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L'oeuvre de Michel El Baze: Les guerres du XXe siècle à travers les témoignages oraux   





Peyron Claudine
Lhermenier Alexandra
Mamie! Raconte!..

GUERRE 1939 - 1945

Résistance dans le haut pays niçois

Les diverses formes de résistance dans les cantons de Puget Théniers et de Guillaumes

 

POSTFACE de Michel EL BAZE
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Quelle merveilleuse histoire que celle-ci: La petite fille Claudine prend sa mamie par la main et toutes deux avec leur jeune amie Alexandra s’en vont par les montagnes, par les sentiers, par les chemins par les ruelles des vieux villages du Haut Pays Niçois. Par les Gorges de Daluis, dans la vallée de la Roudoule sur le plateau de Dina s’en vont revivre avec grand-mère une tranche de vie inoubliable, jamais effacée. Puis au collège, sous la conduite de leur professeur, elles écrivent avec leur style délicieux, les histoires de la mamie qui viendront conforter l’Histoire de ces héroïques cantons qui furent les premiers libérés de l’occupant allemand. Ainsi se réalise fortuitement le souhait que j’avais exprimé il y a fort longtemps au sein du comité du Concours National de la Résistance de Nice de publier les devoirs des élèves des Lycées et Collèges qui auraient un rapport avec les récits de vie de cette collection. Celui-ci se réfère aux témoignages de Toche Albert (N° 9) et de Mazier Gabriel (N° 100). Nul doute que la lecture de cette "étude" de Claudine et de Alexandra comblera le chercheur avide d’un peu d’air frais Wonderful what history that the former : The little girl Claudine takes its mamie by the hand and all two with their youth friend Alexandra they are going by mountains, by paths by lanes of the old villages of the High Country Niçois. By Throats of Daluis, in the valley of the Roudoule on the tray of Dina they are going to relive with grandmother a unforgettable life slice, ever deleted. Then to the college, under the conduct of their professor, they write with their delicious style, histories of the mamie that will come conforter the History from these heroic cantons that were firsts liberated from the German occupant. Thus realizes fortuitously the wish that I had expressed there is strong long to the breast of the committee of the National Contests of the Resistance of Nice to publish homeworks of High schools and College pupils that would have a report with accounts of life of this collection. The former refers to testimonies of Toche Albert (N°9) and Mazier Gabriel (N°100). Null doubts that the perusal of this study of Claudine and Alexandra will fulfill the avid seeker of a bit of fresh air
Sources
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Ouvrages parus dans cette collection sous les n° 6 Albert Toche "La coupure 18 canons tonnent" Guerre 1939/1945 - Témoignage
et 100 Gabriel Mazier (alias Capitaine François "Un officier d’occasion dans le Haut-pays niçois" Guerre 1939/1945 - Témoignage propos recueillis et présentés par le Docteur Gaston Bernard
Témoignages Mr et Mme Toche Albert Mme Raymonde Peyron

Nous tenons à remercier Mr et Mme Toche ainsi que Mr Michel El Baze pour leur aide apportée à la réalisation de cet exposé.


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POSTFACE de Michel EL BAZE

Introduction
Les raisons de notre choix
Situation des cantons de Puget-Théniers et Guillaumes
Les liaisons radio
Constitution de maquis
Les parachutages Village de La Penne
Sabotages  Pont du Pra d’Astier Le pont de Berthéou
Participation de la population locale  Aide aux Résistants  "Planques" d’armes  Et de matériel  "Chasse aux espions" Hébergements de fugitifs  Distribution de tracts
La lutte armée
Dénonciations  Représailles
Le 3 mai 1944
Conclusion
Sources


 

 

 


Introduction
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En France, la Résistance est née à la suite de l’appel lancé à la radio de Londres le 18 juin 1940 par le Général de Gaulle, à ceux qui ne se résignaient pas à la défaite, condamnaient l’armistice et voulaient que la France continue la lutte aux côtés de ses alliés. Dans la zone nord, occupée par l’ennemi, la Résistance a eu un objectif surtout militaire : Fournir à l’Angleterre des renseignements sur les troupes d’occupation et leurs mouvements, faire évader des prisonniers, aider ceux qui voulaient sortir de France pour aller s’enrôler dans les Forces Françaises Libres. Dans la zone sud, directement soumise au gouvernement de Vichy, elle se préoccupa d’abord de susciter l’opposition à ce gouvernement et à sa politique de collaboration avec les autorités allemandes, de combattre sa propagande qui prédisait la victoire finale de l’Allemagne. Dès le début de l’occupation, se sont crées un peu partout de petits groupes, des réseaux, dont les adhérents étaient généralement recrutés par relations personnelles, dans la même profession, le même milieu social, ou qui partageaient les mêmes conceptions religieuses ou politiques. Mais la nécessité ne tarda pas apparaître de grouper ces efforts isolés, de coordonner leurs actions, de leur fixer des tâches précises et de leur fournir les moyens de les remplir. C’est ainsi que sont nés les mouvements de Résistance.  


Les raisons de notre choix
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Mes grands parents ayant vécu à Puget Théniers et à Auvare pendant ces années de lutte clandestine, et participé à la Résistance dans le maquis du Capitaine François, nous avions à notre disposition un témoin et des documents qui nous ont conduites à choisir cette région. J’étais institutrice à Auvare (1942 / 1945 ) et mon mari faisait partie du maquis de Beuil sans que je sois, par prudence, au courant de toutes ses activités et que je ne connaissais le Capitaine François que de nom, sans jamais l’avoir vu avant la journée du 3 mai où je l’ai secouru. D’autre part, j’ai pu contacter Mr Toche Albert, auteur de "La coupure" grâce à une amie de Beuil qui est sa cousine. Ce travail de recherches dans le passé m’a fait revivre ces temps dangereux mais exaltants et avec ces deux jeunes filles j’ai revu avec émotion tous ces lieux.

Raymonde Peyron

 

 


Situation des cantons de Puget-Théniers et Guillaumes
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    Puget-Théniers :

 

 

Situé dans la vallée du Var, à 70 km de Nice, Puget-Théniers est un gros bourg de l’arrière pays, comptant environ 15OO habitants à l’époque de l’occupation, placé sur la route conduisant à Digne, et desservi par la voie ferrée Nice-Digne.

 
  Guillaumes :     Auvare :   Situé dans la vallée du Var, à 100 km de Nice, en amont des gorges de Daluis, sur la route du col de la Cayolle, Guillaumes est le chef-lieu de son canton. Guillaumes compte environ 550 habitants. Petit village en cul-de-sac, à 12 km de Puget-Théniers par une petite route. Auvare est le lieu de passage (par des sentiers) du plateau de Dina vers Puget-Théniers, la Croix, Beuil.
    A part la route de la vallée, souvent étranglée dans des gorges (gorges de la Mescla, de Daluis,...), le relief très montagneux rendait difficile toute communication. La région était très pauvre; les paysans vivaient presque en autarcie : ils cultivaient du blé, faisaient leur propre farine (moulin à la Croix sur Roudoule) et leur propre pain (jour communal à Auvare). La principale ressource était l’élevage de moutons, et le moyen d’échange le plus important, la foire, la vente de bétail. Nice et la côte ont été occupées par les Allemands à partir de novembre 1942, mais ceux-ci ne sont pas montés à Puget-Théniers. C’est pour cette raison que de nombreux Juifs, fuyant la côte devenue dangereuse pour eux, se sont réfugiés à Puget-Théniers et dans la région (certains s’abritaient dans les galeries des mines de cuivre désaffectées à Léouvé). Cependant, sur dénonciations de certaines personnes, la Gestapo -police allemande- et des soldats nazis ont fait des "raids" à Puget-Théniers pour arrêter les Juifs et les maquisards. (fin février 1944 à Puget-Théniers, la Gestapo arrête des Juifs). Le 3 mai 1944, les Allemands attaquèrent le groupe du Capitaine François, Résistant, qui tua deux officiers. Ils firent des représailles sur les villageois.

Les liaisons radio   Table
Gabriel Mazier, alias Capitaine François et son compagnon Joseph Cabot, qui avait la charge du poste émetteur-récepteur, furent parachutés depuis Alger où ils avaient rejoint les Américains, et se fixèrent à Puget-Théniers avec pour mission d’établir des liaisons radio avec Alger, pour permettre d’organiser des parachutages. Les liaisons radio se faisaient à l’aide d’un poste émetteur-récepteur ("piano", dans le jargon des Résistants) qui auraient pu fonctionner sur le courant du secteur, mais cela risquait de trahir François et Cabot, car les services de repérage radio gonio allemands utilisaient des coupures de courant sélectives pendant une émission pour en localiser l’origine; et dans l’heure qui suivait, des voitures équipées de radio goniomètres venaient patrouiller dans le secteur, et, par recoupement, déterminaient la position des émetteurs clandestins. Il valait mieux utiliser l’alimentation par batteries, et pour compliquer le travail des Allemands, émettre alternativement depuis des endroits différents. Souvent François et Cabot étaient obligés de marcher plusieurs heures dans la nuit, chargé du matériel radio. Un de leurs repaires favoris était le plateau du Breuil. Bien que ce soit interdit par les Allemands, certaines personnes écoutaient "Radio Londres", qui émettait des messages dont le sens ne pouvaient être compris que par les initiés. (Par exemple, en juin 1944; "Méfiez vous du toréador" était un message destiné à faire comprendre aux Résistants que les Américains avaient débarqué, et qu’ils pouvaient commencer la lutte ouverte).

Constitution de maquis   Table
En 1941 fut crée le STO (Service du Travail Obligatoire), les réfractaires s’enfuirent dans les montagnes que les Allemands ne pouvaient pas atteindre : les maquis. Les maquisards étaient ravitaillés par les habitants des villages et participaient aux parachutages. De leur repaire, ils observaient la vallée afin de détecter une éventuelle arrivée de l’ennemi. La région de Puget-Théniers et de Beuil offraient plusieurs avantages à la constitution de maquis. -les Allemands n’y étaient pas installés. -les villages étaient assez peuplés pour fournir de jeunes volontaires, et la population assez sympathisante pour nourrir les maquisards. Le site était rendu presque inaccessible par la présence des gorges de Cians à l’est et de Daluis à l’ouest et le relief, fait de vallées encaissées et de plateaux, était propice à la constitution de maquis et aux parachutages (plateau de Dina, plateau St Jean). Lorsque le Capitaine François apprenait qu’un jeune était convoqué pour le travail obligatoire en Allemagne, il allait voir les parents de celui-ci et tentait de les convaincre qu’il valait mieux pour leur fils rester dans les maquis de la région, quitte à être hors la loi, que de partir en Allemagne avec le risque de périr sous les bombardements. En effet, le Capitaine François devait recruter les hommes nécessaires aux opérations prévues au moment du débarquement tant attendu.

Les parachutages   
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Pour continuer leur lutte, les Résistants avaient besoin d’armes, de matériel... Grâce aux liaisons radio, ils correspondaient avec Alger et Londres et convenaient d’un jour, d’une heure, d’un endroit pour le parachutage et d’un message secret annonçant l’opération... Mais, dans cette région montagneuse, les terrains plats et assez grands pour permettre l’approche des avions de la RAF étaient rares. Le premier parachutage organisé par le Capitaine François eut lieu sur le plateau de Dina, dans la nuit du 16 au 17 janvier 1944. A 19 heures, le message attendu était passé par la BBC: "J’adore la dinde et la pièce de pogne". Les lieux de parachutages avaient des noms de code (le plateau de Dina était désigné sous le nom de Milano). Le balisage, qui devait être effectué dans la plus grande discrétion, prenait du temps : il fallait compter les pas pour déterminer l’emplacement exact du "L" de réception, signe qui servait de repère aux avions de la RAF, dont les équipages étaient tous volontaires pour ces missions de ravitaillement des F.F.I.. Pourtant celles-ci étaient périlleuses et beaucoup d’équipages ne revenaient pas. Après l’orientation du "L", il fallait placer les brûlots, les allumer, préparer les brûlots de rechange, etc... Ces opérations présentaient de grands risques, le Capitaine François et son équipe organisaient des patrouilles pour dépister une embuscade toujours possible aux abords du terrain. Cependant le Capitaine François ne tarda pas à s’apercevoir qu’une autre équipe organisait des parachutages sur Dina, et dont le comportement risquait d’attirer les Allemands. Il abandonna donc le plateau et fixa son choix sur la Penne, terrain situé derrière le col St Raphaël.


Sabotages   
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Pont du Pra d’Astier Le Capitaine François avait déjà détruit le pont du Pra d’Astier en juin 1944, mais les Allemands l’avaient fait réparer et le surveillaient. La nuit du 7 juillet, le Capitaine François et six volontaires, déchaussés pour ne faire aucun bruit, arrivèrent par la route de Beuil. Ils neutralisèrent la sentinelle, puis placent les cartouches de plastic et deux détonateurs à retardement. Ils repartirent vers le haut tandis que le pont fut détruit. Pont de Berthéou Le 8 juillet 1944, le Capitaine François sabota le pont de Berthéou. Il plaça trois kilos d’explosifs sur la clé de voûte de l’arche centrale et relia ses charges avec du cordon Bickford, qu’il alluma. 100 secondes après, ce fut l’explosion. La brèche mesurait 11 mètres et l’arche centrale avait été coupée à ses deux extrémités, à l’aplomb de deux piliers. C’est "la coupure".
 


Participation de la population locale
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Aide aux Résistants
"Planques" d’armes et de matériel
Chasse aux "espions"
Hébergement de fugitifs


Aide aux Résistants
Malgré le climat de méfiance qui régnait et la peur des dénonciations, une grande partie de la population participait plus ou moins activement à la Résistance. Le Capitaine François bénéficiait de la complicité des employés du central téléphonique de Puget-Théniers. Ceux-ci avaient promis de lui transmettre les messages des guetteurs de Plan du Var et d’Entrevaux, qui signaleraient l’arrivée de voitures gonio allemandes. Le central servait aussi de liaison entre François et Sapin (commandant Lécuyer, chef de l’Organisation de la Résistance de l’Armée (ORA) Bien que manquant de ressources, les cultivateurs des environs acceptaient de céder au Capitaine François quelques oeufs, des pommes de terre, des lentilles et des haricots. La viande était rare car elle s’achetait au marché noir des abattages clandestins et les éleveurs la vendaient au prix fort. Pourtant la majorité des gens était favorable aux maquisards, et deux boulangers de Puget-Théniers fournissaient chaque nuit quelques miches au Capitaine François. La recharge des batteries nécessaires à François et à Cabot pour leur émission radio était assurée par les frères Joseph et Louis Casalengo, garagistes à Puget-Théniers.

"Planques" d’armes  Table
Par sa situation, Auvare était naturellement choisi pour permettre les communications et les échanges entre le plateau de Dina, les villages de la Croix et de Léouvé, le maquis de Beuil et le groupe de Résistants de Puget-Théniers. Ma grand-mère, institutrice à Auvare, raconte : "A Auvare, comme on était au centre des opérations du maquis de Beuil, on nous laissait souvent des paquets ou des messages à transmettre aux différents postes; et c’est pour cela que le jour où l’Inspecteur Primaire est venu m’inspecter, j’avais caché un sac tyrolien rempli de grenades tout au fond de mon bureau. Inutile de dire, que quand l’inspecteur, qui avait de longues jambes, s’est assis à mon bureau, je tremblais, et je ne savais plus ce que je disais d’autant plus qu’il était alsacien et qu’on le soupçonnait d’être du côté des Allemands".
Et de matériel 
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Ma grand-mère : "Du haut de mon balcon, un matin très tôt, j’ai vu arriver sur le sentier qui venait de Dina, un âne bizarrement chargé. A cette époque, tout va et vient inhabituel était suspect. Je l’ai surveillé et de plus près, j’ai aperçu notre agent de liaison qui marchait à côté de l’animal. Arrivé au village, il est venu chez nous pour me demander de lui garder un "piano". Il passait souvent dans le village pour prendre du ravitaillement auprès des paysans et m’en laissait une partie pour des Résistants qui passaient le chercher. Je lui ai répondu, très étonnée :"Mais qu’est ce que vous allez faire d’un piano?" Il s’est mis à rire et m’a expliqué que c’était un poste émetteur qu’il venait de récupérer à Dina. Avec mon aide, il a caché son "piano" sous la paille de "l’écurie des chèvres" et m’a prévenu que quelqu’un viendrait le chercher la nuit tombée en se présentant sous le nom de René.

"Chasse aux espions"  Table
Ma grand-mère : "Dans ce petit village, il passait quelquefois des hommes qui cherchaient à rejoindre le maquis. Un étranger était vite repéré, et un jour, ton père, qui avait cinq ans, est venu m’avertir qu’un homme parlait avec un vieux paysan assis au soleil. Avec ma corbeille à linge sous le bras, je suis descendu aussitôt sur la place et je me suis approchée. L’étranger voulait savoir s’il y avait un maquis, (parce qu’il voulait soi-disant le rejoindre) par où il fallait passer. . Il prétendait être un prisonnier yougoslave évadé d’Italie, et ayant parcouru le chemin à travers la montagne. Mais son aspect était plutôt surprenant: des habits trop propres, des chaussures en parfait état, n’ayant pas l’air d’avoir servi dans la montagne. Il était vraiment inquiétant. Quand il est parti, mon gamin, sur ma demande, l’a suivi pour voir la direction qu’il prenait. Et c’est ainsi qu’il l’a vu se diriger vers la Croix, et s’arrêter pour glisser un papier sous un rocher. Le gosse est revenu tout de suite me rendre compte de ce qu’il avait vu; je suis allée récupérer ce papier: c’était une carte d’État-major portant des repères qui correspondaient à certains points de passage. Je me suis empressée de signaler ce suspect par un coup de téléphone à la Croix. Il fut intercepté, contrôlé et reconnu comme un espion. Il était attendu de l’autre côté de la vallée par un Allemand avec un side-car. Au fond, ton père a été un jeune Résistant.
Hébergements de fugitifs  Table
Sous l’occupation, il était très risqué d’héberger des Résistants, des maquisards, des prisonniers évadés. En effet, quiconque portait secours à un fugitif devait immédiatement le déclarer aux autorités allemandes, et s’il ne le faisait pas, devenait lui-même hors-la-loi. Ma grand-mère raconte: "Un matin, de très bonne heure, j’ai entendu des explosions et des coups de feu qui venaient du fond de la vallée et j’ai pensé qu’il y avait quelque chose de grave qui se produisait à Puget-Théniers. Puis, dans la matinée, il est arrivé deux Pugétois, amis de ton grand-père qui faisait de la Résistance, qui lui ont dit qu’il fallait vite partir parce qu’il y avait eu du vilain à Puget, que les Allemands avaient cerné le village et pris des hommes en otage. J’ai vite préparé un sac avec des provisions et ton grand-père et ses amis sont partis dans la montagne se réfugier dans une grange à Albaréa. Deux jours plus tard, l’après-midi, en étendant les langes de mon bébé sur le balcon, j’aperçois un homme paraissant très fatigué et qui semblait venir du vallon de Puget-Rostang, et non pas du sentier. Il avait l’air de se diriger vers le village, puis au bout d’un moment, je l’ai vu surgir dans la ruelle menant à la fontaine, et rentrer dans la maison de Marius Astier. Me doutant que c’était un Résistant, et sachant que cette famille n’était pas tellement favorable aux maquis, j’ai pris les devants et je suis descendue chez eux pour voir ce qui se passait. Je suis entrée au moment où il expliquait à Titine qu’il avait été blessé à Puget et qu’il cherchait du secours. Titine n’avait pas l’air d’être à la fête. Je suis intervenue en disant au blessé que je pouvais l’aider. Il a alors laissé dans la cuisine des Astier le ballot qu’il portait sur l’épaule. A ma remarque, il a dit: "non, je n’en ai pas besoin, il est plus utile là...." Arrivé à la maison, il s’est présenté comme le Capitaine François. Je ne le connaissais que de nom. Je me suis rendue compte qu’il était blessé assez gravement. Il crachait du sang en parlant, et son visage était en partie tuméfié. Je voulais le soigner, mais il m’a réclamé à manger. Je lui ai donné un bol de lait qu’il but d’un trait. J’avais des oeufs, je voulais les lui faire cuire mais il les avala crus coup sur coup. Il avait toujours faim. J’ai sorti un morceau de jambon et du pain que j’avais reçu la veille du maquisard qui se ravitaillait dans le coin. C’est après s’être un peu restauré qu’il a accepté de changer sa chemise tachée de sang, déchirée... Je lui ai donné des chaussettes, une chemisette de mon mari et cette chemisette m’a donné du souci, car je me suis rendue compte que c’était celle qu’il portait sur la photo de sa carte d’identité. Je lui ai prêté le rasoir du savon, puis comme c’était l’heure de la tétée de ton oncle Gilbert qui avait deux mois, il s’est rendu compte qu’il y avait un bébé dans la maison. Comme je lui disais de se reposer encore un moment, il m’a dit: "Non c’est trop risqué à cause du bébé". J’ai pensé qu’il avait besoin de réconfortant, et je lui ai donné une petite bouteille de rhum et les quelques morceaux de sucre que j’avais, tout en lui montrant sur ma carte d’État-major le sentier de Léouvé et la maison du docteur Martin, qui pouvait le soigner, et à qui il pouvait faire confiance. Au moment de partir, je lui rappelais qu’il avait laissé son ballot chez les Astier. Il m’a alors expliqué qu’il l’avait fait intentionnellement pour ne pas être dénoncé tout de suite, parce qu’il contenait des grenades et que si les Astier appelaient les gendarmes, ce serait chez eux qu’on trouverait les armes". Distribution de tracts

Quelquefois, des tracts étaient distribués pour inciter la population à aider les Résistants ou à participer à la Résistance.


La lutte armée  Table
Avec le massage "Méfiez-vous du toréador" du 6 juin 1944 qui correspondait au débarquement des Alliés en Normandie, les maquisards commencent la lutte au grand jour. Albert Toche, sous-officier de l’Armée d’Armistice, rentré chez lui à Guillaumes en Novembre 1942, relate la lutte armée qui s’est déroulée dans son canton pour empêcher les Allemands d’investir les maquis de Beuil "Ils (les maquisards) descendent de temps en temps à Guillaumes, le matin très tôt pour se ravitailler en donnant en paiement des bons de réquisition signés "Commandant Sapin"... Peu à peu (à partir d’avril 1944) la Résistance vient en surface et ses chefs circulent à pied dans les rues de Guillaumes: les officiers comme le Commandant Beauregard, le Lieutenant Colonelli, le Capitaine François, le Commandant Sapin dont on sait qu’il est le chef (de son vrai nom : Commandant Lécuyer)" "Le 8 juillet 1944 le Capitaine François et nos F.F.I. font sauter le viaduc de Berthéou à l’entrée des gorges de Daluis, c’est la "coupure". Les gorges de Daluis isolent la haute vallée du Var comme celle du Cians où le pont du Pra d’Astier a sauté également la veille et forment obstacle pour atteindre Beuil et Valberg" "Le commandement et le Comité de Libération veulent également structurer une résistance armée parmi la population, aussi serons nous intégrés rapidement dans les rangs de l’Armée Secrète" C’est ainsi qu’Albert Toche est devenu chef de groupe. Presque chaque soir les chefs de groupe sont au rapport pour connaître les ordres et juger la situation. Il s’explique: "Je dis au lieutenant Colonelli que l’ennemi pouvait accéder au maquis par les voies des pays de montagne: en hauteur c’est à dire par deux chemins muletiers: l’un partant de Léouvé passant par le col de Roua pour descendre sur Guillaumes; l’autre partant de Daluis pour monter vers Villeplane et Sauze. Colonelli prend ma remarque au vol et me demande puisque je suis du pays, d’organiser un poste d’observation et de Résistance au col de Roua puis à "Villeplane" Donc Albert Toche et son équipe surveillent le passage du col de Roua mais les hommes manquent d’armes et de munitions et surtout de mortiers. (le tir plongeant étant le plus efficace vu le relief accidenté). Le 14 juillet 1944 le canton de Guillaumes est le premier du département à pouvoir hisser le drapeau français tandis que "la coupure" et les deux points hauts (col de Roua et Villeplane) sont tenues par les F.F.I.. Les Allemands attaquèrent le 18 juillet au Pra d’Astier (gorges du Cians) et à "la coupure" (Daluis) pour concentrer ensuite toutes leurs forces sur les gorges de Daluis qui paraissaient plus faciles à investir que celles du Cians. Le 20 juillet le Commandant Rodolphe (de son nom: De Lestang Labrousse) -chef du maquis de Beuil- averti de la forte concentration d’Allemands sur Daluis envoie des hommes et des armes en renfort. Le 22 juillet les Allemands installent un mortier qui va forcer le verrou de "la tête de Femme" et les troupes grimpent vers le col de Roua et vers Villeplane. Les F.F.I. sont obligés de se replier sur Guillaumes. Parmi le groupe de Résistants placés à l’entrée des gorges de Daluis pour retarder l’avance allemande vers Guillaumes il y aura des blessés, les Sous-lieutenants de Bois-Fleury (dit Pyra) et Colonelli (dit Colmar). Le premier survivra à ses blessures et reprendra la lutte tandis que le deuxième mourra à l’hôpital de Barcelonnette le 15 août 1944, jour du débarquement allié en Provence. Une stèle rappelle à l’endroit où il tomba, le sacrifice du Lieutenant Colonelli ainsi que celui du Caporal Marcel Sini. Les Allemands ne resteront qu’un jour à Guillaumes et dans la nuit du 23 au 24 juillet, ils s’en allèrent. Albert Toche s’interroge: "Pourquoi ce départ si rapide? Nul n’a ignoré l’attentat auquel Hitler a échappé les jours précédents. Nous avons pensé que cette troupe était rappelée, de ce fait, par le quartier général à Nice. Il est impossible également que le commandement allemand ne veuille pas dégarnir le front de mer, puisqu’il s’attendait à un débarquement imminent" A partir du 15 août 1944 (date du débarquement allié en Provence) les Résistants s’activèrent pour empêcher les renforts allemands de passer et pour couper leur retraite par la route des alpes (passant justement par Puget-Théniers). Le Capitaine François et son ami Rodolphe reçurent l’ordre de libérer Puget-Théniers. Le Capitaine François fit "courir le bruit que la ville était complètement encerclée par les maquisards" et fit dire aux Allemands qu’ils "auraient la vie sauve s’ils déposaient leurs armes"... et "toute la garnison de 28 hommes se rendit au Commandant Rodolphe". La liaison se fit ensuite avec l’armée américaine et avec la première armée française commandée par le Général De Lattre de Tassigny débarquée elle aussi. Le 27 août 1944 les Américains franchissaient le Var à Saint Laurent sur un pont de fortune. Le 28 août 44 Nice était libérée par ses propres efforts. L’action contre les Allemands réfugiés dans les hautes vallées et autour du massif de l’Authion continuera jusqu’en avril 1945. Albert Toche participera à cette lutte en tant que sous-officier d’Artillerie du Groupement Alpin-sud ainsi que Gabriel Mazier alias Capitaine François.
Dénonciations  
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Malgré la prudence dont faisaient preuve les maquisards il arrivait que des dénonciateurs renseignent la Gestapo et provoquent son intervention à Puget-Théniers. Mme Peyron raconte: "En attendant la naissance de mon 2ème enfant, nous étions descendus d’Auvare pour loger à Puget-Théniers à proximité de ma belle-mère et du docteur. Les parachutages ayant commencé, mon mari faisait partie des équipes de réception, on écoutait "Radio Londres" pour avoir les messages qui annonçaient les parachutages. Heureusement on n’avait pas encore allumé le poste: Tout à coup, la porte s’est ouverte, et des Allemands en uniforme et armés, ainsi que des Allemands en civil, la Gestapo, accompagnés d’un homme masqué, sûrement du pays, ont fait irruption dans la pièce. En un instant, les soldats étaient devant les portes, les fenêtres, et pointant leur mitraillette sur nous. Ils se sont adressés à ton grand-père pour lui demander les papiers, le livret de famille... Ils ont visité les deux chambres, sont revenus dans la cuisine en discutant entre eux. Dans un coin de la pièce, j’avais préparé le berceau en attendant la naissance toute proche, et, imprudence de ma part, j’avais habillé ce berceau avec la soie d’un beau parachute jaune pâle, que mon mari avait récupéré sur ma demande, malgré lui, jugeant que c’était imprudent, et il avait bien raison. Je n’osais plus bouger. Il me semblait que les S.S. allaient se rendre compte de la provenance du tissu, et, angoissée, je me rendais compte de l’imprudence que j’avais commise; quand un S.S. a dit quelques mots en allemand en désignant le berceau et en me montrant du doigt. Mon état de grossesse avancée ne pouvait pas passer inaperçu puisque Gilbert est né 3 jours après. Puis ils sont partis, ils ont fouillé les autres appartements de la maison. C’est alors qu’on a entendu des cris de femme au rez de chaussée: c’était l’épouse d’un ingénieur Juif français. Son mari, avec d’autres Juifs, quittait le village pour se réfugier à Léouvé, dans les galeries des mines désaffectées. Le lendemain matin, nous avons compris, en voyant l’appartement bouleversé, que les Allemands l’avaient emmenée. Elle n’y est jamais revenue. Les Allemands avaient été guidés dans les maisons par ce civil, et avaient arrêté plusieurs Juifs qu’ils avaient sans doute dirigés dans "les camps de la mort"

Représailles  
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Tout sabotage ou embuscade perpétré par les Résistants sur les Allemands entraînait leur riposte immédiate et meurtrière. Mme Toche raconte: "Souvent, c’est par dénonciation auprès des autorités allemandes d’occupation, que l’armée allemande en 1943 - 1944 préparait une action contre les "terroristes". Ce fut le cas le matin du 3 mai 1944, à la pointe du jour, où un side-car s’arrête devant une maison située dans une boucle des virages de la route montant de Puget-Théniers à la Penne. De ce véhicule descendent un officier S.S. et deux soldats. L’officier savait que Mr Bonnet, propriétaire de la maison, abritait deux hommes et un poste radio émetteur clandestin. La fouille de la maison n’était pas encore commencée que les deux hommes surpris, mais réagissant rapidement, braquent leurs armes en direction des soldats, tuent l’officier allemand et prennent la fuite. Dans cette échauffourée Mr Bonnet perdra la vie également, exécuté par les Allemands en bordure de route. Les mauvaises nouvelles arrivent très vite à Puget-Théniers dont les habitants savent qu’il y aura des représailles. Je suis à l’école primaire section enfantine, une collègue m’annonce que tout le village savait déjà mais qu’il fallait s’attendre au pire. Vers 10 heures le maire ou l’adjoint de Puget-Théniers, ceint de son écharpe, vient avertir la directrice que l’autorité occupante demande que les enfants, sous la conduite de leurs maîtres, arrivent sur la place de Puget-Théniers très rapidement. Quel spectacle nous attendait.... Tous les hommes valides du village étaient à genoux sur cette place, surveillés par quelques soldats en armes. Soixante dix jeunes et moins jeunes: certains en tenue de travail, avec un chapeau, une casquette ou tête nue. Ils avaient été raflés en début de matinée dans le village, sur leur lieu de travail et c’était pitoyable de voir ces hommes, muets, presque hébétés, quelques-uns au regard furibond, serrer leurs poings dans la poche de leurs pantalons. Tout le monde se souvient de ce jeune homme emmené par deux soldats en armes jusque dans le lit de la Roudoule pour y satisfaire un besoin naturel. Tout à coup, avec la crosse du fusil dans les reins, huit hommes se mettent debout devant les soldats qui les font mettre en rang. Parmi eux deux garçons, que les Allemands étaient allés dénicher dans un grenier et qu’ils avaient découvert avec leurs jumelles (les frères Barnouin) et un autre chaussé de brodequins américains. Le rang de ces hommes vient d’arriver au fond de la place contre un mur; dans un silence pesant s’élève alors une voix : L’Adjudant de Gendarmerie Rémond, commandant la Brigade de Gendarmerie de Puget-Théniers ose parler allemand, lui, l’Alsacien, pour reprocher à l’officier commandant le peloton d’exécution, l’horreur de ce qu’il va ordonner. Cette belle voix d’un homme qui avait l’habitude de commander et d’être obéi retentit, presque comme une sommation, celle d’arrêter cette action néfaste Désarçonné par cette voix, qui dicte dans sa langue sa conduite à tenir, l’officier fait rompre les rangs au peloton en armes et renvoie les Pugétois avec les autres. L’attente de ces hommes, parqués comme des bêtes, est pénible et les heures sont longues à passer. Je rentre chez moi avec Maguy Fragolla et nous surveillons par la fenêtre qui donne sur la place le va et vient des sentinelles, des soldats. Nous pouvons apercevoir certaines personnes alliés aux "prisonniers" leur porter quelques victuailles mais c’était rapide. La nuit tombe et nous veillons encore, sans apercevoir grand chose. Tout à coup, une grande lueur de l’autre côté du Var: nul doute, c’est l’usine Brouchier qui brûle. L’incendie alimenté par des tonnes de bois, puisqu’on y fabrique des meubles, devient vite conséquent. Nous apprendrons plus tard que les Allemands ont mis le feu et ont interdit aux hommes d’aller l’éteindre. Notre nuit sera courte et le lendemain matin, assez tôt, quatre camions bâchés, venant de Nice, stationnent déjà sur un côté de la place. Tous ces hommes sont embarqués dans les camions et comme on disait alors: "ils partent pour l’Allemagne, ils partent pour l’EST" Je revoie encore des mamans et particulièrement les deux belles soeurs Mesdames Isnardy porter les enfants (Lucien Isnardy) afin qu’ils embrassent leur père avant le départ. Tout ce contingent de Pugétois reviendra heureusement au bout de quelques semaines. Seul Basile Richerme ne reviendra pas.


Le 3 mai 1944  Table

Le Capitaine François raconte ce qui s’était passé au petit matin de ce 3 mai 1944. "J’entendis du bruit dans la cave au dessous, où nous avions entreposé le contenu du dernier parachutage: on parlait français avec un accent d’outre-Rhin; nous étions certainement encerclés par les Boches. Je bousculai Cabot pour le réveiller. Déjà on frappait brutalement à la porte. Je fis signe à Cabot d’ouvrir la porte et lançai deux grenades. Puis je tirai à la mitraillette sur les agents de la Gestapo en évitant de toucher le gendarme français qui était obligé de les accompagner; d’eux d’entre eux s’écroulèrent. Il n’était pas question de résister sur place. J’ordonnai donc à mes gars de me suivre et m’engageais sur le sentier menant à un bois voisin. Cabot portait en vrac dans ses bras son pistolet avec nos archives, une grenade défensive dégoupillée et une bombe Gammon à percussion. Elle lui échappa et explosa dans ses pieds; mon pauvre radio fut projeté à plusieurs mètres en l’air avant de retomber dans mes bras, déchiqueté. La grenade dégoupillée qu’il tenait l’instant d’avant roulait sur le sentier. Je plongeai sur le côté mais ne pus éviter d’être atteint. Cabot était mort, et les trois autres, pensant à une attaque, s’étaient enfuis. Je fus pris de nausées et perdis connaissance. J’émergeai de mon évanouissement une heure et demie plus tard. J’étais blessé à la poitrine et au visage. Il fallait que je traverse le Var si je voulais trouver du secours et brouiller ma piste. Tantôt marchant, tantôt me laissant glisser dans les fourrés et les éboulis, j’y arrivai seulement le soir après toute une journée de souffrances. Je pus enfin boire. L’eau était froide car provenant de la fonte des neiges. Je traversai à la nage à environ 150 mètres du pont du Fragé. Deux femmes, par peur des représailles, me refusèrent l’abri où elles gardaient leurs chèvres." Le Capitaine François passa la nuit dans une grange dont le propriétaire lui apprit que les Allemands le cherchaient partout. Comme aux deux femmes, il lui raconta qu’il devait rentrer à Nice. Bien lui en prit car le propriétaire alerta les Allemands qui fouillèrent les environs sans le découvrir, heureusement ils n’avaient pas de chiens. François marcha une grande partie de la nuit vers Puget-Rostang, et monta à Auvare, chez Marius Astier, où il arriva le soir du 5 mai, 60 heures environ après avoir été blessé. "Quand il vint m’ouvrir, je vis son visage tout décomposé et il me dit: vous devez partir, on vous cherche de partout". J’allais quitter le village lorsque j’entendis qu’on m’appelait: c’était l’institutrice, Raymonde Peyron, qui ayant entendu la conversation, me dit qu’elle avait honte pour son voisin et me donna du lait chaud, un morceau de jambon à emporter, et me fit cadeau d’une bouteille d’alcool rhumé apportée par son mari qui était membre d’un réseau F.T.P.; elle me guida ensuite jusqu’au départ du chemin de la Croix et m’indiqua la route à suivre pour rejoindre de l’autre côté de la Roudoule, au Villars la Croix, la maison du médecin général Martin, militaire à la retraite, qui, elle en était sûre, pourrait me soigner et m’héberger le temps nécessaire. "J’espérais seulement que le pont suspendu qui enjambait les gorges ne serait pas gardé. Il ne l’était pas et j’arrivai vers minuit chez le médecin Martin". raconte le Capitaine François.  


Conclusion
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"Grâce à l’implantation des maquis que les Résistants organisèrent dans nos montagnes, les troupes libératrices purent avancer très vite le long de la route des Alpes vers Grenoble et Lyon. C’est grâce à l’action des Résistants que Nice fut purgée, intacte, de ses occupants, le 28 août 1944, moins de deux semaines après le débarquement du Dramont. Ainsi s’exprime le Dr Gaston Bernard dans sa préface du récit de Gabriel Mazier, alias Capitaine François. En effectuant ces recherches, en recueillant ces témoignages, en visitant et photographiant ces lieux où se sont déroulées, il y a près de 50 ans, ces actions héroïques, nous avons pu mieux comprendre le but et le sacrifice des Résistants. Certains étaient des combattants de métier préparés à l’action, d’autres étaient des gens simples, mais tous ont fait preuve d’un courage exemplaire. Comme l’a écrit Mr Charles Ginésy, Sénateur-Maire de Péone Valberg, Président du Conseil général des Alpes Maritimes dans la page de garde de l’ouvrage déjà cité: "Ceux qui ont sacrifié leur vie pour leur pays ont droit à la considération des autres". Avec leur exemple, nous les jeunes, nous "comprendrons mieux le prix de la Paix, sa fragilité et ses exigences" et nous sommes reconnaissants à nos aînés". Nous reprendrons les mots de Michel El Baze, grâce à qui ces témoignages ont été édités, pour conclure: "Il appartiendra au lecteur d’imaginer ce que taisent les témoins, le courage, les souffrances endurées et leur remarquable persévérance dans la lutte pour le Pays..."

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