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L'oeuvre
de Michel El Baze: Les guerres du XXe siècle à travers
les témoignages oraux |
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Robert CAEN
JOURNAL DE GUERRE tenu entre 3 août et le 23 décembre 1914, 83ème Régiment d'Infanterie GUERRE 1914 - 1918 POSTFACE DE JEAN-LOUIS ARMATI En quelques phrases simples, dépouillées dans un style "télégraphique" scrupuleusement respecté Robert Caen donne des premiers mois de la guerre, entre le 3 août et le 23 décembre 1914 un aperçu tragique, par plans successifs. Sa vision des événements est à la fois restreinte et claire, passionnée et lucide. Ses réflexions, surtout au cours des premières semaines sont celles d'un observateur avisé Le 7 septembre, il écrit: "Commencement d'une grande bataille" et le 8: "La grande bataille". Il ne savait pas alors qu'il participait à la bataille de la Marne qui ferait basculer le sort des armes1er
août
DOCUMENTS Table 7 août Brive: Mort d'un malheureux qui se suicide en se jetant par la portière, c'est un lâche. Limoges, Châteauroux: mort d'une pauvre jeune fille, fiancée peut-être, qui n'a pas eu le courage d'attendre les événements et de désolation, se jette sous les roues de la locomotive. Issoudun, Bourges (apercevons de loin cette belle cathédrale antique), Cosnes, voyage très fatigant surtout la nuit, entassés les uns sur les autres et dans des wagons à bestiaux, il n'y fait pas bon, enfin on n'est pas au bout de nos peines, mais nous sommes pleins de courage et certains de la victoire. Puis la population est toute heureuse et confiante dans ses braves enfants qui vont défendre le sol à l'envahisseur. 8 Arrêt toute la journée à St Florentin occasionné par un tamponnement à Troyes. La population et surtout les St Florentins organisent un ravitaillement et nous goûtons quelques douceurs tels que le vin, le pain frais, le chocolat et les fruits. Repartons dans la soirée. 9 août Débarquons à Valmy à 5 heures, partons pour Sommebionne. Je mange en compagnie de mes camarades un bon poulet et un bon canard. C'est encore du bien-être. Nous avons 1 jour de repos. Entendons le canon toute la nuit, la grande lutte commence. Plusieurs aéros passent sur nous, arrestations dans les environs de déserteurs fermiers de la région: fusillés. Quelques boches déguisés. Partons dans l'après-midi pour Minaucourt par une chaleur terrible, enfin nous faisons les 15 km péniblement. Plusieurs se trouvent mal. Arrivons à 7 heures. J'achète un beau lapin, je le fais cuire dans une maison où une jeune fille m'accueille très bien puis très tard, on va se mettre sur la paille. 10 Départ à 1 heure du matin, même pas 4 heures de sommeil. Après 40 km très pénibles, nous arrivons à Cernay à 11 heures du matin. Y restons en repos pendant quelques jours. 13 août Nous quittons Cernay. A Bayonville, je tombe dans une charmante maison où une jeune femme qui a eu beaucoup de déveine dans sa vie, m'accueille très bien. Je me plais à écouter toutes ses peines. Elle me soigne très bien, me lave mon linge. Je couche sur une paillasse. Le lendemain, mon café au lait était prêt, on n'est pas du Midi pour rien ! 14 Partons de Bayonville à Cesse, prenons avant-poste sur les bords de la Meuse. Une section de ma Compagnie. Nous nous rapprochons de ces sales individus, leurs taubs commencent à évoluer au-dessus de nous. Une section de mitrailleuses de mon régiment en descend un aux environs de Stenay où nous avions un champ d'aviateur. Pendant toute la journée pluie diluvienne, entendons de très près les mitrailleuses et un combat s'est engagé du côté de Montmédy. 16 De Cesse à Moulins. Drôle de petit village, église avec un carillon remarquable, une vraie batterie de cuisine ! Aéros descendus, officier arrêté. 17 Repos, on fait quelques bons boulots bien que le cantonnement soit rigoureusement consigné. 18 Faisons quelques exercices, nous assistons à la poursuite d'un avion allemand par une mitrailleuse, mais sans résultat. 19 Partons vers 6 h pour Osnes, approchons de la frontière belge, y passons la nuit. Le lendemain, partons par alerte à 1 heure, arrivons à la frontière belge. 20 Deux corps d'armée allemands se dirigent sur Neufchâteau, allons vers eux pour leur couper la route et les attaquer. 8 corps d'armée français se portent en avant. Une affaire de 156 000 hommes. Assistons à une escarmouche sans importance. Une patrouille allemande prend un fermier belge, mais elle ne tarde pas à tomber sous nos pattes. On trouve un des nôtres, un cycliste, que les Allemands ont pendu par les pieds. Et nous, toujours bonaces, traitons nos prisonniers avec soin. L'avenir nous apprendra peut-être à les mener plus durement. Sommes cantonnés sous bois. Nous confectionnons des tranchées. Des canons fracassent positions et tirent très près de nous. Nous attendons le combat. Nous sommes prêts et confiants. Le 87ème qui était en avant est attaqué, un bataillon tombe sur une division allemande, devant la supériorité en nombre il recule. Nous le voyons passer décimé. Plus que deux officiers et son effectif est réduit de moitié. On commence à se faire une idée de ce qu'est la guerre. Mais nos poitrines crient vengeance et il nous tarde à nous aussi de rentrer en action. Un orage terrible éclate, nous sommes trempés jusqu'aux os. On nous donne l'ordre de reculer un peu et allons cantonner à Puré. En me débrouillant, je fais encore un bon boulot. Table 22 août BATAILLE DE JEHONVILLE Partons par alerte à 2 heures: destination les boches. Arrivons à Bertrix en Belgique à 2 heures de l'après-midi. Nous voyons quelques malheureux chasseurs envoyés en reconnaissance qui reviennent blessés et nous apprennent que les Allemands sont dans les bois à 1 km. Nous sommes épuisés car nous avons au moins 45 km dans les jambes et un quart de café dans l'estomac. Malgré ça, nous bouillons d'impatience car nous voyons déjà nos baïonnettes rougies de ce sang d'assassins, de ces non-civilisés. Leurs canons de toutes parts font rage. Nous arrivons à la lisière d'un bois où nous nous déployons en tirailleurs, baïonnettes aux canons, il en est ainsi pour notre corps d'armée. Nous avançons pénible-ment à travers bois. Les balles commencent à s'entendre, on nous fait coucher et bientôt nos clairons sonnent la charge et le cri d'en avant est gravé sur toute la nuit, nous partons comme des lions qui sentent la pâture. Mais hélas, ils sont retranchés les cochons, ils nous attendent de pied ferme et bientôt autour de moi il n'y a plus que des morts, des blessés, partout. Malgré cela, ils ont peur les lâches, et ils reculent un peu mais plus nombreux, ils nous contournent. La situation n'est plus tenable et nous sommes obligés de quitter cette terre qui nous a coûté si cher. Ils l'avaient réussi, le guet-apens de Bertrix. Cette bataille fut appelée pour toute la ligne "Bataille de Jéhonville ". Nous sommes obligés de battre en retraite, la rage au coeur d'avoir été vaincus par cette vermine. Mais la vengeance viendra, nous l'espérons tous et bien qu'exténués de fatigue et de faim, tout le monde marche en réclamant son régiment. Pour ma part, je marche toute la nuit. Alors devant moi apparaît ce combat où la mitraille, les obus, les balles, tout, nous hachent sans presque pouvoir nous défendre et, plus que jamais, j'avais envie de faire mon devoir de Français afin de participer à l'extermination de ce sale peuple qui doit être exclu de notre sage et paisible Europe. Plus qu'un officier pour commander le restant de la Compagnie. Capitaine tué, Commandant tué, nombreux camarades tués et blessés. 23 août Enfin après avoir bien marché et cherché mon régiment, je le retrouve à 5 heures du soir à Messincourt. Là encore, bien qu'étant très fatigué, je trouve moyen de faire un bon dîner et cela me réconforte un peu puis je vais me reposer sur la paille, je passe une assez bonne nuit. 24 août Mais le lendemain, à peine si les lambeaux du régiment sont ras-semblés que les Allemands sont derrière nous. Les hulans attaquent les maisons isolées des villages. Hélas, ce pauvre Mes-sincourt va bientôt être la proie des Allemands et il y en a de nos pauvres blessés que nous ne pouvons pas emmener, tous seront des prisonniers. Qui sait dans quelles conditions ils seront soignés ? Nous abandonnons le village en hâte et nous nous dirigeons vers Houilly. Aux environs, nous nous mettons en position dans les bois et organisons la défense des hauteurs de la Meuse. Nous apprenons que les Allemands ont eu de grandes pertes et sont repoussés. Cela nous réconforte. Nous passons la nuit dans les bois. 25 août Restons en position et continuons la défense. Notre 75, à côté de nous, bombarde les Allemands, de l'autre côté de Carignan. Dans la nuit, alerte à minuit. Hélas, il faut reculer encore, c'est dur pour un Français de lâcher du terrain sans se le disputer, enfin c'est l'ordre. 26 Traversons la Meuse, notre Génie nous a organisé un pont car tous les autres sont démolis. Il faut arrêter un peu la marche de l'ennemi. Afin de nous reformer, nous marchons jusqu'à Angecourt, dépassons le village et nous arrêtons dans les bois entre Angecourt et Thélonne. Dans la nuit, les Allemands nous attaquent, nous sommes esquintés, meurtris par le froid et une pluie diluvienne. Une grande bataille commence, appelée "Bataille de Raucourt ". 27 Comme je le disais plus haut, les boches attaquent les troupes françaises les plus avancées pendant toute la nuit, c'est une poursuite dans les bois à la baïonnette. Le 3ème Bataillon de mon régiment combat pendant toute la nuit. Au petit jour, on s'avance à travers bois sous une grêle de balles. Nous nous déployons en tirailleurs et enfin nous chargeons à la baïonnette. Ils fuient, ils ont peur, les vaches, nous faisons quelques prisonniers. Le village de Thélonne est à nous mais ce n'est pas tout, il faut leur refaire passer la Meuse. Ils se sont retranchés dans un village appelé Noyers. L'ordre est donné de les poursuivre toujours, ce pauvre 17ème Corps, la situation au village leur offre tout avantage. Malgré cela, sous une pluie de balles, de mitraille et d'obus, nous chargeons et comme toujours nos baïonnettes leur font peur, ces lâches ! Nos mitrailleuses les esquintent sur les bords de la Meuse qu'ils cherchent à passer précipitamment. Mais malheureusement, manque de liaison, nos troupes n'avancent pas de concert et le 12ème Corps qui devait nous renforcer à notre gauche arrive trop tard. Aussi, les sanguinaires reprennent courage et cherchent à nous reprendre Noyers mais diable ! il nous coûte cher ce village: des morts presque partout et des blessés s'entassent dans une ferme. Pauvres malheureux ! Comme il y en a qui sont mutilés de ce pauvre 59ème ! On nous annonce que les Allemands sont à l'autre extrémité du petit village. Nos clairons sonnent, nous nous engageons dans une ruelle de 4 m de large, nous sommes au moins 300, les plus braves, car nous n'avons pas un officier pour nous mener. A peine avons-nous fait 200 m qu'un petit groupe d'Allemands qui est en travers de ce chemin nous barre la route et nous tire à bout portant avec des balles explosives. Le 1er rang tombe et ainsi de suite, nous reculons car ils sont en nombre maintenant. Notre artillerie ne leur dit rien, ce n'est pas étonnant, nous reculons et bientôt la moitié du village n'est plus à nous. De mon régiment, il n'y a plus que le Capitaine Fuster faisant fonction de chef de bataillon, les autres ont battu en retraite ou sont tombés bravement. Avec lui, nous sommes 5 ou 6 ; nous quittons ce pauvre petit village où il ne reste plus un toit sur un immeuble, pas un habitant, que c'est triste comme souvenir. Je prends un quart boche et un de leurs chargeurs, puis nous tâchons de rejoindre les nôtres qui sont plus en arrière, mais les vaches ne veulent pas qu'il survive un de ces braves. Ils nous tirent sans relâche, leurs fusils, leurs mitrailles, leurs obus, tout nous poursuit. Mon Dieu comme il est long à franchir ce kilomètre ! Enfin nous sommes trois copains qui arrivons à Thélonne pris par nous le matin. Là, je trouve le Commandant du 2ème Bataillon qui me dit que la retraite est ordonnée du camp. Je pleure car après avoir tant souffert et avoir laissé tant de copains, c'est pénible. Enfin, il y a un chef. Nous reculons dans un bois à 3 km en arrière et bientôt notre artillerie tire, tire sans relâche. Il semble que c'est la vengeance, nous les voyons sur les hauteurs du côté de la Meuse, ils tombent les uns sur les autres, c'est le châtiment de la journée, ils l'ont bien mérité. Nous couchons à côté de notre artillerie. #Table 28 août BATAILLE DE RAUCOURT Le matin, à la pointe du jour, on nous annonce qu'ils sont là. Comme nous sommes en pagaille, nous nous replions, on s'arrête vers 7 heures, nous sommes soutien d'artillerie mais ils nous ont vu et bientôt le 105 terrible canon nous abîme nos forces. Nous continuons notre retraite, nous traversons Bulson et Raucourt. Les Allemands nous suivent. Nous reformons tant bien que mal le corps d'armée,chaque élément aussi petit qu'il soit y met du sien afin de faciliter la tâche. Plus d'Adjudant Noël pour nous commander et peut-être 80 hommes, les cochons nous ont décimés. Pourtant la suite de Thélonne commence. Combat de la Ferme B On nous déploie en tirailleurs, il faut franchir un grand espace découvert. Ils nous voient et mettent une batterie qui ne tarde pas à nous abîmer. C'est une vraie boucherie, les morts jonchent le sol. A chaque bond que nous faisons les obus éclatent sur nous et les schrappnels courent sur mon sac. Enfin nous arrivons à peu près une moitié dans un chemin où nous sommes à peu près à l'abri, mais leurs mitrailleuses terribles engins nous hachent. N'étant pas soutenus par les autres, nous sommes obligés de nous retirer, affreuse retraite, des morts partout. Je me demande comment je suis en vie. Décidément, je suis invulnérable. Nous nous trouvons plus que quatre de la Compagnie. Je m'oriente et marche vers le Sud-Ouest car les Allemands nous poursuivent. Crevés de fatigue, montons sur un fût de canons qui nous amène à un patelin où nous passons la nuit à Chémery. Tous les villages sont abandonnés, c'est affreux. 29 Nous partons à 5 heures pour tâcher de rejoindre notre régiment, à midi trouvons un groupe du 83ème perdu comme nous. Des rescapés qui amènent un Allemand prisonnier, je lui change 1 franc contre un mark. Nous arrêtons à Tannay. Arrivons le soir à 5 h au rassemblement du régiment à Semuy, enfin retrouve le Lieutenant, seul officier de la Compagnie et disparu depuis 4 jours, que je croyais mort ou blessé. A l'appel, après la 3ème bataille plus que 70 au lieu de 260. C'est affreux. 30 Marche très fatigante, allons jusqu'à Vaux-Champagne. On reforme le régiment, de deux Compagnies, on en fait une. Je suis nommé Caporal. La nuit se passe dans les tranchées. 31 août Passons la journée dans les tranchées et la nuit aux avant-postes près d'Attigny. 1er Septembre Alerte à 2 h. Traversons Mazagran. Passons journée dans bois à 2 km de Constantine. Revenons sur nos pas près de Constantine. Puis repartons pour St Etienne-à-Arnes. Chic cantonnement, la nuit forte attaque de hulans, fusillade à 1 km. 2 sept. Départ à 3 heures pour Dampierre……… de route. Védrine descend aviateur allemand. Traversée terrible du camp de Châlons. 3 sept. Départ 4 heures, traversée de Châlons. Escadrille d'aéroplanes, ravitaillement, bivouaquons à Vouciennes. 4 sept. Départ à 3 heures, bivouaquons à Poivres. 5 sept. Traversée du camp de Mailly. Nous arrêtons à Trouan-Le-Grand pour laisser passer la division dont nous sommes l'arrière-garde. A 6 h nous établissons en avant à 2 km de Trouan. 6 sept. Alerte de minuit. Nous dirigeons vers hangar où recevons message du Maréchal Joffre annonçant début de la bataille décisive. Marchons vers Nord-Ouest, nous installons en grande garde au hangar. La Custom passe la nuit au petit poste. 7 sept. Commencement d'une grande bataille, prenons positions et canardons les Allemands, suis chargé d'une mission dangereuse. Passons dans l'après-midi dans un bois où les obus nous assomment. Nous replions vers la ferme Trillat et bivouaquons. 8 Départ dans la nuit, marche en avant. Au petit jour, avant d'avoir pris position les Allemands nous tombent dessus. La grande bataille - chose à citer - grande perte, retraite terrible vers St Ouen. Bivouaquons, couchons, touchons quelques vivres. 9 sept. Recevons la réserve, poursuivons les Allemands remis en déroute par notre artillerie. Les poursuivons dans le camp de Mailly, bivouaquons en plein champ. 10 sept. Les poursuivons toujours, toujours. Ils enterrent leurs morts par milliers, ils brûlent toutes les maisons qu'ils rencontrent. Pont sauté. 11 Allons cantonner dans un village abandonné (Pogny). 12 Marchons toute la journée et un cantonnement abandonné. Départ dans la nuit par une pluie torrentielle et un froid de loup. Je me trouve mal, continue à marcher un peu et attends le convoi du régiment, je monte sur une voiture, je chope une couverture et couche en plein air. Table 13ème ESCOUADE CAEN CAPORAL
4ème Section Chef de Section Sergent Cavaillé ** Chef 1ère Demi-Section Caen 13ème Escouade
Chef 2ème Demi-Section Carrère m15ème Escouade
* ** Montbertrand Caporal, Ferriol Caporal, Seguelas. Montbertrand Caporal s'est principalement distingué.
CAEN CAPORAL CHEF PIONNIER 1er BATAILLON * **
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Table |
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