présence du Colonel
d'Arrouzat, qui épingle la médaille militaire et la Croix
de la Valeur Militaire sur le linceul. Une escorte de la
C.C.A.S. conduit à Aïn Taya la dépouille mortelle du
Chasseur Raymond Lafont. L'activité des compagnies ne se
ralentit pas. Le I2, une patrouille de la 1ère
Compagnie découvre une cache abri pour deux hommes. Aucune
trace d'occupation récente. Le même jour, la 4 patrouille
à Taourirt Amar, le 13, dans les Goumgoumas et les Ouled
Yahia. Partout, dans les villages, on prépare la
célébration de l'Aid El Kebir. Les commandants de
Compagnie effectuent des distributions de vêtements, de
blé et de semoule aux familles les plus nécessiteuses.
L'Aid El Kebir est célébré le I7
juin, dans l'allégresse générale, suivant les rites et
traditions, par la population musulmane. Une grande Diffa
réunit chrétiens et musulmans sous les oliviers de
Guendour, en présence du colonel commandant le secteur et
du maire de Bouïra. Le
lendemain, une prise d'armes de secteur a lieu à Bouïra,
pour la commémoration de "l'Appel du I8 juin". La 2ème
Compagnie et la C.C.A.S y représentent le 22ème B.C.A. Une
remise de décorations clôture la cérémonie. La 1ère Compagnie assure, plusieurs
jours durant, la protection du chantier de récolte de
liège, en forêt de Beni Ismaïl. Au cours d'une patrouille dans les
Goumgoumas, le 2I, une section de la 4ème Compagnie
intercepte un groupe de quatre H.L.L., l'un Slimani
Achour, est abattu, son fusil de chasse saisi, ainsi que
deux djellabas et des documents. Le lendemain, c'est l'autodéfense de Merkalla
Bas - Tarzout, qui intercepte et abat le Sergent Sid Ali,
dit "Harad", originaire de Sélim, responsable politique de
la fraction. Il était armé d'un revolver à barillet. Une
patrouille de la 1ère Compagnie effectue une
reconnaissance sur Tanagount, où un piège a été déclenché
au cours de la nuit du 2I au 22, par le passage d'un
mulet. La même patrouille observe de loin, vers Anatra, un
troupeau de moutons escorté par plusieurs hommes en
treillis. Le 23, la
2ème Compagnie est mise à la disposition du quartier des
Ksars, pour une opération qui se déroule sans incident et
se termine à I9 heures. Elle repart le 26, en appui du 50ème R.A.,
pour une opération au Nord de Maillot. Le convoi, parti de
Dra El Khemis à 3 heures du matin, se dirige vers le
village de Selloum qui est fouillé par le 1/50Oème R.A.,
tandis que la 2, à pied, progresse vers 830, puis 978.
Vers huit heures, au cours de cette marche, la section de
tête débusque trois rebelles. L'un d'eux, détenteur d'une
grenade F.I. est abattu. L'avance continue en direction de
Taddel Djedid et Irzer. Il était initialement prévu que
des éléments du 7ème B.C.A., descendant du Tizi N'kouilal
effectueraient leur jonction avec les unités de fouille.
En raison du retard qu'ils ont pris dans la matinée, le
mouvement est annulé. La 2ème Compagnie se dirige vers Aïn
Taliouine, en protection de l'unité qui fouille Iril
Hammad, puis rejoint Maillot par la piste de l'Oued
Ouakour. Retour au cantonnement pour 20 heures. Les 28 et 29 juin, un vétérinaire
militaire vient examiner et vacciner les troupeaux des
paysans d'Aïn Allouane Le chef de corps inspecte le poste
de Merkalla le 29. Ce même jour, se termine la récolte du
liége, qui a permis de réaliser trois cent cinquante
quintaux. Le nommé Arar Ali, de Merkalla, fiché comme
ravitailleur des rebelles, est arrêté. Le 1er
juillet, tandis que la 2ème Compagnie grenouille en Forêt
des Azerou, et que la 4ème patrouille dans le Sud de son
sous quartier, la 3 implante quatre embuscades dans la
région d'Aougni, Anatra, Bou M'charof. Dans la soirée, le
groupe de harkis qui compose l'embuscade d'Anatra,
intercepte un convoi de trois mulets, escortés d'une
quinzaine de fellaghas. Un échange de coups de feu assez
vif s'engage, tandis que l'adversaire réussit à s'enfuir
vers le Sud. À Tikjda, le P.I.S.T. est harcelé de quelques
coups de feu partant de I472. Les 1ère et 4ème Compagnies constituent une
Compagnie de Marche, qui est dirigée, le 3, vers le Tala
Guilef, d'où elle reviendra le 11 juillet. Le 4, le 22ème B.C.A., constitue un
sous-groupement, commandé par le Chef de Bataillon Giraud,
et composé des 2ème et 3ème Compagnies, et de la C.C.A.S.,
(297 hommes), renforcées d'un escadron à pied du I9ème
R.C.C., de deux pelotons de Kimono 4, d'une compagnie du
57ème R.I., basée à Sidi Brahim, et d'un D.L.O. du 50ème
R.A.. L'objectif est la région, bien des fois visitée, du
Djebel Mentheut, au Sud de Beni Mansour, l'une des zones
refuge des fellaghas de la région 2, de ceux de l'Ouest -
constantinois, et, à l'occasion, de ceux de la zone
Sud-algérois. Le convoi du bataillon quitte la Ferme
Porcher à 3 h 30. Les véhicules sont abandonnés à l'entrée
Nord du passage de l'Oued Chakrane au travers de la
Montagne en Anneau. Progression à pied, par la piste qui
longe l'oued, dans l'ordre : 2ème, C.C.A.S., P.C., 3ème
Compagnie. L'escadron du I9ème R.C.C. vient à pied,
directement, depuis le poste de Tigrine, en traversant le
massif du Zaalellou. De son coté, l'élément du 57ème R.I.
s'est porté, depuis Sidi Brahim, sur la crête du Bou
Kraled, qu'il occupe. Le bataillon traverse la Montagne en
Anneau et escalade le Taourirt Tourga par l'arête N.E. La
montée est rude. La piste qui grimpe au Taourirt Tourga
est particulièrement abrupte, et la marche est rendue
encore plus pénible par un soleil qui tape dur dés son
apparition. À 7 h 30, 1a 2ème Compagnie est sur I044. La
C.C.A.S et la 3 abordent peu après le sommet de 959. La
section de tête de la 2 ouvre le feu, d'assez loin, sur un
groupe d'une vingtaine d'hommes, habillés de treillis et
porteurs d'armes de guerre, qui s'enfuient en direction de
766. Le Commandant Giraud fait intervenir le D.L.O., qui
demande à la batterie canons un tir de barrage dans le
ravin de l'Oued Azerou. Une patrouille de T6, qui survole
la zone d'opération, intervient à la mitrailleuse, dès la
fin du tir d'artillerie. L'avion d'observation les guident
sur un groupe de six hommes, qui remontent le lit à sec de
l'Oued Tigrine. Un deuxième groupe est signalé au Sud,
vers le Hammam De Beni Ouagag. À 10 h 20, le colonel
commandant l'opération arrive en hélicoptère au P.C. du
Commandant Giraud. Il donne mission au 22ème B.C.A. de
procéder au ratissage de la zone traitée par l'artillerie
et l'aviation. La fouille commence à 10 h 30. La 2ème
Compagnie est axée sur Aïn Tigrine, la cote 711 et l'Oued
Azerou. La C.C.A.S., partant de 959, suit la ravin qui
rejoint l'Oued Timsilin. La 3ème Compagnie, partant
également de 959, se porte, à cheval sur la piste axée
S.N., jusqu'à la cote 69I. Arrivée à ce point, face à
droite en direction du N.E. et ratissage des Oueds Azerou,
Timsilin Et Bou Smaïle. La section de la 2, qui fouille le
versant Ouest de 7II, abat deux fellaghas, armés, l'un
d'un fusil de chasse, l'autre d'un revolver d'ordonnance 8
m/m, Mle 1892. Nouvel accrochage, un peu plus loin, sans
résultat. La 2ème Compagnie arrive sur 59I vers 11 H 30.
En fin de progression, elle a trouvé le cadavre de
l'adjudant intendant régional (région 322), tué par le
mitraillage de la chasse, et récupéré son revolver. Elle
marque alors un temps d'arrêt, pour donner à la 3ème
Compagnie le temps de s'aligner à sa hauteur, face au
Nord-Est. Le ratissage reprend à 11 h 45. Dès le départ,
la 2 abat un nouveau rebelle, armé d'un revolver. La
progression est très lente. La 3 et la C.C.A.S modèlent
leur allure sur les sections de la 2, qui avancent dans le
fond de l'Oued Azerou, particulièrement accidenté, et
tapissé d'un fourré très dense. Vers I4 h , la 2 accroche
de nouveau et blesse un fellagha, qui est capturé. Il
s'agit de Nebraski Salah ben Belkacem, depuis deux ans au
maquis, artificier de la région 322. Il faisait partie
d'un groupe appartenant à l'État-major de la région, fort
de dix sept nommes, qui se sont dispersés dés l'arrivée
des troupes. Un hélicoptère vient le chercher à 15 heures
pour l'emmener au P.C. opérationnel. Le bataillon rejoint
ses véhicules à I6 heures, et se dirige vers Maillot Gare
pour le bivouac de la nuit du 4 au 5. Le convoi repart à 5 heures du matin
pour Tamziabt. Débarquement. Progression à pied : la 2
jusqu'à la cote 610, la 3 vers la base des mouvements de
terrain cotes 723 et 883 La 2ème Compagnie découvre, dans
le ravin de l'oued qui longe 6IO, un hameau de six abris,
recouverts de rondins, et étalés dans le bas de la pente.
Ils peuvent abriter chacun une dizaine d'hommes. Vers 11
heures, elle trouve de nouvelles caches, contenant du
ravitaillement : trois cents kilos de pommes de terre,
trente kilos de café, des conserves, des galettes de
farine. Un half-track du I9ème R.C.C. vient récupérer le
butin. Les véhicules sont rejoints, et le convoi regagne
la Ferme Porcher pour I5 heures. Sur la foi de renseignements, qui indiquent
que la Katiba 322, maintenant réduite à deux petites
sections, s'est réfugiée avec ses blessés, après avoir
subi un accrochage le 4 juillet, une opération de secteur
est décidée pour le 8 juillet, sur M'zarir. Le bataillon
met en ligne, sous les ordres du Commandant Giraud, la
C.C.A.S. (Capitaine Gibot), la 2ème Compagnie (Capitaine
Gaston), une Compagnie de Marche 3ème, l4ème et Harka
d'Irhorat (Capitaine Bigot), et un escadron du I9ème
R.C.C. L'opération est une réédition de celle du 23 mai.
Le convoi, formé à la Ferme Porcher, démarre à 3 h 45. par
Aïn Allouane et Tikjda, il gagne l'Akouker où l'on
débarque à 6 h 40, Les compagnies empruntent la piste qui
longe le Terga N'ta Roumi par le N.E. et se dirige vers le
Sud. À 8 heures, la corne Sud-Ouest du Terga N'ta Roumi
est atteinte. Le bataillon se déploie, pour, face au Sud,
ratisser les Oueds Irzer, Tizi N'kouilal, Tacift Sif
Bouiedane et Tacift Erzerou Bou Djane. La 2ème Compagnie
est à l'Est, ayant à sa droite l'escadron du I9ème R.C.C.,
au centre le P.C. et la C.C.A.S., sur I370. La Compagnie
de Marche à l'Ouest, axée sur Tarzout. Le commando de
chasse Kimono 4 boucle la vallée au Sud de M'zarir, et une
batterie à pied du 50ème, au Sud, constitue une unité de
réserve. Dès le départ, la 2ème Compagnie intercepte un
groupe d'une quinzaine de fellagas, qui remontent le ravin
de l'Irzer Tizi N'kouilal en direction du col, et, par le
feu, l'oblige à se disperser et à s'enfuir vers le Sud. La
progression continue. À 10 heures, le Commandant Giraud
transporte le P.C. et son escorte sur 1283. La 2ème
Compagnie a dépassé la cote I2I2. La Compagnie de Marche
arrive au village de Tarzout qu'elle aborde à h 30 et
qu'elle fouille. Au cours de son mouvement, la 2 a
découvert le cadavre du nommé Aimen Ali ben Mohamed., qui
faisait partie du groupe sur lequel elle a tiré au départ.
Le P.C. s'est porté sur 1140. À 13 heures, la 2ème
Compagnie couronne les pentes dominant M'zarir à l'Est, et
la Compagnie de Marche occupe l'oliveraie à l'Ouest du
village. L'escadron du I9ème R.C.C. s'infiltre dans
l'agglomération par le Nord. Le Commandant Giraud arrive à
M'zarir, tandis que la Compagnie de Marche fouille le fond
de l'oued. À 14 h 45, les compagnies, délaissant M'zarir,
continuent le ratissage en direction d'Illilten, et
rejoignent le convoi, qui attend sur la R.N.5., à hauteur
de l'usine électrique. Six suspects, interpellés au cours
du ratissage, sont remis à l'O.R. du quartier de Maillot.
Retour à Bouïra pour I9 heures 45. Activités de sous-quartiers et préparation du
défilé jusqu'au I4 juillet.
Le I4 juillet, le bataillon
participe, en début de matinée, aux cérémonies du secteur,
et au défilé qui se déroule à Bouïra, et à l'issue
desquels a lieu une cérémonie de remise de décorations. À
10 H 30, les détachements des compagnies sont rassemblés
dans la cour de la Ferme Porcher, autour du monument,
élevé devant le P.C. à la mémoire des morts du bataillon :
Officiers, Sous-officiers, Chasseurs et Harkis. Fece à la
stèle, fait de pierre du Djudjura, aux lignes simples et
rustiques, encore recouverte de son voile, se sont
rassemblés les fanions des compagnies et leur garde, les
commandements des compagnies et les détachements
symboliques de celles-ci, les autorités civiles et
militaires, monsieur le maire de Bouïra, le Colonel
Lamarque d'Arrouzat, commandant le secteur, les officiers
de l'E.M. du secteur, les notables de la ville, le
Lieutenant chef de la S.A.S. d'Irhorat, les chefs des
villages, et bien d'autres habitants des Douars Haïzer et
Innesmane, les harkis, les membres des autodéfenses. Au
pied du monument, le fanion et sa garde Après l'envoi des
couleurs, le Chef de Bataillon Giraud évoque le sacrifice
des camarades tombés au combat pour la France et pour
l'Algérie Française. Son adjoint, le Commandant Mairet,
procède à l'appel des morts, comme une litanie à laquelle
on donne le répons : "Mort au Champ d'honneur !" Le
monument est alors dévoilé. Le Colonel d'Arrouzat
s'avance, dépose une gerbe. Sonnerie : "Aux Morts !".
Minute de silence.
Extrait de "L'Écho d'Alger" du 2I juillet I959 Émouvant hommage du 22ème B.C.A. à ses Morts Glorieux À
l'issue des cérémonies officielles du I4 juillet, une
manifestation émouvante avait lieu à la Ferme Porcher,
P.C. du 22ème B.C.A., aux environs immédiats de la
ville. Présidée par le Colonel Lamarque d'Arrouzat,
cette cérémonie intime ne réunissait que le bataillon et
ses proches. Autour du fanion du corps, se trouvaient
réunis les commandants des sous-quartiers, les chefs de
villages, les harkis, autodéfenses, et quelques
représentants des populations des Douars Haïzer et
Innesmane. Le 22ème B.C.A. avait rassemblé une section
représentant, avec son fanion, chacune des compagnies,
trop éloignées, hélas, pour pouvoir être toutes groupées
autour d'une stèle monumentale, très belle dans la
simplicité de ses lignes et sa rusticité. Oeuvre du
Bataillon tout entier, faite de pierre du Djurjura,
c'est l'hommage et la reconnaissance de tous ceux, qui,
dans les rangs du 22ème B.C.A., ont, depuis quatre
années, oeuvré pour la pacification dans les douars et
l'intégration des âmes. C'est ce que rappelait, dans une
allocution de belle venue, aussitôt après le lever des
couleurs, le Chef de Bataillon Giraud, commandant le
bataillon. Si le I4 juillet est la fête du renouveau et
de la fraternité, il est bon de se souvenir que
Renouveau et Fraternité n'ont pu se faire que par le
sacrifice d'un certain nombre, et qu'il convient de
garder présent en nos esprits les noms des Héros à qui
nous devons de célébrer le jour présent. Suivit l'appel
de leurs noms, chasseurs et harkis intimement mêlés,
comme ils étaient mêlés à leur dernier combat, comme ils
sont intimement mêlés à cette terre de province
française qu'est l'Algérie, qu'est la Kabylie,
intimement mêlés pour que vive la France dans le Douar
Haïzer, et que le Douar Haïzer tout entier voit, grâce à
l'effort commun se rétablir l'ordre, la liberté, la Paix
et la fraternité française. On n'étale pas ses deuils,
les grandes douleurs sont muettes, cette cérémonie fut
grandiose parce que simple et intime. Le souvenir des
sacrifices consentis par le 22ème B.C.A. restera
pieusement gravé dans cette stèle, où, chaque jour, se
lèveront les couleurs de la patrie. Nos félicitations
aux officiers, sous-officiers, chasseurs, harkis,
autodéfenses, pour leur fière allure durant le défilé.
Une mention spéciale au Commandant Giraud pour
l'organisation de cette pieuse manifestation.
Mais il appartient aux vivants
de continuer l'oeuvre commencée. Dés le I5, le Commandant Giraud emmène le
bataillon dans la région de Takerboust, M'lel, Djereah, où
se seraient réfugiés les restes de la Katiba 3II,
sévèrement bousculée les jours précédents vers Bordj Bou
Arreridj. Il rassemble la C.C.A.S., renforcée de la Harka
d'Irhorat, (Capitaine Gibot), la 2, (Capitaine Gaston),
une Compagnie de Marche, mi-première, mi-troisième,
(Lieutenant Manegrier), et la 4ème Compagnie, (Capitaine
Bigot). Le convoi quitte Bouïra à 5 H 45. Il a été précédé
par la 2ème Compagnie, partie une heure plus tôt, et qui,
encadrée par les chars du I9ème R.C.C., emprunte la route
du Col De Tirourda, pour débarquer à l'aplomb du poste de
Takerboust. De là, elle fouille le terrain en remontant
vers le col, en particulier les environs boisés de la
maison cantonnière d'Ain Zebda et les ravins au Nord et à
l'Ouest de ce point. Le Piper lui signale quatre fellaghas
qui traversent le terrain d'Est en Ouest devant elle. L'un
d'eux, Amara Hacène, est abattu, et son arme, un fusil de
chasse, récupéré. Le gros du bataillon arrive à 8 H I5 à
l'endroit où la 2ème Compagnie a débarqué. Il met pied à
terre, et reçoit l'ordre de fouiller le terrain, en
redescendant les pentes, vers le Sud, aucune présence
rebelle de quelque importance n'ayant été repérée dans les
hauts du relief. La 2ème Compagnie continue sa fouille de
la région Nord. La Compagnie Manegrier s'aligne sur l'axe
Djereah, Beni Hamdoune, Bois de Bahalil, Tazmalt, tandis
que la 4ème Compagnie, sur sa gauche, progresse par la
ligne de crêtes. La C.C.A.S. et le P.C. prennent position
entre les deux. La 2ème Compagnie reçoit l'ordre de
rejoindre le dispositif, à son aile Est, en direction
d'Iril Ou Chekrine et Bahalil. À 9 h 30, le P.C. est
installé sur I056, tandis que la Compagnie de Marche, qui
effectue la fouille de Djereath, demande la présence de
l'O.R. du 50ème R.A. pour contrôler les identités des gens
du lieu. Celui-ci rejoint le village et procède aux
vérifications, puis à M'lel et ensuite à Beni Hamdoune. Au
cours de ce dernier contrôle, un individu tente de
s'enfuir, et est abattu par les sentinelles qui bouclent
le village. Le ratissage se poursuit vers le Sud,
cependant que la 2ème Compagnie fouille Iril Ou Chekrine.
À I6 h 30, le bataillon retrouve son convoi à Tazmalt et
repart pour Bouïra. Les
patrouilles locales et embuscades reprennent jusqu'au 23
juillet. Deux insoumis sont arrêtés par la 4ème Compagnie
et remis aux gendarmes. Le 23 juillet, cependant que le
P.I.S.T. effectue, à partir de 4 h 15, une opération
divertion, dans le Tacift Sif Bouiedane, le bataillon,
composé de la C.C.A.S., renforcée de la Harka d'Irhorat,
(Lieutenant Sommeron) des 1ère et 2ème Compagnies,
(Lieutenant Manegrier et Capitaine Gaston) et d'une
compagnie mixte 3ème/4ème, (Capitaine Gelpi), quitte la
Ferme Porcher à 3 heures, sous les ordres du Commandant
Giraud. Il s'agit d'une opération mettant en oeuvre les
troupes du secteur de Bouïra, et baptisée "Pelvoux".
L'idée directrice en est un ratissage de la cuvette
d'Irzer, pour y empêcher le cantonnement de la Katiba 322.
Par Maillot, où il emprunte la route du Tizi N'kouilal, le
convoi gagne le plateau de Saharidj. Débarquement à 5
heures, au dessus du village. Quelques camions suivent par
erreur la rame des véhicules du 50ème R.A. qui continue
vers le col. Ils rejoindront vers 6 heures. Le commando
Kimono 4, qui s'est joint au 22ème B.C.A., ouvre la marche
en direction de Tala Rana et Belbara, avant de gagner la
croupe de I585, où s'était déroulé le combat du 30 mai
I958. La 2ème Compagnie suit, dans les pas de Kimono 4, et
arrive à 9 h 30 sur I585, sur lequel il prend position. La
1ère Compagnie dépasse alors la 2, et commence l'escalade
de I794, où elle arrive à 10 h 30, et s'y installe
défensivement. Le P.C. parvient sur I585, avec la C.C.A.S.
et la Compagnie Gelpi. Cette dernière se déploie sur la
ligne de crête entre I585 et I465. Le Colonel d'Arrouzat,
qui commande l'opération, vient en hélicoptère prendre
contact avec le Commandant Giraud. La 2ème Compagnie et
Kimono 4 ont commencé la descente vers l'Oued Irzer. La
1ère Compagnie, redescendue de I794, s'encastre dans le
créneau laissé vide entre la 2 et la Compagnie Gelpi.
Cette dernière aborde les bois qui couvrent le versant
jusqu'au Village D'irzer. Le P.C. prend position sur 1465.
Vers I5 heures, la 2ème Compagnie et Kimono 4 arrivent au
village d'Irzer, abandonné depuis I956. La 1ère Compagnie,
au cours de son avance, découvre deux caches contenant une
quantité importante de ravitaillement : trois cents litres
d'huile, une tonne de farine, et des couvertures. Faute de
moyens de transport, le tout doit être détruit sur place.
Le ratissage continue, en descendant la vallée de l'Oued
Irzer vers le Sud. À I6 H 45, 1e Colonel d'Arrouzat
apporte, en hélicoptère, les ordres pour le lendemain. Les
véhicules sont rejoints à Saharidj. Le convoi part, à I8 h
30, pour la maison cantonnière d'Ain Zebda, sur la route
du Col De Tirourda. À Aïn Zebda, le bataillon retrouve le
2/I9ème R.C.C., et installe son bivouac pour la nuit. Nuit
calme. À 5 H 30, les
compagnies prennent position, en base de départ, à
l'alignement de la maison cantonnière. La 2ème Compagnie
s'installe sur la R.N.15, face à M'lel. Kimono 4, à l'Est
de la 2, a pour premier objectif le village d'Iril Hazem.
La Compagnie Gelpi est axée sur Iril 0u Chekrine, à
l'extrémité Est du dispositif ; entre elle et le commando,
la 1ère Compagnie a pour mission de fouiller l'oued. Le
P.C. et sa protection passent derrière elle, par les hauts
de 1056, avec, en réserve, la Harka d'Irhorat. Au cours de
sa mise en place, la 2 ouvre le feu sur des individus, qui
remontent du Sud vers les crêtes du Djurjura. Elle pousse
une section sur I268, pour tenter l'interception ;
d'autres groupes de fuyards s'échappent vers le Sud, le
Sud-Ouest et le Nord-Ouest. À la demande du Commandant
GIRAUD, vers 6 heures, le poste de Takerboust envoie une
section en bouclage au Sud du village. Le P.C. prend
position sur la cote I056. Kimono 4 fouille le village
d'Iril Azem, et la Compagnie Gelpi celui d'Iril Ou
Chekrine. Les fouilles, terminées vers 8 h 30, ne donnent
aucun résultat. Le mouvement reprend en direction du Sud.
Le Colonel d'Arrouzat vient, à 9 heures, au P.C. du 22ème
B.C.A., pour étudier la situation. À 9 h 45, l'0.R. du
50ème R.A. transmet un renseignement qui donne la position
d'une cache, dans la zone prospectée par la 2ème
Compagnie. Le Capitaine Gaston envoie une section sur les
lieux. La cache existe bien mais les locataires l'ont
abandonnée. Ordre est donné de la détruire. Le commando
fouille Beni Hamdoune. Les unités de ratissage arrivent
sur le bouclage, et rejoignent le convoi à I2 h 40. Départ
en direction de Maillot. Au carrefour de Tazmalt, le Lot 7
quitte la route et glisse dans un ravin. À Maillot, les
suspects arrêtés au cours de la fouille des villages, sont
confiés à l'O.R. du quartier pour vérification d'identité.
Retour à Bouïra. La
2ème Compagnie n'a que le temps de changer de chaussettes.
Des le 25 après-midi, dans le cadre des opérations
"Jumelles", elle repart avec le 2/I9ème R.C.C. pour le Col
de Tirourda, où elle tend une série d'embuscades. Le 26
matin, elle est regroupée sur la D.Z. voisine, en vue d'un
héliportage qui ne se fait pas. Vers la mi-journée, elle
rejoint, en camions, la cote I767, à la disposition du
colonel commandant le secteur de Fort National, qui y
implante son P.C. Le
27 Juillet, les 1ère et 2ème Sections prennent position
sur l'Azerou N'tohor, en protection avancée du P.C., dont
la compagnie assure la garde. Le 28, la 1ère section ratisse la zone
sommitale de l'Azer0u. Les autres sections implantent pour
la nuit un réseau d'embuscades autour du Col De Tirourda.
La 2ème Compagnie est relevée
par la 4ème le 29 juillet à 9 h et rejoint en début
d'après-midi son cantonnement de Dra El Khemis. Pendant ce temps, depuis le 25, les
compagnies restées en postes, ont repris leurs activités
de routine La 3 reçoit, au passage, la visite d'un
officier supérieur du C.A. d'Alger, qui se rend. en
inspection à Tikjda. Le 2O, 1'0.R., qu'accompagne une
patrouille relève des traces récentes de passage en forêt
de Bouïra. Au cours de la nuit du 28 au 29, 1e
P.I.S.T. a envoyé une section tendre plusieurs embuscades
entre les villages de Tarzout et de Tifires, au Nord de
M'zarir. Ces embuscades, comme à l'accoutumée, doivent
rester en place vingt quatre heures et ne rentrer que la
nuit suivante. La nuit et la matinée ont été calmes, aucun
mouvement n'a été repéré, lorsque, brutalement, vers I5
heures, un groupe d'une dizaine de rebelles surgit à bout
portant de l'une des embuscades, blesse le guetteur,
bouscule et assomme les autres hommes, s'empare d'une
partie de l'armement, et disparaît dans le fond de l'oued,
en direction du Sud. L'alerte est immédiatement donnée. La
2ème Compagnie, à peine rentrée. de Tirourda, fonce vers
Tikjda, dés I9 h 45, accompagnée d'un peloton A.M. du
3/I9ème R.C.C.. De son coté, le Capitaine Scheibling, qui
commande le P.I.S.T., a dirigé deux sections sur la route,
jusqu'au Col de l'Akouker, en recueil de la section qui
remonte lentement avec ses blessés. L'audace du coup de
main laisse supposer qu'il s'agit d'hommes aguerris,
particulièrement bien entraînés, vraisemblablement d'un
commando de la Katiba 322. Celle-ci serait donc
actuellement dans la région de M'zarir. Bien plus tard,
des documents récupérés, et, en particulier, le compte-
rendu du responsable de cette action, révéleront qu'il
s'agissait seulement d'un groupe de mousseblines locaux
particulièrement gonflé. Pour l'instant il s'agit de
retrouver la bande qui a fait le coup. Le colonel
commandant le secteur met sur pied deux sous-groupements.
L'un d'eux, aux ordres du Commandant Pujols, du 50ème
R.A., comprend des éléments du quartier de Maillot, ainsi
que la 2ème Compagnie et le P.I.S.T. qui a récupéré tout
son monde. Sa mission est de fouiller la région Tifires -
Tarzout, la vallée du Tacift Sif Bouiedane et M'zarir. Le
22ème B.C.A., commandé par le Chef de Bataillon Giraud,
constitue le deuxième sous-groupement avec la 1ère
Compagnie, renforcée des harkis de la 2, (Lieutenant
Manegrier), la 3 (Capitaine Gelpi), et de la C.C.A.S. avec
la Harka d'Irhorat, (Lieutenant Sommeron), sous-groupement
qui doit assurer le bouclage de la zone d'opération. Dès
deux heures du matin, la 3ème Compagnie quitte Aïn
Allouane à pied, pour rejoindre la région de la Djemaa
Toumellitine. À peu prés à la même heure, le convoi de la
1ère Compagnie quitte Merkalla pour Sélim et la cote 80 où
elle prend position. Le C.C.A.S. et le P.C. se portent à
Sélim, à 5 heures, puis gagnent à pied le sommet de la
Djemaa Toumellitine, qui est atteint à 7 h 30. De là, on
aperçoit trois fuyards en direction de 531. Les harkis de
la 2 rejoignent à 9 heures et sont dirigés sur la 1ère
Compagnie. Rien à signaler en cours de journée. Les
véhicules sont retrouvés à Sélim et ramènent la C.C.A.S.
et la 1ère Compagnie à leurs cantonnements. La 3ème
Compagnie, qui regagne à pied Aïn Allouane, rend compte
qu'elle vient de découvrir deux mines sur la route, un peu
au dessus du carrefour avec la piste qui mène au village
de Sélim. L'une des mines est de fabrication locale,
l'autre est constituée de deux obus de 105 accolés. Elles
seront détruites sur place le lendemain matin. Or, ce jour
d'hui, trois convois importants ont emprunté cette route !
! Le Capitaine Gelpi envoie une section battre les abords
de la route, à droite et à gauche. Cette section découvre
des abattis et des emplacements de combat aménagés et
fraîchement camouflés sur les buttes qui surplombent la
route et le pont de Sélim. Le 29 juillet, au Col de Tirourda, la 4ème
Compagnie a relevé la 2, détachée à la garde du P.C.
Opérationnel du Secteur de Fort National. Elle effectue,
les 29, 30 et 3I juillet, des missions de protection
rapprochée du P.C. Août Le 1er août, à I0 heures, sur mission du
colonel commandant l'opération, le Capitaine Bigot désigne
la Première Section pour effectuer une reconnaissance sur
l'Azerou N'toh0r. En arrivant sur cette crête, le chef de
section rend compte de la présence de cinq rebelles vers
1711. Le Capitaine Bigot dirige les autres sections de la
compagnie. vers le ravin, orienté Est-Ouest, situé au Sud
de l'Azerou, pour en effectuer le ratissage. La 1ère
section prend position à l'extrémité Est de l'arête
sommitale de 1711. Vers 10 H 45 quelques fellaghas tentent
de s'enfuir vers le Nord en franchissant une barre
rocheuse sous le sommet. Trois d'entre eux sont abattus.
Le mouvement continue. La première section, qui arrive à
l'extrémité Ouest du sommet de 1711, surprend un groupe
d'une dizaine de rebelles, qui, par le fond du ravin, se
dirigent vers le Nord, et les prend sous son feu. Il est
I2 H 45. Pour les sections qui fouillent le ravin, la
progression se poursuit, difficile, hachée d'accrochages
rapides, à bout portant, et de réductions de résistances
qui se révèlent soudain entre les rochers et les buissons.
Vers I3 H 30, le Sergent Charles Balhouane est
mortellement blessé, en tête de son groupe. En tête du
groupe voisin, le Caporal Chef Serge Gillino, tombe à son
tour, alors qu'il venait d'abattre un fellagha retranché
dans un repli de rocher, et qu'il dirigeait l'attaque de
deux autres adversaires. Son adjoint, le Caporal Gérard
Biau, s'élance au secours de son chef et copain. En
rampant, il réussit à le tirer à l'abri et à récupérer son
arme. Il est blessé à son tour. Les hommes de son groupe
réduisent la résistance à la grenade. Le mouvement
continue, tandis que le Caporal Biau, et les corps de
Balhouane et Gillino sont, avec d'énormes difficultés,
ramenés à un endroit où l'hélicoptère peut venir les
chercher pour les transporter à l'hôpital de Tizi Ouzou.
D'autres accrochages se produisent encore, et ponctuent
l'avance de la compagnie. Le Chasseur Michel Blondel est
blessé par un rebelle, qu'il réussit à abattre. Le bilan
de la journée sera de dix-sept fellaghas abattus, cinq
fusils de chasse, un P.A. et une grenade récupérés. Mais
la 2ème Compagnie pleure deux de ses meilleurs gradés. La
compagnie passe sous les ordres directs du commandant du
6ème B.C.A., et s'installe en point d'appui pour la nuit.
Elle regagnera El Esnam le 8 août, sans avoir été engagée
à nouveau. Au cours de
la nuit du 2 au 3 août, une patrouille de la 1ère
Compagnie, en embuscade au moulin de Sidi Sala, échange
quelques coups de feu avec deux individus armés, l'un d'un
fusil de guerre, l'autre d'un fusil de chasse. Le 22ème
B.C.A. repart, le 3 août, à la recherche des auteurs de
l'agression contre l'embuscade du P.I.S.T., que des
informations localisent vers Saharidj. Le Chef de
Bataillon Giraud emmène avec lui la C.C.A.S., renforcée de
la Harka d'Irhorat (Lieutenant Sommeron), la 1ère
Compagnie, (Lieutenant Manegrier), la 2, (Capitaine
Gaston.), et la 3ème Compagnie, (Capitaine Gelfi). Parti
de la Ferme Porcher à 5 heures, le bataillon, renforcé
d'un D.L.O. du 50ème R.A, débarque à Saharidj.
Immédiatement, 2ème Compagnie en tête, suivie du P.C. et
de la C.C.A.S., la progression commence, par la ligne de
crêtes, et direction de 937. La 1ère Compagnie avance à
hauteur de la 2, à l'Est. Un escadron à pied du I9ème
R.C.C., à l'Ouest de la 2ème Compagnie, a pour mission de
ratisser l'Acif El Bal. Au cours du mouvement, quatre
fellaghas sont aperçus, fuyant vers l'Ouest, à hauteur de
la cote 1113. Un peu plus tard, alors que le P.C. a pris
position sur 936, trois autres rebelles sont vus,
remontant le ravinement en direction de 1113. Une unité du
1er R.C.P., (sous-groupement Nord) s'installe sur I465.
Deux hélicoptères armés "Pirates" prennent les fuyards
sous le feu de leurs mitrailleuses, sur les pentes de
I829. La 2ème Compagnie, suivie de la 3, continue vers
1112. La 1ère est sur 1016, et avance vers 1165, juste en
dessous des positions du 1er R.C.P.. La 3ème Compagnie
fouille les mechtas isolées du fond d'oued, en dessous de
B0urhab. Le Capitaine Gaston poursuit son mouvement, en
direction de I465, et reçoit mission de reconnaître les
ravins des affluents de l'Acif El Bal et le village de Bel
Barra. La batterie-canons du 50ème R.A. ouvre le feu, à I5
h , sur des mouvements suspects, signalés par le piper, au
Nord de 1112. La 3ème Compagnie, toujours en soutien,
prend position entre les cotes 734 et 848, pour surveiller
les débouchés au Sud de 1016. Les compagnies reviennent
alors vers les véhicules. Le convoi part pour Bouïra à I9
heures. La 3ème Compagnie passe la nuit à la Ferme
Cathala, et ne rejoint Aïn Allouane que dans la matinée du
4. Vingt quatre heures
de repos, et la 2ème Compagnie repart, le 6, en fin
d'après-midi, pour rejoindre Tikjda, où elle s'enrichit de
deux sections du P.I.S.T.. Départ à pied de Tikjda à 20 h
30, et marche plein Sud par la piste qui plonge en
direction d'Oubdir. À trois heures du matin, le Capitaine
Gaston met en place ses embuscades autour du noeud de
pistes. Le P.I.S.T. prend position à l'Est de la piste,
sur un mouvement de terrain qui domine le village de
Touerga. À 5 heures, la 2 repart, par la piste, en
direction d'Oubdir. Le P.I.S.T. signale au Capitaine
Gaston la présence de trois individus, dont un visiblement
armé, qui remontent dans sa direction Mais un groupe ouvre
malencontreusement le feu de trop loin, et les met en
fuite. Les coups de feu provoquent également la fuite
éperdue d'une vingtaine de fellaghas, qui déboulent vers
le Sud-Ouest, et se dispersent en direction de la vallée
de l'Oued Barbar. Le ratissage continue jusqu'au village
de Taourirt Tazegouart, après la fouille des fonds d'oueds
empruntés par les fuyards. Retour à la maison cantonnière
de Dra El Khemis pour midi. Patrouilles et embuscades,
travaux de postes. Le
9 août arrive au bataillon le Lieutenant Jean Martin,
venant du 42ème R.I.M. Le
10, l'O.R. escorté par la Section Intervention de la
C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat effectue un contrôle des
populations du Moulin d'Afoud et Moulin de l'Irzer. Un
stock important de ravitaillement destiné au F.L.N. est
récupéré. La C.C.A.S.
effectue, le 11, l'évacuation sur l'infirmerie du
bataillon, d'un villageois malade. Le I4, évacuation sur
l'infirmerie du secteur d'un enfant d'El Esnam. Du 11 au I4, 1a 2ème Compagnie
nomadise en forêt des Azerou. Débarquée, le 11 à 20
heures, au Moulin d'Afoud, elle y implante pour vingt
quatre heures un réseau d'embuscades. Le I2, à I9 heures, départ pour
Sélim, où elle arrive à 2I heures. Le scénario se
renouvelle, installation d'une série d'embuscades, qui
restent en place jusqu'au lendemain soir. À I9 h 3O, le I3, de nouvelles
embuscades sont tendues dans les ruines du village
d'Akboub. La 2ème section ouvre le feu, à 22 h 30, sur un
petit groupe de fellaghas venant du Sud, qui se
dispersent. Les embuscades sont maintenues toute la
journée du I4. Le soir, au moment de décrocher pour
rejoindre les véhicules à Taourirt, la 2ème section
explore la piste par laquelle les rebelles étaient
arrivés, et découvre un blessé. Son arme, un P.A., est
récupéré. Le Capitaine
Chaquin part, le I5 août, pour le Tala Guilef, à la tête
d'une Compagnie de Marche, formée d'éléments des 1ère et
3ème Compagnies. Dans la soirée, une patrouille de la 4ème
Compagnie accroche, près d'Ouled Yahia un petit groupe qui
se disperse aux premiers coups de feu. La 1ère Compagnie entreprend, le I7,
1a construction d'une infirmerie, destinée à l'assistance
médicale gratuite des populations de Merkalla, Tassala,
Innesmane. Car la mission que remplit le bataillon n'est
pas que militaire. Une grande part de l'activité du
bataillon a été, dès le début, orientée vers le contact
avec les populations locales. Le dialogue s'est engagé. Un
courant de compréhension et de sympathie est passé.
L'organisation des Douars Haïzer et Innesmane en villages
d'autodéfenses, la constitution des harkas, ont été de
nouveaux pas dans l'unité entre Français de souche
européenne et Français de confession musulmane. De plus en
plus, l'effort porte sur l'amélioration des conditions de
vie des populations locales. À Irhorat, autour de la
S.A.S. et de l'école, le village de regroupement des
habitants de Sélim s'est construit en dur, avec
l'électricité et l'eau. Dans tous les postes, les médecins
du bataillon reçoivent, de plus en plus nombreux, les
malades, aux consultation quotidiennes d'A.M.G.. Les
équipes d'assistantes sociales indigènes, A.S.S.R.A,
sillonnent chaque jour les pistes du quartier, pour se
rendre dans les villages, apprendre aux femmes les
rudiments d'hygiène familiale et personnelle, et les soins
à donner aux enfants. Le bataillon avait donné la priorité
des travaux aux écoles Chaque village en possède au moins
une. Il commence maintenant à bâtir des infirmeries de
village. Malgré les progrès importants de la pacification,
il existe toujours quelques rebelles à mettre hors d'état
de nuire. Le jour où
commencent les travaux de construction de l'infirmerie de
Merkalla, la 2ème Compagnie participe à une opération dans
le quartier de Maillot. Débarquée à 7 heures du matin sur
la R.N. 30, à hauteur d'Ansor Leklat, les 1ère et 2ème
sections commencent l'escalade du versant Ouest du Lala
Khedidja, et atteignent la cote I870. La 3ème section, qui
assurait la sécurité de leur progression, signale, vers 7
h 30, une trentaine de fellaghas qui se dirigent vers le
Nord-Est, à proximité de I870. La chasse, alertée,
intervient avec un certain retard, et mitraille sur zone.
Après le départ des avions, la 2ème section fouille la
région traitée, et abat un rebelle qui y était resté
caché. La 3ème section rejoint, en ratissant la bande de
terrain comprise entre la route et la zone mitraillée.
Quatre nouveaux rebelles sont débusqués et abattus. Trois
d'entre eux peuvent être identifiés : Amarene Messaoud ben
Slimane, Amarene Ali ben Saïd, Drizi Mohamed ben Slimane.
Tous mousseblines du Douar M'chedallah. Une seule arme est
récupérée. L'après-midi se passe à fouiller le terrain et
à y rechercher des caches. Le soir, mise en place d'un
réseau d'embuscades pour la nuit Le 18, la fouille du terrain recommence.
Quelques caches contenant du ravitaillement sont
découvertes. L'après-midi, la 2ème Compagnie remonte
jusqu'au Tizi N'kouilal, où elle tend ses embuscades de
nuit. Nuit calme. Retour au cantonnement dans la matinée
du I9. La Compagnie de
Marche du Capitaine Chaquin, qui opérait dans le Tala
Guilef, rentre à Bouïra le 20 août. Au cours des
embuscades et ratissages quotidiens, elle a trouvé dans
une grotte quatre cadavres déjà anciens et récupéré une
carabine Statti en mauvais état. L'O.R., agissant avec la
Harka d'Irhorat, arrête le nommé Cheboub Abdelkader, au
cours d'une patrouille à Tirilt M'tilguit.
L'interrogatoire de Cheboub provoque, le lendemain 2I,
l'arrestation de Bougrida Ahmed, dit "Amar", habitant lui
aussi Tirilt M'tilguit. Le 22, une embuscade de la 4ème Compagnie, au
Koudiat Matmor, intercepte un rebelle, qui s'échappe en
abandonnant sur le terrain une grenade MK2. Le Capitaine Gelpi procède, le
dimanche 23, au recensement des habitants de Guendour.
Patrouilles, travaux, escortes
et embuscades jusqu'au 27 août. Au cours de la nuit du 26
au 27, les rebelles incendient, à un kilomètre au Nord
d'El Esnam, un hangar abritant mille deux cents quintaux
de paille et une batteuse. Une opération inter-secteurs,
alignant un sous-groupement d'Akbou, (5ème B.T.), et un
sous-groupement de Bouïra, (22ème B.C.A.), est déclenchée
dans la région limitrophe des deux secteurs : Beni
Hamdoune, M'lel, Takerboust. La présence sur le terrain de
deux sous-groupements permet le nettoyage d'une zone plus
large qu'à l'habitude. Les limites en sont, le cours de
l'Oued Beni Melikeuche à l'Est, et la R.N. I5 à l'Ouest.
La démarcation entre les deux sous-groupements passe par
M'lel et Beni Hamdoune. Le 5ème B.T. opère dans le
compartiment Est, le 22ème B.C.A. dans le compartiment
Ouest. Sous les ordres du Commandant Giraud, le bataillon
aligne la C.C.A.S., (Capitaine Gibot), la 1ère Compagnie,
(Capitaine Chaquin), la 2, (Capitaine Gaston) la 3ème
Compagnie, renforcée de la Harka d'Irhorat (Lieutenant
Sommeron), et la 4ème, commandée par le Lieutenant Favier.
Le commando Kimono 4 lui est adjoint. Le convoi démarre du
P.C., le 27 à 4 h 20. Les unités mettent pied à terre, à 6
h 30, sur le route nationale N° I5, au dessus de
Takerboust, et prennent leurs positions sur la base de
départ, dans l'ordre, de l'Ouest vers l'Est : 1, 4, 3, 2,
Kimono 4. Le P.C. et la C.C.A.S. au centre, sur la piste
qui part de Takerboust et suit le ravin de Irzer Chakrane
jusqu'à la R.N. 26. Le 5ème B.T. est alignée à l'Est, en
prolongement de Kimono 4. La progression commence à 7 h 30
La fouille se déroule sans incident jusqu'à I4 heures ;
quelques caches sont découvertes, qui contiennent du
matériel de couchage et des ustensiles de cuisine. Tout
cela est détruit sur place. Les véhicules attendent sur la
R.N. 26. Retour à Bouïra à I6 heures 30. À la 4ème
Compagnie, où le regroupement des populations isolées des
Goumgouma vient d'être réalisé, le médecin-chef du
bataillon inaugure les séances d'assistance médicale
gratuite. À Merkalla, les murs de l'infirmerie s'élèvent,
de même que ceux du C.T.T. à la C.C.A.S.. Septembre Les épreuves de l'examen des élèves caporaux
se déroulent, le 3 septembre à la Ferme Porcher. Sur renseignements, la 2ème
Compagnie, renforcée de la Harka d'Irhorat, de la section
Intervention de la C.C.A.S., de deux sections de la 4 et
de l'O.R. et son équipe, effectue un important coup de
main, le 4 septembre, au petit jour. La 3ème Compagnie,
discrètement mise en place de nuit, fournit un bouclage,
en lisière Ouest de la forêt des Azerou. Partis à pied à 3
heures du matin, la 2 et ses renforts cernent le ravin
dans lequel le groupe rebelle a été repéré la veille au
soir, et donne l'assaut au petit jour. L'accrochage est
rapide et brutal, l'ennemi surpris et affolé, riposte au
hasard. Lorsque le feu cesse, gisent sur le terrain
l'Aspirant "Si Ali" responsable militaire de la Région
322, Nedjar Slimane, originaire de Guendour, ex adjudant
commandant la Katiba 322, cassé de son grade et muté du
secteur 2 au secteur 4, d'où il est originaire. À coté
d'eux : Hamdani Mohamed, Dit "Rougi", responsable du
secteur 4 ; Aouane Akli, Chef Nidham de la fraction Ouled
Essaït du Douar Haïzer ; B0uadar Mohamed, Moudjahid de la
fraction Ouled Chacha du Douar Tighrempt, et un inconnu.
Morts, également, Hamoudi Mahmoud, Caporal à la 2ème
section de la Katiba 322, transféré pour être jugé, et son
gardien, Boudraf Ali, de la section 1 de la katiba,
originaire du Douar Haïzer, fraction Ouled Abdallah.
L'Adjudant Meziane Moussa, responsable du secteur 1, Est
capturé. Un P.M. Beretta, un fusil de guerre, six fusils
de chasse et un P.M., sont saisis. Le lendemain, 5 septembre, l'O.R, revient sur
le terrain avec la section d'Intervention, pour une
nouvelle fouille des lieux. Quatre individus, dont une
femme, s'enfuient à leur approche. Trois sommations et
tirs de semonce, ils sont arrêtés. Il s'agit d'Amir Tahar,
dit "Hammouche, de Djadi Akli, de Berkat Bouzid, et d'une
femme, Boukamoun Madjouba Bent Mohamed, qui a été
légèrement blessée au cours de sa fuite. La fouille du
terrain permet de récupérer des documents, qui avaient été
dissimules la veille, au début de l'accrochage. Le Chef de Bataillon Giraud se rend
à la maison cantonnière de Dra El Khemis, pour y présider
la prise d'armes de transmission du commandement de la
2ème Compagnie, entre le Capitaine Gaston, qui est affecté
à l'E.E.P.M. d'Antibes, après quarante huit mois de
commandement de la compagnie en A.F.N., et le Capitaine
Chaquin. Le 8
septembre, à Merkalla, le Caporal Harki Gachi Rabah est
accidentellement tué par son fils. La troisième Compagnie découvre et détruit,
le 9, une vingtaine d'abris de faibles dimensions, dans
les environs de Beni Yagoun. Le 11, un G.M.C. du 72ème Bataillon du Génie,
quitte,la route à proximité de la Ferme Cathala et se
retrouve dans le fossé, provoquant la mort du Sapeur
Lafarguettes, et occasionnant des blessures aux Sapeurs
Heurtiet et Ouillet, tous trois du 72ème B.G. Également
blessé, les Chasseurs Claviet et Triouleyre, de la 1ère
Compagnie. Les blessés sont évacués par route sur
l'hopital d'Aumale. Un jeune berger d'El Esnam se présente
au P.C. de la 4ème Compagnie. Il vient signaler la
présence insolite d'un groupe d'hommes sur la voie ferrée.
Une patrouille, envoyée sur les lieux, découvre un obus de
105, muni d'un dispositif de mise à feu pression installé
sur la voie, au P.K. I39,7. Il est fait appel aux
spécialistes pour la relever et la détruire. Le Commandant
Giraud fait remettre au jeune garçon une somme de cinq
mille francs. Le nommé
Laïdi Slimane est abattu, le 13, par une patrouille de la
4ème Compagnie sur la rive Sud de l'Oued El Dous. La 3ème
Compagnie procède au recensement des habitants de Taougni.
La 2ème Compagnie et une
Compagnie de Marche composée d'éléments des 1ère et 4ème
Compagnies, se portent en renfort d'une opération, qui se
déroule, le 14 septembre, dans le quartier de Maillot. La
2 est maintenue en réserve au village d'Illilten. La
Compagnie de Marche, poussée sur le plateau de Saharidj, y
fait un prisonnier. La
2 rejoint la base le 15 septembre. La Compagnie de marche, qui reçoit le 19 la
visite au Commandant Giraud et du Lieutenant Martin, ne
rejoindra ses cantonnements que le 27 septembre, après sa
relève par la 2ème Compagnie. La 1ère Compagnie
entreprend, avec l'aide de ses harkis, la construction
d'un poste à Innesmane. La 2ème Compagnie repart, le 20 au
milieu de la nuit, pour s'intégrer au sous-groupement
"A'', commandé par le Chef D'escadrons Lévèque du I9ème
R.C.C., et qui participe à une opération baptisée
"Annette", dans la région Nord de Tameziabt. Les véhicules
sont abandonnés 3 h 30 à Tameziabt, et la 2 progresse
rapidement vers la cote 48I, qu'elle atteint à 5 h 45.
L'ensemble de l'opération de ratissage débute à 8 heures,
face au Nord. La 2ème Compagnie doit fouiller un ensemble
de petits ravins, peu profonds, mais très encaissés, aux
parois et aux fonds hérissés d'une végétation abondante.
La progression s'effectue lentement, car il est nécessaire
de fouiller le moindre repli de terrain et le moindre
buisson. À 9 h 30, la 1ère section est prise, à bout
portant, sous le feu d'un groupe, qui utilise une tranchée
creusée au fond d'un thalweg par le ruissellement des
eaux. Le Caporal-Chef Camerlo manoeuvre son groupe pour
déborder la résistance. Il abat un rebelle qui s'est
découvert, et se redresse, pour sommer les autres de se
rendre. Deux projectiles l'atteignent, à l'abdomen et au
bras. Le Sergent Labbé réussi à tirer son camarade à
l'abri d'un rocher. Le Groupe Camerlo réduit la résistance
à la grenade Trois cadavres gisent au fond de la tranchée.
Deux fusils de chasse, une grenade, un revolver, des
munitions, et des documents à demi calcinés sont saisis Au
cours du combats, les rebelles ont tiré une trentaine de
coups de fusil et lancé trois grenades. Un hélicoptère
emmène Camerlo vers l'hôpital, à 10 heures. Un second
hélicoptère revient, à I2 heures, chercher les cadavres,
pour identification par l'O.R. du quartier. La cote 522,
occupée par le bouclage, est atteinte en début
d'après-midi. La 2 rejoint Dra El Khemis. Une patrouille de nuit de la 3ème
Compagnie relève les traces d'un petit groupe rebelle à
l'Ouest d'Aït Krerouf, le 2I. Le bataillon est rassemblé le 23 septembre à
la Ferme Porcher, pour la célébration de la Sidi Brahim. À
11 heures, le Chef de Bataillon Giraud présente le 22ème
B.C.A. au Colonel d'Arrouzat, commandant le secteur Après
le lever des couleurs, le dépôt d'une gerbe au pied du
monument aux morts, et l'observation d'une minute de
silence, le Commandant Mairet, commandant en second, donne
lecture du récit des combats de Sidi Brahim. Le Commandant
Giraud prend ensuite la parole. Puis c'est la remise des
décorations : une médaille militaire, et quinze Croix de
la Valeur Militaire. Parmi les personnalités présentes, le
Colonel Compagnon, commandant le 1er Régiment de Hussards
Parachutistes ; 1e chef de bataillon commandant le 5ème
B.T. ; des délégations d'officiers de l'état-major et des
corps de troupe du secteur ; 1e sous-préfet de Bouïra ; 1e
maire de la ville, le lieutenant de la S.A.S. d'Irhorat ;
l'adjudant de gendarmerie ; les chefs des villages des
douars Haïzer et Innesmane. Les travaux de construction continuent. À la
1ère Compagnie, le poste d'Innesmane et l'infirmerie de
Merkalla. La C.C.A.S. poursuit l'achèvement du C.T.T. La
4ème Compagnie commence l'édification d'un poste destiné à
la protection du village de regroupement de Goumgouma. Et,
malgré ces servitudes, instruction., embuscades,
patrouilles. La 1ère Compagnie fournit le 26 septembre, un
groupe chargé d'escorter sur Alger un train de munitions.
La 2 quitte son cantonnement le
27, pour aller relever, sur le plateau de Saharidj, la
Compagnie de Marche, qui s'y trouve depuis le I4
septembre. Une patrouille de la 4ème Compagnie, dans le
Rheurbet ouvre le feu sur trois rebelles, qui réussissent
s'échapper. Deux suspects sont arrêtés dans les environs
immédiats. Le
Capitaine Gelpi, part, le 2&, pour le Tala Guilef, à
la tête d'une Compagnie de Marche, formée d'éléments des
3ème et 4ème Compagnie Le
centre d'instruction F.S.N.A. d'El Esnam, rattaché à la
4ème Compagnie, fournit, le 29, une patrouille de
surveillance de la voie ferrée. Un stagiaire provoque la
mise à feu d'un engin, et est blessé de plusieurs éclats.
Tandis qu'on l'évacue, la patrouille interpelle un
individu, qui avoue avoir rempli le rôle de guetteur
pendant la pose de l'engin par les mousseblines de
l'endroit. Le 30, au
cours d'une patrouille en forêt d'Haïzer, la section
d'intervention intercepte, en bordure de l'Oued Ed Douss,
douze personnes étrangères au Douar Haïzer. Une
importante opération, mettant en oeuvre quatre
sous-groupements, sous les ordres du Colonel d'Arrouzat, a
lieu les 2 et 3 octobre dans le massif du Lala Khedidja et
dans les deux vallées, de M'zarir à l'Ouest, et de l'Irzer
à l'Est. Ces régions servent depuis toujours de refuge aux
bandes rebelles, qui basculent de ]'une à l'autre, au gré
des opérations locales. Cette fois ci, c'est l'ensemble de
la région qui va être traitée, en bloc. Le sous-groupement
"A" comprend le 1er R.H.P, le 7ème B.C.A. et le P.I.S.T..
Il prend à son compte la fouille de la vallée de M'zarir.
Le sous-groupement "B", (5ème B.T.) traitera la cuvette de
l'Irzer. Le sous-groupement "C", commandé par le Chef
d'Escadrons Lévèque, est formé de la 2ème Compagnie du
22ème B.C.A., d'une batterie de marche du 50ème R.A., et
d'un escadron à pied du I9ème R.C.C.. Son objectif, au
centre du dispositif, est constitué par le versant Sud du
Lala Khedidja, et les villages de Bel Barra et Tala Rana.
Kimono 4, sous-groupement "D", agira dans la région
d'Agouilal, au Sud-Est de M'zarir. Le P.C. opérationnel
s'installe en bivouac sur le plateau de Saharidj. Sa
protection est assurée par un élément du 19ème R.C.C.. La
Harka d'Irhorat, et la C.C.A.S., du 22ème B.C.A..
L'ensemble est placé sous le commandement du Capitaine
Gibot À 6 heures, le 2
octobre, la 2ème Compagnie en tête, le sous- groupement
"C" quitte le bivouac de Saharidj, en direction de Tala
Rana. Le village est atteint à 8 h 45. Le Capitaine
Chaquin fait déposer les sacs, qui resteront à la garde
d'un groupe. Casse-croûte rapide. L'inspection des lieux,
permet de relever des traces récentes d'occupation, et de
constater que le sentier qui grimpe vers, 1566 a été
utilisé depuis peu. Reprise du mouvement à 9 heures.
Deuxième section à l'Ouest, direction I566. Première
section à l'Est, axée sur 1829. Entre elles, dans le ravin
qui sépare les mouvements de terrain, la 3ème section. Le
groupe de commandement du Capitaine Chaquin et la
quatrième section, (en réserve), suivent à vue la 1ère
section, que commande le Sergent-Chef Patrone. Le temps
est gris et le ciel très bas, les nuages enveloppent le
sommet à partir de 1600 mètres. En cours de progression, les éclaireurs de la
1ère section aperçoivent, quelques deux cents mètres en
avant, quelques hommes, habillés de treillis, qui
remontent à leur gauche par le fond du ravin. Sans doute
les gars de la 3ème section, qui ont avancé un peu vite !
Presque aussitôt, la 1ère section est soumise à un tir
nourri d'armes automatiques et de grenades à fusil. Tout
de suite, le Sergent Labbé, le Caporal-Chef Yves Delerue
et le Chasseur Robert Pejouan sont blessés. Les hommes en
treillis qui remontaient le ravin étaient des fellaghas.
En même temps, la 2ème section, que le Sergent F.D.L.
Mausset commande comme un véritable vétéran, est
accueillie, à courte distance de 1566, par le feu, très
violent, d'un groupe rebelle, qui a pris position dans les
rochers qui surplombent le versant. On se fusille à bout
portant. L'ennemi, vêtu de treillis et de tenues
camouflées, tire aux armes de guerre. La 2ème section
subit l'assaut rebelle. L'empoignade est sévère, au corps
à corps. Le Harki Maouci Amar est tué, étranglé par un
rebelle. Le Chasseur Marcel Barbier et le Harki Merabti
Ali sont blessés. L'adversaire se précipite pour récupérer
leurs armes. Le jeune Sergent Mausset contre attaque
immédiatement, repousse l'ennemi, reprend le contrôle du
terrain et ramène ses blessé et leurs armes à l'abris. La
troisième section tente de manoeuvrer par la droite, et se
fait prendre à son tour sous le feu de positions adverses,
installées au dessus de 1566, et qui couvrent le flanc
gauche de la positon rebelle. Il y a de nouveaux blessés,
le Sergent Harki Arfouni Ali et le Harki Chabti Amar. Le
Capitaine Chaquin pousse un groupe de la 4ème section et
la mitrailleuse de 1a compagnie en soutien de la 1ère
section, pour tenter de déborder la résistance par la
droite. Un autre groupe est envoyé en renfort à la 3ème
section ; un 3ème groupe est laissé sur place afin de
baliser sur la piste de 1829 une D.Z. pour l'hélicoptère.
En même temps, il demande le
soutien de l'artillerie et de l'aviation, bien qu'il soit
persuadé que l'appui aérien n'est guère réalisable, avec
ce ciel bas que l'on touche presque du bout des doigts. Le
groupe de commandement, qui vient de mettre en batterie le
mortier de 60, est immédiatement pris à partie par un
fusil mitrailleur. On déplace légèrement le mortier qui
commence son tir sur 1566. Les éléments les plus proches
du sommet ont reçu l'ordre de se replier de quelques
dizaines ce mètres, par mesure de sécurité. Mais le corps
de Maouaci n'a pu être ramené en arrière. L'un des obus de
mortier tombe dans un emplacement de mitrailleuse. Les
servants de l'arme bondissent à l'extérieur. L'obus
n'explose pas. Le fusil-mitrailleur adverse continue, par
rafales, son tir contre le groupe de commandement. Le
porteur du poste radio S.C.R. 300 est blessé à la cuisse,
et l'antenne de son poste sectionnée à la base. Le tir
adverse diminue d'intensité. Par petits groupes, dans
chaque section, les chasseurs repartent en avant. La 2ème
section prend pied sur 1566 à I3 heures, mais est aussitôt
clouée au sol par le tir des armes automatiques, qui ont
repris position plus haut dans la pente. Tout mouvement,
dans les trois sections, est sanctionné d'une rafale de
fusil-mitrailleur, tirée depuis I784. Un renfort arrive à I5 h 20, sous la
forme de deux sections, soit une cinquantaine d'artilleurs
du 50ème R.A., commandées par le Lieutenant Le Boulanger
et le Sous Lieutenant Martel. Ils viennent de Bel Barra.
Le Capitaine Chaquin donne au Sous Lieutenant Martel, la
mission de déborder vers l'Ouest, et de progresser vers
I784 en le contournant. La section du Sergent Mausset lui
emboîte le pas. Malgré une progression très prudente, la
Section Martel perd deux harkis, avant d'atteindre un
replat de terrain, en contrebas immédiat de 1784, toujours
occupé par l'adversaire. La Section Mausset débouche à son
tour, suivie de celle du Lieutenant Le Boulanger, et du
G.M.S., arrivé entre temps. Les sections s'alignent, face
à 1784. Alors que le
Lieutenant Le Boulanger, prend contact par radio avec le
Capitaine Chaquin, pour lui rendre compte, la position
subit, de plein fouet, l'assaut d'une soixantaine de
fellaghas, en majorité revêtus de tenues camouflées, et
armés de P.M., qui débouchent des rochers de 1784.I Ils
arrivent au contact en tiraillant, chantant et criant :
"Amis, ne tirez pas". Les deux sections du 50ème R.A.
reçoivent le choc de front, et n'ont pas le temps de
réagir. Elles subissent immédiatement de lourdes pertes en
tués et blessés. Les survivants réalisent
individuellement, comme ils peuvent, tout en se repliant.
La Section Mausset, qui n'a pas subi le choc frontal, fait
face, vigoureusement. L'accrochage, à courte distance,
dure une dizaine de minutes. Les G.M.S. se sont débandés.
Par petits groupes, la section se replie en arrière des
rochers qui supportent le plateau. Les tirs continuent de
part et d'autre. La 1ère section parvient sur les lieux à
I7 h I5. Au cours de son mouvement elle a été à plusieurs
reprises soumise au feu adverse. Le Sergent Chef Patrone
est mis au courant de la situation par le Lieutenant Le
Boulanger, qui a regroupé les survivants de ses sections.
Sous la protection de ses fusils-mitrailleurs, il entraîne
une équipe de voltigeurs, de rocher en rocher, reprend le
terrain perdu, abattant deux rebelles et récupérant leurs
armes. Les morts et les blessés peuvent être ramenés en
arrière. L'adversaire décroche. La Section Patrone occupe
le sommet de la barre rocheuse de I784, en batterie face
au Nord. Le Capitaine Chaquin, arrive, accompagné des 3ème
et 4ème sections. Pendant que se livrait ce combat pour la
possession de I784, les blessés de I566 ont été relevés et
amenés, ainsi que le corps de Maouaci, jusqu'à la D.Z. où
les hélicoptères sont venus les prendre. La 2ème section,
très éprouvée par le premier combat, et qui a supporté une
part du choc du second, est renvoyée à Tala Rana, en
renfort du groupe resté à la garde des sacs. En même temps
qu'il dirigeait les Sections Le Boulanger et Martel en
renfort de la 2ème Compagnie, le Chef D'escadrons Lévèque
envoyait deux pelotons à pied du I9ème R.C.C. sur le
versant Est du Lalla Khedidja, par I585, I794 et 1812.
Accrochés en cours de progression, ils avaient un blessé,
mais ils abattaient un fellagha et en capturaient un
second. Le reste du groupe rebelle se dispersait vers le
fond de l'Irzer. Les deux pelotons atteignent le sommet à
I8 h I5, et commencent la descente vers le Sud, à la
rencontre de la 2ème Compagnie. La nuit tombe rapidement,
très sombre sous le ciel bas. Par moments, ils se trouvent
à l'intérieur de la couche de nuages. Le chef de
détachement décide de s'arrêter sur 2058 et de s'y
installer en point d'appui pour la nuit. Le Capitaine
Chaquin a renvoyé vers l'arrière les deux sections,
durement éprouvées, du 50ème R.A., qui ont emmené leurs
blessés. La 2ème Compagnie, réduite à trois sections,
s'organise en point d'appui sur I784, où elle veille les
corps des tués du 50ème R.A.. La nuit est glaciale.
Impossible, par prudence, d'allumer le moindre feu. Et les
sacs sont restés à Tala Rana. Dès le petit jour, les renforts arrivent.
Tout le versant Sud du Lalla Khedidja est occupé. La
fouille du terrain, au dessus de I784, permet de retrouver
deux corps, que les rebelles avaient entraînés. Plus haut
encore, on trouve deux cadavres de fellaghas et leurs
armes, un Mauser et un Enfield 303. Des cartouches de tous
calibres sont ramassées. Des traces de sang, encore plus
haut sur la pente, indiquent que d'autres rebelles ont été
touchés. Les pelotons du I9ème, qui ont passé la nuit sur
2058, rejoignent vers 8 heures, avec leur prisonnier.
Après ratissage de la pente est, au dessous de I566, 1a
2ème Compagnie regagne Tala Rana et le plateau de
Saharidj, où elle bivouaque, en réserve opérationnelle,
jusqu'au 9 octobre. La C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat
rejoignent Bouïra pour 2I heures. L'adversaire, au cours
du combat sur 1566 a réussi à s'emparer de deux fusils
U.S., deux musettes de chargeurs F.M. et un manchon
lance-grenades. Ce combat est la dernière manifestation,
dans le secteur de Bouïra, de ce qui reste du "fameux"
bataillon de choc de la Willaya 3, qui alignait prés de
cinq cents hommes au début de 1958. Ils ne sont plus,
maintenant, qu'une soixantaine, une demi katiba. Et cet
effectif va continuer à s'amenuiser au cours des mois qui
viennent. Les 3, 4, et
5 octobre, activités locales. Le 5, 1a C.C.A.S., (P.C., Intervention,
engins, Harka de Sidi Sala, Harka d'Irhorat), est mise à
la disposition du quartier de Maillot. Départ de la Ferme
Porcher à 5 h I5. Briefing à 6 H 30, au carrefour de la
route d'Akbou, au Sud de Maillot. La compagnie quitte ses
véhicules à hauteur du pont sur l'Irzer N'chakrane, et
progresse par la piste en direction de Takerboust pendant
deux kilomètres, puis elle prend vers le Nord-Est, jusqu'à
556, où elle arrive à 8 heures, et se déploie en bouclage,
face au Nord. Le P.C. s'installe à 1 Km au S.O. du noeud
de pistes. La journée, froide, sous un ciel couvert et
très bas, se passe sans incident. À 18 heures, les
dispositions de bivouac et d'embuscades sont prises, pour
une nuit qui s'annonce particulièrement froide. Le 6 octobre, à 8 h 30, 1a Harka
d'Irhorat s'étale entre 556 et 57I, à cheval sur la piste.
La section d'intervention ratisse les fonds d'oueds,
actuellement à sec, aux parois très abruptes, qui ravinent
le flanc Nord-Est du mouvement de terrain. Vers 9 h 30, un
homme surgit de l'un d'eux et s'enfuit vers le Nord. Deux
rafales de fusil-mitrailleur le font se jeter à terre. Il
se relève, bras en l'air, et revient sur ses pas. Il
s'agit du Sergent-Chef Oumira Ahmed, adjoint liaisons et
renseignements du secteur à la Région 323. Une patrouille
est envoyée fouiller sa cache, tandis qu'il est pris en
charge par 1'0.R. du quartier. La journée se passe sans
autre incident. À 19 heures, les dispositions sont prises
pour une nouvelle nuit sur le terrain. Le temps ne s'est
pas réchauffé depuis la veille. Deux embuscades sont
tendues, l'une à l'Est, sur la piste, par la section
Intervention, l'autre, par la Harka d'Irhorat, dans le
ravin de l'Irzer N'chakrane, à l'Ouest. Au début de la
nuit, la Harka d'Irhorat ouvre le feu sur un groupe d'une
dizaine d'hommes qui se dirigeaient vers le Nord, font
demi-tour, et disparaissent vers l'Ouest. Le lendemain, à
6 h 45, 1e chef de section envoie une patrouille sur les
lieux. R.A.S.. À 11 h 15, la harka est repliée sur la
piste, à mi-chemin entre sa position et le P.C., pour
préparer l'atterrissage d'un hélicoptère de liaison. Au
départ de celui-ci, elle revient en place. La section
d'intervention revient à son tour vers le noeud de pistes,
pour y procéder à la fouille de quelques mechtas qui s'y
trouvent, et remonte vers sa position en ratissant le fond
de l'Irzer. De nouveau la nuit est passée sur place, sans
incident, mais aussi sans réchauffement de la température.
Le 8 octobre à heures, retour
sur la route où attendent les camions. Arrivée à Bouïra
pour midi. Pendant ce temps, les sections des 3ème et 4ème
Compagnies, qui étaient dans le Tala Guilef, sont rentrées
le 7. Le 8, la 4ème
Compagnie détache une section en protection d'un T6, que
son pilote a dû poser sur le ventre dans la vallée de
l'Oued Ed Douss. Le
10, le Chef de Bataillon Giraud, prend le commandement
d'un bataillon de marche, composé de la C.C.A.S, renforcée
de la Harka d'IRhorat (Capitaine Gibot), de la 2ème
Compagnie, (Capitaine Chaquin), d'une Compagnie mixte,
1ère et 4ème, (Capitaine Bigot), du P.I.S.T. renforcé
d'une section de la 3, (Capitaine Scheibling), et d'une
Compagnie de Marche du I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux). Ce
bataillon de marche est intégré au Sous-Groupement
"Passerose", sous les ordres du Colonel Compagnon,
commandant le 1er Régiment de Hussards Parachutistes. Le
convoi quitte la Ferme Porcher à 6 heures, et, par Aïn
Allouane et Tikjda, arrive à 8 heures au Col de l'Akouker,
déjà occupé par le P.I.S.T, venu à pied de Tikjda.
Débarquement et début du mouvement. La C.C.A.S. relève le
P.I.S.T. sur I740, où s'installe le P.C.. La Compagnie
Raoux descend vers I460, pour ensuite ratisser les ravins
de la partie Nord du Tacift Sif Bouzedane. La Compagnie
Bigot continue sur la route jusqu'au Tizi Boussouil, et
descend vers I460 par la piste Nord du Terga N'ta Roumi.
Le P.I.S.T. a pris le départ depuis l'Agouni Guerbi, face
au Sud, et descend vers I506 et 1620. La 2ème Compagnie,
par la piste Sud du Terga N'ta Roumi, se dirige vers 1430.
La C.C.A.S. et le P.C., qui ont suivi la Compagnie Bigot,
viennent prendre position sur I460. À 11 heures, le
P.I.S.T. est sur 1620. La Compagnie Raoux fouille la
région d'Agouni Arioul. La Compagnie Bigot, la C.C.A.S. et
le P.C. sont sur I370. La 2ème Compagnie arrive à I430. La
Harka d'Irhorat est envoyée reconnaître et fouiller la
grotte déjà connue de la paroi Sud du Terga N'ta Roumi. La
Compagnie Bigot, encadrée à gauche par la 2, et à droite
par la section d'intervention, ratisse le Tacift Azerou
B0udjane. La 2ème Compagnie découvre, dans l'Irzer Tizi
N'kouilal, à proximité d'Amsor Nsefa, un obus de 105 non
explosé, et le détruit sur place. Lorsque ses éléments de
tête atteignent la cote I620, 1e P.I.S.T. fait face à
l'Est. Sa section Nord se dirige vers Tifires, celle du
Sud est axée sur 1528. Les deux autres fouillent l'oued
entre ces deux points La Compagnie Bigot est à la Djemaa
Tisemounine. À I5 heures, le P.C. est sur l'arête du
Tirilt Taouckouacht, qu'il suit, pour préparer position
sur 1144, à son extrémité Sud, dominant la cuvette de
M'zarir. La 2 suit le cours de l'Irzer Tizi N'kouilal en
direction de la cote 1061, qui surplombe le village à
l'Est. La Compagnie Raoux déborde celui-ci par l'Ouest, et
ratisse la vallée de l'Oued Berd jusqu'à son confluent
avec l'Acif Oumerba, puis fait demi-tour pour revenir
occuper la partie Sud de l'agglomération. Au cours de
cette fouille, ses sections interpellent quatorze suspects
et découvrent quatre caches pour personnel. Le P.I.S.T.
assure le bouclage à l'Ouest, sur 507 et 1242. La
Compagnie Bigot fouille la partie Nord de M'zarir. Le P.C.
vient s'installer Aïn Aberkane, et la 2ème Compagnie
pousse une section sur la R.N. 30, au dessus de 1061. Les
positions sont maintenues pour la nuit. Nuit calme et
froide. Pour la
journée du 11 octobre, le bataillon passe sous les ordres
du Colonel d'Arrouzat. Dès 7 h 30, les Compagnies Raoux et
Bigot procèdent à une fouille détaillée du village. Le
P.I.S.T. à qui l'O.R. a confié un suspect qui affirme
connaître des caches, fouille les ravins à l'Est de I528,
et trouve effectivement quatre caches contenant quelques
effets d'habillement et un vieux fusil de chasse
inutilisable. La 2ème Compagnie prend position sur la R.N.
30, d'où elle peut assurer par le feu, la protection de
toutes les compagnies. Elle détache une section en
protection d'une équipe du génie qui répare la route. La
Compagnie Raoux, guidée par un suspect arrêté la veille,
le nommé Zerkab M'hamed ben Ahmed, détruit deux caches au
Sud du village, et suit son guide vers une troisième.
Soudain, l'homme se jette dans un ravin pour tenter de
s'enfuir. Son escorte ouvre le feu et réussit à l'abattre.
Le Colonel d'Arrouzat, vient en hélicoptère, à 9 h 45,
prendre contact avec le Commandant Giraud et lui
communiquer de nouveaux ordres. L'O.R. du bataillon,
accompagné d'un groupe du I9ème R.C.C., est guidé par un
détenu jusqu'à une grotte, qui domine à l'Est la barre
rocheuse au dessus d'Ansor Leklat. Le Commandant Giraud
détache la Harka d'Irhorat et la section d'intervention en
appui du groupe. Une section de la 2ème Compagnie assure
une protection feu depuis la R.N.30. La grotte est vide et
ne présente aucune trace d'occupation récente. Une équipe
du Génie Divisionnaire, demandée par le Colonel
d'Arrouzat, est amenée par hélicoptères sur 1061, et
procède à la destruction de la grotte. La section de la 2,
qui protégeait l'opération, découvre à son tour quatre
grottes dans le haut de la paroi rocheuse. Deux d'entre
elles, de faible importance, présentent des signes
certains d'occupation récente par quelques individus. Le
P.I.S.T. découvre de nouvelles caches, vers Aïn Alma
Bakli. L'une d'elles renferme du ravitaillement et des
objets divers, l'autre un fusil de chasse en mauvais état.
Les dispositions de bivouac et d'embuscades sont prises
pour la nuit. Le P.C. et les Compagnies Bigot et Raoux
reprennent leurs emplacements de la nuit précédente. Le
P.I.S.T.. se rassemble sur 907, et la 2ème Compagnie
occupe 1061 et la maison cantonnière sur la route du Tizi
N'kouilal. Par deux
fois, au cours de la nuit, à I9 h et à 3 heures, les
hommes de garde de la maison cantonnière ouvrent le feu
sur des ombres suspectes. À partir de 7 h 3O, le 12, 1e P.C. et ses
sections de protection rejoignent la R.N. 30, en dessous
de la maison cantonnière. Le Capitaine Scheibling repart
avec le P.I.S.T. et la section de la 3ème Compagnie, par
1506 et l'Agouni Guerbi, pour le Col de l'Akouker. De là,
ils rejoignent Tikjda, où ils arrivent à 11 heures. La
2ème Compagnie fouille la forêt de cèdres qui couvre le
flanc Ouest du Lala Khedidja, entre la route et 1560. Elle
découvre et détruit, sur 1560, un important campement
aménagé, pouvant héberger une centaine d'hommes. La
Compagnie Bigot ratisse le versant entre M'zarir et la
route. La Compagnie Raoux repart dans la vallée de l'Oued
Berd, où elle découvre, vers 9 h I5, une cache
individuelle, fort bien pourvue en ravitaillement, dans
laquelle se terre le nommé Bouraïne Mohamed ben Saïd,
Moussebel de M'zarir. Le prisonnier est confié à l'O.R du
quartier pour exploitation. À 11 h 30, 1a 2ème Compagnie
regagne la route où l'attendent ses véhicules, et repart
pour Dra El Khemis. En cours d'après-midi, la Compagnie
Raoux se regroupe à M'zarir, où elle trouve un P.A. en
mauvais état. Elle détache pour la nuit une section on sur
1061. Le Capitaine Bigot répartit ses sections entre la
maison cantonnière et l'usine détruite d'Illilten. Le P.C.
s'installe sur les hauts qui dominent les virages de la
R.N. 30. Par deux fois, au cours de la nuit, (I9 h 20 et
23 h 30), la section du I9ème R.C.C., qui occupe 1061,
ouvre le feu sur des rôdeurs. La première fois,
l'adversaire riposte d'un coup de fusil de chasse.
Le convoi du bataillon se
présente à la maison cantonnière, le 13 à 8 h 30. Le P.C.,
la C.C.A.S., les harkis de la 1ère Compagnie, et la
Compagnie Raoux embarquent et rejoignent leurs bases. La
Compagnie de Marche du Capitaine Bigot rejoint le bivouac
du plateau de Saharidj, après avoir laissé une section à
l'usine d'Illilten. La compagnie rejoindra Bouïra le 20
octobre. Patrouilles et embuscades. Le 18
octobre, la 3ème Compagnie procède à l'évacuation d'un
stagiaire du P.I.S.T blessé. Le I9, la section escorte de la C.C.A.S.
accompagne à la Main De Juif un détachement de l'E.H.M. de
Chamonix, qui s'est rendu aux journées alpines en A.F.N..
Deux officiers, deux sous-officiers et quatre chasseurs du
bataillon prennent part aux démonstrations. Le Commandant Mairet et le Médecin
Lieutenant Marty, quittent le bataillon pour de nouvelles
affectations. La 2ème
Compagnie part le 23, pour vingt quatre heures de chasse
libre au Sud d'El Adjiba. Le 26, 1e bataillon effectue une opération de
quartier dans le Bou M'charof. Des renseignements,
plusieurs fois recoupés, donnent cette région comme refuge
des mousseblines de Guendour et de Sélim. Cette dizaine de
rebelles locaux recevrait, de temps à autre, la visite
d'une quinzaine de réguliers, ou tout au moins d'étrangers
au Douar. La mise en place doit être terminée pour 7
heures. La 1ère Compagnie, venue à pied de Merkalla, prend
position à l'Ouest de Tanagount, sur les cotes I509, I476
et I323. La C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat prolongent la
position vers le Sud, par le Col De Tanagount et la piste
de la Djemaa Aourir, 1014, 94I et S03. Le bouclage est
l'affaire de la 3ème Compagnie, venue d'Aïn Allouane, sur
l'alignement Nord-Sud : I520, I388 et I264. Ce bouclage
est prolongé vers le Sud par la 4ème Compagnie, qui occupe
la crête d'Idoumaz, I096, 957 et 960. Le P.I.S.T., venu de
Tikjda par la piste du Lac Goulmine, couvre l'opération au
Nord, vers la cote 2054. Le bouclage Sud est confié au
3/I9ème R.C.C., sur la route, au Sud du poste de Guendour.
La mise en place est terminée à l'heure prévue. À 7 H 45,
la 2ème Compagnie est injectée au centre du dispositif par
la piste Ouest-Est, qui passe au Sud de Tanagount. Les
dispositions initiales prévoyaient une progression plein
Est, en direction de 1099. Un prisonnier, confié comme
guide au Capitaine Chaquin, amène celui-ci à modifier son
axe de marche et à remonter vers le Nord, par I325 et
I476, en direction d'Aougni Soules. De loin, la compagnie
aperçoit deux individus, vers 1099, qui remontent vers
2054. Au cours de sa fouille, elle découvre un campement
constitué de quatre baraques de pierres sèches,
recouvertes de diss. Trois sont à usage de cantonnement,
la quatrième sert d'écurie. L'ensemble peut abriter une
soixantaine d'hommes. Des indices laissent supposer une
occupation partielle récente, sans doute de la nuit
précédente. Quatre sacs de semoule, de l'huile, des
couvertures, un vieux poste radio à piles, un vieux fusil
de chasse, sont récupérés ou détruits. À faible distance,
une grotte vide et des emplacements de combat déjà
anciens. L'ensemble est rasé. Cette fouille occupe toute
la matinée et le début de l'après midi. Le P.I.S.T.
fouille la forêt de cèdres, en redescendant vers la piste,
entre Tala Timezouaghi et Tala Tahserit. Il emprunte cette
piste, par Tala Boui Mezou, pour rejoindre la route et
rentrer à Tikjda, où il arrive à I8 H 30. Pendant ce
temps, les compagnies ont abandonné leurs positions de
bouclage et redescendent vers le poste de Guendour en
ratissant le terrain. La 1ère Compagnie, par l'oued, entre
Tanagount et la cote I325, Puis l'Oued M'lan. La 2, par
les cotes 1560, 1099 et le Bou M'charof. La 4ème
Compagnie, par le ravin qui longe l'Idoumaz. Les véhicules
sont retrouvés au poste de Guendour. Les compagnies
rejoignent chacune leur base. Pour repartir le lendemain 27, sous le
commandement du Colonel d'Arrouzat, qui désire exploiter
un renseignement daté du 26 à 4 h du matin, signalant, au
Sud des villages d'Illilten et de Béni Ouilbane, la
présence de la vingtaine de mousseblines locaux, renforcés
d'une bande de quarante rebelles en uniforme, dont
quelques tenues camouflées. Sans doute des gens du
bataillon de choc, ou de la Katiba 322. Le Commandant
Giraud emmène sous ses ordres les 2ème et 4ème Compagnies,
la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat. Départ du P.C. à 6 H.
Au passage, le commando de chasse Kimono 4 prend la tête
du convoi, qui, par Maillot et la R.N. 30, rejoint le
chemin, qui descend à l'usine électrique d'Illilten. Tout
le monde descend à la cote 775, au carrefour avec la piste
qui part vers le Sud. Kimono 4, par le sentier, rejoint le
Moulin de Gouriet, Il doit, à partir de ce point, procéder
au ratissage de la vallée de l'Oued Berd, en direction du
Sud. Le 22 se met en place sur la base de départ, face au
Sud. À l'Ouest la 4ème Compagnie, (Capitaine Bigot),
fouille la croupe boisée, qui, par 7I4 et 549, descend
plein Sud, puis visite les ravins, qui, au Sud Est,
descendent vers l'Oued Berd, jusqu'en 463. La 2ème
Compagnie est axée sur la piste qui part de 775. Ses
limites sont, à l'Est, le lit de l'Irzer Bou Ames, à
l'Ouest, la liaison avec la 4ème Compagnie. La C.C.A.S. et
le P.C. progressent sur la piste. À l'Est du bataillon, la
liaison est assurée avec le 6ème R.P.I.Ma. Le bouclage
Sud, sur la route qui jouxte le canal, est confié, d'Est
en Ouest, au I/50ème R.A., au 6ème R.P.I.Ma, et au 3/I9ème
R.C.C.. Le ratissage débute à 8 H 55. Progression lente
dans ce maquis touffu. Lorsque le P.C. atteint le coude de
la piste, sur 75I, la Harka d'Irhorat déboîte pour
s'aligner sur la 4ème Compagnie, par 639, 6I3 et 564. Le
Capitaine Chaquin, sur ordre du Colonel d'Arrouzat, fait
déboîter la 2ème Compagnie vers l'Ouest, en avant du P.C.
et de la harka. En fin de ratissage, la 2 s'aligne sur la
crête sommitale de l'Isakene, et ratisse les petits oueds
qui se jettent dans le canal. Le bouclage est atteint à I5
h 3O. Aucune trace, aucun signe révélateur d'une présence
ou de passages, n'a été décelé. Retour à Bouïra pour I7 h
30. Le 30, les 1ère et
4ème Compagnies fournissent chacune une section en
nomadisation à M'zarir, pour une période prolongée, en
protection de l'équipe du génie, qui travaille à l'usine
d'Illiten. Travaux et patrouilles de routine dans les
sous-quartiers. Novembre La 3ème Compagnie détache, le 1er
novembre, un groupe à la garde du dépôt de munitions du
Fort Turc. Le 3, le
poste du village de regroupement des Goumgouma subit un
tir de quelques coups de fusils de chasse. Le Capitaine
Chaquin, Commandant la 2ème Compagnie, est affecté au
Centre d'Études Slaves. Le commandement provisoire de la
compagnie est confié au Sous Lieutenant David, en
attendant le retour de permission du Lieutenant Mathieu.
Le 5 novembre, au cours d'une
prise d'armes présidée par les Généraux De Camas et Faure,
le Commandant Giraud transmet au Chef De Bataillon Guy
Maraval de Bonnery, le commandement et le fanion du 22ème
Bataillon de Chasseurs Alpins. D'importantes délégations
des villages des Douars Haïzer et Innesmane sont venues
remercier le Commandant Giraud de l'aide, de la
protection, de la sécurité et de l'amitié, que, sous son
commandement, le 22ème B.C.A. leur a apportées et
maintenues. Ils viennent faire connaissance avec son
successeur, et l'assurer de leur fidèle dévouement à la
France. Les enfants des écoles, construites par le
bataillon, ont congé, en ce jour de fête, et assistent
avec leurs instituteurs et leurs parents à cette cérémonie
Les "Patrons" se succèdent, le 22ème B.C.A. continue. Son
activité ne se ralentit pas : patrouilles, embuscades,
travaux divers. Et,
dés le 7, le Colonel d'Arrouzat ramène le bataillon à
l'Ouest du Lala Khedidja, où, d'après renseignements, les
responsables des différents Kism de la Nahia 322
tiendraient une réunion. Le Chef de Bataillon Maraval
prend le commandement d'un sous groupement composé de la
Harka d'Irhorat, de la C.C.A.S., des 2ème et 4ème
Compagnies, du 4/I9ème R.C.C. à pied, de Kimono 4, des
blindés du 3/I9ème R.C.C., et de deux D.L.O., un pour le
P.C., l'autre pour la 2ème Compagnie. Le convoi quitte
Bouïra à 5 h 45, s'enrichit en cours de route du 4/I9ème
R.C.C., des D.L.O., du 50ème R.A., et se dirige vers
l'usine d'Illilten, par la R.N. 30. Au passage à Maillot,
l'O.R. du quartier transmet la nouvelle de la mort de Mira
Abderrahmane, chef de la Willaya 3, le sanguinaire,
"l'homme au chien", toujours accompagné d'un énorme chien
loup, qui avait succédé au Colonel Amirouche, abattu à
Pâques I959 au Djebel Tsameur, alors qu'il cherchait à
gagner la Tunisie. MIRA Abderrahmane a trouvé la mort au
cours d'un accrochage, dans la soirée du 6 novembre, au
Nord d'Akbou. Les unités gagnent leur base de départ, face
au Nord. Kimono 4, le plus à l'Ouest, sur 726, 880 et 9I7,
à l'Est d'Agouni Tleta. La 2ème Compagnie en 760. Le P.C.
et la C.C.A.S. sur 634. Le 4/I9ème R.C.C. en position de
ratissage de l'Oued Berd. Les blindés du 3/I9ème protègent
l'opération depuis les lacets de la route du Tizi
N'kouilal. La 4ème Compagnie a quitté le bivouac de
l'usine électrique pour se porter à M'zarir. Des éléments
du 6ème R.P.I.Ma. ont pris position sur le flanc Ouest du
Lala Khedidja (cote I040). Le 7ème B.C.A., venu du Nord,
occupe le sommet de la montagne. Deux compagnies du 6ème
R.P.I.Ma. sont prêtes à être héliportées depuis le P.C.
opérationnel. La progression commence à 3 h 30. Le sommet
de I560, à proximité du lieu des combats du 2 octobre, est
traité au napalm par l'aviation. À 8 h 55, les deux
compagnies réservées du 6ème R.P.I.Ma. sont héliportées,
l'une, trois kilomètres au Nord de I040, sur 1870, l'autre
sur la pente Est du Ras Tiguerguert (1528). À 10 h., les
positions sont les suivantes : - Kimono 4 sur I046, 726,
880 - 2ème Compagnie en I322, sur l'Islam Ou Fellah, en
liaison avec la 4/I9ème R.C.C., à sa droite, sur 999 et le
Tacift Oumerga. Le commandant de l'opération met à la
disposition du Chef de Bataillon Maraval le 2/I9ème
R.C.C., qui se trouve au confluent de l'Oued Berd et de
l'Oued Ed Douss. À 11 H 30, la 2ème Compagnie relève sur
I528 la Compagnie du 6ème R.P.I.Ma., qui y avait été
larguée, et se déploie entre ce sommet et 1149. Le 4/I9ème
R.C.C. se resserre entre 1149 et la R.N. 30. La 4ème
fouille l'Oued Berd au Sud de M'zarir, et le 3/I9 pousse
un peloton de blindés vers Tala Rana, qu'abordent les gens
du 6ème R.P.I.Ma., partis de I040. À I2 H 40, un petit
accrochage se produit, aux lisières Nord de Tala Rana,
avec un groupe de cinq rebelles. Deux d'entre eux sont
tués. À I4 H I5, Kimono 4 a trois sections sur 726, 830 et
I046, 1a 4ème se dirige sur Amalou, au Sud, qu'elle
atteint à I5 H 45. La 2ème Compagnie est déployée entre
I528 et 1149. Le 4/I9ème R.C.C. se trouve entre le
confluent du Tacift Sif Bouzedane et du Tacift Erzerou
B0uhdjane, et la cote 1061, après avoir fouillé M'zarir,
de concert avec la 4ème Compagnie, qui, elle, est restée
dans le village. Le 3/I9ème patrouille sur la R.N. 30, et
a un peloton à Tala Rana. Dans M'zarir, l'O.R. n'a trouvé
qu'une quinzaine d'hommes, qui prétendent qu'aucun
fellagha n'est passé par le village depuis le 2 octobre.
Seuls, quatre mousseblines de l'O.P.A.. du village sont
venus se ravitailler et percevoir la dîme, le 20 octobre :
Bahi Rabah, chef Moussebel, Banouh Belkacem, Raïs Nidham,
Banouh Youcef, et un inconnu. Les dispositions sont prises
pour la nuit : la C.C.A.S et le P.C., sur place ; le
4/I9ème revient à M'zarir. La 2ème Compagnie, à l'Ouest du
village, bivouaque sur I528, 1162 et 83E. La 4 est à la
maison cantonnière de la R.N. 30. Le 3/I9ème R.C.C.
regagne Beni Hammad, et Kimono 4 occupe les deux villages
d'Agouilal et d'Amalou. À I8 h 20, les guetteurs de la
4ème section de la 2 tirent sur un groupe de cinq hommes,
qui descendent vers le fond de l'Oued Berd, et se
dispersent. À I9 h , une mine placée à Iril N'zerouine par
Kimono 4 explose. La nuit, très fraîche, est calme.
Parfois une rafale déchire le silence, tirée sur une ombre
par un guetteur un peu nerveux. Au matin, toutes les
unités font face au Sud, pour ratisser le terrain jusqu'à
l'aplomb de la cote 775. Des suspects, ramassés la veille,
dans les fonds de l'Oued Berd, par le 4/I9ème R.C.C.,
révèlent le passage, quelques jours plus tôt, de la Katiba
322, forte d'une quarantaine d'hommes aux armements
disparates, disposant de deux fusils mitrailleurs,
commandée par l'Adjudant "Si Idir". La 4ème Compagnie
rejoint son bivouac de l'usine d'Illilten. À 11 H I5, les
compagnies sont alignées à hauteur de 775, d'ouest en Est
: Kimono 4, 4/I9ème, R.C.C., P.C., C.C.A.S., Harka
d'Irhorat, 2ème Compagnie. Début du mouvement. Un peloton
blindé du 3/I9ème ouvre la route, par la piste qui part
plein Sud depuis 775, pour, 1e cas échéant, appuyer de ses
feux les unités de ratissage. Le P.C. et la harka le
suivent. À I3 h I5, Kimono arrive au Moulin de Gouriet et
sur 694. La harka, légèrement en retrait du P.C. fouille
la tête de ravin entre 751 et 710. Au cours de cette
fouille, le Harki Adda Belkacem accroche
malencontreusement son arme dans un buisson. Le coup part,
et le projectile l'atteint au thorax. La mort est
instantanée. Son corps est ramené sur la piste et chargé
sur un blindé du 3/I9ème. À I5 H , le 4/I9ème interpelle,
dans l'Oued Berd, prés du Moulin De Keraïten, quatre
individus, sans armes, mais qui sont incapables
d'expliquer les raisons de leur présence en cet endroit.
D'autant plus qu'ils se prétendent originaires de Beni
Iklef. Une fouille méticuleuse des fourrés environnants
permet de récupérer les armes qu'ils avaient dissimulé :
un fusil de chasse, un P.A., deux grenades et une paire de
jumelles. Remis à l'O.R. du quartier, ils sont rapidement
identifiés : Merouche Mohamed, Drissi Saïd, Benahim
Slimane et Benahim Amar, depuis longtemps fichés comme
membres de l'O.P.A.. de Beni Iklef. Les véhicules sont
retrouvés, sur la route qui longe le canal, au pont sur
l'Oued Berd. Retour à Bouïra pour I8 h 30. Le reste du
bataillon a, pendant ce temps, continué le travail
habituel dans les sous-quartiers. Le 9 novembre, la 1ère Compagnie récupère un
ballon sonde de la météo. Le 10, la C.C.A.S envoie la section
d'intervention épauler le maghzen de la S.A.S. d'Irhorat,
en patrouille sur le Koudiat Tazaouit. Cinq suspects sont
ramenés à la S.A.S. pour examen de situation. Le 11 novembre, le chef de corps, le
fanion du bataillon et sa garde, ainsi que des sections
des 2ème et 4ème Compagnies et de la C.C.A.S., participent
à la prise d'armes du secteur, à Bouïra. Patrouilles, travaux et embuscades,
jusqu'au I4 novembre. Le I3 en cours d'après-midi, le
lieutenant, chef de la S.A.S. d'Irhorat, effectue, avec
son maghzen, une patrouille à Tirilt M'tilguit et au
Koudiat Tazaouit. Au retour, la patrouille est prise sous
le feu d'armes de guerre et d'un F.M., entre le Koudiat
Tazaouit et le Koudiat Akorobouri. L'adversaire est posté
dans un ravinement, à quelques deux cents mètres de la
piste. Tandis que les moghazenis répondent au tir des
rebelles, le lieutenant envoie le Caporal TAïL Ali alerter
la harka. L'accrochage se prolonge, à distance, et
l'ennemi ne décroche qu'à la vue des renforts qui arrivent
au sommet de 680. Le
I4, le colonel, commandant le secteur, déclenche, en forêt
d'El Haïzer, une opération de recherche du groupe de la
Katiba 322, qui a tendu l'embuscade de la veille. À 5
heures, les camions, codes allumés, débarquent la 2ème
Compagnie à Sidi Sala, au pied de la côte de Merkalla,
comme si le but de l'opération était la région
d'IZemourène . Puis, à pied, rapidement, la 2 se dirige
vers le carrefour Sud-Ouest d'IRHORAT et la forêt d'El
Haïzer pour prendre position, à partir de 7 heures, sur la
"tranchée" qui suit la crête de 680 à 682. Le Lieutenant
Martin et la 1ère ont pris la file derrière la 2. Ils
héritent, au passage, du maghzen d'Irhorat, et prolongent
la position de la 2ème Compagnie vers l'Ouest, de 680 à
675. À la même heure, la 3ème Compagnie installe un point
d'observation et d'appui sur 6I7, dans la fourche formée
par le confluent de l'Oued Emmeroudje et de l'Oued
Guendour, en surplomb au dessus du Moulin d'Afoud. Le gros
de la compagnie prend position, en bouclage lointain, à
l'Est, sur 804, au carrefour des pistes de la Djemaa
Toumellitine et de Sélim. Le Lieutenant Ville et la harka
s'installent sur la rive Est de l'Acif Boudra, entre le
Moulin d'Af0ud et le Moulin du confluent de l'Irzer Bou
Serdoun. Sa position est prolongée, vers le Sud, jusqu'à
l'Oued Ed Douss, par Kimono 4. Le Capitaine Bigot a aligné
la 4ème Compagnie sur la rive Sud de l'Oued Ed Douss,
entre les confluents avec l'Oued Tassala et avec l'Acif
Boudra. À 7 h 30, le P.C. du Commandant Maraval, suivi du
D.L.O. et du 4/I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux), arrive à
la "tranchée". Le 4/I9ème relève la 1ère Compagnie entre
680 et 675. Le P.C. s'installe sur 70I. Les unités de
fouille reçoivent le renfort de trois chars et de trois
half-tracks du 3/I9ème R.C.C., tandis que le Capitaine
Bigot voit son bouclage s'étoffer de quatre blindés du
2/I9ème. Début de la fouille à 8 heures. À 9 heures, la
1ère Compagnie, restée sur la ligne de départ, reçoit
l'ordre de rentrer à Merkalla, en fouillant la vallée de
l'Oued Tassala. À 9 H 30, le Commandant Maraval donne
l'ordre à la Harka d'IRhorat de fouiller l'Acif Boudra,
puis de regagner sa base. À 11 h I5, 1a fouille est
terminée. La 2ème Compagnie, que ses véhicules attendent à
la Mechta Karouba, traverse à gué l'Oued Ed Douss, pour
les rejoindre. Un suspect est interpellé, dépourvu de
pièces d'identité, qui prétend habiter El Adjiba. Il est
remis au 2ème bureau secteur pour vérification. Les
éléments du P.C. et le 4/I9ème R.C.C. reprennent alors la
piste, en sens inverse, vers 680, accompagnés par les
chars du 3/I9ème. Les véhicules sont repris à 680. Retour
à la Ferme Porcher pour I3 H 20. Le lendemain, I5 novembre, on repart pour une
fouille de la forêt des Azerou. La C.C.A.S., les 1ère,
2ème et 3ème Compagnies, plus le 4/I9ème et un D.L.O.,
forment un sous-groupement aux ordres du Commandant
Maraval. La 4ème Compagnie constitue un sous groupement
distinct, sous le commandement direct du Colonel
d'Arrouzat. Kimono 4 opère plus à l'Est, de l'autre coté
de l'Oued Barbar, vers Iril N'zerouine. À 7 h 30, il
accroche un groupe rebelle, lui tue cinq hommes, et en
capture un sixième La 3ème Compagnie descend à pied d'Aïn
Allouane, pour occuper le sommet du Koudiat Ouisakan avant
9 heures. Le convoi du bataillon quitte le P.C. Porcher à
6 H 30, et, à 7 h I5, débarque à Sélim les 1ère et 2ème
Compagnies, la C.C.A.S. et le 4/I9ème R.C.C. La
progression commence vers 804, 2ème Compagnie en tête.
Arrivée sur 804, elle se dirige vers 667, au Sud. Le P.C.
et sa protection prennent position sur 804. La 1ère
Compagnie s'étire entre 804 et le Koudiat Ouisakan. La 2
occupe 667 et 664. Le 4/I9ème suit, au Sud de 667, 1a
piste de Sidi Amrane Tigri. Le P.C. se transporté sur 664.
Le signal de ratissage est donné par un réglage
d'artillerie sur 6I3. Les 1ère et 2ème Compagnies
commencent leur fouille du terrain. Terrain bien connu de
tout le bataillon depuis les premières opérations, en
I956. Très dur, très raviné, aux fortes différences de
niveaux, et recouvert, en presque totalité, d'un
inextricable maquis de buissons et d'épineux. Sur le
versant Ouest du Chabet Timergas, à l'Est de la cote 600,
le 4/I9ème R.C.C. découvre des emplacements de combat pour
une dizaine d'hommes, récemment creusés. Des indices
laissent supposer que ces emplacements ont été occupés au
cours de la nuit. La direction de fuite des occupants ne
peut être déterminée. À 10 H 30, 1e P.C. est sur 6I3. Le
Lieutenant Sommeron reçoit l'ordre de faire fouiller par
la 3ème Compagnie, les environs de la Djemaa Toumellitine,
puis de regagner Aïn Allouane. Le P.C. se dirige vers 453,
au confluent de l'Irzer Tisserift et du Chabet Ouisakan.
Depuis 510, de l'autre coté de l'Irzer, la 2ème Compagnie
protège le mouvement. La 1ère Compagnie couronne la
falaise, qui domine à l'Est le Chabet Ouisakan. Le 4/I9ème
R.C.C. arrive sur le Bou Tiguer, où il relève les traces
d'un campement récent d'une trentaine d'hommes. Les
compagnies de fouille et le P.C. arrivent en bordure de
l'Oued Ed Douss à I2 h 30, et s'installent en points
d'appui, en attendant que les autres sous-groupements
aient terminé leur fouille. L'ordre de fin de manoeuvre
parvient à I3 H 45. Retour à Bouïra pour I5 H 30. Le I6 novembre, la 2ème Compagnie
fournit un groupe d'escorte, pour un train de munitions,
au départ de Sétif. La section de la 1ère Compagnie,
détachée à M'zarir, rentre à Merkalla le I7. Le Chef de Bataillon Maraval
inspecte le poste de Tikjda le I8, et celui d'Aïn Allouane
le I9. Le 20, il visite le poste et le village de
Guendour, avant de regagner le P.C. Porcher. Le Lieutenant
Mathieu, qui rentre de permission, prend le commandement
de la 2ème Compagnie, qui était provisoirement assumé par
le Sous Lieutenant David, depuis le départ du Capitaine
Chaquin. La 4ème Compagnie a entrepris le regroupement des
populations isolées de la vallée de l'Oued Ed Douss à la
Mechta Karouba, sur la falaise, qui domine, au Sud, le
confluent de l'Oued Ed Douss avec l'Acif Boudra. Les
opérations de transfert se poursuivent au cours des jours
suivants. Le 26, la
1ère Compagnie détache à nouveau une section à M'zarir. Le
27, le chef de corps visite ce poste, tenu par une section
de la 1ère et une section de la 4ème Compagnie. Partout,
patrouilles et embuscades.
Décembre
Depuis plusieurs jours il pleut,
la neige est tombée au dessus de mille six cents mètres.
Le Colonel d'Arrouzat met en oeuvre, le 1er décembre, une
opération dans le Bou M'charof, où, d'après les
interrogatoires d'un prisonnier, les chefs des régions I,
2 et 3 de la Mintaka 32, devraient tenir une réunion Il a
été demandé au I59ème B.I.A. d'assurer le bouclage Nord,
du Djebel Tachagaït au Lac Goulmine. Le Lieutenant Martin
et la 1ère Compagnie, partis de Merkalla, doivent réaliser
le bouclage Ouest, depuis le Tizi Bou Zal, et entre les
cotes I700 et I400 ; en place pour 6 H 45. Au Sud, la
Harka d'Irhorat prendra position sur I073, à un kilomètre
N.E. d'Aït Haouari, Pour 7 h. À la même heure, la 3ème
Compagnie se trouvera à la cote 1264, au dessus de
Taguemount Mimouna. Son objectif suivant, à n'atteindre
que sur ordre, est 1182, à l'Ouest d'Iril Guefrane.
Toujours pour 7 heures, les blindés et half-tracks du
3/I9ème R.C.C. (Capitaine Bigot), le P.C. du 22ème B.C.A.
et son escorte de la C.C.A.S., prendront position sur le
sommet de la Djemaa Aourir, avant de gagner I073. Le
ratissage s'effectuera d'est en Ouest. Il est confié à la
2ème Compagnie, (Lieutenant Mathieu), qui, accompagné d'un
D.L.O., opérera à partir de Tala Timezouaghi. La 2 sera
encadrée, au Nord, par le P.I.S.T., et au Sud par le
4/I9ème R.C.C., (Capitaine Raoux). Une batterie-canons du
I/50ème R.A. sera prête à appuyer le mouvement de ses
tirs, depuis Irhorat. Au cours de la nuit, les conditions
atmosphériques deviennent franchement mauvaises. Le
baromètre effectue une chute spectaculaire et se bloque
sur "Tempête". Lorsque le convoi de la 2ème Compagnie et
du 4/I9ème R.C.C. quitte Bouïra, à 4 h 30, Pour gagner
Tikjda, le vent souffle en ouragan depuis environ une
heure. Une pluie torrentielle s'abat sur la région. La
nuit est très sombre, sous un ciel très bas. La visibilité
est pratiquement nulle. La neige tombe de nouveau sur les
sommets du Djurjura, où doivent opérer le I59ème B.I.A. et
le P.I.S.T.. À 5 H I5, le Commandant Maraval et la C.C.A.S
quittent la Ferme Porcher, pour débarquer au poste de
Guendour. Depuis la veille au soir, une embuscade, fournie
par le poste, surveille le ravin de l'Oued Guendour par
l'arête, qui part de 746, dans la nuit noire, sous la
pluie qui fouette par rafales, section d'intervention en
tête, le P.C. se dirige vers 903. La section engins suit
avec ses mulets, qui glissent à qui mieux mieux dans la
boue du sentier. À 6 H 30, 1a section de tête et le P.C.
arrivent sur 903. La pluie, glaciale, continue de tomber.
Sa densité est telle qu'elle forme un véritable rideau de
brume, qui rend la visibilité nulle. À 7 H 40, alors que
les compagnies sont encore en mouvement pour gagner leurs
emplacements, le P.C. opérationnel transmet l'ordre
d'annulation de l'opération. Le P.I.S.T. regagne Tikjda,
tandis que la 2 et la Compagnie Raoux, qui, à l'aller,
avaient quitté en voltige leurs véhicules, au passage à La
Croix de Lorraine, reviennent sur leurs pas, pour les
retrouver au même endroit. La 4ème Compagnie décroche avec
la Harka d'Irhorat, et retrouve ses camions à la S.A.S..
La C.C.A.S. et le P.C. redescendent sur Guendour. Retour à
Bouïra pour 9 H 3O. Séchage des vêtements et équipements,
nettoyage des armes. La routine reprend ses droits, dans
le mauvais temps, qui persiste. Le 8 décembre, une patrouille de la 3ème
Compagnie récupère, vers Sélim, un obus de mortier de 8I,
non explosé, et le détruit sur place. Le 9, elle intercepte, en altitude,
un troupeau de moutons, qu'aucun berger ne vient réclamer.
La 2ème Compagnie est désignée pour devenir le commando de
chasse du 22ème B.C.A.. Dès maintenant, elle prend la
dénomination de Partisan 4, (P 04). Jusqu'alors, les 1ère et 4ème Compagnies
fournissaient chacune une section, pour la protection des
travaux du génie à l'usine électrique d'Illiten, et la
nomadisation permanente autour de M'zarir. À compter du 8
décembre, c'est une Compagnie de Marche à quatre sections,
deux de la 1ère et deux de la 4ème Compagnie, qui occupe
ces deux points. Inspection
du centre de Tikjda, par le général inspecteur des Troupes
de Montagne, le 10. Le 11, la 3ème Compagnie procède à la
destruction de deux obus de 8I, qui n'avaient pas explosé
au cours de la séance d'instruction de tir au mortier du
10 après-midi. Le I3,
1a 2ème Compagnie effectue un faux départ en opération,
les circonstances atmosphériques étant par trop
défavorables. Le
Colonel d'Arrouzat met sur pied, le I4 décembre, une
opération de fouille du versant Sud du Lalla Khedidja.
Trois sous-groupements sont prévus : Le sous-groupement
Ouest fourni par le I9ème R.C.C. Au centre le
sous-groupement 22ème B.C.A. (P.C.- C.C.A.S.- I - 2 - 3 -
4 - et Harka d'Irhorat). À l'Est, le Sous-Groupement
"Pavot" (1er R.C.P.) Il est prévu que les sous-groupements
Est et Ouest seront héliportés, tandis que le 22ème
B.C.A., partant de Saharidj, remontera vers le sommet.
Limite droite dans l'Oued Ouakour, limite gauche l'Acif El
Bal. Axe de marche matérialisé par : le virage en épingle
à cheveux, la cote 937, la cote 1016. Le convoi du
bataillon quitte la Ferme Porcher à 5 h 30, véhicules
éclairés uniquement aux "yeux de chat", et arrive à
Maillot-Gare, dans la grisaille froide du petit jour, à 7
h I5. Il y reste bloqué, la hauteur du plafond nuageux ne
permettant pas les héliportages prévus. Le Lalla Khedidja
est aux trois quarts de sa hauteur enseveli dans la brume.
Le Commandant Maraval, qui vient d'en être avisé par
radio, rend compte au Colonel d'Arrouzat de la désertion
de deux appelés F.S.N.A. du poste de Guendour. Désertion
accompagnée d'un important vol d'armes et de munitions. Le
colonel lui donne immédiatement l'autorisation de prélever
sur le sous-groupement la Harka d'Irhorat et la 3ème
Compagnie pour rechercher les déserteurs. Bien mieux, il
lui accorde les hélicoptères nécessaires pour effectuer le
mouvement. Le P.C. opérationnel s'installe à El Adjiba. La
3 et la harka sont héliportés sur le Bou Tiguer, et
effectuent le bouclage de la rive Nord de l'Oued Ed Douss,
du confluent avec l'Acif Boudra jusqu'au Bou Tiguer. Elles
passent la région au peigne fin, interpellant toutes les
personnes rencontrées dans la zone de fouille. En fin
d'après midi, elles traversent l'Oued Ed Douss, pour
confier les suspects arrêtés à l'O.R. du sous-quartier de
Bechloul. Elles y retrouvent le convoi du bataillon, qui
rentre après une journée d'attente à Maillot-Gare. La 2ème
Compagnie, (P 04), remonte avec la 3ème au poste d'Aïn
Allouane, pour y passer la nuit, en prévision de
l'opération prévue pour le I5 décembre. Alors que Partisan
4, renforcé d'une section de la 3, quitte Aïn Allouane à
pied, pour la Djemaa Toumellitine, le convoi du bataillon,
(1ère et 4ème Compagnies, P.C., C.C.A.S. et Harka
d'Irhorat) quitte la Ferme Porcher et s'arrête au pont de
Sélim, où l'on débarque. La Compagnie t, (1ère et 4ème),
fouille le village de Sélim et progresse en direction du
Ras Ti Assasin, sur lequel un guetteur a été aperçu. Au
Sud, le bouclage est assuré, sur la rive Nord de l'Oued Ed
Douss, par le 3/I9ème R.C.C., (Capitaine Bigot). À 9 H 30,
1e Commandant Maraval, le P.C. et la harka sont sur 8I5.
1a Compagnie Bigot, occupe le sommet de la Djemaa
Toumellitine, où elle est en contact radio avec Partisan
4, qui se trouve à l'Ouest d'Aïn Ouled Mendil, sur 1216.
L'opération de secteur, prévue pour la veille par le
Colonel d'Arrouzat, se déroule en même temps sur les
flancs du Lala Khedidja. Son P.C. opérationnel a une
oreille en direction du 22ème B.C.A., prêt à faire
intervenir, le cas échéant, les unités héliportées dont il
dispose. Dans cette optique, il met un Piper d'observation
à la disposition du Commandant Maraval, et demande que la
2ème Compagnie, qui a repris son mouvement en direction de
Taouerga, Taourirt Tazegouart et Ourdir, détache une
section vers Tacca, où des mouvements suspects ont été
observes, pour y protéger une éventuelle D.Z.. Les blindés
du 3/19ème R.C.C., sur la rive Nord de l'Oued Ed Douss. se
déplacent progressivement vers l'Est, occupant
successivement 599, 53I, et se dirigent vers 504. La
Compagnie Bigot avance, pour sa part, sur le flanc Ouest
de l'Oued Barbar. Le P.C. et la C.C.A.S. suivent
l'ancienne route de Tikjda à la cote 507. À I2 H 20,
Partisan 4 occupe les villages détruits de Taouerga et
d'Ourdir. La section d'intervention aperçoit deux rebelles
qui s'enfuient vers le Sud, dans le lit de l'oued, et sur
lesquels elle ouvre le feu. Ils disparaissent dans les
fourrés, et, tandis qu'une patrouille les recherche dans
cette zone, ils réapparaissent plus loin, dans un ravin de
la rive gauche, remontant vers le Nord-Est. Le Colonel
d'Arrouzat, qui suppose que ces individus peuvent être les
déserteurs de Guendour, demande au Piper de les localiser
par fumigène, et alerte une patrouille de T.6, qui
intervient à la mitrailleuse. Le Lieutenant Mathieu pousse
deux sections de Partisan 4 sur la piste d'Ourdir, pour
boucler le fond de l'Oued et ratisser la zone de
mitraillage. À I4 heures, le Colonel d'Arrouzat met à la
disposition du Commandant Maraval deux compagnies du 1er
R.C.P., qui sont héliportées au Sud d'Ourdir, sur les
cotes 605 et 611. Une de ces compagnies est reprise et
héliportée, à I4 h 30, au Nord d'Amalou, où l'aviation
signale des mouvements suspects. La section de la 3ème
Compagnie, qui opère sous les ordres de Partisan 4,
signale des fuyards refluant en direction du Sud-Est,
devant les cotes 726 et 605. Les deux compagnies du 1er
R.C.P. reçoivent l'ordre d'effectuer, depuis leurs
emplacements, la fouille du terrain en direction du Sud.
Début du mouvement : I5 h . Un char du 3/I9ème, depuis le
sommet de 504, ouvre le feu sur un groupe, qui fait
demi-tour vers le Nord-Ouest. À I5 h 50, un autre élément
du 3/I9 blesse et capture un rebelle, armé d'une grenade
Il déclare être agent de liaison régional. La veille, il
accompagnait la Katiba 322, forte d'une quarantaine
d'hommes. Ils avaient bivouaqué la nuit précédente près de
M'zarir. Les unités atteignent à 16 h 20 la rive Nord de
l'Oued Ed Douss. Les sections détachées par la 1ère et la
3ème Compagnie traversent les premières l'oued, retrouvent
leurs véhicules, et repartent pour Merkalla et Aïn
Allouane. Partisan 4, 1a C.C.A.S. et les sections de la
4ème Compagnie, établissent un point d'appui autour du
radier de Bechloul, pour assurer le passage des compagnies
du 1er R.C.P., puis, à la nuit tombante, franchissent
l'oued à gué. Retour à Bouïra pour 20 heures. Le I6, une patrouille de la 3
surprend cinq individus, en train d'installer sur la route
une mine constituée d'un obus de mortier de 8I, et les
capture. La section d'escorte de la C.C.A.S. conduit à
Guendour et à Sélim des inspecteurs de la Sécurité
Militaire, qui viennent enquêter sur les déserteurs.
Le
I7, une opération se déroule dans la partie de la forêt de
Bouïra, qui occupe la région Nord-Ouest de la ville, dans
l'angle formé par la R.N. 5, entre le confluent de l'Oued
Roukam avec l'Oued Djemaa, la maison cantonnière de Dra El
Khemis et la ville de Bouïra. Sous le commandement du Chef de bataillon
Maraval, elle aligne les 1ère et 2ème Compagnies du 22ème
B.C.A., le P.C. et son escorte, le maghzen de la S.A.S. de
Bezzit, (Capitaine Billotet) et le 3/I9ème R.C.C..
Le maghzen de Bezzit est chargé
du bouclage Ouest, depuis le pont sur l'Oued Gyps, jusqu'à
l'Acif El Matouga, avec, sur 781, un poste de surveillance
équipé de radio. Le Capitaine Bigot dispose ses blindés en
bouclage sur la route, qui limite au Sud la zone traitée,
entre l'Acif El Matouga et le carrefour de la R.N. 18.
D'autres éléments patrouillent sur la piste qui remonte
vers 562, et sur la R.N. 5, entre le pont de l'Oued Gyps
et Dra El Khemis. Partisan
4 ;et la 1ère Compagnie effectueront la fouille du
terrain, d'Est en Ouest, parallèlement à la R.N.5.
Partisan 4 au Nord, la 1ère Compagnie au Sud, l'axe entre
les deux compagnies s'aligne sur 588, 698, 750 et 74I.
Mise en place et début du
ratissage à 10 h I5. Opération terminée sans incident à I4
h 20. À I4 h 30, l'équipage d'une A.M. du 3/I9ème R.C.C.
aperçoit un individu, qui franchit d'un bond la R.N. 5 en
direction du Nord, et disparaît dans les fourrés du
versant de 575. Une vingtaine d'hommes ont été interpellés
au cours du ratissage, et sont ramenés à la maison
cantonnière et au fort d'Aïn Turk, pour vérification
d'identité par le chef de la S.A.S. de Bezzit. Jusqu'au
26 décembre, travaux de sous-quartiers. Le 18, la 4ème Compagnie fournit,
jusqu'au 2I, un élément supplémentaire de protection de
l'équipe du génie à M'zarir. Le 22, Partisan 4, qui opère
dans les Goumgouma au profit de la 4ème Compagnie, abat
deux mousseblines du Douar Tighrempt : Chacha Mohamed et
Saïdi Chérif, et récupère leurs deux fusils de chasse.
La fête de Noël est célébrée dans tous les sous-quartiers, en union parfaite entre Chrétiens et Musulmans Le 28 décembre, le Commandant Maraval entraîne le bataillon dans un ratissage du massif Sud de Tilinaz - Tanagount, où l'on suppose que les groupuscules commandés par les Sergents-Chefs Amzil Ali et Demmouche Mohamed se réfugient de temps à autre, pour prendre contact avec quelques habitants des villages voisins. Le ratissage s'effectue dans le sens Nord - Sud. La 1ère Compagnie à l'Ouest, la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat au centre, avec le P.C., Partisan 4 à l'Est. Un groupe de deux sections de la 3ème Compagnie assure la sécurité sur le flanc Est depuis Bou M'charof. L'opération se déroule sans incident. À son issue, la section d'escorte reconduit à Aïn Allouane les deux sections de la 3ème Compagnie, tandis que les autres unités du bataillon rejoignent Bouïra pour I5 heures. Patrouilles et embuscades jusqu'au 3I décembre.À minuit, le chef de corps, suivant une tradition, maintenant bien établie, adresse par radio ses voeux de Nouvel An à tous, Officiers, sous-officiers, Caporaux, Chasseurs et Harkis du 22ème B.C.A. Tous droits réservés © 2006. www.michel-elbaze.fr |
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