Jean SALVATICO
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019
JOAQUIN
GROSO
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BATAILLON
"CORNICHE 22"
Avec la
First Special Service Force dans les
Alpes-Maritimes
GUERRE
1939 - 1945
NICE
- Juin 1986
Analyse du témoignage
Écriture : 1986 - 19 pages
POSTFACE
de Michel EL BAZE
Septembre 1944. L'Allemand
occupe toujours notre département et c'est alors
que Jean Salvatico qui appartient au Groupe Alpin
Sud de l'Armée des Alpes rejoint la First Special
Service Force U.S. Avec laquelle il participera à
l'expulsion des Occupants du département.des
Alpes-Maritimes.
September 1944. The
Germans still occupy our department, and it is
then, that Jean Salvatico who belongs to the
"Groupe Alpin Sud" of the Army of the Alps joins
the First Special Service Force US. with which
he will take part in the expulsion of the
occupying forces from the Department of the
Alpes Maritimes.
PRÉFACE DE MICHEL EL BAZE
**
"Humble inconnu" comme tant d'autres
combattants, Jean Salvatico témoigne d'actes
"ordinaires" accomplis pour la libération de son
pays. Et cependant Que de périls affrontés qu'il
ne décrit pas mais que l'on sent dans la trame de
son récit qui se veut simple, vrai et qui
contribue à l'écriture de l'Histoire de la
Libération de notre département des
Alpes-Maritimes.
"Humble and unknown", just
like so many fighters, Jean Salvatico bears
testimony of "ordinary" acts, carried out for
the liberation of his country. And yet.
How many
dangers did he face that he does not describe,
but that we feel in the essence of his story,
that claims to be simple, true and which
contributes to the writing of the history of
the liberation in our Department the Alpes
Maritimes.
DÉDICACE
Ce récit est dédié à la
mémoire
du
Lieutenant TROJANI, du Sergent GERMANO
et
à tous les morts du Bataillon,
et
dédié aussi à mon compagnon
Grosso
JOAQUIN,
à
Ma
femme Irène,
Mes
enfants André et Marie,
Mes
petits enfants Sylvie et Frédéric.
S J
LA MÉMOIRE
LE
BATAILLON HOCHCORN
**
L'humble inconnu du
Groupement Alpin Sud, de l'Armée des Alpes est
intégré au First-Spécial, Service Force U.S. Le Lieutenant Jean SALVATICO Chevalier de
la Légion d'Honneur Croix de Guerre 39/45 Croix du
Combattant Volontaire Croix du Combattant
Volontaire de la Résistance. Raconte: Je rejoins le Bataillon Corniche 22 en
Septembre 1944, le Bataillon était cantonné,
plutôt le P.C., à ROQUEBRUNE dans le château de la
princesse OTTOBONI. Les Compagnies de Combat
étaient installées dans différents points du
secteur de MENTON. Personne à NICE ne se souciait
de la 1ère Compagnie qui était en poste à
CASTELLAR, le village le plus bombardé de FRANCE,
ni du détachement qui était à CASTILLON pour
aider. Les Américains, voyant que les Jeeps ne
gravissaient pas les montagnes avaient eu recours
aux brèles des Alpins, mais les descendants des
cow-boys avaient la sainte horreur des mulets et
ce sont les Français qui faisaient le boulot
jusqu'à la libération de SOSPEL. Beaucoup furent
blessés dont mon ami le Sergent-Chef CREIGNON. Novembre 1944. Mouvement sur MENTON,
logement à l'hôtel ALEXANDRA sur les hauteurs de
la ville. A cette époque le Bataillon se rassemble
et devient le 22ème B.C.A. J'en suis très heureux
étant chasseur de formation. Dans la journée il
faut apprendre à ces jeunes F.F.I. le métier de
soldats. Etant un des rares Sous-Officier
d'Active, je suis chargé de former les caporaux,
c'est une mission excellente qui me procure une
grande satisfaction. La nuit arrivant le Bataillon
reprend son activité de guerre : sa mission est
d'occuper et surveiller la côte entre le port de
MENTON et la pointe de CAP-MARTIN. Le P.C. de
garde est situé dans le petit fortin qui se trouve
sur la jetée du port. Les postes fixes de guet
sont installés tout le long du secteur, leur
mission est d'interdire d'éventuelles patrouilles
ennemies de prendre pied sur la côte. Un service
de patrouille est assuré pour surveiller les
intervalles entre les postes, surveillance aussi
de l'intérieur des terres, MENTON étant une ville
évacuée, seuls quelques civils sont autorisés à y
pénétrer pour le gardiennage, mais la nuit venue,
des signaux optiques se répondent de la ville à la
frontière, conversations lumineuses que nous
cherchons à localiser, d'où le danger quelquefois
de pénétrer dans des jardins abandonnés, ce qui
devait arriver. Avec mon adjoint, le Sergent
GERMANO, nous sautons une grille et traversons le
jardin pour essayer de localiser une lumière ;
soudain nous butons tous les deux, étant de front,
sur un fil de fer, nous avons la même réaction,
nos doigts glissent sur le fil de fer qui était
encore contre nos jambes. Nous avons compris.
C'était le fil qui d'une simple traction devait
faire sauter une mine bondissante. Le dispositif
peut-être était oxydé par l'air marin et n'a pas
fonctionné. Nous nous repliâmes doucement sur
l'extérieur, nous avons eu la " baraka ". Mais
celle-ci a quitté le Sergent GERMANO deux mois
après, cette fois cela a marché et il a été tué.
C'est au cours d'une de ces patrouilles que je
devais capturer un Officier allemand de la
Kriegsmarine. Je pense que ce fut le seul
prisonnier de cette importance qui a pu à cette
époque être capturé. Il faut que j'ajoute aussi
qu'à cette époque, MENTON était bombardé nuit et
jour et plutôt la nuit, car l'artillerie allemande
craignait les bateaux de l'escadre qui avec leurs
canons auraient vite fait taire ces bouches à feu,
et maintenant lorsque je me promène sur le front
de mer à MENTON ; je me souviens des plongeons que
l'on faisait sur ce boulevard pour éviter les
éclats. Donc le 18 Décembre 1944 j'étais de
patrouille de nuit. Le Commandant du détachement
était confié au Lieutenant BLONDEL dont j'étais
l'adjoint. Dans le cadre de notre mission, il
fallait prendre liaison avec le P.C. américain.
Après avoir pris un café, quelquefois ils nous
retenaient s'il y avait une escarmouche vers le
pont SAINT-LOUIS. En tête de la patrouille,
j'arrive au bas de l'escalier de la jetée : après
avoir répondu aux sommations d'usage, je monte
l'escalier qui conduisait à l'entrée du fortin, je
demande au chasseur s'il n'y a rien à signaler "
R.A.S. " fut sa réponse. A ce moment j'entends un
sifflement, je lui dis : - C'est ça R.A.S. ? Il a
un petit moment que j'entends siffler, je n'ai pas
penser à le signaler. J'ai pensé et je le pense
toujours que c'était la peur qui l'avait empêché
d'aller voir et de ne rien dire. Deux jours après
l'interrogatoire du prisonnier, il nous avait dit
qu'il voulait attirer la sentinelle pour la
neutraliser, la peur a peut-être sauvé la vie à
mon chasseur. Donc il y avait des sifflets, donc
un homme, certainement un ennemi. Je rendis compte
de suit au Lieutenant qui arrivait, je disposais
un guetteur sur la jetée, il ne voyait pas grand
chose, la nuit était noire et il tombait un petit
crachin, mais il pouvait entendre. Je descendai
sur le pont avec toute la patrouille derrière moi,
je me dirigeai vers la coupure de la jetée démolie
par les Allemands lors de l'évacuation de la
ville, avec de l'eau jusqu'à la ceinture, je passe
la coupure et je suis au bas des rochers de
protection de la digue. Là j'entends un léger
bruit, j'escalade les rochers sans trop faire de
bruit. En arrivant presque au sommet, je marque un
temps d'arrêt et j'observe, il me semble voir une
ombre qui cherche à voir d'où vient le bruit que
j'avais fait au cours de mon escalade. Je respire
un bon coup et revolver au poing, je m'élance en
criant sur l'ombre. L'homme fut surpris et je pus
le désarmer sans difficulté, car il avait entendu
le cliquetis des armes qui arrivaient derrière
moi. Nous reprenons le chemin inverse, pour le
ramener au fortin. En arrivant il fut entouré par
nos hommes et là voyant tous ces gens vêtus comme
pouvaient être de F.F.I. barbus et un peu
menaçants il craqua, on le relevait pour l'appuyer
contre le mur et il tombait comme un pantin.
J'oubliais de dire qu'en le désarmant, il avait
dans la poche de sa combinaison une grenade, il
n'avait pu s'en servir, il voulait la jeter dans
les rochers mais comme il avait les doigts
engourdis par le froid, il n'avait pu sortir le
bouton de la boutonnière, encore la " baraka ". Le
Chef de Bataillon alerté arriva presque de suite ;
accompagné du Capitaine PALLUE, Adjudant-Major. Au
commandement du Chef de Bataillon le prisonnier se
releva et voyant les galons sur les épaules, se
raidit au garde-à-vous, et se présenta : -
Lieutenant von MAUBEUGE de la Kriegsmarine ! Un
nom vraiment français, certainement un descendant
des protestants réfugiés en Prusse après la
Révocation de l'Edit de NANTES. Après un bref
interrogatoire, il fut emmené au P.C. du Bataillon
et puis au P.C. du groupe de Bataillon. Les choses
n'ont pas traîné. Le lendemain, une petite prise
d'armes et le Lieutenant BLONDEL et moi fûmes
décorés de la Croix de Guerre à l'Ordre du
Régiment. Convoqué au P.C. du groupe, car le
Colonel voulait avoir des détails sur la capture
de cet Officier. Il releva ensuite que l'Allemand
avait passé quelques jours à MENTON pour tester le
dispositif de défense. Le Commandement allemand
avait l'intention de réaliser un coup de main pour
remonter le moral des troupes nazis. Il était au
bord de mer pour attendre un petit sous-marin
italien, il devait se mettre à califourchon dessus
pour traverser la MORTOLA. L'engin a navigué toute
la nuit et au matin il a fait surface dans le port
et il a été capturé. J'ai eu la mission de
l'escorter jusqu'à NICE où avec le Lieutenant
BLONDEL nous le remirent au C.A.S. Avant de le
quitter nous avons eu le temps d'échanger quelques
mots, et il regrettait bien d'avoir été capturé
car sa mission terminée il aurait eu une
permission pour aller dans sa famille : " Das
krieg ! ". Janvier 1945. Le 22ème B.C.A. devient le
22/XV et voilà je suis désigné pour aller suivre
les cours de l'Ecole de Cadres à PUGET-THENIERS,
laissant la Compagnie de Commandement avec regret. Février 1945. Le Bataillon quitte MENTON
pour la TINEE et le drame va fondre sur la
Compagnie de Commandement.
L'ALPIN
JOAQUIN GROSO
RACONTE…
**
Le 16 Février 1945. Venant
de MENTON pour le secteur de la TINEE. Déplacement
effectué par camion, arrivé à SAINT-SAUVEUR, nous
prenons le repas de midi. Départ à 15 h et arrivée
à VALLABRE vers 16 h. Le jour commence à
s'obscurcir. Le dispositif de sécurité est mis en
place : reconnaissance du terrain. L'Officier de
Renseignement indique au Commandant de Compagnie
le terrain miné. Ici tous les Feldgrau ont mis des
mines. Un sentier conduisant à la rivière est
libre. Les cuistots demandent une corvée d'eau
pour préparer la soupe du soir, les hommes sont
désignés et placés sous le commandement du Sergent
GERMANO. La corvée se met en route et dès qu'elle
fut près de la rivière le drame survint : un pied
se posa sur une mine et une explosion formidable
retentit. Le Sergent GERMANO prit toute la charge
dans le dos, il murmura le mot " Maman ! " et ce
fut fini. Un autre Alpin, je crois qu'il
s'appelait FRANCONI, était mort aussi. Quand à moi
j'avais le corps tout ensanglanté, j'étais devenu
sourd et je remonte le plus vite possible vers la
route, les secours s'organisent et une panique
règne. Tout le monde veut se porter au secours des
copains et les mines sautent de nouveau faisant
encore des morts et 3 ou 4 blessés. Le Lieutenant
TROJANI se met au milieu de la route et revolver
au poing interdit aux Alpins de la traverser.
Alors, le calme revenu, d'infinies précautions, et
l'aide des artificiers on remonte les morts et les
blessés que l'on emmène de suite à SAINT-SAUVEUR.
Les blessés sont pansés et les morts sont à
l'église où une chapelle ardente est aménagée. Les
ambulances arrivent et on nous dirige sur
l'hôpital PASTEUR. La Compagnie a payé son tribut
à la grande faucheuse. Avril 1945. Réorganisation dans le cadre
de l'Armée des Alpes, le 22/XV devient le 2ème
Bataillon du 3ème R.I.A. et la Compagnie de
Commandement la Compagnie Mitrailleuse. Je rejoins
la Compagnie à BELVEDERE, heureux de retrouver mes
camarades, mais malheureux du vide dans les rangs.
L'ambiance est au départ pour l'inconnu, vers la
bataille finale. Une dernière lettre à la maison
et… départ. Nous arrivons le soir dans les granges
au pied du Col de Raus. Le bombardement aérien
fait rage. Une section est affectée à la Compagnie
MULLER. Les pièces sont sur deux mulets, confiés à
deux bons paysans qui sont vraiment heureux d'être
dans leur milieu. La nuit arrive, il faut dormir.
Malgré la fatigue personne ne dort, et voilà les
cris, les disputes. A ce train-là demain j'aurai
une section de fantômes. Les nerfs lâchaient. Une
idée me vint. J'avais un Alpin marseillais un peu
" marlou " mais qui avait une voix très
mélodieuse. Je lui demandai de chanter, il
s'exécuta. Il chanta une chanson à la mode : " 12
Mai ". Dès les premières notes la tension se
calma, et comme les enfants à la fin de la
chanson, tout le monde dormait. Le réveil ce ne
fut pas le clairon, mais l'artillerie française
qui pilonnait l'AUTHION. Voici l'ordre de départ.
Direction le Col de Raus. Une heure de marche, et
les hommes sont confrontés à la guerre. Nous
marchons dans un sentier au milieu d'un champ de
mines, le sentier était jalonné par des bandes
blanches. Un commandement de serrer à gauche et
une colonne de prisonniers emmenant sur des
civières les premiers blessés. Des hommes sont
impressionnés par ces images douloureuses. A ce
moment un de mes militaires laisse échapper son
brêle qui stupidement file dans le champ de mines.
Je retiens le militaire qui voulait récupérer son
bien, et nous voilà tous à plat ventre attendant
une explosion, rien n'arrive heureusement. Le
brêle revient vers nous, et nous repartons pour le
col. En arrivant au bas du col nous voyons les
Légionnaires du 13ème D M B L E. Toutes les crêtes
sont à nous. On s'organise pour la journée et
l'après-midi je vais avec la section sur la Cime
de THUOR. Voyant d'en haut arriver la relève, les
recrues de la D.F.L. commencent à se profiler sur
les crêtes. Cela n'échappe pas aux Alpenjaeger qui
commencent à tirer. Au moment où j'arrive au port
une mitrailleuse lourde se met en action sur les
Allemands qui sortent du Fort de Labaiss de
SAINT-VERAN, et comme à l'exercice mettent en
batterie un mortier de 81, et sous le feu de la
mitrailleuse tirent quelques coups et
disparaissent. Mais l'artillerie prend la suite,
trois obus tombent à deux mètres de moi dans un
névé et n'éclatent pas. Encore une fois la "
baraka ". Nous arrivons à la Cime de THUOR, mais
pour arriver il faut passer à découvert et sous le
feu, ou bien en contre-pente ou risque d'une
glissade qui se terminerait cent mètres plus bas.
Trois de mes hommes refusent de passer. Pour leur
éviter les foudres d'un refus d'obéissance devant
l'ennemi, je décide de les faire passer un par un
les tirant par la main comme des enfants. Ils
traversent en tremblant, nous arrivons sains et
saufs, et je suis heureux quoique fatigué, d'avoir
pu emmené mes trois " courageux ". Les
emplacements de batterie sont terminés et nous
allons assister au bombardement de la FERCLAZ.
Nous devons enterrer car les batteries de 105
installées dans la GORDELASQUE tirent courts et
souvent les obus écrêtent au-dessus de nous. Le
lendemain c'est l'attaque. Mais cela ne va pas
très fort et nous sommes impuissants devant
l'échec de nos troupes sur la pente abrupte comme
des boules. Tout est à refaire. L'aviation reprend
ses bombardements et elle met le paquet. Toute la
nuit c'est le feu d'artillerie et le matin le
drapeau français flotte sur l'ouvrage des trois
communes et nous redescendons au repos à
BELVEDERE. J'ai doublé mon effectif brêle. Les
autres Compagnies n'ont pas appliqué ma méthode de
confier ces bêtes à des gens de métier, aussi j'ai
vu arriver deux brêles venus vers leur Compagnie
qui étaient bien soignées, cela a soulagé la
section, car tous les sacs ont été chargés sur les
bâts. A BELVEDERE, en premier lieu, séance de
dépouillage. Comme nos pères en 1914-18 nous
faisons connaissance avec les totos. C'est pour
moi un moment de déprime, chacun cherche à partir
quelques heures à la maison, et un drame arriva :
un F.F.L. prend dans son doodge quelques soldats
et à PLAN-DU-VAR, il saute dans le fleuve.
Beaucoup de morts, quatre pour la Compagnie. Nous
remontons deux jours après. De nouveau le RANS
mais cette fois-ci, vers la frontière le MACRUERA,
qui domine la Vallée des Merveilles. Après une
dure ascension nous voici sur le plateau. Quel
magnifique panorama, les lacs le BEGO, le DIABLE
et plus loin CASTERINO. Mise en batterie des
pièces de mitrailleuse. Nous avons sur le point
d'appui le mortier de 81 mm et pour une fois la
radio qui nous relie au Bataillon. La vie
s'organise, peu de ravito, il faut faire fondre la
neige dans nos casques, pour avoir un peu d'eau,
et l'on voit l'ingéniosité U.S., le carton des
rations sert à faire bouillir l'eau. Ce matin une
surprise : Voici l'Abbé CAURET, l'aumônier du
régime vient nous dire la messe. L'autel, un
rocher abrité face à l'ITALIE, c'est très
émouvant, nous prions, et je vois quelques-uns de
mes hommes qui ne croient pas, sont quand même là
comme nous et je pense qu'ils prient aussi.
Alerte, une colonne descend du BEGO. Amis ou
ennemis. Voilà que l'on voit l'utilité de la
radio, toutes les Compagnies, sont contactées,
personne de chez nous donc des ennemis. Aussitôt
les mitrailleuses se mettent à tirer, les ennemis
trouvent refuge dans la maison des digues des
lacs, aussitôt le mortier entre en action, la
maison est touchée et plus personne. On ne saura
jamais. Les jours et les nuits s'écoulent
monotones, on sent la fin et puis un matin nous
pensions faire un bond en avant vers TENDE,
c'était pour nous la récompense de toutes nos
peines, nos deuils. Le Commandement en a décidé
autrement, la relève arrive et ce sont les
tirailleurs du 29ème R.T.A. qui ont passé l'hiver
sur la côte et vont aller libérer TENDE. Ironie du
sort quelques mois plus tard, je suis affecté à ce
Régiment, et je retrouve ainsi les Sous-Officiers
qui nous avaient relevé. Retour à
SAINT-MARTIN-VESUBIE pour la Compagnie
Mitrailleuse.
La guerre
est finie.
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