MAILLE Claude
046
Sur le
Piton 290
GUERRE
d'Algérie
NICE
- Novembre 1987
Ecriture : 1985 - 25 pages
POSTFACE de Michel EL BAZE
"Campagne", "Maintien de
l'ordre" Qu'importe pour Claude Maille
l'appellation. Pour lui, c'est la guerre,
l'affrontement des armes, les embuscades, les
camarades blessés, morts pour défendre l'option
politique du moment. Dans un style simple,
dépouillé, nous vivons là, la période d'une jeune
recrue qui raconte son temps, sans rancune, sans
rancoeur.
La mémoire
La
mémoire : seul bagage incessible
Jacques ATTALI
Je suis parti pour
l'Algérie, le 12 Mai 1960, après une courte
permission de 5 jours. J'ai embarqué sur le Sidi
Bel Abbes, vers 16 heures (c'était le jour du
lancement ou de l'inauguration du paquebot
"France" par le Général de Gaulle, le Président
d'alors). Là, je me suis trouvé tout seul au
milieu d'un tas de gars, aussi seuls que moi, il y
avait des soldat provenant de tous les Corps
d'Armée : Marins, Armée de l'Air et de Terre,
gradés et 2ème classe comme moi. La traversée dans
la cale fut mouvementée dans mon transat et je ne
parvenais pas à dormir. Le bruit des vagues et,
surtout, l'odeur malsaine des vomissements de ceux
nombreux qui ne supportaient pas le voyage. Alors,
je montais sur le pont pour changer d'air et,
après 20 heures de ce va-et-vient, dans la journée
du 13 Mai 1960, j'atteignais enfin Bone, tout
heureux de descendre à terre, mais un peu perdu
pour rejoindre le camion qui me conduirait à La
Calle, au 25ème B.C.A. Après deux jours d'attente
à la sardinerie de La Calle au bord de la superbe
plage, je connus mon affectation définitive....
Roum El Souk à une vingtaine de kilomètres.
J'essayais aussitôt d'avoir des renseignements sur
ce bled, mais tous les anciens de La Calle ne
savaient pas exactement, pour n'y être jamais
allés, ce qui m'attendait. Le long de la route
pour Roum El Souk, après El Frin, nous découvrions
bientôt la source de nos préoccupations. A Roum El
Souk. Je retrouvais le Caporal Clément Gui
(j'étais à Jausier avec lui), parti 15 jours avant
moi et qui s'occupait du magasin d'armes, qui m'a
remis aussitôt un vieux "Mas 36" et mon barda
complémentaire. Puis, je suis parti dans un des
nombreux blocs où j'ai passé la nuit qui a été
relativement calme (quelques tirs d'armes
automatiques, mais rien de grave). Le lendemain.
Je grimpais sur un "G.M.C." tractant une remorque
d'eau et, une fois installé, le chauffeur me dit :
- Tu vas à "290" .Sur un piton ! Le temps était à
la pluie. Le "G.M.C.", le chauffeur et moi
passions la porte du réseau et nous engagions sur
la route parallèle à ce dernier. A 800 m, le
chauffeur me dit : - Ça, c'est le "219" ! C'est le
piton d'après ! Suivant la route et le réseau,
nous parcourûmes environ 1,5 km avant d'atteindre
la piste très raide, menant à "290". Le camion et
sa citerne patinaient. J'arrivais au terme de mon
voyage. Le Chauffeur m'indiqua le Poste de
Commandement. Avec mon barda et mon "Mas 36", je
me présentais à l'Aspirant "appelé" auquel je dus
donner mon curriculum vitae. Puis, il m'emmena
faire la tournée des pièces d'armements à notre
disposition. Je remarquais les tenues de toutes
sortes sauf militaires que portaient mes
camarades. Puis, chaque pièce tira plusieurs coups
au fur et à mesure de notre progression avec
l'Aspirant. C'était très impressionnant : c'était
de toute évidence un piton puissamment armé. Je
notais au passage un gros phare anti- aérien et sa
génératrice, télécommandé depuis le toit du Poste
de Commandement : un char-obusier, un mortier de
"4P2", un mortier de "60", un canon de "75" sans
recul, deux de "12,7" sur affût et plusieurs
mitrailleuses de "30". Nous étions une trentaine
d'hommes sur le piton, répartis dans trois blocs
en plus du Poste de Commandement, construit, ce
dernier en dur, ainsi que le bloc "Nicole". Le
bloc "Renée" était fait de troncs d'arbres et de
sacs de terre. Quant à moi, on m'avait assigné le
bloc "Brigitte", près du phare et de sa
génératrice : c'était le plus vilain car il était
assemblé de 6 plaques de hangar avec des sacs de
terre au-dessus (mais cela passait en priorité
pour une construction en dur, semblable au bloc
"Nicole"). Mes camarades de chambrée étaient
Sarahoui, Moussier, Lamy (on l'appelait ainsi
parce qu'il venait de Lamy), Vacherau, un
Caporal-Chef responsable du phare, les deux
servants de l'obusier et surtout mon ami Michel
Guinchard qui est devenu un frère pour moi (je le
vois une fois par an à peu près). Nous étions 8
dans le bloc. J'étais chargé, avec Michel et
d'autres, de prendre la nuit de garde : 2 - 4 - 5
heures à la télécommande et le jour d'assurer
le"chouf"pour une demi-journée : le tout se
passait sur le toit du Poste de Commandement
protégé par 3 rangées tout autour de sacs de
terre. En dehors de ces activités, nous
construisions des réseaux de barbelés autour du
piton, des gabions. Nous traînions des troncs de
chêne-liège, nous remplissions les sacs de terre,
nous coupions la garrigue et, toutes les 3 nuits,
nous partions en embusades, armés d'un fusil
mitrailleur, de 2 "P.M.", de grenades et d'un
talkie-walkie à 2 ou 3 hommes, au "P.K. 221", le
long du réseau et, la première fois que je suis
allé, cela m'a aguerri car les "fels" tiraient au
mortier, armes automatiques et bengalors placés le
long du réseau. Je devais vite m'y habituer ! En
effet, cette nuit-là, des rebelles ont passé le
réseau, la herse composée d'une "A.M." et d'un
half-track avec laquelle nous étions reliés par
radio, ainsi que tous les pitons et à laquelle
nous faisions des appuis de lumière avec le phare.
Les "fels" qui avaient pris place deux blocs après
nous, ont attaqué l'half-track. Bilan : 5
victimes, 1 seul survivant. Jusque là, les "fels"
agissaient surtout la nuit et, ensuite, cela
devint plus général. C'est le jour que nous avons
été harcelés le plus sérieusement, à part
certaines nuits très chaudes et mémorables que je
décrirais plus loin. Le jour, nous avons vite été
contraints d'abandonner nos activités car, toutes
les 2 minutes, nous recevions des obus de "81"
tirés par un ou plusieurs mortiers placés bien en
arrière du réseau, derrière la colline "315".
L'Aspirant avait été libéré et remplacé pour
commander par l'Adjudant Aptel. Puis, un jour est
arrivé sur le piton un Niçois, Antoine Péglion.
C'était un gars un peu fluet et lors d'un travail
au trou à ordures, il a été fauché par une rafale
de fusil mitrailleur. Carceller, Maurin et Michel
étaient près de lui, en train de creuser le même
trou et Michel l'a accompagné au Poste de
Commandement, à l'Infirmerie et il est mort là,
d'une balle, en pleine gorge. Ce fut pour moi la
première victime de cette guerre (j'aurais dû être
avec eux, j'étais de repos devant partir en "perm"
le lendemain). Après ma libération, une
messe-anniversaire a été dite à Berre-Les-Alpes.
Je m'y suis rendu je suis allé au cimetière. J'ai
fait la connaissance de la famille, mais hélas ,
ma version des faits ne correspondait pas à celle
de l'Autorité Militaire. J'étais sur le "290"
depuis 10 mois. Entre temps, le bloc-phare
("Brigitte") était construit, le foyer aussi, un
bull était venu pour réaliser une drop-zone. On
avait agrandi le Poste de Commandement et
construit une dalle dessus, les obus et les
harcèlements continuaient périodiquement de jour
comme de nuit. Puis, nous avons vu arriver un "40
beaufort", et nous avons repris les serpes et les
demi-lunes pour dégager une piste menant jusqu'à
l'emplacement prévu pour l'installation de la
pièce. Il existait un "B.M.C.". Une fois, il est
venu à "290" mais, quant on a vu les 4 matrones
Arabes qui descendaient du "4 x 4", nous avons
réfléchi : seuls quelques "gars du pays" en ont
profité. Nous partions toujours en embuscade, à 2
ou 3 au "P.K. 221", mais un réseau pré-alerte
avait été installé par le Génie, en avant du
réseau électrifié, nous nous sentions moins en
danger. Celui-ci était parsemé de mines
éclairantes et bondissantes et, cette nuit, mon
copain Uteza se trouvait au "P.K. 221" avec 2
Arabes et une mine éclairante a sauté. Aussitôt,
les coups de feu sont partis aussi bien du côté
"fel" que du petit bloc du "P.K. 221". Mon copain
Michel, qui se trouvait à la télécommande du
phare, a fait allumer celui-ci et a pu voir, dans
les jumelles de la télécommande, les "fels" qui
avaient franchi le réseau. Aussitôt, Michel prit
contact par radio avec le bloc "embuscade" où mon
copain était sur le point de se replier. Puis,
Michel ballada le phare vers la droite et
découvrait, avec stupeur, 250 "fels" debout dans
les réseaux électrifiés, cachés derrière les
poteaux dudit réseau. L'alerte donnée, nous avons
fait feu de toutes nos armes. Moi, j'étais à la
"12,7" du bloc "Brigitte". Après 8 heures de
combat, nous avons pensé à un assaut final mais
les chars, les "A.M." ainsi que les half-stracks,
sont arrivés, empêchant ainsi la prise de "290".
Des grenades à la main, nous attendions les
électros du Génie qui sont venus avec 4
half-stracks pour réparer le réseau. Nous leur
avons fait un appui-lumière, puis le jour s'est
levé et nous sommes allés voir les dégâts. Les
"fels" avaient eu de nombreux blessés, mais nous
n'avons trouvé aucune victime. Cette nuit là, les
"fels" ont franchi le réseau, mais pour passer en
Algérie des machines à écrire, des transistors et
tous objets de valeur, pendant que la moitié de la
bande regagnait la Tunisie. Pendant cette
opération il s'en déroulait une autre à Roum El
Souk tout aussi meurtrière puisque le lendemain
j'apprenais la mort d'un autre Niçois, fauché par
un obus de mortier et dont la famille est très
connue à Nice ; il s'agit de la famille Gantelme.
C'était un camarade très sociable toujours prêt à
se marrer qui réconfortait facilement ses copains.
D'une gentillesse à toute épreuve, très blagueur,
nous rigolions souvent car il nous racontait, et
nous mimait ses rencontres passées avec des
filles. Bien qu'étant à 290 je connaissais et le
côtoyais à chacune de mes descentes vers Roum El
Souk. J'en éprouvais de ce fait beaucoup de
tristesse ainsi qu'un certain abattement. Mais il
fallait tenir le coup à tout prix (je pensais
aller voir la famille à mon retour, mais je
manquais de courage). Les harcèlements se
poursuivaient, mettant le feu partout sur "290".
Je ne compte pas le nombre de fois où on a été
obligé de déplacer le canon de "75", les "2" de
"12,7" et même l'obusier. La patrouille de T6 qui
survolait deux fois par jour a eu un appareil
abattu, le pilote a sauté en parachute derrière
les réseaux et nous avons pu le récupérer sain et
sauf. Le "Piper" (en relation avec notre radio),
qui surveillait la frontière, était une véritable
écumoire : cela se voyait à l'oeil nu. Il y avait
aussi des "B 29" qui bombardaient dès que les
renseignements étaient douteux et, ensuite, des
"Nord Atlas" qui, la nuit, nous larguaient des
fusées éclairantes car le phare ne pouvait
fonctionner que 15 minutes consécutivement. Nous
faisions des vacations radio avec la herse, toutes
les heures. Près de "219", le Lieutenant Vernet
commandant la 4ème Compagnie, accompagné de son
chauffeur et d'un sergent de carrière, roulaient
en Jeep le long du réseau qui avait pris feu et le
sergent, assis dans la Jeep, lançait tout en
roulant des grenades afin de souffler le feu. Une
grenade lui a glissé des mains, la Jeep et ses
occupants a explosé. Bilan : 3 morts. A mes
moments libres, j'apprenais à lire et à écrire à
Ben Abdel Malek qui me l'avait demandé : il
parlait français. Puis, la quille est arrivée pour
Michel, il était de "59,1A" donc il ne me restait
plus que 6 mois à faire avec mon "classard". Nous
étions des anciens et, petit à petit, notre
travail diminuait, nous changeâmes de bloc pour
nous installer dans un petit bloc mitrailleuse
sous le phare. J'avais depuis longtemps troqué mon
"Mas 36" pour un "Mas 49",puis pour un "P.M."
puis, enfin, pour une carabine "U.S." : ancienneté
oblige ! Entre-temps, un 3ème réseau avait été
construit avec force engins. Le "père-cent" est
enfin arrivé. Nous obtenions une permission de 48
heures pour rejoindre La Calle. Un bon repas bien
arrosé, nous avons rejoint Roum El Souk où nous
avons continué notre "fête". Le lendemain, nous
sommes tous les deux, Uteza et moi, avec un "6x6"
et son Chauffeur parti à "290". Et dans notre 3ème
réseau, après nous être engagés sur la piste, nous
avons entendu l'explosion d'une mine bondissante
et pas fiers, peu confiants, nous avons découvert
un gros cerf dans le réseau, les deux antérieurs
sectionnés. Après l'avoir sorti du réseau avec
mille précautions, nous avons été obligés de le
partager avec le mess de Roum El Souk, le coin
était très giboyeux : cerfs, biches, sangliers
mais peu de chacals. Puis arrive sur le piton un
Sergent-Chef pour remplacer l'Adjudant Aptel et,
en plein jour, les obus ont commencé à pleuvoir.
Le Sergent Lenoir a été tué, il y avait une
dizaine de jours qu'il était là, un obus est tombé
devant la porte principale du Poste de
Commandement à 1 m de l'entrée. Le Sergent-Chef a
été gravement blessé, ainsi que le radio. Pendant
ce temps, la classe et moi étions montés au bloc
"Renée" au "4 P2" Il n'y avait plus personne sur
"290" pour asseoir la plaque de base du mortier :
seul la classe savait le faire (il fallait bien
doser le mélange de pierre de gravier de sable et
de terre). Moi,je me retrouvais "tireur" ,je
notais de la part de mon élève Ben Abdel Malek qui
lisait presque une page sans se tromper. Par
contre, l'écriture était laborieuse, mais je
gardais espoir. En arrière du réseau électrifié à
une distance approximative de 2000 mètres se
tenait un poste tunisien, en temps normal occupé
par l'armée tunisienne et par les "fels" à
l'occasion où ils s'y réfugiaient pour le mettre à
l'abri de nos tirs. Nous étions en permanence
tenus de surveiller, surtout le jour, les allées
et venues du personnel affecté à ce poste. Puis un
jour, le Caporal, dont je tairais le nom
nouvellement promu au 4 P2, m'a sommé de tirer sur
le poste tunisien à l'aide de la pièce la plus
efficace du piton. Constatant son état d'ébriété
j'ai refusé, conscient de la réplique des
Tunisiens, qui ne possédaient que deux mortiers de
81, mais, ajoutés à ceux des "fels" pointés en
permanence sur le piton, devenaient une menace
certaine. Puis devant les ordres et la peur du
Conseil de Discipline, j'ai finalement cédé. J'ai
simplement demandé à la soute une charge de 5 au
lieu de 6 qui a eu pour effet de raccourcir le
tir, de mes 5 obus. J'ai été consigné pour 2 mois
sur le piton. En effet, nombreuses étaient les
plaintes déposées par la Tunisie prétextant avec
raison l'incident diplomatique. (Le Caporal a été
muté à Roum El Souk avant que se termine ma
consigne). Puis arriva sur le piton le Lieutenant
Guérin. Il m'ordonna de prendre la responsabilité
de l'Infirmerie : une manière comme une autre
d'avoir la planque, du moins le pensais-je. Encore
3 mois de galère ! J'avais quelques notions, comme
tout le monde, mais plutôt moins que plus. Je
potassais le manuel de l'Infirmier, j'appris sur
le tas à réaliser des pansements et à soigner des
coliques avec force "pastis". Je dormais au Poste
de Commandement. Un jour où les "fels" nous
envoyaient des obus de "81" toutes les deux
minutes environ, un command-car de l'Artillerie
arriva. Le Capitaine, équipé de sa radio, voulait
suivre sa trajectoire au radar et, ainsi, régler
le tir de l'Artillerie basée à 4 kms derrière
nous. Il y a eu des salves de canons de "155" mais
rien n'y fit : les "fels" continuaient de plus
belle. Puis, un obus de "81" tomba devant la porte
extérieure du Poste de Commandement, le lieutenant
fut grièvement blessé, mais refusa ma piqûre de
morphine. Je me contentais de le panser et de le
faire évacuer. Vint la nuit du 29 au 30 Septembre
1961. Je me trouvais au Poste de Commandement. Le
lieutenant était de garde car nous avions reçu des
renseignements confirmant une nuit chaude. Et elle
fut chaude . Vers 23 heures, nous essuyâmes des
tirs d'armes automatiques et, aussitôt après, des
obus de "81" au moins 5 mortiers nous tiraient
dessus. On répliqua aussitôt. Soudain, le tireur
du canon de "75" alerta le Poste de Commandement :
il avait reçu un éclat dans la jambe. Je courus,
ma trousse à la main, à travers la drop-zone mais
un obus tomba à proximité de moi, me souffla. Je
tombais en m'arrachant l'ongle du pouce de la main
gauche. Je me relevais et rejoignais le canon de
"75" Le tireur (je ne me souviens pas de son nom,
je sais qu'il était Marseillais !) avait encore
l'éclat planté dans le gras du mollet, j'essayais
de lui enlever mais pas moyen d'y toucher sans
qu'il hurle de douleur. Je le fis donc évacuer,
l'éclat dans la jambe, par une Jeep dès que le
harcèlement cessa (ça me valut plus tard une
Citation à l'Ordre de la Brigade). J'étais arrivé
à 15 jours de la quille quand on m'envoya à Roum
El Souk. Nous quittions, Uteza et moi, à regret
nos camarades qui avaient organisé une fête en
notre honneur, je ne devais jamais plus revoir
"290". Je rentrais au Mess des Officiers, à Roum
El Souk comme Cuisinier et, 2 jours avant la
quille, on me laissa en paix. Je ne pense pas,
comme disent certains, que nous faisions du
"maintien de l'ordre" en Algérie, mais je me
souviendrais longtemps de nos camarades qui ne
sont pas revenus. J'ai embarqué à Bone le 28
Décembre 1961. |