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L'oeuvre de Michel El Baze: Les guerres du XXe siècle à travers les témoignages oraux   



Jean-Marie Buquet
Adjudant-Chef




Tome II

I960 / 1964

Michelet - Bouïra - Maillot - Dra El Mizan - Courbet Marine - Rocher Noir - La Réghaïa - Nice
Sur cette page uniquement 1960



Tome I 1956 - 1959

POSTFACE de Michel EL BAZE

Tome II Débarqué à Ménerville le 8 Janvier 1956, le 22ème B.C.A. séjourne à Félix-Faure, Michelet, Bouïra, puis dans de nombreux autres villages de Kabylie au cours de la période de 1956 à 1964 que traite ce second tome. De retour en métropole, après sept années passées en Algérie, il sera dissous le 15 Février 1964 après une prise d'Arme au Quartier Saint Jean d'Angély de Nice. Comme le dit M. Joseph-André Grammatico, Maire Adjoint, le 22ème "Bataillon de Tradition de la Ville de Nice" aura bien mérité de la considération de nos concitoyens.
Volume II Disembarked to Ménerville the 8 January 1956, the 22ème B.C.A. stays to Félix-Faure, Michelet, Bouïra, then in many other villages of Kabylie in the course of the period from 1956 to 1964 that processes this second volume. Return in metropolis, after seven last years in Algeria, it will be dissolved the 15 February 1964 after a plug of Arm to the Quartier Saint Jean d'Angély in Nice. As tells Mr. Joseph-André Grammatico, Mayor Attaches, 22e "Battalion of Tradition of the City of Nice" will have well deserved the consideration of our countrymen.



I 9 6 0

Bouïra - Maillot - Irhorat - Tikjda  Aïn Allouane - Dra El Khemis - Merkalla




Analyse du témoignage


POSTFACE de Michel EL BAZE

Tome II Débarqué à Ménerville le 8 Janvier 1956, le 22ème B.C.A. séjourne à Félix-Faure, Michelet, Bouïra, puis dans de nombreux autres villages de Kabylie au cours de la période de 1956 à 1964 que traite ce second tome. De retour en métropole, après sept années passées en Algérie, il sera dissous le 15 Février 1964 après une prise d'Arme au Quartier Saint Jean d'Angély de Nice. Comme le dit M. Joseph-André Grammatico, Maire Adjoint, le 22ème "Bataillon de Tradition de la Ville de Nice" aura bien mérité de la considération de nos concitoyens.
Volume II Disembarked to Ménerville the 8 January 1956, the 22ème B.C.A. stays to Félix-Faure, Michelet, Bouïra, then in many other villages of Kabylie in the course of the period from 1956 to 1964 that processes this second volume. Return in metropolis, after seven last years in Algeria, it will be dissolved the 15 February 1964 after a plug of Arm to the Quartier Saint Jean d'Angély in Nice. As tells Mr. Joseph-André Grammatico, Mayor Attaches, 22e "Battalion of Tradition of the City of Nice" will have well deserved the consideration of our countrymen.

La mémoire


I 9 6 0

Bouïra - Maillot - Irhorat - Tikjda

Aïn Allouane - Dra El Khemis - Merkalla

Au 1er janvier I960, l'encadrement du 22ème B.C.A. est le suivant :

Lorsque le Commandant Giraud, le 5 novembre I959, a transmis au Chef de Bataillon Maraval de Bonnery le fanion et le commandement du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins, il a pû, par un bref retour en arrière, mesurer le chemin parcouru depuis sa prise de commandement, tant sur le plan de la pacification, que sur le plan strictement militaire. Le Commandant Vuillemey lui avait légué un quartier déjà largement pacifié, quadrillé de villages érigés en autodéfense, encadrés de harkas opérationnelles, à l'ombre des postes de compagnies. Cependant, peu après sa prise de commandement, le F.L.N. se permettait, le 28 mai I958, d'attaquer, aux portes de Tikjda, le convoi de la 2ème Compagnie, et alignait dans cette embuscade deux Katibas, dont une du Failek de choc de la Willaya. En cette fin d'année I959, la partie est gagnée sur le plan militaire. L'A.L.N. d'Algérie, asphyxiée par la fermeture des frontières Est et Ouest, est véritablement coupée de ses bases extérieures et de ses sources de ravitaillement. La destruction des unités régulières des willayas s'est poursuivie, au rythme des grandes opérations du Plan Challe. Les trois grosses compagnies du Faïlek de choc de la Willaya 3, décimées au cours d'engagements successifs, sont maintenant réduites à trois sections, aguerries, certes, et toujours bien armées, mais dorénavant incapables de mener une action d'envergure. Au cours de la seule année I959, les effectifs de la Willaya 3 ont baissé de 50 %. Cinquante quatre pour cent des cadres de la Willaya ont disparu; quatre mille sept cents rebelles sont morts ou prisonniers. Deux mille armes ont été saisies, dont quarante quatre armes collectives. La Katiba 322 est devenue le commando régional 322, fort de trente à quarante moujahidines, doté, suivant les possibilités de ravitaillement en munitions, d'un ou deux fusils-mitrailleurs. Les autres ont été enterrés. De plus en plus, les mitraillettes et les fusils de guerre, orgueil des moujahidines, sont remplacés par des fusils de chasse, récupérés sur les mousseblines des O.P.A. locales. Ceux-ci ont subi de lourdes pertes au cours des opérations de quartier et des quotidiennes patrouilles et embuscades de routine. S'étant démunis de leurs fusils de chasse au profit des réguliers de l'A.L.N., on les rencontre maintenant armés du revolver à barillet modèle I872, ou d'une grenade, voire d'une baïonnette. Le 22ème B.C.A., assuré de la bonne marche administrative du Douar Haïzer, depuis l'implantation d'une S.A.S. à Irhorat, a poussé des éléments légers sur toute la périphérie de son quartier Un poste de la C.C.A.S. est installé sur le Ras Bouïra, où sont regroupés les isolés du Ras Oubeira. La 4ème Compagnie en a élevée d'autres pour protéger ses villages de regroupement : Goumgouma, Djadi, Karrouba, Taourirt Amar. La 3, après avoir remis Irhorat à l'officier chef de la S.A.S. a construit Guendour. La 1ère Compagnie a entrepris le chantier d'un poste à Innesmane. Ainsi libéré des servitudes locales, le bataillon a pu prendre une part toujours plus importante dans les opérations de secteur, menées dans les quartiers voisins, ainsi qu'aux opérations entreprises par les secteurs limitrophes. Pourtant, le 22ème B.C.A. continue à construire : Nouvelles écoles, infirmeries où les médecins multiplient les séances d'assistance médicale gratuites, hameaux de regroupement des populations isolées. Tous les villages sont, chaque semaine, visités par les équipes d'A.S.S.R.A.. Cette activité de pacification, le Commandant Maraval va encore la développer, sans que pour autant soit réduite l'activité opérationnelle des compagnies et des harkas, tant sur le plan local qu'en renfort des quartiers voisins. Le nouveau patron du 22ème est par ailleurs un Alpin hautement confirmé. Il a dans le sang ce virus qui vous pousse vers les sommets, enneigés, ou non, et, puisque le quartier du bataillon est pratiquement calme, et que, d'autre part, il possède tout ce qui peut permettre la pratique du ski en hiver et l'escalade en été, il considère que ce serait une ‘hérésie de la part d'un Chef de bataillon de Chasseurs Alpins de n'en point largement profiter. Cela va se traduire par la prospection des environs immédiats des postes de Merkalla, Aïn Allouane et Tikjda, et la découverte, à proximité d'Aïn Allouane, d'un superbe "caillou" vertical, haut de cinquante mètres, au lieu-dit "La Grotte aux Pigeons". L'École d'Escalade du 22ème B.C.A. est née, qui va connaître un développement extraordinaire au cours des années I960 et 1961.
École... Il en était question depuis longtemps, Cela soulevait même au Bataillon des rumeurs que les milieux généralement bien informés prétendaient "diverses". Certains espéraient être rapatriés avant sa mise en route, D'autres se promettaient d'y aller... voir et photographier. De très rares mordus s'inscrivaient comme candidats actifs. Mais le 22ème Bataillon de Chasseurs comporte le qualificatif d'"ALPIN" Il est posé sur le Djurjura dont les falaises calcaires entre la cote I88 et 2100 montrent des abrupts tentants. Tout cela crée des obligations, et pas seulement morales... Une école d'escalade s'imposait donc. La matière première fut trouvée, non sans peine, répondant aux conditions minimales : - Etre à proximité d'un poste et d'une route, dans un coin relativement sûr et, en tout cas, facile à protéger; - Offrir des parois verticales et à peu prés propres d'au moins 25 mètres. On fut obligé d'être un peu moins regardant sur la qualité du rocher, assez difficile à pitonner : du calcaire avec des filons de poudingue, Bref, le rocher dit de la Grotte aux Pigeons fur élu. Un vocable prédestiné... pour les "envols". Un promontoire calcaire dont l'extrémité est une aiguille ronde de 30 à 50 mètres d'à pic sur toutes ses faces. Une magnifique arche rocheuse rejoint la presque'aiguille précédente à la falaise. Une vue et un cadre magnifiques, ce qui n'a jamais rien gâté. L'école choisie, il fallait l'ouvrir, sans compter que le morceau paraissait coriace. Que faire en pareil cas ? Le coup de l'invité s'imposait. Une propagande parlée fut entreprise auprès des écoles d'escalade des alentours d'Alger. Plusieurs dimanches, il fut question de choses alléchantes, de surplombs lisses, de cheminées déversées, de pointes vierges, parmi la gent chaussée de vibram ou de P.A., entre deux parties d'escarpolette à Baïnem ou au Figuier. Rendez-vous fut pris. Le mauvais temps y était. Quelques grimpeurs intrépides aussi. D'autres, par la faute du temps, de temps, ou l'absence de permission, ne purent venir. Mais l'école fut quand même ouverte dans le brouillard et parfois la pluie, avec la neige toute proche. Pendant ce week-end de rentrée des jeunes classes grimpeuses, quatre voies, allant de P.D., à T.D., furent mises en service. Que les initiateurs en soient remerciés (Claude Jaccoux et Leblanc, du Bataillon de Joinville, en service en Algérie), Ces voies ont déjà été reprises par le bataillon Un médecin ,vierge d'escalade, conquit une cime qui l'était à peine moins Il y a encore du travail de pionnier, mais maintenant le départ est pris. Avec le beau temps d'autres voies seront ouvertes, d'autres invités viendront, les "mathieux" du 22ème B.C.A. mettront à leur tour la main à la prise, le pied à l'étrier. Et ce printemps, dans les faces grandeur nature de l'Akouker, des cordées de chasseurs du 22ème se livreront à des exercices d'application, faisant leur la devise du C.A.F. : "Pour la patrie, par la Montagne".

(paru dans le Cor de Chasse)


Janvier

Les premiers jours de I960 se déroulent dans le calme, occupés par les habituelles patrouilles et embuscades, travaux de postes et recensements des populations. La 1ère Compagnie continue activement la construction du poste d'Innesmane. La 4 a détaché une section en protection de l'équipe du Génie qui travaille à M'zarir. Le 5 janvier, le Chef de Bataillon Maraval entraîne le bataillon dans une fouille du versant Sud du Djurjura, à l'aplomb du Bou M'charof, où les mousseblines du douar trouvent de temps à autre un refuge. Tout comme, d'ailleurs, les moujahidines du Kouriet, lorsqu'ils sont d'un peu trop prés dans leur secteur. Dés l'après-midi du 4, un convoi, encadré par la section d'escorte de la C.C.A.S., conduit à Tikjda la 2ème Compagnie, renforcée d'une section et de la harka de la 4. Ces unités constituent, sous les ordres du Capitaine Bigot, l'élément de fouille. Le ciel est bas et les sommets du Djurjura sont masqués par la brume. Aussi, à 5 heures, le Commandant Maraval fait'il demander par radio au commandant du P.I.S.T., quelles sont les conditions météo en altitude. Réponse : "Ça devrait passer". L'ordre de mise en place est transmis aux unités La 1ère Compagnie quitte Merkalla à 6 heures, et, par les hauts, vient se placer en bouclage Nord-Ouest au travers de la forêt de cèdres, entre I400 et I800, à la verticale de la Dent du Lion. À six heures également, le sous-groupement Bigot quitte Tikjda pour rejoindre la cote I659, à la lisière de la forêt de cèdres et s'y établir en base de départ, face à l'Ouest. La 3ème Compagnie, que commande le Lieutenant Sommeron depuis que le Capitaine Gelpi a pris les fonctions d'adjoint au directeur du P.I.S.T., fournit un élément, fort d'une section et de la Harka d'Aïn Allouane, pour établir un bouclage rapproché, face au Nord, à hauteur d'Iril Guefrane. Départ d'Aïn Allouane à 7 heures. La Section de Guendour occupe 903, sur la Djemaa Aourir. La C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat, amenée en camions par la piste de Merkalla, débarquent à Tanagount. La harka procède à la fouille du village abandonné et manoeuvre vers le Nord pour gagner I083, que la Section Intervention rejoint directement. La harka continue jusqu'à Tizi Bou Azou. Le P.C., accompagné de la Section Engins, prend position sur IOI4. À 9 heures, la mise en place est terminée. Une section d'artillerie (deux pièces), du 50ème R.A., installée près d'Irhorat effectue un tir de réglage sur la zone de fouille, de 9 H 25 à 9 h 4Q. Dès la cessation du feu, le Sous-Groupement Bigot commence son mouvement. La 1ère Compagnie profite de sa position en bouclage Nord-Est pour effectuer une visite détaillée de ses emplacements. Elle retrouve les traces d'un ancien cantonnement rebelle, détruit l'année précédente, et parachève la démolition des murettes et des abris. Les unités de fouille découvrent d'anciens abris, mais aucune trace de passage ou de stationnement récent. À I3 heures, la 3ème Compagnie reçoit l'ordre de rejoindre le poste d'Aïn Allouane. Le ratissage de la forêt de cèdres terminé, le Sous-Groupement Bigot, suivi de la 1ère Compagnie, redescend vers Tanagount où l'attend son convoi, qui repart vers Merkalla et Bouïra, tandis que la harka regagne Irhorat en fouillant la rive Est de l'oued depuis I325. Retour des compagnies à leurs cantonnements pour I7 heures 30. Travaux, patrouilles et embuscades jusqu'au 25 janvier. Les 6 et 7, Partisan 4 est mis à la disposition du Quartier des Ksars. Le 7, la 4ème Compagnie fournit une escorte pour un train de recrues F.S.N.A. et une section de protection à M'zarir. À partir du 9, elle entreprend le regroupement des populations isolées de l'Oued Ed Douss (Fraction Ouled Yahia) et poursuit au Sud la construction de village de Goumgouma. L'O.R. se rend à Maillot pour y interroger l'un des deux déserteurs du poste de Guendour (I4/I2/1959), Lahmer Mohamed, qui a été capturé par le 1er R.C.P. Le prisonnier met en cause plusieurs femmes du village de Guendour, qui ont servi d'intermédiaires avec les rebelles. Trois d'entre elles sont interpellées et confiées au 2ème Bureau du secteur. Le 11, Partisan 4, en nomadisation dans la zone interdite au Sud de la Forêt des Azerou, intercepte un mulet chargé de ravitaillement et son conducteur, qui prennent la fuite. Le mulet est abattu et son chargement récupéré, mais l'homme réussit à disparaître. Le lendemain, Partisan 4 découvre dans la même zone une cache contenant cinq cents kilos de blé. Arrivée au corps du Médecin-Lieutenant Molinie, qui prend les fonctions de médecin-chef du bataillon. Le I4 janvier, une Compagnie de Marche, formée d'éléments des 1ère, 3ème et 4ème Compagnies, et Partisan 4, opèrent dans les Azerou, conjointement avec le 1er R.C.P.. Quatre membres de l'O.P.A. locale sont capturés, dont trois par le 1er R.C.P., qui en abat un cinquième. Deux fusils de chasse sont saisis. Il était question, depuis longtemps déjà, d'implanter une école à El Esnam, mais la commune ne disposait pas d'un budget suffisant pour couvrir toutes les dépenses d'installation. Il était d'avance englouti par les achats de livres, cahiers et ardoises. La 4ème Compagnie a relevé le défi. Une baraque a été montée. Les chasseurs ont tout fabriqué de leurs mains : tables, bancs, tableau noir. Et, pendant qu'on y était, on a fait bonne mesure. Ce qui permet au Capitaine Bigot de procéder, le I5 janvier, à l'ouverture de deux écoles, l'une au village d'El Esnam, l'autre dans le village de regroupement des Goumgouma. Ratissage de l'Oued Ed Douss, le I8, par les 1ère, 3ème Compagnie et Partisan 4. Depuis le début du mois de janvier la neige tombe, presque sans intermittence. Mais, si elle fond assez rapidement dans la vallée, elle s'accumule sur les hauteurs. La route, entre Aïn Aldouane et Tikjda, est recouverte d'un tapis épais d'une cinquantaine de centimètres, et barrée par endroits de congères d'un mètre à un mètre cinquante de hauteur. Le camion des Ponts et Chaussées, après un spectaculaire dérapage, s'est planté dans un fossé, où l'on ne le distingue même plus, recouvert qu'il est par de nouvelles chutes de neige. Une équipe de skieurs du P.I.S.T. descend régulièrement de Tikjda, chercher le courrier bloqué à Aïn Allouane, malgré le vent glacial qui souffle dans le ravin de l'Oued Aougni comme dans une cheminée. Le I9, la 3ème Compagnie fournit une section de protection du chasse-neige des Ponts et Chaussées, qui dégage enfin, et non sans mal, la route de Tikjda et récupère son camion.Le chef d'état-major de la Z.E.A. passe, le 2I, l'inspection du P.C., de la C.C.A.S., et des 1ère et 3ème Compagnies. Partisan 4, mis à la disposition du sous-Quartier d'El Adjiba, découvre une cache occupée par deux H.L.L., qui refusent de se rendre et lancent une grenade, qui explose sans blesser personne. Ils sont abattus. Trois grenades sont récupérées dans la cache, ainsi que du ravitaillement et quelques documents. Une opération, baptisée "Vautour ", met en ligne Partisan 4, la 3ème et la 4ème Compagnies dans l'Est des Azerou. La 3 assure le bouclage sur les falaises de la rive Ouest de l‘Oued Barbar, entre 800 et 657, tandis que la 4 fouille le fond de l'oued. Partisan 4, qui opère entre Sélim et la Djemaa Toumellitine, capture un régulier de la Katiba 322, en tenue, armé d'un fusil 303 et porteur d'une paire de jumelles. Le 1er R.C.P., accroche le gros de la Katiba vers Agouilal. Le P.I.S.T., alerté à 11 heures, effectue en neige profonde, la descente, depuis Tikjda, par la piste d'Iskerene, traverse l'oued en crue, escalade, toujours dans la neige, la cote I046, et prend position en bouclage Ouest à hauteur de Tacca. Le 1er R.C.P. peut alors récupérer ses éléments immobilisés par ce bouclage et encercle au plus prés la Katiba, que l'aviation cloue au sol depuis le début de l'accrochage. Le bilan sera lourd pour l'adversaire : I4 fellaghas tués, cinq prisonniers. Le F.M. de la Katiba, quatre P.M., une dizaine de fusils de guerre et de chasse sont ramassée. La Katiba 322, maintenant réduite à une vingtaine de moujahidines a cessé d'être opérationnelle. Le Sous-Lieutenant Jacquier, qui commande le poste de Guendour, est avisé, le 24 janvier dans la matinée, que des inconnus occupent une mechta abandonnée, au Sud de l'ancien village de Tenouichi, en bordure de la route. La mechta est rapidement encerclée, et le Harki Nedjar Hanimi se hisse sur le toit. Par la porte d'un des bâtiments, restée ouverte, part un coup de fusil de chasse qui le blesse mortellement. Un deuxième Harki, Feddi Moussa, à demi engagé sur le toit, est légèrement atteint. La résistance est réduite à la grenade et au pistolet mitrailleur. Les deux occupants, Amzil Mohamed et Zaouiche Belkacem, mousseblines originaires du village, sont abattus, et leurs armes, un fusil de chasse et un pistolet automatique, saisis. Le 25, opération de quartier dans l'Ouest de la Forêt des Azerou : vallée de l'Acif Boudra et Irzer Bou Serdount. Le bataillon, au complet, est renforcé par le 4ème Escadron, à pied, du I9ème R.C.C., commandé par le Capitaine Raoux, et par les blindés du 3/I9ème (Capitaine Bigot). La 4ème Compagnie et Partisan 4, escortés par les chars du 3/I9ème R.C.C., franchissent à 7 heures l'Oued Ed Douss au Sud de Sidi Amrane Tigri et prennent position. La 4ème Compagnie s'échelonne en bouclage le long de l'Acif Boudra. Le 3/I9ème remonte la piste de la Djemaa Toumellitine jusqu'à 753. Partisan 4, sur la même piste, occupe 630, 667, et 804, en bouclage Est. Le P.C. du Commandant Maraval s'installe pour 8 heures sur 682, à la corne Est de la dorsale de la Forêt d'Haïzer. À la même heure, la 3ème Compagnie, venue à pied d'Aïn Allouane, s'établit en base de départ au Nord-Est, depuis la falaise Sud de l'Oued Tamarir et le Ras Aourir (cote 800). L'Escadron Raoux, qui a laissé ses camions à Sélim, vient prendre position sur le Ras Ti Assassine, entre 654 et 684. La C.C.A.S. et la 1ère Compagnie, venant du Moulin d'Afoud, prolongent au Nord, dans le fond de l'Acif Boudra et de l'Oued Guendour, le bouclage de la 4ème Compagnie. La 3ème Compagnie commence à 10 heures la fouille de la partie supérieure du Bou Serdount. Le Caporal-Chef Leynaud, qui marche avec ses éclaireurs en tête de son groupe, est blessé au bras d'un coup de feu par un rebelle embusqué dans un taillis, et qui plonge dans le ravin. Deux autres fellaghas, cachés un peu plus loin, profitent de la situation pour s'enfuir à leur tour par le fond du ravin, particulièrement touffu sur toute sa longueur. La section de Partisan 4 qui occupe 667 pousse un groupe sur 711, pour boucler une tête de ravin qui rejoint la piste à cet endroit. La 3ème Compagnie continue son mouvement et ouvre le feu, vingt minutes plus tard sur deux nouveaux fuyards que l'on aperçoit par intermittence entre les buissons. L'un d'eux, Azem Ali, est tué, le second, vraisemblablement blessé, réussit à disparaître dans le fouillis de végétation. La C.C.A.S. intercepte, vers 11 h 50, un convoi de plusieurs mulets, dont les conducteurs sont confiés à l'O.R. pour vérification d'identité. Un char du 3/I9ème R.C.C. évacue le Caporal-Chef Leynaud à Oued Ed Douss. Les unités reçoivent, en fin de ratissage, l'ordre de rejoindre la cote 6I7, qui domine }e confluent de l'Oued Emmeroudje et de l'Oued Guendour, où sont rassemblés les véhicules du convoi. Partisan 4, qui se dirige vers l'Acif Boudra, pour remonter vers 6I7, découvre sur le versant Sud de 550 un fusil de chasse caché dans un buisson. Au retour, le bataillon se rassemble au poste de Guendour, où sont célébrées les obsèques du Harki Nadjar Hamimi, tué la veille aux mechtas de Tenouichi. Les 26 et 27, travaux de sous-quartier. Les 28 et 29, un sous-groupement opérationnel, commandé par le Chef de Bataillon Maraval, se livre, quarante huit heures durant, à une recherche de caches et abris dans le périmètre des villages du Douar Aghbalou : Iril Ou Chekrine, Iril Azem, M'lel, Djereah, dans le cadre d'une opération de secteur. Le sous-groupement comporte trois unités opérationnelles : - Sous les ordres du Capitaine Bigot, Partisan 4, une section de la 1ère Compagnie, deux sections de la 4, la Harka de Merkalla, un D.L.O. (Lieutenant Boulanger, du 50ème R.A.) et le Lieutenant Kadon, O.R du Quartier de Maillot. - La Section d'Intervention et la Section Engins de la C.C.A.S, et la Harka d'Irhorat, commandées par le Lieutenant Fabre. Le P.C. du Commandant Maraval et un autre D.L.O. l'accompagnent. - Une batterie à pied du 50ème R.A., aux ordres du Lieutenant Daudet. Départ de Bouïra à 7 heures. À Maillot-Gare, les éléments du 50ème R.A. se joignent au convoi, qui recueille encore au passage à Takerboust le lieutenant chef de S.A.S. et son interprète. Débarquement sur la R.N. I5 au Nord des villages, à heures, et mise en place sur la base de départ. À l'Est, le groupe Bigot, dont l'objectif est Iril Ou Chekrine, au centre, le P.C. et la Compagnie Fabre, axés sur Iril Azem, à l'Ouest la batterie à pied du Lieutenant Daudet, qui prend en charge M'lel et Djereah. La fouille des villages commence à 10 H 30, tandis que le Médecin-Lieutenant Molinie à Iril Azem, et le Médecin-Aspirant Sineux à Iril Ou Chekrine, procèdent à une consultation médicale et aux soins de la population. Les unités exploitent des renseignements, parfois imprécis, qui situent un certain nombre de caches, servant, de jour, de refuge aux mousseblines locaux, dans les nombreux ravinements au Sud et Sud-Est des villages. À I2 heures 30, les sections de la 4ème Compagnie et de Partisan 4, qui explorent le terrain entre Iril Ou Chekrine et Iril Azem, capturent un H.L.L. armé de grenades et porteur d'un jeu de foulards. Dans les environs immédiats, Partisan 4 découvre trois caches, contenant chacune deux hommes, qui se rendent après sommations. Ils ne sont pas armés. Un peu plus tard, un nouveau prisonnier est fait, caché dans un tronc d'arbre creux. Le Commandant Maraval et l'équipe O.R. rejoignent le Capitaine Bigot à Iril Ou Chekrine. Une nouvelle cache est trouvée, à I4 H 30, par Partisan 4. Ses occupants sont armés et refusent de se rendre. L'un d'eux est abattu, l'autre, blessé, est capturé. Un pistolet et un fusil de chasse sont récupérés. Les sections de la C.C.A.S. trouvent à leur tour, une cache dans le village même d'Iril Azem, la Section Intervention, une autre cache à l'Est du village. L'une et l'autre sont vides. Elles sont détruites à l'explosif. À I7 heures 30, Intervention découvre une nouvelle cache, occupée par deux hommes qui refusent de se rendre, et la réduit à l'explosif. L'un des occupants est tué, l'autre fait prisonnier. Une grenade D.F. est saisie. Le bataillon s'installe en bivouac pour la nuit dans les villages à partir de I8 heures. La nuit est calme et froide. La fouille détaillée du terrain aux alentours des villages recommence à 8 heures. Le Commandant Maraval et l'O.R. se rendent à Djereah pour prendre contact avec le Lieutenant Daudet. La Section Intervention découvre, entre Iril Azem et la R.N. I5, une cache vide, pouvant abriter quatre personnes. La Section Engins en trouve une autre du même gabarit, vide également. Elles sont l'une et l'autre détruites à l'explosif. (9 H 30) Le commandant du 50ème R.A. transmet un renseignement qui indique qu'une section de fellaghas aurait bivouaqué en cours de nuit aux alentours de l'école, sur la piste entre Djereah et Beni Hamdoune. Renseignement non recoupé et douteux ! Le Commandant Maraval rejoint son P.C., à Iril Azem, où le Colonel d'Arrouzat, commandant le Secteur de Bouïra, arrive à 10 H 30. Ils en repartent pour faire ensemble le tour des compagnies sur le terrain. Sur les indications d'un prisonnier de la veille, la Section Engins trouve successivement une cache vide, puis une seconde occupée par deux hommes qui répondent aux sommations par le jet d'une grenade défensive. L'explosion blesse le lieutenant, chef de la S.A.S. de Takerboust, le Caporal Chef Nougaret et le Harki Kherfi Amar, de la Harka d'Irhorat. Le Sergent Chef Warschauer est plus légèrement atteint. La résistance est réduite à la grenade et les rebelles abattus. Un fusil de chasse et un P.A., sont ramassés. Le Médecin-Lieutenant Molinie prodigue ses premiers soins aux blessés, qui sont ensuite transportés jusqu'à la D.Z. du poste de Takerboust par les blindés du 3/I9ème R.C.C.., d'où, à 12 H 30, les hélicoptères les emmènent à l'hôpital de Tizi Ouzou. À I3 heures I5, les compagnies s'alignent au Sud des villages, pour commencer le ratissage du terrain en direction de Tazmalt, tandis que Partisan 4 est "oublié" sur le terrain, dans les ravins broussailleux du Sud d'Iril Ou Chekrine, pour y tendre quelques embuscades au cours de la nuit suivante. À I5 heures, le ratissage atteint la cote 62I, à un kilomètre au Sud-Ouest de la Djemaa Sidi Bel Hadi, puis, à I6 H 30, la route de Tazmalt où son convoi l'attend. Retour aux cantonnements pour I9 heures. Vers I6 heures, une embuscade de Partisan 4 ouvre le feu, sans résultat, sur trois rebelles qui remontent de la vallée de l'Oued Beni Melikeuche. À la tombée de la nuit, la sentinelle de la section qui occupe Iril Ou Chekrine tire sur un groupe qui s'en revenait au village, et se disperse immédiatement. Le commando de chasse rejoint Dra El Khemis dans la matinée

Février
Remise en état de l'armement et du matériel pour toutes les compagnies. Reprise des habituelles patrouilles et embuscades de sous quartiers. Instruction du tir aux différentes armes, contrôle des populations et des troupeaux jusqu'au 6 février. Pour la 3ème Compagnie, escorte et protection du chasse-neige des Travaux Publics, qui opère entre Aïn Allouane et Tikjda.
Pendant ce temps, à Alger, s'élèvent les barricades. La résonance de ces événements n'a pas d'échos profonds dans le bataillon, tout à sa mission de lutte contre le F.L.N., de poursuite de la pacification et d'aide aux populations du quartier.
Faux départ, le 6 février, pour une opération qui devait se dérouler dans le Nord du plateau de Saharidj, sous les ordres du colonel commandant le 1er R.C.P.. Parti de Bouïra à 6 h 30, le convoi du bataillon est mis en attente dès son arrivée à Maillot-Gare. Le ciel est très couvert. Il pleut par intermittence. Les nuages bas encapuchonnent la chaîne du Djurjura et rendent très problématiques les possibilités d'héliportage. Le commandant de l'opération préfère reporter celle-ci à un jour de beau temps. Le convoi fait demi-tour. Le commandant improvise une opération de remplacement pour le bataillon au Nord de Bechloul, sur la rive Sud de l'Oued Ed Douss. Les blindés du 3/19ème R.C.C., commandés par le Capitaine Lambert, et les scout-cars de la Section Escorte de la C.C.A.S., quittent Maillot-Gare à 9 heures. Ils traversent le Village De Bechloul et prennent, à droite, la piste qui se dirige vers la Crête Des Turcs, en passant à l'Est de Tizi Taleb. Ils s'installent en bouclage, face à l'Est, du Nord au Sud, depuis 497, à l'Ouest de Tilesdit, jusqu'à 450, sur la Crète Des Turcs. Vingt minutes plus tard, le convoi du bataillon : P.C. - Partisan 4 et Compagnie Bigot - Sections Intervention et Engins de la C.C.A.S - Harka d'Irhorat, part à son tour. Avant d'arriver à Bechloul, il emprunte la piste de Tachachit Oubdlr et remonte à l'Est de la Forêt des Azerou. Débarquement sur 467. Partisan 4 et la Compagnie Bigot (2 sections de la 1ère et 2 sections de la 4) continuent à pied vers leur base de départ, plus au Nord. Le P.C. s'installe sur Takila Zarkentis (540). Les sections de la C.C.A.S. prennent position en bouclage Est, de 540 en direction Nord-Est. À 11 h 10, la Compagnie Bigot et Partisan 4 sont en place, entre Tilesdit et l'extrémité Nord du bouclage Est. Le ratissage du terrain s'effectue, sans incident, de 11 heures I5 à I3 heures 30. Les unités se replient vers Karrouba, où stationne le convoi. Le Capitaine Bigot fait effectuer un contrôle d'identité des bergers qui accompagnent les troupeaux de moutons qui paissent dans les environs. Retour à Bouïra pour I6 heures I5. Le temps, incertain toute la journée, devient franchement mauvais au cours de la nuit. Le 7, dans l'après-midi, un renseignement situe l'Adjudant Demmoucee Mohamed (Si Mohand Ou Demmouche), chef du Secteur 4, dans une mechta abandonnée proche du Moulin d'Afoud. Originaire de Tanagount où il habitait au début de la rébellion, "Si Mohand ou Demmouche" est l'un des vieux ennemi personnels du 22ème B.C.A.. Lors de l'arrivée du bataillon à Bouïra, il remplissait les fonctions de sergent politique à la fraction, et avait été identifié aussitôt après l'embuscade du 8 juillet I956 à Guendour. Il était ensuite passé à la Katiba 322, qu'il avait commandée fin I958. L'O.R. avait un jour récupéré une photo de la katiba, sur laquelle il figurait au premier rang, porteur du drapeau vert et blanc frappé du croissant rouge. Depuis, on l'avait perdu de vue, Et voici qu'il était revenu prendre la tête du Secteur 4, dans lequel sa connaissance du Douar... et de ses habitants le rendait pratiquement insaisissable. Il était en outre réputé dangereux. Le soir, à 20 heures, une section de Partisan 4 et la Harka d'Irhorat quittent leur base. La nuit est très sombre. Il tombe une fine pluie froide et pénétrante. La progression, par le sentier du fond de l'Oued Emmeroudje, assez rapide au début, devient plus lente au fur et à mesure que l'on approche de l'objectif. Une première mechta est abordée et reconnue vers 22 heures 20. Vide... Marche silencieuse vers la deuxième baraque, isolée au milieu d'un pré lisse comme un billard. Heureusement, la nuit est sombre, et le bruit de la pluie estompe celui des pas. Le groupe de pointe arrive contre le mur qui entoure la cour. Un homme se détache et rampe vers la porte. Dans l'encadrement, la silhouette d'un guetteur se détache, plus sombre sur le ciel sombre. Trois coups de feu. L'homme tombe, aussitôt tiré en arrière par un autre occupant de la mechta, qui se couvre en lançant une grenade offensive vers l'extérieur. Celle-ci explose sous les pieds d'un chasseur, qui, P.M. au poing, bondissait vers la porte. Sonné par l'explosion, il se laisse tomber au sol. Une grenade défensive arrive à son tour, sans blesser personne. Le lanceur s'élance par la porte grande ouverte en arrosant au P.M. à droite et à gauche. Plusieurs armes ripostent dans sa direction. Le fusil-mitrailleur du groupe de repli vide un chargeur. L'homme tombe... se relève, et disparaît vers le fond de l'oued. Mohamed Demmouche, bien que blessé, (ce qui sera confirmé par un document récupéré par la suite), est encore passé au travers. Son P.M. Mat 49 est retrouvé à l'endroit où il était tombé. Son garde du corps, lui, est bien mort, et son P.A. est ramassé dans la cour de la mechta. Retour sous la pluie qui continue de tomber... Le Capitaine Lonchampt Edmond, venant du 6ème B.C.A., et affecté au 22, rejoint le corps le 8 février. Le Capitaine Bigot continue le regroupement des isolés de la vallée de l'Oued Ed Douss. La 1ère Compagnie assure la relève de la Section de protection du chantier de M'zarir.L'opération de secteur, initialement prévue pour le 6 février, se déroule enfin le 11, sous le commandement du colonel commandant le 1er R.C.P.. Le Commandant Maraval est à la tête d'un sous-groupement composé de la Compagnie Bigot (2 sections de la 1ère, 2 sections de la 4, de Partisan 4 (Lieutenant Mathieu), de la C.C.A.S. au complet (Lt Fabre), et de la Harka d'Irhorat (Lieutenant Ville). Le Capitaine Lonchampt étrenne ses fonctions de commandant en second. Le commandement se propose de fouiller les ravins de l'Acif El Bal, depuis I465 et Iril Erkegoum jusqu'à Aïn Taliouine. Le sous-groupement Maraval constitue le bouclage Est, qui doit occuper la ligne de crêtes, de I465 au Nord à III2 au Sud, dans l'ordre : Partisan 4, C.C.A.S. et harka, Compagnie Bigot. Le convoi quitte la Ferme Porcher à 6 heures 25. Partisan 4 ouvre la marche. Les sections de la 4ème Compagnies sont prises au passage à El Esnam, et le D.L.O. du 50ème R.A. rejoint à Maillot. Débarquement au Nord d'Iril Hammad et progression vers les emplacements prévus; Partisan 4 par 848 et 1165, la Compagnie Bigot par 967 en direction de 1112. La C.C.A.S, par Aïn Taliouine et 1O16, vient s'intercaler entre les deux. En cours de progression, elle découvre deux obus de I05 non explosés et les détruit. À 10 heures 25, la mise en place est terminée. Partisan 4, au Nord, a pris contact avec l'élément du 1er R.C.P., qui a été héliporté en début d'opération sur I465. Le P.C. Maraval prend position entre la C.C.A.S et Partisan 4. Le signal de début de ratissage est donné à 10 heures 50. Progression en direction de l'Acif El Bal, en liaison avec le 1er R.C.P.. Presque aussitôt, la Section Intervention découvre deux caches vides et les détruit. Le mouvement se poursuit avec la fouille des hameaux abandonnés de la rive Ouest de l'Acif El Bal et des villages de Belbarra et Bourhab. Partisan 4 y découvre des traces d'occupation relativement récente. Dans le village de Tala Amar, il met à jour trois caches contenant quelques provisions et divers matériels de cuisine, d'habillement et de pharmacie, ainsi que quelques feuilles de papier portant le cachet du F.L.N.. Le tout est récupéré. Un élément du 1er R.C.P. rejoint Partisan 4 dans Belbarra. Après un temps d'arrêt, le mouvement reprend à I4 heures 50 en direction du Sud-Ouest. Un avion d'observation est mis à la disposition du sous-groupement de I6 H I5 à I6 H 45. Partisan 4 trouve une cache contenant des pelles et des pioches, près de l'école, au Nord de Saharidj. À I6 heures 40, les unités ont rejoint les véhicules, à proximité de Saharidj. Un G.M.C. du G.T. 540 refuse obstinément de démarrer. Le lot 7 le prend en remorque. Arrivée à Bouïra à 19 H 40. Et, de nouveau, travaux de routine, patrouilles et embuscades de jour et de nuit. Monsieur le sous-préfet de Bouïra visite le I2 février, le centre de regroupement de l'Oued Ed Dous. Le Chef de Bataillon Maraval de Bonnery, accompagné du Fanion et d'une section d'honneur, se rend, le I7 février, à Tizi- Ouzou, où se déroule une prise d'armes de passation de commandement de la 27ème D.I.A. et de la Z.E.A. entre le Général Faure et le Général Le Ray. Les 17 et 18 février, une opération de secteur couvre le région comprise entre Tikjda à l'Ouest et Maillot à l'Est, depuis les sommets du Djurjura jusqu'à la route nationale de Bouïra à Maillot. Le 22ème B.C.A., renforcé de Kimono 4, constitue un sous-groupement aux ordres du Capitaine Lonchampt. Dès la soirée du I6, une section de Partisan 4 s'installe en surveillance sur la cote 932, à 1 km 500 au Nord d'Oubdir, tandis la 4ème Compagnie tend plusieurs embuscades dans la vallée de l'Oued Ed Douss. À 5 heures 30, le I7, le convoi du sous-groupement quitte la Ferme Porcher pour Tikjda, où il arrive à 7 heures 30. Mise en place sur la R.N. 33, en base de départ face au Sud. D'ouest en Est : Partisan 4, Compagnie Bigot, P.C. et C.C.A.S., Kimono 4. La 3ème Compagnie, partie à pied d'Aïn Allouane, vient, par Sélim, occuper 804. Par la Djemaa Toumellitine, une section de Partisan 4, qu'accompagne une section de la 3, vient relever celle qui a passé la nuit sur 932. À 10 heures 45, le P.C. et son escorte sont à Tacca. Partisan 4 gagne ses emplacements d'embuscade pour le reste de la journée et la nuit suivante : I046, 880, I045. Une unité du I9ème R.C.C., qui opère à l'Est du bataillon, tire, sans résultat, sur trois fuyards, dans le Tacift Isseridene. Le Piper, alerté, les repère au confluent du Tacift Ifri et du Tacift Isseriden, et les marque d'un fumigène. Le Capitaine Lonchampt porte la C.C.A.S en bouclage entre I046 et 9I7, et rejoint la Compagnie Bigot, qu'il installe de 9I7 à 860. Il dirige Kimono 4 sur le noeud de pistes de Tala M'belfiade. Kimono voit un H.L.L. à proximité de 9I7, trop loin pour être tiré. Deux chars du I9ème R.C.C., en position sur 804 et qui tentaient de rejoindre, sont arrêtés vers 655 par une barre rocheuse et doivent faire demi-tour. La C.C.A.S., le P.C. et la Compagnie Bigot, continuent leur progression vers le Sud, tandis que les deux commandos de chasse "s'étouffent" pour passer la nuit sur le terrain. Les véhicules sont retrouvés sur le piste de Tammera à I6 H. Retour à Bouïra pour I7 heures 30. Le I8 février, à 9 heures 30, le bataillon repart pour Tikjda. Toujours sous le commandement du Capitaine Lonchampt, les Compagnies Bigot, Gibot (C.C.A.S.), et Sommeron (3ème Compagnie), vont procéder au ratissage du versant Est du Taouialt, entre le sommet et l'Oued Adjiba, jusqu'à la Djemaa Toumellitine, puis, ensuite, fouiller les deux rives de l'Oued Tamarir jusqu'à Sélim. Le I9ème R.C.C. intervient à l'Est, dans la zone explorée la veille par le bataillon. Celui-ci s'engage, face au Sud, la 3ème Compagnie sur le versant du Taouialt, la C.C.A.S. et le P.C. sur la piste de la Djemaa Toumellitine, la Compagnie Bigot à l'Est de la piste, en liaison avec le 4/I9ème R.C.C.. À I5 heures 30, la 3ème Compagnie est alignée entre la source de l'Oued Toumellitine et la cote I2I6. Le P.C. et la C.C.A.S. sont à huit cents mètres au Sud de Sidi Abd El Moumen; la Compagnie Bigot se trouve en retrait, vers Aïn Isly, alignée sur le 4/I9ème. Le P.C. retrouve à la Djemaa Toumellitine les sections de Partisan 4 laissées en embuscade la veille au soir, puis se dirige vers 804, tandis que le Lieutenant Sommeron fait faire face à l'Est à la 3ème Compagnie, et ratisse la coulée de l'Oued Mablal. La jonction des unités s'effectue à 17 heures 35, à }a passerelle sur l'Oued Tamarir. Tandis que la 3ème remonte à pied vers Aïn Allouane, et que la Compagnie Bigot rejoint El Esnam en traversant à gué l'Oued Ed Dous, le P.C. et la C.C.A.S. regagnent la Ferme Porcher pour I8 heures 35. Le I9 février, une section de la 3ème Compagnie relève à M'zarir la section de la 1ère. Patrouilles et embuscades reprennent. Le 20, Partisan 4 au complet grenouille entre Tirilt N'seksou et le Moulin d'Afoud. La C.C.A.S. fouille le village de Tirilt M'tilguit le 2I.Partisan 4 est mis, le 22, à la disposition du commandant du Quartier Des Ksars pour une opération de ratissage de la forêt. Le 26, la 1ère Compagnie se rend dans le Kouriet, en renfort opérationnel du Secteur de Fort National, tandis que Partisan 4 est invité à une fouille des ravins des Oueds Adjiba et Mablal jusqu'à hauteur de Sélim. La 3ème Compagnie assure le bouclage le long de la piste de Beni Yagoun à Thiaramtz. Tout cela sans préjudice des activités de contact avec la population, d'assistance médicale gratuite, et du contrôle numérique et sanitaire des troupeaux. Partisan 4 recommence, le 29, le ratissage du versant Est du Taouialt, depuis le carrefour I478, sur la Nationale 33, et remonte au carrefour, où attendent les camions, par la piste de la Djemaa. En présence du chef de corps, les libérables du contingent I957/2 B, qui doivent quitter Bouïra pour Alger le lendemain, déposent une gerbe au pied du Monument aux Morts du 22.

Mars
Le 1er mars, Partisan 4 effectue en cours d'après-midi un raid sur la Forêt Des Azerou, qui lui permet de mettre en place des embuscades pour la nuit suivante. La 3ème Section, déposée par camions à la Djemaa Karrouba, sur la rive Sud de l'Oued Ed Douss, traverse à gué et remonte la vallée de l'Acif Boudra jusqu'au débouché du Bou Serdount.. Les autres sections, renforcées d'un groupe de la 3ème Compagnie prélevé sur la poste de Guendour, débarquent à Sélim et, par la passerelle de l'Oued Tamarir, gagnent la crête du Ras Ti Assassine ; La 2ème Section prend position sur 685. Les autres partent plein Est, jusqu'à la piste de la Djemaa Toumellitine, puis suivent celle-ci vers le Sud. La 1ère Section s'arrête sur 569, la 4ème déboîte vers l'Ouest par la piste qui suit la crête Sud de l'Irzer Bou Serdount et occupe 550. La 3ème Section gagne la Mechta Bel Karrouch. Deux sections de la 4ème Compagnie ont, de leur coté, débarqué à Si Amrane Tigri en début d'après-midi. Elles ont simulé un ratissage des mouvements de terrain au Nord de Si Amrane Tigri et du Bou Tiguer, puis ont fait mine de se replier à la nuit tombante, pour reprendre ensuite les emplacements d'embuscade reconnus en cours de ratissage. Dans le courant de la journée, la section de la 3ème Compagnie, détachée à M'zarir, regagne Aïn Allouane. Partisan 4 décroche le 2 mars à 11 heures et rejoint la cote 6I7, qui surplombe le Moulin d'Afoud, où l'attendent ses véhicules. Les sections de la 4ème Compagnie restent sur leurs emplacements d'embuscade, où elles sont relevées, le 3 dans la matinée, par d'autres éléments de la compagnie. Le bataillon participe, le 4 mars, à une opération de secteur, au Sud d'El Adjiba, opération provoquée par un renseignement assez douteux sur la présence de la "Katiba 322" dans le Djebel Tirzert Amellat. Le Commandant Maraval dispose de la C.C.A.S. (Capitaine Gibot), de la 1ère Compagnie (Lieutenant Martin), et de la 4, renforcée d'une section de la 3ème Compagnie (Capitaine Bigot). À 2 heures I5, Partisan 4 a débarqué du train blindé à proximité d'El Adjiba. Le commando de chasse est mis à la disposition du colonel commandant le 1er R.C.P., et, en liaison avec une compagnie de ce régiment, se poste sur la piste jalonnée par les cote 675, 608, 537 et 508, entre l'Azerou Oughiles au Sud et la Bled Bou Djaoudene au Nord. Le convoi du bataillon part du P.C. à 5 heures I5, traverse El Adjiba à 6 heures et emprunte la piste Sud-Est jusqu'en 522, où l'on débarque. Les véhicules font demi-tour pour se regrouper en 449, sur la piste qui longe l'Oued Rekas. La progression débute à 7 heures 25 en direction de 578, par la fouille du ravin de l'Irzer Arbissene, P.C. et C.C.A.S. au centre, 1re Compagnie à gauche, 4ème à droite. Arrêt sur la ligne 677, 578 et 658. Le contact est pris avec le P.C. du I9ème R.C.C. et le 4/I9ème. À 8 heures 55 le P.C. opérationnel transmet l'ordre de s'aligner en base de départ, de 578 au Sud à 603 au Nord, face au Nord-Ouest, sur la crête du Tizi Sellem. Le Commandant Maraval porte son P.C. sur 603. La 1ère Compagnie, au Sud, s'aligne sur la piste 578, 547, 468. La 4 s'insère entre les deux. La première Compagnie est en contact à vue, au Sud, avec le I9ème R.C.C.. Le ratissage des ravins de l'Oued Ajardi commence à 10 H I5. Fin d'opération à I3 heures 40 sur l'Irzer Boutaghten, au Nord d'Akarrou Belkhit. Les activités de quartier reprennent jusqu'au I5 mars. Dès le 7, Partisan 4 entame un entraînement particulier de mise en condition physique, en vue du stage que le commando doit effectuer au C.E.C.G. d'Oued Fodda. Le Capitaine Gibot se rend, le 8, au Ras Bouïra, pour y étudier les possibilités d'implantation d'une école. Le 9 mars, un groupe d'officiers de Génie effectue, sous escorte des scout-cars de la C.C.A.S., la reconnaissance du tracé de la piste à aménager entre Dra El Khemis, base de Partisan 4, et Aïn Allouane, par Merkalla et Tanagount. Le 10, le Commandant Maraval réalise, avec une escorte légère, un raid depuis le Col du C.A.F. jusqu'au Tizi Bou El Ma. Puis, après avoir franchi le col N.E. du Ras Tigounatine, rejoint Tikjda par le Col De L'akouker. Le groupe précurseur de Partisan 4 rejoint le C.E.C.G. le 10 mars. Après une dernière opération entre Saharidj et Beni Ikhlef, le I2, sous commandement du 1er R.C.P., l'ensemble du commando gagne Oued Fodda le I3. Le dimanche 13 mars, le Commandant Maraval inaugure l'Écoles d'Escalade de la Grotte aux Pigeons. sa protection est assurée par une section de la 3ème Compagnie. La 4 détache une section de protection au chantier de M'zarir. Opération de secteur depuis l'Akouker jusqu'à M'zarir, le I5 mars. Le 22ème B.C.A. met en ligne le P.C., la C.C.A.S., la 4ème Compagnie, la Harka d'Irhorat, et une Compagnie de Marche 1ère/3ème, renforcée de la Harka d'Aïn Allouane. Départ de Bouïra à 6 heures 30. Par Irhorat, Aïn Allouane et Tikjda, le convoi gagne le refuge détruit de l'Akouker. Un G.M.C. tombe en panne entre Tikjda et le refuge. Ses passagers embarquent en surnombre sur les autres véhicules. Les compagnies se déploient, face au Sud. La 1ère, à l'Est, prend la piste qui, du Point De Vue, se dirige vers la Djemaa Tissemounine, en liaison à vue avec les compagnies du 1er R.C.P., qui prolongent le dispositif à l'Est jusqu'au Tizi N'kouilal. Le Commandant Maraval et le P.C. remontent sur la route vers le Tizi Boussouil jusqu'au pied de l'Azerou Thaltatt et y prennent position. Une patrouille de l'escorte du chef de corps reconnaît une grotte, à la base du Terga N'ta Roumi, et y découvre un cadavre que les chacals et les hyènes ont mis à mal. À 11 heures, au moment où la 1ère Compagnie atteint Ansor Taguergourt, le feu est mis à une mechta, construite dans un fond de ravin qui descend vers l'Irzer Tizi N'kouilal, par un groupe de cinq hommes qui se dispersent en direction du Nord-Est dans les bois du versant Ouest de l'oued. Le Commandant Maraval donne l'ordre à la 1ère Compagnie de remonter vers I430, pour resserrer le contact avec le 1er R.C.P.. La 4ème Compagnie prend la place de la 1ère dans le dispositif, et rend compte que l'abri qui a été détruit par le feu était en cours de construction et prévu pour abriter une douzaine d'hommes. À I3 heures I5, la compagnie du 1er R.C.P. qui opère dans la vallée de l'Irzer Tizi N'kouilal, abat un rebelle. La progression en direction de M'zarir reprend à I5 heures. Le P.C. se déplace sur l'axe des compagnies. Au cours du mouvement, le Commandant Maraval fait baliser par le Piper, à l'aide d'un fumigène, la position d'une grotte située dans le secteur de fouille du 1er R.C.P.. Les compagnies du 22ème B.C.A. atteignent M'zarir à I7 H 45. La 1ère Compagnie s'installe dans le village pour le bivouac et la mise en place d'embuscades. Le reste du bataillon rejoint, sur la route du Tizi N'kouilal, le convoi du 1er R.C.P. qui le ramène à Maillot, où il retrouve ses propres véhicules. Retour à Bouïra à 2I heures. Le 1er R.C.P., de son coté, a laissé sur le terrain, dans les bois du versant Ouest de l'Irzer Tizi N'kouilal, au dessous des cotes I430 et I437, deux de ses compagnies, qui blessent et capturent un rebelle, vers I9 heures. De nouveau activités locales. Chaque nuit, une douzaine d'embuscades déploient leur toile d'araignée sur le quartier. Le I9 mars, une section de la 1ère Compagnie relève celle de la 4, à M'zarir. Le bataillon, commandé par le Capitaine L0nchampt, procède, le 24 mars, à la fouille de la Forêt De Bouïra, où un renseignement signale la présence d'une quinzaine de rebelles. Il met en ligne la C.C.A.S., la 1ère, la 3ème et la 4ème Compagnies et la Harka d'Irhorat. Pour 9 heures 45, la 4ème Compagnie, que commande le Lieutenant Favier, assure le bouclage sur la rive Sud de l'Oued Ed Douss, tandis que la Section Engins de la C.C.A.S. prend position sur le Ras Touila (cote 6I9). Le P.C. et la 1ère Compagnie débarquent au carrefour de pistes de 636. La 3ème Compagnie, à l'Est, progresse sur la piste de Tirilt Mitilguit et occupe les cotes 6I3 et 580. Le P.C., la C.C.A.S et la 1ère Compagnie, par la piste Ouest, rejoignent le Ras Tickbouch où le P.C. s'installe. La 4ème Compagnie a signalé un homme qui s'enfuyait devant la progression de la 3, et l'intercepte un peu plus tard. Le Capitaine Lonchampt demande au Lieutenant Favier de faire contrôler l'identité de toutes les personnes qui circulent dans la vallée de l'Oued Ed Douss. Troisième, première et C.C.A.S., en ligne, de Tirilt M'tilguit au Ras Tikbouch, ratissent le terrain jusqu'à l'Oued Ed Dous. Fin d'opération à I2 heures 35. Retour aux cantonnements La C.C.A.S. commence, le 25 mars, la construction de l'école du Ras Bouïra. Le 26, le Capitaine Lonchampt, qui commande le 22ème B.C.A. pendant la permission du Commandant Maraval, se rend à Alger, accompagné du Fanion et de sa garde, pour prendre part aux festivités qui célèbrent le centenaire du rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France. Ils en reviennent le 29. Le dimanche 27, la 3ème Compagnie fournit l'escorte de protection des alpinistes qui montent au refuge du CA.F.. L'Aïd Es Seghir est joyeusement célébré dans les villages et harkas du bataillon Les 1ère et 3ème Compagnies, renforcées d'une section de la 4, terminent le mois en participant, en renfort, à une opération de secteur. 

Avril
 Le 3 avril, sous le commandement du Chef de Bataillon Maraval, un sous-groupement compose de la C.C.A.S. (Capitaine Gibot), compagnie, renforcée de la Harka d'Irhorat (Lieutenant Martin et Lieutenant Ville), et de la 3ème Compagnie (Lieutenant Sommeron), renforcée d'une section de la 4, participe à une opération de secteur dans la région Zaalellou - Beni Ouaggag. Le bataillon a pour mission propre de fouiller le massif du Zaalellou. Départ de la Ferme Porcher à 6 heures 20. Mise à terre des unités à 9 heures I5 au carrefour de pistes du Djebel Hafen. Le P.C. prend position sur 857, cent mètres au dessus de la piste, tandis que les compagnies gagnent leurs positions de départ. La Compagnie Martin sur le versant Est du Zaalellou, la Compagnie Sommeron sur le versant Ouest, entre le ravin de l'Irzer Anasseur et l'arête du Djebel. La C.C.A.S., en renfort opérationnel, se tient derrière la 3ème Compagnie. Début de ratissage en direction du Nord-Est à 10 heures Le commando Kimono 4, qui grenouille dans la région de Tameziabt, débusque coup sur coup, deux groupes, l'un de quatre rebelles, l'autre d'une quinzaine. La 3ème Compagnie arrive sur 68I et ratisse le versant du Djebel Tiksbim en direction de 685. Le P.C. s'avance jusqu'en 709. Le 1er R.C.P., qui opère au Nord-Est, dans le Djebel Mentheut, abat quatre rebelles, au Sud du Djebel Taferkout, sur sa limite avec le sous-groupement Maraval. À I5 heures 45, la 3ème Compagnie découvre, sur les pentes de 685, un abri récemment occupé, dans lequel il trouve quelques couvertures. Quelques minutes plus tard, une de ses sections accroche un petit groupe, qui se disperse aux premiers coups de feu. Le 3/I9ème R.C.C., dont les blindés escadronnent sur la piste du Djebel Mentheut, signale, à I2 heures 25, qu'il aperçoit des gens qui fuient vers le Sud depuis le Taferkout. Un groupe de la 1ère Compagnie, qui progresse sur l'arête rocheuse du Zaalellou, prend à partie un rebelle en uniforme, qu'il aperçoit sur le versant Ouest. Riposte immédiate d'une section de la 3, qui se croit visée par des tireurs embusqués sur la crête. Vives explications par le truchement du S.C.R. 300. Il n'y a heureusement pas de dégâts. L'individu est intercepté par la 3ème Compagnie, qui l'abat. Il n'est porteur que de quelques papiers sans importance, et a semblablement camouflé son arme dans le maquis et la rocaille. À I5 heures I5, une nouvelle direction de fouille est donnée aux unités. La marche de la 3 est axée sur 685, 6I3, 569. La 1ère : 730 et 6I5. La C.C.A.S. ratisse la vallée de l'Irzer Anasseur. Au cours de son mouvement, la 3ème Compagnie découvre deux abris, sur la pente de 6I3, et les incendie. La fouille se termine à I7 heures 35. Les compagnies se rassemblent sur la piste, où les véhicules viennent les prendre. Retour aux cantonnements pour 20 heures . Patrouilles et embuscades. La 1ère Compagnie fournit la protection des équipes du Génie, qui travaillent à la réfection de la piste qui conduit de Merkalla à Tilinaz. Le Commandant Maraval se rend en visite, le 4 avril, au P.C. du 27ème B.C.A.. Escorte de protection d'une équipe de l'E.G.A., le 6, pour la C.C.A.S.. Inspection, le 7, du poste d'Aïn Allouane par le chef de corps. Continuation des travaux de construction du poste d'Innesmane par la 1ère Compagnie, et de l'école du Ras Bouïra par la C.C.A.S.. Contrôle des populations dans le sous-Quartier de la 4, dont une section nomadise dans la vallée de l'Oued Ed Douss, autour de Tigoufaf. Partisan 4 rentre de son stage d'entraînement commando à Oued Fodda. Depuis le 13 mars, gradés, chasseurs et harkis, ont été soumis à un régime intensif, tant musculaire que technique. Culture physique et son application au combat, bondir, ramper, sauter, escalader, close-combat, utilisation de toutes les armes, tir dans toutes les positions, accoutumance au feu, technique des mines et pièges, entraînement au tir de stand et au tir instinctif de jour et de nuit. Technique de l'embuscade, du combat individuel et par équipes. Ils en reviennent gonflés à bloc, et tant soit peu abasourdis. Le commando est inspecté à son arrivée par le chef de corps et le colonel commandant le secteur. Le Colonel d'Arrouzat se fait rendre compte des détails du stage, puis il accorde à Partisan 4 huit jours de repos, pour remise en condition des hommes et du matériel avant "l'ouverture de la chasse".
Stage d'entraînement du Commando Partisan 4. Commencez le feu. Tatac... Tatac... Tatac... Le stage d'entraînement des Commandos débute au grand barrage de l'Oued Fodda. Pendant trois semaines, la nuit, le jour; le jour, la nuit, des coups de feu claquent dans tous les coins. À 7 heures, les quatre Commandos en stage abandonnent les tentes pour le décrassage musculaire. Une heure plus tard, ils sont prêts à entrer dans la danse. Le matin, terrain jaune; l'après-midi, terrain rouge et terrain vert. Nous allons en voir de toutes les couleurs. Terrain jaune : champ de tir, allons-y. Un grand officier Para nous accueille avec un large sourire débonnaire : - "Aujourd'hui, tous les gars tireront au fusil et au P.M." Les fusils claquent. Derrière ses hommes, le chef de section corrige les attitudes. - Tu vises avec l'oeil gauche, pourquoi épaules-tu à droite? Prends cette position. - Oui mon lieutenant. Ah oui, ça va mieux. Les P.M. crépitent. Vite aux résultats... L'officier explique à nouveau les positions et le tir reprend. Pour clore la séance, l'officier para fait une démonstration de tir à 100 mètres, au P.A.. Sa réputation est faite. On s'incline quand la bouteille de bière vole en éclats. Cet après-midi, combat en terrain rouge. Sous la direction du "Patron des Commandos". Les chefs de section reprennent les actes élémentaire du combat. Un groupe de paras sert de plastron. Après une savante démonstration, aux élèves de jouer!... - Le para n'est pas plus fort que moi !!! J'peux bien en faire autant. Et nos petits chasseurs s'appliquent pour faire mieux que le paras !. Le soir encore, les P.M. claquent dans la nuit. Pour ce premier tir de nuit, les résultats sont désastreux. Il faudra attendre deux ou trois tirs pour mettre au point la technique ad hoc. Les jours ont passé, nous atteignons le milieu du stage. Les leçons de combat portent sur l'embuscade qui est expliquée sous toutes ses faces. L'étude des obstacles du parcours sous le feu des mitrailleuses. Sauter, ramper, franchir murs et poutres, tandis que deux mitrailleuses lâchent leurs rafales au plus près, que des grenades O.F. explosent derrière vous... Ce n'est pas à la portée du premier venu, prétendent les instructeurs ! Justement, hier sont arrivés cinq "bleus", débarquant de Métropole et rejoignant apeurés le commando en "plein boum". Premier exercice : parcours sous le feu. Les anciens regardent, ironiques, mais les jeunes recrues serrent les dents et passent. - Ca va!...Ils sont des nôtres. Après cet effort, nous enchaînons sur le close-combat. Un para, à la voix tonnante et au verbe haut, s'évertue à montrer quelques prises. Les chasseurs miment, prennent confiance, frappent et esquivent. Nos chasseurs ont parfait leur instruction individuelle : ils sont rodés au travail par petites équipes, ils ont perdu le complexe du "Para supérieur". Surs d'eux, ils veulent appliquer en vrai chasseur les bonnes leçons reçues au Centre. Vite, en chasse...

(Paru dans Le Cor De Chasse)

Le 9 avril, une section de la 3ème Compagnie va, par Sélim et l'Acif Boudra, relever la section de la 4 qui nomadise dans la vallée de l'Oued Ed Douss. Une autre section sert d'escorte au Capitaine commandant le 2/39ème bataillon du Génie, venu reconnaître le tracé de la future route qui doit relier Merkalla à Aïn Allouane, par Tilinaz et Tanagount. Le Capitaine Bigot récupère sa section, qui nomadisait vers Tigoufaf, et part, en renfort du 3/I9ème R.C.C., dans le Sud de Maillot- Gare. La 4ème Compagnie laisse ses véhicules au carrefour de pistes de Taourirt Tourga, puis fouille le versant Sud du Tirilt Thirtrechirch et le ravin de l'Irzer Beni Zkourirene jusqu'au Djebel Tizi N'chria. R.A.S. Le Commandant Maraval se rend à Aïn Allouane, d'où, sous la protection de la harka de la 3ème Compagnie, il gagne la Grotte aux Pigeons, pour une séance d'escalade. Un enfant du Village De Taougni, souffrant d'une fracture du poignet, est évacué sur l'infirmerie du bataillon. Le mauvais temps, qui sévit depuis plusieurs jours, entrecoupé d'accalmies, tourne à la tempête; vents forts et pluies diluviennes. Les oueds sont en crue. Les toitures du poste de Merkalla subissent quelques dégâts. Malgré le mauvais temps, les patrouilles s'obstinent : 3ème Compagnie au Moulin d'Afoud et au Moulin de Guendour, 4ème au Goulib. Le I5 avril, le Capitaine Lonchampt, commandant en second, le Fanion et sa garde, se rendent à Nemours, pour prendre part aux cérémonies du Marabout de Sidi Brahim. Le jour de Paques, I7 avril, le Commandant Maraval reçoit à Aïn Allouane le Général Crépin, successeur du Général Challe et nouveau commandant en chef des Forces en Algérie, qui vient inspecter l'École d'Escalade de la Grotte aux Pigeons. À la tête de deux sections de la 1ère Compagnie et d'une section de la 4, le Lieutenant Martin quitte Merkalla, le I8, pour Tizi Orly, où la Compagnie de Marche va demeurer en réserve opérationnelle héliportable de la 2ème D.I.A. jusqu'au 25 avril. Partisan 4 inaugure son activité de commando de chasse par quatre jours de nomadisation dans l'Ouest de Maillot, du I8 au 22. Le convoi, parti de Dra El Khemis à I2 heure 30, largue les sections au Nord de M'zarir. Progression vers le Sud par la vallée de l'Oued Berd, puis par la piste qui va de l'usine à la R.N. 30. Depuis la cote 800, les sections gagnent leurs positions d'embuscade pour la nuit, sur 560, 567 et 586. Nuit calme. Les embuscades "s'étouffent" sur place toute la journée du I9. Le soir, vers 20 heures, elles se déplacent vers le Sud. Deux d'entre elles occupent la ferme et les mechtas de 366, à proximité de l'Oued Sahel, les deux autres s'embusquent en bordure du canal, en dessous de 520. La nuit et la journée suivante se passent sur les positions. Dans la soirée, nouveau mouvement. Une section demeure autour de 336, tandis que les autres se répartissent entre Iqueram, le passage de la piste sur l'Oued Ames et le gué de l'Oued Sahel. À 1 heure du matin, les sections décrochent et tendent de nouvelles embuscades, plus au Nord : 560, 567, et 528, sur les trois pistes Nord-Sud, et aux passages des Oueds Ames et Rana. Toute la journée du 2I se passe en observation. À la nuit tombée, une section descend prendre position au pied de 457, au passage de la piste sur l'Oued Rana. Un petit groupe rebelle se présente sur la piste, vers 3 H 30. Echange de coups de feu. L'adversaire se disperse, laissant sur le terrain le cadavre de Barr Ameur, Moussebel de Beni Ikhlef. Malheureusement, le Chasseur Gérard Robio a été mortellement blessé au cours de l'accrochage. Son corps est ramené à Maillot par le commando, qui décroche avant le jour. Retour à la base. Les obsèques de Rubio sont célébrées le 23 avril en l'église de Bouïra, en présence des autorités civiles et militaires, du chef de corps et d'une délégation de chacune des compagnies du 22ème Entre temps, la construction de la piste de Merkalla vers Aïn Allouane par le Génie continue, sous la protection de la Harka d'Irhorat. Une équipe de la C.C.A.S. procède à la destruction d'un obus de I05, non explosé, trouvé par des habitants de Tirilt N'seksou. La 4ème Compagnie tend des embuscades au confluent de l'Oued Ed Douss et de l'Acif Boudra. Au cours d'une patrouille au Ras Ti Assassine, le Chasseur de 1ère classe René Gaillard est légèrement blessé au mollet droit. Les sections des 1ère et 4ème Compagnies, détachées à Tizi Orly, rejoignent Bouïra le 25, tandis que les grimpeurs du bataillon se livrent à leur sport favori dans les rochers de la Grotte aux pigeons. Vers 20 heures, le train blindé s'arrête à proximité de Dra El Khemis. Deux sections de Partisan 4 y embarquent subrepticement, et le quittent en douceur entre El Adjiba et Maillot-Gare, alors qu'il roule à faible allure. Elles franchissent à gué l'Oued Sahel vers 336 et s'installent en embuscade autour de 560. Elles y restent toute la nuit et la journée suivante. Au soir du 26, un groupe descend prendre position à mille cinq cents mètres au Sud de 560, à l'endroit où la piste franchit le canal. Un second groupe s'installe au pied de l'Isakene, et le troisième sur la piste qui jouxte le canal, au débouché de l'Iril Bou Ames. Nuit calme. Au jour, le 27, tandis que des éléments d'observation sont maintenus sur place, le gros des sections grenouille dans la région, un peu au hasard, pour tenter de débusquer l'adversaire Les deux sections restées à Dra El Khemis rejoignent sur le terrain vers treize heures. La fouille continue, entrecoupée d'embuscades aux points sensibles La Section du Sergent-Chef Patrone s'arrête, vers I6 heures, dans un groupe de mechtas en ruines, entre Beni Iklef et sa Djemaa. Tandis que les guetteurs prennent position, chacun profite de la pause, pour casser une croûte, satisfaire un besoin, garnir un chargeur, réajuster ses équipements. Un peu à l'écart, entre les murs à moitié écroulés d'une mechta, le chef de section se soulage le ventre. Son regard accroche un point du mur, qui, à deux mètres, lui fait face : au ras du sol, un carré de quatre-vingt centimètres de coté tranche sur le reste de la paroi. Il est bâti en pierres sèches, non jointoyées de terre glaise comme le reste du mur. Mouvement rapide en arrière, pantalon tenu d'une main, et carabine de l'autre. Appel d'un geste au groupe le plus proche. Explication rapide aux équipiers, et sommation aux occupants de la cache d'en vouloir bien sortir, les mains en l'air, et sans armes. Un coup de fusil de chasse part d'un interstice entre deux pierres. Rafales de P.M. en direction du créneau. Un chasseur se glisse contre le mur, et, par le trou, tire une rafale à l'intérieur de la cache. Cris à l'intérieur et appels : - Ne tirez pas. Nous sortons. Les pierres s'écroulent vers l'extérieur, et l'orifice laisse passer trois hommes. Deux d'entre eux, Guelbi Mouloud et Mebarki Hamadache sont blessés. Mebarki Mohamed se présente à son tour, seul indemne du groupe. Au fond de l'abri gît le cadavre Lazouz Amar Tous les quatre sont des mousseblines de Beni Iklef. Deux fusils de chasse sont saisis Les sections Mondoloni et Patronne s'installent pour la nuit dans les mechtas de la rive Nord du canal, à l'Est de 520. La Section du Sous Lieutenant Fontanesi remonte à Beni Ouilbane, tandis que celle du Sous Lieutenant Bonnemain bivouaque sur 640. Une partie de la nuit est occupée par l'interrogatoire des prisonniers. Avant le lever du jour, les sections Mondoloni et Patronne cernent le moulin situé sur l'Oued Rana, entre le canal et la piste, prés duquel les révélations des prisonniers situent la cache de Midoune Mohamed, responsable politique de la fraction La cache est découverte, au milieu des hautes herbes de la berge, les sommations d'usage effectuées, auxquelles répondent des coups de feu. Le Chasseur Hebrard Denis est légèrement blessé par chevrotines. Quelques grenades amènent la reddition de Midoune et des deux autres occupants de l'abri, Guellaz Mohamed et Liman Saïd, blessés l'un et l'autre. Ils sortent deux cadavres de la cache, ceux de "Hamid" et de Hidja Boussad. Deux pistolets et deux fusils de chasse sont saisis. Un interrogatoire ultérieur de Midoune, confié au 2ème bureau, va permettre aux unités du secteur de détruire le P.C. de la Nahia 322 et le dépôt d'habillement de la Mintaka 32. Après ratissage de la vallée de l'Oued Rana par les sections de Beni Ouilbane et de 640, Partisan 4 rentre dans la soirée à sa base de Dra El Khemis. Durant ces quelques jours, les autres compagnies ont poursuivi les travaux de routine de leurs sous-quartiers. Le 28, la C.C.A.S. fournit une section de renfort à Kimono 4, dans le Sud d'El Adjiba. Le 29, le colonel adjoint au général commandant la Z.E.A. et le Colonel d'Arrouzat, commandant le secteur, inspectent les 1ère et 3ème Compagnies. École d'escalade, le 30, à la Grotte aux Pigeons, sous la protection de la 3ème Compagnie, tandis que le 3/I9ème R.C.C. se livre, devant les populations du sous-Quartier d'El Esnam, à une impressionnante démonstration de combat de chars et de tirs réels, et que la 4ème Compagnie procède au contrôle des gens qui reviennent du souk de Bouïra. 

Mai

Le dimanche 1er mai, la 1ère Compagnie détache une section à la garde du dépôt de munitions du Fort Turc. Le 3 mai, opération de secteur dans les Azerou. Le bataillon met en ligne la C.C.A.S. (Capitaine Gibot) et la Harka d'Irhorat (Lieutenant Ville), la 1ère Compagnie (Lieutenant Martin), Partisan 4 (Lieutenant Mathieu) et la 3ème Compagnie (Lieutenant Sommeron), sous les ordres du Chef de Bataillon Maraval. Le convoi comprenant le P.C. et la C.C.A.S. quitte Porcher à 5 heures I5. Il incorpore la 1ère Compagnie au carrefour le la piste de Merkalla et embarque la harka au passage à Irhorat. Débarquement au Pont de Sélim, franchissement de l'Oued Tamarir, et progression à pied vers 753, dans l'ordre : 1ère Compagnie, P.C., C.C.A.S. et harka. La C.C.A.S. prend position sur la ligne de crêtes, de 753 à 711, le P.C. sur 753, ayant à sa gauche la 1ère Compagnie. La 3ème, descendue directement à pied d'Aïn Allouane, prolonge la ligne jusqu'à la Djemaa Toumellitine, où le P.I.S.T., venu de Tikjda, s'est installé en hérisson. La 4ème Compagnie assure le bouclage sur l'Oued Ed Douss. Les chars du 2/I9ème R.C.C. ont pris quelque retard dans le franchissement de l'Oued Ed Douss, et n'arrivent sur 753 qu'à 7 H I5. Le 4/I9ème, qui opère à l'Est du bataillon, dans la vallée de l'Oued Barbar, ouvre le feu, vers 7 heures 30, sur un groupe de huit hommes en tenue, qui descendent de 711 vers le Sud-Est et parviennent à forcer le bouclage trop léger, vers Akboub, en direction de Taourirt Tazegouart. Les équipages des chars ramassent deux musettes abandonnées par les fuyards. Le Commandant Maraval remet les deux chars, qui ont enfin atteint 753, à la disposition du commandant du 2/I9ème, qui les dirige immédiatement sur Akboub. À 8 heures 40, la 1ère Compagnie est à 80I, le P.C. sur 667. Partisan 4 débarque à Sélim et rejoint sur 804. Le ratissage démarre en direction du Sud. Partisan 4, vers 6I3, découvre deux abris pour vingt à trente hommes et une cache contenant du matériel de cuisine et deux chargeurs de P.M.. La C.C.A.S. trouve deux abris de pierres sèches, recouverts de diss, sur 600 et 576, ainsi que des provisions : café, pâtes, farine. À 13 heures, les compagnies atteignent l'Oued Ed Douss et retrouvent les véhicules. Retour à Bouïra à I6 heures. Le 5, tandis que la 1ère continue d'assumer la garde du chantier du génie, entre Merkalla et Aïn Allouane, Partisan 4 opère en renfort du Quartier des Ksars. Au cours du ratissage du Djebel Ouchaïthne, la section de tête débusque deux rebelles. L'un deux est abattu. Il s'agit du Sergent Chef Atmani Mohand, du secteur 322/2. Son P.A. et sa sacoche, contenant des documents intéressant le Quartier des Ksars, sont saisis. Son garde du corps, bien que blessé au cours de l'accrochage, réussit à s'enfuir. Le Capitaine Roger Gaston, qui a écourté la durée de son séjour en Métropole, rejoint le bataillon. Le Commandant Maraval lui restitue la commandement de la 2ème Compagnie, devenue le commando de chasse Partisan 4, qu'il avait commandée depuis l'arrivée du bataillon au Maroc, en novembre I955, jusqu'en septembre I959. Le 7 mai au matin, il emmène deux section de Partisan 4 en Forêt des Azerou. Au cours de la progression, les éclaireurs de pointe sont pris, à bout portant, sous le feu d'une quinzaine de rebelles, qui décrochent aussitôt et se dispersent vers le Sud. Le Sergent Harki Sayah Ahmed est légèrement blessé au front et le Harki Mohand Kebbouche est touché au pied gauche par une chevrotine. Après pansements, la progression continue. Au cours de l'aprés midi, les sections installent leurs embuscades pour la nuit sur la piste qui longe l'Oued Barbar, à hauteur de la cote 800. Nuit calme. Au jour, le 8, fouille des ravins qui entourent 800 et démolition d'un abri en cours de construction Les deux autres sections du commando rejoignent par le gué de l'Oued Ed Douss et tendent leurs embuscades sur la piste de la Djemaa Toumellitine (cote 600), sur 5I2, au Nord du Bou Tiguer, et vers 605, sur la piste de crête du Timergas. Les embuscades sont maintenues toute la journée du 9. Décrochage à la nuit tombante. Le chef de corps, le Fanion du bataillon et une Compagnie d'Honneur, composée de sections de la C.C.A.S. et des 1ère et 2ème Compagnies, prennent part à la prise d'armes du secteur, le 8 mai, à Bouïra. Le 10 mai au soir, la Section de Guendour s'implante pour vingt quatre heures en Forêt des Azerou. Au cours de la journée du 11, elle observe un groupe de sept H.L.L. en mouvement dans le Bou Serdoum, hors de portée de ses armes, et ouvre le feu, toujours hors de portée, sur un isolé. Une patrouille de la 3ème Compagnie découvre, vers I676, un obus de mortier non explosé, et le détruit sur place. Le I3, le bataillon : C.C.A.S., 1ère Compagnie, Partisan 4, 3ème et 4ème Compagnies, et Harka d'Irhorat, sous les ordres du Commandant Maraval, ratisse une nouvelle fois la Forêt des Azerou. Le P.C., la C.C.A.S., Partisan 4 et la 1ère Compagnie partent, le I2, à I9 heures , sur véhicules jusqu'à Irhorat, où l'on débarque. Partisan 4 escalade la dorsale de la Forêt d'El Haïzer et bivouaque sur 70I. La C.C.A.S., le P.C. et la 1ère Compagnie s'installent à proximité de la S.A.S.. Réveil à I heure 30, et progression à pied, par la piste de l'Emmeroudje, jusqu'aux positions de départ. Le Lieutenant Martin et la 1ère Compagnie prennent position au dessus d'Ikirben, entre les cotes 574 et 644. La C.C.A.S. du Capitaine Gibot occupe le sommet du Ras Ti Assassine. entre 685 et 654. Le Lieutenant Sommeron est descendu directement d'Aïn Allouane, avec la 3ème Compagnie, le Chabet Bouchaven, entre les cotes 753 et 800. Le Capitaine Bigot fait traverser le gué de l'Oued Ed Douss à la 4ème Compagnie, et boucle le compartiment de terrain vers le Sud Ouest, au débouché de l'Acif Boudra, et sur Sidi Amarane Tigri, tout en assurant le contact à l'Est avec les éléments du I9ème R.C.C.. Mise en place terminée pour 4 heures 30. A 1 heure 30, le Capitaine Gaston et Partisan 4 quittent leur bivouac de 70I et progressent en direction de la vallée de l'Acif Boudra. Au cours du mouvement, vers 2 heures 45, les éclaireurs de la section de tête ouvre }e feu sur un petit groupe de rebelles, qui se dispersent dans les fourrés du fond de l'oued, en direction de la Forêt des Azerou. A 4 heures 30, Partisan 4 est en place, entre 578 et 630, sur la piste de la Djemaa Toumellitine. Au cours d'un premier temps, la C.C.A.S. et la 1ère Compagnie ratissent le terrain vers le Sud-Est, par la travers de l'Irzer Bou Serdoun, et se retrouvent sur la piste de la Djemaa, la C.C.A.S. entre 753 et 711, la 1ère Compagnie sur 630 et 600. Un élément de la 4ème Compagnie remonte la piste à la rencontre de la 1ère Compagnie jusqu'en 578. La 3, qui dés le début du mouvement de la C.C.A.S. et de la 1ère Compagnie, a poussé un groupe en mission d'observation sur 6I3, commence alors son mouvement vers le Sud, en fouillant le profond ravin du Chabet Ouisakan. La 1ère Compagnie découvre une cache vide à proximité de la cote 600, puis, un peu plus tard, une djellaba, et ensuite un bidon d'huile. Le contact est pris, à 10 heures, avec les unités de bouclage du I9ème R.C.C.. Le bataillon traverse à gué l'Oued Ed Douss, cependant que Partisan 4 disparaît dans le maquis des Azerou pour y tendre une série d'embuscades jusqu'au lendemain. Après escalade de la falaise abrupte de la rive Sud de l'oued, les compagnies, en ligne, fouillent les fourrés et ravines de la Crête Des Turcs, pour parvenir à la R.N. 5 à proximité d'El Esnam, où l'on retrouve les véhicules. Retour aux cantonnements pour I6 heures. Les stagiaires de la 10ème session du P.I.S.T. regagnent leurs unités d'origine. Il n'y aura pas de 11ème session. Le Capitaine Scheibling assure par intérim le commandement de la C.C.A.S. en l'absence du Capitaine Gibot, et le Capitaine Gelpi prend les fonctions d'officier-adjoint au P.C. du bataillon. Une petite garnison, constituée par le groupe de la 3ème Compagnie qui assurait le support des servitudes du P.I.S.T., est maintenue dans les bâtiments de Tikjda.L'École d'escalade fonctionne, le dimanche I5, à la Pointe Reynier, en présence et avec la participation du Général Crépin, commandant en chef des Forces en Algérie. Le I6, une compagnie de rappelés, originaires d'Algérie, convoquée pour une période de réserve, s'installe en bivouac au Col du C.A.F., sous le commandement du Capitaine Gelpi. Une opération de secteur est déclenchée, le I7 mai, dans le massif du Lala Khedidja. Le sous-groupement Maraval : P.C., C.C.A.S., 1ère Compagnie et Partisan 4, se regroupe à Tikjda, d'où le convoi repart à I8 heures 30 vers le Col de l'Akouker. Une heure et demi plus tard, Partisan 4 ouvre la route en direction du Tizi N'kouilal, suivi de dix minutes en dix minutes par la C.C.A.S. et la 1ère Compagnie Nouvelle pose au Tizi N'kouilal. Puis, dans le même ordre, les unités empruntent la piste qui escalade le versant Nord du Lalla Khedidja. Le sommet est atteint vers 5 heures. Les compagnies prennent position : la C.C.A.S. à l'Ouest, Partisan 4 sur l'éperon Est, de I8I2 à 1794. La 1ère Compagnie s'intercale entre le sommet et 1812. La Harka d'Irhorat assure les arrières depuis 2I40. Au jour, le Capitaine Gaston rend compte que ses sections ont relevé des traces récentes entre 1812 et I794. À 11 H 45, la C.C.A.S. commence la descente vers le Sud, par les lacets, entre 2308 et I870. Au passage, la 1ère Compagnie laisse sur 2058 une section en appui du I9ème R.C.C., qui jouxte à l'Est. Partisan 4 passe aux ordres directs du colonel commandant l'opération. Le Commandant Maraval, la C.C.A.S. et la 1ère Compagnie continuent leur descente vers la R.N. 30, qu'ils atteignent à I5 H 45, à proximité de la maison cantonnière de Tirilt Aïmet. Embarquement. Retour au cantonnement. Partisan 4 reste jusqu'au lendemain à la disposition du commandant de l'opération. La 3ème Compagnie, restée à Aïn Allouane, a patrouillé dans le Bou M'charof, et la 4ème Compagnie assuré la protection d'un train de munitions. Les travaux de la piste Merkalla - Tanagount - Aïn Allouane progressent rapidement. Les bulldozers du Génie ont largement dépassé Tanagount vers l'Est. La 1ère Compagnie implante alors une section en surplomb d'Anatra, en bivouac pour la durée des travaux. Cette section protège de jour les équipes au travail, et, la nuit, assure la garde des engins de chantier. Le camp est installé sur un éperon qui domine, au Sud, tout le versant du Djurjura, la Forêt d'El Haïzer, la vallée de l'Oued Ed Douss, et, plus au loin, la Forêt Des Ksars. Les chasseurs ont vite fait de le baptiser "Bellevue", ce qui devient son patronyme officiel. Le 20, le Colonel d'Arrouzat, commandant le secteur de Bouïra, accompagné du Capitaine Lonchampt, commandant en second du 22ème B.C.A., se rend au Col du C.A.F., pour y inspecter la compagnie de rappelés. Le même jour, la 1ère Compagnie récupère un fusil de chasse en bon état. Ralliement du nommé Ouchene Mohamed, qui, pour preuve de sa sincérité, emmène immédiatement le Lieutenant Fabre, O.R. du bataillon, jusqu'à une cache située en Forêt des Azerou. Le lendemain matin, il conduit un raid de la 1ère Compagnie en Forêt d'El Haïzer, au Nord Izemourène L'après-midi il fait découvrir au Capitaine Bigot, commandant la 4ème Compagnie, une série de trois caches sur la rive Nord de l'Oued Ed Douss. Pendant ce temps, Partisan 4 effectue une reconnaissance des pistes entre le Tizi N'kouilal et le sommet du Lala Khedidja. Une section a été laissée en protection sur la R.N. 33, au dessus de Tabbourt Amellet. Le Général Crépin vient de nouveau, le 22, prendre part aux ébats des grimpeurs de l'École d'Escalade. La sécurité du convoi et la protection du site sont assurées par la Harka d'Irhorat. La routine de sous-quartier continue : Patrouilles, embuscades, protection des récoltes dans la plaine, au Sud d'El Esnam, par la 4ème Compagnie, construction de l'école du Ras Bouïra par la C.C.A.S.. Partisan 4 se glisse dans le train blindé, le 24 à 2I H 30. Il en descend, en voltige, peu après Maillot-Gare, à hauteur de Taourirt. Les sections progressent vers le Sud-Ouest et installent des embuscades entre Iril Thassedart, Iris Fasfaït et le Djebel Tizi N'cheria. Au petit jour, une embuscade ouvre le feu sur deux hommes, dans le ravin de l'Irzer Zkhouziren, sans résultat. Les sections restent en place toute la journée du 25. Le soir, un nouveau dispositif est mis en place, entre l'Irzer Beni Zkhouziren et le Tirilt Thirtre Chirch. Nuit calme. Le 26, les embuscades sont maintenues en mission d'observation. À partir de I3 heures, le commando de chasse remonte vers la R.N.,.5. en ratissant la zone traversée. Récupération du convoi et retour à Dra El Khemis. Les élections doivent avoir lieu les jours suivants dans les villages du secteur. Le 27 après-midi, Partisan 4 est transporté en camions à Maillot. Deux sections remontent la R.N. 30 jusqu'à proximité d'El Aïach, où elles tendent des embuscades pour la nuit. Les deux autres sont poussées jusqu'à Takerboust, et, de là, à la nuit tombante, prennent position autour du village d'Iril Azem. Partisan 4 reste, le lendemain 28, à la disposition du Quartier de Maillot, pour assurer la protection des bureaux de vote, et rejoint Dra El Khemis dans la soirée. Le 29 mai, c'est au tour des autres compagnies de garantir la liberté d'accès et la protection des bureaux de vote dans les Douars Haïzer Et Innesmane. La C.C.A.S. a placé des embuscades, tenues par les sections Engins et Intervention, sur la piste d'accès du Ras Bouira et du Ras Oubeira. Ces postes restent en place pour la nuit du 29 au 30 mai À 4 heures du matin, le 30, un individu se présente devant le guetteur qui surveille le carrefour des pistes au sommet du Ras Oubeira. Au premier coup de feu, l'homme disparaît dans les fourrés.

Juin

Le 1er juin, Partisan 4 participe, en renfort à une opération du Quartier de Maillot. Débarqué au carrefour de la cote 775, sur la piste de l'usine d'Ilten, le commando se déploie, en direction du Sud, le long de la piste, jusqu'à Iril Igueni. Puis il ratisse le terrain, face à l'Ouest, en direction de l'Oued Berd. Retour à Dra El Khemis pour 20 heures. Cependant que le chef de corps préside l'inauguration de l'école de Guendour.

À la 3, la pacification passe par l'école

Pour amener les 80% d'indécis terrorisés et soumis parce qu'ignorants à s'engager contre les 5% d'agités, nous avons dû, conjointement, offrir nos armes et l'assurance de notre volonté de soutien. Une section de la 3ème Compagnie fut détachée pour occuper l'une de ces nombreuses croupes qui dominent la route de Bouïra à Tikjda et protéger le regroupement des populations très dispersées de ce Quartier de l'Haïzer. Les Kabyles de la région, montagnards accrochés depuis des générations au domaine durement mis en valeur, n'ont pas toujours accepté de très bon coeur la perspective de l'abandon momentané du milieu qu'ils avaient toujours connu et qui, bon an, mal an, continuait d'assurer du pain, noir il est vrai, mais que les fellaghas promettaient doré. On préfère croire l'ancien voisin, même s'il n'a jamais été un ami, parce qu'il parle le même langage et parce qu'on sait aussi, pour l'avoir subi, ce dont il est capable. Le repli aux portes du nouveau poste ne s'effectua donc pas sans une certaine appréhension, mais le village regroupé empruntant son nom au hameau d'origine de la fraction la plus nombreuse naquit. Regroupement provisoire, bâti hâtivement au cours de l'automne avec des matériaux pauvres : terre, branchages et vieilles planches. Les villageois, d'anciens coupeurs de route, ouvriers nocturnes de la Nationale 33, autrefois "Chaussée des Mines", qui n'avaient jamais connu d'autre loi que celle du plus fort et d'autres vérités que les dogmes de la rébellion, ne durent pas comprendre tout de suite que nous les avions regroupés, non pas pour les châtier, mais pour les soustraire aux exactions terroristes, pour qu'ils retrouvent le goût de vivre au soleil et la voie du progrès tant technique que, si le mot n'est pas trop usé, sentimental. La situation, stationnaire pendant un temps, évolua à partir du jour où, vraisemblablement après en avoir délibéré en Djemaa, le chef du village vint avertir le chef de poste de la présence à proximité du regroupement, du commissaire politique local dont les femmes n'avaient jamais manqué de nouvelles et qui, par ce canal, s'était périodiquement manifesté pour entretenir l'état d'esprit qui l'avait rendu maître des volontés. Un coup de main rapide se solda par la mise hors de combat du chef et de son garde du corps. Une fois de plus, en donnant la preuve de notre force et de notre volonté de soutien, nous renforcions les liens indispensables pour entreprendre dans un climat de confiance réciproque une phase nouvelle de la pacification. L'élimination du plus redoutable témoin de l'aide obligatoire que la population avait par le passé apporté aux rebelles, libéra les plus craintifs. Pour sceller le nouveau contrat, on décida de construire une école afin que garçons et filles du village ne soient pas voués à l'obscurité des ainés enfin réveillés, afin qu'ici aussi le monde vive grâce au souffle des petits écoliers qui, deux par deux, se dirigent chaque matin vers l'instituteur, un chasseur dévoué et parfaitement qualifié. Si vous passez un jour par là, vous constaterez que l'on n'a pas lésiné. L'école est digne de nos classes métropolitaines parce que tous les bras, tous les bourricots, toutes les sueurs, tous les porte-monnaie se sont rassemblés pour bâtir, avant tout ce qui manque encore, le monument de la Paix qui symbolise l'espoir de ces gens qui croient en nous, non parce que nous donnons des bonbons aux enfants, mais parce que nous représentons la France. Ce n'est pas une tâche aisée que d'élever un peuple dans la liberté, mais c'est possible parce que "Nul ne Crains".

Sous-Lieutenant M.

Paru dans le Cor de Chasse


Partisan 4 repart, le 2, pour le Quartier de Maillot. Débarqué sur la R.N. 30 à hauteur de Beni Hammad, il ratisse le terrain en direction de Tala Rana et implante un dispositif d'embuscades autour du village. Décrochage à minuit. Les sections redescendent vers Beni Hammad et tendent de nouvelles embuscades sur les pistes alentour. Elles sont maintenues toute la journée du 3, sans le moindre contact ni la moindre observation. Le soir, deux sections demeurent sur place, tandis que les deux autres se glissent au fond de l'Oued Berd. Le Capitaine Gaston, son groupe de commandement et une section prennent position autour du moulin de Gouriet; l'autre section traverse l'oued et s'embusque au carrefour de pistes de la cote 6I4. Repli à l'aube et ratissage du terrain par l'ensemble du commando jusqu'à la R.N. 5, où l'on rembarque.
 L'Aïd El Kébir est joyeusement célébré dans les villages et harkas, et chez les chasseurs musulmans du bataillon Le Capitaine Bigot réunit les chefs de famille des mechtas isolées de la vallée de l'Oued Ed Douss, entre Kef Radjel et la Mechta Karrouba, pour étudier avec eux le problème de leur regroupement autour de Taourirt Amar. Madame la Générale Crépin vient passer les fêtes de la Pentecôte à Tikjda, tandis que Partisan 4, retardé par sa dernière opération, célèbre avec vingt quatre heures de retard la fête de l'Aïd El Kébir, dans un parfait oecuménisme christiano- musulman. La dissolution du P.I.S.T. a ouvert une brèche dans le dispositif de surveillance et de protection du Quartier du 22ème B.C.A. en direction de l'Est. Ce n'est certes pas le petit groupe d'entretien des bâtiments de Tikjda qui peut se permettre d'assurer la présence sur le terrain de jour et les embuscades de nuit. La solution du problème est apportée par la création du Commando de Tikjda (Comti), auquel les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies fournissent chacune une section. Le Capitaine Scheibling, ancien directeur du P.I.S.T., qui connaît parfaitement la région, prend le commandement de Comti. Il est chargé de la sécurité de la zone haute du Djurjura, entre le Lac Goulmine et le Tizi N'kouilal. Partisan 4, renforcé de la Section Intervention de la C.C.A.S. embarque à 2I H 45 dans le train blindé, qu'il quitte en douceur vers Taourirt, comme la fois précédente. De là, progression en marche d'approche non couverte par la piste du Sud, et mise en place du réseau d'embuscades entre le sommet du Taourirt Tourga et la cote 766. Au jour, le 7, les sections ratissent le terrain, face à l'Est, jusqu'à l'Oued Karma. Deux caches sont découvertes et détruites, qui renfermaient quelques vêtements, deux fusils de chasse et quelques documents sans grand intérêt. Retour au poste de Tameziabt où attendent les véhicules. Comti inaugure ses terrains de chasse dés le 7 juin. Une section effectue la reconnaissance de la piste de la Djemaa Toumellitine, depuis le Col de Tikjda jusqu'à Aïn Isly. Une autre s'installe en embuscade sur la piste qui grimpe au sommet de l'Abouker. La troisième patrouille les environs du "I4 Juillet". Puis, entre deux patrouilles, les sections travaillent à remettre en état la piste de la Djemaa Toumellitine, pour la rendre praticable aux véhicules jusqu'à la Djemaa Sidi Abd El Moumen. Le Chef de Bataillon Maraval passe l'inspection de Comti le 11 juin, et profite de son séjour à TIKJDA pour s'offrir l'escalade de la Main Du Juif, par la voie Molbert, Comti assurant la sécurité de la zone. Un colonel de l'armée canadienne, en voyage d'études en Algérie, est l'hôte du bataillon les I2 et I3 juin. Le Capitaine Lonchampt lui fait visiter successivement les postes de Merkalla, Aïn Allouane et Tikjda, ains que la S.A.S. d'Hirhorat et les villages voisins. Partisan 4 repart, le soir du I4, pour le Lalla Khedidja. Les camions l'amènent à Tikjda, où il s'adjoint le Comti. Débarquement au Col de l'Akouker, et progression de nuit vers le sommet du Lalla Khedidja. Le commando dépasse le sommet et implante des embuscades dans les lacets du versant Sud, entre le sommet et les cotes I870 et 2058. Comti déboîte vers l'Est et prend position autour de I8I2. Vers 6 heures du matin, un guetteur ouvre le feu sur un individu porteur d'un P.M., qui plonge aussitôt dans le maquis. Les embuscades de Comti sont maintenues en place toute la journée. Le soir, elles observent un feu de bivouac rebelle dans le ravin de l'Acif El Bal, en contrebas de I829. Les sections de Partisan 4 sont descendues vers Tala Rana et Belbarra avant le lever du jour. Elles y réalisent un nouveau dispositif pour la journée du I5 et la nuit du I5 au I6. Rien ne se passe, non plus qu'au cours de la matinée du I6. En début d'après-midi, un isolé, armé d'un P.M., celui sans doute qui a buté la veille sur les guetteurs de Comti, se présente devant une embuscade, prés de Belbarra. Il ouvre aussitôt le feu sur les hommes qui l'interpellent. Les harkis du groupe sont les plus rapides et l'abattent. Il s'agit de l'Aspirant "Hakim" de la Nahia 322. Son P.M. Mat 49 est récupéré. Au cours de la matinée du I6, Comti a fouillé les abords de I8I2, en direction du feu observé la veille au soir, et découvert plusieurs emplacements de bivouac. À 11 heures, le Capitaine Scheibling et ses sections redescendent vers I585, puis ratissent les ravins boisés, qui, depuis I585, plongent vers le Nord dans la vallée de l'irzer. Par la piste qui longe l'oued, Comti rejoint ensuite le plateau de Saharidj, où l'attendent ses véhicules. Retour à Tikjda pour la relève des sections du I8 juin. Partisan 4 demeure encore quarante-huit heures en chasse libre dans la région. Le I8, après un dernier ratissage entre Tala Rana et Saharidj, où il retrouve ses camions, il regagne Dra El Khemis.École d'escalade à la Pointe Reynier, le dimanche I9, sous la protection de Comti. Le Capitaine Bigot entreprend l'aménagement du centre de regroupement de Taourirt Amar, destiné à recevoir les familles isolées dans la vallée de l'Oued Ed Doud, de Mechta Karrouba à Kef Radjel. Au Ras Bouïra, le chef Le village et les hommes de l'auto défense offrent, le 20, un méchoui d'adieu au Capitaine Gibot, commandant le sous-quartier, qui arrive en fin de séjour. Le lendemain, le Commandant Maraval préside la cérémonie de passation de commandement, au cours d'une prise d'armes de la C.C.A.S., dans la cour de la Ferme Porcher. Le Capitaine Gibot et le Lieutenant Fabre, qui lui succède à la tête de la compagnie, déposent ensemble une gerbe au pied du Monument aux Morts du bataillon. Partisan 4. de son coté. est reparti en chasse libre dans la Forêt des Aït Ouabane, qui couvre toute l'arête sommitale du Djurjura, entre le Tizi N'kouilal. et le Col De Tirourda, et que traverse dans toute sa longueur la R.N. 33. L'approche s'est effectuée, le 2I au soir, par le Col de l'Akouker et le Tizi N'kouilal. Le 22, à cinq heures du matin, une embuscade ouvre le feu sur un petit groupe de fellaghas, qui se dispersent dans le sous-bois. Le soir, les sections descendent vers I784 et Tala Rana, où elles tendent de nouvelles embuscades. En cours de nuit, un piège explose sur la piste de 1784 au passage d'un isolé, sans résultat En cours de journée, un groupe de neuf rebelles est observé de loin, hors de portée. Les embuscades sont maintenues pour la nuit. Le 23, le Sous-Lieutenant Mondoloni repère un groupe important de H.L.L., une trentaine peut-être, dans les ruines du village de Belbarra. Une autre embuscade ouvre le feu sur un groupe de sept hommes, qui se dispersent aussitôt. À 2I heures, deux sections se regroupent autour de Tala Rana. Les deux autres remontent vers le sommet du Lalla Khedidja, jusqu'à I870. Nuit calme. Depuis I870, le Capitaine Gaston peut, le 25, surveiller, et, le cas échéant, appuyer Comti qui, par le Col de l'Akouker et la piste Ouest du Terga N'ta Roumi, descend vers M'zarir en fouillant le ravin du Tacift Sift Bouiedane. Arrivé sur II44, le Capitaine Scheibling se dirige vers le Nord-Est, par le fond de l'Irzer Tizi N'kouilal. La section qui aborde Tizi N'aït El Hadj abat un moussebel armé d'un fusil de chasse. Vers I7 heures, Comti rejoint la R.N. 30 et se dirige vers Saharidj, où il rejoint Partisan 4 et les camions qu'escortent les scout-cars de la C.C.A.S.. Le Capitaine Gaston est furieux. Depuis quelque temps, rien ne réussit. Cette fois encore çà a été la poisse d'un bout à l'autre. Tout a loupé... même les pièges compliqués qu'il bricole personnellement. Une chose est certaine cependant : ça grouille de fellouses dans le coin ! Partisan 4 y reviendra. L'École d'Escalade fonctionne le 26, aux rochers de la Grotte aux Pigeons. La 1ère Compagnie fournit, le 28, l'escorte d'un train de munitions qui se dirige vers Sétif, tandis que Comti explore le Taouialt et la Forêt de Sammer, et installe des embuscades de nuit sur la piste de la Djemaa Toumellitine, à proximité d'Aïn Ouled Mendil. Nuit calme. Dans l'après-midi du 29, les guetteurs aperçoivent deux hommes armés qui descendent le ravin de l'Oued Adjiba. Une patrouille descend jusqu'à l'oued, par 698 et 932, puis remonte aux positions d'embuscade. En fin de journée, deux sections regagnent Tikjda, tandis que la troisième reste sur les lieux jusqu'au matin du 30. R.A.S.. Dans une ambiance de fête au village, le Commandant Maraval, entouré des personnalités civiles de Bouïra, des chefs des villages et de la population du Douar Haïzer, préside les joyeuses cérémonies de la distribution des prix de l'école d'Irhorat. Chants et danses du folklore kabyle se succèdent. Et les parents sont aussi heureux que les enfants, du prix rapporté par leur progéniture. Les chefs des familles qui doivent être regroupées à Taourirt Amar viennent trouver le Capitaine Bigot le 30, et sollicitent le report à quinzaine du déménagement prévu, pour leur permettre de terminer les récoltes. Le Commandant Maraval donne son accord. Depuis la soirée du 29 juin, Partisan 4 est en chasse libre dans les Azerou, le long de la piste de la Djemaa Toumellitine.

Juillet
 Le 1er juillet, un groupe de trois H.L.L. est aperçu, au moment où il traverse la piste, vers 667. Le passage a bien été piégé, mais le piège ne fonctionne pas. Les sections restent en place jusqu'à 2 matin, puis, après un ratissage de l'Acif Boudra, retrouvent leurs véhicules. Le 1er juillet, la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat, sous les ordres du Lieutenant Ville, ratissent la partie Est de la Forêt d'El Haïzer, en direction du Sud, de 682 à Bou Izourane et au confluent de l'Oued Ed Douss et de l'Acif Boudra. En cours de progression une section est abandonnée sur le terrain, dans les fourrés de 552, où elle se camoufle pour tendre quelques embuscades au cours de la nuit suivante et décrocher, le 2 matin, en même temps que Partisan 4. Les propriétés de la 4ème Compagnie s'agrandissent. Un sergent et six chasseurs prennent possession des cantonnements de la Ferme Bel Air, que le 3/I9ème R.C.C. quitte pour une nouvelle implantation. Dans la soirée du 2, une section de Comti, en embuscade au Col de l'Akouker, observe des tirs à balles traçantes vers la Djemaa Toumellitine, et repère, au bruit et à la voix, le passage d'un groupe d'une douzaine d'hommes se dirigeant vers le Nord-Est. Le dimanche 3 juillet, le chef de corps participe à l'École d'Escalade, dans les rochers de la Grotte aux Pigeons, sous la protection d'une section de la 3ème Compagnie. Au cours d'un exercice, le Sous-Lieutenant Jacquier fait une mauvaise chute. Le Médecin Aspirant Anjalbert diagnostique une fracture de la cheville gauche et le fait évacuer, sous escorte des scout-cars de la C.C.A.S., en direction de l'hôpital d'Aumale. À 23 heures 45, un incendie est allumé dans un champ de blé sur pied, à proximité de la Ferme Tour. par chance, il n'y a pas de vent. L'intervention rapide des sections de la 4ème Compagnie permet de maîtriser rapidement le sinistre.Partisan 4 repart pour Tikjda, le 5. Il incorpore au passage le convoi de Comti, (qui a effectué le jour même la relève de ses sections), et continue jusqu'au Col de l'Akouker, où l'on débarque. Progression à pied jusqu'au Tizi N'kouilal, et escalade du Lalla Khedidja par la piste Nord. Arrivée au sommet à O h 45. Partisan 4 déboîte vers l'Est, par 1812 et I794, pour redescendre vers I585 et I465, où il implante son dispositif. Comti prend position de 1812 à I794. Mise en place terminée à 3 heures 30. A 13 heures 45, le 6 juillet, Comti entreprend le ratissage de l'Acif El Bal., en liaison avec une unité du I9ème R.C.C., qui opère à l'Ouest. Arrivé à hauteur de Belbarra, il oblique vers Saharidj où il retrouve ses camions. Bivouac à El Esnam, et retour à Tikjda le 7 juillet dans la matinée. Partisan 4, resté sur place, continue son observation et tend, le soir, un réseau de nouvelles embuscades et de mines. Dans le courant de l'après-midi, le Capitaine Gaston, avec une petite escorte, effectue une patrouille jusqu'à l'épave d'un hélicoptère accidenté au cours de l'opération du 2 octobre I959. Le 8, la section qui occupe depuis quarante-huit heures la zone boisée qui couronne I465, intercepte deux rebelles. L'un deux est abattu, tandis que l'autre réussit à s'enfuir. Au cours de la nuit, les sections descendent vers Belbarra, et tendent leurs embuscades, à cinq cents mètres au Nord des ruines du village, dans le ravin de l'Acif El Bal. Peu avant le lever du jour, le 9, deux fellaghas sont mortellement blessés par l'explosion d'une mine, devant l'embuscade de la 2ème Section. Seul, l'un d'eux était armé. Son pistolet automatique est récupéré. Au cours de la matinée, le commando effectue la fouille du terrain jusqu'à Saharidj, où l'attend son convoi. Retour à Dra El Khemis. Le Commandant Maraval, escorté par les harkas de Sidi Salah, Irhorat, Merkalla et Aïn Allouane, effectue, le 7, une reconnaissance des sommets du Djurjura, du Tizi Bou El Ma au Tizi Bou Zal, par le Tizi N'cennad, le Tizi Goulmine, la Dent Du Lion, et retour par le Tizi B0u Zal et la piste du Talalaceft, vers le poste de Merkalla. La section de harkis de Partisan 4, qui a escaladé l'Aourir Fertas par la piste du Teniet Djaboub, assure la sécurité de l'unité pendant sa descente À 2 heures du matin, le 8, les trois sections de Comti, sont descendues de Tikjda par la piste qui mène à Iril N'zerouine. Elles se sont réparties en embuscades, l'une à Aïn Tissirert, une autre sur 1351, la troisième sur 885. Elles restent en postes d'observation toute la journée. À 20 heures 30, les guetteurs de 1351 ouvrent le feu sur un individu, apparemment non armé, qui remonte du ravin en direction du sommet L'homme disparaît dans les fourrés. Quelques minutes plus tard, apparaissent deux hommes armés et porteurs de sacs, qui se dirigent vers Aïn Ilmatene. sous le feu, ils font demi-tour et s'enfuient vers l'Ouest. La Section d'Aïn Tissirert les aperçoit dix minutes plus tard, alors qu'ils descendent vers la Sud, sur la piste d'Iril N'zerouine. À 22 heures 30, deux sections remontent à Tikjda. La troisième installe quelques mines sur la piste, à proximité de son embuscade, qui reste en place jusqu'au 9 juillet matin. La Main du Juif sert de cadre à l'activité de l'École d'Escalade, le 10, sous la protection d'une section de Comti, en embuscade au Tizi Boussouil. Le soir, deux sections descendent de Tikjda tendre leurs embuscades autour de I004. Au jour, le 11, elles procèdent à la fouille des mechtas du hameau abandonné de Sidi Abd El Moumen, et découvrent dans l'une d'elles des traces d'occupation et de foyer remontant à quatre ou cinq jours. Une visite plus poussée permet de trouver une cache contenant des provisions : semoule, huile, café, sel, sucre, figues... ainsi que du matériel de cuisine et un pantalon. Le I4, les compagnies participent au défilé et à la prise d'armes du secteur de Bouïra.Partisan 4 repart le I5, dans la soirée, pour le Lalla Khedidja, suivant le scénario habituel : passage à Tikjda, débarquement au Col de l'Akouker et progression à pied depuis ce point jusqu'à Tizi N'kouillal. Il s'agit de reconnaître de nouveaux cheminements et de nouveaux points d'embuscade sur le versant Sud du Lalla Khedidja, et en même temps, de visiter les emplacements piégés au dernier passage. Une mine, placée sur la piste, à I784, a effectivement fonctionné. Rebelle, animal sauvage, ou même oiseau...? Aucune trace de sang n'est repérée dans les environs immédiats. Alors que les sections progressent vers Tala Rana et Belbarra, le I6, elles aperçoivent un groupe de six H.L.L., qui se dirige vers le Nord, de l'autre coté de l'Acif El Bal. Le renseignement est transmis au P.C. du Quartier de Maillot, qui fait intervenir la batterie-canons du 50ème R.A. sur la zone indiquée. La C.C.A.S., renforcée de la Harka d'Irhorat, procède à une fouille minutieuse du ravin et des mechtas de l'Oued Emmeroudje. Deux sections de Comti s'implantent en embuscade, le I7 au soir, la première à proximité de I620, sur le Ras Tiguerguert, la seconde (en réalité 3ème Section de Comti), sur le versant Est du Terga N'ta Roumi en dessous de la cote I882. Vers 3 heures du matin, le I8, la section du Ras Tiguerguert entend s'approcher sur la piste, à quelques trois cents mètres au Nord de sa position, un groupe de quelques hommes qui se dirigent vers le Nord-Est. Au jour, le groupe du Tizi Boussouil observe un groupe de femmes, qui remontent le ravin du Tacift Erzerou Bou Ziane jusqu'au confluent d'Ansor Leklat. Le soir, vers I9 heures, trois hommes, venant du Nord, descendent le sentier en direction de I430, puis obliquent à travers bois jusqu'à 1212, dans la vallée de l'Irzer Tizi N'kouillal. Ils y sont rejoints un peu plus tard par trois autres individus qui paraissent venir de la Djemaa Tissemounine. Les sections restent sur le terrain pour la nuit. La première tend une nouvelle embuscade sur la piste, à proximité d'Aïn Ilmatene. La section du Terga N'ta Roumi descend jusqu'à I370, sur le Tirilt Taouchkouacht où elle prend position face au Sud-Est et à l'Est. La section, qui était demeurée à Tikjda, quitte sa base le I9, à 2 H du matin, pour aller s'installer à Sidi Abd El Moumen. Elle est accueillie par des signaux de lampe électrique. Une fouille des environs, effectuée au lever du jour, ne donne aucun résultat. La section, qui est sur I370, trouve des traces de passage récent dans les environs immédiats de son bivouac. Le soir du I9, trois fellaghas apparaissent dans l'oued, vers Ansor Nsefa. Ils sont alors interpellés par d'autres rebelles installés dans une cache, un peu plus haut dans la paroi rocheuse. Aux premiers coups de feu tirés contre eux, d'une distance d'environ trois cents mètres, ils se dispersent entre les buissons et les rochers. Une fouille du terrain permet de retrouver une musette contenant du linge et une gourde marquée du nom de Barr Areski. Des traces de sang marquent la direction de fuite du groupe, qui a eu au moins un blessé. La section rejoint son emplacement, puis décroche à 23 heures. Elle rejoint Tikjda. La section de Sidi Abd El Moumen maintient ses embuscades et piège les pistes prés de I004 et de l'Aïn Ouled Mendil. Partisan 4 a quitté Dra El Khemis le I9 à I6 heures, pour Tikjda et le Tizi N'kouilal. Mais, cette fois ci, le terrain de chasse n'est plus le versant Sud du Lalla Khedidja, mais la portion de la R.N. 33 entre le Tizi N'kouilal et le Col De Tirourda, et, plus précisément la crête du Djurjura entre les cotes 1915 et 1951. L'implantation des embuscades et la pose des mines et pièges s'effectue dés la nuit tombée. Vers minuit, une mine explose à proximité de 1916, sans résultat apparent. Embuscades et postes d'observation sont maintenus au cours de la journée du 20 et de la nuit suivante. De nouveau, une mine explose, sans résultat, à proximité de 1916, vers 2 heures du matin, le 2I. De nouveau, embuscades et observation pour vingt-quatre heures. Le 22, à 5 heures, un poste de guet aperçoit deux hommes sur la piste qui franchit la crête entre 1915 et 1916. Puis, un peu plus tard, deux autres rebelles, dont l'un est armé d'un P.M. Mat. L'un et l'autre groupe sont hors de portée des armes de la section. Une mine du réseau de pièges posés autour de 1951 explose vers 8 heures. Une patrouille va reconnaître le lieu de l'explosion. De larges traces de sang balisent la direction de fuite de l'individu qui a actionné le piège. Son corps est retrouvé à plus de huit cents mètre de l'endroit où il a été blessé, en direction de la Grotte aux Singes. À 2I heures, le commando décroche et rejoint le Col du Tizi N'kouilal, où il bivouaque. Au jour, le 23, il procède au ratissage du Tabbourt Amellelt jusqu'à Ansor Tagergourt, traverse l'Irzer Tizi N'kouilal, et retrouve ses véhicules sur la nationale 30. Retour à Dra El Khemis pour I4 heures. La C.C.A.S., partant du Col du C.A.F., fouille la partie haute du versant Sud du Djurjura, entre Tizi Goulmine et la cote 2054, avant de redescendre par Iril Guofrane et Tanagount. Le 20, la 1ère Section de Comti s'est déplacée vers le Nord, sur I547, tandis que l'autre section se maintient autour de I004. La 1ère Section aperçoit, vers I9 H 30, deux hommes qui remontent par le ravin d'Aïn Ilmatene et se dirigent vers le Nord-Est. L'un deux, porteur d'un Garand, est coiffé d'un béret gurka noir. L'autre est armé d'un Enfield 303 et chargé d'un sac. Dés la nuit tombée, une embuscade est poussée sur le passage repéré, au Nord de 1351. La 4ème Compagnie procède au regroupement des populations de la vallée de l'Oued Ed Douss, sur les deux aires prévues, de Karrouba et de Taourirt Amar. Le 2I juillet, le général commandant le corps d'armée d'Alger passe l'inspection de la 3ème Compagnie. Le dimanche 24, École d'Escalade à la Main du Juif, sous la protection de Comti. Partisan 4 repart le 27 et rejoint le Tizi N'kouilal par Maillot et la R.N. 30. Le but de l'opération est la remise en état de la Nationale 33, à la hauteur du Point de Vue, cote I638. À cet endroit, la route en corniche a été plusieurs fois sabotée et ne permet plus que le passage de piétons ou d'animaux de bât. Sa réfection doit permettre le passage des camions et l'intervention rapide depuis Tikjda et Bouïra jusqu'au Tizi N'kouilal et au Col De Tirourda. Tandis que les hommes de trois sections se transforment en cantonniers, la 4ème Section assure la protection rapprochée du chantier. Une protection plus lointaine est confiée au réseau de mines et pièges installés dés l'arrivée sur les passages et points sensibles des environs. Le soir, les embuscades reprennent tout au long de la Nationale 33. Vers 3 heures du matin, le 28, deux mines explosent, sans résultats. Les travaux reprennent au petit jour. Un poste de guet, placé sur 1916, aperçoit, en coure d'après-midi, deux H.L.L. sur I840, en direction de la Grotte aux Singes. Les travaux se terminent tard dans la journée du 29, et le Capitaine Gaston peut rendre compte que la R.N. 33 est praticable aux G.M.C. de Bouïra jusqu'au Tizi N'kouilal, où elle rejoint la Nationale 30. Embuscades pour la nuit du 29 au 30. Retour à Dra El Khemis le 30 matin Le 28 juillet, le Commandant Maraval entraîne le bataillon dans les Azerou pour y rechercher des caches et abris, repérés sur photos aériennes, principalement dans les ravins du Chabet Irzer Tiserift, et du Chabet Ouisakan. Le convoi P.C., C.C.A.S., part de Porcher à 4 H I5 et incorpore au passage la Section Engins, la 1ère Compagnie et la Harka d'Irhorat. Débarquement au carrefour de l'ancien village de Guendour. Les camions poursuivent leur route jusqu'au poste d'Aïn Allouane, où ils font demi-tour pour se rendre à El Esnam. Progression par la piste qui mène au Moulin d'Afoud, traversée à gué de l'Acif Boudra vers le confluent de l'Oued Emmeroudge, et escalade par l'Ouest du Ras Ti Assassine. La 1ère Compagnie prend position sur 654, et le P.C. sur 685. Entre les deux, la C.C.A.S.. La Harka d'Irhorat s'installe entre 685 et 667. La 3ème Compagnie, descendue à pied d'Aïn Allouane, assure le bouclage Est, par deux sections sur la piste du Chabet Bouchaven, et une section sur la piste entre l'Irzer Tisserift et le Chabet Ouisakan. La 4ème Compagnie, venue à gué par l'Oued Ed Douss, remonte vers le confluent des deux oueds, en 453. La 1ère Compagnie la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat commencent le ratissage du terrain en direction du Sud-Est, tandis que chacun des éléments du bouclage procède à la fouille des environs immédiats de sa position Des traces récentes de passage sont relevées sur 605 par la harka, traces qui conduisent à la découverte d'une réserve d'eau fraîche, à proximité de deux abris en cours de construction. La 4ème Compagnie relève des empreintes de pataugas dans le ravin du Chabet Irzer Tisserift. La 1ère Compagnie, puis la C.C.A.S., trouvent également des caches, et, dans l'une d'elles, du matériel de cuisine ainsi que des pelles et des pioches neuves. Les occupants habituels des lieux, alertés sans doute par la mise en place des unités, ont basculé vers l'Est, de l'autre coté de l'Oued Barbar. Une unité du I9ème R.C.C., qui opère vers Taourirt Tazegouart, prend sous son feu un groupe de six rebelles, qui font demi-tour et reviennent vers Akboub. Une section de la 1ère Compagnie se camoufle dans le Koudiat El Alfa, pour une mission d'observation de 24 heures. Les camions sont retrouvés sur la piste qui longe l'Oued Ed Douss, au Sud d'Akarroui Irricen. Retour aux cantonnements en début d'après-midi. À 22 heures 50, la C.C.A.S. envoie deux scout-cars à Tirilt M'tilguit, où le poste du maghzen de la S.A.S. d'Irhorat est harcelé. 

Août

Le Chasseur Noël Guerin, du poste de Bellevue, est accidentellement blessé d'un coup de feu, le 1er août. Il est évacué par hélicoptère sur l'hôpital de Tizi Ouzou. La 4ème Compagnie poursuit ses travaux d'aménagement des villages de regroupement de Karrouba et de Taourirt Amar. La Section Engins de la C.C.A.S. relève pour une nuit le maghzen d'Irhorat au village de Tirilt M'tilguit. Les 4, 5 et 6 août, le bataillon effectue, entre le Tizi N'kouillal et l'Azerou Madene, une opération de fouille du versant Sud du Djurjura, paroi très abrupte, parsemée de buissons. Elle est une zone refuge des mousseblines de la fraction I du secteur 322/4, et de ceux des Aït Ouabane, lorsqu'ils sont pourchassés sur le versant Nord de la montagne. L'opération prend le nom de code de "Grattoir". Le Commandant Maraval emmène avec lui un sous-groupement de fouille, directement commandé par le Capitaine Gelpi, composé de toutes les harkas du bataillon : Harka d'irhorat, commandée par le Sous-Lieutenant Duplantier, Harka d'Aïn Allouane, avec le Sergent-Chef Harki Arezki, Harka d'El Esnam, (Adjudant Andreux); le Sous-Lieutenant Commère prend le commandement de la Harka de Merkalla, renforcée de la Section Inter. Le Sous-Lieutenant Le Vasselot et la section de Guendour complètent l'effectif du sous-groupement, également renforcé de la Section Engins du Sous-Lieutenant Maure. Un sous-groupement de protection, commandé par le Capitaine Scheibling et constitué de deux sections de Partisan 4 et de deux sections de Comti, est chargé d'assurer la sécurité des abords de la zone de fouille, ainsi que celle des deux bivouacs nocturnes prévus. Le convoi démarre de la Ferme Porcher à 6 heures, et, par Tikjda, rejoint le Tizi N'kouilal, où l'on débarque à 9 heures I5. Les véhicules vides redescendent sur Maillot par la R.N. 30. Tandis que les sous-groupements progressent vers leurs bases, les sections des Sous-Lieutenants Maure et Le Vasselot prennent position au Tizi N'kouilal, pour assurer une base arrière au bataillon. Les unités empruntent la Nationale 33 jusqu'à la fontaine. De là, elles gagnent la crête, qu'elles occupent, de 1915 à 1916. Le P.C. s'établit sur 19I6. Une première fouille du versant, jusqu'à la barre rocheuse, qui le coupe à quelques cinq cents mètres du sommet, débute à I4 heures. Elle permet de retrouver plusieurs cadavres anciens, partiellement dévorés par les chacals. Retour au sommet, où les bivouacs s'organisent Nuit calme, sous la protection des embuscades de Comti et de Partisan 4. La fouille reprend le 4 août. La barre rocheuse est franchie par les ravins des oueds desséchés qui sillonnent la paroi. Au pied de la barre, le Sous-Lieutenant Commère découvre un abri sous roche, pour deux ou trois hommes, qui semble avoir été occupé au cours de la nuit précédente. Le matériel de cuisine qu'il contient est détruit, l'emplacement est miné. Le Commandant Maraval et le groupe P.C. rejoignent l'endroit, tandis que la fouille se poursuit, bien monotone en ce qui les concerne. Le commandant avise un superbe rocher qui se dresse à faible distance, et dont la vue réveille ses instincts de grimpeur. Le caillou n'est pas extraordinaire, mais son escalade fera bien un peu passer le temps. Il se déséquipe et se dirige vers le pied du rocher tentateur. La face Nord en est trop facile, offrant des marches d'escalier presque régulières. La face Sud au contraire, en surplomb d'une barre, vaut la peine que l'on essaie de l'escalader. Fosse, Le Sergent-Chef de l'équipe radio intervient. - Vous ne prenez pas d'arme, mon commandant ? - Pour quoi faire ? - Ça n'est pas prudent. Prenez ma carabine. Le Patron hausse les épaules... et prend la carabine, qu'il passe en bandoulière. Puis il s'attaque au rocher. Très bien, ce rocher. Il est solide, et les prises sont sûres. Le Commandant Maraval Se sent en forme. L'escalade se poursuit sans difficulté majeure. Une main au sommet, puis l'autre. Il passe la tête,... et reste là, le souffle coupé. Sur la terrasse sommitale, de vingt mètres carrés peut-être, trois fellaghas sont étendus, lui tournant le dos, face à l'escalier par lequel ils sont arrivés au sommet. Doucement, doucement, le corps bien collé au rocher, (par chance ses deux pieds sont bien assurés sur une petite vire), il passe la carabine par dessus sa tête, et, coup sur coup, presque en rafale, ajuste les trois hommes. Puis il reprend son souffle et se hisse sur la plate forme. Deux des rebelles sont morts, le troisième est blessé. À coté d'eux un revolver modèle I892, une paire de jumelles et quelques papiers. Il s'agissait des locataires de la cache découverte par le Sous-Lieutenant Commère, Un quatrième fellagha est capturé à proximité par les harkis du Sergent-Chef Arezki. En bas, parmi le personnel du P.C., après l'émotion de la première minute, chacun a poussé un soupir de soulagement. Deux chasseurs escaladent les saillies de la face Nord, rejoignent le commandant et font descendre le blessé. Le Sergent-Chef Fosse ne cesse de répéter : - Hein, mon commandant, sans ma carabine..! Un hélicoptère vient chercher le blessé et le prisonnier pour les conduire à Maillot, où l'O.R. du 50ème R.A, les attend. D'autres caches, vides celles là, sont découvertes et détruites dans la partie basse du versant. À I8 heures, les unités de fouille remontent la pente vers leurs bivouacs, l'hélicoptère est revenu avec l'officier de renseignements et les prisonniers. Ils sont immédiatement partis avec les sections de Comti, pour vérifier les renseignements. Le 5, la fouille commence à 7 heures 30, mais en direction du Nord cette fois, vers la R. N. 33, qui serpente en contrebas, à quelques cinq cents mètres de la ligne de crête. Arrivées à la route, les unités se dirigent vers le Tizi N'kouilal. Le Commandant Maraval et le P.C. repartent directement du bivouac vers le col, où arrive le convoi, retour de Maillot. Embarquement à I3 heures, Retour à Bouïra par la R.N. 33 et Tikjda. Sur renseignement situant cinq rebelles en Forêt De Bouïra, une section de la 1ère Compagnie, les Sections Intervention et Engins de la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat, effectuent, le 7 août, le ratissage de la forêt, d'Ouest en Est, tandis que la 4ème Compagnie, après franchissement à gué de l'Oued Ed Douss, assure le bouclage sur la crête de Tirilt M'tilguit. R.A.S. Sous le vocable "Plaine", les 1ère, 3ème, 4ème Compagnies et la C.C.A.S., vont établir, du 8 août aux premiers jours de septembre, un réseau quotidien d'embuscades, de Bouïra à la Forêt des Azerou, entre la R.N. 33 au Nord, et l'Oued Ed Douss au Sud.@ Chaque compagnie se voit attribuer un secteur dans lequel, jour et nuit, une section tendra deux embuscades : - 1ère Compagnie : Ras Bouïra - 3ème Compagnie : Forêt El Haïzer - 4ème Compagnie : Vallée de l'Oued Ed Douss - C.C.A.S. : Forêt de Bouïra Malgré cette servitude opérationnelle, la 1ère continue à assurer la protection du chantier du Génie à Bellevue, et détache un élément à Tirilt M'tilguit, pour y relever le maghzen de la S.A.S.. Les examens du C.A.T. 1, se déroulent, le 8 août, à la Ferme Porcher. Le 10, la Section Engins relève la 1ère Compagnie à Tirilt M'tilguit. Le I2, le Capitaine Lonchampt prend le commandement du bataillon, pour la durée de la permission du chef de corps. Partisan 4 est reparti, le 10 en fin de journée, pour Tikjda et le Tizi N'kouilal. Débarquement à 20 heures au col. Marche d'approche vers le sommet du Lalla Khedidja par le Nord, et descente des lacets de la face Sud. Les sections s'installent en embuscades, protégées par des mines, sur I870, I784, I829 et I566. Le 11, sur I566, la section du Sous-Lieutenant Mondoloni intercepte un rebelle, qui est abattu. Il s'agit d'un djounoud du Commando Régional 322, (la vingtaine de survivants de l'ex-katiba 322), Amara Hamidi. Il était armé d'un pistolet mitrailleur Beretta, qui est récupéré. Le soir, les embuscades précédentes sont maintenues; une nouvelle est tendue à la source de Tala Rana. Le lendemain, I2 août, la Section Mondoloni intercepte trois fellaghas. Deux d'entre eux sont abattus. Il s'agit de Bechekou Mohamed et de Meziani Moussa, mousseblines locaux. Le troisième, bien que blessé, réussit à s'enfuir. Une grenade et des documents sont saisis. Un peu plus tard, à I8 heures, la section du Sous-Lieutenant Fontanesi tue un H.L.L. qui ne peut être identifié. Mouvement des sections à 20 heures. La Section Mondoloni prend position autour de la source de Tala Rana. Celle du Sergent Chef Patronne au Nord de Belbarra. À 6 heures du matin, le I3, les guetteurs de la Troisième Section ouvrent le feu sur un isolé, qui est blessé, mais réussit à disparaître dans le maquis. Un peu plus tard, les mêmes prennent sous leur feu deux individus, dont l'un est abattu. Au cours de la nuit suivante, deux mines explosent, sans résultat, autour de 17 84. Le commando décroche le I4, vers I7 heures, et rejoint ses véhicules à Saharidj. Retour à Dra El Khemis. Pendant ce temps, un incendie s'est déclaré, le I4 août, sur le Chapeau de Gendarme (le Taouialt). Par chance, le vent est nul. Les 1ère et 3ème Compagnies mettent chacune une section à la disposition des Eaux et Forêts, qui parviennent à éteindre le sinistre avant qu'il n'ait pris de l'extension. Le I6, la Harka d'Irhorat, en embuscade dans la Forêt de Bouïra, abat le nommé Amzil Akli Ben Amar, qui tenait le maquis depuis le début de la rébellion. Le même jour, Partisan 4 repart une nouvelle fois pour le TIZI N'kouilal, Deux sections escaladent le Lalla Khedidja et redescendent sur le versant Sud, pour se mettre en embuscade sur I870 et I566, tandis que les deux autres sections se transforment en Entreprises de Travaux Publics. Il s'agit de procéder à la réfection et à l'élargissement de certaines parties de la Nationale 30, entre la maison cantonnière et le Tizi N'kouillal, afin de la rendre praticable aux chars du I9ème R.C.C.. Le soir, les sections de travailleurs s'installent en bivouac à proximité des chantiers. Les travaux reprennent, le I7, après une nuit calme. Les sections d'embuscade laissent en place des postes d'observation et patrouillent dans les environs. Au cours de leur périple, elles constatent que les cadavres des rebelles abattus au cours des accrochages des 11 et I2 août ont été ensevelis. Le 18, les deux sections de I870 et I566 s'alignent entre I870, I784 et I566 et ratissent le terrain, d'Est en Ouest, jusqu'à la R.N. 30, où elles retrouvent les sections du chantier. Nuit calme sur place. La remise en état de la route se termine au cours de la matinée du I9. Partisan 4 regagne sa base. Le I7 août, le Capitaine Lonchampt entraîne les 1ère, 3ème, 4ème Compagnies, et la C.C.A.S,, dans une rapide opération de ratissage de la Forêt d'El Haïzer, où l'on suppose que se trouve un des refuges de l'Adjudant Mohamed Demouche. La veille, la 3ème Compagnie a mis en place des postes d'observation sur le Koudiat Tazaouit et le Koudiat Akorobouri, ainsi que sur les points cotés 666 et 580. Le convoi quitte la Ferme Porcher à 5 heures 20, pour s'arrêter, une demi-heure plus tard en arrière de la dorsale Est-Ouest de la Forêt d'El Haïzer, au Nord de 680. Le P.C. prend position sur 680. La C.C.A.S. progresse jusqu'au Koudiat Tazaouit. La 1ère Compagnie s'arrête sur 620, huit cents mètres plus au Nord. La 4ème Compagnie prend place entre les deux. La 3ème occupe la croupe Est du Chabet Boutiguer, de 666 à 580. La fouille de la zone commence à 6 heures 30. La C.C.A.S. et la 1ère Compagnie découvrent des traces d'occupation récente de bivouacs, ainsi qu'une cache, dans les ravins au Sud et à l'Est du Koudiat Akorobouri. À 8 H , la 3ème Compagnie aperçoit, au Nord du Koudiat Bou Ariani, deux rebelles, qui se dirigent vers la Forêt des Azerou, hors de portée de ses armes. Les compagnies traversent l'Oued Tassala au Sud de Tirilt M'tilguit, pour aller retrouver le convoi sur le Ras Tikbouch. Retour aux cantonnements pour 10 heures 30. Le lendemain, par suite de l'enrayage d'une arme, un élément de la 3ème Compagnie, resté en embuscade au Sud du Koudiat Akorobouri, manque l'interception d'un fellagha, qui avançait tranquillement sur la piste, et qui plonge à la hâte dans le ravin voisin. Le 19, les couleurs sont hissées pour la première fois sur le poste qui domine le village de regroupement de Tirilt M'tilguit. Son implantation s'est avérée nécessaire à la suite de plusieurs accrochages entre les rebelles et le Maghzen de la S.A.S. d'irhorat, dont dépendait le village. Juché sur l'éperon terminal de la falaise Ouest de l'Oued Tassala à son confluent avec l'Oued Ed Douss, le poste surveille le village, autour duquel se sont regroupés, au fil des mois, les habitants des mechtas isolées de la rive Nord de l'Oued Ed Douss. Il barre le dernier passage d'infiltration rebelle vers Irhorat et la plaine d'Haïzer. Un groupe de combat de la C.C.A.S., commandé par un sergent, constitue la garnison du nouveau poste, où il relève le groupe de la Section Engins qui s'y trouvait. Le Harki Rahal Djaou, de la 4ème Compagnie, se présente, ce 20 août matin, au Capitaine Bigot. D'après "les femmes" - qui savent toujours tout, et se le communiquent en chaîne, de bouche à oreille - le commissaire politique de la fraction et ses gardes du corps se cachent, depuis la veille, dans une mechta abandonnée, non loin de la piste, entre Goumgouma et Le Goulib. À 11 heures 30, la troisième Section est embarquée sur des véhicules, qui foncent vers la bicoque et la cernent. Aux sommations faites par le capitaine, répondent deux coups de fusil de chasse. Un groupe manoeuvre, sous la protection des fusils-mitrailleurs, utilisant un angle mort. Un lancer de grenade vient à bout de la résistance. Abbas Saïd, sergent politique, qui doit à la couleur de sa chevelure son surnom de "Rougi", et Zamoun Saïd Ben Saïd, sont morts. Tapi dans un angle de la pièce, Bouraïne Mohand Tahar est capturé, indemne. Un fusil de chasse, un revolver à barillet, des cartouches, et trois grenades, sont saisis, ainsi que quelques relevés de cotisations au F.L.N.. Le dimanche 2I, distribution des prix à l'école d'Aïn Allouane, sous la présidence du Colonel d'Arrouzat, commandant le Secteur de Bouïra, qu'accompagnent le Commandant Lonchampt et le Lieutenant Fabre. Patrouille renforcée de la 1ère Compagnie sur la crête du Djurjura, en direction du Lac Goulmine, le 22 août, tandis que le Capitaine Lonchampt accompagne à Tikjda un délégué du Ministère de l'Education Nationale en mission,Partisan 4 quitte sa base le 23 à I6 heures. Débarquement à Tikjda, pour, en début de nuit, progresser jusqu'à Tacca, par la piste d'Iril N'zerouine. Les sections se répartissent entre I004, Aïn Ilmatene, Aïn Tissirert et Tacca, installent des pièges et des mines sur les pistes d'accès, et tendent des embuscades. Nuit calme. Le 24, des patrouilles effectuent une reconnaissance jusqu'à Tala Rana et Belbarra, tandis que les postes de guet restent sur place. Depuis Tacca, les guetteurs de la 1ère Section observent un groupe de cinq hommes dans le Tacift Issiridene, en direction de Taourirt, hors de portée des armes, Les embuscades restent en place pour la nuit du 24 au 25, et la journée du 25. En fin d'après-midi, la Section Patrone procède à la fouille des mechtas désertes de Taourirt, puis, par Tala M'cherba, descend se placer en embuscade autour du carrefour de pistes de Tala Bou El Ma. Les trois autres sections s'organisent autour du noeud de pistes 917, an Nord de Tala Mbelfiade, où elles passent la nuit. Au petit jour, le commando rejoint les positions de la journée précédente. La 1ère Section relève, dans Tacca, les traces du passage d'un ou deux individus au cours de la nuit. À I3 heures le Capitaine Gaston donne le signal du départ. Les sections, de part et d'autre de la piste d'Oubdir à Taourirt Tazegouart, ratissent le terrain, en direction du Sud, jusqu'au point de rendez-vous avec le convoi, prés d'Oubdir. Retour au camp. Les libérables du contingent I958/1B, qui vont quitter l'Algérie le lendemain, déposent une gerbe au pied du Monument aux Morts du 22ème B.C.A., en hommage à leurs camarades tombés au combat. Partisan 4 repart le 29 août dans la soirée, pour participer à une opération du Quartier des Ksars, dans la région de Sebkha. Le 30, après intervention de l'aviation, roquettes et mitraillage sur une zone où des mouvements suspects ont été décelés, le commando ratisse le flanc du Djebel Tiksbin, et débusque un groupe de quinze à vingt rebelles, qui réussissent à franchir la barre rocheuse du Zaalellou, entre les mailles trop écartées du bouclage. Retour dans la soirée du 30. Quelques jours durant, une section de la 4ème Compagnie est affectée à la protection de la récolte des figues dans la vallée de l'Oued Ed Douss. La troisième Compagnie reçoit, le 3I août, un groupe de stagiaires de la 27ème D.I.A., détachés à l'École d'Escalade du 22. 

Septembre
 Le convoi de Partisan 4 rejoint, le 1er septembre, le plateau de Saharidj, où le commando débarque. Les sections se dirigent vers Tala Rana, pour y installer un réseau de mines et pièges, puis se fractionnent en embuscades autour de Belbarra, de la source de Tala Amar, et dans le ravin de l'Acif El Bal. Ces embuscades sont maintenues jusqu'au 4 septembre matin, sans résultat. Les sections décrochent alors, de façon à ce que leur départ ne passe pas inaperçu,... mais elles laissent derrière elles le champ de mines soigneusement installé au cours de ces trois journées. Le 50ème R.A. est chargé d'y venir jeter un coup d'oeil de temps à autre. Le 3 septembre, le Harki Ziregue Belkacem est accidentellement tué d'un coup de feu au poste de Dra El Khemis. Le dimanche 4 septembre et le lundi 5, l'Ecole d'Escalade fonctionne à plein rendement à la Main du Juif, sous la protection de la 3ème Compagnie. Le 50ème R.A. signale, le 6, qu'un fellagha a été victime d'une mine posée par Partisan 4 autour de la source de Tala Amar. Le corps, demeuré sur place, a pu être identifié, mais l'arme du mort a été récupérée par ses compagnons. Par la route de Tikjda, Partisan 4 gagne, le 7 au soir, le Col du Tizi N'kouilal, où les sections mettent pied à terre. par la R.N. 33, elles rejoignent le Col de Tizi N'aït Ouabane, au Sud duquel le dispositif d'embuscades se déploie sur le pourtour du bassin supérieur de l'Oued Selloum. Au cours de la nuit, deux mines explosent en I650, sur la piste, qui, du Tizi N'aït Ouabane descend vers le village de Selloum. Sans résultat. Les sections restent en place jusqu'au 9, et décrochent pour retrouver leur convoi au Tizi N'kouilal. Retour à Dra El Khemis, tandis que le bataillon opère sur les crêtes du Djurjura, dans le cadre de l'opération "Dent du Lion". Depuis un mois, les embuscades de l'Opération "Plaine" quadrillent de jour et de nuit la partie basse du Quartier du 22, de Bouïra à la Forêt des Azerou, entre le pied de la montagne, au Nord et l'Oued Ed Douss, au Sud. Les sections de Comti grenouillent en permanence dans la vallée de l'Oued Adjiba, et Partisan 4 se livre, de temps à autre, à la chasse libre en Forêt des Azerou, lorsqu'il n'opère pas dans la région de M'zarir ou sur les pentes du Lalla Khedidja. Il est donc logique de penser que les deux douzaines de survivants des O.P.A. locales, renforcés peut être de quelques hommes du Commando Régional 322, se sont réfugiés sur les hauteurs du Djurjura, pour y attendre que la situation redevienne calme en plaine. Quelques renseignements semblent confirmer cette façon de voir. Le Capitaine Lonchampt dispose des 1ère, 3ème et 4ème Compagnies et de la C.C.A.S.. Le convoi, P.C., C.C.A.S. et 4ème Compagnie, quitte la Ferme Porcher à 4 heures 30, pour rejoindre Tanagount, par Merkalla. Débarquement à l'entrée du village. Le P.C. et la C.C.A.S. escaladent plein Nord, en direction d'Aougni Soules, la 4ème Compagnie, que commande le Lieutenant Favier, occupe 1173, au Nord de la piste, en direction de la Dent du Lion. La 1ère Compagnie a reçu le renfort de la Harka d'Irhorat. L'ensemble, aux ordres du Lieutenant Martin, gravit le versant jusqu'à la Dent du Lion, et prend position à l'Est du sommet, face au Sud, en liaison avec la 3ème Compagnie du Lieutenant Sommeron, parvenue sur 2117 par le Tizi Goulmine. À 6 heures 40, le Lieutenant Sommeron signale un groupe de rebelles armés, qui semblent sortir de la forêt de cèdres d'Aougni Soules et se dirigent vers I476. Cinq d'entre eux sont vêtus de tenues militaires. Trente minute plus tard, un groupe - peut-être le même - est repéré vers I659. Une section de la 3 fouille cette zone et y trouve une grotte, qu'elle grenade. Peu avant 9 heures, les Chasseurs Meziani Tayeb et Barika El Hadj, de la 1ère Compagnie, se blessent sérieusement, au cours d'une chute dans les rochers qui hérissent le versant, en dessous de Tizi Guefis. Au prix d'énormes difficultés, ils sont ramenés jusqu'au P.C., où l'on balise une D.Z. pour l'hélicoptère. Pendant ce temps, la Section Intervention, qui fouille les alentours de 1314, découvre un abri abandonné depuis peu de temps, qui recèle du ravitaillement et du matériel de cuisine, puis, un peu plus tard, une cache qui contient des pièces d'habillement. La 3ème Compagnie trouve dans le bois, cinq cents mètres plus haut, une autre cache, qui contient, elle aussi, de l'habillement. Le ratissage se termine à midi. Les compagnies retrouvent les véhicules à l'Ouest de Tanagount. Retour aux cantonnements. Partisan 4 quitte za base, le I2 septembre à I3 heures, pour Sélim, où le commando abandonne les véhicules, pour un raid de vingt-quatre heures en Forêt des Azerou. Progression jusqu'à 804, où les sections se dispersent sur les différentes pistes de la forêt, pour y installer leurs pièges et leurs embuscades. La découverte de trois douilles, fraîchement tirées, de munitions de carabine américaine, laisse supposer un passage assez récent de l'adjudant, chef du commando 322, qui détient une arme de ce type. Nuit calme, de même que la journée du I3. Partisan 4 se replie en fin de journée sur Sélim, y retrouve ses véhicules et rentre à Dra El Khemis. Le Capitaine Nodot, qui commandait la 4ème Compagnie en I957 - I958, et qui a été l'un des meilleurs artisans de l'action pacificatrice du bataillon, tant dans le Douar Haïzer, qu'ensuite à El Esnam, rejoint le bataillon, sur sa demande, après deux années passées en Métropole. Il est affecté au commandement de la C.C.A.S.. Le I4, deux sections de la 1ère Compagnie vont s'installer sur I476, à la corne Sud-Est de la Forêt d'Aougni Soules, pour une mission d'observation et d'embuscade de quarante-huit heures. La Harka d'Lrhorat, embarquée sur camions à I5 heures, est conduite au refuge du Tizi N'kouilal, pour y effectuer un bouclage. En fin d'après-midi, les camions de Partisan 4 emmènent le commando à la maison cantonnière d'Aïn Zebda, sur la R.N. I5, cinq kilomètres avant d'arriver au Col de Tirourda. Les sections échelonnent leurs embuscades tout au long de la crête, sur I709. Dans le courant de la matinée du I5, un moussebel local, non armé, vient donner dans une embuscade et est abattu. Le commando est maintenu en place jusqu'au I7 septembre, sans autre incident. Retour à Dra El Khemis. Le I9, l'officier de renseignements procède à l'arrestation du nommé Bellal Lakdar, dit "Marché Noir". Départ de Partisan 4 pour les Azerou, suivant les rites habituels. Débarquement à Sélim, passage à 804, pose de mines et pièges sur les différentes pistes. Puis, les sections descendent jusqu'à 576, par l'arête du Timergas. Embuscades pour la nuit, Au jour, mise en place d'observatoires et de pièges sur 576. Le commando rejoint Sélim avant la nuit, laissant derrière lui le champ de mines qu'il à mis en place. Retour à la base. Pour en repartir le 2I, par Tikjda, jusqu'au Tizi N'kouilal, où l'on débarque. Progression jusqu'au sommet du Lalla Khedidja et descente sur Tala Rana et Tala Amar, où les sections prennent position pour la nuit. Au cours de la matinée du 22, un moussebel est abattu, sur la piste de Tala Amar. Son arme est récupérée et son cadavre piégé. Le reste de la journée est calme, ainsi que la nuit. En fin de matinée, deux hommes, venant du Nord-Ouest, sont aperçus alors qu'ils traversent les ruines de Belbarra, en direction du ravin de l'Acif El Bal. Une patrouille découvre un obus de I05, non explosé, prés de la piste, vers 1112, et le piège. Nouvelle nuit sur le terrain et retour à Dra El Khemis en fin de journée, après avoir rejoint le convoi à Saharidj. Dés que le retour du Capitaine Nodot a été connu dans les villages du Douar Haïzer, çà a été le défilé ininterrompu de ses anciens "paroissiens" de Tirilt N'seksou, d'Irhorat, de Tifticine, d'El Massar, de l'Oued Emmeroudje, de Tilinaz, de Sidi Salah... Ouchene Rabah, le chef de village d'El Massar, et Tabti, et aussi Mohamed Berrouche, ancien responsable F.L.N. de Tirilt N'seksou, qui, à sa sortie de prison, était venu demander l'aman; Taïl Ali, maintenant caporal au maghzen de la S.A.S.; Karoun, et le Caporal Douane, le fils de l'ancien combattant assassiné par les fellaghas, Zouaghi Mohamed, et même le "Cheikh" Zouiche Ali, "Si Ali El Hadj". - C'est bien, mon capitaine, tu es revenu. M'leh !! Le lendemain, une délégation est venue le trouver. Après les interminables salutations d'usage, le problème est abordé. Avant les "événements", tous les ans, lors de l'équinoxe d'automne, les hommes du Douar Haïzer gravissaient la montagne du Djurjura, pour se rendre en pèlerinage à la Dent du Lion. Cela s'est toujours fait. Le soir, autour du feu de camp, il y avait des chants et des prières. Et le lendemain, tous ensemble, on mangeait le méchoui, avant de redescendre dans la vallée retrouver les besognes quotidiennes. Bien sur, ces années dernières, il n'était pas question de renouveler ce pèlerinage, à cause des "sauvages". Mais, maintenant que la paix est revenue sur le douar - "Allah en soit loué ! " et que tous les hommes sont armés par la France, ce serait une belle et grande chose, si tu voulais, mon capitaine. Ce n'est pas les trois ou quatre "chacals" qui rôdent dans la forêt qui peuvent nous en empêcher. Le Capitaine Nodot est d'avance acquis. Il pense qu'une telle démonstration aurait une immense répercussion, non seulement sur les populations déjà ralliées des Douars Haïzer et Innesmane, mais aussi - par téléphone arabe interposé - sur les habitants de tous les douars environnants. Il en persuade facilement le Commandant Maraval qui obtient du colonel commandant le secteur l'autorisation demandée. Nouvelle réunion des responsables des différentes fractions du douar. Nodot précise à ses interlocuteurs que ce pèlerinage est leur affaire. Ce sont eux qui l'organisent, qui en assurent la protection. Il y viendra en invité, sans armes. La date du pèlerinage est fixée au 22 septembre. Ce jour là, les G.M.C. du bataillon amènent à Merkalla les hommes de tous les villages d'Haïzer. Il y a là ceux d'Aïn Allouane et de Taougnit, avec le Sergent-Chef Harki Arezki. Ceux d'Irhorat, de Tifticine et d'El Massar, avec Ouchene Rabah et Ouchene Mohamed. Ceux du Ras Bouïra et de l'Emmeroudje, et, bien sûr, ceux de Merkalla et de Tassala. Un peu plus de deux cents hommes, tous en armes. Le Capitaine Nodot est au rendez-vous, accompagné du Capitaine Bermond, du Sous-Lieutenant Commère et du lieutenant, chef de la S.A.S. d'Irhorat. Aucun deux n'est armé. Quelques mulets, conduits par des chasseurs, portent les moutons promis au sacrifice et le bois pour les cuire. On se met en route. La montée commence par le flanc Ouest de l'Akarrou N'chott. Le Sergent-Chef Arezki prend la tête de l'avant garde. Puis l'on pénètre dans la forêt de cèdres, où le sentier serpente entre les arbres et les rochers, jusqu'au minuscule refuge de l'Aïn Tala Guicen, dernier point d'eau, où l'on refait le plein des bidons et des guerbas. Au dessus, c'est la pente abrupte et rocailleuse, dénudée jusqu'à la crête, piquetée ça et là de cèdres maigrelets, égarés entre les dalles rocheuses. Les mulets avancent encore un peu, jusqu'à l'endroit où le sentier vient buter sur la roche nue. Fagots et moutons sont déchargés et pris à dos d'homme. Les muletiers et les bêtes redescendent vers Merkalla, tandis que la colonne serpente entre les rochers et les éboulis pour arriver au sommet. Rassemblement joyeux sur le méplat sommital, au pied du pylône géodésique qui marque la cote 2I23, légèrement au dessus de la "Dent Du Lion". Tandis qu'à l'Ouest le soleil disparaît dans une brume orangée, chacun prépare son campement, déballe ses provisions. Arezki met en place ses postes de garde, cependant que, par groupes, on partage le casse-croûte. Puis c'est la réunion autour du feu de camp, avec les récits des conteurs improvisés, les scènes mimées, les chants rythmés par les battements de mains. Et chacun, sur place, s'enroule dans son burnous, dans sa couverture, ou dans sa cape d'alpin, et s'endort sous un ciel envahi d'étoiles, tandis que veillent les harkis. Aucun incident ne vient troubler cette nuit de la paix retrouvée sur le Djebel Heidzer. Les premiers rayons du soleil voient les sentinelles affairées à préparer le café, dont le premier quart, bouillant, est pour le capitaine.Ensuite, c'est le concours des méchouis. Chaque village a sélectionné son mouton, élu son cuisinier, C'est à celui qui préparera le meilleur, le plus tendre, le plus parfumé d'herbes odorantes, le plus doré. Nodot doit goûter à chacun, féliciter chaque "chef", et, pour satisfaire tout le monde, déclarer que tous sont parfaits, mais que chacun à quelque chose de plus que les autres. Puis, lorsqu'il ne reste plus sur le 801 que des squelettes grattés jusqu'à l'os, la descente commence. Nouveau passage à la source de Tala Guicen, où l'eau parait encore plus fraîche qu'à la montée. Retour à Merkalla. Chacun veut remercier le capitaine. Cela n'en finit plus, cette litanie d'une joie perdue depuis des années et enfin retrouvée. Les camions repartent vers les villages. La Jeep rejoint la Ferme Porcher. Ce pèlerinage a été le sceau de la confiance réciproque qui lie les populations du Douar Haïzer et le Bataillon. Les camarades tombés depuis cinq ans ne sont pas morts pour rien. Que ne pourrait on espérer de l'avenir ? L'École d'Escalade fonctionne le dimanche 25 à la Grotte aux Pigeons, sous la protection de la harka de la 3ème Compagnie Le 26, Partisan 4 rejoint la Forêt des Azerou, en passant cette fois ci par le Col de Tikjda, où l'on quitte les véhicules. Progression par la piste de la Djemaa Toumellitine, et mise en place d'embuscades le long de cette piste en Forêt des Azerou sur 753, 711, 630 et 569. Le commando doit faire office de bouclage Est d'une opération de secteur, qui démarre le 27, à 6 heures 45, en Le Capitaine Nodot prend le commandement d'un sous-groupement composé de la C.C.A.S., du P.C., de la 1ère Compagnie et de la Harka d'Irhorat. La 3ème Compagnie viendra prendre position sur la crête Nord-Ouest de l'Irzer Bou Serdoun, et la 4ème Compagnie assurera le bouclage Sud, sur la rive de l'Oued Ed Douss. Les éléments du sous-groupement débarquent à proximité du Chabet Iril Ijbar, à la corne Nord-Ouest de la Forêt d'El Haïzer, à 6 heures 45. Presque aussitôt, en bordure du Chabet Khelifa, une section de la 1ère Compagnie découvre un bivouac, qui vient d'être abandonné par ses trois ou quatre occupants. Elle y récupère une lampe électrique, une cartouche de chasse et une enveloppe adressée à Mohand Demouche. La progression continue, d'ouest en Est, au travers de la Forêt d'Haïzer, qui est d'ailleurs plus un maquis qu'un véritable bois, mais dont la traversée dans ce sens est rendue particulièrement pénible par les multiples ravins qui la sillonnent dans le sens Nord-Sud, Vers 9 H 30, la section de Partisan 4 qui occupe 630 aperçoit trois fellaghas qui traversent la piste, cent mètres au Sud de sa position et ouvre le feu contre eux. Le dernier des trois se retourne, lâche une rafale de P.M. et disparait dans le Chabet Timergas, en direction de 605. Les compagnies se regroupent sur la rive Nord de l'Oued Ed Douss, au confluent avec l'Acif Boudra. La Section Intervention "s'étouffe" sur le terrain, autour de Sidi Amarane Tigri, et Partisan maintient ses positions d'embuscade. Les véhicules viennent chercher les autres unités, qui rejoignent leurs cantonnements pour I3 heures I5. Partisan 4 et Intervention restent en place jusqu'au surlendemain. Le 28, les patrouilles de Partisan 4 sillonnent la forêt et vont vérifier les mines et les pièges laissés lors du précédent passage. Au Nord de 567, où une grenade piégée a fonctionné, on retrouve des pansements et du linge taché de sang. Retour à Dra El Khemis dans la matinée du 29. Deux civils d'innesmane, soupçonnés de collecter des munitions pour le F.L.N. sont arrêtés le 30 septembre. Partisan 4 est reparti dans la soirée du 30 pour le poste de Tameziabt, où l'on quitte les véhicules. Progression par le Sud du Djebel Mentheut jusqu'à la Djemaa M'ta Sidi Aïssa, où les sections s'implantent en embuscades, protégées par un réseau de pièges.

Octobre
 À 5 heures du matin, le 1er octobre, un petit groupe de ravitailleurs - quatre ou cinq hommes - fait exploser une mine. L'un des rebelles est tué sur le coup. Les autres se débandent en abandonnant leurs charges, deux cents kilos de semoule. Des traces de sang indiquent que l'un des fuyards, au moins, a été blessé. Les embuscades sont maintenues jusqu'au 2 octobre dans la soirée. Au cours de la journée du 2, elles servent de bouclage, à l'Ouest d'une opération de secteur, à laquelle participe le 22ème B.C.A.. En cours d'après-midi, un groupe de quatre hommes, qui fuient devant les unités de ratissage, passe, d'Est en Ouest hors de portée des armes. À 2I heures, alors que la lune vient de se coucher, la section du Sous-Lieutenant Fontanesi quitte sa position, pour tendre une nouvelle embuscade, I200 mètres plus au Sud, au confluent de l'Oued Sidi Aïssa et de l'Oued Guergour. Les autres sections restent en place.Le commando décroche le 3, à 10 heures, après avoir piégé le cadavre du rebelle abattu, et rejoint Tameziabt par la vallée de l'Oued Sidi Aïssa. Les deux cents kilos de semoule sont ramenés pour être distribués aux harkis. Le Capitaine Lonchampt est promu chef de bataillon à effet du 1er octobre I960. Les sections de Comti sont renvoyées dans leurs compagnies d'origine, au cours de l'après-midi du 1er octobre, pour renforcer les effectifs des unités qui doivent participer, le 2, à l'opération dans le Bou Kraled. Le 2ème bureau du secteur situe dans cette région, sur la foi de renseignements, le P.C. de la Nahia, son infirmerie, ses dépôts, et le cantonnement des restes de la Katiba 322 ; 25 hommes, dont neuf seulement détiennent une arme de guerre. Départ du P.C., pour la C.C.A.S, les 1ère et 3ème Compagnies, le 2 à 6 heures, sous les ordres du Commandant Maraval. Les camions de la 4ème Compagnie se joignent au convoi au passage à El Esnam. La colonne emprunte la piste vers le Sud avant d'arriver au village de Taourirt. Débarquement au point coté 766. à 8 heures 30. Progression à pied vers le Sud. La 4 prend position sur le Djebel Tigrine; la 1ère Compagnie, un kilomètre plus au Sud, sur 675. La C.C.A.S. et le P.C. continuent jusqu'au Bou Kraled (I060). La 3ème Compagnie s'intercale entre le P.C. et la 1ère Compagnie. L'alignement se fait, face à l'Ouest. Début du ratissage à I4 h 30. Deux caches vides sont découvertes sur le versant Nord du Bou Kraled par les sections de la C.C.A.S.. Fin du ratissage sur la piste du Djebel Sidi Abd Es Slam. Les camions sont retrouvés vers Tameziabt. Retour à Bouïra pour I9 heures. Le 4 octobre, les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies fournissent chacune une nouvelle section à Comti. Le Capitaine Nodot fait activer les travaux d'aménagement du poste de Tirilt M'tilguit, de la remise en état de sa piste, et du captage d'une source proche du poste. Ce captage intéressant au plus haut point l'ensemble du village, il obtient de la municipalité de Bouïra une participation aux travaux. Par ailleurs, il fait procéder à une enquête sur les agissements de certains notables du Douar Innesmane, soupçonnés de collusion avec les rebelles. Comti reprend ses activités dés le 5. À 4 heures 30 du matin, ses sections s'implantent sur le versant Est du Taouialt, dans la région d'Aïn Isly : 1ère Section en I004, 3ème en 975, 4ème au sommet du Taouialt (I676). La 3ème Section ouvre le feu, d'assez loin, vers I8 heures, sur deux rebelles qui remontaient de l'Oued Adjiba en direction de Beni Yagoun. Les deux hommes plongent dans le ravin, vers Sélim. Partisan 4 est conduit en camions à Aïn Allouane, où le commando débarque à I6 heures 30. À la nuit tombée, les sections descendent vers la Forêt des Azerou, traversent l'Oued Tamarir à l'Est de Sélim, et rejoignent la cote 804. La 1ère Section prend position au Nord du Koudiat Aoudja, au carrefour que forment la piste et le sentier qui remonte de l'Oued Barbar. La 2ème Section descend jusqu'au confluent très encaissé de l'Irzer Tisserift et du Chabet Ouisakan. La 3ème se scinde en deux embuscades, sur 657 et 53I, et la 4ème, par la piste de la Djemaa Toumellitine à l'Oued Ed Douss, rejoint la cote 605. Nuit et journée calmes. Dans la soirée du 6, le commando remonte vers Sélim où l'attend le convoi. Retour à Dra El Khemis. Au Comti, qui a passé la nuit sur ses positions, la 3ème Section ratisse les ravins entre Aïn Tissirert et Aïn Ilmatene, et découvre dans un abri quelques pièces d'habillement et des ustensiles de cuisine. Elle détruit le tout et tend une embuscade à la source, sous 1216. La 1ère Section tend une embuscade, protégée par des mines, aux mechtas de Sidi Abd El Moumen. La 4ème Section procède à la fouille des flancs Est et Sud du Taouialt. Les trois sections rejoignent Tikjda dans la soirée. Le 7 octobre, sous les ordres du Commandant Lonchampt, les 3ème et 4ème Compagnies, la C.C.A.S., leurs harkas et un escadron du I9ème R.C.C., participent à une opération de secteur au Sud d'El Adjiba. L'objectif en est la destruction d'un groupe de mousseblines commandés par "Si Bachir". Départ de Bouïra à 6 heures. Au passage à El Adjiba, les G.M.C. du 4/I9ème R.C.C. prennent la file. Le débarquement a lieu à 7 heures à l'Ouest de la cote 478. Les compagnies s'alignent face à l'Est. Au Nord, la 3ème Compagnie, entre 346 et 474, sur lequel se trouvent le P.C. et la C.C.A.S.. La 4ème Compagnie au Sud de la C.C.A.S., prolongée sur sa droite par le 4/I9ème R.C.C.. Le mouvement de ratissage vers l'Est débute à 8 heures 40 et se termine à 10 heures 50, à hauteur du Djebel Medjin Hallouf, au Sud, et de la cote 407 au Nord. Une cache vide a été découverte par la C.C.A.S.. La 3ème Compagnie a trouvé un cadavre à demi calciné. Les unités glissent vers le Nord, franchissent la voie ferrée et s'alignent face à l'Ouest, entre celle-ci et la cote 394, dans l'ordre, du Nord au Sud : 3ème Compagnie, 4ème Compagnie, C.C.A.S., 4/I9ème R.C.C.. Le second ratissage débute à 11 heures 30 et se termine à I4 H 30, à l'aplomb de la piste de la maison cantonnière d'Iqueram. R.A.S., si ce n'est la découverte par la 4ème Compagnie d'un rouleau d'une trentaine de mètres de fil téléphonique, caché sous un tas de pierres. Retour aux cantonnements. Dans la soirée du 7, les trois sections de Comti rejoignent le chalet de l'Akouker, en vue d'une mission d'observation de plusieurs jours dans la région.Partisan 4 met sur pied, le 8, deux sections d'alerte pour une mission qui n'aura pas lieu. Les travaux des villages de regroupement de la 4ème Compagnie à Karrouba et Taourirt Amar. et ceux de la C.C.A.S. à Tirilt M'tilguit, se poursuivent activement. Le soir, les sections de Comti se répartissent les observatoires et les zones de surveillance : la 1ère Section, depuis le sommet du Tirilt Toukouacht, en direction du versant Sud-Est du Terga M'ta Roumi, avec une embuscade dans le Tacift Sif Bouiedane. La 3ème Section, depuis le chalet de l'Akouker, surveille la vallée du Tacift Sif Bouiedane en direction de M'zarir, et assure la sécurité du dispositif au Nord. La 4ème Section, en position sur l'arête du Terga M'ta Roumi, observe la cuvette du Boussouil et la vallée de l'Irzer Tizi N'kouilal, jusqu'au Col du Tizi N'kouilal. Le 10 , à 4 heures, la 3ème Section se porte sur la crête au dessus du Tizi Boussouil et de la Main Du Juif, en protection de la 1ère Section, qui fouille la face Sud-Est du Terga M'ta Roumi. La 4 assure le bouclage vers le Tizi N'kouilal. Au cours de la fouille, la 1ère Section visite les grottes de la paroi, qui ne présentent aucune trace d'occupation récente, non plus que quelques emplacements de combat. Retour à Tikjda en fin de matinée, en prévision de la relève des sections qui doit avoir lieu le 11. Sous les ordres du Commandant Maraval, le bataillon (C.C.A.S., Partisan 4, 3ème et 4ème Compagnies, rassemblés en gare de Bouïra), embarque, le 11 octobre à 23 heures, dans le train blindé qui le dépose à El Adjiba à O heure 10. Il s'agit de rechercher le P.C. de la Mintaka 32, qui serait implanté vers le Ras El Kramis, à l'Ouest de Beni Ouaggag. Progression à pied jusqu'au Col du Zaalellou où les compagnies se déploient pour la fouille du terrain À l'Est, entre 1105 et 1116, Partisan 4, que commande le Lieutenant Ville. Le P.C. et la C.C.A.S. (Capitaine Scheibling) au centre, entre Partisan 4 et la Compagnie Sommeron (3ème Compagnie), dont l'aile gauche s'appuie sur 1116. La 4ème Compagnie à été reprise par le P.C. opérationnel. Début de la progression, face au Sud, à 8 heures I5. En cours de mouvement, la C.C.A.S. découvre et détruit un abri en mauvais état, que le 2ème Bureau du secteur identifie comme une ancienne infirmerie rebelle. À 11 heures 30, le bataillon occupe la ligne de crêtes, à droite et à gauche du signal d'Azerou N'saïd (I285). Les compagnies progressent par la ligne de crête vers l'Ouest, puis vers le Nord, et occupent une nouvelle base de départ, face au Nord cette fois, entre Aïn Amris à l'Ouest et I242, sur le Djebel Takerout à l'Est. Fouille du terrain, très raviné et couvert de buissons et d'épineux, à partir de I6 heures, en remontant vers le Nord, jusqu'à la piste de Tigrine, où les véhicules sont retrouvés à I8 heures. Retour à Bouïra pour 20 heures 20. La 4ème Compagnie signale à la gendarmerie d'El Esnam, le I3, la disparition de Kaci Achour, habitant une ferme entre El Esnam et Bel Air, soupçonné depuis longtemps d'avoir des contacts avec le.F.L.N.. Dans la soirée du I4, les sections de Partisan 4, transportées par véhicules, quittent leurs camions en marche, au passage des points où elles doivent tendre leurs embuscades, entre Iqueram et Tafdet, au Sud de la R.N. 5. Elles sont reprises au petit jour, le I5 et recommencent leur manoeuvre les I5 et I6 octobre au soir. La C.C.A.S. ratisse la zone interdite de la Forêt d'El Haïzer et détruit quelques abris et cabanes dans l'oued Boutiguer, l'Iril Zirkouk et Tigoufaf. La 4ème Compagnie multiplie les embuscades autour de la Ferme Kaci et sur les confluents d'oueds à proximité d'El Esnam, et les renouvelle presque quotidiennement pendant tout le mois d'octobre. Comti détache une section aux Mechtas Belkacem, de Sidi Abd El Moumen. Ce dispositif est complété, avant le lever du jour, le I5, par l'implantation de la 3ème Section sur le sommet du Taouialt. Cette section observe, à I7 heures 30, le passage d'Est en Ouest, sur la piste située à 800 mètres au Sud de sa position, de deux rebelles, porteurs de sacs à dos, et qui paraissent armés de P.M. Mat 49. Au cours du repli de la section, après I9 heures, un chasseur fait une chute dans les rochers du flanc Est du Taouialt et se fracture le tibia. Dans l'après-midi du I5, le Chef de Bataillon Maraval accompagne madame la Générale Crépin, qui se rend à Tikjda. Dans la soirée, la 1ère Compagnie pousse deux groupes en embuscade. L'un, vers la maison forestière de Beni Ismaïl (602), l'autre vers Sidi Messaoud à (885), en surveillance de la route de Bezzit. Cette dernière patrouille est accueillie sur son emplacement d'embuscade par des coups de feu. Le Sergent Mabrouk Omrane, qui accompagnait ses éclaireurs est mortellement atteint. Sous la riposte, les adversaires disparaissent dans la nuit. Le I6, Comti fournit une section en protection des grimpeurs de l'École d'Escalade à la Pointe Reynier. La 3ème Compagnie détache un groupe à Aït Krerouf, en protection d'un bulldozer du génie, tombé en panne. À 22 heures, les guetteurs de la 2ème Section de Partisan 4, en embuscade comme les nuits précédentes au Sud d'Iqueram, ouvrent le feu, sans résultat, sur trois individus qui se dispersent aussitôt. Le I7, la C.C.A.S. et les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies, opèrent, sous les ordres du Commandant Lonchampt, au profit du I59ème B.I.A., dans la région d'Halouane. Le convoi quitte Bouïra à 4 heures. Débarquement à Merkalla à 5 heures. L'escalade commence, par la piste Ouest du Teniet Djaboub, 1ère Compagnie en tête, suivie du P.C., de la C.C.A.S., de la 3 et de la 4. À 6 heures 20, la 1ère Compagnie coiffe I308, la C.C.A.S. et le P.C. sont sur I204, ayant à leur gauche la 3ème Compagnie. La 4ème Compagnie se dirige vers I258, où elle s'installe en réserve. La fouille commence à 6 heures 50, en direction du Nord. La 1ère Compagnie ratisse le ravin de l'Acif Halouane. La C.C.A.S., qui progresse en direction du village, trouve un abri, qu'elle détruit. La 1ère Compagnie récupère un chargeur de Mat 49 à moitié plein, en mauvais état. À 8 heures 30, la section de tête de la 3 aborde le village d'Halouane, bientôt rejointe par le P.C. et sa section de protection. La 1ère Compagnie signale, à 9 heures I5, qu'elle aperçoit un groupe de quatre hommes qui gravissent le versant de l'Acif R'mila en direction du Nord. Le renseignement est transmis au P.C. du I59ème B.I.A. qui détache un élément sur les lieux, tandis que la 1ère Compagnie s'arrête en bouclage sur la lèvre Sud du ravin. Trois grottes vides et ne présentant aucune trace d'occupation récente sont visitées par la 1ère Compagnie. Fin d'opération à I5 H. Les véhicules sont retrouvés sur la piste de Merkalla, vers 990. Retour à Bouïra pour I8 heures. Les obsèques du Sergent Omrane ont lieu le I8 octobre à l'hôpital de Tizi Ouzou, en présence d'un piquet d'honneur de la 1ère Compagnie. La 4ème Compagnie inaugure l'école du village de regroupement de Taourirt Amar. La 3ème Section de Comti a repris son poste d'observation au sommet du Taouialt, en direction de Beni Yagoun et de la Djemaa Toumellitine. En cours de nuit, des lumières sont aperçues sur le Ras Tigounatine. Un rebelle, armé d'un fusil et porteur d'une musette est observé, vers I4 heures, à un kilomètre environ au Sud-Ouest de l'observatoire. Un second, lui aussi avec musette et fusil, est vu, à I8 heures, prés de Beni Yagoun, se dirigeant vers l'Ouest. Le soir, la 4ème Compagnie met en place son réseau d'embuscades, deux sur l'Oued Zaïane, une à la Ferme Kaci, et la dernière à proximité du village. Les guetteurs de cette embuscade ouvrent le feu, à 2I heures 45, sur deux individus venant vers eux, et qui ripostent avant de s'enfuir Au cours de l'échange de coups de feu, le Chasseur Boudjema Kafi est atteint d'un projectile. Après avoir reçu les premiers soins, il est dirigé par la route sur l'hôpital d'Aumale. Le 20, opération de secteur, à laquelle participe le bataillon au complet et ses harkas, sous les ordres du Commandant Maraval. Il s'agit de nettoyer la vallée de l'Oued Adjiba, où des renseignements, confirmés par les observations quotidiennes de Comti, situent un groupe d'une demi-douzaine de mousseblines, qui peuvent être temporairement renforcés d'une dizaine de moujahidines du commando 322. Le dispositif du bataillon prévoit le bouclage Ouest par la 3ème Compagnie, depuis Thiaramtz jusqu'au Ras Aourir, en passant par la Djemaa Toumellitine et 804, prolongée vers le Sud par la Compagnie mixte I/4 jusqu'à Akboub. Le I9ème R.C.C., renforcé de Partisan 4, opère conjointement sur la rive Est de l'Oued Adjiba. Comti, depuis le sommet du Taouialt, doit gagner les cotes 1129 et I045 pour y prendre position. Entre les deux rives de ce bouclage, la C.C.A.S. et le C.I.T. vont ratisser la vallée de l'Oued Adjiba, du Nord vers le Sud. Départ de la Ferme Porcher à 6 H , arrivée au Col de Tikjda à 7 heures pour le P.C. et la C.C.A.S.. Comti est déjà en place sur le Taouialt, et la 3ème Compagnie sur ses positions de bouclage. À 7 heures 35, les sections de Comti commencent la fouille du versant Sud du Taouialt. La C.C.A.S. est en place au Sud d'Aïn Isly, en liaison à l'Est avec Partisan 4. Le P.C. et son escorte commencent leur mouvement sur la piste de la Djemaa Toumellitine. Dés le début de la fouille, les hommes de la C.C.A.S. trouvent un chargeur de P.M. en bordure de l'oued. Comti découvre des traces de passage, puis des papiers déchirés, qui se révèlent être un rapport financier de "Si Hamed", et, un peu plus loin, une cache contenant des produits pharmaceutiques, des boites de lait condensé, une ordonnance d'un médecin de Bouïra, un rapport d'habillement. Plus loin, un sac de farine et un bidon de 10 litres, vide. De part et d'autre, tant pour Comti que pour la C.C.A.S., la fouille est très lente, dans ce terrain chaotique, couvert de fourrés très denses de chênes verts rabougris et d'épineux. Sur la rive Est, Partisan 4, qui suit la progression de la C.C.A.S., trouve soixante-quinze cartouches de P.M. et une boite à savon. Le P.C. quitte à I2 heures 50 la Djemaa Toumellitine, où il s'était arrêté, et descend vers l'Oued Ed Douss par la piste de Sidi Amarane Tigri. Comti commence le ratissage de l'Oued Mablal, où mènent de nombreuses traces de passage. Les sections de la C.C.A.S découvrent plusieurs caches, contenant du matériel d'habillement et de cuisine, ainsi qu'une machine à coudre. Depuis l'autre rive de l'Oued Adjiba, Kimono 4 signale un individu qui remonte vers le Nord. À I5 heures 45, la section de Comti, qui aborde Beni Yagoun, reçoit à bout portant deux coups de fusil de chasse. La riposte est immédiate. Deux rebelles sont abattus. Deux autres lèvent les bras et se rendent. Tandis que les chasseurs de Comti les entourent et les fouillent, un cinquième individu, resté caché, bouscule un des hommes de la section, l'envoie à terre, lui arrache son fusil U.S. Garand, et plonge dans le ravin, poursuivi de plusieurs coups de feu. Le Commandant Maraval, qui est déjà loin sur la piste, donne l'ordre à la 3ème Compagnie et à Comti de boucler la zone et de la fouiller, à la C.C.A.S. d'envoyer au plus vite une section en bouclage vers Sélim, à Partisan 4 de remonter vers la Djemaa Toumellitine et Sidi Abd El Moumen. Le commandant et son escorte retrouvent leurs véhicules à Sidi Amarane Tigri, et, par El Esnam et Bouïra, repartent pour Aïn Allouane. Pendant ce temps, la fouille du terrain continue, menée par Comti et la 3ème Compagnie. Les prisonniers et l'armement récupéré : un fusil de chasse, un P.A. 6,35, six cartouches et une grenade défensive, sont amenés à Aïn Allouane. Le Lieutenant Pannetier, officier de renseignements du bataillon, s'arrête à la Ferme Porcher, laissant le Commandant Maraval continuer vers Aïn Allouane. Lorsqu'il repart, il ne cesse de harceler son chauffeur, le Chasseur Bernard Sezille, qui, à son gré, ne roule pas assez vite. En abordant le très mauvais virage en dévers à hauteur du village de M'zabel, le véhicule dérape sur du gravier, embarque dans le bas coté et se retourne, éjectant ses quatre occupants, avant de s'arrêter, roues en l'air, contre un olivier. Le Lieutenant Pannetier à été tué sur le coup. L'Adjudant Chef Espérance, le Sergent-Chef Harki Terrak et le Chauffeur Sezille sont plus ou moins sérieusement blessés. Des embuscades sont mises en place pour la nuit par Comti et la 3ème Compagnie en 1129 et 925, de part et d'autre de l'Oued Mablal. Par la C.C.A.S. au pont de Sélim et dans le Bou Serdoun, et par Partisan 4 dans la région d'Aïn Isly, à l'Est du Taouialt. Ces embuscades sont maintenues jusqu'à 10 h 30, le 2I octobre, puis Partisan 4 et Comti ratissent le ravin de l'Oued Mablal jusqu'à Thiaramtz et Sélim. Au cours de cette fouille, Comti découvre des outils de cantonnier, pelles et fourches, dans une mechta en ruines. La levée du corps du Lieutenant Pannetier a lieu au P.C. du bataillon en présence des autorités civiles et militaires, avant son transfert à Tizi Ouzou. Un piquet d'honneur l'accompagne. Le groupe accroché et détruit était composé de mousseblines chargés du ravitaillement et de la perception des "impôts" dans le Douar Haïzer, ainsi que de la surveillance de la "Boite aux lettres". L'un des prisonniers, originaire des environs de Bechloul, s'appelle, - la réalité dépasse la fiction - Merdoud Merdoud Ben Merdoud ! Il était agent de liaison. Le bataillon au complet repart le 22, sous les ordres du Commandant Maraval, pour une opération de secteur dans le Djebel Sra Tigrine, voisin de la zone fouillée le I2 octobre, toujours à la recherche du P.C. de la Mintaka 32. Le convoi, parti de la Ferme Porcher à 7 heures, incorpore les camions des 2ème et 4ème Compagnies à El Esnam, puis se dirige plein Sud, par la piste du poste de Tiliouat, qu'il dépasse, emprunte la piste de droite avant d'arriver au poste de Tigrine, pour s'arrêter à 10 H I5, quatre kilomètres plus loin, sur l'arête du Sra Tigrine. Débarquement et mise en place sur la ligne de crête, face au Nord, de 1175 jusqu'à la falaise qui surplombe l'Aïn Lesfa. Le P.C. prend position sur 1175. Le ratissage commence à 10 heures 30, rendu tout de suite très difficile par la nature du terrain, qui n'est qu'une succession de ravines abruptes, couvertes d'un épais maquis. La 3ème Compagnie aperçoit deux rebelles qui fuient vers le Sud dans le ravin de l'Oued Lesfa, hors de portée des armes. D'autres fellaghas sont aperçus au Nord, entre le Djebel Tazarart et le Djebel Takerout, toujours hors de portée des armes. Le dispositif de fouille est étendu vers l'Est, pour inclure cette région dans la zone de ratissage. Vers I4 h 30, Partisan 4 trouve deux caches, sur le versant Nord du Sra Tigrine. Dans l'une d'elles, une musette tachée de sang. Une demi-heure plus tard, le commando intercepte un blessé, le nommé Alem Mohamed. La 4ème Compagnie à son tour découvre une cache, qui contient les restes d'un repas précipitamment abandonné, quelques documents et un pantalon de treillis. Sur le versant Nord du Djebel Tazarart, une section de Partisan récupère un autre blessé, l'infirmier Makhlouf Sahkraoui, et se saisit de son revolver à barillet. Le convoi est retrouvé à I6 heures 30 sur la piste de Tameziabt. Les renseignements obtenus des prisonniers imposent un retour sur le terrain pour vérification. Le convoi part à I9 heures pour Bouïra. Pendant ce temps, Comti, qui n'a pas pris part à l'opération, a assuré la protection de l'École d'Escalade à la Pointe Reynier, tandis qu'une autre de ses sections tendait, vingt quatre heures durant, une embuscade autour de la "Boite aux lettres" de Beni Yagoun. La 4ème Compagnie effectue, le 24 octobre, deux opérations de ratissage dans son sous-quartier : Ratissage de l'Oued Berd, d'Est en Ouest, depuis le confluent avec l'Oued Zaïane jusqu'au Barrage Romain et aux mechtas Haouta. Ratissage du Chabet Tebladine, entre l'Oued Zaïane et le pont. Le Commandant Maraval de Bonnery et une section d'honneur de la C.C.A.S. se rendent à Tizi Ouzou pour assister aux obsèques du Lieutenant Pannetier. Au cours de la nuit du 25 au 26, la ligne téléphonique entre le P.C. de la 4ème Compagnie et le poste de Goumgouma est sabotée par les rebelles. Cinquante deux perches sont coupées ou brisées et un kilomètre de fil arraché et emporté par les rebelles. Le 25, en fin de matinée, trois sections de Partisan 4 rejoignent Sélim en camion, puis escaladent le versant Nord de l'arête des Azerou. Deux d'entre elles effectuent le ratissage de la forêt, la troisième descend la piste de la Djemaa Toumellitine jusqu'à 667, pour effectuer la destruction d'une mine piégée, placée sur la piste du Timergas. La 4ème Section de Partisan, par El Esnam et Karrouba, vient prendre position au confluent du Chabet Ouisakan et du Chabet Tisserift, où les autres la rejoignent. Le commando récupère ses véhicules sur la piste au Nord d'Akboub et rentre à Dra El Khemis. La 3ème Compagnie effectue, le 26, la fouille de l'Oued Thikarmine, depuis Aougni jusqu'à Thiaramtz et à l'Oued Tamarir. Une cache est découverte à proximité d'Aougni, et deux autres plus bas, vers Thiaramtz. Dans l'une d'elles, des pelles, des pioches, une masse, sont récupérées. Toutes trois sont détruites. Comti maintient ses postes d'observation sur le sommet du Taouialt et au Nord de la Djemaa Toumellitine (878). Dans la soirée, Partisan 4 débarque à Irhorat, d'où ses sections gagnent à pied le Moulin d'Afoud, par le ravin de l'Oued Emmeroudje. Le P.C. du commando et une section prennent position au Nord-Est d'Ikirben, sur la croupe 644 - 664. Les trois autres sections suivent la vallée de l'Acif Boudra. La 4ème Section se détache pour aller s'implanter sur le Koudiat El Alfa (605). Les deux autres sections s'installent, l'une entre 532 et Bou Tiguer, l'autre au Nord-Est de Bou Tiguer, sur 536. Mise en place terminée à 24 heures. Nuit calme. Journée sans incident, si ce n'est que, vers I8 heures 30, une sentinelle tire un peu précipitamment sur un individu qu'elle manque et qui disparaît dans les fourrés. Nouvelle nuit calme. Les sections décrochent de leurs emplacements le 28 octobre vers I6 heures et fouillent les environs immédiats de leur position, avant de rejoindre le convoi venu à leur rencontre au confluent de l'Oued Ed Douss et de l'Acif Boudra. Vers I3 heures, le 27, l'embuscade de Comti sur 878 intercepte et abat un rebelle qui descendait de la Djemaa Toumellitine vers Sélim. L'homme est identifié comme étant Arab Arab, originaire d'El Massar, au maquis depuis I957. Son fusil de chasse et 2I cartouches sont récupérés, ainsi que quelques documents relatifs aux impôts perçus et aux indemnités à verser aux familles des maquisards et des "Chouhadas". La C.C.A.S. installe un poste de surveillance sur 892, au dessus du village d'El Massar, pour observer les allées et venues des bergers du lieu, et les déplacements de l'épouse d'Hadid Saïd, "le Vieux", adjoint de l'Adjudant Mohamed Demouche. Au cours de la nuit du 28 au 29, une opération de quartier est mise en place, sous les ordres du Capitaine Nodot, au Nord d'Irhorat, dans les vallées d'Aït Haouari et d'Izemourène . Des petits postes de surveillance, qui se transforment au point du jour en embuscades, forment une nasse, au Nord, à l'Ouest et à l'Est de ces deux vallées. À 8 heures, le 29, deux sections sont introduites par le Nord et ratissent en direction du Sud, tandis qu'un bouclage prend position au confluent de ces deux thalwegs. Les blindés de la Section d'Intervention sont en réserve au Nord d'Irhorat. Le ratissage se termine à 11 heures, sans incident. Trois individus ont été aperçus à l'extérieur du bouclage, hors de portée des armes. Le soir, à 2I H 45, des fusées vertes sont tirées au Nord-Ouest de Tixara. Une patrouille portée est envoyée dans cette direction. Elle est reçue par quelques coups de feu, tirés de loin. Une rafale de la mitrailleuse de I2,7 du scout-car met en fuite cinq hommes, qui disparaissent dans la nuit. Un sac contenant du pain, des galettes arabes, des conserves et une boite d'amorces de cartouches de chasse est récupéré. 

Novembre
 Pour toutes les compagnies patrouilles et embuscades multiples au cours des journées et des nuits du 3I octobre et des 1er et 2 novembre. Le soir du 3I, Partisan 4 s'installe autour de Sidi Amarane Tigri, à la corne Sud-Ouest de la Forêt des Azerou, où il reste trente six heures en embuscade. Repris en camions le 2 novembre à I4 heures, le commando est transporté à Tanagount. Dés la nuit tombée, par la crête de la Djemaa Aourir, il rejoint les mechtas abandonnées du village de Tenouichi, où il passe la nuit. Les travaux de la piste entre Merkalla et Aïn Allouane se terminent. La liaison entre ces deux pestes est désormais praticable. À la Ferme Porcher, ce 2 novembre, cérémonie du jour des Morts. Dépôt de gerbes par le chef de corps et par les libérables de la classe I958 1/C, qui rejoignent Alger au cours de l'après-midi Le 2, vers I7 heures, le convoi du bataillon - P.C. et C.C.A.S.- gagne Merkalla, où il incorpore les véhicules de la 1ère Compagnie. L'ensemble se dirige, par la piste nouvelle de Tanagount, vers Aïn Allouane, qu'il atteint à I9 heures. Hébergement pour la nuit au poste d'Aïn Allouane. Les sections de Partisan 4 ont quitté en début de nuit les mechtas de Tenouichi, pour s'aller installer en embuscade en Forêt des Azerou, sur 802, 804, et 664. Comti, par le Col de Tikjda et la Djemaa Toumellitine est venu prendre position entre I045 et 932. Le I9ème R.C.C. et Kimono 4 opèrent à l'Est de l'Oued Barbar. Les compagnies quittent Aïn Allouane à 6 heures 30 pour Beni Yagoun, où s'installe le P.C.. Elles s'étendent vers le Sud-Est, de Beni Yagoun jusqu'à la cote 975, où la liaison est prise avec Comti. Deux caches sont trouvées. L'une contient trois pioches, l'autre une vieille paire de pataugas et des boitages métalliques vides et rouillés. Ni l'une ni l'autre n'ont été récemment occupées. Le bataillon s'arrête sur la ligne 878, Djemaa Toumellitine, et fait face à l'Ouest, pour un nouveau ratissage, qui débute à 11 H 30. Le commandant et son P.C. descendent la piste de la Djemaa vers le Sud-Ouest, jusqu'à rencontrer le Capitaine Gaston, qui reçoit l'ordre de procéder à la fouille de l'Irzer Bou Serdoun avec Partisan. Le mouvement du bataillon s'arrête à l'aplomb de 654 et de la source du Bou Serdoun. Le P.C. et les compagnies redescendent vers Sélim, où attendent les véhicules. Le convoi récupère au passage Partisan 4 sur 6I7, au dessus du Moulin d'Afoud. Retour à Bouïra. Au cours de la matinée du 3, vers 10 heures, les guetteurs du poste de Merkalla aperçoivent trois hommes armés, à environ I500 m. du poste, dans la direction de Teniet Djaboub. Deux patrouilles sont envoyées dans cette direction. Sans résultat. Le 4 novembre, l'équipe des transmissions de la C.C.A.S. commence les travaux de remise en état de la ligne téléphonique, sabotée par les rebelles au cours de la nuit du 24 au 25 octobre, entre El Esnam et Goumgouma. Travaux qui se continuent le lendemain. À 17 heures, le 5, les G.M.C. de Partisan 4 amènent le commando à Tikjda. À la nuit tombée, les sections s'engagent sur le piste d'Oubdir, pour installer un réseau d'embuscades à Iril N'zerouine, Tala Tabedrount, au petit carrefour de pistes à 1 Km Nord d'Oubdir, (cote 726), et au carrefour, 500 mètres au Nord de Taouerga. Mise en place terminée le 6 à 1 heure du matin. Les embuscades sont maintenues toute la journée du 6, la nuit du 6 au 7, la journée du 7 et la nuit du 7 au 8 novembre. Les guetteurs de Tala Tabedrount ouvrent le feu, le 8 à O heure, sur deux rebelles, qui sont abattus. Au jour, le commando, en ligne, ratisse le terrain depuis Oubdir jusqu'à l'Oued Ed Douss, où ses camions viennent le reprendre. Retour à Dra El Khemis. La 4ème Compagnie, la C.C.A.S. et Comti multiplient les embuscades à l'intérieur de leurs sous-quartiers, tandis que les travaux du poste de Tirilt M'tilguit se poursuivent. Le 8 aprés-midi, dans la cadre d'une opération de secteur, le bataillon, sous les ordres du Commandant Lonchampt, ratisse une bande de terrain à partir de Taouerga - Oubdir, vers le Sud. Il s'agit de rechercher, pour identification, les corps des rebelles abattus au cours d'une précédente opération du I9ème R.C.C. dans cette zone. Les compagnies quittent la Ferme Porcher à I2 heures I5, puis, par El Esnam et le radier de l'Oued Ed Douss, rejoignent Iril N'zerouine par la piste de Semmach. Débarquement à I3 H 50. Mise en place, face au Sud, sur la piste entre Iril N'zerouine et Taouerga. Début du ratissage à I4 heures 45. La Section d'Intervention trouve un cadavre, puis, peu après, deux autres corps. Un seul d'entre eux peut être identifié avec certitude. Il s'agit de "Rouget", du Commando 322. La 1ère Compagnie découvre, sur 694, un abri pouvant recevoir six hommes, et une cache renfermant une veste et des galettes arabes. Fin du ratissage à I8 heures et regroupement sur la piste, à deux kilomètres au Nord de Semmach, pour y attendre le convoi. Retour aux cantonnements pour I9 heures 30. Jusqu'au 11 novembre, intense activité de patrouilles et embuscades. Le 9, un sous-officier et deux chasseurs escortent sur Alger le Chasseur Medjoub, muté en compagnie de discipline. L'Adjudant-Chef Buquet, venant de métropole, rejoint le corps le 10 novembre. Il y reprend les fonctions d'officier de renseignements, qu'il avait précédemment remplies au cours d'un premier séjour et que le décès accidentel du Lieutenant Pannetier avait laissées vacantes Partisan 4 repart à I7 heures pour un séjour de quarante huit heures en Forêt Des Azerou. Ses camions, par Merkalla, Tanagount et Aïn Allouane, l'amènent à la nuit tombante au pont de Sélim, où l'on débarque en voltige. La 1ère Section, par l'Oued Guendour et le Moulin d'Afoud, rejoint l'Acif Boudra et s'installe en embuscade au confluent de l'Irzer Bou Serdoun. Les autres sections traversent l'Oued Tamarir et escaladent la dorsale des Azerou. La 2ème Section s'arrête autour du carrefour de 804. La 3ème continue le long du Chabet Bouchaven jusqu'à son confluent avec l'Oued Barbar et y prend position, tandis que le Capitaine Gaston et la 4ème Section continuent jusqu'à la cote 53I, un kilomètre au Nord d'Akboub. À 2 heures 20, le 11 novembre, un fellagha vient buter dans les pièges installés par la 1ère Section. Il est tué sur le coup. Son arme, un fusil de chasse, est saisie. Les embuscades restent en place jusqu'au I2 dans la matinée. Le 11 novembre, le bataillon prend part aux cérémonie et prise d'armes du secteur de Bouïra. La 3ème Compagnie relève la 1ère à la garde du dépôt de munitions du Fort Turc. Travaux, embuscades et patrouilles pour toutes les compagnies au cours des jours suivants. Partisan 4 part, le I5, pour la vallée de l'Irzer, à l'Est du Lalla Khedidja, pour rentrer à son cantonnement le I9 au soir, après avoir, au cours de la journée du I7, abattu le Sergent-Chef Rahmani Amar, dit "Si Amar". Le I8, une patrouille de la 3ème Compagnie, qui effectuait une ouverture de route en direction du chalet du C.A.F. débusque et abat deux mousseblines du secteur 4 : Aoudia Saïd et Affroun Mohamed, Dit "Riffouf", originaire de Tirilt M'tilguit, l'un et l'autre au maquis depuis I956. Leurs armes sont récupérées. Comti est dissous, les sections renvoyées dans leurs compagnies d'origine. Le Capitaine Scheibling prend le commandement de la 3ème Compagnie. Les bâtiments de Tikjda demeurent sous la garde de la 3, qui y entretient une petite garnison de servitude. Ils vont abriter, par roulement, les stagiaires de divers pelotons d'instruction et de l'École d'Escalade. Le I9, à la nuit tombée, une embuscade de la 4ème Compagnie, placée sur la piste qui descend vers l'Oued Ed Douss le long de la falaise Sud, à hauteur de la Ferme Tour, abat un rebelle coiffé d'un calot d'artilleur, armé d'un P.M. Mat 49, et porteur d'un sac de ravitaillement contenant des boites de conserves et plusieurs pains Rendu sur place, l'O.R. envoie chercher le nommé Merdoud, fait prisonnier le 20 octobre. Celui-ci identifie de suite l'homme : Khaldi Aïssa, artilleur au 43ème R.A., déserteur quelques mois plus tôt du poste de La Baraque. Il faisait partie du groupe de l'Adjudant Mohamed Demouche. Il revenait d'un rendez-vous avec un ravitailleur des environs d'El Esnam et rejoignait la cache de son chef, quelque part dans les bois d'El Haïzer ou des Azerou, et que l'on n'a pas encore réussi à découvrir. École d'Escalade à la Grotte Aux Pigeons, sous la protection d'une section de la 3ème Compagnie. Le temps de saison tourne à la tempête les 20 et 2I novembre, causant de sérieux dégâts au bivouac du Génie sur la piste de Tanagount La neige fait son apparition sur les sommets du Djurjura. Partisan 4 retourne le 2I en Forêt des Azerou pour vingt quatre heures de chasse libre, au cours desquelles ses sections abattent deux mousselines du Douar Tighrempt : Salmi Ali et Bouchemar Mokrani Ben Mohamed. Un fusil de chasse est saisi, ainsi qu'une musette de médicaments. Le 22, sous le commandement du Chef de Bataillon Lonchampt, un sous-groupement composé de la C.C.A.S. et des 1ère et 3ème Compagnies, ratisse la zone Taouerga - Oubdir, en direction du Sud, à la recherche des cadavres des H.L.L. abattus ces jours derniers par un mitraillage de la chasse. Le convoi quitte la Ferme Porcher à 10 heures, et, par El Esnam, rejoint la piste de Taourirt Tazegouart - Oubdir. Débarquement à 1 km 500 au Nord-Est de Taourirt Tazegouart. Les compagnies s'alignent sur la piste, depuis le carrefour 726 (3ème Compagnie) jusqu'à Taouerga (1ère). P.C. et C.C.A.S. à Oubdir. Le mouvement vers le Sud commence à I3 H I5. La 1ère Compagnie découvre sept cadavres dans les environs de la source de Tala Tabedrount. Dans le village même d'Oubdir, la C.C.A.S. trouve une veste de treillis et un foulard, noué par les coins, qui renferme des figues et des galettes arabes. Un peu plus loin, un squelette est découvert. Les véhicules sont repris à Taourirt Tazegouart vers I6 heures. Retour aux cantonnements. Le Capitaine Bigot procède, le 24 novembre, à l'ouverture d'une école, prés de la Ferme Kaci, sur la R.N.5, entre Bel Air et El Esnam. Le 25, au cours d'une séance d'entraînement de lancer de grenades, à Dra El Khemis, l'explosion prématurée d'un engin provoque la mort du Sergent Jean Claude Guenot et du Harki Flici. Le Chasseur Bernard Conratte est sérieusement atteint, six autres chasseurs plus légèrement. Les obsèques du Sergent Guenot et du Harki Flici sont célébrées le 26 novembre. En fin de journée, Partisan 4 repart en chasse libre dans les Azerou, d'où il revient le 29 dans la matinée, après avoir mis hors de combat, au cours de l'après-midi du 27, deux mousseblines du secteur 4, Demouche Saïd et Amrani Ahmed, et récupéré deux fusils de chasse. École d'Escalade à Tikjda le dimanche 27. Le 30, le Commandant Lonchampt entraîne un sous - groupement composé de la C.C.A.S. et des 1ère et 3ème Compagnies à la recherche d'un campement abritant le P.C. de la Nahia 322, dans la région très ravinée au Nord du Moulin de Gouriet, limitée à l'Ouest par la piste d'Iril N'zerouine, à l'Est par l'Oued Berd. Départ du convoi à 8 heures 15. Débarquement à Iril N'zerouine à 9 heures 20. Dés la mise en place de très nombreuses traces de passages, hommes et mulets, sont relevées. Les compagnies s'alignent face au Sud, depuis le village d'Iril N'zerouine à l'Ouest, dans l'ordre, d'ouest en Est : 3ème Compagnie, C.C.A.S., 1ère Compagnie. Le ratissage débute à 9 heures 45. Tout de suite, sur la pente Sud de la Djemaa Ibellal les voltigeurs de la 1ère Compagnie trouvent dans un buisson un sac renfermant deux bidons métalliques, de cinq et dix litres, ayant contenu de l'huile. Les gens de la Section d'Intervention ramassent un carnet dont quelques pages sont recouvertes de caractères arabes puis la 1ère Compagnie trouve l'entrée d'une cache de construction récente, recouverte de rondins remblayés de terre. Sommations. Aucune réponse. Une grenade 0F. est lancée par l'orifice et une rafale de pistolet-mitrailleur tirée dans l'abri. Un harki pénètre par l'orifice. L'abri mesure intérieurement quatre mètres sur quatre. On y ramasse un sac contenant quatre kilos de farine et une musette en peau de chèvre, pleine de tomates. Un quart d'heure plus tard, découverte d'un nouvel abri, cent mètres plus au Sud. la 1ère Compagnie y récupère seize paquets de café, dix cahiers, un fusil Lebel en mauvais état, crosse brisée, mais surtout quinze blue-jeans neufs, soixante paires de chaussettes neuves, une caissette de médicaments, des cartouches, des documents, et une machine à écrire envoyée à la Mintaka 33 par le P.C. de la Nahia 334. Il semblerait que l'endroit abrite le P.C. de la Nahia 334 et non pas celui de la 332. Autre cache, vide celle-là, un peu plus loin. La C.C.A.S. trouve un abri pour trois personnes, de construction récente, entouré d'un emplacement de bivouac pour une section, avec poste de guetteur, et y ramasse une grenade O.F. démunie de bouchon allumeur; puis, à I2 H 30, une nouvelle cache vide. Un kilomètre plus bas, un emplacement pour un homme et des crottins frais de mulet, et, dans les buissons, des pièces usagées d'habillement et de chaussures. Au passage de l'oued, la 1ère Compagnie relève des pansements maculés de sang et des emballages de médicaments délivrés quatre jours plus tôt par un pharmacien de Bouïra. Les compagnies arrivent à Semmach à I5 heures, où le convoi, demeuré à Iril N'zerouine, les rejoint. Retour à Bouïra pour I7 H 30.

Décembre
Travaux, patrouilles et embuscades. À la 3ème Compagnie, protection de la récolte des olives. Visite du sous-préfet de Bouïra, le 3 décembre, à la 4ème Compagnie. Le Commandant Maraval inspecte le poste de Merkalla le 4. Partisan 4 passe trente six heures, du 3 au 5 décembre, autour de Tacca et de Taourirt. R.A.S. Le 6 dans la soirée, le commando embarque dans le train blindé, au tunnel de Dra El Khemis, pour être largué de nuit à l'Ouest de Tazmalt, en même temps que Kimono 4, qui a été récupéré au passage à Bechloul. De là, Partisan 4 remonte s'installer en bouclage entre Beni Hamdoune et M'lel, face au Nord-Est, et place une embuscade au Sud d'Iril Ou Chekrine, en attente de l'Opération "Tirourda;" déclenchée par le secteur. Sous les ordres du Chef de Bataillon Lonchampt, le 22 aligne la C.C.A.S., les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies et le P.I.S.T.. Le convoi, parti de la Ferme Porcher à 22 heures 30, se dirige, par Aïn Allouane et Tikjda, vers le Tizi N'kouilal. Débarquement au Tizi Boussouil et progression jusqu'au Tizi N'kouilal, où l'on incorpore le P.I.S.T., venu en avant-garde. Reprise de la progression vers le Col de Tirourda et Aïn Zebda à 1 heure 30. Mise en place des unités à hauteur d'Aïn Zebda et de la cote I436 à 7 H 30, et début du ratissage en direction du Sud, Sud-Est. Progression lente et difficile. À 10 H 10, les unités marquent un temps d'arrêt à hauteur du village d'Iril Ou Chekrine. On s'assied sur place, dans la rocaille, entre les touffes d'épineux. Casse-croûte rapide. Le signal de reprise du mouvement est donné. Au moment où le Chasseur Yoland Libes, de la C.C.A.S., qui est assis pas bien loin du Capitaine Nodot, se sent accroché par une branche d'épineux. Un coup de reins et il est debout. Il s'aperçoit avec terreur que la branche a arraché la goupille de sûreté d'une des grenades qu'il a dans sa poche à grenades, sur la cuisse droite. La grenade fuse. Désespérément, il cherche à arracher le lacet qui, passé dans deux oeillets, ferme la poche. En vain. Autour de lui, les copains... Au moment où le capitaine fait un geste vers la poche à grenades, Libes se jette dans la descente pour s'écarter du groupe. L'explosion, en pleine course, soulève son corps, qui retombe, désarticulé. Le capitaine, le premier, est à ses côtés Ce regard désespéré d'animal à l'agonie, terrifié... - Je vais mourir, mon capitaine ? Nodot lui a pris la main : - Mais non, mon petit. L'hélicoptère arrive. 0n va te soigner. Libes se calme et sombre dans une bienheureuse inconscience. La hanche droite, la cuisse, le bas du dos, ne forment qu'une plaie sanguinolente. Le Médecin-Lieutenant Revolte est là, tout de suite. Garrots, pansements, morphine. L'hélicoptère arrive enfin, qui emporte le blessé à l'hôpital de Tizi Ouzou, où il meurt le lendemain. Fin d'opération à I3 heures. Rassemblement au Nord du village de Tazmalt où stationnent les véhicules. Retour à la Ferme Porcher pour I6 heures 30. Les remous causés parmi les populations européennes et musulmane par le discours du 6 novembre du Général De Gaulle, à l'occasion duquel il a prononcé les mots d'Algérie Algérienne, et le remplacement de Monsieur Delouvrier par monsieur Morin, provoquent à Alger des mouvements de foule, le 9 décembre, à l'occasion du voyage du Président de la République en Algérie. Le 11 décembre, une fusillade éclate au cours d'une manifestation musulmane, où s'exhibent des drapeaux du F.L.N. Le 22ème B.C.A. reçoit l'ordre de constituer une Compagnie de Marche, qui sera affectée au bataillon "B", chargé d'une mission de maintien de l'ordre dans la capitale de l'Algérie.Cette compagnie (effectif 131) est mise sur pied le I2 décembre, sous les ordres du Capitaine Gelpi. Elle rejoint le bataillon "B" à Palestro, et rejoint le jour même Kouba, à l'Est d'Alger, avec une mission de maintien de l'ordre et de contrôle routier. Dans chaque sous-quartier, les compagnies, amputées de la section fournie à la Compagnie de Marche, continuent de remplir leurs missions : contact avec les populations, contrôles, embuscades, patrouilles, fonctionnement des écoles, consultations médicales. Partisan 4 est maintenu en alerte les I2 et I3 décembre, pour parer à toute tentative de manifestation dans la ville de Bouïra. Le commando part, du I4 au I8, en chasse libre dans la région de Beni Hammad, 680, embouchure de l'Oued Bou Ames. Le I7, le Caporal-Chef Henri Lapendries est blessé accidentellement d'un coup de feu au cours d'une patrouille de la 1ère Compagnie vers Tilinaz, et immédiatement évacué. Partisan 4 repart, le I9 dans la soirée, pour Tikjda et la Col de l'Akouker. Débarquement au col, et progression vers le Tizi N'kouilal. Les sections prennent position à l'Est de I872, sur le versant de l'Adrar Timessouine, et sur la piste de Tabbourt Bou Sguer. Le 20, plusieurs caches sont découvertes, et six rebelles capturés. Les renseignements obtenus permettent au commando de faire mouvement vers Tarzout et M'zarir, par la vallée de l'Irzer Tizi N'kouilal, où se situeraient d'autres caches. Au cours de la réduction d'une de celles-ci, sur le versant Sud-Est du Terga M'ta Roumi, le Sous Lieutenant Jean Pierre Guinot est blessé. Deux H.L.L. sont abattus, quatre autres capturés. Après une nouvelle nuit sur le terrain, Partisan 4 rentre à Dra El Khemis le 2I décembre, La compagnie;e de marche du bataillon "B", que le Commandant Maraval a inspecté le 20, rentre à Bouïra le 22. Les sections sont renvoyées à leurs compagnies d'origine. Le bataillon détache, le 23 décembre, une section affectée à la garde du Général Crépin, à Alger. La neige couvre maintenant la partie haute de la montagne du Djurjura, au dessus de I200 mètres. Patrouilles et embuscades se succèdent dans les sous-quartiers. La 3ème Compagnie installe une ligne téléphonique directe entre Aïn Allouane et Guendour. Le Commandant Maraval visite successivement les différents postes du bataillon. L'officier de renseignements profite de la nuit de Noël pour effectuer, avec un groupe de harkis, un raid sur le Ras Bouïra où des ravitailleurs sont signalés.

L'année 1960 se termine, le 31 décembre à minuit sur les voeux pour la nouvelle année, que le chef de corps transmet par radio, à tous les postes du bataillon.