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Médecin Colonel

Jean POULIQUEN

090

Patsy Li

La miraculée de Guadalcanal

Guerre 1939 - 1945

Témoignage

Nice - Mai 1991

Analyse du témoignage

GUERRE d' Indochine

Écriture : 1983 - 30 Pages

Postface de Michel EL BAZE

René J. Poujade a rédigé ce récit après avoir rencontré, en 1983 son compatriote, Jean Pouliquen, lors de l'inauguration, à Fréjus du Monument aux Morts d'Indochine dont, en d'autres temps, il avait conçu la maquette du groupe, au cours de son affectation à la Section d'Études et d'Information des Troupes Coloniales à Paris . L'intérêt que Pouliquen portait aux articles historiques que Poujade publiait dans le Journal des Combattants, l'incitait à lui raconter une histoire merveilleuse, à peine croyable, dont une enfant chinoise fut l'héroïne lors des combats de Guadalcanal et dont il eut à s'occuper aux Nouvelles Hébrides. Un scénariste n'oserait inventer tant de péripéties dramatiques se terminant par un "happy end" à la Delhy. Pourtant toute l'histoire est véridique et il y a des témoins, dont l'héroïne Poujade précise que la première relation concernant Patsy Li se trouve dans un article du "New York Times" qui d'ailleurs joue un rôle dans l'histoire. Il relate le miraculeux sauvetage de Patsy Li, arrachée à demi-morte à l'enfer de Guadalcanal par des Marines, soignée et ramenée à la vie à Espiritu Santo Déjà miraculeuse, telle qu'ainsi racontée, elle l'est infiniment plus lorsque s'y ajoutent un précédent sauvetage d'un naufrage sous le feu ennemi puis la réadaptation à la vie et l'extraordinaire retrouvailles avec sa maman . Nul besoin de broder en racontant l'histoire de Patsy Li

Table

L'enfert vert. 8

Patsy, bébé martyrisé 10

La presse, comme une bonne fée 12

Happy end 16



La mémoire

La mémoire : seul bagage incessible

Jacques ATTALI

L'enfert vert.

Le Médecin Capitaine Jean Pouliquen était en service en 1940 à Espiritu Santo ( Nouvelles Hébrides ) où il participa au ralliement de la colonie à la France Libre. L'Ile d'Espiritu Santo devint au début de 1942 la base la plus avancée et la plus importante des Alliés, à la limite de l'avance foudroyante des Japonais dans le Pacifique. Elle fut, aux avant-postes de la Nouvelle Calédonie, l'indispensable base arrière de la reconquête de Guadalcanal qui préluda aux autres sous les ordres de Mac Arthur et de Nimitz. Sa rade offrait un vaste plan d'eau face au Nord; des espaces furent dégagés dans la jungle pour des terrains d'aviation et des cantonnements ou aires de stockages. Le Général Douglas Mac Arthur témoigna de l'importance de l'aide ainsi apportée à la lutte commune contre le Japon, puissance asiatique de l'Axe, et n'oublia pas de témoigner sa reconnaissance à la France, le 2 Septembre 1945, alors que Leclerc, après lui, venait de signer l'acte de capitulation du Japon, en rade de Tokyo. On s'étonnera que ce médecin Breton, perdu sur cette poussière d'îles qui deviendront la "Coconuts Bases Area", (Zone des bases des noix de coco), se soit trouvé en premières lignes seul compétent pour faire, avec son microscope, les recherches hématozoaires pour conseiller les traitements des US.Marines, et des hommes de la Navy et de l'Air Force,victimes d'accès de paludisme: Chiffre énorme, 90 % de l'effectif du 2nd. Marines Regiment fut atteint et les médecins de l'US.Navy ne savaient pas le soigner. L'enseignement et les documents de l'Ecole de Médecine Tropicale du Pharo, à Marseille, servirent de modèle pour la mise en place du service de l'US.Navy Malaria Control dans l'île de Espiritu Santo. Ainsi, le nombre impressionnant de morts par paludisme, supérieur à ceux aux combat, diminua rapidement. C'est un aspect ignoré de cette guerre. En Août 1942, dès le début, c'est l'enfer à Guadalcanal: Enfer des combats démentiels et de la nature mortelle. A peine débarquées, les unités des US.Marines se trouvent quasiment abandonnées sur l'île: L'escadre logistique a du s'éloigner des parages à cause de l'efficace omniprésence de la Marine Impériale Nippone, l'invaincue "Kaigun". L'éventualité est même évoquée d'abandonner l'opération qui semble être prématurée. Les Marines ont le sentiment d'être des enfants perdus. La malaria, aussi, fait des ravages dans les rangs et le modeste hôpital du Docteur Pouliquen, à Espiritu Santo, est archibondé d'Américains atteints de la malaria. Les combats font rage, sans trêve. Les Marines de la Ist. Division sont soumis aux harcèlements continuels des "Japs", sur terre, comme de l'air et de la mer: Infanterie se lançant à l'assaut en hurlant; snipers diaboliques aux "cartons" déroutants; rodéos de chasseurs "Zéro" se précipitant en mitraillant et grenadant; bombardement de "Betty" isolé ou en groupe dont l'insigne au Soleil rouge semble un défi aux chasseurs Wildcat de l'US.Marines Corps; pilonnages des cuirassés et croiseurs nippons à l'incroyable audace et maîtres de la mer. Dans la jungle enchevêtrée et escarpée, sous la pluie qui tombe à torrent et dans la boue putride dont l'odeur parvient jusqu'aux navires au large des plages, rien n'est épargné aux "Boys". Presque chaque nuit, le "Tokyo Night Express", cet infernal convoi nocturne de destroyers, amène des renforts en hommes et du matériel aux "Japs". A l'occasion, ses canons participent au matraquage des Marines; quand aucun forceur de blocus américain n'a pu s'approcher. Les rations des combattants à terre ont été réduites au minimum. Des haut-parleurs nippons tonitruent des programmes de démoralisation coupés de chants guerriers qui donnent le frisson. Les Marines ont le sentiment d'être dans un piège. Pourtant, il faut tenir, ou mourir massacré. Les combats, déclenchés par surprise, sont menés au corps-à-corps dans l'enchevêtrement de la jungle. Peu à peu, la tête de pont se resserre autour de la piste pour avions que les Japonais avaient entreprise à la limite de la forêt tropicale et que les Américains voudraient utiliser. Ils lui ont donné le nom de Henderson Field's., celui d'un héros de l'US.Marines Corps qui, lors de la bataille décisive de Midway, précipita son avion sur un croiseur japonais. La forêt est touffue et sombre, tant les arbres sont serrés et élevés. Elle recouvre toute l'île, y compris les parties escarpées où les adversaires essayent d'établir des postes d'observation précaires. Il n'y a presque pas de piste et l'on s'y perd sans guide Mélanésien. Les plantations sont si rares qu'on oublie qu'il en existe cependant quelques unes. La densité des arbres, se dressant jusqu'à vingt cinq mètres, maintien une quasi obscurité pendant toute la journée, sauf une pénombre de cathédrale à l'heure de midi au soleil. Tout pourri en quelques heures: Impossible de garder une viande. Tout est moite, l'humidité est à saturation. Il pleut de dix à douze mètres d'eau par an, ce qui est considérable. La chaleur continuelle dépasse les 30 degrés. Il n'y a que boue et moisissure. Les moustiques pullulent et sont très dangereux: C'est le pays de toutes les fièvres, toutes les maladies, toutes les infections. Les blessures les plus banales s'aggravent vite. Dysenterie et malaria tuent autant, sinon plus que les "Japs". Dans cet enfer vert (le nom sera donné par la suite à la jungle de Nouvelle Guinée), aux bruits étranges s'ajoutent soudain les diaboliques "Banzai !" ou les chants guerriers des soldats du Tenno Hiro Hito et les appels à la reddition suivis de menaces démentielles. Même les plus endurcis des "Col de cuir" sont dans l'angoisse de la surprise qui ne pardonne pas: Dans ces fouillis de végétations, où le Jap sait s'infiltrer pour concentrer des forces toujours renouvelées, un assaut-suicide peut déferler à tout moment, n'importe où, mais toujours par surprise, de préférence à la nuit, dans un élan fou contre un poste où les US.Marines sont inférieurs en nombre et parfois en armement. L'impression d'isolement, l'absence de ravitaillement que rappellent les rations alimentaires et les dotations en munitions, s'ajoutent à la tension nerveuse de chaque instant. Ces "Boys" qui entreprennent la reconquête US par Guadalcanal ont été rapidement entraînés et ne sont pas aguerris, face aux "Japs" passés maîtres dans le combat de jungle. Sur un seul point, le choix est le même pour les Américains et les Japonais : Résistance ou anéantissement. (2000 des Marines débarqués, sur 10000, périront à Guadalcanal). Enfin, l'US.Navy réussit à reprendre le contrôle des eaux de Guadalcanal: Profitant de la défaillance d'un moment d'un amiral nippon, un porte-avions et des cuirassés se lancent courageusement à la rencontre de l'ennemi. Cela n'est pas sans raison que ces eaux portent le nom de "Iron Bottom Sound". Peu à peu, la situation s'améliore. Les "Leather neck"(cou tanné) de la 1st. US.Marines Division du général Vandergrift peuvent enfin "se donner de l'air", puis attaquer les "Japs" de la XVII° Armée du général Kawaguchi. Par la suite, les renforts du général Patch, celui dont on parlera en Europe, chasseront les derniers soldats du Soleil Levant de "l'île de la mort". Parmi ces soldats victorieux, il y aura ceux de la fameuse Division "Americal", formée en Nouvelle Calédonie, (nom formé de Améri...que et de Cal...édonie), qui ne s'arrêtera qu'à Tokyo.

Patsy, bébé martyrisé

Au cours de l'effroyable progression de la mi-Novembre 1942 pour la conquête de l'île, un combat acharné se déroule aux abords d'un groupe de cases détruites : Tous les habitants viennent d'être massacrés par les soldats nippons, qui soupçonnent les Mélanésiens d'aider les Américains et les autres "Blancs" qui les ont évangélisés. Les "Japs" sont encore là, embusqués et tirant sur tout ce qui se montre. Soudain, venant de la jungle, trois catéchistes Mélanésiens surgissent face aux Marines, en profitant d'une accalmie. Ils portent une très jeune enfant, couverte de plaies sanglantes, qui parait morte. Ils sont accueillis par un groupe où se trouve le Père F.P. Gehring, Aumônier des Marines. Les Mélanésiens lui remettent l'enfant inanimée. Dans un premier temps, le prêtre la soigne avec les pauvres moyens dont il dispose, s'abîmant en prières pour que survive dans un tel enfer cette petite Chinoise surgissant étrangement d'un petit village mélanésien. Il n'attend que d'un miracle la vie de la petite blessée. A l'étonnement général, l'enfant survit à d'affreuses blessures par arme blanche et crosse de fusil : "Comment peut elle être encore en vie ? Dieu seul le sait !", commente le "toubib" des Marines. Longtemps, la petite blessée subit la vie des assiégés autour desquels s'articule la manoeuvre. Une nuit, pendant un bombardement particulièrement intense des croiseurs japonais du "Tokyo Night Express", le T.N.E. de sinistre mémoire, un Marine protège le bébé de son corps. Des "durs-à-cuire" se relayent pour essayer de faire sourire l'enfant: Il y a là des hommes dont les noms s'étalaient en bonnes pages des journaux il y a un an. L'acteur Montgomery, le musicien Bud. Brennan et le Champion du Monde de Boxe Barney Ross sont du nombre. Lorsque c'est enfin possible, un avion l'évacue avec d'autres blessés, par Henderson Field's, vers une base d'appui des Nouvelles Hébrides, une "Coconuts base" comme celles qui rendirent possible la reconquête. Parmi elles, toutes les possessions françaises du sud du Pacifique, ralliées à la France Libre dès 1940; dont Espiritu Santo devenue la plus proche des bases logistiques importantes au Sud-Est de Guadalcanal. C'est ainsi qu'un beau jour de l'avent de Noël 1942, le Médecin Capitaine Jean Pouliquen, "Toubib" des Troupes Coloniales et Représentant de la France aux Nouvelles Hébrides, voit arriver dans son hôpital le sympathique Révérend Gehring Aumônier des US.Marines, portant dans ses bras une enfant Chinoise couverte de pansements. Le "Padre", qui avait été missionnaire en Chine, déclare qu'il a donné à sa petite protégée le nom de Patsy Li, par réminiscence. C'est sous ce nom que se fait l'inscription de la blessée, dont l'âge est estimé à quatre ans. Les Mélanésiens qui l'ont sauvée ne savaient d'où elle venait. L'enfant est vêtue d'une robe en soie jaune, confectionnée par un infirmier des Marines dans la soie d'un parachute de container. Elle est cousue avec du fil de suture chirurgicale. Patsy est maigre et pâle; le visage est encore gonflé par un oedème; les lèvres sont exsangues; l'anémie grave est manifeste. L'analyse révèle 2 à 2,5 millions de globules rouges (la moitié de la normale). Une blessure importante à la tête a causé une hémorragie abondante; la plaie du cuir chevelu, suturée, n'est pas guérie et l'enfant porte encore un volumineux pansement. (des photos la montrent ainsi, tragiquement grotesque). La blessure parait avoir été faite par un instrument tranchant, probablement un sabre ou une baïonnette. Le médecin constate un état de misère physiologique prononcée, suite des carences des mois écoulés depuis le débarquement des Japonais dans l'île. Un examen du sang révèle une sérieuse atteinte paludique. Bien que ni sourde ni muette, l'enfant ne dit rien et ne semble comprendre aucun mot: ni chinois ou mélanésien; ni anglais ou français. Elle a, manifestement, perdu l'usage de la parole. La nuit, dans son sommeil, elle hurle et crie longuement: La réminiscence de ses frayeurs récentes revient dans ses cauchemars. Les religieuses-infirmières Maristes de Soeur Marie Tarcisius, arrivées aux Nouvelles Hébrides au début de la colonisation, la prennent en charge et en affection, s'attachant à la faire revivre. Le Padre Gehring et le Père Jehan, Missionnaire et apôtre des îles Ambrym et Pentecote affecté en Juin 1940 à Espiritu Santo et devenu par la force des choses aumônier des US.Marines,viennent visiter l'enfant, parfois en compagnie de Monseigneur Halbert, Evêque des Nouvelles Hébrides et un de ce ceux qui, avec le Commissaire-Résident H. Sautot rallièrent les Nouvelles Hébrides à la France Libre. L'enfant est docile, très sage. Craintive, elle prend la main des soeurs et se tient près d'elles. Un jour, elle recommence à marcher. Au bout de quelques semaines, sa santé s'améliore. On la voit renaître peu à peu à la vie, mais elle reste isolée des autres petites malades. Maintenant habillée et soignée comme une petite fille, elle ne porte plus qu'un léger pansement qui l'enturbanne joliment. Peu à peu, elle reprend l'aspect de la petite fillette qu'elle fut probablement avant les hostilités qui l'ont tant traumatisée. Son comportement surprend: Elle est discrète, sage, bien ordonnée et très propre. Elle aime bien prendre ses repas à une petite table à sa taille: Assise bien droite sur une petite chaise, elle lisse la nappe doucement et se sert sans hésitation d'une assiette, d'un couvert, d'un bol ou d'un verre. Manifestement, elle était habituée à prendre ses repas ainsi, malgré son jeune âge et bien que cela soit particulièrement exceptionnel en Asie et dans le Pacifique. Les Soeurs sont en admiration devant Patsy; on dirait la Vierge Marie dont les Actes des Apôtres disent que, devant son fils enfant,"elle notait tout cela en son coeur". Elle aime se restaurer seule, tranquillement, à cette petite table installée pour elle dans la salle de pansement. Elle sait apprécier les attentions, mais évite les autres enfants de l'hôpital et n'a pas de contact avec eux. Un jour, d'un geste, elle manifeste un caprice ou une impatience: La soeur qui élève la voix pour la réprimander, a la surprise de voir l'enfant s'approcher d'elle, joindre ses petites mains, sourire et s'incliner gentiment pour demander son pardon. Un sourire et une caresse en réponse de la religieuse, et l'enfant manifeste aussitôt sa joie de voir sa petite faute effacée. Ainsi, peu à peu, à l'occasion de la vie courante, l'enfant qu'elle avait été avant la guerre renaît en elle. Rien, dans son attitude et son maintien, ne concorde avec le milieu de Guadalcanal où la sauvagerie des Nippons faillit lui coûter la vie. Ce n'est certainement pas l'enfant de coolies Tonkinois des rares plantations, et encore moins de Mélanésiens vivant en brousse; peu de chance également qu'elle le soit d'une des quelques familles de pauvres boutiquiers Chinois, plus ou moins usuriers. Par quel mystère cette enfant a-t-elle pu arriver à Guadalcanal ? Un jour, la soeur qui s'en occupe constate qu'elle sait écrire quelques lettres de l'alphabet, dont le "E" qu'elle inverse. Cette découverte assombrit l'énigme un peu plus. Sous le turban de son pansement, Patsy a encore son petit air malheureux, mais, déjà, on voit qu'elle est jolie. Son histoire est maintenant connue et les photographes de presse en font une mascotte: Elle conserve un air très naturel et ne quitte pas le voisinage des soeurs de l'hôpital. Elle s'intéresse beaucoup aux photographies, qui abondent, particulièrement aux épreuves en 13x18 qu'on lui offre: Elle se constitue ainsi une sorte de "Press-Book" qui se révélera très utile par la suite. Le Docteur Pouliquen a tout de suite constaté, avec étonnement, que sa petite patiente porte une cicatrice de vaccination anti-variolique. Cela n'était pas pratiqué à Guadalcanal et dans les Iles environnantes d'obédience anglo-saxonne. Il est évident que l'enfant est venue d'ailleurs, d'où, en certains milieux, on se fait vacciner comme le font les Français. Cela n'a pu se faire que sur un continent, là où les Européens sont en nombre et dans une famille Chinoise d'un milieu occidentalisé où une fille est reconnue digne de tels soins préventifs.

La presse, comme une bonne fée

L'histoire de Patsy Li vient souvent dans les conversations de clubs et de mess: Les histoires qui ne sont pas horribles sont tellement rares. Entre les cruautés des "Japs" et de la jungle et la voracité des énormes requins qui guettent les imprudents baigneurs, le choix des récits macabres est immense. L'histoire de Patsy est un vrai conte de Noël et il est vrai. Tous les correspondants de guerre veulent la connaître. Un soir, un dîner réunit des "Toubibs" et des journalistes. Quelqu'un émet l'idée de faire paraître la merveilleuse histoire de Patsy Li. Le correspondant du "New York Times", qui se dit très intéressé, est désigné d'un commun accord et rédige le "papier". Le récit paraît effectivement au tout début de 1943 sous ce titre-fleuve :"Grâce aux bons soins, la petite Patsy Li, sauvée dans la tourmente des combats, revient à la vie" ! L'article bénéficie d'un titre en grosses lettres, sur trois colonnes d'une vingtaine de lignes chacune, en milieu des pages intérieures, dans les Nouvelles Générales de l'édition quotidienne du "New York Times". (35 à 40 pages). Un nouveau "miracle" favorise alors l'enfant: Une doctoresse de New York, d'origine chinoise et dont une soeur est restée en Asie, lit l'article qui l'intrigue et qu'elle retient car il ne peut la laisser insensible. Elle a une soeur, restée en Extrême-Orient, qui a trois enfants, et qui s'appelle Lee (se prononce Li): Ruth Lee, d'une riche famille établie à Singapour et originaire de Chang Haï; dont elle est sans nouvelle depuis un voyage peu avant Pearl Harbour. La santé de Patsy s'améliore rapidement, puis elle est complètement rétablie. Sa place n'est plus dans un hôpital de la zone avancée. Elle est repliée vers un orphelinat tenu par les soeurs Maristes de Anabou, à Port Vila, une île voisine au centre des Nouvelles Hébrides. Les combats s'éloignent peu à peu avec l'avance des forces de Mac Arthur et de Nimitz repoussant l'agresseur nippon, bientôt traqué jusque dans ses îles métropolitaines et contraint à capituler. La petite Patsy Li passe ainsi cinq années chez les Soeurs Maristes; toujours très sage, soignée, réservée et obéissante. La guerre s'est terminée le 2 Septembre 1945, mais les moyens de transports pour les civils sont longs à organiser, après avoir été péniblement réunis. Dès qu'ils le peuvent, les déracinés retournent dans leurs foyers d'avant la guerre. Parmi ces réfugiés accueillis pour le temps de la tourmente sur une île du Pacifique, il y a Mrs. Ruth Lee, rescapée d'un naufrage au début de 1942 à l'Est des Indes Néerlandaises. Enfin, un jour, elle peut retourner à Singapour. Le coeur en peine après cette tourmente où la solidarité des Célestes lui a permis de survivre, mais non d'oublier des enfants disparus, Mrs. Ruth Lee reprend contact avec les membres survivants de sa famille, dont sa soeur médecin à New York. Elle leur fait part de la perte de ses enfants lors d'un torpillage pendant l'évacuation de Singapour. Se souvenant de l'article du "New York Times" qui l'avait intriguée quelques années plus tôt, sa soeur lui fait part de cette extraordinaire histoire d'une petite Patsy Li sauvée par les Marines à Guadalcanal. Le journal ne faisait mention que de ce que savaient les journalistes: l'aventure de l'enfant sur l'île et cette seule indication "nul ne savait comment elle était arrivée là". Apprenant cette histoire, Mrs. Ruth Lee a l'intuition que la petite Patsy Li est en fait sa Patsy Lee. Aussitôt, elle entreprend des démarches pour retrouver son enfant. Elle obtient cet article du "New York Times" qui, en fait d'informations permettant de reconnaître son enfant, ne signale que l'âge apparent, la bonne éducation...et l'origine inconnue. Elle écrit alors aux journalistes et photographes ayant connu la petite Patsy de Guadalcanal, au Padre Gehring et à un médecin de la Navy. Elle s'adresse à ceux qui, aux Nouvelles Hébrides, ont pu entendre parler de l'enfant miraculée des combats de l'île infernale, comme la surnommaient les "Boys". Elle entre en correspondance avec l'Orphelinat Sainte Marie. Des Etats Unis et des Nouvelles Hébrides, elle reçoit plusieurs photos de l'enfant. Son enquête se révèle décevante: L'Aumonier lui apprend qu'il a lui même donné ce nom de Patsy Li à l'enfant trouvée, uniquement en souvenir de son apostolat en Chine avant la guerre; l'enfant n'avait rien pouvant indiquer le moins du monde qui elle était. Le médecin ne retrouve pas les signes indiqués par la mère, assez vagues par ailleurs alors qu'elle a omis de mentionner les traces de vaccination. Même les photos qui, pour 1943, concernaient une enfant blessée et physiquement éprouvée, ne permettent pas de se faire une opinion. Ces démarches et recherches de toutes sortes, qui l'occupent beaucoup, nuisent à l'harmonie de son ménage. Le mari de Mrs. Lee s'impatiente devant ce qu'il considère comme une folie de son épouse uniquement préoccupée d'une enfant que seul un miracle pourrait faire qu'il soit celui de leur couple. Un jour, la séparation intervient entre eux: Ruth Lee va pouvoir se consacrer entièrement à sa quête.

Patsy Lee, enfin !

Bien qu'acharnée à retrouver son enfant, dont son instinct lui dit qu'elle est en vie, Ruth ne veut rien négliger qui puisse lui permettre de retrouver sa fille et non une autre. Elle veut sa Patsy, non une enfant à adopter à sa place. Le 15 Mai 1946, elle adresse une lettre au Docteur Pouliquen. Le pli transite par Sydney. Elle a pris soin d'ajouter sur l'enveloppe que le remplaçant éventuel du médecin peut l'ouvrir. Elle accumule les détails qui pourraient aider à reconnaître l'enfant, si elle est sa fille; mais ne mentionne pas la vaccination. Elle raconte le naufrage du "Kuala" que les Japonais coulèrent devant l'île de Sumatra le 14 Février 42, le lendemain de sa fuite de Singapour: Elle entendit parler les jours suivants d'une enfant Chinoise sauvée par un Européen. Elle ne s'étonne pas que de Sumatra à Guadalcanal il y ait plus long que la traversée de l'Australie: Comment un presque bébé a-t-il pu effectuer ce voyage, pas seul ? Elle joint à sa lettre au docteur une photo prise en 1941, où la petite Patsy tient sa petite soeur Charlotte. Elle décide de se rendre à Efate, voir l'enfant dont on lui a parlé et qui la trouble si fort, qui vit à l'orphelinat des soeurs à Port Vila. Le voyage nécessite une escale à Sydney, pendant quelques jours. Elle rencontre des amis et des relations d'avant guerre dans la communauté chinoise. Elle y reçoit encore une photo, prise à Espiritu Santo, de cette enfant qu'elle va enfin voir. Certains de ses amis affirment que cette Patsy ressemble fort à une des filles de Mr. Lee, qu'ils ont connue; une ressemblance particulièrement évidente d'après eux sur la dernière épreuve reçue. Plusieurs se déclarent disposés à témoigner pour l'identification de la fillette. Ruth Lee reprend le bateau qui accoste enfin à Port Vila. Que d'années passées à rechercher son enfant ! Tous les sentiments l'assaillent lorsqu'elle descend du "Morinda", mais l'espoir domine. Très vite, l'Honorable Sir Blackwell, Commissaire-Résident Britannique de cette île sous condominium franco-britannique, reçoit Mr. Ruth Lee. Sans difficulté, il lui propose une entrevue avec l'enfant, en présence du médecin français qui est aussi son collègue administratif. Par une coïncidence extraordinaire, le Médecin-Chef du Service de Santé est le Docteur Jean Pouliquen; celui-là même qui reçut et soigna l'enfant presque moribonde à Espiritu Santo, juste après son évacuation de l'enfer de Guadalcanal, vers la Noël 1942. Il s'est fait désigner à Efate, après des congés en France, alors que Mrs. Lee peut enfin se rendre aux Nouvelles Hébrides, plus de cinq ans après la fin de la guerre. Nous sommes en 1951 et Mrs. Lee a encore espoir. L'entrevue au Palais du Gouverneur : On fait venir la fillette qu'une religieuse met en présence de Mrs. Lee entourée des personnalités officielles de l'île; Sir Blackwell et le Médecin Chef Pouliquen. Seul, le froissement soyeux des larges pales des ventilateurs Martinelli, mêlé aux bruits de la campagne tropicale, rompt un silence de crypte. L'enfant paraît maintenant âgée de dix à onze ans: Il y a neuf ans que Mrs. Lee n'a plus vu sa fille, alors un bébé. Devant elle se tient une fillette gauche, angoissée peut être, qui ne fait aucun geste. Elle reste là, poliment mais ne comprenant pas. Il ne semble pas au docteur qu'elle ait été prévenue de cette entrevue et de son objet. Figée, tassée, comme écrasée dans son fauteuil, Ruth Lee n'a pas un geste, ne manifeste aucun sentiment. Le docteur est fasciné et observe. Cela dure dix longues minutes, puis l'enfant est reconduite à l'orphelinat. Absolument rien ne s'est passé entre ces deux êtres: La mère n'a rien retrouvé de l'enfant perdue. Faut-il s'en étonner après si longtemps ? A quelques jours de là, Sir Blackwell rend visite au Docteur Pouliquen. Celui-ci lui confie ne rien voir, en la fillette présentée, de l'enfant qu'il avait recueillie à Espiritu Santo neuf ans plus tôt.Il lui dit qu'il ne l'aurait pas reconnue, si on ne lui avait assuré qu'il s'agissait de la même. Il est absolument sûr de ce qu'il avance. Quelle conclusion, dans ces conditions, tirer de l'entrevue de l'autre jour ? Sir Blackwell demande au Docteur Pouliquen de regarder attentivement des photographies anciennes de Patsy Li retrouvées: Laquelle, à son avis, lui rappelle le mieux l'enfant qu'il reçut à Espiritu Santo ? C'est un moyen de voir comment était l'enfant à l'époque, peu de temps après avoir perdu sa mère. Sur l'épreuve que choisit le médecin comme étant la plus naturelle, Patsy est portée dans les bras de Soeur Maria-Renata. Telle, d'après lui, était l'enfant qu'il reçut à Guadalcanal. Sir Blackwell remarque qu'il s'agit de la photographie sur laquelle les amis Chinois de Sydney ont le mieux reconnu Patsy, l'enfant perdue de Mrs. Lee. C'est aussi la dernière qu'ils aient reçue; l'année de sa disparition. Pour la première fois, Sir Blackwell dévoile au Docteur Pouliquen la proposition d'attestation faite par les Chinois de Sydney. Mrs. Lee est à nouveau reçue par les deux représentants gouvernementaux dans l'île. Elle leur raconte l'histoire de ses malheurs. Son ménage était installé à Singapour, mais, peu avant le début de la Guerre du Pacifique, elle était allée rendre visite à sa parenté de Shang Haï. Au moment où les hostilités allaient se déclencher en Extrême-Orient, Ruth Lee accompagnée de ses enfants s'était embarquée sur un bateau pour rejoindre son mari à Singapour. La guerre était survenue et, presqu'aussitôt, la base navale britannique et son île s'étaient trouvées sur la ligne de front. Les revers de Malaisie et la perspective d'une prise de Singapour "tournée" par les soldats nippons précipitèrent l'évacuation des civils. Le 13 Février 1942, l'avant veille de la capitulation des Britanniques sous les ordres du général Percival, elle avait trouvé place avec ses enfants à bord du "Kuala"; alors que les "Japs" étaient déjà dans la ville. A l'Est de Sumatra, dans les Indes Néerlandaises, le navire n'avait pu échapper à la Marine Impériale Japonaise qui dominait alors sur mer comme sur terre. Torpillé sans merci, bien qu'il fût un navire de commerce facilement identifiable, le "Kuala" avait sombré en vue d'une île. Lors du naufrage, Mrs. Lee avait perdu un de ses enfants; un autre, qu'elle tenait dans les bras, lui avait échappé dans les remous. Elle avait gardé un espoir pour son troisième enfant, la petite Patsy, et la croyait en vie. Un naufragé lui avait dit avoir vu sa fillette flottant à la dérive, dans une caisse, hors des flots tourmentés du drame. Il se souvenait avoir vu un Européen s'en occuper. Il y avait alors sur la mer toutes sortes de bateaux et d'embarcations fuyant l'avance des Japonais. Naturellement, Mrs. Lee ne pouvait expliquer comment la personne ayant pris l'enfant en charge avait pu l'amener en cette île de Guadalcanal: Cela représentait une cinquantaine de degrés de longitude ! Y avait-il eu une escale préalable dans les îles Néerlandaises, suivie d'une fuite devant l'avance des "Japs" ? Celle,vers les Salomon et les Nouvelles Hébrides, était logique, plus que vers la Nouvelle Guinée. On ne savait quand l'enfant était arrivée à Guadalcanal, mais on était sûr qu'elle était étrangère à l'île et qu'elle venait certainement d'un milieu très occidentalisé chinois. La conversation s'orienta ensuite sur la façon dont elle éduquait ses enfants. Ruth Lee dit combien elle tenait beaucoup à l'éducation, la politesse et les bonnes manières de ses enfants; estimant cela utile au cours de la vie. Elle se souvient d'ailleurs que ses amies lui faisaient parfois reproche d'être trop sévère, mais elle pensait avoir bien agit. Ses interlocuteurs se souvenaient que, dès son arrivée à Espiritu Santo, la petite rescapée de Guadalcanal étonnait les médecins, les religieuses et les journalistes par son habituelle bonne tenue, sa réserve, sa politesse constante et sa façon de s'excuser: N'était-ce pas le subconscient révélateur de la fillette éduquée par une mère attentive à ces points ? Ce comportement était tout à fait étranger au milieu Mélanésien, même chez les catéchumènes des Missions. Pendant que les grandes personnes discutent de son cas en essayant de ne pas se laisser influencer par les sentiments, la fillette poursuit sa vie de petite pensionnaire de l'orphelinat des Soeurs Maristes. Mrs. Lee est torturée. Elle est persuadée que sa Patsy, tel Moïse dans son panier flottant, à pu accoster sur une rive accueillante: Il y a tant d'îles ! La distance entre le lieu du naufrage et l'endroit où fut découverte l'enfant n'est pas un obstacle inexplicable en soi: Il y eut un véritable exode maritime Quelle ressemblance peut-on retrouver entre l'enfant perdue de vue dans les eaux du naufrage de Février 1942 et la fillette un peu gauche de 1951 ?. Ruth Lee veut ardemment retrouver son enfant, mais ne veut pas "adopter" un enfant, le lui offrirait-on; ce qui n'est pas le cas. Les jours passent sans apporter de solution. Au bout de ses réflexions et de ses recherches, la mère éplorée en vient à solliciter une faveur étrange du Commissaire-Résident Blackwell. Seule, une mère peut avoir une telle idée: Que l'enfant lui soit confiée, à elle seule, pendant toute une journée. Devant sa bonne foi, son évidente résolution à ne pas reconnaître abusivement l'enfant, accord est donné après avis du Docteur Pouliquen: La fillette passera vingt quatre heures, donc aussi une nuit, avec celle qui veut savoir si elles sont mère et fille.

Happy end

Le lendemain, de bon matin, Mrs. Lee, le visage extasié, les yeux mouillés de larmes, arrive, très émue, à l'hôpital du Docteur Pouliquen. Avec une émotion intense, elle raconte la nuit bouleversante qu'elle vient de vivre: Elle a passé la soirée avec Patsy, l'a fait manger, puis, après lui avoir fait sa toilette, l'a couchée dans son propre lit. Elle est venue s'allonger près de l'enfant et, les yeux ouverts, elle a espéré un signe qui lui permette de savoir si Patsy est ou non SA Patsy perdue. Somnolente, la petite fille était venue se serrer contre elle, puis s'était endormie très vite. Dans son sommeil, elle était venue se blottir dans les bras de Ruth Lee, dont les yeux brillaient en revivant ce geste. Naturellement, plaçant sa main sur la tête de celle qui espérait tant être sa mère, Patsy avait enfoncé ses doigts menus dans les cheveux de Ruth, près de l'oreille. Dans la nuit calme, après les sonneries du couvre-feu des clairon et bugle des milices française et anglaise, troublée seulement par le cri des roussettes, les yeux embués de larmes de joie, très longtemps, la Maman avait senti de petits doigts passant et repassant sur son oreille, dans une douce caresse. Toute la nuit,"son enfant" blottie contre elle, Ruth avait pleuré doucement de bonheur en rendant grâce. Pour elle, il n'y avait plus aucun doute: le signe qui ne pouvait être inventé était probant. Cela avait été une révélation: Cette caresse était la même que celle que lui faisait, bébé puis encore aux derniers beaux jours heureux, sa petite Patsy lorsqu'elle la couchait près d'elle. Sa Patsy qui aimait tant se blottir contre sa maman. Ruth Lee n'en doutait pas: c'était bien là le dernier miracle, celui qui lui rendait sa fille, Patsy Li, la petite "Miraculée de Guadalcanal", sa Patsy Lee tant recherchée. En ce jour inoubliable succédant à une nuit merveilleuse, rayonnante sous les larmes de bonheur, Mrs. Ruth Lee vient dire sa certitude d'avoir retrouvé son enfant disparue en mer C'est cette Patsy Li, sauvée des "Japs" par un catéchiste formé par les missionnaires de Monseigneur Wade, l'héroïque évêque des Salomon depuis 1930, et les "Col-de-cuir" de la 1st. US.Marines Division; puis par les médecins et les religieuses d'Espiritu Santo. Maintenant, Ruth Lee "sait" que cette enfant est bien "son" enfant et nulle autre. Elle dit sa joie et son espoir au Docteur Pouliquen; celui là même qui reçut l'enfant moribonde ramenée de Guadalcanal à la Noël 1949 et remarqua les inhabituelles marques de vaccination dont la mère ne fit état qu'à son arrivée à Port Vila, avant de voir Patsy. L'accord des autorités pour cette reconnaissance est facilement obtenu; la révélation des extraordinaires faits de la nuit ayant fait tomber les doutes. La mère et l'enfant se retrouvent, se reconnaissent, sont enfin réunies. Près de dix ans plus tôt un naufrage particulièrement tragique les avait séparées, il avait fallu trois "miracles" pour qu'elles se retrouvent. C'est avec reconnaissance qu'elles se joignent aux religieuses qui rendent grâce dans la chapelle. Ainsi se termine l'histoire de Patsy Lee, que le Padre des Marines Gehring avait, peut être par prémonition, appelée Patsy Li. Une vraie fin de roman de Delhy, pourtant véridique en tout point

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Patsy Lee, celle qui fut la petite "Miraculée de Guadalcanal", a bénéficié, dans la folie des hommes, d'une succession exceptionnelle de protections et de "signes de reconnaissance". Elle en a conscience et n'oublie pas ceux qui sont dans la détresse et qu'elle rencontre: Elle est devenue à Albuquerque (U.S.A.), dans cet immense complexe de recherche, Mrs. Patsy Famaco,"Sister Patsy", attentive et dévouée envers ceux qui souffrent. Elle se souvient. Elle n'a pas oublié la chance qui fut la sienne....

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Telle est l'histoire que m'a racontée le Médecin Colonel Jean Pouliquen des Troupes de Marine, à la retraite à Fréjus. Nous étions en 1983 et il en était encore ému.