I 9 5 9
Au 1er janvier I959,
l'encadrement du 22ème B.C.A.
est
le suivant :
Chef de
Corps -
|
Chef de Bataillon Giraud
Louis
|
Commandant
en second -
|
Capitaine Mairet Louis
|
Capitaine
Major -
|
Capitaine Janselme
|
Médecin Chef
-
|
Médecin Lieutenant Marty
Pierre
|
C.C.A.S. -
|
Capitaine Gibot François
|
1ère
Compagnie -
|
Capitaine Chaquin Pierre
|
2ème
Compagnie -
|
Capitaine Gaston Roger
|
3ème
Compagnie -
|
Capitaine Chaussier Pierre
|
4ème
Compagnie -
|
Capitaine Scheibling
Auguste
|
L'année I958 avait débuté
pour le F.L.N. sous des auspices
particulièrement favorables : - Katibas à plein
effectif, composées de cadres et d'hommes
entraînés pour la plupart dans les camps de
Tunisie, et dotées d'un armement individuel et
collectif abondant et de bonne qualité. -
Bataillons de Choc de Willayas, solides,
combatifs, supérieurement encadres et armes. -
O.P.A. très nombreuse et très active. La
construction des barrages Ouest et Est, et, en
particulier, celle de la barrière électrifiée de
la frontière tunisienne, "La Ligne Morice",
vient fermer la porte au renouvellement du
potentiel en hommes et en armes perdus au
combat. Au cours du premier trimestre I958,
trois mille cinq cents fellaghas, venant de
Tunisie, sont restés accrochés aux barbelés du
barrage, et un armement considérable récupéré.
Du 28 avril au 3 mai, l'A.L.N.. perdra de
nouveau 650 hommes, 46 armes automatiques et 4I2
fusils ou F.M., au cours d'une tentative de
franchissement en masse de la frontière. Le Général Challe vient
d'ailleurs, en ce début d'année I959, d'ordonner
des travaux qui doivent doubler l'épaisseur du
barrage et le rendre encore plus imperméable. À
l'intérieur même de l'Algérie, de grandes
opérations ont permis d'étriller sérieusement
les Katibas, chaque fois qu'elles étaient
accrochées. C'est par centaines que l'A.L.N. a
perdu des combattants aguerris et leurs armes.
Certaines katibas, dont la 322, notre adversaire
direct, ont dû enterrer plusieurs de leurs armes
collectives, faute de munitions. Partout
également, et, bien sûr, dans le quartier du
22ème B.C.A., l'effort pour détruire l'O.P.A. a
été poursuivi, conjointement à l'activité de
pacification. Effort qui doit sans cesse être
renouvelé, car il y a toujours dans un village
un quelconque parent de moussebel parti au
maquis qui accepte, sous la menace ou simplement
par esprit de famille, de collecter des fonds,
des renseignements et du ravitaillement pour le
F.L.N. En I959, les résultats du
22ème B.C.A. ont été positifs, malgré les pertes
subies lors de l'embuscade du 28 mai. Le
bataillon déplore douze morts et vingt six
blessés, pour quatre vingt quatorze rebelles
abattus et vingt deux capturés. Le F.L.N. laisse
en outre entre nos mains un fusil-mitrailleur,
six pistolets mitrailleurs, quarante neuf fusils
de guerre, dix huit fusils de chasse et dix
armes de poing, sans compter les grenades,
explosifs et munitions
Janvier Le 1er janvier, le 22ème B.C.A. est
intégré à la 5ème Demi-brigade de Chasseurs Alpins
et reçoit la visite du colonel commandant la demi
brigade, qui commande également le Secteur de Dra
El Mizan. Le Capitaine Mairet, commandant en
second du bataillon, est promu Chef de bataillon. Le 2, à peine dissipées les dernières
vapeurs du réveillon de la St Sylvestre,
l'ensemble des compagnies (427 hommes dont 86
harkis), commandé par le Chef de Bataillon Giraud,
embarque sur véhicules, pourvus des traditionnels
"deux jours de vivres sur l'homme, plus le
couchage", en direction de l'ancienne base de
"Tanger", dans le Zaalellou, où des documents,
fraîchement récupérés, situent une réunion des
cadres de la Mintaka 32 pour le 2 janvier. Le
convoi quitte Bouïra à 7 heures, est rejoint à El
Esnam par la 4ème Compagnie à Bechloul par les
A.M. du 2/19ème R.C.C. à Maillot Gare par le
D.L.O. Débarquement à Iril N'aït Ameur à 9 H I5.
Progression à pied, dans l'ordre : 2 - 3 - P.C. -
C.C.A.S. - 4ème. La 2 s'installe sur 766, la 3
continue jusqu'à 722 Ouest, où le P.C. et la
C.C.A.3. la rejoignent. La 4ème Compagnie poursuit
jusqu'au Djebel Mentheut (833). La 2ème Compagnie
avance pour assurer la liaison entre 1a 3 et le
7ème Hussards, qui est sur 775, puis continue
jusqu'à Dra El Berel, tandis que la 3ème Compagnie
s'aligne sur la crête au Nord de Dra El Berel. La
C.C.A.S. et le P.C. prennent position sur 722 Est.
L'ensemble des positions est tenu pour I2 h 30. En
liaison, au Sud, avec le 7ème Hussards, la fouille
du terrain commence, face à l'Est. En ligne, du
Nord au Sud : 4ème C.C.A.S., 3ème, 2ème. La 2
découvre des abris récemment occupés, au confluent
d'oueds, au Nord de 687, dans lesquels elle
récupère un important matériel de cuisine et de
transport de ravitaillement, ainsi qu'un fusil de
chasse en mauvais état. Le tout est détruit sur
place. La 3 trouve et brûle aussitôt des pièces
d'habillement usagées. La limite de fouille, Oued
Sidi Aïssa, est atteinte à I5 h 30. Le
regroupement des unités pour la nuit s'effectue à
proximité du Djebel Mentheut : P.C. sur 659 - 4ème
sur le piton Est - 2ème sur 687 3ème sur le
mamelon. Nuit calme, très froide, sous un ciel
d'un bleu très sombre où scintillent toutes les
étoiles de la création. Au petit jour, le 3, les unités repartent
se mettre en place : la 3ème Compagnie sur le
sommet Est de 743, la 4 entre le piton 883 du
Djebel Mentheut et le col 745, où s'installent le
P.C. et la C.C.A.S. La 2ème Compagnie prend
position entre l'Azazgour et 883. Début du
ratissage en direction du Nord à 9 H 30. La
fouille se termine à I2 h 30, à Tamziabt, que le
convoi muletier et les armes lourdes ont déjà
rejoint. R.A.S. Seuls quelques abris ont été
découverts et détruits. Retour à Bouïra pour I6
heures. Pendant ce temps, l'O.R., resté à la
Ferme Pocher, a effectué un raid sur le Ras
Bouïra, au cours de la nuit du 2 au 3, et procédé
à l'arrestation de trois collecteurs de fonds. À 20 I5, 1e 3, quelques tireurs isolés
harcèlent, de très loin, le poste d'Aïn Allouane.
Les jours suivants, alors que les compagnies
procèdent aux activités habituelles, la 2ème
Compagnie, renforcée de deux sections de la 4, est
mise à la disposition de la Z.E.A., pour entrer
dans la composition d'un sous-groupement formé par
le 7ème Hussards. Depuis le 28 décembre, une opération de
grande envergure se déroule dans le quadrilatère
Sud de Bordj Menaiel, délimité par les routes de
Ménerville à Tizi Ouzou au Nord, de Ménerville à
Palestro à l'Ouest, de Palestro à Aomar au Sud et
de Aomar à Tizi Ouzou, par Dra El Mizan et Boghni,
au Sud-Est et à l'Est. Le 6ème R.P.C. du Colonel
Ducasse, qui est fréquemment intervenu à nos cotés
dans les secteurs de Bouïra, Akbou et Aumale, y a
mis 229 fellaghas hors de combat, au prix de la
vie du Capitaine Graziani, du Lieutenant Chassin
et de plusieurs parachutistes Les katibas,
encerclées dans le bouclage, cherchent
désespérément à en sortir, et rebondissent sur les
unités d'intervention. Il s'agit de liquider les
quelques groupes qui ont franchi le bouclage au
Sud-Ouest. Le 6, 1e sous-groupement, qui a quitté
Bouïra à O H 45, est engagé au N.E. de Dra El
Mizan, dés qu'il a mis pied à terre. Au cours de
la progression vers la cote 496, un bref
accrochage met aux prises la section de tête et un
petit groupe rebelle qui se replie aussitôt. La
2ème Compagnie occupe la cote 500, tandis que les
hussards accrochent à leur tour vers 432. Deux
T.5, qui survolent la zone, sont contactés et
prennent à partie les fellaghas qui fuient vers le
Nord-Est. Vers 11 heures, les sections de tête
atteignent le carrefour de pistes, au pied de 473.
Elles sont alors soumises à un tir violent d'armes
automatiques et individuelles depuis le flanc N.E.
de la cote. La 2ème Compagnie riposte de toutes ses
armes, cependant que le commandant du
sous-groupement demande l'appui de l'artillerie.
Le Chasseur Jordi, chargeur de F.M. à la 3ème
section est atteint à la tête. Il est soigné sur
place, puis évacué par hélicoptère. Les tirs
d'artillerie sur 473 permettent à la 2ème
Compagnie d'occuper la colline, bientôt rejointe
par le P.C. du sous-groupement. La 2 reprend sa
progression. L'aviation pourchasse les H.L.L. qui
s'enfuient vers l'Ouest maintenant, sur les pentes
de 480 et tentent de se regrouper sur 428. La
section de Sous Lieutenant PAGèS, qui s'est
avancée au Sud, jusqu'à deux cents mètres de 428,
subit un feu violent d'armes automatiques depuis
cette crête. L'aviation intervient en piqué, à la
mitrailleuse et aux roquette et permet à la
compagnie de progresser jusqu'au collet Sud, à
environ cent mètres du sommet. La Section Pagès
prend une part prépondérante à l'action Le
ratissage de la zone de combat, en fin de journée,
permet de dénombrer vingt trois cadavres et de
récupérer trois F.M. (MAT 49, Beretta, Thomson),
cinq fusils de guerre et deux fusils de chasse.
Les Hussards ont, entre autres armes, récupéré un
fusil-mitrailleur endommage par des projectiles.
Le sous-groupement bivouaque sur place. La 2ème
Compagnie occupe deux points d'appui, l'un sur
473, l'autre sur une bosse de terrain au S.S.E. de
428. Nuit calme et très froide. On dort peu. La matinée du 7 est passée sur place, en
bouclage, tandis que les unités voisines ratissent
à nouveau la zone d'opération de la veille. En
cours d'après-midi, regroupement en vue du bivouac
sur le versant Sud-Est de la cote 500. Au petit jour, le 8, fouille du terrain
jusqu'à la maison forestière de Dra Sachem, où la
2 retrouve son convoi. Retour à la base pour midi.
On peut estimer que l'opération d'ensemble, menée
du 28 décembre I958 au 11 janvier I959, et à
laquelle la 2ème Compagnie vient de prendre sa
petite part, a cassé les reins aux katibas de la
Willaya 3, déjà durement éprouvées par les
opérations incessantes de l'automne I958. Et, le 10 janvier, cela repart pour
l'Opération "Couronne Ii Bis" que commande le
Général De Maison Rouge, dans le secteur d'Aumale.
Le bataillon, (387 hommes dont I07 harkis), aux
ordres du Chef De Bataillon Mairet, dépend du
groupement Bouïra, que commande le Colonel
d'Arr0uzat, et qui opère dans la région de l'Oued
Okriss. D'autres groupements interviennent au Nord
du Zbarbar et du Soufflat, ainsi que dans le Sud
du Bougaoudene et du Ridane. Parties de Rouira à 9
H 30, les compagnies débarquent aux Fosses Aux
Lions à 15 h I5. La mise en place s'effectue au
cours de l'après-midi : P.C. et C.C.A.S. en
dessous de la cote 1043, qu'occupe 1a 4ème
Compagnie, 3ème Compagnie entre la piste N. E. de
la cote 1014 et le collet Sud-Est, 2ème Compagnie
à cheval sur la piste Marba Isnaia. Depuis le
matin, il pleut par intermittence. Vers le soir,
les averses se succèdent. La nuit est froide et
très arrosée. Au petit matin, la 3 détache deux
sections sur I097, en protection de la 2ème
Compagnie qui avance jusqu'aux mechtas El Krecheb,
qu'elle fouille. Le P. C., la C.C.A.S et la 4ème
Compagnie restent sur les position occupées la
veille au soir. Le 7ème Hussards opère au Nord du
bataillon. À 14 heures, la 2ème Compagnie revient
à son bivouac. La fouille s'est avérée négative,
et aucun indice de passage ou de stationnement
récent n'a été relevé. Les deux sections de la 3
rejoignent leur unité. La pluie a continué,
intermittente, tout au long de la journée. Après
une nouvelle nuit à la belle étoile...!! L'ordre
de démontage parvient. Les véhicules sont
récupérés aux Fosses Aux Lions. Retour à Bouïra
par Aumale. La vie quotidienne reprend :
reconnaissances, patrouilles, embuscades, travaux
de postes, escortes sur Tikjda, entraînement au
tir. Cinquante six jeunes recrues arrivent de
métropole pour recompléter les effectifs. Le I5 janvier, le P.I.S.T. surprend un
groupe de quatre rebelles à Aïn Ouled Mendil. L'un
d'eux, Meziani Kaci, armé d'une grenade, est
abattu. Le I7, les 2ème et 3ème Compagnies sont
mises à la disposition du Chef de Bataillon
Gonnet, commandant le 27ème B.C.A., pour une
opération en Forêt de M'rila (Douar Bou Nouh), au
Nord du Djurjura. Parties de Bezzit à I3 h 30, les
compagnies atteignent la cote 1135, prés du
village d'Abouane, qui est fouillé. La progression
est lente, dans un terrain coupé de ravins et
d'oueds profonds, aux pentes abruptes, à la
végétation particulièrement touffue. L'aviation
signale, à I6 heures, que des groupes armés
s'échappent du Village De Bou Nouh vers le Sud et
l'Ouest. Les deux compagnies sont poussées dans la
vallée de l'Acif Taka, qu'elles ratissent en
remontant jusqu'au Village De Tala Krallouf.
Quelques coups de feu partent des lisières Est du
village, qui est fouillé, et dans lequel les
compagnies s'installent pour la nuit. Celle-ci est
courte. À 1 heure, départ pour Dra El Mizan et Aït
Ali. À partir de 8 h 30, la 3ème Compagnie fouille
l'Oued Nechkour. Les Oueds Dokkou Et Tarzout sont
ratissés par d'autres unités du Groupement Gonnet,
dont le P. C. progresse sur la ligne de crête
entre les deux oueds. La 3ème Compagnie accroche,
vers I4 heures, un petit groupe, qui laisse deux
morts sur le terrain. Un peu plus tard, la
compagnie voisine se heurte à un groupe d'une
dizaine d'hommes, bien abrités au fond de l'oued.
Au cours d'un vif échange de coups de feu, quatre
rebelles sont abattus. Les survivant se rendent.
Butin : deux fusils de guerre, six fusils de
chasse. On bivouaque tant bien que mal sur le
terrain. Le matin du I9, tous les éléments du
groupement sont récupérés par hélicoptère et
ramenés à Dra El Mizan pour la deuxième phase de
l'opération, qui doit se dérouler dans le Tala
Guilef. Les camions transportent les unités à
Mechtrass, d'où l'on part à pied en direction
d'Aït Adja. Puis, par les pistes de montagne,
plein Sud jusqu'à I707 et I732, où le mouvement
s'infléchit vers l'Ouest, par I578, Pour rejoindre
la route qui escalade l'Azerou Ouriles.
Progression pénible dans un terrain pavé de
rocailles Au passage, une D.Z. est organisée pour
recevoir les hélicoptères qui, vers 9 heures,
larguent le 2ème R.P.I.Ma au centre du dispositif.
La 2ème Compagnie découvre une femme qui était
prisonnière des fellaghas. sur ses renseignements,
une grotte voisine est encerclée. En réponse aux
sommations, deux hommes en sortent, bras levés. La
fouille de la grotte permet de récupérer leurs
armes, un fusil de chasse, un pistolet
automatique, et des documents. Vers I6 h 30, un
kilomètre plus loin, la section de pointe de la 2
se fait tirer par un groupe bien installé dans les
rochers du versant Nord de 1782. Le Harki
Abdelkader Moussouli est blessé à la face par
chevrotines Tandis que la section fixe l'ennemi,
le reste de la compagnie manoeuvre la résistance
par les ailes. Six fellaghas sont abattus, deux se
rendent. Leurs fusils de chasse sont saisis. Les
compagnies se regroupent sur I543 pour la nuit.
Nuit très froide, mais calme. Au cours de la matinée du 2I, les unités
sont relevées par le I59ème B.I.A. et rejoignent
Boghni. Les 2ème et 3ème Compagnies rentrent à
Bouïra à I7 heures. Une embuscade de la Harka de
la 3, capture, près d'Idoumaz, le nommé Fellak Ali
ben Amar et récupère son P.A. et ses munitions. Le
même jour, vers le Goulib, une patrouille de la
4ème Compagnie interpelle trois suspects, qui sont
ramenés au poste. Une autre patrouille découvre
dans un fossé le cadavre d'Ezziani Mohamed,
assassiné par les fellaghas. Le 23, la 1ère Compagnie, en patrouille à
Aïn Aguergour, intercepte deux ravitailleurs
connus : Bouazza Amar ben Saïd et Kaboub Saïd ben
Rabah, et les abat au cours d'un bref accrochage. La 4ème Compagnie fournit, le 24, une
section de renfort au 7ème hussards, qui
intervient dans le quartier de Maillot.Le 25, 1'0.R., escorté d'un groupe de la
3ème Compagnie, procède à l'arrestation des Chefs
Nidham de Guendour et Tenouichi, ainsi que quatre
de leurs adjoints. L'autodéfense locale, forte de
vingt fusils, est désarmée pour la durée de
l'enquête. Alors que les 2ème et 4ème Compagnies
sont mises pour quarante huit heures à la
disposition du secteur d'Aumale, le 26 janvier,
une Compagnie de Marche, composée de deux sections
de la 3, renforcées de la Harka de Merkalla, et
commandée par le Capitaine Chaquin, est dirigée, à
I7 heures, sur Boghni où elle cantonne le soir.
Elle est intégrée à un bataillon de marche qui, à
3 h 30, 1e 27, est poussé sur véhicules jusqu'au
poste de Mahabane, puis continue à pied jusqu'à la
cote I247. La Compagnie Chaquin y relève une
compagnie du 159ème B.I.A., installée en chapelet
d'embuscades. La relève est terminée pour le lever
du jour. Au cours de l'après-midi, la Compagnie de
Marche du 6ème B.C.A., qui voisine à l'Est,
accroche un groupe rebelle, lui tue trois hommes,
et ramasse un P.M., un fusil 86/93, deux revolvers
et des documents. Au cours de la nuit du 26 au 27, une
section du P.I.S.T., qui rejoignait Tikjda après
une patrouille, tombe dans une embuscade à
proximité de l'Hôtel des Cèdres, embuscade qui lui
cause un mort et un blessé. Le maghzen de la
S.A.S. d'Irhorat, en embuscade près de Tifticine,
intercepte un petit groupe, qui s'esquive après un
court échange de mousquetterie. Des traces de sang
laissent supposer qu'un adversaire, au moins, a
été touché. Le 27, vers deux heures du matin, les
gardes de l'autodéfense de Sidi Hadj Ali, au Sud
d'Aïn Allouane, ouvrent le feu sur une bande qui
circule le long de la route touristique, en
direction du Sud. Une section de la 3, qui
grenouille dans les environs, rallie au feu. Au
cours de l'accrochage qui s'ensuit, le Chasseur
Bernard Gilbert est légèrement atteint par un tir
de chevrotines. une fouille du terrain, effectuée
le jour lève, permet de retrouver un chargeur de
F.M. 24/29 garni. De nouvelles traces du passage
de la bande sont relevées vers Taguemount Mimouna.
La C.C.A.S. et la 4ème Compagnie effectuent une
reconnaissance dans la région d'Irzer. La nuit du
27 au 28, 1a journée du 28 et la nuit du 28 au 29
sont calmes. Les embuscades sont maintenues sur le
terrain malgré la température assez basse, surtout
la nuit, et l'inconfort de l'installation dû, en
particulier, aux impératifs du camouflage. À 23 h
30, une des sections ouvre le feu, sans résultat,
sur trois individus qui tentent de traverser le
dispositif. Le 29, le Capitaine Scheibling transmet
le commandement de la 4ème Compagnie au Capitaine
Bigot, récemment arrivé du C.I. 22, et rejoint
Tikjda, où il prend le commandement du P.I.S.T. Le 30 janvier, le groupe de protection du
convoi de Tikjda signale des groupes d'hommes
remontant les pentes enneigées du Djurjura.
L'avion d'escorte confirme et précise, après
reconnaissance des crêtes, qu'il a repéré de
nombreuses traces dans la neige sur le pourtour du
Lac Goulmine. Axe de marche Sud-Nord. Une
patrouille de la 4 arrête, prés de Bechloul, le
nommé Aïssa Chiroual, tandis que l'O.R. capture
Atmani Salah, agent de liaison du commissaire
politique de Bouïra. Les premières révélations
d'Atmani, sitôt exploitées en collaboration avec
le 3/I9ème R.C.C., provoquent l'arrestation de
Khaldi Ahmed ben Ali, chef nidham de la Fraction
Si Kraled. La suite de l'interrogatoire amène la
capture de trois membres de l'O.P.A. de Bouïra. Les journées des 30 et 3I janvier sont
occupées à des fouilles du terrain avoisinant les
points d'embuscade. plusieurs caches sont
découvertes, qui contiennent des matériels divers
: appareils et central téléphonique, boites de
peinture, bâches, ainsi qu'un fusil de chasse en
bon état et un chargeur de F.M. 24/29. Février Le 1er février matin, après avoir été
relevée sur ses positions par une unité du 72ème
BG., la Compagnie Chaquin passe en tête du
bataillon de marche, qui progresse vers le Col de
R'mila. À 10 h 45, la section de la 1re Compagnie,
qui marche en pointe, ouvre le feu sur un "chouf"
armé, qui, bien que blessé, réussit à disparaître
dans la rocaille et les buissons. L'alerte a été
donnée à une quinzaine de H.L.L. qui jaillissent
d'une mechta en ruine et s'égaillent vers le col.
La progression continue. Le col est franchi en
début d'après-midi. Ordre est donné de ratisser
l'Oued Habouane, en direction du village qui porte
ce nom, et de fouiller le village. À I5 heures, un
bref accrochage oppose la 1ère section à un petit
groupe rebelle qui, bien installé, l'a prise sous
son feu. Un groupe déborde, se rabat sur
l'objectif et capture deux fellaghas, armés d'un
fusil de chasse et d'un revolver. Les autres ont
fui. Un peu plus tard, un commando de G.M.S.,
rattaché à la compagnie, abat un commissaire
politique et récupère sur lui une importante somme
d'argent, des documents et un revolver. À 17 h 3O,
une compagnie voisine, du 159ème B.I.A., abat
encore un H.L.L. et récupère son pistolet. Le
bataillon de marche retrouve ses véhicules. Le
convoi rejoint Boghni, où la compagnie cantonne
dans un garage. Le 2 février, après avoir servi d'escorte
au commandant du I59ème B.I.A., qui rejoint Dra El
Mizan, la Compagnie de Marche regagne Bouïra.
Durant son absence, les unités restées en poste ne
sont pas demeurées inactives. Le 2 février, la 3ème Compagnie relève de
nouvelles traces de passages Sud-Nord. Deux
sections de la 4ème Compagnie sont mises à la
disposition du 2/I9ème R.C.C., pour une opération
de quartier vers Si Amrane Tigri et le Moulin De
Tirguit. L'O.R. poursuit, le 3, avec l'aide du
maghzen de la S.A.S. d'Irhorat, l'exploitation des
révélations d'Atmani, et arrête un moussebel au
Ras Tickb0uch. Un revolver à barillet et une
grenade sont saisis. Le 4 février, deux autres membres de
l'O.P.A. sont interpellés. Le 5, le bataillon participe à une
opération de secteur dans le Douar Tachachit. Sous
le commandement du Chef de Bataillon Giraud, et
renforcé d'un D.L.O. du 50ème R. A. et du 3/I9ème
R. C. C., il débarque à Sélim, à 6 heures. Le P.C.
prend position à la Djemaa Toumelitin, ayant les
3ème et 4ème Compagnies à sa droite, vers le Sud,
la 2ème et le P.I.S.T. au Nord, à Aïn Isly et à la
cote 1215. La 1ère s'aligne devant le P. C. Le
ratissage débute à 9 heures, face à l'Est. Le
50ème R. A. occupe le village de Taourirt. Au
cours de la progression, le Chasseur Fraisse, de
la C.C.A.S., chute et se blesse à la jambe. Il est
transporté à bras jusqu'au P.C. et terminera
l'opération sur le bât d'un mulet de charge. La
fouille se poursuit sans incident jusqu'au village
de Taourirt Tazegouart, où l'on retrouve les
véhicules, Le lendemain, opération dans le
quadrilatère bien connu de Beni Hamdoune -
Takerboust. Le bataillon, renforcé du P.I.S.T. et
du 4/7ème hussards prend ses positions de départ
pour 9 heures, sur la route Maillot - Col De
Tirourda, son aile droite à hauteur du poste de
Takerboust, dans l'ordre, d'ouest en Est :
P.I.S.T., 4ème Compagnie, P.C. et Harka d'Irhorat,
2ème Compagnie, 3ème Compagnie, 1ère Compagnie,
4/7ème Hussards. Le 2/I9ème R. C. C. assure le
bouclage Ouest, sur la route. Les chars du 3/I9ème
patrouillent au Sud et vers Beni Hamdoune, où un
élément léger intervient en début d'opération,
pour en faire sortir les rebelles qui pourraient
s'y trouver. À 10 h 10, la 1ère Compagnie signale
deux fuyards vers 556, et récupère une arme sur un
H.L.L. tué par le 3/I9ème. R.C.C. Vingt minutes
plus tard, la 2ème Compagnie débusque trois
fellaghas et les abat au cours d'un rapide
accrochage. Un fusil de chasse et des documents
sont ramassés. La 1ère tire de loin sur des
fuyards dissémines entre 556 et 57I. Le P.I.S.T.,
de son coté, a récupéré dans une cache un obus de
I05 démuni de sa fusée. À 11 h 30, le nommé
Adjaoud Bouzid se rend au P.I.S.T., porteur de
deux armes, la sienne propre et celle de son
compagnon, qui, lui, refusait de se rendre et
qu'il a abattu. Le P.C. a pris position sur 533.
Le P.I.S.T. abat le nommé Arezki Amar ben Ahmed,
porteur d'un P.A. Une demi heure plus tard, c'est
à la Harka d'Irhorat d'être soumise au feu d'un
groupe embusqué dans les taillis du fond de
l'oued. Le Sous-Lieutenant Poignant manoeuvre ses
gens, qui abattent quatre rebelles et en capturent
un cinquième. Le butin est de, un fusil de chasse,
deux revolvers, un pistolet, quatre grenades et
divers papiers. Le P.I.S.T. abat encore un
fellagha porteur d'une paire de jumelles et d'une
cartouchière (I4 heures), puis en capture un
autre, armé d'un fusil Lebel. Retour à Bouïra à I7
h 50. La 2ème Compagnie repart immédiatement sur
Dra El Mizan, en renfort dans le Tala Guilef,
jusqu'au 10 février. Le I3, un bataillon de
marche, aux ordres du Commandant Mairet, composé
de la 2ème Compagnie (Capitaine Gaston), des
Harkis et du Maghzen De Bezzit (Capitaine
Billotet), et du 3/I9ème R.C.C. (Capitaine Bigot),
passe la matinée à fouiller la vallée de l'Oued
Roukam, où, selon des renseignements recueillis
par la S.A.S., des éléments "bellounistes"
auraient organisé un refuge. R. A. S.. Dans la soirée, une patrouille de la
Harka et du Maghzen d'Irhorat qui accompagne
l'O.R., subit le feu d'un petit groupe rebelle
embusqué au Nord des mechtas de Si Amrane Tigri.
Au cours de l'accrochage, le Harki Amber Moussa
est tué. Ses obsèques ont lieu le I4 à Tirilt
N'seksou. Embuscades et patrouilles les jours
suivants. Le I8, 1a 1ère Compagnie arrête deux
individus démunis de papiers d'identité. À la suite de l'arrestation du chef
Nidham du hameau Emmeroudje Est, les chefs de
famille du lieu se présentent à la S.A.S., le 20,
Pour demander la protection de l'armée et le
regroupement des familles à Irhorat. Le 22, la C.C.A.S., les 2ème et 4ème
Compagnies et le 4/7ème Hussards, constituent un
sous-groupement, aux ordres du Commandant Giraud,
pour une fouille du versant Sud et de la vallée
moyenne de l'Oued Kalous (secteur de Palestro).
Départ de Bouïra à 2 heures. Débarquement à
Bezzit, puis progression à pied, pour parvenir à 7
heures sur les positions de départ. Deuxième
Compagnie sur 989, 4ème sur 886, P.C. et C.C.A.S.
entre 886 et 7I2, 4/7ème Hussards sur 7I2. Liaison
assurée à droite avec le maghzen de la S.A.S. de
Bezzit. La fouille du terrain se déroule de 8 h 45
à I2 h 3O, sans incident. Les musulmans contrôlés
sur le terrain ou dans les mechtas visitées sont
ramenés au centre de contrôle de la maison
cantonnière de l'Oued Kalous. Retour à Bouïra pour
I4 heures. Le P.I.S.T. signale le passage, au cours
de la nuit précédente, d'une bande rebelle, vers
les Ouled Mendil. Et le travail de sous-quartier
reprend : embuscades et patrouilles de jour et de
nuit, nettoyage du matériel, tirs, instruction des
harkas, escortes sur Tikjda. Le 25 février, monsieur le sous-préfet de
Bouïra visite le poste de Merkalla. La 4ème
Compagnie, en patrouille de nuit dans le Teniet
ben Turki, intercepte cinq ravitailleurs. L'O.R.
et son équipe arrêtent deux collecteurs de fonds,
au cours d'un contrôle de nuit aux bains maures de
Bouïra. Mars Le 1er mars, à la suite de l'enlèvement
par le F.L.N. de la Famille Cesaro, à La Baraque,
la 2ème Compagnie est mise à la disposition du
secteur d'Aumale. Alertée à I2 heures, elle reçoit
l'ordre de rejoindre la Baraque, de là, elle est
dirigée sur les Eaux Chaudes, où elle arrive à I5
heures. La 3ème section se porte immédiatement sur
la cote 633, déjà occupée par deux chars du
3/I9ème R.C.C., puis repart en direction du Rocher
de La Femme Volée, par la piste du fond de l'oued.
Elle y relève de nombreuses empreintes récentes
d'hommes et de mulets. La compagnie se regroupe à
I8 heures et s'installe sur 633 en point d'appui
pour le bivouac. Nuit calme, pas trop fraîche. Au jour, le 2 mars, la 1ère section
reconnaît quelques mechtas au Nord-Est. La 2 est
reprise, par véhicules, à 11 h 30. Elle est mise à
terre vers I5 heures, après que le convoi ait
dépassé le poste de Tigrine, et continue à pied en
direction de Takerout. Progression ralentie par la
présence de zones minées par le 7ème Hussards le
long de la piste Nord. Au cours de la progression,
la section de tête reçoit quelques rafales d'un
groupe d'une dizaine de H.L.L., doté d'un
fusil-mitrailleur. La section se déploie et fonce,
tandis que les fellaghas décrochent. Mais, quand
elle arrive à la crête, c'est pour apercevoir les
derniers fuyards disparaître dans les ravinements
de l'autre versant. Bivouac sur les cotes I205 et
1116. À 8 h I5, 1e 3, 1a compagnie se regroupe
sur 1116. Les sections se mettent en ligne, face
au Nord, et procèdent au ratissage d'une zone,
large d'un kilomètre, direction Nord. Au cours de
la progression, découverte d'un bât en bon état et
d'une couverture. La marche reprend en direction
d'Iril N'aït Ameur, où l'on cantonne. La compagnie rejoint Bouïra le 4. Le
temps de changer de chaussettes, et le Capitaine
Gaston et ses hommes repartent pour le Tala
Guilef, où, six jours durant, ils vont bivouaquer
dans la neige. La 4ème Compagnie et le P.I.S.T.,
renforcé d'une section de la 3ème Compagnie,
prennent la relève dans la recherche des
ravisseurs de la Famille Cesaro. Le Capitaine
Bigot, qui s'est présenté le 4 à I3 heures, au
P.C. opérationnel d'El Adjiba, reçoit l'ordre
d'effectuer un coup de main sur Beni Iklef pour
s'assurer de la personne de deux individus connus
comme guides des rebelles. Appréhendés à proximité
du moulin de Beni Iklef, ils sont ramenés au P.C.
La 4ème Compagnie est alors envoyée à Takerboust,
où elle arrive à I7 heures. Elle prend position
sur les cotes 606, 669, et au collet Sud de 7I6,
en liaison avec le 3/I9ème R.C.C., qui occupe
Tixeridene. Bivouac sur les positions. Nuit froide
et calme. Départ 7 h 30, le 5, avec de nouveaux
ordres : Se porter au col Sud de 1421. Y prendre
contact avec Parthenon Jaune, en surveillance face
à l'Ouest. Au cours de la marche, par la piste qui
quitte la R. N. I5 au point cote 1125, la deuxième
section débusque un petit groupe rebelle, lui tue
deux hommes, et ramasse deux grenades MK 2. À I3
heures, la compagnie est en position au Nord et au
Sud de 1709. La première section est à 200 mètres
plus au Nord sur une avancée qui surplombe la
route, et assure la liaison avec un élément de
Parthenon. Installation en points d'appui. À I9 h
I5 la première section est envoyée à la maison
cantonnière d'Ain Zebda, qu'elle occupe pour la
nuit. Dès le réveil, le 6, après une nuit
calme, sinon confortable, les guetteurs signalent
des individus qui remontent vers le Nord, à deux
kilomètres des emplacements du bivouac. La 3ème
section prend position sur I709, tandis que la
deuxième se dirige vers les fellaghas, qui
changent de direction et s'enfuient vers Aït
Yahia. À I2 H I5, la compagnie est rassemblée,
retrouve ses véhicules, et rejoint le P. C. de
Parthenon sur la route, à hauteur du village de
M'lel, où elle reste en réserve. À I9 heures, le Capitaine Bigot reçoit de
nouveaux ordres : "Rejoindre El Adjiba en convoi,
puis, à pied, gagner le village de Semmach, le
fouiller, en regrouper les habitants en vue d'un
interrogatoire par les officiers de renseignement.
S'installer en point d'appui à l'intérieur du
village, en liaison avec un peloton du I9ème
R.C.C." La fouille du village se termine à 1 heure
du matin, après rassemblement de la population sur
la Djemaa. Au matin, les hommes sont escortes au
P.C. d'El Adjiba. La compagnie procède alors à une
nouvelle fouille, plus minutieuses, des mechtas.
En début d'après-midi, la 4ème Compagnie est
dirigée vers la cote 468, où l'avion d'observation
a repéré un petit convoi muletier. Arrivé sur 468,
le Capitaine Bigot prend contact avec une
patrouille de T.6, lorsque lui parvient l'ordre,
retransmis par le I9ème R.C.C., de s'installer en
interception entre l'Acif Oumellal et l'Irzer
Ayazdi. La position est tenue de I5 à I7 heures,
puis, retour aux véhicules qui rejoignent la cote
556, où l'on bivouaque. Au réveil, la compagnie, sur camions,
rejoint la route nationale où elle attend
l'arrivée d'une batterie à pied du 50ème R.A. et
du Commando de Chasse Kimono 4, qui doivent
s'installer en base de départ sur 77I. Sitôt
terminée la mise en place, la compagnie progresse
en direction de I044, qu'elle occupe à I2 h 30,
puis continue jusqu'à 894. Halte sur place, en
attendant les hélicoptères qui, à partir de I5 h
30, enlèvent la compagnie pour la déposer aux
Mechtas Si Fadel. Les mulets de charge ont été
laissés à la garde de la batterie à pied du 50ème
R.A.. Il est I6 heures. Nouvelle mission :
fouiller l'Oued Izdezh jusqu'à son confluent avec
l'Oued Sidi Aissa. Celui-ci est atteint à I9
heures. Les sections s'installent en bouchons,
pour la nuit, dans les oueds adjacents. Au matin du 9, la 4ème procède à la
fouille des ravins latéraux entre l'Oued Sidi
Aissa et l'Oued Izdezh. La fouille se poursuit
toute la journée. Installation pour la nuit
suivante à proximité de la cote 800, en bouclage
de l'Oued Sidi Aissa. La 1ère section et le groupe
de commandement prennent position sur une
plate-forme au S. O. de 728. La 2ème section
s'installe sur une barre rocheuse qui s'avance en
travers de la vallée. La 3ème section prend place
sur une avancée qui domine la rive Ouest de
l'oued. Au début de la nuit, les sentinelles de la
3ème section ouvrent le feu, sans résultat, sur
des individus isolés. Le restant de la nuit est
calme. Au cours de la matinée du 10, une unité
voisine découvre plusieurs abris et fait un
prisonnier. Un artificier, chargé de détruire ces
abris, est héliporté apurés de la compagnie, qui
le dirige vers l'unité intéressée. À I5 heures,
l'hélicoptère repart, emmenant le prisonnier. Sur
un nouvel ordre, la compagnie se dirige vers le
Nord, un bivouac étant prévu sur 753. En cours de
mouvement, un contrordre la dirige sur Tamziabt,
où elle retrouve ses véhicules. Retour à El Esnam,
où elle arrive à I9 h 45. Alors que la 4ème
Compagnie et le P.I.S.T. (dont le journal de
marche ne nous est pas connu), participaient à ces
recherches, les autres compagnies du bataillon
continuaient leurs activités sur le plan local. Le 10 mars, dès le retour du P.I.S.T. à
Tikjda, les stagiaires du 3ème peloton sont
renvoyés sur leurs corps d'origine, tandis
qu'arrivent les candidats au quatrième stage. Le 11, la 3ème Compagnie découvre sur la
route de Guendour une mine confectionnée avec un
obus de I05. Le I4, 1a C.C.A.S et les 1ère et 2ème
Compagnies, soit I79 chasseurs et I42 harkis,
auxquels vient se joindre le 4/7ème Hussards,
repartent, sous les ordres du Chef de Bataillon
Giraud, pour la région Sud d'El Adjiba, où se
déroule une opération de secteur. Départ de Bouïra
à 2 H 30. Arrivée à 3 h 30 au poste du 4ème
escadron à El Adjiba. Débarquement et départ
d'Iril Natraioun. La 2ème Compagnie, qui marche en
tête, ouvre le feu à 7 heures, à proximité de la
cote 637, sur un groupe d'une dizaine d'hommes,
qui se dispersent et s'enfuient vers 640. La
section d'avant-garde récupère un ceinturon et
deux grenades abandonnées sur les lieux. Cinq
suspects sont arrêtés à faible distance. La 1ère
Compagnie et le P. C. arrivent à 7 h 45 à la
maison forestière de Tixerat. Les gens arrêtés par
la 2 sont remis à l'O.R. pour examen de situation.
Il s'agit d'habitants du village de Tixerat (tous
plus ou moins mousseblines), qui confirment le
passage d'une bande armée dans le village au cours
de la nuit. Les fellaghas se sont ravitaillé, ont
mangé, et sont repartis vers le Sud, peu avant le
lever du jour. La 2ème Compagnie continue vers
824. À 8 H I5, l'avion d'observation signale la
présence d'un groupe rebelle au Sud de ce
mouvement de terrain. Alors qu'elle arrive à trois
cents mètres du sommet, la section de tête de la 2
est stoppée par un tir de fusil-mitrailleur. La
Compagnie se déploie sous le feu, tandis que
l'avion repère d'assez nombreux fuyards, qui se
dirigent vers 799. L'artillerie les prend à
partie. Le piper règle le tir. Celui-ci termine,
une patrouille de T6 prend la relève à la
mitrailleuse et aux roquettes. Le F.M. s'est tû ;
la 2ème Compagnie couronne 799 à 10 h 35. La 1ère
arrive sur 669, le P. C. du Commandant Giraud sur
824. Après remise en ordre, toutes les unités
reprennent la progression à 11 H 30. Elles
relèvent de nombreuses traces de passage tout au
long de leur fouille. Des unités voisines tirent à
leur tour sur les fuyards. A 12 h 30, le P.C.
opérationnel fait pousser la 1ère Compagnie sur
801. La 2ème Compagnie et le 4ème Escadron de
Hussards couronnent la crête de 6I3. La 1ère
Compagnie, arrivée à I4 H I0 sur 80I, reçoit
l'ordre de gagner le sommet de 96I et de fouiller
toutes les ravines qui strient ce mouvement de
terrain. Le piper signale un cadavre sur 845.
L'artillerie effectue un tir de ratissage devant
96I, qui vient d'être occupé par la 1ère
Compagnie. À I5 H 40,1e tir est levé, et la
compagnie reprend sa fouille. La 2ème Compagnie
détache des patrouilles pour ratisser le terrain
autour de ses positions, imitée en cela par le
4/7ème Hussards. La 2 ramasse un suspect au fond
d'un petit oued et l'envoie à l'O.R. Le piper
signale trois nouveaux cadavres, tués par
l'aviation. Les Hussards retrouvent cinq cadavres
et en récupèrent les armes. Le mouvement est
repris en direction du village d'Iril N'aït Ameur,
où est stationné le convoi. Retour à Bouïra à I8 H
30. Du I5 au 20 mars, travaux et patrouilles
locales. Le I8, le poste de Merkalla reçoit la
visite des Généraux Massu et Faure. Une patrouille de la 3ème Compagnie met
en fuite, au cours de la nuit du I9, une équipe
qui posait des mines sur la piste à l'Ouest de
Sélim. Le 20, la 2ème Compagnie, la C.C.A.S.,
une compagnie mixte 1ère/4ème, le 4/7ème Hussards
et un D.L.0. du 50ème R.A. repartent vers le Sud
de Maillot. Le convoi, parti de Bouïra à 4 H I5,
arrive à Iril N'aït Ameur à 7 H 30. Débarquement
et progression vers les positions de départ. Les
Hussards atteignent 730 à 7 h 50, et continuent
vers 722. La 2ème Compagnie est sur 766 et 722. À
8 h 50, 1a compagnie mixte 758, 801 et le versant
Sud de 801. La batterie canons du 50ème R.A.
procède à la mise en place de ses tirs. À 9
heures, la compagnie mixte et les hussards
commencent le ratissage, et fouillent
successivement le Nord de 722, 883, 743, 800 et
810, ainsi que l'Oued Taferkout. À partir de I3
heures, le ratissage se poursuit vers le Sud, en
direction du bouclage. Le bataillon à pied du
50ème R.A. occupe la ligne de crête du Zaalellou
et le col 801. Au cours de la fouille des pentes
du Zaalellou, il débusque deux rebelles qui
s'enfuient vers l'oued. La compagnie mixte et la
2ème Compagnie prennent position pour leur couper
la route. L'un d'eux est blesse par les
artilleurs. À 16 h I5, les hussards retournent
vers 722 par le Dra El Berel, la 2ème Compagnie
par 815, la compagnie mixte ferme la marche. Arrivée à I3 h 10 à Iril N'aït Ameur, où
attendent les véhicules. La 2ème Compagnie
s'installe en bivouac dans le village et ne
rejoindra sa base que dans la matinée du 2I. Le
P.C. et les autres compagnies regagnent Bouïra Les jours suivants, la C.C.A.S.
entreprend la construction d'un Centre de Transit
et de Tri (C.T.T.), dans 1a cuvette au Nord de la
Ferme Porcher. Ensemble important, composé de
plusieurs baraques, d'un poste de garde, et
entouré d'un réseau de protection. Le 25 mars, l'O.R. et son équipe
interviennent dans le Douar Ouled Bellil, où un
commissaire politique a installé son refuge.
L'ouverture de la cache est masquée par une pile
de sacs de grains. Au cours de l'opération, le
Sergent Harki Terrak Ahmed, interprète de l'O.R.,
qui s'est penché vers l'orifice, pour inviter les
occupants de la cache à se rendre, est blessé d'un
coup de revolver. Une grenade dans le trou règle
l'affaire. Le 27, en présence du chef de Bataillon
Giraud, commandant le 22ème Bataillon de Chasseurs
Alpins, se déroule sur le terre-plein du poste
d'Ain Allouane, la prise d'armes de passation de
commandement de la 3ème Compagnie, du Capitaine
Chaussier au Capitaine Gelpy, nouvellement promu.
Le Capitaine Chaussier est muté au 30ème B.C.P.,
où il prend les fonctions de commandant en second. Travaux, embuscades et patrouilles
jusqu'à la fin du mois. La journée du 3I mars est marquée par la
mort du Harki Idou Arezki, du village d'Alouane,
dans le Douar Innesmane. Resté seul au village
avec les membres de l'autodéfense, alors que les
autre harkis avaient rejoint le poste de Merkalla
pour leur service quotidien, il voit arriver,
venant du sommet de la montagne, un groupe
d'hommes armés, qui se dirigent vers le village.
Il donne l'alerte à l'autodéfense et, seul, fait
face à l'assaillant. Il est tué dés le début de
l'engagement. Mais les hommes du village
résistent, et les fellaghas font demi tour,
n'ayant réussi à s'emparer que de deux armes, dont
celle du mort La 1ère Compagnie, aussitôt alertée,
gagne les crêtes. La C.C.A.S. patrouille vers Beni
Ismaïl, la 2 est mise en état d'alerte. Mais
l'adversaire a déjà disparu sur le versant Nord du
Djurjura. Au cours d'une liaison avec le P.C., le
Dodge de la 1ère Compagnie déclenche une mine, sur
la piste de Merkalla. Le Chasseur Albert Filippi
est blessé Avril Les obsèques du Harki Arezki sont
célébrées à Innesmane le 2 Avril. Le Commandant
Giraud a tenu à marquer par sa présence la valeur
exemplaire qu'il attache à ce sacrifice. Les
hommes du douar sont rassemblés, regard fixe,
visage durci, devant la tombe ouverte. Le vieux
père d'Idou, devant tous, s'avance vers le
Commandant Giraud, et lui demande "la permission"
de remplacer son fils dans les rangs de la harka.
Les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies fournissent, le
4 avril, chacune une section pour constituer une
Compagnie de Marche, mise à la disposition du
secteur de Dra El Mizan, jusqu'au 16 avril, dans
le Tala Guilef. La C.C.A.S. remet en état les
lignes téléphoniques, tandis que la 2 escorte et
protège les équipes d'entretien de l'E.G.A. Le P.I.S.T. effectue, le 5, une
reconnaissance à skis, dans la zone comprise entre
le Tizi Boussouil et l'Azerou Ou Gougni. Le 6, le Sergent Legouge, de la 4ème
Compagnie, qui fait partie de la compagnie de Tala
Guilef, se blesse au pied droit au cours d'une
chute. Il est évacué par un véhicule d'une unité
voisine. La 2ème Compagnie et le P.I.S.T.
participent, les 6, 7, et 8 avril à une opération
dans le secteur de Fort National. Le convoi quitte
Bouïra à 0 heure 30. Débarquement à Takerboust.
Puis, à pied, montée jusqu'au Col de Tirourda,
guidés par un élément du 50ème R. A.. Arrivée au
col, la compagnie emprunte le piste qui suit la
ligne de crêtes vers l'Ouest, par I767 et I709. Au
moment où, vers 10 H 30, elle aborde 1951, la
troisième section ouvre le feu sur deux isolés qui
s'enfuient. L'unité amie, qui opère sur le versant
Nord, accroche à son tour, à proximité de la
Grotte aux Singes, une petite bande rebelle qui
reflue vers I840. La compagnie se déploie en
bouclage sur la crête, face au Nord. La journée se
déroule sans nouvel incident. La nuit, passée sur
place, est calme. Le 7, 1e bouclage se déplace vers l'Est,
entre I709 et I650, pour suivre le mouvement des
unités de fouille, qui opèrent sur le versant Nord
du Djurjura. Une bande d'une quarantaine de
fellaghas décroche devant la progression du
ratissage, et plonge dans la vallée Nord, en
refusant le combat. En fin de journée, la 2ème
Compagnie regagne le Col de Tirourda, où attendent
les véhicules. Le convoi se dirige vers la maison
cantonnière d'Ain Zebda, où l'on bivouaque auprès
d'une batterie du 50ème R.A. Le 8, fouille du village d'Iril 0u
Chekrine, puis bouclage au Sud de Djereah. À 11
heures, bouclage de Beni Hamdoune, que fouillent
les artilleurs. Retour à Dra El Khemis en fin de
journée. Célébration, le 9, de l'Aid Es Seghir
dans tous les villages et hameaux du quartier du
22ème B.C.A. Le Chef de Bataillon Giraud rentre de
permission le 11, et reprend le commandement du
bataillon. Les honneurs lui sont rendus à son
arrivée à la Ferme Porcher par une section de la
C.C.A.S. La 2 est déjà repartie, invitée par le
7ème Hussards à une opération dans 1a région de
l'Oued Sebkha. Les G.M.C. déposent la compagnie au
poste d'Ouled Rached, où elle ronge son frein, en
réserve d'opération, jusqu'à 10 heures. Elle
reçoit alors l'ordre de prendre position à la
Djemaa Salah 0u Saïd, en protection du commando de
chasse Kimono 4, qui ratisse la vallée de l'Oued
Sebkha. Au cours de la progression pour rejoindre
cette position, les sections relèvent de
nombreuses traces de passage, assez récentes.
Installation pour le bivouac de la nuit sur
664-578 et au col, entre 686 et 658. Les
sentinelles des 1ère et 3ème section ouvrent le
feu, en cours de nuit, sur des individus qui
tentent de forcer le bouclage vers le col. Le 11 avril, la 2ème Compagnie prend
position sur la ligne 468 - 675, tandis que les
unités voisines fouillent l'Acif Oumellil et
l'Acif Mounchar, dans lesquels une bande rebelle a
été repérée la veille. La compagnie ratisse
ensuite la bande de terrain, comprise entre les
crêtes qu'elle occupe et l'Acif Oumellil. R.A.S.
Retour à Dra El Khemis en cours d'après-midi. Le Commandant Giraud et les commandants
de compagnie du 22ème B.C.A. sont invités, le I2,
à une grande Diffa et à un méchoui d'honneur, à la
S.A.S. de Bezzit, où le Capitaine Billottet, chef
de S.A.S., reçoit le Général Faure, commandant la
Z.E.A. et la 27ème D.I.A. Pour toutes les
compagnies, travaux, embuscades et patrouilles. La
C.C.A.S. poursuit activement la construction de
son C.T.T., tandis que la 4ème Compagnie oeuvre à
l'installation d'un centre d'instruction F.S.N.A. Le I5, la 1ère Compagnie, qui nomadise en
Innesmane, appréhende deux individus recherchés
par la gendarmerie pour coups et blessures. Le
P.I.S.T., qui, depuis plusieurs jours déjà,
inspecte les sommets du Djurjura, à la recherche
des caches et grottes utilisées par le F.L.N.
découvre six cadavres, inhumés depuis plusieurs
mois. Une enquête, menée de concert avec la
gendarmerie, fait apparaître que la région
concernée a servi de siège au tribunal du F.L.N.,
l'année précédente. À la suite des condamnations,
de quarante à cinquante civils, accusés de
trahison, collusion avec les forces colonialistes,
etc., auraient été exécutés et leurs cadavres
dispersés dans la montagne. Le Caporal Desjardin,
de la 4ème Compagnie, stagiaire au P.I.S.T. se
fracture le péroné au cours d'une chute dans les
rochers et doit être évacué. Depuis plusieurs
semaines, des équipes d'A.S.S.R.A. ont été créées
à l'échelon du secteur de Bouïra. Elles visitent
les villages, soit accompagnées d'un médecin
militaire, soit seules. Elles sont chargées
d'apprendre aux femmes musulmanes les rudiments
d'hygiène corporelle pour elles et leurs enfants. Les élections municipales, dont la date
approche, mobilisent la population du douar depuis
un certain temps déjà. Trois listes sont en
présence, qui mènent, chacune de son coté, une
campagne électorale dont il faut souligner la
dignité, mais aussi la passion. Passion
qu'apportent tous les notables à la discussion des
affaires publiques et privées, c'est la "Chikaia
Politique" dans toute sa splendeur. Fait
particulièrement remarquable : la part que les
femmes prennent à cette forme d'activité qui les
fait sortir du rôle passif où la tradition
musulmane les confine. Les élections doivent avoir
lieu le 19. Dés le I6, les activités d'embuscades
et de patrouilles s'intensifient dans tous les
sous-quartiers. Une protection toute particulière
est donnée, le I6, au convoi de ravitaillement de
Tikjda. Malgré ces préparatifs, le bataillon
participe, le I7, à une opération de secteur
commandée par le Colonel d'arrouzat. Le Chef de
Bataillon Mairet prend le commandement du
sous-groupement N°2, composé d'un P.C. et de sa
protection, fournie par la C.C.A.S. de la 2ème
Compagnie du 22, du I/50ème R.A. et de son G.M.S.,
et du 4/7ème Hussards, soit un total d'environ 350
hommes. Au cours de la journée du I6, les
conditions atmosphériques, qui, depuis plusieurs
jours étaient passables, se sont progressivement
détériorées. Une très forte pluie tombe sur la
région. Lorsque le convoi se forme, le I7 à 1 h
45, la nuit est encore rendue plus sombre par la
pluie, sous un ciel très bas. Débarquement à
Mergueb El Ogab à 2 h I5. Progression à pied par
la ligne de crêtes jalonnée par I002, 936, 801, et
le Koudiat Dar Matreh. La visibilité est
pratiquement nulle. Le terrain est rendu très
glissant par la pluie qui ne diminue pas
d'intensité. Le mulet porteur du poste radio C.9
glisse et tombe en contrebas de la piste,
fracassant le poste dans sa chute À 7 h 30, les
éléments de tête qui abordent la ligne de crête,
se font allumer par le Commando N°I2 du secteur
d'Aumale, avec qui ils devaient prendre liaison
sur l'Oum El Foul. La méprise est de courte durée.
Il n'y a heureusement pas de victimes. Le jour se
lève lentement, dans la grisaille, lorsque le P.C.
intercepte un message du commandant de l'opération
aux unités du secteur d'Aumale, annonçant la
suspension de l'opération pour cause de mauvais
temps. La confirmation en parvient peu après, par
l'intermédiaire du 3/I9ème R.C.C. Retour à Bouïra
pour 11 heures, sous la pluie battante. Les élections se déroulent le I9, pour
chacun des sous-quartiers, dans une ambiance de
calme et de bonne humeur, malgré le temps toujours
maussade. La participation. au vote atteint 85%.
La participation féminine est particulièrement
élevée. La propagande du F.L.N. s'est révélée une
nouvelle fois sans emprise sur les populations des
Douars Haïzer et Innesmane. La section d'escorte
de la C.C.A.S. assure le transport des urnes vers
la S.A.S. d'Irhorat, où à lieu le dépouillement.
Le soir, à 20 heures, l'équipe des transmissions
qui travaille à la réparation de la ligne
téléphonique à proximité du poste de Guendour,
reçoit quelques coups de feu, tirés de très loin
par un P.M. et quelques fusils de chasse, sans
dégât aucun. Une patrouille de nuit tendra, sans
résultat, une embuscade sur cette piste, tandis
que le groupe rebelle s'en va couper la ligne
téléphonique de Merkalla. Au cours de la nuit du 23 au 24 avril,
une patrouille de la Ferme Cathala, commandée par
le sergent-major, chef du poste, découvre un
individu se dissimulant à proximité des barbelés.
Aux sommations qui lui sont faites, il se sauve,
enfourche un mulet qui se trouve un peu plus loin,
et s'enfuit. Quelques coups de feu sont tirés dans
sa direction. Une heure plus tard, la Jeep de
l'officier S.A.S. d'Irhorat, amène à l'infirmerie
du bataillon, le nommé Mezhoud Saïd ben Rabah,
d'El Massar, légèrement blessé à la tête, et qui
avoue être le fuyard. Il est relâché après
interrogatoire par l'O.R. Dans la nuit du 25 au 26, une explosion
est entendue par les sentinelles du poste d'Ain
Allouane, paraissant provenir des environs de
Sélim. Une patrouille, dépêchée au petit jour,
découvre une coupure de route à hauteur du
village, puis, sur le tablier du pont de Sélim,
une excavation provoquée par l'explosion entendue
en cours de la nuit, et des traces de sang sur la
chaussée. Une pelle des Ponts et Chaussées est
récupérée sur les lieux. La. remise en état de la
route est effectuée dans la journée. Les traces
relevées conduisent jusqu'à la cote 804. La bande
parait forte d'une vingtaine d'individus, dont
quelques enfants. Il s'agit vraisemblablement d'un
groupe de la Katiba 322, renforcé des mousseblines
de Sélim. Les renseignements recueillis les jours
suivants, et confirmés par des documents récupérés
par la suite, permettent d'identifier les victimes
de cette explosion prématurée : Si Louis Mohamed
ben Amar dit "Si Amar", sergent artificier du
secteur 2, originaire de Sélim, tué. Hamdani
Mohamed et le Sergent Ouchene Saïd, blessés. Les travaux, patrouilles, embuscades et
escortes, se succèdent quotidiennement. L'O.R.
visite, le 27, 1e chantier de construction du
nouveau village de Guendour, dans la cuvette
boisée d'oliviers que surplombe le poste. Les
travaux se poursuivent activement sous la
protection du poste, avec la participation des
Harkis de la 3ème Compagnie. Le 28 avril, le nommé Rahal Daoudi ben
Rabah, se rallie avec son arme, un revolver à
barillet de 8m/m et sept cartouches. La 2ème
Compagnie., sous les ordres du Sous-Lieutenant
Mathieu, est dirigée sur le P.C. du 50ème R.A. à
Maillot. Une bande de soixante dix H.L.L. a été
signalée dans les environs de Takerboust. Une
fouille, l'après-midi, de la vallée de l'Oued
Arbhalou, ne donne aucun résultat. La compagnie
cantonne à Maillot Gare, pour être employée le
lendemain, sur Beni Ouilbane. Au petit jour, le 29, le groupe de tête
coiffe un guetteur à demi endormi. L'homme révèle
qu'un groupe s'est ravitaillé au village au cours
de la nuit. La fouille du village ne donne aucun
résultat. La 2 entreprend alors le ratissage de la
vallée de l'Oued Rana. Un groupe de cinq hommes
est débusqué d'un ravin adjacent. L'un d'eux est
abattu : Zemmouche Saïd, de Beni Ouilbane. Les
autres disparaissent dans les fourrés qui
tapissent le fond de l'oued. De nouveau,
cantonnement à Maillot Gare. Le 30, ratissage de l'Oued Tafadit, où
l'on relève quelques traces de circulation. La
3ème section intercepte un individu qui s'enfuit
et est abattu. Il était porteur d'un revolver
d'ordonnance 3m/m, modèle 1892. Comme les soirs
précédants, la compagnie cantonne à Maillot Gare.
Elle ratisse, le 1er Mai, la région d'Iril Hammad,
puis celle d'Ain Tahouine. Un refuge est
découvert, comportant plusieurs abris dans
lesquels on trouve une certaine quantité de
vivres, des vêtements et quelques documents.
Retour, le soir, à Maillot Gare. Le lendemain matin, la compagnie est
amenée par camions à Takerboust. Puis, en ligne,
face au Sud, elle ratisse les ravineaux qui
strient le versant de la colline. Un groupe de
sept hommes se sauve devant la 2ème section. Une
patrouille de chasse intervient à la mitrailleuse.
La fouille du terrain se poursuit. Les 2ème et
3ème sections abattent chacune un rebelle et
récupèrent une grenade offensive. Le convoi est
rejoint sur la route d'Akbou. Retour à Dra El
Khemis, en fin d'après-midi. Tous les rebelles
abattus au cours de cette opération sont des
mousseblines locaux. Pendant ce temps, l'activité
"de routine" continue dans les sous-quartiers Le 2 mai, l'O..R. et un peloton du
3/I9ème R.C.C. ont effectué un coup de main sur un
groupe de mechtas du Douar Ouled Bellil et arrêté
deux mousseblines : Boukerdoun Mohamed ben Amar,
et Boukerdoun Slimane ben Mohamed. La C.C.A.S. fournit, le 3 une escorte à
l'infirmière qui se rend pour une séance d'A.M.G.
au village de Guendour. Les examens de fin de
stage débutent au P.I.S.T. Le lundi 4 mai, par un temps radieux, le
Chef de Bataillon Giraud entouré des autorités
locales, civiles et militaires, inaugure l'école
neuve de Tassala, confiée à un instituteur de la
1ère Compagnie. Cette nouvelle école reçoit une
cinquantaine d'enfants, garçons et filles, pour
qui c'est la première classe. Les parents sont là,
heureux et souriants. Il y a bien quelques
déceptions, car l'école est bien petite et les
enfants bien nombreux, qu'à cela ne tienne, le
22ème B.C.A. construira une autre classe. Trois
jeunes Kabyles du Douar Haïzer sont admis au
Centre de Formation de la Jeunesse Algérienne à
Bouïra. Le 5 mai, une patrouille de la 1ère
Compagnie accroche, vers l'Oued Terxet, un petit
groupe, faiblement armé qui se disperse. La 2ème Compagnie est mise en alerte, sur
la demande du secteur de Dra El Mizan, et dirigée
sur Boghni, au cours de la nuit du 5 au 6. Arrivée
à Boghni, le 6 à 7 heures, elle est installée en
bouclage. En cours de matinée, elle intercepte
trois individus, originaires d'un village assez
éloigné du lieu. Ils sont remis au 19ème R.C.C.
Tandis qu'elle opère la fouille du village d'Azib
Cheik, une unité voisine accroche sérieusement une
bande assez importante L'aviation intervient à la
mitrailleuse et aux roquettes. La 2ème Compagnie
est alors dirigée vers la zone de combat, pour en
effectuer le bouclage, pendant que les unités
voisines ratissent le terrain. Retour à Boghni,
pour le cantonnement. Le 7 mai, la 2 est transportée à Dra El
Mizan, et prend position en bouclage, face au
Nord. Vers I5 heures, deux fellaghas apparaissent
; aux premiers coups de feu, ils font demi-tour et
s'enfuient vers le Nord, malgré le tir des armes
automatiques. Trois autres rebelles viennent buter
dans la 1ère section et sont abattus. La compagnie
rejoint alors la cote 496, puis ratisse en
direction du "Pont Cassé". Retour à Dra El Khemis
dans la soirée. La commémoration du 8 mai n'empêche pas
l'activité normale de se poursuivre. La 4ème
Compagnie fournit des escortes aux gendarmes
chargés de regrouper les conscrits F.S.N.A., qui
doivent être dirigés sur le centre d'instruction
de Blida. Ce travail se poursuit les 9 et 10 mai,
tandis que se terminent les examens de la
quatrième session du P.I.S.T. Le chef de corps et le fanion du
bataillon se rendent à Tours, pour participer au
Congres National de la Fédération des Anciens
Chasseurs. Le 10, au cours d'une prise d'armes de
secteur, où figurent une section de la 4ème
Compagnie et une section du Centre d'Instruction.
F.S.N.A., de nombreuses Croix de la Valeur
Militaire sont décernées aux gradés, chasseurs et
harkis du bataillon. Les stagiaires du P.I.S.T. (4ème session)
rejoignent le 11 leurs unités d'origine, tandis
qu'arrivent les élèves destinés au cinquième
peloton. La 2ème Compagnie, qui effectue un
bouclage de l'Oued Khalous, au profit du secteur
de Dra El Mizan, abat un H.L.L. le I2 mai. Le bataillon, aux ordres du Commandant
Mairet, prend part, le I5, à une opération de
secteur en Forêt des Azerou. Les 1ère, 2ème, 3ème
Compagnies et C.C.A.S., renforcées de la Harka
d'Irhorat et d'un D.L.O. du 50ème R.A., alignent
420 hommes, dont I68 harkis. Le bouclage Ouest est
assuré par le 2/I9ème R.C.C., le bouclage Est par
le 3/I9ème. Départ du convoi à 7 heures.
Débarquement au pont de Sélim, sous la protection
de la harka, déjà en place. Le ratissage
s'effectue en direction de l'Oued Ed Douss, qui
est atteint sans incident à I5 heures. Retour à
Bouïra pour I7 H 30. Activités de sous-quartiers jusqu'au 2I
mai. Le I8, les Sous-Lieutenants Robert
Jacquier et Guy Paccard, en provenance de Saint
Maixent, rejoignent le corps, suivi, le 20 mai, du
Lieutenant Fabre. Celui-ci arrive d'ailleurs juste
pour prendre les consignes d'Officier de
Renseignements, que lui transmet l'Adjudant Chef
Cirino, arrivé en fin de séjour. Opération de secteur le 2I mai, dans la
cuvette de M'zarir, sous les ordres du Commandant
Giraud. Le 22ème aligne une Compagnie de Marche,
composée d'éléments des 1ère, 3ème et 4ème
Compagnies, commandée par le Capitaine Bigot, la
2ème Compagnie, et la C.C.A.S., renforcée de la
Harka d'Irhorat, soit 374 hommes, dont I60 harkis,
plus les 75 hommes et les deux harkis du P.I.S.T.
commandés par le Lieutenant de Ligny. Le convoi du
bataillon, auquel s'incorporent les véhicules du
commando Kimono 4, quitte Bouïra à I4 heures, pour
rejoindre sa base de départ : Tikjda. Le ciel est
bas et gris. Il tombe depuis la matinée une bruine
légère. La mise en place est prévue pour le 22
mai à 5 h 30. Pour l'instant, les unités sont
réparties entre le poste de Tikjda, l'Hôtel de la
Police et l'Hôtel des Cèdres. Vers le soir, la
pluie augmente d'intensité. Le brouillard
s'insinue dans les vallées et ravins de la face
Sud du Djurjura. À 2I heures, le P.C. opérationnel
signale que l'opération est reportée de vingt
quatre heures. Le lendemain, le temps reste couvert.
Averses fréquentes. Le brouillard, cependant, se
dissipe en cours de matinée. Le chef du bureau
opérationnel du secteur arrive en hélicoptère à I4
h 30. Il apporte le plan d'une opération de
remplacement, pour le cas où le mauvais temps se
maintiendrait au cours de la nuit prochaine, ce
qui provoquerait l'annulation de l'opération
primitivement prévue. Vers I6 heures, un convoi de
ravitaillement rejoint Tikjda. Quelques éclaircies
se produisent en cours d'après-midi. À 20 heures,
le P.C. opérationnel confirme les ordres pour la
mise en place le 23, à 5 h 30. Durant la nuit, le
ciel se dégage progressivement. Les compagnies
quittent Tikjda à 2 heures du matin, par la route
qui rejoint le Tizi N'kouilal, dans l'ordre :
Kimono 4, C.C.A.S., Compagnie Bigot, P.I.S.T.,
sous un beau clair de lune. Arrivé à hauteur du
Tizi Boussouil, tandis que Kimono 4 continue
jusqu'au Tizi N'kouilal, le bataillon emprunte la
piste du versant Sud du Terga N'ta Roumi. La 2ème
Compagnie prend position sur ce versant, face au
Sud. Le P.C. et le C.C.A.S., continuent jusqu'à la
cote 1370, la Compagnie Bigot jusqu'à I460 et le
P.I.S.T. jusqu'à Tizi Temezouart. À 5 h 30, toutes
les unités sont en place. Kimono 4 amorce son
mouvement vers le Sud-Ouest par la route qui
descend du Tizi N'kouilal. La 2ème Compagnie aperçoit quelques
rebelles, qui avancent sur cette même route, deux
kilomètres plus bas, et disparaissent sur les
pentes boisées du versant Est du ravin. La
C.C.A.S. envoie une section reconnaître une grotte
dans la paroi du Terga N'ta Roumi, où elle relève
des traces d'occupation récente par trois ou
quatre personnes. Le ratissage du terrain débute à
7 heures. La 2ème Compagnie se dirige vers la cote
1267 et la Djemaa Timessouine, 1a Compagnie Bigot
vers 966. Le P.I.S.T. fouille Tifires, après avoir
posté un élément sur 1528. De 966, la Compagnie
Bigot continue en direction des mechtas de 1144,
qu'elle fouille, et où elle est rejointe par le
P.C. Kimono 4, sur renseignements fournis par le
piper et la 2ème Compagnie, découvre plusieurs
caches, contenant des vivres et matériels divers.
À I3 h 30, le P.C. et la C.C.A.S. s'installent sur
le mamelon, qui, au Nord, domine le village de
M'zarir, tandis que les compagnies en effectuent
l'encerclement : le P.I.S.T. à l'Ouest, le I/50ème
R.A. au Sud, la 2ème Compagnie à l'Est et la
Compagnie Bigot au Nord. En traversant l'oued, la
2ème Compagnie découvre une cache qui abrite deux
rebelles. L'un d'eux, Aggad Dao ben Mohamed, chef
de l'O.P.A. M'zarir, est abattu, son acolyte
capturé. Le Colonel d'Arrouzat, qui commande
l'opération, effectue en hélicoptère une rapide
visite des unités. La fouille du village,
effectuée en présence de 1'0.R. du quartier (50ème
R.A.), et de 1'0.R. du bataillon, ne donne aucun
résultat. Vers 1 heures, le bataillon se regroupe
et rejoint la route nationale, cependant que
Kimono 4 et la 2ème Compagnie s'installent en
points d'appui pour passer la nuit dans le
village. Le convoi, retardé par plusieurs coupures
de route, rejoint vers I7 H 30. Retour à Bouïra
pour 19 H 45. Le P.I.S.T. et les sections de la
1ère et de la 3ème Compagnie sont hébergées à la
Ferme Cathala. Ils rejoindront leurs cantonnements
le 24 dans la matinée, tandis que les camions de
la 2 sont dirigés sur M'zarir, pour récupérer la
compagnie. Les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies
constituent une Compagnie de Marche pour le Tala
Guilef, où elle restera du 25 mai au 1er juin. Le 25, également, 1a 2ème Compagnie
participe, en Forêt de Babor, à une opération du
secteur de Dra El Mizan. L'O.R. et la section d'intervention
effectuent, le 27, une patrouille au Ras Touila et
au Ras Tickb0uch. Le 29, la 1ère fournit l'escorte d'un
chantier des Eaux et Forêts; la 3, 1a protection
d'une équipe des Travaux Publics. La 4 patrouille
à Karouba et Tala Rahart, la C.C.A.S. au Moulin
d'Afoud et au Moulin de Tassala. Cependant que la
2ème Compagnie et le P.I.S.T. refont ensemble, les
28 et 29, l'opération du 23 mai : Fouille de la
zone de M'zarir, occupation du village, ratissage
de l'Oued Iril Bouames, dans le lit duquel de
nombreuses traces de passages sont relevées. Juin La 2ème Compagnie repart le 1er juin,
pour un bouclage sur la R.N. n° 5 et l'Oued
Khalous, au bénéfice de Dra El Mizan. La 4ème
Compagnie poursuit l'amélioration de ses
installations et la construction de nouveaux
baraquements du Centre d'Instruction F.S.M.A.. Une patrouille de la 4 à Taourirt Amar,
abat, le 4 juin, le nommé Aoune Ahmed ben Mohamed,
qui s'enfuyait à son approche Vers 20 heures, un
message de la 27ème D.I.A., signale la présence,
près du Lac Goulmine, d'une bande de quarante cinq
hommes, armés d'un F.M., et d'une dizaine de
fusils de guerre. Dans le cadre d'une opération
effectuée par le secteur Nord du Djurjura, il est
demandé au 22ème B.C.A.. d'assurer, pour 5 heures
du matin, le 5 juin, le bouclage de la cuvette du
Lac Goulmine, face au Nord. La 1ère Compagnie
avait prévu, ce soir là, une forte embuscade de
nuit à Tanagount. Cette embuscade est renforcée et
intégrée dans le plan ce bouclage. La 2ème
Compagnie, commandée par le Lieutenant Sommeron,
quitte la Ferme Porcher à 23 h 30, escortée par
les scout-cars de la C.C.A.S. À son passage à Aïn
Allouane, elle est renforcée d'une grosse section,
(40 hommes), de la 3ème Compagnie. La nuit est
belle et claire. Débarquement à la Croix de
Lorraine. La progression s'effectue, assez rapide,
en marche non couverte, par la route du lac. Le
bouclage est mis en place sur 1844 et I657, pour 4
H 30. Le jour se lève. À 5 h 30, 1a visibilité est
suffisante pour permettre au Lieutenant Sommeron
d'envoyer une section fouiller les replis de la
falaise Nord-Ouest de I772. À l'approche de la
patrouille, un groupe d'une trentaine d'hommes se
replie en direction de 1920, suivi, peu après,
d'un second groupe d'une vingtaine d'individus,
dont plusieurs femmes. La section continue son
approche. Vers 6 h 45, elle est prise à partie par
un groupe de six rebelles, retranchés, dans les
rochers. Après un bref échange de coups de feu,
les adversaires décrochent. Trois d'entre eux se
faufilent vers le Sud, entre les rocailles qui
hérissent le terrain. Le ratissage continue et
permet de découvrir une grotte occupée par deux.
ou trois hommes, qui refusent de se rendre, et
ouvrent le feu. Le Sergent Plessis et le Chasseur
Benkaka, de la 3ème Compagnie, se couvrant
mutuellement, s'approchent à distance de jet de
grenade de l'orifice, dans lequel ils balancent
plusieurs 0.F. Dès que celles-ci ont explosé, ils
bondissent à l'intérieur de la grotte et en
maîtrisent les occupants. L'un d'eux, blessé au
genou, est adjudant de la branche politique du
F.L.N.. Les documents récupérés sur lui, en même
temps que son arme, un P.A. 7,65, et un poste
transistors, concernent le secteur de Dra El
Mizan. L'autre, son garde du corps, est blessé au
visage. Un fusil de chasse, deux cartouchières
garnies et deux djellabas sont retrouvés au cours
de la fouille de la grotte. Le P.C. et la 1ère
Compagnie sont avisés par radio qu'une partie de
la bande semble s'être enfuie sur le versant Sud,
en direction Bou M'charof. Le 7ème B.C.A., qui
opère au Nord-Est, signale une bande importante,
en marche vers le Djebel Ti Assassine. Il s'agit
en réalité d'une unité amie qui vient prendre
position en bouclage. Deux compagnies du 159ème
B.I.A. franchissent la crête du Djurjura à l'Est
de la Dent Du Lion, pour s'aligner sur la 2ème
Compagnie et procéder à la fouille du versant Sud
en direction de Guendour. Un bouclage lointain est
mis en place au Sud : P.C. du 22 à Guendour,
Section d'Intervention à Idoumaz, Section Engins
vers le Bou Beri, Harka d'Irhorat de 941 à 1014.
La 4ème Compagnie a franchi l'Oued Ed Douss et
remonte l'Oued Guendour. Elle continue jusqu'à
Djemaa Aourir, sur 960, et pousse une
reconnaissance jusqu'à I096. Le P.I.S.T. a pris
position en 1671. Les blindés du 2/I9ème R.C.C.
escadronnent au confluent de l'Acif Boudra et de
l'Oued Ed Douss. Il est 11 h 20. Les deux compagnies du I59ème B.I.A.
éprouvent quelques difficultés à se mettre en
place sur l'arête cahoteuse du Djurjura. La marche
de la 2ème Compagnie est, de son coté, ralentie
par le brancardage du prisonnier blessé au genou.
Le ratissage se déroule sans incidents. À 16 h 30,
les unités de fouille atteignent le bouclage vers
Guendour. Le convoi du I59ème B.T.A. vient
rechercher ses compagnies à Guendour. La 1ère
regagne Merkalla, et le P.I.S.T., Tikjda. Le corps
d'un troisième rebelle a été retrouvé au sommet de
2002. Le gros de la bande a réussi à s'infiltrer
vers le Nord, vers son secteur. L'examen du poste
transistor récupéré révélera qu'il est bloqué sur
une fréquence déterminée, pour capter des
émissions en graphie. L'étude du problème est
confiée aux spécialistes Trans. de la 27ème
D.I.A.. Jusqu'au 10, patrouilles et travaux,
embuscades et escortes, soins médicaux dans les
villages des sous-quartiers. Le 9, la 2ème
Compagnie a été mise en alerte et dirigée sur
Maillot où elle passe la nuit du 9 au 10. Le 10, à 7 heures, elle est amenée par
camions à l'aplomb de Takerboust, où elle est mise
à terre. De leur coté, les 1ère et 4ème Compagnies
forment une Compagnie de Marche, qui constitue la
réserve opérationnelle. La 2, commence son
ratissage vers le Sud à 9 heures. Elle fouille
sans résultat, le village d'Iril Ou Chekrine. Les
traces de passage récent sont cependant relevées.
Cent mètres plus bas, la section de tête est
soumise à un tir très violent d'armes automatiques
et individuelles. Le Caporal Harki Oulmi Saïd,
blessé, est ramené au dessus du village, où
l'hélicoptère vient le prendre. L'aviation
intervient à la mitrailleuse. Dès le départ des
avions, l'artillerie prend le relais, tandis que
les sections manoeuvrent par les ailes. Le feu
adverse cesse. À 13 h 30, l'artillerie se tait. La
progression reprend. Quelques accrochages
sporadiques avec des isolés où de petits groupes
permettent la mise hors de combat de treize
fellaghas et la récupération de dix armes. Au
cours de ces accrochages, le Caporal-chef Gabriel
Hebrard reçoit un projectile au thorax. Une D.Z.
est improvisée pour l'hélicoptère qui l'amène à
l'hôpital de Tizi Ouzou. L'avance se poursuit.
Deux nouveaux rebelles sont abattus et leurs armes
saisies. Une nouvelle résistance se dévoile
brutalement, à bout portant. Le Chasseur De
Première Classe Lafont tombe, mortellement
atteint, et près de lui le Harki Mansouri Arezki,
touché par la même rafale. Un peu plus loin, le
Sous-Lieutenant Brucci, D.L.O. du 50ème R.A. et le
Chasseur Casimir Bonnet, sont grièvement blessés.
Les trois adversaires sont abattus. Le ratissage
se poursuit sans nouvel incident, jusqu'à hauteur
du bouclage. Retour à Bouïra pour 23 heures. La
journée a été rude pour la 2ème Compagnie qui
déplore deux tués et deux blessés. Mais elle a
abattu dix huit rebelles, récupéré un P.M., sept
fusils de guerre et cinq fusils de chasse. La
bande accrochée représentait les restes de la
Katiba 322, qui vient de subir de nouvelles pertes
importantes en hommes et en armes. Les obsèques du
Harki Mnnsouri Arezki ont lieu le 11 juin à
Bezzit, en présence du Colonel d'Arrouzat, qui
épingle la médaille militaire et la Croix de la
Valeur Militaire sur le linceul. Une escorte de la
C.C.A.S. conduit à Aïn Taya la dépouille mortelle
du Chasseur Raymond Lafont. L'activité des
compagnies ne se ralentit pas. Le I2, une patrouille de la 1ère
Compagnie découvre une cache abri pour deux
hommes. Aucune trace d'occupation récente. Le même
jour, la 4 patrouille à Taourirt Amar, le 13, dans
les Goumgoumas et les Ouled Yahia. Partout, dans
les villages, on prépare la célébration de l'Aid
El Kebir. Les commandants de Compagnie effectuent
des distributions de vêtements, de blé et de
semoule aux familles les plus nécessiteuses. L'Aid El Kebir est célébré le I7 juin,
dans l'allégresse générale, suivant les rites et
traditions, par la population musulmane. Une
grande Diffa réunit chrétiens et musulmans sous
les oliviers de Guendour, en présence du colonel
commandant le secteur et du maire de Bouïra. Le lendemain, une prise d'armes de
secteur a lieu à Bouïra, pour la commémoration de
"l'Appel du I8 juin". La 2ème Compagnie et la
C.C.A.S y représentent le 22ème B.C.A. Une remise
de décorations clôture la cérémonie. La 1ère Compagnie assure, plusieurs jours
durant, la protection du chantier de récolte de
liège, en forêt de Beni Ismaïl. Au cours d'une patrouille dans les
Goumgoumas, le 2I, une section de la 4ème
Compagnie intercepte un groupe de quatre H.L.L.,
l'un Slimani Achour, est abattu, son fusil de
chasse saisi, ainsi que deux djellabas et des
documents. Le lendemain, c'est l'autodéfense de
Merkalla Bas - Tarzout, qui intercepte et abat le
Sergent Sid Ali, dit "Harad", originaire de Sélim,
responsable politique de la fraction. Il était
armé d'un revolver à barillet. Une patrouille de
la 1ère Compagnie effectue une reconnaissance sur
Tanagount, où un piège a été déclenché au cours de
la nuit du 2I au 22, par le passage d'un mulet. La
même patrouille observe de loin, vers Anatra, un
troupeau de moutons escorté par plusieurs hommes
en treillis. Le 23, la 2ème Compagnie est mise à la
disposition du quartier des Ksars, pour une
opération qui se déroule sans incident et se
termine à I9 heures. Elle repart le 26, en appui du 50ème
R.A., pour une opération au Nord de Maillot. Le
convoi, parti de Dra El Khemis à 3 heures du
matin, se dirige vers le village de Selloum qui
est fouillé par le 1/50Oème R.A., tandis que la 2,
à pied, progresse vers 830, puis 978. Vers huit
heures, au cours de cette marche, la section de
tête débusque trois rebelles. L'un d'eux,
détenteur d'une grenade F.I. est abattu. L'avance
continue en direction de Taddel Djedid et Irzer.
Il était initialement prévu que des éléments du
7ème B.C.A., descendant du Tizi N'kouilal
effectueraient leur jonction avec les unités de
fouille. En raison du retard qu'ils ont pris dans
la matinée, le mouvement est annulé. La 2ème
Compagnie se dirige vers Aïn Taliouine, en
protection de l'unité qui fouille Iril Hammad,
puis rejoint Maillot par la piste de l'Oued
Ouakour. Retour au cantonnement pour 20 heures. Les 28 et 29 juin, un vétérinaire
militaire vient examiner et vacciner les troupeaux
des paysans d'Aïn Allouane Le chef de corps
inspecte le poste de Merkalla le 29. Ce même jour,
se termine la récolte du liége, qui a permis de
réaliser trois cent cinquante quintaux. Le nommé
Arar Ali, de Merkalla, fiché comme ravitailleur
des rebelles, est arrêté. Le 1er juillet, tandis que la 2ème
Compagnie grenouille en Forêt des Azerou, et que
la 4ème patrouille dans le Sud de son sous
quartier, la 3 implante quatre embuscades dans la
région d'Aougni, Anatra, Bou M'charof. Dans la
soirée, le groupe de harkis qui compose
l'embuscade d'Anatra, intercepte un convoi de
trois mulets, escortés d'une quinzaine de
fellaghas. Un échange de coups de feu assez vif
s'engage, tandis que l'adversaire réussit à
s'enfuir vers le Sud. À Tikjda, le P.I.S.T. est
harcelé de quelques coups de feu partant de I472. Les 1ère et 4ème Compagnies constituent
une Compagnie de Marche, qui est dirigée, le 3,
vers le Tala Guilef, d'où elle reviendra le 11
juillet. Le 4, le 22ème B.C.A., constitue un
sous-groupement, commandé par le Chef de Bataillon
Giraud, et composé des 2ème et 3ème Compagnies, et
de la C.C.A.S., (297 hommes), renforcées d'un
escadron à pied du I9ème R.C.C., de deux pelotons
de Kimono 4, d'une compagnie du 57ème R.I., basée
à Sidi Brahim, et d'un D.L.O. du 50ème R.A..
L'objectif est la région, bien des fois visitée,
du Djebel Mentheut, au Sud de Beni Mansour, l'une
des zones refuge des fellaghas de la région 2, de
ceux de l'Ouest - constantinois, et, à l'occasion,
de ceux de la zone Sud-algérois. Le convoi du
bataillon quitte la Ferme Porcher à 3 h 30. Les
véhicules sont abandonnés à l'entrée Nord du
passage de l'Oued Chakrane au travers de la
Montagne en Anneau. Progression à pied, par la
piste qui longe l'oued, dans l'ordre : 2ème,
C.C.A.S., P.C., 3ème Compagnie. L'escadron du
I9ème R.C.C. vient à pied, directement, depuis le
poste de Tigrine, en traversant le massif du
Zaalellou. De son coté, l'élément du 57ème R.I.
s'est porté, depuis Sidi Brahim, sur la crête du
Bou Kraled, qu'il occupe. Le bataillon traverse la
Montagne en Anneau et escalade le Taourirt Tourga
par l'arête N.E. La montée est rude. La piste qui
grimpe au Taourirt Tourga est particulièrement
abrupte, et la marche est rendue encore plus
pénible par un soleil qui tape dur dés son
apparition. À 7 h 30, 1a 2ème Compagnie est sur
I044. La C.C.A.S et la 3 abordent peu après le
sommet de 959. La section de tête de la 2 ouvre le
feu, d'assez loin, sur un groupe d'une vingtaine
d'hommes, habillés de treillis et porteurs d'armes
de guerre, qui s'enfuient en direction de 766. Le
Commandant Giraud fait intervenir le D.L.O., qui
demande à la batterie canons un tir de barrage
dans le ravin de l'Oued Azerou. Une patrouille de
T6, qui survole la zone d'opération, intervient à
la mitrailleuse, dès la fin du tir d'artillerie.
L'avion d'observation les guident sur un groupe de
six hommes, qui remontent le lit à sec de l'Oued
Tigrine. Un deuxième groupe est signalé au Sud,
vers le Hammam De Beni Ouagag. À 10 h 20, le
colonel commandant l'opération arrive en
hélicoptère au P.C. du Commandant Giraud. Il donne
mission au 22ème B.C.A. de procéder au ratissage
de la zone traitée par l'artillerie et l'aviation.
La fouille commence à 10 h 30. La 2ème Compagnie
est axée sur Aïn Tigrine, la cote 711 et l'Oued
Azerou. La C.C.A.S., partant de 959, suit la ravin
qui rejoint l'Oued Timsilin. La 3ème Compagnie,
partant également de 959, se porte, à cheval sur
la piste axée S.N., jusqu'à la cote 69I. Arrivée à
ce point, face à droite en direction du N.E. et
ratissage des Oueds Azerou, Timsilin Et Bou
Smaïle. La section de la 2, qui fouille le versant
Ouest de 7II, abat deux fellaghas, armés, l'un
d'un fusil de chasse, l'autre d'un revolver
d'ordonnance 8 m/m, Mle 1892. Nouvel accrochage,
un peu plus loin, sans résultat. La 2ème Compagnie
arrive sur 59I vers 11 H 30. En fin de
progression, elle a trouvé le cadavre de
l'adjudant intendant régional (région 322), tué
par le mitraillage de la chasse, et récupéré son
revolver. Elle marque alors un temps d'arrêt, pour
donner à la 3ème Compagnie le temps de s'aligner à
sa hauteur, face au Nord-Est. Le ratissage reprend
à 11 h 45. Dès le départ, la 2 abat un nouveau
rebelle, armé d'un revolver. La progression est
très lente. La 3 et la C.C.A.S modèlent leur
allure sur les sections de la 2, qui avancent dans
le fond de l'Oued Azerou, particulièrement
accidenté, et tapissé d'un fourré très dense. Vers
I4 h , la 2 accroche de nouveau et blesse un
fellagha, qui est capturé. Il s'agit de Nebraski
Salah ben Belkacem, depuis deux ans au maquis,
artificier de la région 322. Il faisait partie
d'un groupe appartenant à l'État-major de la
région, fort de dix sept nommes, qui se sont
dispersés dés l'arrivée des troupes. Un
hélicoptère vient le chercher à 15 heures pour
l'emmener au P.C. opérationnel. Le bataillon
rejoint ses véhicules à I6 heures, et se dirige
vers Maillot Gare pour le bivouac de la nuit du 4
au 5. Le convoi repart à 5 heures du matin pour
Tamziabt. Débarquement. Progression à pied : la 2
jusqu'à la cote 610, la 3 vers la base des
mouvements de terrain cotes 723 et 883 La 2ème
Compagnie découvre, dans le ravin de l'oued qui
longe 6IO, un hameau de six abris, recouverts de
rondins, et étalés dans le bas de la pente. Ils
peuvent abriter chacun une dizaine d'hommes. Vers
11 heures, elle trouve de nouvelles caches,
contenant du ravitaillement : trois cents kilos de
pommes de terre, trente kilos de café, des
conserves, des galettes de farine. Un half-track
du I9ème R.C.C. vient récupérer le butin. Les
véhicules sont rejoints, et le convoi regagne la
Ferme Porcher pour I5 heures. Sur la foi de renseignements, qui
indiquent que la Katiba 322, maintenant réduite à
deux petites sections, s'est réfugiée avec ses
blessés, après avoir subi un accrochage le 4
juillet, une opération de secteur est décidée pour
le 8 juillet, sur M'zarir. Le bataillon met en
ligne, sous les ordres du Commandant Giraud, la
C.C.A.S. (Capitaine Gibot), la 2ème Compagnie
(Capitaine Gaston), une Compagnie de Marche 3ème,
l4ème et Harka d'Irhorat (Capitaine Bigot), et un
escadron du I9ème R.C.C. L'opération est une
réédition de celle du 23 mai. Le convoi, formé à
la Ferme Porcher, démarre à 3 h 45. par Aïn
Allouane et Tikjda, il gagne l'Akouker où l'on
débarque à 6 h 40, Les compagnies empruntent la
piste qui longe le Terga N'ta Roumi par le N.E. et
se dirige vers le Sud. À 8 heures, la corne
Sud-Ouest du Terga N'ta Roumi est atteinte. Le
bataillon se déploie, pour, face au Sud, ratisser
les Oueds Irzer, Tizi N'kouilal, Tacift Sif
Bouiedane et Tacift Erzerou Bou Djane. La 2ème
Compagnie est à l'Est, ayant à sa droite
l'escadron du I9ème R.C.C., au centre le P.C. et
la C.C.A.S., sur I370. La Compagnie de Marche à
l'Ouest, axée sur Tarzout. Le commando de chasse
Kimono 4 boucle la vallée au Sud de M'zarir, et
une batterie à pied du 50ème, au Sud, constitue
une unité de réserve. Dès le départ, la 2ème
Compagnie intercepte un groupe d'une quinzaine de
fellagas, qui remontent le ravin de l'Irzer Tizi
N'kouilal en direction du col, et, par le feu,
l'oblige à se disperser et à s'enfuir vers le Sud.
La progression continue. À 10 heures, le
Commandant Giraud transporte le P.C. et son
escorte sur 1283. La 2ème Compagnie a dépassé la
cote I2I2. La Compagnie de Marche arrive au
village de Tarzout qu'elle aborde à h 30 et
qu'elle fouille. Au cours de son mouvement, la 2 a
découvert le cadavre du nommé Aimen Ali ben
Mohamed., qui faisait partie du groupe sur lequel
elle a tiré au départ. Le P.C. s'est porté sur
1140. À 13 heures, la 2ème Compagnie couronne les
pentes dominant M'zarir à l'Est, et la Compagnie
de Marche occupe l'oliveraie à l'Ouest du village.
L'escadron du I9ème R.C.C. s'infiltre dans
l'agglomération par le Nord. Le Commandant Giraud
arrive à M'zarir, tandis que la Compagnie de
Marche fouille le fond de l'oued. À 14 h 45, les
compagnies, délaissant M'zarir, continuent le
ratissage en direction d'Illilten, et rejoignent
le convoi, qui attend sur la R.N.5., à hauteur de
l'usine électrique. Six suspects, interpellés au
cours du ratissage, sont remis à l'O.R. du
quartier de Maillot. Retour à Bouïra pour I9
heures 45. Activités de sous-quartiers et
préparation du défilé jusqu'au I4 juillet. Le I4 juillet, le bataillon participe, en
début de matinée, aux cérémonies du secteur, et au
défilé qui se déroule à Bouïra, et à l'issue
desquels a lieu une cérémonie de remise de
décorations. À 10 H 30, les détachements des
compagnies sont rassemblés dans la cour de la
Ferme Porcher, autour du monument, élevé devant le
P.C. à la mémoire des morts du bataillon :
Officiers, Sous-officiers, Chasseurs et Harkis.
Fece à la stèle, fait de pierre du Djudjura, aux
lignes simples et rustiques, encore recouverte de
son voile, se sont rassemblés les fanions des
compagnies et leur garde, les commandements des
compagnies et les détachements symboliques de
celles-ci, les autorités civiles et militaires,
monsieur le maire de Bouïra, le Colonel Lamarque
d'Arrouzat, commandant le secteur, les officiers
de l'E.M. du secteur, les notables de la ville, le
Lieutenant chef de la S.A.S. d'Irhorat, les chefs
des villages, et bien d'autres habitants des
Douars Haïzer et Innesmane, les harkis, les
membres des autodéfenses. Au pied du monument, le
fanion et sa garde Après l'envoi des couleurs, le
Chef de Bataillon Giraud évoque le sacrifice des
camarades tombés au combat pour la France et pour
l'Algérie Française. Son adjoint, le Commandant
Mairet, procède à l'appel des morts, comme une
litanie à laquelle on donne le répons : "Mort au
Champ d'honneur !" Le monument est alors dévoilé.
Le Colonel d'Arrouzat s'avance, dépose une gerbe.
Sonnerie : "Aux Morts !". Minute de silence.
Extrait de "L'Écho
d'Alger" du 2I juillet I959
Émouvant hommage du 22ème B.C.A.
à
ses Morts Glorieux
À l'issue des cérémonies
officielles du I4 juillet, une manifestation
émouvante avait lieu à la Ferme Porcher, P.C. du
22ème B.C.A., aux environs immédiats de la
ville. Présidée par le Colonel Lamarque
d'Arrouzat, cette cérémonie intime ne réunissait
que le bataillon et ses proches. Autour du
fanion du corps, se trouvaient réunis les
commandants des sous-quartiers, les chefs de
villages, les harkis, autodéfenses, et quelques
représentants des populations des Douars Haïzer
et Innesmane. Le 22ème B.C.A. avait rassemblé
une section représentant, avec son fanion,
chacune des compagnies, trop éloignées, hélas,
pour pouvoir être toutes groupées autour d'une
stèle monumentale, très belle dans la simplicité
de ses lignes et sa rusticité. Oeuvre du
Bataillon tout entier, faite de pierre du
Djurjura, c'est l'hommage et la reconnaissance
de tous ceux, qui, dans les rangs du 22ème
B.C.A., ont, depuis quatre années, oeuvré pour
la pacification dans les douars et l'intégration
des âmes. C'est ce que rappelait, dans une
allocution de belle venue, aussitôt après le
lever des couleurs, le Chef de Bataillon Giraud,
commandant le bataillon. Si le I4 juillet est la
fête du renouveau et de la fraternité, il est
bon de se souvenir que Renouveau et Fraternité
n'ont pu se faire que par le sacrifice d'un
certain nombre, et qu'il convient de garder
présent en nos esprits les noms des Héros à qui
nous devons de célébrer le jour présent. Suivit
l'appel de leurs noms, chasseurs et harkis
intimement mêlés, comme ils étaient mêlés à leur
dernier combat, comme ils sont intimement mêlés
à cette terre de province française qu'est
l'Algérie, qu'est la Kabylie, intimement mêlés
pour que vive la France dans le Douar Haïzer, et
que le Douar Haïzer tout entier voit, grâce à
l'effort commun se rétablir l'ordre, la liberté,
la Paix et la fraternité française. On n'étale
pas ses deuils, les grandes douleurs sont
muettes, cette cérémonie fut grandiose parce que
simple et intime. Le souvenir des sacrifices
consentis par le 22ème B.C.A. restera pieusement
gravé dans cette stèle, où, chaque jour, se
lèveront les couleurs de la patrie. Nos
félicitations aux officiers, sous-officiers,
chasseurs, harkis, autodéfenses, pour leur fière
allure durant le défilé. Une mention spéciale au
Commandant Giraud pour l'organisation de cette
pieuse manifestation.
Mais il appartient aux
vivants de continuer l'oeuvre commencée. Dés le I5, le Commandant Giraud emmène le
bataillon dans la région de Takerboust, M'lel,
Djereah, où se seraient réfugiés les restes de la
Katiba 3II, sévèrement bousculée les jours
précédents vers Bordj Bou Arreridj. Il rassemble
la C.C.A.S., renforcée de la Harka d'Irhorat,
(Capitaine Gibot), la 2, (Capitaine Gaston), une
Compagnie de Marche, mi-première, mi-troisième,
(Lieutenant Manegrier), et la 4ème Compagnie,
(Capitaine Bigot). Le convoi quitte Bouïra à 5 H
45. Il a été précédé par la 2ème Compagnie, partie
une heure plus tôt, et qui, encadrée par les chars
du I9ème R.C.C., emprunte la route du Col De
Tirourda, pour débarquer à l'aplomb du poste de
Takerboust. De là, elle fouille le terrain en
remontant vers le col, en particulier les environs
boisés de la maison cantonnière d'Ain Zebda et les
ravins au Nord et à l'Ouest de ce point. Le Piper
lui signale quatre fellaghas qui traversent le
terrain d'Est en Ouest devant elle. L'un d'eux,
Amara Hacène, est abattu, et son arme, un fusil de
chasse, récupéré. Le gros du bataillon arrive à 8
H I5 à l'endroit où la 2ème Compagnie a débarqué.
Il met pied à terre, et reçoit l'ordre de fouiller
le terrain, en redescendant les pentes, vers le
Sud, aucune présence rebelle de quelque importance
n'ayant été repérée dans les hauts du relief. La
2ème Compagnie continue sa fouille de la région
Nord. La Compagnie Manegrier s'aligne sur l'axe
Djereah, Beni Hamdoune, Bois de Bahalil, Tazmalt,
tandis que la 4ème Compagnie, sur sa gauche,
progresse par la ligne de crêtes. La C.C.A.S. et
le P.C. prennent position entre les deux. La 2ème
Compagnie reçoit l'ordre de rejoindre le
dispositif, à son aile Est, en direction d'Iril Ou
Chekrine et Bahalil. À 9 h 30, le P.C. est
installé sur I056, tandis que la Compagnie de
Marche, qui effectue la fouille de Djereath,
demande la présence de l'O.R. du 50ème R.A. pour
contrôler les identités des gens du lieu. Celui-ci
rejoint le village et procède aux vérifications,
puis à M'lel et ensuite à Beni Hamdoune. Au cours
de ce dernier contrôle, un individu tente de
s'enfuir, et est abattu par les sentinelles qui
bouclent le village. Le ratissage se poursuit vers
le Sud, cependant que la 2ème Compagnie fouille
Iril Ou Chekrine. À I6 h 30, le bataillon retrouve
son convoi à Tazmalt et repart pour Bouïra. Les patrouilles locales et embuscades
reprennent jusqu'au 23 juillet. Deux insoumis sont
arrêtés par la 4ème Compagnie et remis aux
gendarmes. Le 23 juillet, cependant que le
P.I.S.T. effectue, à partir de 4 h 15, une
opération divertion, dans le Tacift Sif Bouiedane,
le bataillon, composé de la C.C.A.S., renforcée de
la Harka d'Irhorat, (Lieutenant Sommeron) des 1ère
et 2ème Compagnies, (Lieutenant Manegrier et
Capitaine Gaston) et d'une compagnie mixte
3ème/4ème, (Capitaine Gelpi), quitte la Ferme
Porcher à 3 heures, sous les ordres du Commandant
Giraud. Il s'agit d'une opération mettant en
oeuvre les troupes du secteur de Bouïra, et
baptisée "Pelvoux". L'idée directrice en est un
ratissage de la cuvette d'Irzer, pour y empêcher
le cantonnement de la Katiba 322. Par Maillot, où
il emprunte la route du Tizi N'kouilal, le convoi
gagne le plateau de Saharidj. Débarquement à 5
heures, au dessus du village. Quelques camions
suivent par erreur la rame des véhicules du 50ème
R.A. qui continue vers le col. Ils rejoindront
vers 6 heures. Le commando Kimono 4, qui s'est
joint au 22ème B.C.A., ouvre la marche en
direction de Tala Rana et Belbara, avant de gagner
la croupe de I585, où s'était déroulé le combat du
30 mai I958. La 2ème Compagnie suit, dans les pas
de Kimono 4, et arrive à 9 h 30 sur I585, sur
lequel il prend position. La 1ère Compagnie
dépasse alors la 2, et commence l'escalade de
I794, où elle arrive à 10 h 30, et s'y installe
défensivement. Le P.C. parvient sur I585, avec la
C.C.A.S. et la Compagnie Gelpi. Cette dernière se
déploie sur la ligne de crête entre I585 et I465.
Le Colonel d'Arrouzat, qui commande l'opération,
vient en hélicoptère prendre contact avec le
Commandant Giraud. La 2ème Compagnie et Kimono 4
ont commencé la descente vers l'Oued Irzer. La
1ère Compagnie, redescendue de I794, s'encastre
dans le créneau laissé vide entre la 2 et la
Compagnie Gelpi. Cette dernière aborde les bois
qui couvrent le versant jusqu'au Village D'irzer.
Le P.C. prend position sur 1465. Vers I5 heures,
la 2ème Compagnie et Kimono 4 arrivent au village
d'Irzer, abandonné depuis I956. La 1ère Compagnie,
au cours de son avance, découvre deux caches
contenant une quantité importante de
ravitaillement : trois cents litres d'huile, une
tonne de farine, et des couvertures. Faute de
moyens de transport, le tout doit être détruit sur
place. Le ratissage continue, en descendant la
vallée de l'Oued Irzer vers le Sud. À I6 H 45, 1e
Colonel d'Arrouzat apporte, en hélicoptère, les
ordres pour le lendemain. Les véhicules sont
rejoints à Saharidj. Le convoi part, à I8 h 30,
pour la maison cantonnière d'Ain Zebda, sur la
route du Col De Tirourda. À Aïn Zebda, le
bataillon retrouve le 2/I9ème R.C.C., et installe
son bivouac pour la nuit. Nuit calme. À 5 H 30, les compagnies prennent
position, en base de départ, à l'alignement de la
maison cantonnière. La 2ème Compagnie s'installe
sur la R.N.15, face à M'lel. Kimono 4, à l'Est de
la 2, a pour premier objectif le village d'Iril
Hazem. La Compagnie Gelpi est axée sur Iril 0u
Chekrine, à l'extrémité Est du dispositif ; entre
elle et le commando, la 1ère Compagnie a pour
mission de fouiller l'oued. Le P.C. et sa
protection passent derrière elle, par les hauts de
1056, avec, en réserve, la Harka d'Irhorat. Au
cours de sa mise en place, la 2 ouvre le feu sur
des individus, qui remontent du Sud vers les
crêtes du Djurjura. Elle pousse une section sur
I268, pour tenter l'interception ; d'autres
groupes de fuyards s'échappent vers le Sud, le
Sud-Ouest et le Nord-Ouest. À la demande du
Commandant GIRAUD, vers 6 heures, le poste de
Takerboust envoie une section en bouclage au Sud
du village. Le P.C. prend position sur la cote
I056. Kimono 4 fouille le village d'Iril Azem, et
la Compagnie Gelpi celui d'Iril Ou Chekrine. Les
fouilles, terminées vers 8 h 30, ne donnent aucun
résultat. Le mouvement reprend en direction du
Sud. Le Colonel d'Arrouzat vient, à 9 heures, au
P.C. du 22ème B.C.A., pour étudier la situation. À
9 h 45, l'0.R. du 50ème R.A. transmet un
renseignement qui donne la position d'une cache,
dans la zone prospectée par la 2ème Compagnie. Le
Capitaine Gaston envoie une section sur les lieux.
La cache existe bien mais les locataires l'ont
abandonnée. Ordre est donné de la détruire. Le
commando fouille Beni Hamdoune. Les unités de
ratissage arrivent sur le bouclage, et rejoignent
le convoi à I2 h 40. Départ en direction de
Maillot. Au carrefour de Tazmalt, le Lot 7 quitte
la route et glisse dans un ravin. À Maillot, les
suspects arrêtés au cours de la fouille des
villages, sont confiés à l'O.R. du quartier pour
vérification d'identité. Retour à Bouïra. La 2ème Compagnie n'a que le temps de
changer de chaussettes. Des le 25 après-midi, dans
le cadre des opérations "Jumelles", elle repart
avec le 2/I9ème R.C.C. pour le Col de Tirourda, où
elle tend une série d'embuscades.Le 26 matin, elle est regroupée sur la
D.Z. voisine, en vue d'un héliportage qui ne se
fait pas. Vers la mi-journée, elle rejoint, en
camions, la cote I767, à la disposition du colonel
commandant le secteur de Fort National, qui y
implante son P.C. Le 27 Juillet, les 1ère et 2ème Sections
prennent position sur l'Azerou N'tohor, en
protection avancée du P.C., dont la compagnie
assure la garde. Le 28, la 1ère section ratisse la zone
sommitale de l'Azer0u. Les autres sections
implantent pour la nuit un réseau d'embuscades
autour du Col De Tirourda. La 2ème Compagnie est relevée par la 4ème
le 29 juillet à 9 h et rejoint en début
d'après-midi son cantonnement de Dra El Khemis. Pendant ce temps, depuis le 25, les
compagnies restées en postes, ont repris leurs
activités de routine La 3 reçoit, au passage, la
visite d'un officier supérieur du C.A. d'Alger,
qui se rend. en inspection à Tikjda. Le 2O,
1'0.R., qu'accompagne une patrouille relève des
traces récentes de passage en forêt de Bouïra. Au cours de la nuit du 28 au 29, 1e
P.I.S.T. a envoyé une section tendre plusieurs
embuscades entre les villages de Tarzout et de
Tifires, au Nord de M'zarir. Ces embuscades, comme
à l'accoutumée, doivent rester en place vingt
quatre heures et ne rentrer que la nuit suivante.
La nuit et la matinée ont été calmes, aucun
mouvement n'a été repéré, lorsque, brutalement,
vers I5 heures, un groupe d'une dizaine de
rebelles surgit à bout portant de l'une des
embuscades, blesse le guetteur, bouscule et
assomme les autres hommes, s'empare d'une partie
de l'armement, et disparaît dans le fond de
l'oued, en direction du Sud. L'alerte est
immédiatement donnée. La 2ème Compagnie, à peine
rentrée. de Tirourda, fonce vers Tikjda, dés I9 h
45, accompagnée d'un peloton A.M. du 3/I9ème
R.C.C.. De son coté, le Capitaine Scheibling, qui
commande le P.I.S.T., a dirigé deux sections sur
la route, jusqu'au Col de l'Akouker, en recueil de
la section qui remonte lentement avec ses blessés.
L'audace du coup de main laisse supposer qu'il
s'agit d'hommes aguerris, particulièrement bien
entraînés, vraisemblablement d'un commando de la
Katiba 322. Celle-ci serait donc actuellement dans
la région de M'zarir. Bien plus tard, des
documents récupérés, et, en particulier, le
compte- rendu du responsable de cette action,
révéleront qu'il s'agissait seulement d'un groupe
de mousseblines locaux particulièrement gonflé.
Pour l'instant il s'agit de retrouver la bande qui
a fait le coup. Le colonel commandant le secteur
met sur pied deux sous-groupements. L'un d'eux,
aux ordres du Commandant Pujols, du 50ème R.A.,
comprend des éléments du quartier de Maillot,
ainsi que la 2ème Compagnie et le P.I.S.T. qui a
récupéré tout son monde. Sa mission est de
fouiller la région Tifires - Tarzout, la vallée du
Tacift Sif Bouiedane et M'zarir. Le 22ème B.C.A.,
commandé par le Chef de Bataillon Giraud,
constitue le deuxième sous-groupement avec la 1ère
Compagnie, renforcée des harkis de la 2,
(Lieutenant Manegrier), la 3 (Capitaine Gelpi), et
de la C.C.A.S. avec la Harka d'Irhorat,
(Lieutenant Sommeron), sous-groupement qui doit
assurer le bouclage de la zone d'opération. Dès
deux heures du matin, la 3ème Compagnie quitte Aïn
Allouane à pied, pour rejoindre la région de la
Djemaa Toumellitine. À peu prés à la même heure,
le convoi de la 1ère Compagnie quitte Merkalla
pour Sélim et la cote 80 où elle prend position.
Le C.C.A.S. et le P.C. se portent à Sélim, à 5
heures, puis gagnent à pied le sommet de la Djemaa
Toumellitine, qui est atteint à 7 h 30. De là, on
aperçoit trois fuyards en direction de 531. Les
harkis de la 2 rejoignent à 9 heures et sont
dirigés sur la 1ère Compagnie. Rien à signaler en
cours de journée. Les véhicules sont retrouvés à
Sélim et ramènent la C.C.A.S. et la 1ère Compagnie
à leurs cantonnements. La 3ème Compagnie, qui
regagne à pied Aïn Allouane, rend compte qu'elle
vient de découvrir deux mines sur la route, un peu
au dessus du carrefour avec la piste qui mène au
village de Sélim. L'une des mines est de
fabrication locale, l'autre est constituée de deux
obus de 105 accolés. Elles seront détruites sur
place le lendemain matin. Or, ce jour d'hui, trois
convois importants ont emprunté cette route ! ! Le
Capitaine Gelpi envoie une section battre les
abords de la route, à droite et à gauche. Cette
section découvre des abattis et des emplacements
de combat aménagés et fraîchement camouflés sur
les buttes qui surplombent la route et le pont de
Sélim. Le 29 juillet, au Col de Tirourda, la
4ème Compagnie a relevé la 2, détachée à la garde
du P.C. Opérationnel du Secteur de Fort National.
Elle effectue, les 29, 30 et 3I juillet, des
missions de protection rapprochée du P.C. Août Le 1er août, à I0 heures, sur mission du
colonel commandant l'opération, le Capitaine Bigot
désigne la Première Section pour effectuer une
reconnaissance sur l'Azerou N'toh0r. En arrivant
sur cette crête, le chef de section rend compte de
la présence de cinq rebelles vers 1711. Le
Capitaine Bigot dirige les autres sections de la
compagnie. vers le ravin, orienté Est-Ouest, situé
au Sud de l'Azerou, pour en effectuer le
ratissage. La 1ère section prend position à
l'extrémité Est de l'arête sommitale de 1711. Vers
10 H 45 quelques fellaghas tentent de s'enfuir
vers le Nord en franchissant une barre rocheuse
sous le sommet. Trois d'entre eux sont abattus. Le
mouvement continue. La première section, qui
arrive à l'extrémité Ouest du sommet de 1711,
surprend un groupe d'une dizaine de rebelles, qui,
par le fond du ravin, se dirigent vers le Nord, et
les prend sous son feu. Il est I2 H 45. Pour les
sections qui fouillent le ravin, la progression se
poursuit, difficile, hachée d'accrochages rapides,
à bout portant, et de réductions de résistances
qui se révèlent soudain entre les rochers et les
buissons. Vers I3 H 30, le Sergent Charles
Balhouane est mortellement blessé, en tête de son
groupe. En tête du groupe voisin, le Caporal Chef
Serge Gillino, tombe à son tour, alors qu'il
venait d'abattre un fellagha retranché dans un
repli de rocher, et qu'il dirigeait l'attaque de
deux autres adversaires. Son adjoint, le Caporal
Gérard Biau, s'élance au secours de son chef et
copain. En rampant, il réussit à le tirer à l'abri
et à récupérer son arme. Il est blessé à son tour.
Les hommes de son groupe réduisent la résistance à
la grenade. Le mouvement continue, tandis que le
Caporal Biau, et les corps de Balhouane et Gillino
sont, avec d'énormes difficultés, ramenés à un
endroit où l'hélicoptère peut venir les chercher
pour les transporter à l'hôpital de Tizi Ouzou.
D'autres accrochages se produisent encore, et
ponctuent l'avance de la compagnie. Le Chasseur
Michel Blondel est blessé par un rebelle, qu'il
réussit à abattre. Le bilan de la journée sera de
dix-sept fellaghas abattus, cinq fusils de chasse,
un P.A. et une grenade récupérés. Mais la 2ème
Compagnie pleure deux de ses meilleurs gradés. La
compagnie passe sous les ordres directs du
commandant du 6ème B.C.A., et s'installe en point
d'appui pour la nuit. Elle regagnera El Esnam le 8
août, sans avoir été engagée à nouveau. Au cours de la nuit du 2 au 3 août, une
patrouille de la 1ère Compagnie, en embuscade au
moulin de Sidi Sala, échange quelques coups de feu
avec deux individus armés, l'un d'un fusil de
guerre, l'autre d'un fusil de chasse. Le 22ème
B.C.A. repart, le 3 août, à la recherche des
auteurs de l'agression contre l'embuscade du
P.I.S.T., que des informations localisent vers
Saharidj. Le Chef de Bataillon Giraud emmène avec
lui la C.C.A.S., renforcée de la Harka d'Irhorat
(Lieutenant Sommeron), la 1ère Compagnie,
(Lieutenant Manegrier), la 2, (Capitaine Gaston.),
et la 3ème Compagnie, (Capitaine Gelfi). Parti de
la Ferme Porcher à 5 heures, le bataillon,
renforcé d'un D.L.O. du 50ème R.A, débarque à
Saharidj. Immédiatement, 2ème Compagnie en tête,
suivie du P.C. et de la C.C.A.S., la progression
commence, par la ligne de crêtes, et direction de
937. La 1ère Compagnie avance à hauteur de la 2, à
l'Est. Un escadron à pied du I9ème R.C.C., à
l'Ouest de la 2ème Compagnie, a pour mission de
ratisser l'Acif El Bal. Au cours du mouvement,
quatre fellaghas sont aperçus, fuyant vers
l'Ouest, à hauteur de la cote 1113. Un peu plus
tard, alors que le P.C. a pris position sur 936,
trois autres rebelles sont vus, remontant le
ravinement en direction de 1113. Une unité du 1er
R.C.P., (sous-groupement Nord) s'installe sur
I465. Deux hélicoptères armés "Pirates" prennent
les fuyards sous le feu de leurs mitrailleuses,
sur les pentes de I829. La 2ème Compagnie, suivie
de la 3, continue vers 1112. La 1ère est sur 1016,
et avance vers 1165, juste en dessous des
positions du 1er R.C.P.. La 3ème Compagnie fouille
les mechtas isolées du fond d'oued, en dessous de
B0urhab. Le Capitaine Gaston poursuit son
mouvement, en direction de I465, et reçoit mission
de reconnaître les ravins des affluents de l'Acif
El Bal et le village de Bel Barra. La
batterie-canons du 50ème R.A. ouvre le feu, à I5 h
, sur des mouvements suspects, signalés par le
piper, au Nord de 1112. La 3ème Compagnie,
toujours en soutien, prend position entre les
cotes 734 et 848, pour surveiller les débouchés au
Sud de 1016. Les compagnies reviennent alors vers
les véhicules. Le convoi part pour Bouïra à I9
heures. La 3ème Compagnie passe la nuit à la Ferme
Cathala, et ne rejoint Aïn Allouane que dans la
matinée du 4. Vingt quatre heures de repos, et la 2ème
Compagnie repart, le 6, en fin d'après-midi, pour
rejoindre Tikjda, où elle s'enrichit de deux
sections du P.I.S.T.. Départ à pied de Tikjda à 20
h 30, et marche plein Sud par la piste qui plonge
en direction d'Oubdir. À trois heures du matin, le
Capitaine Gaston met en place ses embuscades
autour du noeud de pistes. Le P.I.S.T. prend
position à l'Est de la piste, sur un mouvement de
terrain qui domine le village de Touerga. À 5
heures, la 2 repart, par la piste, en direction
d'Oubdir. Le P.I.S.T. signale au Capitaine Gaston
la présence de trois individus, dont un
visiblement armé, qui remontent dans sa direction
Mais un groupe ouvre malencontreusement le feu de
trop loin, et les met en fuite. Les coups de feu
provoquent également la fuite éperdue d'une
vingtaine de fellaghas, qui déboulent vers le
Sud-Ouest, et se dispersent en direction de la
vallée de l'Oued Barbar. Le ratissage continue
jusqu'au village de Taourirt Tazegouart, après la
fouille des fonds d'oueds empruntés par les
fuyards. Retour à la maison cantonnière de Dra El
Khemis pour midi. Patrouilles et embuscades,
travaux de postes. Le 9 août arrive au bataillon le
Lieutenant Jean Martin, venant du 42ème R.I.M. Le 10, l'O.R. escorté par la Section
Intervention de la C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat
effectue un contrôle des populations du Moulin
d'Afoud et Moulin de l'Irzer. Un stock important
de ravitaillement destiné au F.L.N. est récupéré. La C.C.A.S. effectue, le 11, l'évacuation
sur l'infirmerie du bataillon, d'un villageois
malade. Le I4, évacuation sur l'infirmerie du
secteur d'un enfant d'El Esnam. Du 11 au I4, 1a 2ème Compagnie nomadise
en forêt des Azerou. Débarquée, le 11 à 20 heures,
au Moulin d'Afoud, elle y implante pour vingt
quatre heures un réseau d'embuscades. Le I2, à I9 heures, départ pour Sélim, où
elle arrive à 2I heures. Le scénario se
renouvelle, installation d'une série d'embuscades,
qui restent en place jusqu'au lendemain soir. À I9 h 3O, le I3, de nouvelles embuscades
sont tendues dans les ruines du village d'Akboub.
La 2ème section ouvre le feu, à 22 h 30, sur un
petit groupe de fellaghas venant du Sud, qui se
dispersent. Les embuscades sont maintenues toute
la journée du I4. Le soir, au moment de décrocher
pour rejoindre les véhicules à Taourirt, la 2ème
section explore la piste par laquelle les rebelles
étaient arrivés, et découvre un blessé. Son arme,
un P.A., est récupéré. Le Capitaine Chaquin part, le I5 août,
pour le Tala Guilef, à la tête d'une Compagnie de
Marche, formée d'éléments des 1ère et 3ème
Compagnies. Dans la soirée, une patrouille de la
4ème Compagnie accroche, près d'Ouled Yahia un
petit groupe qui se disperse aux premiers coups de
feu. La 1ère Compagnie entreprend, le I7, 1a
construction d'une infirmerie, destinée à
l'assistance médicale gratuite des populations de
Merkalla, Tassala, Innesmane. Car la mission que
remplit le bataillon n'est pas que militaire. Une
grande part de l'activité du bataillon a été, dès
le début, orientée vers le contact avec les
populations locales. Le dialogue s'est engagé. Un
courant de compréhension et de sympathie est
passé. L'organisation des Douars Haïzer et
Innesmane en villages d'autodéfenses, la
constitution des harkas, ont été de nouveaux pas
dans l'unité entre Français de souche européenne
et Français de confession musulmane. De plus en
plus, l'effort porte sur l'amélioration des
conditions de vie des populations locales. À
Irhorat, autour de la S.A.S. et de l'école, le
village de regroupement des habitants de Sélim
s'est construit en dur, avec l'électricité et
l'eau. Dans tous les postes, les médecins du
bataillon reçoivent, de plus en plus nombreux, les
malades, aux consultation quotidiennes d'A.M.G..
Les équipes d'assistantes sociales indigènes,
A.S.S.R.A, sillonnent chaque jour les pistes du
quartier, pour se rendre dans les villages,
apprendre aux femmes les rudiments d'hygiène
familiale et personnelle, et les soins à donner
aux enfants. Le bataillon avait donné la priorité
des travaux aux écoles Chaque village en possède
au moins une. Il commence maintenant à bâtir des
infirmeries de village. Malgré les progrès
importants de la pacification, il existe toujours
quelques rebelles à mettre hors d'état de nuire. Le jour où commencent les travaux de
construction de l'infirmerie de Merkalla, la 2ème
Compagnie participe à une opération dans le
quartier de Maillot. Débarquée à 7 heures du matin
sur la R.N. 30, à hauteur d'Ansor Leklat, les 1ère
et 2ème sections commencent l'escalade du versant
Ouest du Lala Khedidja, et atteignent la cote
I870. La 3ème section, qui assurait la sécurité de
leur progression, signale, vers 7 h 30, une
trentaine de fellaghas qui se dirigent vers le
Nord-Est, à proximité de I870. La chasse, alertée,
intervient avec un certain retard, et mitraille
sur zone. Après le départ des avions, la 2ème
section fouille la région traitée, et abat un
rebelle qui y était resté caché. La 3ème section
rejoint, en ratissant la bande de terrain comprise
entre la route et la zone mitraillée. Quatre
nouveaux rebelles sont débusqués et abattus. Trois
d'entre eux peuvent être identifiés : Amarene
Messaoud ben Slimane, Amarene Ali ben Saïd, Drizi
Mohamed ben Slimane. Tous mousseblines du Douar
M'chedallah. Une seule arme est récupérée.
L'après-midi se passe à fouiller le terrain et à y
rechercher des caches. Le soir, mise en place d'un
réseau d'embuscades pour la nuit Le 18, la fouille du terrain recommence.
Quelques caches contenant du ravitaillement sont
découvertes. L'après-midi, la 2ème Compagnie
remonte jusqu'au Tizi N'kouilal, où elle tend ses
embuscades de nuit. Nuit calme. Retour au
cantonnement dans la matinée du I9. La Compagnie de Marche du Capitaine
Chaquin, qui opérait dans le Tala Guilef, rentre à
Bouïra le 20 août. Au cours des embuscades et
ratissages quotidiens, elle a trouvé dans une
grotte quatre cadavres déjà anciens et récupéré
une carabine Statti en mauvais état. L'O.R.,
agissant avec la Harka d'Irhorat, arrête le nommé
Cheboub Abdelkader, au cours d'une patrouille à
Tirilt M'tilguit. L'interrogatoire de Cheboub
provoque, le lendemain 2I, l'arrestation de
Bougrida Ahmed, dit "Amar", habitant lui aussi
Tirilt M'tilguit. Le 22, une embuscade de la 4ème
Compagnie, au Koudiat Matmor, intercepte un
rebelle, qui s'échappe en abandonnant sur le
terrain une grenade MK2. Le Capitaine Gelpi procède, le dimanche
23, au recensement des habitants de Guendour.Patrouilles, travaux, escortes et
embuscades jusqu'au 27 août. Au cours de la nuit
du 26 au 27, les rebelles incendient, à un
kilomètre au Nord d'El Esnam, un hangar abritant
mille deux cents quintaux de paille et une
batteuse. Une opération inter-secteurs, alignant
un sous-groupement d'Akbou, (5ème B.T.), et un
sous-groupement de Bouïra, (22ème B.C.A.), est
déclenchée dans la région limitrophe des deux
secteurs : Beni Hamdoune, M'lel, Takerboust. La
présence sur le terrain de deux sous-groupements
permet le nettoyage d'une zone plus large qu'à
l'habitude. Les limites en sont, le cours de
l'Oued Beni Melikeuche à l'Est, et la R.N. I5 à
l'Ouest. La démarcation entre les deux
sous-groupements passe par M'lel et Beni Hamdoune.
Le 5ème B.T. opère dans le compartiment Est, le
22ème B.C.A. dans le compartiment Ouest. Sous les
ordres du Commandant Giraud, le bataillon aligne
la C.C.A.S., (Capitaine Gibot), la 1ère Compagnie,
(Capitaine Chaquin), la 2, (Capitaine Gaston) la
3ème Compagnie, renforcée de la Harka d'Irhorat
(Lieutenant Sommeron), et la 4ème, commandée par
le Lieutenant Favier. Le commando Kimono 4 lui est
adjoint. Le convoi démarre du P.C., le 27 à 4 h
20. Les unités mettent pied à terre, à 6 h 30, sur
le route nationale N° I5, au dessus de Takerboust,
et prennent leurs positions sur la base de départ,
dans l'ordre, de l'Ouest vers l'Est : 1, 4, 3, 2,
Kimono 4. Le P.C. et la C.C.A.S. au centre, sur la
piste qui part de Takerboust et suit le ravin de
Irzer Chakrane jusqu'à la R.N. 26. Le 5ème B.T.
est alignée à l'Est, en prolongement de Kimono 4.
La progression commence à 7 h 30 La fouille se
déroule sans incident jusqu'à I4 heures ; quelques
caches sont découvertes, qui contiennent du
matériel de couchage et des ustensiles de cuisine.
Tout cela est détruit sur place. Les véhicules
attendent sur la R.N. 26. Retour à Bouïra à I6
heures 30. À la 4ème Compagnie, où le regroupement
des populations isolées des Goumgouma vient d'être
réalisé, le médecin-chef du bataillon inaugure les
séances d'assistance médicale gratuite. À
Merkalla, les murs de l'infirmerie s'élèvent, de
même que ceux du C.T.T. à la C.C.A.S.. Septembre Les épreuves de l'examen des élèves
caporaux se déroulent, le 3 septembre à la Ferme
Porcher. Sur renseignements, la 2ème Compagnie,
renforcée de la Harka d'Irhorat, de la section
Intervention de la C.C.A.S., de deux sections de
la 4 et de l'O.R. et son équipe, effectue un
important coup de main, le 4 septembre, au petit
jour. La 3ème Compagnie, discrètement mise en
place de nuit, fournit un bouclage, en lisière
Ouest de la forêt des Azerou. Partis à pied à 3
heures du matin, la 2 et ses renforts cernent le
ravin dans lequel le groupe rebelle a été repéré
la veille au soir, et donne l'assaut au petit
jour. L'accrochage est rapide et brutal, l'ennemi
surpris et affolé, riposte au hasard. Lorsque le
feu cesse, gisent sur le terrain l'Aspirant "Si
Ali" responsable militaire de la Région 322,
Nedjar Slimane, originaire de Guendour, ex
adjudant commandant la Katiba 322, cassé de son
grade et muté du secteur 2 au secteur 4, d'où il
est originaire. À coté d'eux : Hamdani Mohamed,
Dit "Rougi", responsable du secteur 4 ; Aouane
Akli, Chef Nidham de la fraction Ouled Essaït du
Douar Haïzer ; B0uadar Mohamed, Moudjahid de la
fraction Ouled Chacha du Douar Tighrempt, et un
inconnu. Morts, également, Hamoudi Mahmoud,
Caporal à la 2ème section de la Katiba 322,
transféré pour être jugé, et son gardien, Boudraf
Ali, de la section 1 de la katiba, originaire du
Douar Haïzer, fraction Ouled Abdallah. L'Adjudant
Meziane Moussa, responsable du secteur 1, Est
capturé. Un P.M. Beretta, un fusil de guerre, six
fusils de chasse et un P.M., sont saisis. Le lendemain, 5 septembre, l'O.R, revient
sur le terrain avec la section d'Intervention,
pour une nouvelle fouille des lieux. Quatre
individus, dont une femme, s'enfuient à leur
approche. Trois sommations et tirs de semonce, ils
sont arrêtés. Il s'agit d'Amir Tahar, dit
"Hammouche, de Djadi Akli, de Berkat Bouzid, et
d'une femme, Boukamoun Madjouba Bent Mohamed, qui
a été légèrement blessée au cours de sa fuite. La
fouille du terrain permet de récupérer des
documents, qui avaient été dissimules la veille,
au début de l'accrochage. Le Chef de Bataillon Giraud se rend à la
maison cantonnière de Dra El Khemis, pour y
présider la prise d'armes de transmission du
commandement de la 2ème Compagnie, entre le
Capitaine Gaston, qui est affecté à l'E.E.P.M.
d'Antibes, après quarante huit mois de
commandement de la compagnie en A.F.N., et le
Capitaine Chaquin. Le 8 septembre, à Merkalla, le Caporal
Harki Gachi Rabah est accidentellement tué par son
fils. La troisième Compagnie découvre et
détruit, le 9, une vingtaine d'abris de faibles
dimensions, dans les environs de Beni Yagoun. Le 11, un G.M.C. du 72ème Bataillon du
Génie, quitte,la route à proximité de la Ferme
Cathala et se retrouve dans le fossé, provoquant
la mort du Sapeur Lafarguettes, et occasionnant
des blessures aux Sapeurs Heurtiet et Ouillet,
tous trois du 72ème B.G. Également blessé, les
Chasseurs Claviet et Triouleyre, de la 1ère
Compagnie. Les blessés sont évacués par route sur
l'hopital d'Aumale. Un jeune berger d'El Esnam se
présente au P.C. de la 4ème Compagnie. Il vient
signaler la présence insolite d'un groupe d'hommes
sur la voie ferrée. Une patrouille, envoyée sur
les lieux, découvre un obus de 105, muni d'un
dispositif de mise à feu pression installé sur la
voie, au P.K. I39,7. Il est fait appel aux
spécialistes pour la relever et la détruire. Le
Commandant Giraud fait remettre au jeune garçon
une somme de cinq mille francs. Le nommé Laïdi Slimane est abattu, le 13,
par une patrouille de la 4ème Compagnie sur la
rive Sud de l'Oued El Dous. La 3ème Compagnie
procède au recensement des habitants de Taougni. La 2ème Compagnie et une Compagnie de
Marche composée d'éléments des 1ère et 4ème
Compagnies, se portent en renfort d'une opération,
qui se déroule, le 14 septembre, dans le quartier
de Maillot. La 2 est maintenue en réserve au
village d'Illilten. La Compagnie de Marche,
poussée sur le plateau de Saharidj, y fait un
prisonnier. La 2 rejoint la base le 15 septembre. La Compagnie de marche, qui reçoit le 19
la visite au Commandant Giraud et du Lieutenant
Martin, ne rejoindra ses cantonnements que le 27
septembre, après sa relève par la 2ème Compagnie.
La 1ère Compagnie entreprend, avec l'aide de ses
harkis, la construction d'un poste à Innesmane. La
2ème Compagnie repart, le 20 au milieu de la nuit,
pour s'intégrer au sous-groupement "A'', commandé
par le Chef D'escadrons Lévèque du I9ème R.C.C.,
et qui participe à une opération baptisée
"Annette", dans la région Nord de Tameziabt. Les
véhicules sont abandonnés 3 h 30 à Tameziabt, et
la 2 progresse rapidement vers la cote 48I,
qu'elle atteint à 5 h 45. L'ensemble de
l'opération de ratissage débute à 8 heures, face
au Nord. La 2ème Compagnie doit fouiller un
ensemble de petits ravins, peu profonds, mais très
encaissés, aux parois et aux fonds hérissés d'une
végétation abondante. La progression s'effectue
lentement, car il est nécessaire de fouiller le
moindre repli de terrain et le moindre buisson. À
9 h 30, la 1ère section est prise, à bout portant,
sous le feu d'un groupe, qui utilise une tranchée
creusée au fond d'un thalweg par le ruissellement
des eaux. Le Caporal-Chef Camerlo manoeuvre son
groupe pour déborder la résistance. Il abat un
rebelle qui s'est découvert, et se redresse, pour
sommer les autres de se rendre. Deux projectiles
l'atteignent, à l'abdomen et au bras. Le Sergent
Labbé réussi à tirer son camarade à l'abri d'un
rocher. Le Groupe Camerlo réduit la résistance à
la grenade Trois cadavres gisent au fond de la
tranchée. Deux fusils de chasse, une grenade, un
revolver, des munitions, et des documents à demi
calcinés sont saisis Au cours du combats, les
rebelles ont tiré une trentaine de coups de fusil
et lancé trois grenades. Un hélicoptère emmène
Camerlo vers l'hôpital, à 10 heures. Un second
hélicoptère revient, à I2 heures, chercher les
cadavres, pour identification par l'O.R. du
quartier. La cote 522, occupée par le bouclage,
est atteinte en début d'après-midi. La 2 rejoint
Dra El Khemis.Une patrouille de nuit de la 3ème
Compagnie relève les traces d'un petit groupe
rebelle à l'Ouest d'Aït Krerouf, le 2I. Le bataillon est rassemblé le 23
septembre à la Ferme Porcher, pour la célébration
de la Sidi Brahim. À 11 heures, le Chef de
Bataillon Giraud présente le 22ème B.C.A. au
Colonel d'Arrouzat, commandant le secteur Après le
lever des couleurs, le dépôt d'une gerbe au pied
du monument aux morts, et l'observation d'une
minute de silence, le Commandant Mairet,
commandant en second, donne lecture du récit des
combats de Sidi Brahim. Le Commandant Giraud prend
ensuite la parole. Puis c'est la remise des
décorations : une médaille militaire, et quinze
Croix de la Valeur Militaire. Parmi les
personnalités présentes, le Colonel Compagnon,
commandant le 1er Régiment de Hussards
Parachutistes ; 1e chef de bataillon commandant le
5ème B.T. ; des délégations d'officiers de
l'état-major et des corps de troupe du secteur ;
1e sous-préfet de Bouïra ; 1e maire de la ville,
le lieutenant de la S.A.S. d'Irhorat ; l'adjudant
de gendarmerie ; les chefs des villages des douars
Haïzer et Innesmane. Les travaux de construction continuent. À
la 1ère Compagnie, le poste d'Innesmane et
l'infirmerie de Merkalla. La C.C.A.S. poursuit
l'achèvement du C.T.T. La 4ème Compagnie commence
l'édification d'un poste destiné à la protection
du village de regroupement de Goumgouma. Et,
malgré ces servitudes, instruction., embuscades,
patrouilles. La 1ère Compagnie fournit le 26
septembre, un groupe chargé d'escorter sur Alger
un train de munitions. La 2 quitte son cantonnement le 27, pour
aller relever, sur le plateau de Saharidj, la
Compagnie de Marche, qui s'y trouve depuis le I4
septembre. Une patrouille de la 4ème Compagnie,
dans le Rheurbet ouvre le feu sur trois rebelles,
qui réussissent s'échapper. Deux suspects sont
arrêtés dans les environs immédiats. Le Capitaine Gelpi, part, le 2&, pour
le Tala Guilef, à la tête d'une Compagnie de
Marche, formée d'éléments des 3ème et 4ème
Compagnie Le centre d'instruction F.S.N.A. d'El
Esnam, rattaché à la 4ème Compagnie, fournit, le
29, une patrouille de surveillance de la voie
ferrée. Un stagiaire provoque la mise à feu d'un
engin, et est blessé de plusieurs éclats. Tandis
qu'on l'évacue, la patrouille interpelle un
individu, qui avoue avoir rempli le rôle de
guetteur pendant la pose de l'engin par les
mousseblines de l'endroit. Le 30, au cours d'une patrouille en forêt
d'Haïzer, la section d'intervention intercepte, en
bordure de l'Oued Ed Douss, douze personnes
étrangères au Douar Haïzer. Une importante opération, mettant en
oeuvre quatre sous-groupements, sous les ordres du
Colonel d'Arrouzat, a lieu les 2 et 3 octobre dans
le massif du Lala Khedidja et dans les deux
vallées, de M'zarir à l'Ouest, et de l'Irzer à
l'Est. Ces régions servent depuis toujours de
refuge aux bandes rebelles, qui basculent de ]'une
à l'autre, au gré des opérations locales. Cette
fois ci, c'est l'ensemble de la région qui va être
traitée, en bloc. Le sous-groupement "A" comprend
le 1er R.H.P, le 7ème B.C.A. et le P.I.S.T.. Il
prend à son compte la fouille de la vallée de
M'zarir. Le sous-groupement "B", (5ème B.T.)
traitera la cuvette de l'Irzer. Le sous-groupement
"C", commandé par le Chef d'Escadrons Lévèque, est
formé de la 2ème Compagnie du 22ème B.C.A., d'une
batterie de marche du 50ème R.A., et d'un escadron
à pied du I9ème R.C.C.. Son objectif, au centre du
dispositif, est constitué par le versant Sud du
Lala Khedidja, et les villages de Bel Barra et
Tala Rana. Kimono 4, sous-groupement "D", agira
dans la région d'Agouilal, au Sud-Est de M'zarir.
Le P.C. opérationnel s'installe en bivouac sur le
plateau de Saharidj. Sa protection est assurée par
un élément du 19ème R.C.C.. La Harka d'Irhorat, et
la C.C.A.S., du 22ème B.C.A.. L'ensemble est placé
sous le commandement du Capitaine Gibot À 6 heures, le 2 octobre, la 2ème
Compagnie en tête, le sous- groupement "C" quitte
le bivouac de Saharidj, en direction de Tala Rana.
Le village est atteint à 8 h 45. Le Capitaine
Chaquin fait déposer les sacs, qui resteront à la
garde d'un groupe. Casse-croûte rapide.
L'inspection des lieux, permet de relever des
traces récentes d'occupation, et de constater que
le sentier qui grimpe vers, 1566 a été utilisé
depuis peu. Reprise du mouvement à 9 heures.
Deuxième section à l'Ouest, direction I566.
Première section à l'Est, axée sur 1829. Entre
elles, dans le ravin qui sépare les mouvements de
terrain, la 3ème section. Le groupe de
commandement du Capitaine Chaquin et la quatrième
section, (en réserve), suivent à vue la 1ère
section, que commande le Sergent-Chef Patrone. Le
temps est gris et le ciel très bas, les nuages
enveloppent le sommet à partir de 1600 mètres. En cours de progression, les éclaireurs
de la 1ère section aperçoivent, quelques deux
cents mètres en avant, quelques hommes, habillés
de treillis, qui remontent à leur gauche par le
fond du ravin. Sans doute les gars de la 3ème
section, qui ont avancé un peu vite ! Presque
aussitôt, la 1ère section est soumise à un tir
nourri d'armes automatiques et de grenades à
fusil. Tout de suite, le Sergent Labbé, le
Caporal-Chef Yves Delerue et le Chasseur Robert
Pejouan sont blessés. Les hommes en treillis qui
remontaient le ravin étaient des fellaghas. En
même temps, la 2ème section, que le Sergent F.D.L.
Mausset commande comme un véritable vétéran, est
accueillie, à courte distance de 1566, par le feu,
très violent, d'un groupe rebelle, qui a pris
position dans les rochers qui surplombent le
versant. On se fusille à bout portant. L'ennemi,
vêtu de treillis et de tenues camouflées, tire aux
armes de guerre. La 2ème section subit l'assaut
rebelle. L'empoignade est sévère, au corps à
corps. Le Harki Maouci Amar est tué, étranglé par
un rebelle. Le Chasseur Marcel Barbier et le Harki
Merabti Ali sont blessés. L'adversaire se
précipite pour récupérer leurs armes. Le jeune
Sergent Mausset contre attaque immédiatement,
repousse l'ennemi, reprend le contrôle du terrain
et ramène ses blessé et leurs armes à l'abris. La
troisième section tente de manoeuvrer par la
droite, et se fait prendre à son tour sous le feu
de positions adverses, installées au dessus de
1566, et qui couvrent le flanc gauche de la
positon rebelle. Il y a de nouveaux blessés, le
Sergent Harki Arfouni Ali et le Harki Chabti Amar.
Le Capitaine Chaquin pousse un groupe de la 4ème
section et la mitrailleuse de 1a compagnie en
soutien de la 1ère section, pour tenter de
déborder la résistance par la droite. Un autre
groupe est envoyé en renfort à la 3ème section ;
un 3ème groupe est laissé sur place afin de
baliser sur la piste de 1829 une D.Z. pour
l'hélicoptère. En même temps, il demande le soutien de
l'artillerie et de l'aviation, bien qu'il soit
persuadé que l'appui aérien n'est guère
réalisable, avec ce ciel bas que l'on touche
presque du bout des doigts. Le groupe de
commandement, qui vient de mettre en batterie le
mortier de 60, est immédiatement pris à partie par
un fusil mitrailleur. On déplace légèrement le
mortier qui commence son tir sur 1566. Les
éléments les plus proches du sommet ont reçu
l'ordre de se replier de quelques dizaines ce
mètres, par mesure de sécurité. Mais le corps de
Maouaci n'a pu être ramené en arrière. L'un des
obus de mortier tombe dans un emplacement de
mitrailleuse. Les servants de l'arme bondissent à
l'extérieur. L'obus n'explose pas. Le
fusil-mitrailleur adverse continue, par rafales,
son tir contre le groupe de commandement. Le
porteur du poste radio S.C.R. 300 est blessé à la
cuisse, et l'antenne de son poste sectionnée à la
base. Le tir adverse diminue d'intensité. Par
petits groupes, dans chaque section, les chasseurs
repartent en avant. La 2ème section prend pied sur
1566 à I3 heures, mais est aussitôt clouée au sol
par le tir des armes automatiques, qui ont repris
position plus haut dans la pente. Tout mouvement,
dans les trois sections, est sanctionné d'une
rafale de fusil-mitrailleur, tirée depuis I784. Un renfort arrive à I5 h 20, sous la
forme de deux sections, soit une cinquantaine
d'artilleurs du 50ème R.A., commandées par le
Lieutenant Le Boulanger et le Sous Lieutenant
Martel. Ils viennent de Bel Barra. Le Capitaine
Chaquin donne au Sous Lieutenant Martel, la
mission de déborder vers l'Ouest, et de progresser
vers I784 en le contournant. La section du Sergent
Mausset lui emboîte le pas. Malgré une progression
très prudente, la Section Martel perd deux harkis,
avant d'atteindre un replat de terrain, en
contrebas immédiat de 1784, toujours occupé par
l'adversaire. La Section Mausset débouche à son
tour, suivie de celle du Lieutenant Le Boulanger,
et du G.M.S., arrivé entre temps. Les sections
s'alignent, face à 1784. Alors que le Lieutenant Le Boulanger,
prend contact par radio avec le Capitaine Chaquin,
pour lui rendre compte, la position subit, de
plein fouet, l'assaut d'une soixantaine de
fellaghas, en majorité revêtus de tenues
camouflées, et armés de P.M., qui débouchent des
rochers de 1784.I Ils arrivent au contact en
tiraillant, chantant et criant : "Amis, ne tirez
pas". Les deux sections du 50ème R.A. reçoivent le
choc de front, et n'ont pas le temps de réagir.
Elles subissent immédiatement de lourdes pertes en
tués et blessés. Les survivants réalisent
individuellement, comme ils peuvent, tout en se
repliant. La Section Mausset, qui n'a pas subi le
choc frontal, fait face, vigoureusement.
L'accrochage, à courte distance, dure une dizaine
de minutes. Les G.M.S. se sont débandés. Par
petits groupes, la section se replie en arrière
des rochers qui supportent le plateau. Les tirs
continuent de part et d'autre. La 1ère section
parvient sur les lieux à I7 h I5. Au cours de son
mouvement elle a été à plusieurs reprises soumise
au feu adverse. Le Sergent Chef Patrone est mis au
courant de la situation par le Lieutenant Le
Boulanger, qui a regroupé les survivants de ses
sections. Sous la protection de ses
fusils-mitrailleurs, il entraîne une équipe de
voltigeurs, de rocher en rocher, reprend le
terrain perdu, abattant deux rebelles et
récupérant leurs armes. Les morts et les blessés
peuvent être ramenés en arrière. L'adversaire
décroche. La Section Patrone occupe le sommet de
la barre rocheuse de I784, en batterie face au
Nord. Le Capitaine Chaquin, arrive, accompagné des
3ème et 4ème sections. Pendant que se livrait ce
combat pour la possession de I784, les blessés de
I566 ont été relevés et amenés, ainsi que le corps
de Maouaci, jusqu'à la D.Z. où les hélicoptères
sont venus les prendre. La 2ème section, très
éprouvée par le premier combat, et qui a supporté
une part du choc du second, est renvoyée à Tala
Rana, en renfort du groupe resté à la garde des
sacs. En même temps qu'il dirigeait les Sections
Le Boulanger et Martel en renfort de la 2ème
Compagnie, le Chef D'escadrons Lévèque envoyait
deux pelotons à pied du I9ème R.C.C. sur le
versant Est du Lalla Khedidja, par I585, I794 et
1812. Accrochés en cours de progression, ils
avaient un blessé, mais ils abattaient un fellagha
et en capturaient un second. Le reste du groupe
rebelle se dispersait vers le fond de l'Irzer. Les
deux pelotons atteignent le sommet à I8 h I5, et
commencent la descente vers le Sud, à la rencontre
de la 2ème Compagnie. La nuit tombe rapidement,
très sombre sous le ciel bas. Par moments, ils se
trouvent à l'intérieur de la couche de nuages. Le
chef de détachement décide de s'arrêter sur 2058
et de s'y installer en point d'appui pour la nuit.
Le Capitaine Chaquin a renvoyé vers l'arrière les
deux sections, durement éprouvées, du 50ème R.A.,
qui ont emmené leurs blessés. La 2ème Compagnie,
réduite à trois sections, s'organise en point
d'appui sur I784, où elle veille les corps des
tués du 50ème R.A.. La nuit est glaciale.
Impossible, par prudence, d'allumer le moindre
feu. Et les sacs sont restés à Tala Rana. Dès le petit jour, les renforts arrivent.
Tout le versant Sud du Lalla Khedidja est occupé.
La fouille du terrain, au dessus de I784, permet
de retrouver deux corps, que les rebelles avaient
entraînés. Plus haut encore, on trouve deux
cadavres de fellaghas et leurs armes, un Mauser et
un Enfield 303. Des cartouches de tous calibres
sont ramassées. Des traces de sang, encore plus
haut sur la pente, indiquent que d'autres rebelles
ont été touchés. Les pelotons du I9ème, qui ont
passé la nuit sur 2058, rejoignent vers 8 heures,
avec leur prisonnier. Après ratissage de la pente
est, au dessous de I566, 1a 2ème Compagnie regagne
Tala Rana et le plateau de Saharidj, où elle
bivouaque, en réserve opérationnelle, jusqu'au 9
octobre. La C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat
rejoignent Bouïra pour 2I heures. L'adversaire, au
cours du combat sur 1566 a réussi à s'emparer de
deux fusils U.S., deux musettes de chargeurs F.M.
et un manchon lance-grenades. Ce combat est la
dernière manifestation, dans le secteur de Bouïra,
de ce qui reste du "fameux" bataillon de choc de
la Willaya 3, qui alignait prés de cinq cents
hommes au début de 1958. Ils ne sont plus,
maintenant, qu'une soixantaine, une demi katiba.
Et cet effectif va continuer à s'amenuiser au
cours des mois qui viennent. Les 3, 4, et 5 octobre, activités
locales. Le 5, 1a C.C.A.S., (P.C., Intervention,
engins, Harka de Sidi Sala, Harka d'Irhorat), est
mise à la disposition du quartier de Maillot.
Départ de la Ferme Porcher à 5 h I5. Briefing à 6
H 30, au carrefour de la route d'Akbou, au Sud de
Maillot. La compagnie quitte ses véhicules à
hauteur du pont sur l'Irzer N'chakrane, et
progresse par la piste en direction de Takerboust
pendant deux kilomètres, puis elle prend vers le
Nord-Est, jusqu'à 556, où elle arrive à 8 heures,
et se déploie en bouclage, face au Nord. Le P.C.
s'installe à 1 Km au S.O. du noeud de pistes. La
journée, froide, sous un ciel couvert et très bas,
se passe sans incident. À 18 heures, les
dispositions de bivouac et d'embuscades sont
prises, pour une nuit qui s'annonce
particulièrement froide. Le 6 octobre, à 8 h 30, 1a Harka
d'Irhorat s'étale entre 556 et 57I, à cheval sur
la piste. La section d'intervention ratisse les
fonds d'oueds, actuellement à sec, aux parois très
abruptes, qui ravinent le flanc Nord-Est du
mouvement de terrain. Vers 9 h 30, un homme surgit
de l'un d'eux et s'enfuit vers le Nord. Deux
rafales de fusil-mitrailleur le font se jeter à
terre. Il se relève, bras en l'air, et revient sur
ses pas. Il s'agit du Sergent-Chef Oumira Ahmed,
adjoint liaisons et renseignements du secteur à la
Région 323. Une patrouille est envoyée fouiller sa
cache, tandis qu'il est pris en charge par 1'0.R.
du quartier. La journée se passe sans autre
incident. À 19 heures, les dispositions sont
prises pour une nouvelle nuit sur le terrain. Le
temps ne s'est pas réchauffé depuis la veille.
Deux embuscades sont tendues, l'une à l'Est, sur
la piste, par la section Intervention, l'autre,
par la Harka d'Irhorat, dans le ravin de l'Irzer
N'chakrane, à l'Ouest. Au début de la nuit, la
Harka d'Irhorat ouvre le feu sur un groupe d'une
dizaine d'hommes qui se dirigeaient vers le Nord,
font demi-tour, et disparaissent vers l'Ouest. Le
lendemain, à 6 h 45, 1e chef de section envoie une
patrouille sur les lieux. R.A.S.. À 11 h 15, la
harka est repliée sur la piste, à mi-chemin entre
sa position et le P.C., pour préparer
l'atterrissage d'un hélicoptère de liaison. Au
départ de celui-ci, elle revient en place. La
section d'intervention revient à son tour vers le
noeud de pistes, pour y procéder à la fouille de
quelques mechtas qui s'y trouvent, et remonte vers
sa position en ratissant le fond de l'Irzer. De
nouveau la nuit est passée sur place, sans
incident, mais aussi sans réchauffement de la
température. Le 8 octobre à heures, retour sur la
route où attendent les camions. Arrivée à Bouïra
pour midi. Pendant ce temps, les sections des 3ème
et 4ème Compagnies, qui étaient dans le Tala
Guilef, sont rentrées le 7. Le 8, la 4ème Compagnie détache une
section en protection d'un T6, que son pilote a dû
poser sur le ventre dans la vallée de l'Oued Ed
Douss. Le 10, le Chef de Bataillon Giraud, prend
le commandement d'un bataillon de marche, composé
de la C.C.A.S, renforcée de la Harka d'IRhorat
(Capitaine Gibot), de la 2ème Compagnie,
(Capitaine Chaquin), d'une Compagnie mixte, 1ère
et 4ème, (Capitaine Bigot), du P.I.S.T. renforcé
d'une section de la 3, (Capitaine Scheibling), et
d'une Compagnie de Marche du I9ème R.C.C.,
(Capitaine Raoux). Ce bataillon de marche est
intégré au Sous-Groupement "Passerose", sous les
ordres du Colonel Compagnon, commandant le 1er
Régiment de Hussards Parachutistes. Le convoi
quitte la Ferme Porcher à 6 heures, et, par Aïn
Allouane et Tikjda, arrive à 8 heures au Col de
l'Akouker, déjà occupé par le P.I.S.T, venu à pied
de Tikjda. Débarquement et début du mouvement. La
C.C.A.S. relève le P.I.S.T. sur I740, où
s'installe le P.C.. La Compagnie Raoux descend
vers I460, pour ensuite ratisser les ravins de la
partie Nord du Tacift Sif Bouzedane. La Compagnie
Bigot continue sur la route jusqu'au Tizi
Boussouil, et descend vers I460 par la piste Nord
du Terga N'ta Roumi. Le P.I.S.T. a pris le départ
depuis l'Agouni Guerbi, face au Sud, et descend
vers I506 et 1620. La 2ème Compagnie, par la piste
Sud du Terga N'ta Roumi, se dirige vers 1430. La
C.C.A.S. et le P.C., qui ont suivi la Compagnie
Bigot, viennent prendre position sur I460. À 11
heures, le P.I.S.T. est sur 1620. La Compagnie
Raoux fouille la région d'Agouni Arioul. La
Compagnie Bigot, la C.C.A.S. et le P.C. sont sur
I370. La 2ème Compagnie arrive à I430. La Harka
d'Irhorat est envoyée reconnaître et fouiller la
grotte déjà connue de la paroi Sud du Terga N'ta
Roumi. La Compagnie Bigot, encadrée à gauche par
la 2, et à droite par la section d'intervention,
ratisse le Tacift Azerou B0udjane. La 2ème
Compagnie découvre, dans l'Irzer Tizi N'kouilal, à
proximité d'Amsor Nsefa, un obus de 105 non
explosé, et le détruit sur place. Lorsque ses
éléments de tête atteignent la cote I620, 1e
P.I.S.T. fait face à l'Est. Sa section Nord se
dirige vers Tifires, celle du Sud est axée sur
1528. Les deux autres fouillent l'oued entre ces
deux points La Compagnie Bigot est à la Djemaa
Tisemounine. À I5 heures, le P.C. est sur l'arête
du Tirilt Taouckouacht, qu'il suit, pour préparer
position sur 1144, à son extrémité Sud, dominant
la cuvette de M'zarir. La 2 suit le cours de
l'Irzer Tizi N'kouilal en direction de la cote
1061, qui surplombe le village à l'Est. La
Compagnie Raoux déborde celui-ci par l'Ouest, et
ratisse la vallée de l'Oued Berd jusqu'à son
confluent avec l'Acif Oumerba, puis fait demi-tour
pour revenir occuper la partie Sud de
l'agglomération. Au cours de cette fouille, ses
sections interpellent quatorze suspects et
découvrent quatre caches pour personnel. Le
P.I.S.T. assure le bouclage à l'Ouest, sur 507 et
1242. La Compagnie Bigot fouille la partie Nord de
M'zarir. Le P.C. vient s'installer Aïn Aberkane,
et la 2ème Compagnie pousse une section sur la
R.N. 30, au dessus de 1061. Les positions sont
maintenues pour la nuit. Nuit calme et froide. Pour la journée du 11 octobre, le
bataillon passe sous les ordres du Colonel
d'Arrouzat. Dès 7 h 30, les Compagnies Raoux et
Bigot procèdent à une fouille détaillée du
village. Le P.I.S.T. à qui l'O.R. a confié un
suspect qui affirme connaître des caches, fouille
les ravins à l'Est de I528, et trouve
effectivement quatre caches contenant quelques
effets d'habillement et un vieux fusil de chasse
inutilisable. La 2ème Compagnie prend position sur
la R.N. 30, d'où elle peut assurer par le feu, la
protection de toutes les compagnies. Elle détache
une section en protection d'une équipe du génie
qui répare la route. La Compagnie Raoux, guidée
par un suspect arrêté la veille, le nommé Zerkab
M'hamed ben Ahmed, détruit deux caches au Sud du
village, et suit son guide vers une troisième.
Soudain, l'homme se jette dans un ravin pour
tenter de s'enfuir. Son escorte ouvre le feu et
réussit à l'abattre. Le Colonel d'Arrouzat, vient
en hélicoptère, à 9 h 45, prendre contact avec le
Commandant Giraud et lui communiquer de nouveaux
ordres. L'O.R. du bataillon, accompagné d'un
groupe du I9ème R.C.C., est guidé par un détenu
jusqu'à une grotte, qui domine à l'Est la barre
rocheuse au dessus d'Ansor Leklat. Le Commandant
Giraud détache la Harka d'Irhorat et la section
d'intervention en appui du groupe. Une section de
la 2ème Compagnie assure une protection feu depuis
la R.N.30. La grotte est vide et ne présente
aucune trace d'occupation récente. Une équipe du
Génie Divisionnaire, demandée par le Colonel
d'Arrouzat, est amenée par hélicoptères sur 1061,
et procède à la destruction de la grotte. La
section de la 2, qui protégeait l'opération,
découvre à son tour quatre grottes dans le haut de
la paroi rocheuse. Deux d'entre elles, de faible
importance, présentent des signes certains
d'occupation récente par quelques individus. Le
P.I.S.T. découvre de nouvelles caches, vers Aïn
Alma Bakli. L'une d'elles renferme du
ravitaillement et des objets divers, l'autre un
fusil de chasse en mauvais état. Les dispositions
de bivouac et d'embuscades sont prises pour la
nuit. Le P.C. et les Compagnies Bigot et Raoux
reprennent leurs emplacements de la nuit
précédente. Le P.I.S.T.. se rassemble sur 907, et
la 2ème Compagnie occupe 1061 et la maison
cantonnière sur la route du Tizi N'kouilal.Par deux fois, au cours de la nuit, à I9
h et à 3 heures, les hommes de garde de la maison
cantonnière ouvrent le feu sur des ombres
suspectes. À partir de 7 h 3O, le 12, 1e P.C. et ses
sections de protection rejoignent la R.N. 30, en
dessous de la maison cantonnière. Le Capitaine
Scheibling repart avec le P.I.S.T. et la section
de la 3ème Compagnie, par 1506 et l'Agouni Guerbi,
pour le Col de l'Akouker. De là, ils rejoignent
Tikjda, où ils arrivent à 11 heures. La 2ème
Compagnie fouille la forêt de cèdres qui couvre le
flanc Ouest du Lala Khedidja, entre la route et
1560. Elle découvre et détruit, sur 1560, un
important campement aménagé, pouvant héberger une
centaine d'hommes. La Compagnie Bigot ratisse le
versant entre M'zarir et la route. La Compagnie
Raoux repart dans la vallée de l'Oued Berd, où
elle découvre, vers 9 h I5, une cache
individuelle, fort bien pourvue en ravitaillement,
dans laquelle se terre le nommé Bouraïne Mohamed
ben Saïd, Moussebel de M'zarir. Le prisonnier est
confié à l'O.R du quartier pour exploitation. À 11
h 30, 1a 2ème Compagnie regagne la route où
l'attendent ses véhicules, et repart pour Dra El
Khemis. En cours d'après-midi, la Compagnie Raoux
se regroupe à M'zarir, où elle trouve un P.A. en
mauvais état. Elle détache pour la nuit une
section on sur 1061. Le Capitaine Bigot répartit
ses sections entre la maison cantonnière et
l'usine détruite d'Illilten. Le P.C. s'installe
sur les hauts qui dominent les virages de la R.N.
30. Par deux fois, au cours de la nuit, (I9 h 20
et 23 h 30), la section du I9ème R.C.C., qui
occupe 1061, ouvre le feu sur des rôdeurs. La
première fois, l'adversaire riposte d'un coup de
fusil de chasse. Le convoi du bataillon se présente à la
maison cantonnière, le 13 à 8 h 30. Le P.C., la
C.C.A.S., les harkis de la 1ère Compagnie, et la
Compagnie Raoux embarquent et rejoignent leurs
bases. La Compagnie de Marche du Capitaine Bigot
rejoint le bivouac du plateau de Saharidj, après
avoir laissé une section à l'usine d'Illilten. La
compagnie rejoindra Bouïra le 20 octobre. Patrouilles et embuscades. Le 18 octobre,
la 3ème Compagnie procède à l'évacuation d'un
stagiaire du P.I.S.T blessé. Le I9, la section escorte de la C.C.A.S.
accompagne à la Main De Juif un détachement de
l'E.H.M. de Chamonix, qui s'est rendu aux journées
alpines en A.F.N.. Deux officiers, deux
sous-officiers et quatre chasseurs du bataillon
prennent part aux démonstrations. Le Commandant Mairet et le Médecin
Lieutenant Marty, quittent le bataillon pour de
nouvelles affectations. La 2ème Compagnie part le 23, pour vingt
quatre heures de chasse libre au Sud d'El Adjiba. Le 26, 1e bataillon effectue une
opération de quartier dans le Bou M'charof. Des
renseignements, plusieurs fois recoupés, donnent
cette région comme refuge des mousseblines de
Guendour et de Sélim. Cette dizaine de rebelles
locaux recevrait, de temps à autre, la visite
d'une quinzaine de réguliers, ou tout au moins
d'étrangers au Douar. La mise en place doit être
terminée pour 7 heures. La 1ère Compagnie, venue à
pied de Merkalla, prend position à l'Ouest de
Tanagount, sur les cotes I509, I476 et I323. La
C.C.A.S. et la Harka d'Irhorat prolongent la
position vers le Sud, par le Col De Tanagount et
la piste de la Djemaa Aourir, 1014, 94I et S03. Le
bouclage est l'affaire de la 3ème Compagnie, venue
d'Aïn Allouane, sur l'alignement Nord-Sud : I520,
I388 et I264. Ce bouclage est prolongé vers le Sud
par la 4ème Compagnie, qui occupe la crête
d'Idoumaz, I096, 957 et 960. Le P.I.S.T., venu de
Tikjda par la piste du Lac Goulmine, couvre
l'opération au Nord, vers la cote 2054. Le
bouclage Sud est confié au 3/I9ème R.C.C., sur la
route, au Sud du poste de Guendour. La mise en
place est terminée à l'heure prévue. À 7 H 45, la
2ème Compagnie est injectée au centre du
dispositif par la piste Ouest-Est, qui passe au
Sud de Tanagount. Les dispositions initiales
prévoyaient une progression plein Est, en
direction de 1099. Un prisonnier, confié comme
guide au Capitaine Chaquin, amène celui-ci à
modifier son axe de marche et à remonter vers le
Nord, par I325 et I476, en direction d'Aougni
Soules. De loin, la compagnie aperçoit deux
individus, vers 1099, qui remontent vers 2054. Au
cours de sa fouille, elle découvre un campement
constitué de quatre baraques de pierres sèches,
recouvertes de diss. Trois sont à usage de
cantonnement, la quatrième sert d'écurie.
L'ensemble peut abriter une soixantaine d'hommes.
Des indices laissent supposer une occupation
partielle récente, sans doute de la nuit
précédente. Quatre sacs de semoule, de l'huile,
des couvertures, un vieux poste radio à piles, un
vieux fusil de chasse, sont récupérés ou détruits.
À faible distance, une grotte vide et des
emplacements de combat déjà anciens. L'ensemble
est rasé. Cette fouille occupe toute la matinée et
le début de l'après midi. Le P.I.S.T. fouille la
forêt de cèdres, en redescendant vers la piste,
entre Tala Timezouaghi et Tala Tahserit. Il
emprunte cette piste, par Tala Boui Mezou, pour
rejoindre la route et rentrer à Tikjda, où il
arrive à I8 H 30. Pendant ce temps, les compagnies
ont abandonné leurs positions de bouclage et
redescendent vers le poste de Guendour en
ratissant le terrain. La 1ère Compagnie, par
l'oued, entre Tanagount et la cote I325, Puis
l'Oued M'lan. La 2, par les cotes 1560, 1099 et le
Bou M'charof. La 4ème Compagnie, par le ravin qui
longe l'Idoumaz. Les véhicules sont retrouvés au
poste de Guendour. Les compagnies rejoignent
chacune leur base. Pour repartir le lendemain 27, sous le
commandement du Colonel d'Arrouzat, qui désire
exploiter un renseignement daté du 26 à 4 h du
matin, signalant, au Sud des villages d'Illilten
et de Béni Ouilbane, la présence de la vingtaine
de mousseblines locaux, renforcés d'une bande de
quarante rebelles en uniforme, dont quelques
tenues camouflées. Sans doute des gens du
bataillon de choc, ou de la Katiba 322. Le
Commandant Giraud emmène sous ses ordres les 2ème
et 4ème Compagnies, la C.C.A.S. et la Harka
d'Irhorat. Départ du P.C. à 6 H. Au passage, le
commando de chasse Kimono 4 prend la tête du
convoi, qui, par Maillot et la R.N. 30, rejoint le
chemin, qui descend à l'usine électrique
d'Illilten. Tout le monde descend à la cote 775,
au carrefour avec la piste qui part vers le Sud.
Kimono 4, par le sentier, rejoint le Moulin de
Gouriet, Il doit, à partir de ce point, procéder
au ratissage de la vallée de l'Oued Berd, en
direction du Sud. Le 22 se met en place sur la
base de départ, face au Sud. À l'Ouest la 4ème
Compagnie, (Capitaine Bigot), fouille la croupe
boisée, qui, par 7I4 et 549, descend plein Sud,
puis visite les ravins, qui, au Sud Est,
descendent vers l'Oued Berd, jusqu'en 463. La 2ème
Compagnie est axée sur la piste qui part de 775.
Ses limites sont, à l'Est, le lit de l'Irzer Bou
Ames, à l'Ouest, la liaison avec la 4ème
Compagnie. La C.C.A.S. et le P.C. progressent sur
la piste. À l'Est du bataillon, la liaison est
assurée avec le 6ème R.P.I.Ma. Le bouclage Sud,
sur la route qui jouxte le canal, est confié,
d'Est en Ouest, au I/50ème R.A., au 6ème R.P.I.Ma,
et au 3/I9ème R.C.C.. Le ratissage débute à 8 H
55. Progression lente dans ce maquis touffu.
Lorsque le P.C. atteint le coude de la piste, sur
75I, la Harka d'Irhorat déboîte pour s'aligner sur
la 4ème Compagnie, par 639, 6I3 et 564. Le
Capitaine Chaquin, sur ordre du Colonel
d'Arrouzat, fait déboîter la 2ème Compagnie vers
l'Ouest, en avant du P.C. et de la harka. En fin
de ratissage, la 2 s'aligne sur la crête sommitale
de l'Isakene, et ratisse les petits oueds qui se
jettent dans le canal. Le bouclage est atteint à
I5 h 3O. Aucune trace, aucun signe révélateur
d'une présence ou de passages, n'a été décelé.
Retour à Bouïra pour I7 h 30. Le 30, les 1ère et 4ème Compagnies
fournissent chacune une section en nomadisation à
M'zarir, pour une période prolongée, en protection
de l'équipe du génie, qui travaille à l'usine
d'Illiten. Travaux et patrouilles de routine dans
les sous-quartiers. Novembre La 3ème Compagnie détache, le 1er
novembre, un groupe à la garde du dépôt de
munitions du Fort Turc. Le 3, le poste du village de regroupement
des Goumgouma subit un tir de quelques coups de
fusils de chasse. Le Capitaine Chaquin, Commandant
la 2ème Compagnie, est affecté au Centre d'Études
Slaves. Le commandement provisoire de la compagnie
est confié au Sous Lieutenant David, en attendant
le retour de permission du Lieutenant Mathieu. Le 5 novembre, au cours d'une prise
d'armes présidée par les Généraux De Camas et
Faure, le Commandant Giraud transmet au Chef De
Bataillon Guy Maraval de Bonnery, le commandement
et le fanion du 22ème Bataillon de Chasseurs
Alpins. D'importantes délégations des villages des
Douars Haïzer et Innesmane sont venues remercier
le Commandant Giraud de l'aide, de la protection,
de la sécurité et de l'amitié, que, sous son
commandement, le 22ème B.C.A. leur a apportées et
maintenues. Ils viennent faire connaissance avec
son successeur, et l'assurer de leur fidèle
dévouement à la France. Les enfants des écoles,
construites par le bataillon, ont congé, en ce
jour de fête, et assistent avec leurs instituteurs
et leurs parents à cette cérémonie Les "Patrons"
se succèdent, le 22ème B.C.A. continue. Son
activité ne se ralentit pas : patrouilles,
embuscades, travaux divers. Et, dés le 7, le Colonel d'Arrouzat
ramène le bataillon à l'Ouest du Lala Khedidja,
où, d'après renseignements, les responsables des
différents Kism de la Nahia 322 tiendraient une
réunion. Le Chef de Bataillon Maraval prend le
commandement d'un sous groupement composé de la
Harka d'Irhorat, de la C.C.A.S., des 2ème et 4ème
Compagnies, du 4/I9ème R.C.C. à pied, de Kimono 4,
des blindés du 3/I9ème R.C.C., et de deux D.L.O.,
un pour le P.C., l'autre pour la 2ème Compagnie.
Le convoi quitte Bouïra à 5 h 45, s'enrichit en
cours de route du 4/I9ème R.C.C., des D.L.O., du
50ème R.A., et se dirige vers l'usine d'Illilten,
par la R.N. 30. Au passage à Maillot, l'O.R. du
quartier transmet la nouvelle de la mort de Mira
Abderrahmane, chef de la Willaya 3, le
sanguinaire, "l'homme au chien", toujours
accompagné d'un énorme chien loup, qui avait
succédé au Colonel Amirouche, abattu à Pâques I959
au Djebel Tsameur, alors qu'il cherchait à gagner
la Tunisie. MIRA Abderrahmane a trouvé la mort au
cours d'un accrochage, dans la soirée du 6
novembre, au Nord d'Akbou. Les unités gagnent leur
base de départ, face au Nord. Kimono 4, le plus à
l'Ouest, sur 726, 880 et 9I7, à l'Est d'Agouni
Tleta. La 2ème Compagnie en 760. Le P.C. et la
C.C.A.S. sur 634. Le 4/I9ème R.C.C. en position de
ratissage de l'Oued Berd. Les blindés du 3/I9ème
protègent l'opération depuis les lacets de la
route du Tizi N'kouilal. La 4ème Compagnie a
quitté le bivouac de l'usine électrique pour se
porter à M'zarir. Des éléments du 6ème R.P.I.Ma.
ont pris position sur le flanc Ouest du Lala
Khedidja (cote I040). Le 7ème B.C.A., venu du
Nord, occupe le sommet de la montagne. Deux
compagnies du 6ème R.P.I.Ma. sont prêtes à être
héliportées depuis le P.C. opérationnel. La
progression commence à 3 h 30. Le sommet de I560,
à proximité du lieu des combats du 2 octobre, est
traité au napalm par l'aviation. À 8 h 55, les
deux compagnies réservées du 6ème R.P.I.Ma. sont
héliportées, l'une, trois kilomètres au Nord de
I040, sur 1870, l'autre sur la pente Est du Ras
Tiguerguert (1528). À 10 h., les positions sont
les suivantes : - Kimono 4 sur I046, 726, 880 -
2ème Compagnie en I322, sur l'Islam Ou Fellah, en
liaison avec la 4/I9ème R.C.C., à sa droite, sur
999 et le Tacift Oumerga. Le commandant de
l'opération met à la disposition du Chef de
Bataillon Maraval le 2/I9ème R.C.C., qui se trouve
au confluent de l'Oued Berd et de l'Oued Ed Douss.
À 11 H 30, la 2ème Compagnie relève sur I528 la
Compagnie du 6ème R.P.I.Ma., qui y avait été
larguée, et se déploie entre ce sommet et 1149. Le
4/I9ème R.C.C. se resserre entre 1149 et la R.N.
30. La 4ème fouille l'Oued Berd au Sud de M'zarir,
et le 3/I9 pousse un peloton de blindés vers Tala
Rana, qu'abordent les gens du 6ème R.P.I.Ma.,
partis de I040. À I2 H 40, un petit accrochage se
produit, aux lisières Nord de Tala Rana, avec un
groupe de cinq rebelles. Deux d'entre eux sont
tués. À I4 H I5, Kimono 4 a trois sections sur
726, 830 et I046, 1a 4ème se dirige sur Amalou, au
Sud, qu'elle atteint à I5 H 45. La 2ème Compagnie
est déployée entre I528 et 1149. Le 4/I9ème R.C.C.
se trouve entre le confluent du Tacift Sif
Bouzedane et du Tacift Erzerou B0uhdjane, et la
cote 1061, après avoir fouillé M'zarir, de concert
avec la 4ème Compagnie, qui, elle, est restée dans
le village. Le 3/I9ème patrouille sur la R.N. 30,
et a un peloton à Tala Rana. Dans M'zarir, l'O.R.
n'a trouvé qu'une quinzaine d'hommes, qui
prétendent qu'aucun fellagha n'est passé par le
village depuis le 2 octobre. Seuls, quatre
mousseblines de l'O.P.A.. du village sont venus se
ravitailler et percevoir la dîme, le 20 octobre :
Bahi Rabah, chef Moussebel, Banouh Belkacem, Raïs
Nidham, Banouh Youcef, et un inconnu. Les
dispositions sont prises pour la nuit : la C.C.A.S
et le P.C., sur place ; le 4/I9ème revient à
M'zarir. La 2ème Compagnie, à l'Ouest du village,
bivouaque sur I528, 1162 et 83E. La 4 est à la
maison cantonnière de la R.N. 30. Le 3/I9ème
R.C.C. regagne Beni Hammad, et Kimono 4 occupe les
deux villages d'Agouilal et d'Amalou. À I8 h 20,
les guetteurs de la 4ème section de la 2 tirent
sur un groupe de cinq hommes, qui descendent vers
le fond de l'Oued Berd, et se dispersent. À I9 h ,
une mine placée à Iril N'zerouine par Kimono 4
explose. La nuit, très fraîche, est calme. Parfois
une rafale déchire le silence, tirée sur une ombre
par un guetteur un peu nerveux. Au matin, toutes
les unités font face au Sud, pour ratisser le
terrain jusqu'à l'aplomb de la cote 775. Des
suspects, ramassés la veille, dans les fonds de
l'Oued Berd, par le 4/I9ème R.C.C., révèlent le
passage, quelques jours plus tôt, de la Katiba
322, forte d'une quarantaine d'hommes aux
armements disparates, disposant de deux fusils
mitrailleurs, commandée par l'Adjudant "Si Idir".
La 4ème Compagnie rejoint son bivouac de l'usine
d'Illilten. À 11 H I5, les compagnies sont
alignées à hauteur de 775, d'ouest en Est : Kimono
4, 4/I9ème, R.C.C., P.C., C.C.A.S., Harka
d'Irhorat, 2ème Compagnie. Début du mouvement. Un
peloton blindé du 3/I9ème ouvre la route, par la
piste qui part plein Sud depuis 775, pour, 1e cas
échéant, appuyer de ses feux les unités de
ratissage. Le P.C. et la harka le suivent. À I3 h
I5, Kimono arrive au Moulin de Gouriet et sur 694.
La harka, légèrement en retrait du P.C. fouille la
tête de ravin entre 751 et 710. Au cours de cette
fouille, le Harki Adda Belkacem accroche
malencontreusement son arme dans un buisson. Le
coup part, et le projectile l'atteint au thorax.
La mort est instantanée. Son corps est ramené sur
la piste et chargé sur un blindé du 3/I9ème. À I5
H , le 4/I9ème interpelle, dans l'Oued Berd, prés
du Moulin De Keraïten, quatre individus, sans
armes, mais qui sont incapables d'expliquer les
raisons de leur présence en cet endroit. D'autant
plus qu'ils se prétendent originaires de Beni
Iklef. Une fouille méticuleuse des fourrés
environnants permet de récupérer les armes qu'ils
avaient dissimulé : un fusil de chasse, un P.A.,
deux grenades et une paire de jumelles. Remis à
l'O.R. du quartier, ils sont rapidement identifiés
: Merouche Mohamed, Drissi Saïd, Benahim Slimane
et Benahim Amar, depuis longtemps fichés comme
membres de l'O.P.A.. de Beni Iklef. Les véhicules
sont retrouvés, sur la route qui longe le canal,
au pont sur l'Oued Berd. Retour à Bouïra pour I8 h
30. Le reste du bataillon a, pendant ce temps,
continué le travail habituel dans les
sous-quartiers. Le 9 novembre, la 1ère Compagnie récupère
un ballon sonde de la météo. Le 10, la C.C.A.S envoie la section
d'intervention épauler le maghzen de la S.A.S.
d'Irhorat, en patrouille sur le Koudiat Tazaouit.
Cinq suspects sont ramenés à la S.A.S. pour examen
de situation. Le 11 novembre, le chef de corps, le
fanion du bataillon et sa garde, ainsi que des
sections des 2ème et 4ème Compagnies et de la
C.C.A.S., participent à la prise d'armes du
secteur, à Bouïra.Patrouilles, travaux et embuscades,
jusqu'au I4 novembre. Le I3 en cours d'après-midi,
le lieutenant, chef de la S.A.S. d'Irhorat,
effectue, avec son maghzen, une patrouille à
Tirilt M'tilguit et au Koudiat Tazaouit. Au
retour, la patrouille est prise sous le feu
d'armes de guerre et d'un F.M., entre le Koudiat
Tazaouit et le Koudiat Akorobouri. L'adversaire
est posté dans un ravinement, à quelques deux
cents mètres de la piste. Tandis que les
moghazenis répondent au tir des rebelles, le
lieutenant envoie le Caporal TAïL Ali alerter la
harka. L'accrochage se prolonge, à distance, et
l'ennemi ne décroche qu'à la vue des renforts qui
arrivent au sommet de 680. Le I4, le colonel, commandant le secteur,
déclenche, en forêt d'El Haïzer, une opération de
recherche du groupe de la Katiba 322, qui a tendu
l'embuscade de la veille. À 5 heures, les camions,
codes allumés, débarquent la 2ème Compagnie à Sidi
Sala, au pied de la côte de Merkalla, comme si le
but de l'opération était la région d'IZemourène .
Puis, à pied, rapidement, la 2 se dirige vers le
carrefour Sud-Ouest d'IRHORAT et la forêt d'El
Haïzer pour prendre position, à partir de 7
heures, sur la "tranchée" qui suit la crête de 680
à 682. Le Lieutenant Martin et la 1ère ont pris la
file derrière la 2. Ils héritent, au passage, du
maghzen d'Irhorat, et prolongent la position de la
2ème Compagnie vers l'Ouest, de 680 à 675. À la
même heure, la 3ème Compagnie installe un point
d'observation et d'appui sur 6I7, dans la fourche
formée par le confluent de l'Oued Emmeroudje et de
l'Oued Guendour, en surplomb au dessus du Moulin
d'Afoud. Le gros de la compagnie prend position,
en bouclage lointain, à l'Est, sur 804, au
carrefour des pistes de la Djemaa Toumellitine et
de Sélim. Le Lieutenant Ville et la harka
s'installent sur la rive Est de l'Acif Boudra,
entre le Moulin d'Af0ud et le Moulin du confluent
de l'Irzer Bou Serdoun. Sa position est prolongée,
vers le Sud, jusqu'à l'Oued Ed Douss, par Kimono
4. Le Capitaine Bigot a aligné la 4ème Compagnie
sur la rive Sud de l'Oued Ed Douss, entre les
confluents avec l'Oued Tassala et avec l'Acif
Boudra. À 7 h 30, le P.C. du Commandant Maraval,
suivi du D.L.O. et du 4/I9ème R.C.C., (Capitaine
Raoux), arrive à la "tranchée". Le 4/I9ème relève
la 1ère Compagnie entre 680 et 675. Le P.C.
s'installe sur 70I. Les unités de fouille
reçoivent le renfort de trois chars et de trois
half-tracks du 3/I9ème R.C.C., tandis que le
Capitaine Bigot voit son bouclage s'étoffer de
quatre blindés du 2/I9ème. Début de la fouille à 8
heures. À 9 heures, la 1ère Compagnie, restée sur
la ligne de départ, reçoit l'ordre de rentrer à
Merkalla, en fouillant la vallée de l'Oued
Tassala. À 9 H 30, le Commandant Maraval donne
l'ordre à la Harka d'IRhorat de fouiller l'Acif
Boudra, puis de regagner sa base. À 11 h I5, 1a
fouille est terminée. La 2ème Compagnie, que ses
véhicules attendent à la Mechta Karouba, traverse
à gué l'Oued Ed Douss, pour les rejoindre. Un
suspect est interpellé, dépourvu de pièces
d'identité, qui prétend habiter El Adjiba. Il est
remis au 2ème bureau secteur pour vérification.
Les éléments du P.C. et le 4/I9ème R.C.C.
reprennent alors la piste, en sens inverse, vers
680, accompagnés par les chars du 3/I9ème. Les
véhicules sont repris à 680. Retour à la Ferme
Porcher pour I3 H 20. Le lendemain, I5 novembre, on repart pour
une fouille de la forêt des Azerou. La C.C.A.S.,
les 1ère, 2ème et 3ème Compagnies, plus le 4/I9ème
et un D.L.O., forment un sous-groupement aux
ordres du Commandant Maraval. La 4ème Compagnie
constitue un sous groupement distinct, sous le
commandement direct du Colonel d'Arrouzat. Kimono
4 opère plus à l'Est, de l'autre coté de l'Oued
Barbar, vers Iril N'zerouine. À 7 h 30, il
accroche un groupe rebelle, lui tue cinq hommes,
et en capture un sixième La 3ème Compagnie descend
à pied d'Aïn Allouane, pour occuper le sommet du
Koudiat Ouisakan avant 9 heures. Le convoi du
bataillon quitte le P.C. Porcher à 6 H 30, et, à 7
h I5, débarque à Sélim les 1ère et 2ème
Compagnies, la C.C.A.S. et le 4/I9ème R.C.C. La
progression commence vers 804, 2ème Compagnie en
tête. Arrivée sur 804, elle se dirige vers 667, au
Sud. Le P.C. et sa protection prennent position
sur 804. La 1ère Compagnie s'étire entre 804 et le
Koudiat Ouisakan. La 2 occupe 667 et 664. Le
4/I9ème suit, au Sud de 667, 1a piste de Sidi
Amrane Tigri. Le P.C. se transporté sur 664. Le
signal de ratissage est donné par un réglage
d'artillerie sur 6I3. Les 1ère et 2ème Compagnies
commencent leur fouille du terrain. Terrain bien
connu de tout le bataillon depuis les premières
opérations, en I956. Très dur, très raviné, aux
fortes différences de niveaux, et recouvert, en
presque totalité, d'un inextricable maquis de
buissons et d'épineux. Sur le versant Ouest du
Chabet Timergas, à l'Est de la cote 600, le
4/I9ème R.C.C. découvre des emplacements de combat
pour une dizaine d'hommes, récemment creusés. Des
indices laissent supposer que ces emplacements ont
été occupés au cours de la nuit. La direction de
fuite des occupants ne peut être déterminée. À 10
H 30, 1e P.C. est sur 6I3. Le Lieutenant Sommeron
reçoit l'ordre de faire fouiller par la 3ème
Compagnie, les environs de la Djemaa Toumellitine,
puis de regagner Aïn Allouane. Le P.C. se dirige
vers 453, au confluent de l'Irzer Tisserift et du
Chabet Ouisakan. Depuis 510, de l'autre coté de
l'Irzer, la 2ème Compagnie protège le mouvement.
La 1ère Compagnie couronne la falaise, qui domine
à l'Est le Chabet Ouisakan. Le 4/I9ème R.C.C.
arrive sur le Bou Tiguer, où il relève les traces
d'un campement récent d'une trentaine d'hommes.
Les compagnies de fouille et le P.C. arrivent en
bordure de l'Oued Ed Douss à I2 h 30, et
s'installent en points d'appui, en attendant que
les autres sous-groupements aient terminé leur
fouille. L'ordre de fin de manoeuvre parvient à I3
H 45. Retour à Bouïra pour I5 H 30. Le I6 novembre, la 2ème Compagnie fournit
un groupe d'escorte, pour un train de munitions,
au départ de Sétif. La section de la 1ère
Compagnie, détachée à M'zarir, rentre à Merkalla
le I7. Le Chef de Bataillon Maraval inspecte le
poste de Tikjda le I8, et celui d'Aïn Allouane le
I9. Le 20, il visite le poste et le village de
Guendour, avant de regagner le P.C. Porcher. Le
Lieutenant Mathieu, qui rentre de permission,
prend le commandement de la 2ème Compagnie, qui
était provisoirement assumé par le Sous Lieutenant
David, depuis le départ du Capitaine Chaquin. La
4ème Compagnie a entrepris le regroupement des
populations isolées de la vallée de l'Oued Ed
Douss à la Mechta Karouba, sur la falaise, qui
domine, au Sud, le confluent de l'Oued Ed Douss
avec l'Acif Boudra. Les opérations de transfert se
poursuivent au cours des jours suivants. Le 26, la 1ère Compagnie détache à
nouveau une section à M'zarir. Le 27, le chef de
corps visite ce poste, tenu par une section de la
1ère et une section de la 4ème Compagnie. Partout,
patrouilles et embuscades.Décembre Depuis plusieurs jours il pleut, la neige
est tombée au dessus de mille six cents mètres. Le
Colonel d'Arrouzat met en oeuvre, le 1er décembre,
une opération dans le Bou M'charof, où, d'après
les interrogatoires d'un prisonnier, les chefs des
régions I, 2 et 3 de la Mintaka 32, devraient
tenir une réunion Il a été demandé au I59ème
B.I.A. d'assurer le bouclage Nord, du Djebel
Tachagaït au Lac Goulmine. Le Lieutenant Martin et
la 1ère Compagnie, partis de Merkalla, doivent
réaliser le bouclage Ouest, depuis le Tizi Bou
Zal, et entre les cotes I700 et I400 ; en place
pour 6 H 45. Au Sud, la Harka d'Irhorat prendra
position sur I073, à un kilomètre N.E. d'Aït
Haouari, Pour 7 h. À la même heure, la 3ème
Compagnie se trouvera à la cote 1264, au dessus de
Taguemount Mimouna. Son objectif suivant, à
n'atteindre que sur ordre, est 1182, à l'Ouest
d'Iril Guefrane. Toujours pour 7 heures, les
blindés et half-tracks du 3/I9ème R.C.C.
(Capitaine Bigot), le P.C. du 22ème B.C.A. et son
escorte de la C.C.A.S., prendront position sur le
sommet de la Djemaa Aourir, avant de gagner I073.
Le ratissage s'effectuera d'est en Ouest. Il est
confié à la 2ème Compagnie, (Lieutenant Mathieu),
qui, accompagné d'un D.L.O., opérera à partir de
Tala Timezouaghi. La 2 sera encadrée, au Nord, par
le P.I.S.T., et au Sud par le 4/I9ème R.C.C.,
(Capitaine Raoux). Une batterie-canons du I/50ème
R.A. sera prête à appuyer le mouvement de ses
tirs, depuis Irhorat. Au cours de la nuit, les
conditions atmosphériques deviennent franchement
mauvaises. Le baromètre effectue une chute
spectaculaire et se bloque sur "Tempête". Lorsque
le convoi de la 2ème Compagnie et du 4/I9ème
R.C.C. quitte Bouïra, à 4 h 30, Pour gagner
Tikjda, le vent souffle en ouragan depuis environ
une heure. Une pluie torrentielle s'abat sur la
région. La nuit est très sombre, sous un ciel très
bas. La visibilité est pratiquement nulle. La
neige tombe de nouveau sur les sommets du
Djurjura, où doivent opérer le I59ème B.I.A. et le
P.I.S.T.. À 5 H I5, le Commandant Maraval et la
C.C.A.S quittent la Ferme Porcher, pour débarquer
au poste de Guendour. Depuis la veille au soir,
une embuscade, fournie par le poste, surveille le
ravin de l'Oued Guendour par l'arête, qui part de
746, dans la nuit noire, sous la pluie qui fouette
par rafales, section d'intervention en tête, le
P.C. se dirige vers 903. La section engins suit
avec ses mulets, qui glissent à qui mieux mieux
dans la boue du sentier. À 6 H 30, 1a section de
tête et le P.C. arrivent sur 903. La pluie,
glaciale, continue de tomber. Sa densité est telle
qu'elle forme un véritable rideau de brume, qui
rend la visibilité nulle. À 7 H 40, alors que les
compagnies sont encore en mouvement pour gagner
leurs emplacements, le P.C. opérationnel transmet
l'ordre d'annulation de l'opération. Le P.I.S.T.
regagne Tikjda, tandis que la 2 et la Compagnie
Raoux, qui, à l'aller, avaient quitté en voltige
leurs véhicules, au passage à La Croix de
Lorraine, reviennent sur leurs pas, pour les
retrouver au même endroit. La 4ème Compagnie
décroche avec la Harka d'Irhorat, et retrouve ses
camions à la S.A.S.. La C.C.A.S. et le P.C.
redescendent sur Guendour. Retour à Bouïra pour 9
H 3O. Séchage des vêtements et équipements,
nettoyage des armes. La routine reprend ses
droits, dans le mauvais temps, qui persiste. Le 8 décembre, une patrouille de la 3ème
Compagnie récupère, vers Sélim, un obus de mortier
de 8I, non explosé, et le détruit sur place. Le 9, elle intercepte, en altitude, un
troupeau de moutons, qu'aucun berger ne vient
réclamer. La 2ème Compagnie est désignée pour
devenir le commando de chasse du 22ème B.C.A.. Dès
maintenant, elle prend la dénomination de Partisan
4, (P 04). Jusqu'alors, les 1ère et 4ème Compagnies
fournissaient chacune une section, pour la
protection des travaux du génie à l'usine
électrique d'Illiten, et la nomadisation
permanente autour de M'zarir. À compter du 8
décembre, c'est une Compagnie de Marche à quatre
sections, deux de la 1ère et deux de la 4ème
Compagnie, qui occupe ces deux points. Inspection du centre de Tikjda, par le
général inspecteur des Troupes de Montagne, le 10.
Le 11, la 3ème Compagnie procède à la destruction
de deux obus de 8I, qui n'avaient pas explosé au
cours de la séance d'instruction de tir au mortier
du 10 après-midi. Le I3, 1a 2ème Compagnie effectue un faux
départ en opération, les circonstances
atmosphériques étant par trop défavorables. Le Colonel d'Arrouzat met sur pied, le I4
décembre, une opération de fouille du versant Sud
du Lalla Khedidja. Trois sous-groupements sont
prévus : Le sous-groupement Ouest fourni par le
I9ème R.C.C. Au centre le sous-groupement 22ème
B.C.A. (P.C.- C.C.A.S.- I - 2 - 3 - 4 - et Harka
d'Irhorat). À l'Est, le Sous-Groupement "Pavot"
(1er R.C.P.) Il est prévu que les sous-groupements
Est et Ouest seront héliportés, tandis que le
22ème B.C.A., partant de Saharidj, remontera vers
le sommet. Limite droite dans l'Oued Ouakour,
limite gauche l'Acif El Bal. Axe de marche
matérialisé par : le virage en épingle à cheveux,
la cote 937, la cote 1016. Le convoi du bataillon
quitte la Ferme Porcher à 5 h 30, véhicules
éclairés uniquement aux "yeux de chat", et arrive
à Maillot-Gare, dans la grisaille froide du petit
jour, à 7 h I5. Il y reste bloqué, la hauteur du
plafond nuageux ne permettant pas les héliportages
prévus. Le Lalla Khedidja est aux trois quarts de
sa hauteur enseveli dans la brume. Le Commandant
Maraval, qui vient d'en être avisé par radio, rend
compte au Colonel d'Arrouzat de la désertion de
deux appelés F.S.N.A. du poste de Guendour.
Désertion accompagnée d'un important vol d'armes
et de munitions. Le colonel lui donne
immédiatement l'autorisation de prélever sur le
sous-groupement la Harka d'Irhorat et la 3ème
Compagnie pour rechercher les déserteurs. Bien
mieux, il lui accorde les hélicoptères nécessaires
pour effectuer le mouvement. Le P.C. opérationnel
s'installe à El Adjiba. La 3 et la harka sont
héliportés sur le Bou Tiguer, et effectuent le
bouclage de la rive Nord de l'Oued Ed Douss, du
confluent avec l'Acif Boudra jusqu'au Bou Tiguer.
Elles passent la région au peigne fin,
interpellant toutes les personnes rencontrées dans
la zone de fouille. En fin d'après midi, elles
traversent l'Oued Ed Douss, pour confier les
suspects arrêtés à l'O.R. du sous-quartier de
Bechloul. Elles y retrouvent le convoi du
bataillon, qui rentre après une journée d'attente
à Maillot-Gare. La 2ème Compagnie, (P 04), remonte
avec la 3ème au poste d'Aïn Allouane, pour y
passer la nuit, en prévision de l'opération prévue
pour le I5 décembre. Alors que Partisan 4,
renforcé d'une section de la 3, quitte Aïn
Allouane à pied, pour la Djemaa Toumellitine, le
convoi du bataillon, (1ère et 4ème Compagnies,
P.C., C.C.A.S. et Harka d'Irhorat) quitte la Ferme
Porcher et s'arrête au pont de Sélim, où l'on
débarque. La Compagnie t, (1ère et 4ème), fouille
le village de Sélim et progresse en direction du
Ras Ti Assasin, sur lequel un guetteur a été
aperçu. Au Sud, le bouclage est assuré, sur la
rive Nord de l'Oued Ed Douss, par le 3/I9ème
R.C.C., (Capitaine Bigot). À 9 H 30, 1e Commandant
Maraval, le P.C. et la harka sont sur 8I5. 1a
Compagnie Bigot, occupe le sommet de la Djemaa
Toumellitine, où elle est en contact radio avec
Partisan 4, qui se trouve à l'Ouest d'Aïn Ouled
Mendil, sur 1216. L'opération de secteur, prévue
pour la veille par le Colonel d'Arrouzat, se
déroule en même temps sur les flancs du Lala
Khedidja. Son P.C. opérationnel a une oreille en
direction du 22ème B.C.A., prêt à faire
intervenir, le cas échéant, les unités héliportées
dont il dispose. Dans cette optique, il met un
Piper d'observation à la disposition du Commandant
Maraval, et demande que la 2ème Compagnie, qui a
repris son mouvement en direction de Taouerga,
Taourirt Tazegouart et Ourdir, détache une section
vers Tacca, où des mouvements suspects ont été
observes, pour y protéger une éventuelle D.Z.. Les
blindés du 3/19ème R.C.C., sur la rive Nord de
l'Oued Ed Douss. se déplacent progressivement vers
l'Est, occupant successivement 599, 53I, et se
dirigent vers 504. La Compagnie Bigot avance, pour
sa part, sur le flanc Ouest de l'Oued Barbar. Le
P.C. et la C.C.A.S. suivent l'ancienne route de
Tikjda à la cote 507. À I2 H 20, Partisan 4 occupe
les villages détruits de Taouerga et d'Ourdir. La
section d'intervention aperçoit deux rebelles qui
s'enfuient vers le Sud, dans le lit de l'oued, et
sur lesquels elle ouvre le feu. Ils disparaissent
dans les fourrés, et, tandis qu'une patrouille les
recherche dans cette zone, ils réapparaissent plus
loin, dans un ravin de la rive gauche, remontant
vers le Nord-Est. Le Colonel d'Arrouzat, qui
suppose que ces individus peuvent être les
déserteurs de Guendour, demande au Piper de les
localiser par fumigène, et alerte une patrouille
de T.6, qui intervient à la mitrailleuse. Le
Lieutenant Mathieu pousse deux sections de
Partisan 4 sur la piste d'Ourdir, pour boucler le
fond de l'Oued et ratisser la zone de mitraillage.
À I4 heures, le Colonel d'Arrouzat met à la
disposition du Commandant Maraval deux compagnies
du 1er R.C.P., qui sont héliportées au Sud
d'Ourdir, sur les cotes 605 et 611. Une de ces
compagnies est reprise et héliportée, à I4 h 30,
au Nord d'Amalou, où l'aviation signale des
mouvements suspects. La section de la 3ème
Compagnie, qui opère sous les ordres de Partisan
4, signale des fuyards refluant en direction du
Sud-Est, devant les cotes 726 et 605. Les deux
compagnies du 1er R.C.P. reçoivent l'ordre
d'effectuer, depuis leurs emplacements, la fouille
du terrain en direction du Sud. Début du mouvement
: I5 h . Un char du 3/I9ème, depuis le sommet de
504, ouvre le feu sur un groupe, qui fait
demi-tour vers le Nord-Ouest. À I5 h 50, un autre
élément du 3/I9 blesse et capture un rebelle, armé
d'une grenade Il déclare être agent de liaison
régional. La veille, il accompagnait la Katiba
322, forte d'une quarantaine d'hommes. Ils avaient
bivouaqué la nuit précédente près de M'zarir. Les
unités atteignent à 16 h 20 la rive Nord de l'Oued
Ed Douss. Les sections détachées par la 1ère et la
3ème Compagnie traversent les premières l'oued,
retrouvent leurs véhicules, et repartent pour
Merkalla et Aïn Allouane. Partisan 4, 1a C.C.A.S.
et les sections de la 4ème Compagnie, établissent
un point d'appui autour du radier de Bechloul,
pour assurer le passage des compagnies du 1er
R.C.P., puis, à la nuit tombante, franchissent
l'oued à gué. Retour à Bouïra pour 20 heures.Le I6, une patrouille de la 3 surprend
cinq individus, en train d'installer sur la route
une mine constituée d'un obus de mortier de 8I, et
les capture. La section d'escorte de la C.C.A.S.
conduit à Guendour et à Sélim des inspecteurs de
la Sécurité Militaire, qui viennent enquêter sur
les déserteurs. Le I7, une opération se déroule dans la
partie de la forêt de Bouïra, qui occupe la région
Nord-Ouest de la ville, dans l'angle formé par la
R.N. 5, entre le confluent de l'Oued Roukam avec
l'Oued Djemaa, la maison cantonnière de Dra El
Khemis et la ville de Bouïra. Sous le commandement du Chef de bataillon
Maraval, elle aligne les 1ère et 2ème Compagnies
du 22ème B.C.A., le P.C. et son escorte, le
maghzen de la S.A.S. de Bezzit, (Capitaine
Billotet) et le 3/I9ème R.C.C.. Le maghzen de Bezzit est chargé du
bouclage Ouest, depuis le pont sur l'Oued Gyps,
jusqu'à l'Acif El Matouga, avec, sur 781, un poste
de surveillance équipé de radio. Le Capitaine
Bigot dispose ses blindés en bouclage sur la
route, qui limite au Sud la zone traitée, entre
l'Acif El Matouga et le carrefour de la R.N. 18.
D'autres éléments patrouillent sur la piste qui
remonte vers 562, et sur la R.N. 5, entre le pont
de l'Oued Gyps et Dra El Khemis. Partisan 4 ;et la 1ère Compagnie
effectueront la fouille du terrain, d'Est en
Ouest, parallèlement à la R.N.5. Partisan 4 au
Nord, la 1ère Compagnie au Sud, l'axe entre les
deux compagnies s'aligne sur 588, 698, 750 et 74I. Mise en place et début du ratissage à 10
h I5. Opération terminée sans incident à I4 h 20.
À I4 h 30, l'équipage d'une A.M. du 3/I9ème R.C.C.
aperçoit un individu, qui franchit d'un bond la
R.N. 5 en direction du Nord, et disparaît dans les
fourrés du versant de 575. Une vingtaine d'hommes
ont été interpellés au cours du ratissage, et sont
ramenés à la maison cantonnière et au fort d'Aïn
Turk, pour vérification d'identité par le chef de
la S.A.S. de Bezzit. Jusqu'au 26 décembre, travaux de
sous-quartiers. Le 18, la 4ème Compagnie fournit,
jusqu'au 2I, un élément supplémentaire de
protection de l'équipe du génie à M'zarir. Le 22,
Partisan 4, qui opère dans les Goumgouma au profit
de la 4ème Compagnie, abat deux mousseblines du
Douar Tighrempt : Chacha Mohamed et Saïdi Chérif,
et récupère leurs deux fusils de chasse.
La fête de Noël est
célébrée dans tous les sous-quartiers,
en
union parfaite entre Chrétiens et Musulmans
Le 28 décembre, le Commandant Maraval
entraîne le bataillon dans un ratissage du massif
Sud de Tilinaz - Tanagount, où l'on suppose que
les groupuscules commandés par les Sergents-Chefs
Amzil Ali et Demmouche Mohamed se réfugient de
temps à autre, pour prendre contact avec quelques
habitants des villages voisins. Le ratissage
s'effectue dans le sens Nord - Sud. La 1ère
Compagnie à l'Ouest, la C.C.A.S. et la Harka
d'Irhorat au centre, avec le P.C., Partisan 4 à
l'Est. Un groupe de deux sections de la 3ème
Compagnie assure la sécurité sur le flanc Est
depuis Bou M'charof. L'opération se déroule sans
incident. À son issue, la section d'escorte
reconduit à Aïn Allouane les deux sections de la
3ème Compagnie, tandis que les autres unités du
bataillon rejoignent Bouïra pour I5 heures. Patrouilles et embuscades jusqu'au 3I
décembre.
À minuit,
le
chef de corps,
suivant
une tradition, maintenant bien établie,
adresse
par radio ses voeux de Nouvel An à tous,
Officiers,
sous-officiers, Caporaux, Chasseurs et Harkis du
22ème B.C.A.
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